Pour réduire les différents obstacles, entraves économiques et politiques, les pays de la zone géographique situés au tour des Grands Lacs Africains ont décidés de mettre sur pied une organisation d’intégration économique dite CIRGL .
Celle-ci constitue un espace économique et politique unique pour la résolution des différents problèmes que pose cette région. La constitution d’une zone d’intégration économique est censée être une source de croissance économique à travers plusieurs degrés d’intégrations selon quelle est plus poussé ou moins poussé.
La CIRGL est une organisation internationale sous régionale africaine créée suite aux différents problèmes qui ont secoués la sous région des Grands Lacs pendant plusieurs années. Les problèmes d’insécurité, les conflits armés entre Etats, guerre civile à la base de la déstabilisation de certains pays de cette partie de l’Afrique dont: le génocide rwandais de 1994 avec son cortège de malheur ; l’insécurité à l’est de la République Démocratique du Congo et sa ramification à l’intérieur des autres pays voisins .
Cependant, nul n’ignore l’importance de l’intégration dans le processus de développement des Etats membres ; la paix durable, la stabilité Politique, la Démocratie et la bonne gouvernance constituent l’une des préoccupations actuelles des différents Etats dans le monde.
Ces éléments sont indispensables non seulement pour les Etats mais aussi pour l’amélioration des conditions de vie de leurs populations.
La discrimination entre les êtres humains pour le motif des races, des couleurs, des religions où d’origine ethnique est une offense à la dignité humaine, un obstacle aux relations amicales et pacifiques entre les nations et aussi un fait susceptible de troubler la paix et la sécurité entre les peuples, la démocratie et même freiner le développement dans la sous-région de Grands Lacs.
L’intégration sous régionale au sein de la CIRGL est le meilleur moyen qui permettra de réaliser les objectifs du millénaire de développement, car la stabilité politique peut renforcer la démocratie et consolider la justice et les libertés individuelles, qui constitue des conditions essentielles pour attirer les investissements et accélérer la croissance économique et l’intégration sous régionale.
Dans ce travail, il sera question de voir si les États membres de la région des Grands Lacs respectent les accords signés et leurs engagements pris en tant que membres faissant partie intégrante de cet organisme. Mais le constant fait montre que l’intégration économique dans cette sous région est mise en cause par le conflit armé et l’insécurité qui la secouent.
Dans la présente étude, nous tenterons d’examiner les différents obstacles qui empêchent l’intégration économique au sein de la CIRGL.
Depuis l’accession à l’indépendance, le continent Africain connait des problèmes sérieux : les guerres interétatiques, le sous développement, les conflits armés entre États et naissance des mouvements rebelles qui menacent dangereusement la paix durable, la stabilité et même la sécurité qui empêchent tout développement harmonieux et tout processus d’intégration économique.
Les conflits armés et les guerres entre Etat dans la sous région sont provoqués par les hommes de mauvaise foi. Depuis les années 1994 jusqu’à nos jours les Etats des Grands Lacs connaissent des perturbations multiples et instabilité politiques dans la sous région .
Les conflits armés dans la région des Grands Lacs ont entrainé des troubles tant sur le plan international que sur le plan interne de chacun des Etats de la sous région avec les conséquences multiples : assassinat des personnes, coups d’Etat, instabilité politique. Bref, absence total de la paix et de la sécurité sur la région et difficulté de réaliser l’intégration sous régionale.
Recherchant la solution pour instaurer la paix durable, plusieurs assisses ont été tenues à Nairobi et Dares-a-lam des parlementaires des Etats membres de Grands Lacs, des chefs d’Etats et des gouvernements membres.
Il se fait voir clairement que les Etats membres de la sous région, sous l’égide de l’ONU et de l’Union Africaine ont compris la nécessité de créer une organisation internationale sous régionale (CIRGL) dont les objectifs et les organes devraient concourir à la mission de la stabilisation et la pacification de la sous région dans laquelle toutes les questions tant de paix et de sécurité s’établissent normalement. C’est dans ce contexte que la CIRGL a vu le jour.
Ainsi, la CIRGL n’ayant pas encore réalisé son intégration suite aux différents conflits qui entre déchirent-la sous région, la présente étude suscite les questions ci-après :
Quels sont les obstacles qui empêchent les Etats membres de la CIRGL de réaliser l’intégration économique ?
Comment la CIRGL doit se déployer dans la recherche des voies et moyens pour la résolution des différents problèmes qui entravent l’intégration économique à son sein ?
Quelle est le rôle de l’intégration sous régionale dans le processus du développement économique des États ?
1. Historique de la Région des Grands Lacs Africains
L'histoire véritablement connue, elle, ne remonte pas au-delà du XVe s. Elle témoigne de la formation et de la persistance de plusieurs royaumes importants. Le Bunyoro-Kitara, le Buganda, le Rwanda et le Burundi ont été les plus puissants. Mais on peut également citer ceux de l'Ankolé, les États haya (Karagwé, Kyamutwara, Ihangiro), ou encore le Buzinza. Tous présentent une certaine familiarité culturelle. Ils se reconnaissent les mêmes références historico-mythologiques, et sont nés de la rencontre ancienne de populations de pasteurs-guerriers et de sociétés d'agriculteurs. Le brassage s'est ensuite fait différemment d'un endroit à un autre. La dichotomie pasteurs/paysans, devenue opposition Tutsi/Hutu dans des royaumes tels que le Rwanda et le Burundi, a été inactive au Bunyoro et au Buganda, par exemple .
A l'exception de la zone qui correspond aux Rwanda et Burundi actuels, apparemment épargnée par le trafic d'esclaves, la région des Grands lacs, comme presque tout le reste de l'Afrique a subi ce fléau pendant de long siècles. Elle a été parcourue sans cesse par les caravanes armées des marchands arabes; il s'y formait des bandes conduites par les pourvoyeurs des marchés d'esclaves, et qui s'attaquent victorieusement en général aux habitants sédentaires du pays et y entretenaient une anarchie constante, surtout sur les routes de l'Ounyamousi (Tanzanie centrale) qui menaient à Zanzibar, la plate-forme de la traite en Afrique orientale. .
Au cœur du continent africain, la région des Grands Lacs, entité géopolitique modelée du Nord au Sud par un chapelet de lacs formant des frontières naturelles entre les pays qui les entourent : République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), Ouganda, Rwanda, Burundi et Tanzanie, tous peuplés de nombreuses ethnies.
Au cœur de cette région, la province du Kivu, située dans la partie est de la République démocratique du Congo : province jadis florissante, convoitée pour ses richesses minérales, traditionnel creuset de migrations transfrontalières, agitée de longue date par des flambées de violences interethniques en particulier entre Hutu et Tutsi originaires du Rwanda et du Burundi voisins.
Dans la sous région de grands lacs Africains, les populations ont donné naissance à trois catégories des groupes de populations : les refugies, les déplacés et les rapatriés.
A ce qui concerne les réfugiés, depuis l’exil à partir de 1959 de populations tutsies rwandaises, vers l’Ouganda. L’évolution du nombre de réfugiés suit une courbe en dents-de-scie, calquée sur l’intensité des conflits. Le nombre de réfugiés a culminé en 1994 avec le départ massif de Hutus vers le Zaïre qui en accueillit jusqu’à 1,3 million, la Tanzanie, le Burundi. Les statistiques établies par le HCR fournissent des informations précises sur le stock et les flux de cette catégorie de population ayant franchi une frontière. En revanche, les personnes déplacées à l’intérieur d’un Etat sont plus difficiles à appréhender, bien que leur nombre puisse être important : on a estimé à quelque 600 000 celui des Kasaïens “ refoulés ” du Shaba-Katanga en 1992-1994.
Quant aux déplacées, longtemps la question de déplacement interne n’a pas figuré parmi les priorités à l’ordre du jour international bien que le Comité International de Croix Rouge (CICR) assiste traditionnellement les personnes déplacées en même temps que les autres victimes de conflits armés.
L’augmentation brusque des populations incontrôlées suite à l’arrivé des refugiés au nord et au sud Kivu a posé de sérieux problèmes démographiques, ces problèmes sont aussi aggravés par le fait que la réglementation internationale en matière des refugiés, notamment celle relative à leurs implantations au-delà de la de 150 Km de frontière n’ont pas été respecté. Une forte insécurité s’était généralisée dans toute l’étendue du territoire congolais perturbant ainsi l’ordre public et paix de ces citoyens.
1.3. Sur le plan politique
Les conflits armés et les tensions politiques dans la région de grands lacs de l’Afrique sont à l’origine des multiples déplacements humains. Les affrontements qui s’y déroulent trouvent des origines historiques lointaines, la dictature, l’intolérance, les violations des droits de l’homme, l’absence de démocratie sont des facteurs qui débouchent sur les conflits armés et obligent ainsi des milliers des personnes à se déplacer. La crise du Rwanda de 1959 – 1963 a poussé une population de réfugiés Tutsi à s’exiler.
1.4. Sur le plan sécuritaire
L’insécurité provoquée par l’afflux des personnes déplacées ou réfugiés peut déstabiliser un État surtout quant il ya de confusion entre les refugiés et les personnes armées. D’où l’attaque dirigée par FPR contre des refugiés d’om le déclenchement de la guerre au Rwanda qui a provoqué aussi la guerre en RDC.
2. Historique de la CIRGL
La conférence internationale sur la région des grands lacs a été créée en 2000 suite aux nombreux conflits armés et politiques qui ont marqué la région des grands lacs. Le conflit le plus marquant fut le génocide Rwandaise de 1994, qui occasionne plus de 800.000 victimes et renforçant l’instabilité politiques en RDC.
La création de la CIRGL résulte de la reconnaissance de la dimension des ces conflits et nécessité d’un effort concerté en vue de promouvoir la paix, le développement durable dans la région et de réaliser l’intégration économique régionale au sein des États membres.
La CIRGL comprend onze (11) États membres qui sont : la RDC, la RCA, le Congo, le Kenya, Ouganda, Rwanda, le Soudan, Tanzanie, la Zambie et l’Angola.
En outre dans le cadre de son programme sur les questions transversale, la CIRGL aborde les questions liées au genre, à l’environnement, aux droits de l’homme ainsi qu’au VIH/SIDA.
L’appropriation du processus par les États de la région des grands lacs et le partenariat avec les parties prenantes en particulier les groupes des amis et envoyés spéciale qui fournissent un soutient financier, diplomatique, politique et techniques.
Section 3. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALES SUR LA RÉGION DE GRANDS LACS « CIRGL»
La Création de la Conférence Internationale sur la région des grands lacs répond à des multiples aspirations des concertations exprimées par les différents dirigeants de la région et de la communauté internationale œuvrant pour la stabilisation et la pacification de cette région dominée, depuis longtemps par les conflits, les guerres etc.
Pour mieux appréhender cette différence, tout fonctionnaire est agent public mais, tout agent public n’est pas forcement fonctionnaire.