Bonjour, nous sommes le 29/03/2024 et il est 06 h 35.


Notre travail porte sur « La Crédibilité de la MONUSCO auprès de la population Kinoise. Enquête journalistique menée au Quartier –Ma Campagne- dans la Commune de Ngaliema».


En effet, ces dernières années les Etats africains sont confrontés à une instabilité politique sans précèdent. Cela est dû au changement géopolitique et géostratégique intervenu après la Guerre Froide.



La multiplication de conflits en Afrique comme le note Weka Londjondjo Cynthia constitue aujourd’hui l’un des principaux défis auxquels doit faire face la communauté internationale, au premier rang de celle-ci se retrouve l’organisation des Nations-Unies (ONU). Elle a été créée lors de la Conférence de San Francisco tenue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Son rôle principal est de maintenir la paix et la sécurité Internationales .



Cette situation que traverse l’Afrique a obligé l’ONU à intervenir dans cette zone géopolitique dans le cadre du maintien de la paix.



Notons que la République Démocratique du Congo (RDC) a déjà connu deux de celles-ci ; la première au lendemain de son indépendance, opération dénommée ONUC; la seconde après le conflit interne qui a opposé les rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), le Mouvement pour la Libération du Congo (MLC), d’une part, et le Gouvernement de Kinshasa, d’autre part. Celle Intervention de l’ONU a été dénommée Mission d’Observation des Nation-Unies au Congo (MONUC). Cette dernière a connu une mutation suite au changement des mandats pour devenir Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation et la Paix en République Démocratique du Congo (MONUSCO).



Quant à des opérations de maintien de la paix a en RDC, notons à la suite de Weka Londjondo que l’ONUC a été créée le 14 Juillet 1960 par la résolution 143 du Conseil de Sécurité. Cette mission avait pour objectif d’assurer le retrait des forces belges, aider le Gouvernement congolais à rétablir l’ordre public et fournir une assistance technique. Le mandat de l’ONUC a été ultérieurement modifié pour lui permettre d’assurer le maintien de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique du Congo, de prévenir la guerre civile, d’assurer le retrait de tous les conseillers, des forces militaires et paramilitaires étrangères ne relevant pas des Nations-Unies, ainsi que de tous les mercenaires.

L’ONU est intervenue pour la deuxième fois en RDC sous le label de la MONUC. Cette dernière a été créée par la résolution 1279 du Conseil de Sécurité en date du 30 Novembre 1999.



Le déploiement de la MONUC été préparée par trois résolutions du même Conseil de Sécurité. La situation d’insécurité en RDC avait donné lieu à une cinquantaine de résolutions de 1999 à 2008.



C’est pourquoi cette formule sera amendée par les effets de la résolution 1925 du 28/05/2010 instituant la MONUSCO. Celle-ci avait remplacé la MONUC. Ce changement reflète la nouvelle phase d’instabilité dans laquelle le pays se retrouvait.





Dans sa nouvelle mission, la MONUSCO était autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires pour s’acquitter de son mandat, notamment en vue d’assurer la protection des civils, du personnel humanitaire et du personnel chargé de défendre les droits de l’homme se trouvant sous la menace imminente des groupes armés et pour appuyer le Gouvernement de la RDC dans ses efforts de stabilisation et de la consolidation de la paix.



Notre problème général dans cette recherche réside dans le fait que nous ignorons le niveau de crédibilité que les congolais accordent aux opérations de maintien de la paix que la RDC a connues depuis de son accession à l’indépendance jusqu’à nos jours.

Cette préoccupation d’ordre général débouche sur une interrogation de même nature. Cette dernière se formule comme suit : Quelle crédibilité les congolais accordent- ils aux opérations de maintien de la paix de l’ONU en RDC ?



Pour répondre à cette Interrogation, nous avons exploité quelques travaux ayant porté sur le même sujet. De ceux-ci nous avons retenu trois répertoriés à la Bibliothèque de l’IFASIC. Il s’agit des travaux de Mademoiselle Weka Londjodjo Cynthia, de Monsieur Mulumba Kabeya Yannick et de Mademoiselle Ntumba Tshibumbu.



Le travail de Mademoiselle Weka Londjondjo a porté sur «L’Analyse critique de la communication institutionnelle de la MONUSCO à travers son magazine MONUSCO réalités . Dans ce travail, l’auteure s‘est préoccupée de comprendre le rôle assumé par le magazine MONUSCO, édité par la division de l’information publique au sein de la MONUSCO. Pour répondre à cette préoccupation, elle a postulé l’hypothèse selon laquelle la communication entant qu’un système accorde une cohésion fonctionnelle aux organisations, l’absence de cette cohésion entraîne un déficit communicationnel. Pour vérifier cette hypothèse, elle a utilisé les méthodes descriptive, analytique et systémique. Comme techniques, elle a recouru à la technique documentaire, d’observation, d’entretien et le focus group. Dans sa conclusion, elle a affirmé que le Magazine MONUSCO Réalités assume le rôle de visibilité auprès du public externe. Le système de communication de la MONUSCO fonctionne de manière cohérente à travers ce Magazine. Son hypothèse a été validée.

Le deuxième travail est l’œuvre de Monsieur Mulumba Kabeya Yannick. Il a porté sur « La Politique externe de la MONUSCO : analyse des outils de communication ». Dans ce travail l’auteur est parti de la problématique suivante : Quelle est la politique de la communication externe que les organisations Internationales utilisent en RDC ? Il a émis l’hypothèse suivante : l’organisation internationale entant qu’institution d’intérêt public recourt de plus en plus à la communication pour mobiliser la population afin de réaliser leurs objectifs.



Pour vérifier cette hypothèse, il a utilisé la méthode analytique et les techniques d’observation directe, d’interview ainsi que d’analyse documentaire. Dans sa conclusion, il a affirmé que les outils de la communication de la MONUSCO sont efficaces d’autant plus qu’ils lui permettent d’atteindre diverses catégories de son public (professionnels de media, étudiants… etc.) afin de lui permettre de savoir en gros ce qui se déroule au sein de l’Organisation et dans l’ensemble du pays. Son hypothèse a été validée.



Le travail de Mademoiselle Ntumba Tshimbundu Louisette porte sur « La Communication de l’ONU dans la vulgarisation de l’action d’une mission de maintien de la paix. Cas de la MONUSCO »



Dans cette étude, elle est partie de l’interrogation fondamentale ci-après : « Quels sont les mécanismes institutionnels mis en place par la MONUSCO pour vulgariser les actions de maintien de la paix sociale en RDC ? A cette interrogation, il a proposé comme réponse provisoire ce qui suit : la communication institutionnelle de la mission onusienne met en place des structures d’information publique et organise des actions qui concourent au maintien de la paix sociale, à la valorisation de l’image et à la conservation de la confiance de la population concernée.



Pour vérifier son hypothèse, elle a utilisé la méthode analytique. Cette méthode a été appuyée par la technique documentaire et d’entretien. Son hypothèse a été vérifiée d’autant plus qu’elle a démontré qu’il s’est développé depuis un certain temps une certaine forme de consolidation du manque de crédibilité et de confiance dans les relations entre les unités de la MONUSCO et la population congolaise. Son hypothèse a été vérifiée.

Notre recherche se démarque de toutes les recherches antérieures dans la mesure où nous nous intéressons à la crédibilité que les congolais, en général, et les kinois, en particulier, accordent à la MONUSCO.



Elle se veut une enquête qualitative, à visée descriptive et inductive, s’inscrivant dans l’axe de compréhension. Selon Luc Bonneville, Sylvie Grosjean et Martine Lagasse « Les recherches qualitatives visent la compréhension d’un phénomène pris dans son contexte et se caractérisent par leur ouverture sur le monde, par leur capacité à décrire un phénomène dans toute sa complexité, par leur souplesse et par leur capacité à combiner différentes techniques de collecte des données (entrevue, observation, groupe de discussion et analyse des documents).



De plus, elles procèdent par un raisonnement inductif et se veulent souples et interactives. Le chercheur se trouve dans un positionnement intellectuel visant la compréhension d’un phénomène et il accorde une attention particulière aux données qualitatives ; il cherchera à comprendre les significations auprès des sujets concernés. Le chercheur qualitatif étudie le contexte écologique dans lequel évoluent les personnes et il s’attache à la signification sociale attribuée par le sujet à son environnement. La spécificité fondamentale des recherches qualitatives découle de leur inscription dans un paradigme de compréhension. Par ailleurs, les phénomènes humains étudiés dans les recherches qualitatives sont en général uniques c’est-à-dire non reproductibles



Ainsi le problème spécifique dans ces recherche réside dans le fait que nous ignorons le degré de crédibilité que la population kinoise, singulièrement les habitants du Quartier « Ma Campagne» dans la Commune de Ngaliema accordent à la MONUSCO.



De ce qui précède, notre question spécifique de recherche se formule de la sorte : la MONUSCO est-elle crédible auprès des habitants du Quartier « Ma campagne » dans la Commune de Ngaliema ?


1.1.2. Opération de maintien de la Paix

Le concept «Opération de Maintien de la Paix- OMP » est défini différemment par les auteurs mais toutes ces définitions semblent s’accorder sur les éléments essentiels que sont le consentement des parties en conflit, l’impartialité et le non-recours à la force armée sauf en cas de légitime défense.

Les OMP sont définies par Jean Claude Williame comme « des actions impliquant l’utilisation du personnel militaire dans les situations de conflit international ou interne sur base de consentement de toutes les parties concernées et ne recourant pas à la force armée, excepté en cas de légitime défense »



Au cours de la deuxième Guerre mondiale, les Alliés se sont attachés à définir les idées fondamentales qui devaient présider à l’organisation future de la paix et la sécurité internationales. Le premier document essentiel qui devait servir de base à la reconstruction pacifique du monde est la Charte de l’Atlantique adoptée le 14 aout 1941 par le Président des Etats-Unis, Franklin Roosevelt, et le Premier Ministre Britannique, Wilson Churchill aux larges de la Baie de Terre-Neuve. La Charte de l’Atlantique énonçait les vœux de deux pays pour l’organisation de la paix au monde.



Elle énonçait en outre les principes suivants : autodétermination des peuples, accès aux matières premières, opération internationale, liberté des mers, désagréments et un système permanent de sécurité générale.



En janvier 1942, par la Déclaration de Washington, les Etats en guerre contre l’Allemagne et le Japon reprenaient les principes de la Charte d’Atlantique. C’est la première fois que le terme « Nations-Unies » est utilisé.

Cette phrase sera suivie, en octobre 1943, par la Conférence de Moscou, qui va prévoir la création d’une nouvelle organisation universelle. En 1944, la Conférence des juristes à Dumbarton OAKS réunissait autour des Etats-Uniens d’Amérique, les puissances suivantes : Union des Républiques Socialistes et Soviétiques et Grande-Bretagne. Cette rencontre n’établit seulement que les grandes lignes d’une nouvelle organisation, l’ONU.

A la suite de cette rencontre se tiendra la Conférence de Février 1945, connue sous le nom de la Conférence politique de Yalta à laquelle se discuteront des questions très délicates, notamment celles qui concernent l’acceptation et l’usage du veto.



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