Bonsoir, nous sommes le 18/09/2024 et il est 22 h 14.

 

 

 

 

 

           UN CHEGUE, UN AVENIR

                                    Tome l

                      

                       Rael  

                   De Galvani Sunza

                   L'Ecrivain inconnu

 

 

 

                                                

 

 

 

 

 

Rael De Galvani Sunza

                           

 

 

                UN CHEGUE, UN AVENIR         

Réveil d’une conscience rabougrie

 

                                       

 

 

                                  Raelisme A L’a Barge

                                         Atelier d’écriture  

                            

 

 

                 Ce livre est dédié à tous les enfants abandonnés et délaissés à la merci de la rue. Et qui par la suite, sont devenus          chégués       ou

Kulunas en désespoir de pouvoir sauver leur avenir. Ils pensent qu’il n’y a plus d’avenir pour les gens comme eux.

Qu’il plaise à vos consciences de trouver la voix au travers de ce roman.

                  

 

                       

 

                  REMERCIEMENTS

Ils sont beaucoup à remercier, mais je crains de ne pas être à même de faire autant pour tout le monde.  Je tiens à souligner par ce livre que mes inspirations d’écriture ne sont pas extrinsèques. Cependant, n’empêche que les encouragements de l’extérieur contribue à cellesci. Evidemment, par ce livre, je me sens dans l’obligeance de remercier ma chambre, l’endroit le plus concentré du monde, mon atelier d’écriture qui représente pour moi une source de force et d’encouragement quand je suis épuisé et une énergie à continuer, où ce livre a été conçu. 

 En plus de ça, il y a de gens qui ont contribué très étroitement tant au projet qu’à la rédaction de ce livre, j’inclus ces deux chégués qui ont voulu de bon gré partager leur expérience avec moi. Aussi, je ne remercierais pas assez

Flory Bazangika qui m’a encouragé d’entamer la rédaction de cette œuvre quand je l’avais eue l’idée. Il dit : « j’ai toujours apprécié ce que tu fais, et je crois fermement que ce livre va être une conscience. » 

A Brincy Mukoko, Archi Mputu et Emmanuel qui m’ont accordé la majeure partie de leur temps pour la lecture de cette ouvrage, chers amis, je vous suis affectueusement reconnaissant. Et à toute personne qui avait contribuer de près ou de loin à la réalisation du premier tome de cette œuvre, chers tous, trouver ici l’expression de mon dévouement et de ma reconnaissance.  

                         Mbanza-Ngungu, le 23 avril 2022  

                                      Rael De Galvani Sunza

 

 

 

              

 

   

 

               Les shégués au Congo

 Les enfants et adolescents de la rue sont trouver en grand nombre à Kinshasa, en République démocratique du Congo et sont désignés par le nom de shégué[1]. Ce mot vient de lingala. On trouve depuis quelques années des shégué en Kinshasa, en Lubumbashi et dans beaucoup autres grandes villes du pays, la RDC. 

Beaucoup de familles désœuvrées et désespérées par la pauvreté, poussent ou abandonnent leurs enfants dans la rue. Les shégués sont avant tout des enfants des rues qui mendient pour assurer leur subsistance. Ils volent parfois, et le touriste ou le résident doit toujours rester sur ses gardes. Cela dit, plusieurs d'entre eux ne demandent qu'à exercer un petit métier et aspirent à une vie ordinaire : cireurs de chaussures, vendeurs ambulants, laveurs de voiture, ... Cependant d'autres souhaitent tout faire même quand il s'agit d'agresser, car disent-ils, assez souvent les petits métiers nous à peine du pain… 

 A Kinshasa, ils sont présents dans presque toutes les communes long de 100 km, aux bords des marchés, des grands centres commerciaux et des arrêts de bus, etc. ils passent leur nuit dans des conditions difficiles et très inhumaines, mais malheureusement pour eux, il suffit seulement que l’aurore pointe à l’horizon et que le coq chante, le reste les importe peu. Contrairement au Burundi, où les enfants de la rue sont apparus avec la guerre, au Congo-Kinshasa, les chégués sont un phénomène de société, caractérisé par une crise endémique et structurelle qui remonte de 1980 et qui n'est pas jusqu'ici près de se terminer. Actuellement, on estime le nombre de ces enfants jusqu'à 200 000 dont 10 à 15 000 se trouvent à Kinshasa.

Le phénomène des enfants des rues s'est accru depuis la fin des années 1990 avec le développement et la multiplication d'églises indépendantes. De nombreux pasteurs voient, sans donner des solutions palpables si ce n’est causé la séparation, dans plusieurs enfants les démons ou le diable, disant qu’ils sont possédés, envoutés et ensorcelés, et les parents, proches ou éloignés, à l'écoute de ces choses de la bouche des prédicateurs, chassent sans tarder les jeunes de chez eux.

Lors de l'élection présidentielle de 2006, de nombreux chégués, alors qu'ils étaient traditionnellement acquis à Etienne Tshisekedi, ont soutenu le candidat malheureux Jean-Pierre Bemba. Ainsi, plusieurs chégués, armés, ont combattu l'armée lors des troubles du 11 novembre 2006, puis en mars 2007 lors du démantèlement de la force armée privée de JeanPierre Bemba. En parallèle de l'armement des chégués, l'insécurité est montée dans les quartiers populaires de la capitale (Victoire, Yolo...) ou certains chégués ou voleurs n'hésitaient plus à sortir une arme à feu pendant la journée. Le successeur au poste de gouvernement de

Kinshasa, le général Liwanga, a tenté d'arrêter les chégués et de les envoyer au Katanga et au Kivu pour travailler dans les champs, bien que le travail forcé soit interdit par le code du travail congolais. Ces rafles peuvent avoir envoyé, par erreur, travailler dans les champs des personnes qui n'étaient pas de chégués.

Un travail de fond dans les familles à l'origine de ces abandons est également entrepris par quelques ONG[2] en RDC comme la fondation Werrason, l'Orper ou Kim Vision, l'OSEPER[3] ou d'autres, pour tenter d'apporter des solutions durables à ce fléau. Malgré toutes ces interventions possibles, ce phénomène est loin d’être fini. On trouve toujours de familles sans conscience qui n’hexite pas à faire l’imbécile envers leurs enfants, à l’instar de la famille propagée de KWANZAMBI qui l’ont délaissé.  

 

                                

              

 

         

 

 

            Récit d’un enfant larmoyant  

KWANZAMBI se retrouve très tôt dans la rue sans aucune issue...

 

        

 Une vie sans histoire est comme un    

                  Homme sans cerveau

 Je me nomme Kwanzambi, alias

KABARRE, héritier de la rue. Assurément, ça fait déjà des lustres disons...cinq bonnes années et sept mois depuis que je me suis tapé cet odieux nom de chégué ; triste histoire, tragédie vertigineuse, détresse en revendre, mélancolie de la vie... Au fait, "Batu bakanisaka liboso ozala chégué esengelinayo ozala nanu tshor, deuxdoigts, fakwa, tango mususu matoyi mangongi nde ba vieux mususu balobaka. Kasi boye ke ezali kaka wana tein..."[4] supplicié alors par le destin, marginalisé par mes semblables, ma vie n'est qu'une boucle dépourvue de toute émotion, sentiment positif, oui; ça ne sent surtout pas le rabiné chez moi. Au fait, de manière franche, je ne sais comment lever ma plume pour vous parler de mon aigre et lugubre aventure ; qu'à cela ne tienne, je me dois de le faire. Koyoka histoire ya vie ya mutu ezalaka kitoko na matoyi ya ba yoki, kasi lokola bango te batu ba bikaki yango, ils pensent que ah eza nango kaka lisolo tse, rien ne prouve pe que eza ya solo! Bami susu kutu batiaka ba doute na lisolo ya pasi oyo ayebi ata mutu oy'azo bet'ango te. Yango eza pasi pona moyoki akota pe akabola pasi na mobeti[5]. Je ne veux surtout pas vous poussez à vous compatir à moi, mais seulement à écouter mon histoire toute noire. Remettez-la en question si possible et si vous voulez bien, et si c'est faux ou si c'est vrai votre remise en question ne changera jamais son état. Je joindrai cette idée en disant que les destins sont les seuls échos sur lesquels nous pourrions nous baser et auxquels nous pourrions finalement nous fier sans peur d'être controversé. Nous ne pouvons, peu importe l'envergure du vent ou la sinuosité de la route, échapper à notre destin. Je dis, ne pas avoir une vision d'un aigle, c'est justement ériger un géant aux pieds d'argile. Cependant, ne courbons pas l'échine aux aléas ainsi qu'aux péripéties de la vie; tenons bon, voyons loin comme un aigle justement et, la mayonnaise ne finira que par prendre... Je dis ainsi merci à la vie de m'avoir fait voir de toutes les couleurs.

  Chers parents, élevez vos enfants avec une conscience parentale, yango eko sunga bango nako yeba kozala na sens yaki bomoto ata lelo bino bo kufi, kasi soki conscience bolonaki kati nabango ekufi te, bakotikala pe malumu[6], peu importe les circonstances douloureuses. 

 Il y a des fois où je me demande à maintes reprises si nous devons toujours transpirer au moment où nous faisons une montagne. Bien évidemment, nous restons toujours accablés par la sueur, c'est énervant !

Vivre dans la rue n'est pas une soupe au conard, il faut en avoir assez dans les tripes ; certes, il y a en effet, des choses horribles, hideuses voire répugnantes qui s'y font. Je vous assure, sans lésine de mots, que vous ne voudriez surtout pas être à ma place. Les réalités de la rue sont sans pareil, parées des atrocités et hostilités ne pouvant que susciter notre stupéfaction. C'est d'ailleurs ce qui fait que les gens fréquentant la rue changent en un revers de main leurs comportements, leurs habitudes, leur façon de voir les choses, leurs régimes alimentaires, leur style vestimentaire bref leur vie. Alors, pona nini yango esengeli ezala bongo? Natina ete, lolenge to bikaka na nzela, etindaka biso tosala nionso, mabe to malamu. Tangu mususu makanisi ezalaka loin po toyeba ke oyo eza mabe to eza malamu, na yango, tomonaka nionso normal. Boyeba pe ke toyebi nabiso makambu tosalaka ezalaka faux, kasi soki osali’ango te, ebongo ovivre ndenge nini?

 

 Ndenge nabandaki koloba[7], vous parles de mon aventure n'est point une mince affaire mais plutôt une difficulté à braver. Malgré tout, je m'en vais tout de suite vous la raconter :" En effet, mon père Jules PALUKU, travaillait à l'aéroport de N'DJILI et ma mère Deborah NZOLO, était juste une femme de ménage. Cinq ans après ma naissance, mon père a tiré révérence. De ce fait, vous et moi savons bien ce qui se passe en République Démocratique du Congo généralement quand un homme meurt, surtout s'il possédait un peu de bien, le cas de mon cher père. En vérité, tout nous a été retiré par la famille paternelle ; n'ayant même pas une once de pitié ni en ma faveur, ni en celle de ma pauvre mère, elle, qui n'avait aucune relation, aucune famille dans cette capitale de galère qu'est Kinshasa. Elle venait de loin en ce que je sache, mais j'ignore sa vraie origine, vu que j'avais encore mes dents de lait ; nonobstant cette facette de l'histoire, la famille de mon bienaimé défunt ne ressentit aucune compassion à notre égard. 

Quelques années avant, j'étais sans doute un enfant heureux avant que tout cela nous tombe sur la tête. Mais depuis que mon père cassa sa pipe, je ne le suis aucunement. Après tous ces scénarios, ma mère et moi louions un studio grâce à l'argent qu'elle avait pu économiser pendant que papa était encore vie. Malheureusement, je ne pouvais pas aller à l'école vu la pauvreté qui ne cesser d'effleurer le parvis de notre porte. Quelques mois plus tard, un homme au nom de MBELA tomba

éperdument amoureux de ma chère mère et celuici n'hésita pas à lui demander la main. Ma mère l'accepta sans aucune autre procédure, j'avoue qu'elle n'avait pas d'autre choix, car on trainait vraiment la savate, on vivait une vie infernale sans aucune lueur d'espoir d'en sortir un des jours. Sur ces entrefaites, je n'étais qu'un simple petit garçon incapable de faire entendre à ma mère. En ce qui concerne Monsieur MBELA, il n'était pas marié mais avait une fille. Beaucoup de temps se sont écoulés jusqu'au moment où il demanda à ma mère de partir vivre sous son toit avec eux ; ainsi ma mère tombe d'accord, mais sauf que monsieur MBELA ne voulait point que ma mère m'emmenât avec elle. Naïve qu'elle était, elle épousa l'idée de son nouvel amour et me laissa à la maison sous prétexte qu'elle allait juste rendre visite à monsieur MBELA. Après un mois de solitude, le bailleur vint en me rudoyant à cause de son argent sans oublier que je n'avais que 8 ans; quelle désolation! Trois mois après, la maman ne se pointa toujours pas et, le bailleur décida de me foutre dehors sans vergogne et compassion ; quelle âpreté...! J'étais de ce fait obligé d'aller chercher ma mère. Et après cinq heures de marche, je la retrouvai enfin. Surprise qu'elle était et me demandant comment j'étais parvenu à la retrouver et pourquoi je me suis lancé à ses trousses. Ceci était tombé sur moi comme une apparition d'un fantôme dans une maison reculée. Après quoi je m'étais allé en explications mais cela ne changea absolument rien. Monsieur sort, et interrompra notre discussion en disant : "je cite, Je ne veux pas voir cet enfant, qu'il parte car il ne sera jamais le bienvenu ici" fin de citation. Dépourvue de parole, ma mère me donna juste un baiser de Judas, puis elle entra dans la maison fermant la porte après elle ; comme si ça ne suffisait pas...

A cause de tout cela, nazalaki troubler pona nazalaki na place ya ko kende te pe nazalaki na eloko ya kosalate[8]. Voyez-vous même à peine 8 ans et demi. Qu'est-ce que j'étais supposé faire ? La situation m'avait vraiment appris moult.

Ne jugeons pas les gens selon les apparences, selon ce qu'on peut les voir faire, si on ne sait pas le pourquoi de leur état. Car, la vie est plein d'imprévues, oyo[9] beaucoup d'entre biso baye bi nanu te[10]. A cet âge, on n'est pas physiquement mature en vrai sens, on ne sait s'occuper de nous-

même. Voyez-vous comment la vie devient amère. De ce fait, on doit tout faire pour avoir à manger.

C'est ainsi beaucoup sont ensorcelés, d'uns deviennent de voleurs, d'autres de kulunas[11] et tout ce que vous savez. Sommes-nous vraiment à blâmer ? La réponse est un simple point d'interrogation. Et du coup personne n'a confiance en nous, on est haï de le tout le monde. Ça c'est les sortes de comportement que nous adoptons face à ce dilemme.

Dites-moi maintenant, comment wana[12] 6, 7,8 voire 9 ans okoki ko vivre ba situations oyo nionso, ya makasi pe ya mabe[13]. A 8 ans, on est censé être chez ces parents, bénéficier de leur amour, leur affection et surtout être à l'école ; parce qu'au Congo, si vous n'étudiez pas, vous risquez dès lors votre avenir. Mais regardez-moi et regardez tout ce nombre croissant des enfants qui ironiquement trouvent l'abri dans les rues. J’insiste si la chose n'est te jamais arrivé, ne prends plaisir à incriminer ou à critiquer. Pensezvous que tout chégué est dépourvu de ses sens, insensé ? Ou tout chégué est analphabète, quiproquo !

Je pourrais bien aller chercher cet abri ailleurs mais au Congo, à Kinshasa, voir un enfant de mon âge qui est abandonné par sa maman, sans doute, il n’y a pas d'autre spéculation, on déduit automatiquement que c'est un sorcier yako kakola kutu te[14], l'aspect majeur de presque tous les enfants de la rue, et la philosophie d'ici qui n'a jamais eu ne serai ce qu’une hypothèse.

Tourniqué par les dires de monsieur MBELA et de la réaction naïve de ma mère, une idée m'est venue en tête :" Je peux aller chez mes grandsparents du côté paternel, peut-être en leur disant que maman s'est remariée et son homme ne veut pas de moi, ils pourraient s'apitoyer de moi."

Imaginez ce qui m'était arrivé ! Je n'aurais pas dû sinon. Ils n'ont chassé en me frappant d'une manière qu'aucun ne peut être torturé hors qu'un voleur. Me donnant tant de qualifications irréfléchies y compris sorcier.

-         Grand-père pleurait en disant :" Ndoki, oko mona pasi[15], tu croyais...qu’est ce tu croyais, bouffer mon seul fils et vivre en paix? Na lakeliyo mabe [16] ! Sois maudit petit bandit, sois maudit toute ta vie."

-         Grand-mère l’accompagna :" C'est le sang de notre fils qui crie vengeance. Tu vas souffrir, sorcier, sale bandit. Et cette souffrance ne te quittera même d'un seul pas. Ahahahaha!! Ta mère, après complicité bosalaki a tiki yo[17]? Tu es fini, o suki [18] vraiment. Ndoki zoba [19] , holà ! sorcier, sorcier, Ndokieeehhh20!!!!

Ce qui m'avait plus négativement tiqué, c'était la lucidité avec laquelle ils claironnaient leur témoignage, quiconque aurait cru que c'est bien vrai. Quel opprobre ! Batu nionso babandaki ko tala ngayi kolela[20], au moment d'autres criaient :"May'a misu ya lokuta [21] ." Pe ba misusu bakomaki kobeta nga makasi [22] .

Miraculeusement, j'avais réussi à m'échapper en courant de toutes mes jambes, malgré la fuite, je n'étais plus en moi. 

Ah ma vie ! Très pasi[23] sans déconner. J'en avais ma claque, je n’avais aucun choix. C'est ici maintenant que la vraie histoire commença. L'histoire d'un petit enfant qui se trouve sans parents dans une ville sans altruisme, l'histoire d'un pauvre garçon délaissé qui reste sans abri, sans aide, sans rien même voyons ! L'histoire d'un nouveau venu dans un nouvel endroit très cruel, dans un nouveau mode de vie, où on n'a presque pas moyen de s'en sortir, si on ne fait pas ce qui se fait là. L'histoire d'un chégué qui veut je ne sais pas si demeurer ou vivre sa vie avec ou sous l'influence de ce nouveau titre "chégué".

Les enfants qui naissent et grandissent avec leurs parents, sont chanceux, bénis parce qu'ils jouissent de la protection et de la bienséance de ces parents. Mais voyons plus loin pour comprendre d'autres effets et il faut avoir la sagesse pour fouiner avec soin leur faisabilité et l'œil pour comprendre.

Et vous savez, s'il y a des choses qui ne peuvent pas être partagée entièrement, c'est la douleur, la souffrance. Personne ne peut compatir totalement avec soi, car la douleur est lugubre. 

 Juste après la fuite, avec toutes ces blessures, toutes ces douleurs, toutes ces afflictions notamment en pénurie d'abri; je sortis et je me retrouvai dans un endroit où j'ignorais. Brusquement, les malabars n'entourèrent.

-         P'tit kuluna, okweyi na faux pool, na maboko ya mabe penza[24]. L'un d'eux

expliqua

-         Naza kuluna te26!

-         Yo eyebi Naza[25]? Imbécile !

-         Te, nayebi yete. Na'a pe na posa yakoyeba ye te[26].

L'autre repris la parole tout en m'administrant une bonne claque qui m'avais presque bouché l'oreille gauche : "Crois-tu qu'on veut jouer ou plaisanter avec toi hein, de clowns euh ? To zo tia yo nde pneu mbakasa[27] !

Tellement qu'ils m'avaient vraiment encerclé, je ne pouvais pas fuir si facilement.

-         Qu'est-ce que je vous ai fait moi, pour que vous me bruliez vif ?

-         Tiens ! Ozoloba Français ? Ba p'tits ya boye ba zala ka ba vrai tshor[28]. Peutêtre il est chassé de leur maison à cause de la sorcellerie.

-         Ou peut-être a bandaki kopumbwa [29] puis il est tombé?

-         Tu pourrais avoir raison, mec!

Bo welisa, bo welisa! Aller, aller, il faut azua vraiment ba pneu mibale to latisa ye yango[30]. Au moment de leur manœuvre en cherchant de pneus pour me bruler, et comme ils étaient presque distraits, j'ai commencé à courir pour m'évader. Et quand ils m’ont aperçu, eux tous, plus de 10 personnes, commencèrent à me poursuivre. Aucune chance de m'en sortir dans cette course, parce que je fis deux jours et quelques heures sans rien manger, sans rien boire. Serai-je capable de m’enfuir ? 

Ben, j'étais astreint à me défendre...mais contre 10 personnes plus âges et plus fort que moi ! Que c'est pénible ! Toujours en courant, enfin j'ai trouvé un tas de chégués puis je les ai demandés l’aide pour me débarrasser de ces malabars.

-         A l’aide ! Au secours, a cause ! J'ai dit.

-         Les chégués, boya tolinga liyaka, yaya aza na33 danger.

Et quand ils ont vu qu'on était maintenant nombreux, ils fuirent, visiblement, j'avais étalé une forte impression d'avoir fait partir de ce groupe de chégués, comme si depuis toujours. Tous ces grand- gaillards n'ont su tenir le coup devant un nombre restreint d'enfants dit chégués.

Ce fut de la sorte que je fusse devenu chégué, habitant de la rue : Muana ya balabala34!

Nous nous étions plus loin habitués. Bref, c'était une famille que je n'aurais jamais vu. Quel amour! Quelle entente! Quelle union! Vous savez si cet amour était dans le monde ou dans notre pays, on ne pourrait jamais parler de la haine, de la jalousie, de la séparation. Le monde serait fort et uni. Et le Congo allait être beau, fort, uni et puissant.

Dans cette famille, il y a des lois, des règles qu'il faudra à tout prix respecter pour mieux vivre avec eux. Parmi lesquelles : Il ne faut jamais trahir son ami quoi qu'il soit, pour manger, tout le

                                                                                                                

33 …venons couvrir l’ami, il est en… 34 Enfant de la rue !

monde doit chercher pour que tout le monde manger. Ne pas avoir pitié des autres, s'il s'agit de voler, menacer ou grimacer pour avoir quelque chose, nous étions astreints de le faire avec l'interdiction de tuer qui que ce soit.

Hormis l'amour et la cohésion que j'aimais dans cette famille, tout ce qui reste me dérangeait, et à chaque fois qu'il faisait cela, je me sentais étranger dans cet endroit. La vie de la rue est très restreinte, donc on ne peut vivre seul mais en communauté. 

Après s'être sauvé des mains de ces malabars, deux entre les chégués m'ont aidé parce que j'étais gravement blessé et j'avais une faim de loup ; voilà trois jours sans rien manger, sans rien boire ; comme conséquent, j'avais défailli. Mes petites plaies ont été traitées et désinfectées par du sel mélange avec l'eau. Puis j'ai vu un homme costaud, un peu âgé, disons de trentaine d'année. Il était beau, barbu avec l'air frimeur et apparence très peureux et très peu courageux, mais dangereux. Il avait le crâne d’œuf, et de loin cela se présentait comme une calvitie, se tint devant moi, me regardant aux yeux bridés. Comme s'il voulait que je lui dise d'où est ce que je venais, comme s'il voulait me demander ce que je faisais-là,     parce          que    c'était          un     regard interrogateur. Et il semblait avoir ses réponses de mes yeux. Après ce long moment de la pause en faisant une conversation télépathique, il lança ses verbes :" Bolokoteli ye wapi[31] ?" Là, j'avoue qu'il y avait une divergence remarquable entre son apparence et sa voie. Il vibrait comme un hautparleur, et tout le monde tremblaient de peur à l'écoute de sa voix, non seulement qu'il était beau mais il était aussi bien habillé. C'était sans aucune question, leur leader, et son nom était Liseke. Franchement, j'avais vraiment peur, car il était         comme        l'un    des          malabars    qui    me menaçaient. 

Un laps temps, quelques-uns d'entre eux répondirent en chœur comme dans un choral Catholique disant : Ba bandaki kolanda ye chez ba yaya moko boye, yango to sovaki ye[32]."

Et quand il ouvrit sa bouche finalement pour me parler, moi, je ne pus plus parler à cause de la famine. Un gamin de 8 ans d'âge qui fit trois bons jours successif sans rien manger, sans rien boire. Mimer était tout ce que je pus faire aussi difficilement. Immédiatement, il me demanda : " P'tit nini o'oluka awa, okoki kozonga chez bino té[33]?"

Puis nasali signe ya loboko na monoko[34], pour dire que nazalaki na mama na mia39. De peur que je meure de la famine, ils donnèrent vite à manger et à boire ? Quand je finis à manger, c'était Kwanga[35] na likayabu41, Liseke ne tarda pas pour me dire : "P'tit, loba ozosala nini awa[36]." Voyons que j'ai n'eut aucun choix, je lui racontai tout : La mort de mon bienaimé père, le mariage de ma mère avec monsieur Mbela qui ne voulut pas que je vinsse dans sa maison avec ma mère et comment ma mère m'abandonna

naïvement. Je lui dis aussi de ce que mes grandsparents me firent. Mon discours s'ensuivit de pleurs, considérant mon âge et tout ce que j'endurais n'était pas tout de même raisonnable.

- Bomel'ango, p'tit. Kolobe lango lisusu te, bomel'ango. Eza makambu mikie[37].

En fait, je m'attendais à quelque chose comme conseil ou une aide morale qui allait me soutenir et me conduire à une solution, mais malheureusement ce fut le contraire. Immédiatement après ça, sans demander ma permission ou mon consentement et bien loin d'être content, ils me rasent tous les cheveux de la tête, et Liseke me surnomma, disons me donna le sobriquet de Kabarré.

Subrepticement, je devrais être un parmi eux, pour ce faire, j'ai dû passer un test d'essai. Je devrais voler un téléphone à n'importe où. Bacon ! C'était, à mon avis, une impossibilité, parce que visiblement je ne savais comment le faire.

J'étais accompagné par trois autres chégués déjà expérimentés, mais c'est moi qui devrais faire l'opération. Alors na Pascal, au moment où embouteillage ezalaki ya dégât, pe moyi ezalaki ya tembe, batu bazalaki penza ebele. Bamisusu na ba mituka, misusu na makolo, misusu bazalaki koteka, misusu bazoleka kokende misala, bazo zonga bandaku. bref, mulunge pe étouffement ezalaki ya kosakana te[38]. Konzo, l'un des trois chégués qui m'accompagnaient, vit de loin jeune fille moko boye na tshombo ya sika na poche ya sac amemaki na mukongo epuis a signaler nga[39].

Je m'étais senti tout faible à l'instant même, cependant j'étais astreint à le faire. Comme je m'approchais de la jeune fille, bien que personne m'était à l'œil et même si c'était le cas, personne n'aurait osé me soupçonner d'être voleur, la preuve est que j'étais très mignon, très propre et surtout riquiqui ; je tremblotais de peur, d'émotion et je trémoussais comme pas possible. Une fois l'idée revenue en moi que je devrai voler, je me sentis presque anéanti et tout bizarre. 

 Au dedans de moi, je sentis comme si mon cœur n'était plus avec moi, à l'instant j'avais eu une forte migraine, mon ventre devint chaud comme si je bus de l'eau bouillie jusqu'à 100 c. Il fallait être là pour discerner l'état que j'avais dans cet instant. Voler à masse, plus grave encore pour la toute première fois. Franchement, il fallait être là

!

Avant cela, ce qui me tarabustait plus était : Le dilemme auquel j'étais confronté, soit, soit. Soit je vole le téléphone et je deviens un de leur, soit ils vont eux-mêmes voler et moi, je serai un bouc émissaire, ils vont crier que c'est moi qui a volé le téléphone puis les gens s'en chargeront de moi.

Je me disais : "tout petit, personne ne les croira que moi, je suis voleur ; mais la peur créait une série de doutes en moi. C'était pour moi une grande équation du second degré, et j'avais ras le bol de tortures. C'était une guerre de pensées dans ma cervelle. Selon moi, je n'avais pas le choix sauf ce de voler. Quand j'étais maintenant proche d'elle, je levai lourdement ma main et pris machinalement son téléphone. Comme je courais, à peine 5m d'écart, elle sentit puis elle cria : " Au voleur, au voleur !!! Attrapez le petit-là qui coure, il a volé mon téléphone. Eh ngayi tshombo nzambe euh. Tshombo ekeyi, nini etindaki ngayi na tia'ngo na poche [40]?

A l'entente de ses cris, je hâtai encore mes pas, malgré que je fis cela avec peur et sans mon gré. Alors que je courais, directement couverture, Konzo siffla deux fois sans cesse et brusquement, je fus protégé. Ce qui m'avait plus estomaqué quand ils m'entourèrent, Konzo avait pris le téléphone de mes mains et je pouvais bien le voir de sa main droite, mais ces deux minutes que j'avais tourné la tête pour avoir le contrôle de la situation, je ne pouvais voir aucune trace du téléphone. Après qu'ils m'abritèrent, tout était maintenant calme. Et moi, je pleurais pour ce que je venais faire ; arrivés au siège, je vus le même téléphone entre les mains de Liseke. Je fus par cette action, surpassé et époustouflé, franchement, entre nous qu'on le dise : « comment cela pourrait être possible ou même faisable ? Considérant surtout la distance qui existait entre là où le téléphone était volé et là où nous habitions.

Ben, Liseke me félicita disant que je suis mystérieux. Puis il me dit : "pourquoi tu pleures ?"

Ozo lela nini, mère n'o a daye, atie poids[41] ? Oh, non maman a dayeeee !!! De sorte qu'il insistait en me taquinant, et je ne répondais pas, il me gifla fortement sur la même joue où l'un de ces misérables malabars me gifla, puis m'injuria.

- Yo! Nga nazo tuna yo, ozo salela nga minene? Niama, keba hein, olangwe? o bandi mabe hein[42]!

Tout à coup, il y a eu de coups de gaz lacrymogène lancés par policiers, en effet, c'était le sauve qui peut. Comme la clique savait déjà pas mal de couloirs, elle s'enfuit me laissant seul.

 Les yeux rougis comme de la tomate somalienne, avec les mains sur le nez, je n'arrivais plus à respirer car je suis allergique à la fumée. Je ne pouvais plus bien voir quand quelque chose mystérieux s'est opéré : Les policiers, dans leur fouille, s'approchaient et ils s'étaient presque là où je me trouvais, avec perte et fracas, 2Bar apparait, me prend et brusquement on disparait. Quand il courait avec moi dans ses bras, j'étais juste perdu. Je ne me sentais plus en moi. Même quand il me posa sur une table, je ne savais pas. Malheureusement pour nous, lorsqu’on fuyait, il y avait deux policiers qui nous avaient repérés et nous poursuivaient discrètement et silencieusement. Alors qu'ils voyaient là où on entrait, ils utilisèrent leur ruse pour nous choper.

On pensait vraiment fuir, mais malheureusement ! Ces deux sont entrés discrètement là où 2Bar et moi étions cachés, et se mirent à nous chercher avec des yeux enquêteurs et observateurs ; et quand l'un deux nous aperçût, les deux se mirent à se précipiter vers nous. C'était à l'insu de nous, donc on dormait. Ils approchaient et étaient près de la table où on dormait et...

 Liseke et sa suite fuyaient pour chercher l'abri, et personne ne les poursuivaient. N'ayant pas trouvé un, ils tournèrent seulement pour faire passer l'heure, après ils retournèrent l'un après l'autre dans notre siège et c'était sans trace. Mais aucun d'eux ne se souciaient de nous, même pas Liseke. Et personne ne parlait de nous. Tout le monde avait l'air très calme et très frustré. Il regardait l'un l'autre comme de vrai froussard.

La vie de la rue est aussi très risquée qu'on pouvait le croire. On ne peut pas être à l'aise au vrai sens. Les habitants de la rue sont de vrais nomades. On peut passer tout une journée en se cachant, en courant sans rien faire. Nous courons gravement des risques et des périls.

....toujours en dormant, quand ces policiers ont voulu nous toucher, brutalement et mystérieusement le mur du côté droit de la maison dans laquelle nous étions s'écroula dans le vide. Sur ces entrefaites, 2Bar et moi étions promptement réveillés, les deux policiers étaient en panique totale, car ce n'était pas croyable. La maison était pourtant construite de briques à ciment avec une fondation très solide et très efficace, cela revient à dire que la construction n'était pas échafaudée. Quelle action troublante !

Konzo, comme son nom l'indique, était un jeune homme de 24 ans d'âge, très fort alors. Il était très docile seulement comme un enfant de la maison ; mais chégué et kuluna, que c'est compliqué ! Voyant tous ces chégués avec qui j'étais, leurs figures, leurs apparences étaient fortement contraires à ce qu'ils étaient, j'avoue que j'avais la peine à faire marier cette réalité.

-         Konzo, to yebelaka na biso[43] déjà. Je lui dis.

-         Hum, jamais kutu50! il répondit avec un ton d'une personne près au combat.

Puis il se mit à bagarrer contre ces deux policiers. Le pavement de cette maison était extrêmement poussiéreux et il y avait aussi de morceaux de pierres, de planches, de barre de fer. J'avais peur que ne meurt. Les deux policiers n'étaient heureusement pas assez forts pour Konzo. Il ramassa deux morceaux de planches, il jeta l'un sur le bras du premier policier, c'était sans doute le bras de la main où il tenait son arme, et par douleur, il secoua son bras puis laissa tombe son arme. Et il lança encore sur le bras du deuxième policier, et ce dernier était déjà sur le point de tirer sur nous, du coup, il laissa aussi tomber son arme. Au moment où ils cherchaient comment ramasser leurs armes pour se défendre, Konzo se précipita et jeta sur eux, ensuite il les frappa avec les bois et les deux policiers étaient par terre.

 Après cela, on était retourné à notre siège. Arrivé là, tout le monde était terrorisé, ils croyaient que nous étions des policiers. Mais moi, j'étais toujours emberlificoté, anxieux à cause de ce que j'avais fait, c'était vraiment très...

 Je m'étais mis dans un coin, tout mou, accablé de grand remords et j'avais directement de la migraine. Alors que je m'étais recroquevillé, je me sentais aussi culpabilisé. Qu'est-ce que j'avais dans mon esprit? J'avais l'hallucination puis je pleurais. Dans cette hallucination, je voyais la fille à qui j'avais barboté le téléphone, elle pleurait en disant :"pourquoi tu m'as fait cela ? Tu m'as vraiment volé le téléphone. A ton âge, hein ? Tu veux vraiment être méchant ?"

Du coup, je ressenti la gifle que LISEKE m'avait donné, puis j'ai recommencé à pleurer, mais cette fois-là, c'était en silence. Est-ce qu'on est astreint à vivre ainsi ? Oh, mon œil !

Dans le parvis de mon cœur le malheur ça frôle ;

Mon être est assujetti voire mon tout ;

L'assurance est courte pour la vie car c'est tout ;

La cervelle s'emballe, le cœur ne joue son rôle ; Mon être affaibli, accablé, passionné,

Beau de tristesses et de chagrins me sourient ; Ça me va la peine s'il faut dire mon riz ; Je pleure ma douleur seul, qui peut visionner ?

 

Je claironnais le soir sans trouver la marotte ; Est-ce que je saurai rénover cette vie ?

Le cœur me fond, c'est trop comme ceux de charlotte ;

Oh, la vie ! Le monde est maudit pour ma vie ;

 

 Après cette kyrielle de pensées, j'étais dormi. Alors roupillé, J'étais hanté par des esprits, je crois créer par mes hallucinations, je courais mais mes pieds étaient comme collés l'un sur l'autre puis quand j'étais tombé, j'ai vu la même fille à qui j'avais volé le téléphone. Elle me parlait presque méchamment comme si c'était une grande sœur qui réprimandait son petit frère. 

- Petit frère, pourquoi tu fais ceci? Cela ne te ressemble pas. Regardes-toi, tu es encore enfant. Veux-tu gâcher ta vie de cette manière? Tu veux mourir sans avoir fait ce pourquoi Dieu t'envoyait sur cette terre? Avant tout, rends-moi mon téléphone, tout de suite, tout de suite! Voleur, petit voleur, petit voleur! - Eeeehhhhh, mon Dieu! ça c'est quoi ?

A l'instant même, je m'étais réveillé en sursaut et je tremblais de peur. Du coup, j'avais à nouveau cette construction dans l'esprit hallucinant, cet arrière-gout. Par surcroît, c'était 3 heures du matin, de là, je ne pouvais plus dormir. Nakomaki kotala[44] de gauche à droit, neti kaka[45] j'allais à nouveau être hanté par mes hallucinations.

 Ce matin, tout était calme, bref, ce n'était vraiment pas un matin comme celui de chaque jour; mais un matin diffèrent que personne n'aurait osé se réveiller tôt, car le sommeil était énergétiquement agréable pour tout le monde. Le climat était fabuleux dans cette atmosphère, comme s'il y avait une climatisation suspendue dans les airs soufflant un climat aérien et salubre.

Surtout quand vous êtes sous l'arbre, vous aurez l'impression d'être au paradis bien qu’on n’y a jamais été pour la décrire ou pour dire comment ça sent là-haut, néanmoins, ce climat était juste paradisiaque. J'étais persuadé que tout le monde aurait sans aucun doute voulu vivre éternellement dans ce climat et avec ce climat, parce que c'était favorable même pour nous qui habitons la rue.

Sur ces entrefaites, je pouvais, par ricochet, lire les pensées ambiantes dans les yeux et dans la posture distraite de Liseke tourmenté par la morosité. Il était humainement pensif, donc vraiment plongé dans des pensées du genre bonne vie. D'un coup de raclage de sa gorge sèche, il ouvrit lourdement sa bouche et exposa ce qui tournait dans sa tête. Il dit:" Ba petits, vous savez dans de tels climats, ebongaka oza vraiment na palestine na'o moko, oza pe na l'ar n'o ya bien ein. Aaahh, oza siko'o na ma n'zele n'o bovandi na salon ein, sik'o ba'o tala T.V, bo'o solola. Ah, qu'elle est belle, la vie! Siko'o boza kaka na lifanto moko, ya mo bali pe lisusu[46].

Alors qu'il faisait son discours, moi, je m'étais déjà rendormi, importé de nouveau par le sommeil. De ce fait, je me voyais en un grand homme. Là, j'étais chez moi dans la salle de bain en train de me baigner avec ma femme. On riait et on était dans une ambiance accommodante. En réalité, c'était de l'eau qu'on versait sur moi. Tout d'un coup, je m'étais réveillé bien mouillé accompagné d'une claque bien administrée sur la joue. 

-         Yo, mbakasa! Awa balalaka boye té, lamuka! Okokende cop heure nini[47] ? C'était 2Bar sur le rôle.

Or au moment où je dormais, Liseke avait distribué de tâches pour l'opération du jour. Et c'était un travail à faire en pair donc à deux personnes, je devrais être avec 2Bar. Dû à ce climat, tout le monde était en retard pour les travails, pour les marchés et même pour les boulots. Tout le monde était largement en retard, il se contentait à régaler ce beau climat qu'avait envoyé l'aurore. Par précipitation, ce retard créa une immense agitation dans presque toutes les directions. Et il y a eu beaucoup de groupes de chégués, ainsi chaque groupe avait pour mission de voler l'argent et toutes autres choses qui soient importantes. Alors qu'ils déambulaient en ayant des yeux par-ci par-là, en costume bleu foncé, à l'allure d'un médecin du peuple bien distingué, ouah ! De loin mais on pouvait sentir son parfum qui accablait et paralysait les narines, jusque-là c'est le dessein portrait qui nous fit dos, mais on pouvait bien photographier sa complexion noire délicate et sa taille du géant. C'était un papa un peu âgé, j'ose croire de cinquantaine d'âge, qui sortait de la banque, il avait sur sa main droite velue un attaché-case, cependant derrière lui, se tenait un grand gaillard au teint clair, ils partageaient tous deux le même trait physionomique, leur familiarité ne pouvait en aucun cas échapper certains d'entre, moi y compris. Et ce dernier avait sur sa main gauche dépourvue de poil un market toute sale qui gardait un plus grand secret sans qu'on se rende compte. Voyant l'atmosphère, ce monsieur sage et avisé qu'il était, savait tout de même prédire ce qui pourrait arriver dans des tels climats. Pour ce faire, après avoir retiré une somme de 25 000 dollars, il avait bien emballé une grande et bonne partie de cette somme dans des papiers sals puis les mit dans un market toute sale; laissant seulement une miette qu'il avait dans cet attachécase. Aussitôt qu'il était bien aperçu dès là où il sortait, directement dépouillement. C'était un cri que tous les chégués connaissaient avec maestria. Le monsieur, tellement qu'il savait les petits jeux que jouent les chégués, sans panique, il dit à ce grand gaillard qui était visiblement son fils, d'être calme et de ne pas tournoyer. 

-         Fiston, reste coi, ne te panique pas et surtout fait comme on n’est pas ensemble, chuchota le monsieur à son fils.

Il hocha sa tête en guise d’insinuer un oui apeuré et sans ardeur tout en tremblotant.

Cela ne pouvait aucunement être possible, parce qu'on avait déjà compris qu'ils étaient ensemble. Et le plan était de les emmener dans un endroit coffré afin de terroriser ce monsieur faisant comme si on voulait tuer son fils. Quand il demandera :" Que voulez- vous ?" On dira: «L’attaché-case. »

Il y avait plus de 4 groupes dans ces opérations. Plus de 60 chégués. Du coup, il y a eu un cri: «Une semaine na jeudi [48] , boyebela mbakasa wana [49] ! »  Une semaine na jeudi voulait simplement dire 14 personnes. Pour que le plan tienne, on devrait vraiment le doigté. Parmi nous, d'autres avaient des armes, et le monsieur voyant l'arme, il n'avait pas de choix. Cela était de la criminalité, je ne pouvais pas y participer de peur que je rêve, je fasse encore du cauchemar. Bien qu'on avait compris que masta wana ezalaki na père wana[50], mais aucun de nous avait su que cette market[51] toute sale pouvait avoir l'argent. Les 14 chégués ordonnés pour s'occuper de ce mec avaient des armes blanches. 

-         Maintenant, c'est du sérieux hein. Dis le mec. 

Après quoi, il se mit à courir. Qu'il était supersonique ! Ceux de nous qui le poursuivaient, le firent en lui jetant des choses, puis il s'arrêta et déposa son market sur le sol ensuite les questionna :

-         Ba masta, problème na bino nini, pourquoi bozo landa nga[52]?

-         Otuni! Y'oza loyenge, ozo tuna biso pe question, mbala moko boye60!

 Au fait, sans que toyeba[53], le jeune homme azalaki[54] boxeur. Disons qu'il était sûr de lui. En court de cette zizanie, ils commencèrent la bagarre. Ils ont bagarré pendant une heure. De coup de machette, de morceaux de bouteilles et de pierres se sont immiscés dans le combat. C'était terrifiant. Malgré les blessures, ce jeune homme se sauva astucieusement avec son market, malheureusement, aucun de chégués n'était assez intrigué pour questionner ce market toute sale. Après quoi, eux aussi fuirent parce qu'en dépit de leur nombre, ils ont été frappés par ce jeune homme. 

 

 En s'approchant d'un coin, il y avait du monde, la plupart d'entre eux firent dos dans la direction visible. On aurait cru qu'on abattait un animal de par leur concentration. Ils avaient vraiment tous les cinq sens dans ce qu'ils étaient en train de faire. Et le papa se trouvait au coin entre deux murs qui venait à peine de se croiser constituant un angle. Il était entouré de plus de 45 personnes. De pire était que les chégués n'avaient pas peur d'opérer la journée, ils avaient aucunement peur de cela, ni même que les policiers pourraient intervenir et se mettre dans leur trousse. Ils se croyaient tout permis. Même les gens qui passaient et les voyaient en plein action, ne pouvaient rien faire; car chacun cherchait à sauver sa pauvre peau.

-         Les enfants, likambo nini ngayi na bino? Na sali bino nde nini [55] ?

Demanda le papa tout tremblotant

-         Toza kaka naposa ya bor wana osimbi, soki kaka o liberere yango, toko tika na bisa yo64.

-         Jamais, eza mbongo ya makambu, nakoki kopesa bino yango kaka boye tein[56]!

-         Ok, bopesa ye premier soin na liboko[57].

A l'instant licheti ebimi, pe ba papi papa liboko. Liboko ediembeli[58].

-         Aie, hein ! Prenez, prenez, bozua, bozua[59]. Cria le papa

-         Yo moko nde olingaki ekoma boye. Ok, sikoyo ozo banda mbangu sans kotala sima[60]

  Bami siliselaki kolobate, papa ebanda mbangu[61], oubliant pour son bras coupé. Après que le papa ait fuit, eux aussi devrait quitter ce lieu pour un coin caché afin qu'ils partagent leur butin. Et quand les maux sont faits, ce qu'il y a de plus méchant est que quand on fait le mal aux gens, quand on cause du tort aux gens, on ne se soucie pas de l'état où on les met. On est sur ce point catégoriquement ahurissant. Ce qui nous importe plus leurs biens et leur argent. Cela est vraiment notre priorité, pour les restes on s'en fout.

Si étonnant cela est, les assaillants, les chégués que nous somme, les actions que nous faisons changent de même nos statuts. On vole, on tue de fois bien que pas asses souvent, on brutalise, on ravit sans vergogne les biens d'autrui. Maintenant, suivant le statu quo, nous sommes impérativement des chégués-kuluna, il n’y a plus de doute sur ce coup !

 Et tous ces maux malheureusement on le faisait à nos semblables et on n’y prend même pas la peine de se soucier d’eux comme on fera d'une guigne. Arrivés dans ce coin caché, il y a eu au total 7 différents groupes de chéguéskuluna. Alors l'argent devrait être partagé non équitablement parce que, bien que c'est tous les groupes qui avaient participé ; mais ce n'est tous qui avaient vu le papa. Pour ce faire, ceux qui virent devraient prendre plus. Cela avait causé une mésentente inexplicable de sorte l'argent ne devrait plus être partagé. Preuve en est, il y a eu une très grande et terrifiante bagarre avec usage des instruments. J'étais même scandalisé de voir que d'autres personnes possédaient des armes à feu, à l'instar de Liseke et six autres que je ne connais presque pas. A cet âge, je ne pourrai participer aucunement à cette bagarre, j'étais paralysé par la peur. C'était effrayant. Imaginez depuis ma naissance, c'était pour ma première fois de voir un combat pareil. Où les gens n'ont même pas souci de leurs propres corps. Qui se laissent être bourré de cicatrices. Je me demandais si d'ailleurs quelqu'un peut se permettre de faire quoique ce soit en lui-même, sur son propre corps; pourquoi ou pour quelle faim il aura pitié de toi, ou de ton corps?

Je voyais des machettes, des bouteilles de Primus et celles turbo, des larmes de rasoir et bien d'autres objets tranchants. Le sang coulait et ils n'en tenaient pas compte. C'était comme un combat de samouraï. Cela avait vraiment duré et 7 personnes de groupes avaient été tuées. En dépit de mort, la situation était toujours kif-kif. Au fait, Liseke était vraiment influent dans cette contrée, il était très sadique ce monsieur, il avait aussi l'autorité, je crois c'est parce qu'il semblait très fort.

 Je me demandais si pourquoi les policiers n'intervenaient pas, est-ce qu'ils écoutaient ou pas, ou peut-être qu'ils avaient peur de venir ; j'étais là à penser quand j'ai senti quelque chose me passe par l'oreille droite me faisant crier presque comme une cigale. A l'entente de mon cri, tout le monde tourna vers moi car le cri était perçant et aigu. Avec une colère de frustration visible, Liseke pris la mallette et chargea son revolver ensuite il tira en l'air. Il dit d'un ton ne pas à prendre à la légère :"Bomoni oyo bosali petit nga[62]? Bon, celui qui veut me connaitre qu'il me suit, c'est simple." Il le disait en partant pour je ne sais où.

 C'est maintenant que je pouvais voir des soi-disant policiers venant de deux coins en tirant de gaz. Disons que c'est le coup de feu du revolver de Liseke qui les appela. Eh ben, disons! Et directement c'était le sauve-qui-peut, d'autres fuyaient avec des plaies, des blessures par tout sur les dos. D'autres de morceaux de bouteilles sur des figures, sur de la peau et des habits remplis de sang, comme s'ils venaient de le lavocher.

Moi, je ne...J'étais resté immobile dans un coin où je m’étais caché et je ne voulais me faire remarquer. Vous savez, notre présence constitue un danger, une horreur pour les gens qui sont bien entendu nos semblables. A mon avis, nous sommes considérés comme des épouvantails placés aux quatre coins d'un jardin, la société, parce que quand les autres se sauvaient des trousses des policiers, de ce fait, il y avait une immense effervescence dans les marchés. Les gens aussi se sauvaient parce que les chéguéKulunas arrivaient, et d'autres se blessaient même à force de fuir les contre-fendis morales et les mamans arrangeaient leurs affaires à la hâte de peur qu'elles perdent le tout.

 Par cette occasion, six chégués ont été chopés par la police y compris 2Bar. Voyant cela, j'étais dérangé parce qu'il était comme un grand frère pour moi. Avec des larmes aux yeux, je m'étais mis à suivre ces policiers jusqu'à leur poste pour tenter de bon cœur libérer 2Bar ; alors comment faire? Sous un soleil accablant donnant une chaleur d'enfer, j'étais resté d'abord à l'extérieur à cause de ma peur. Ne sachant pas quoi dire à ceux policiers au sujet de 2Bar, je risquerais d'être arrêté et les joindre de même.

Eux tous étaient déjà bien emmurés. Fin de compte, je suis entré pour leur dire quoi d'ailleurs, pour leur dire que 2Bar est mon grand frère, il n'est pas kuluna ni non plus chégué tel que vous croyez, car on nous avait envoyé au marché pour faire des achats et puis d'une manière brusque on s'était retrouvé entouré par ces gens que vous avez chopés, ils étaient très nombreux ! Alors que je le disais, je pleurais aussi pour les rendre compatissant et essayer de dissiper leur doute sur ce coup. Cependant, ils doutèrent trois fois et j’insistai cinq fois puis leur chef ordonna qu'on le libère. N'y eut été le français que je parlais, ils n'allaient même pas croire à mes propos. C'était risqué !

 Sous cœur, je disais :" S’ils nous posent des questions séparément concernant nos parents, on resterait sûrement ici dans ce cachot. Et surtout que 2Bar ne parle pas vraiment français." Retour subit à la raison avec la sortie de 2Bar emmené ric-rac là où nous étions avec le chef de policier. Là, j'ai eu chaud car je croyais qu'il allait nous questionner, heureusement que ce n'est pas le cas.

-         Petit, ton petit frère t'a sauvé hein! Heureusement qu'il est intelligent et qu'il sait parler, sans quoi, tu devrais rester crevé ici!

De plus chanceux, il avait porté son T-shirt en manche longue sans quoi ses tatouages allaient se faire voir, et cela allait causer encore problème. Ne sachant quoi d'important à dire, 2Bar hochait seulement la tête en guise d'approbation. Puis le chef nous dit : “Allez-vous-en et rester sur vos gardes en étant prudent." J'étais soulagé, j'étais content de l'avoir sauvé, en ce que lui aussi m'avait sauvé un jour. Sur le champ, nous nous embrassons à leurs présences pour manifester notre fraternité. Par une simple tourne main, on quitta ce lieu qui commençait à m'effrayer.

-         Ah, Kabarré, obikisi nga, obimisi nga na[63] prison ?

-         Parce que je te vois lokola yaya na nga pe na lingaka yo lokola grand frère na nga [64] . Par surcroît n'importe être humain consciencieux et altruiste aurait faire itou.

-         Ah, Kabarré... vraiment nazangi yako loba[65]. Mmmmmmm...

-         Calme-toi, yaya [66] , obasani [67] que toi aussi tu m'as une fois sauvé quand j'étais au bout du souffle plein gaz lacrymogène.

-         Atakutu yango, obimisisi nga na [68] prison, eh ! 

-         Oza yaya na nga, nakosala nionso nakoki pona yo[69].

-         Yo pe oza leki na nga nakozala wana pona yo79!

Après ce dialogue d'affinité, nous nous embrassâmes de nouveau chacun laissant couler ses larmes. En vrai, la famille est loin d’être qu'une simple affaire ayant trait au sang. La famille est l’ensemble de ces personnes qui vous considèrent et vous acceptent tels que vous êtes sans porter un quelconque jugement ; celles qui se tiennent à vos côtés sans avoir primo le profit que ça soient dans la joie et dans le bonheur ou dans la peine, la souffrance et la détresse. En famille, l'amour est une précieuse chose offerte sans la moindre contrepartie et sans partialité, on accepte de son bon et plein vouloir tous les sacrifices si cela permet d'éviter à nos proches de souffrir, et lorsque l’on a la certitude d’être   exceptionnellement chanceux, on est dans une famille tel que les doigts les sont dans la main.

-         Au fait, vie ya ki kuluna to pe ki chégué eza vraiment vie yako vivre te pona na ngayi, eza vie ya komesana nango te. 2Bar, tu penses en bon escient que kozala kuluna eza vie ya malamu, to eza choix ya tranquilité vraiment to salaki? Parce que ngayi, ti ndenge naza boye depuis na koma boye, je veux dire chégué, nazala ka lisusu bien tein[70]!

-         Kabarré, tu sais, moi, je n'ai pas à me déranger ou sinon à me reprocher, parce que hormis ceci, je ne vois pas qu'est-ce que je peux faire pour mieux survivre. Mon pote, je serais désolé de le dire, mais je ne peux pas m'aider, vaut mieux que je reste chégué.

En toute sincérité, j'étais estomaqué, moi qui croyais que 2Bar ne savait aucunement s'exprimer en Français, or il faisait d'ailleurs mieux que moi. A cette allure, c'était maintenant fructueux.

-         Surprenant, franchement mon vieux. Je doutais fort que tu susses parler le Français aussi bien comme ça, plus que moi alors. Cela revient à dire que tu as étudié sérieusement mon vieux? Si ç'en

est le cas, dis donc, pourquoi tu as voulu être chégué? 

-         Petit, tu sais hein... aujourd'hui, j'ai 26 ans d'âge. Et mes études, je les ai terminées à l'âge de 22 ans, j'ai fait trois distinctions pas dans n'importe quelle faculté mais en Relation Internationale. Par contre, l'université où j'ai étudié dont je tais le nom, ne m'a pas retenu.

Elle n’a montré aucune considération à mes distinctions. Et si je pars encore plus loin pour t'exposer les conditions dans lesquelles j'ai étudié, petit frère, tu auras profondément pitié de moi. Je me suis fait scolariser, na mitangisa [71] , depuis 4ème humanité jusqu'en licence. Mes parents étaient morts alors que j'étais encore en 3ème humanité et ils m'avaient légué une parcelle. De lors, la parcelle m'avait été légué, cela m'avait beau aider à supporter mes études pendant un certain moment jusqu'à ce que j'avais eu mon diplôme, malheureusement pour moi, après avoir eu ce diplôme, les oncles que je n'ai jamais vu depuis ma naissance, ni entendre parler, sont apparu et me disant que le diplôme me suffirait parce qu'eux auraient avidement besoin de la parcelle. Ils m'auraient impatiemment attendu que je décrochasse ne serait-ce qu'un diplôme. J'étais seul, ne sachant quoi faire, voyant les figures qui ne m’étaient d'abord nullement familières ; j'étais vraiment dans un cul-de-sac et sous pression. Comme je résistais farouchement, ils m'eurent fait choper par des policiers ripous qui me torturent sauvagement et puis m'emmurèrent pendant trois bonnes semaines sans aucunes justifications. Ben, euh...en fait, quand j'étais sorti, je jugeai bon de les laisser avec la parcelle de peur que je perds en second lieu ma vie qui m'était précieuse et m'est chère jusquelà. Je me suis séparé d'avec la parcelle sans aucun doute, juste parce que je ne voulais pas perdre ma vie à cause de cela. Tu sais...eeeuuhh...je rêvais toujours servir mon pays, sur ce, je comptais beaucoup étudier pour arriver à ce rêve, mais alors qu'est-ce que j'étais supposé faire ? Voyant ma source n'était plus avec moi, pour ce faire, j'avais décidé d'aller même laver les voitures, juste pour me prendre en charge et me scolariser. Voici les sacrifices que j'avais fait pendant cinq ans, je ne dormais presque pas, parce que je devrais travailler, je devrais réviser mes notes, je devrais être présent aux cours chaque jour, car les professeurs nous connaissaient tous. On n'était qu'à six. Hormis cela, je devrais faire des travaux pratiques (TP) chaque jour qu'on avait cours; à cet effet, je m'étais battu comme un diable pour ne pas échouer. Moi que tu vois devant toi là, je suis très intelligent, ouais, je le sais bien. Sur six que nous fûmes, personne ne s'appliqua comme moi.

S'ils auraient été ici ils témoigneraient et affirmeraient cela. J'ai étudié avec trois chemises, oui seulement trois et deux pantalons, la chance est que, je n'étais pas complexé, cependant, il faut savoir que ni les chemises ni les pantalons rien ne fut en bon état. Mais tu sais quoi, j'avais l'espoir, j'avais un espoir de fou et de fumeur du chanvre. Et tu sais là où je passais mes nuits? Dans un moulin à fufu[72]. Quand on finit les études, chacun était obligé de prendre son chemin et surtout que les cinq étaient des enfants de parents très aisés et mieux connus, hein, ce qu'on appelle ici " bana ya[73]". Pour eux c'était facile d'aller partout où ils voulaient et surtout d'être facilement embauchés mais moi. Tout ceci peut être dur et difficile pour toi à digérer, je dirais à comprendre ; mais laisse-moi te dire une chose, tu sais, ce n'est pas bien de juger par l'extérieur, ne faut jamais juger les actions par la ou les apparence(s) des hommes que nous voyons. Tout chégué que tu vois n'est pas forcement kuluna et n'est pas insensé comme la plupart d'entre nous le penseraient. La réalité voire les réalités de la vie, de la nature, du monde particulièrement du pays où nous vivons sont entrouvertes pour certains, mais pour nombreux, elles sont obligatoires et d'autres l'ignorent. On vit dans un monde où ce qui mérite n'a pas le droit ni même la chance de prouver leur doigté. Chacun prend la place selon qu'il veut. L'injustice est au centre de toute chose. Les hommes ne voient que leurs intérêts personnels, si tu n’as pas de parapluie, tu n'as pas non plus la chance de présenter au monde ce que tu es et ce que tu as moins même d'apporter ta contribution à celui-ci. Tout roule en zigzag. Les aimés sont sélectionnés et sont très restreints. Les privilégiés sont bien ciblés; tout ceci se fait au détriment de gens comme nous. Cependant, parmi les jeunes, il y a ceux-là qui s'adonnent, qui étudient régulièrement et sérieusement mais malheureusement ils le font pour devenir de chômeurs. Après 15 ans, 17 ans, 20 ans et d'autres même 23 ans d'études, et tous ces délais ne sont que pour devenir licencié ou gradué ou encore docteur en chômage. Alors où est l'aubaine des tous nos temps passés à l'école, des toutes nos études et des toutes nos énergies que nous avions consenties aux études? Dans cette société, nous vivons un comportement exotique. Je vois comme si nous sommes étrillés au moment où l'hymne national nous dit de nous unir par l'effort. Par ailleurs, les incompétents, les enfants de ceux qui ont les renoms sont déjà soigneusement prédestinés pour les emplois et les places bien gardées en politique etc. 

                  Moi, je fis tout ce que je pus afin que        j'attrape      un     bon   boulot,          mais malheureusement les boulots de même ont fait de tout leur mieux pour que je ne trouve aucun. J'ai fait bien des demandes d'emploi, bien de tests d'emploi avec optimisme alors, mais au contraire ceux qui ne parvenaient pas de faire ces tests ont été embauchés sans problème, mais moi mes réquisitions          restaient     toujours          invalidées. Maintenant dis-moi pourquoi je ne ferai pas ceci? Après avoir été victime de toutes ses injustices leitmotivs. Quand tout le monde est toujours occupé pour regarder mon sort. Quand je n'ai plus où roupiller. Et quand je ne sais plus sur qui compter. Vas-y, dis-moi!

Et si je trouve qu'en devenant chégué, en pratiquant le kikuluna[74] me donne de quoi vivre, pourquoi ne pas m'engager? Ou sinon, pourquoi toi, tu te retrouves ici? Si tu as horreur de cette vie. Si tu trouves que ce n'est pas bon, si petit que tu sois pourquoi n'es pas resté près de tes parents? Et je pourrais peut-être oublier ton histoire avec la mort de ton père et tout ce que tu as eu à traverser jusqu'à maintenant; pourquoi tu n'étais pas rendu ou sinon allé chercher refuge même chez les sœurs religieuses ou à l'orphelinat?

 Chacun de nous, chégué, a son histoire lugubre et douloureuse qui parfois pourrait te faire pleurer, sans aucun doute. Alors n’ayez jamais hâte à dire tout ce qui vous passe pardessus la tête les concernant. Cependant, ayez plutôt le temps d'aller au travers de leurs histoires pour tirer vos conclusions anodines. 

- Oui, ouvertement, tu as raison, je pourrais aller chercher refuge dans les endroits oyo otangi wana [75] . lolenge kaka[76] mon père me disait chaque jour que le hasard n'existe pas, tu penses que soki nakende bisikawana ozoloba mais lelo y'olingaki obima na cachot, nga na

yo tolingaki toyebana[77]? L'histoire était déjà écrite ainsi, ni toi ni moi personne entre nous ne peut le changer même pas maintenant. De façon claire, c'est vertigineux et triste comme réalité. Franchement, qui pleure se console de ses douleurs, mais crois- moi, toi et moi pouvons changer cette situation, oui, certainement. On devient chégué par colère, par souffrance, par affliction ou désolation; juste parce qu'on a été abandonné par nos parents, nos familles paternelle ou maternelle, nos relations et juste parce que X a dit qu'on est sorcier voleur. Aussi nos pères sont morts et leurs familles nous ont négligé, nous ont chassé ou parce que la mère se remarier et son nouveau mari ne veut pas de nous. Comme résultat, on reste sans abri, sans famille et on dit qu'on n'a pas le choix quand le premier est une alternative et le deuxième est selon une solution. Il n’a pas à manger ni à vêtir et nous sommes dès lors supposés tout faire pour manger, disons survivre. Peut-on dire que nous n'avons pas le choix quand on le fait? D'une manière d'une autre ouais, parce que si nous ne le faisons pas, nous n'allons pas non plus manger, ni même survivre. Au contraire, relativement parlant, on a le choix, car tout le monde a un choix! Peut-être que je suis tout ignorant, je suis trop petit pour comprendre d'autres choses, pour te faire changer l'avis, mais la conscience pourra parfois le faire super bien. 

 Parce qu'on a étudié et il n’y a pas d'emploi, parce que l'emploi dans notre pays est comme un royaume où le pouvoir est héréditaire. Tout est compliqué. Même les petits travaux ne sont pas faciles. Comme résultat, on devient des personnes vivant sans réflexion, sans pensée; faisant du mal à nos propres familles. Si c'est vrai que, ou si nous sommes portés à croire que ce sont les autorités qui ne font rien pour nous, rien la jeunesse mais pourquoi ne pas s'attaquer à eux directement au lieu de s'attaquer à nos frères, nos sœurs et nos parents qui de fois n'ont rien avoir dans la souffrance de quelques-uns entre nous. Ou si c'est parce qu'on a été négligé voire rejeté par nos parents, nos familles, nos relations...parce qu'ils ont dit que nous sommes mouvais, nous sommes sorciers, voleurs ou rarement impolis etc. Pourquoi, bien qu'ils n'ont pas raison de le faire. Sinon ils auraient dû nous aider à changer complètement nos comportements ? Mais ils ne l'ont pas fait si ne ce n'est qu'à nous incriminer. Néanmoins, nous nous pouvons faire quelque chose pour changer ce nouveau comportement que nous avons adopté afin de montrer le contraire de ce qu'ils pensaient. Tu vois maintenant qu'on a toujours un choix. 

C'est ennuyant, la vie sur cette terre ;

 Bien que dans ce monde tout soit pair ;

 Les semblables de notre nature ont l’instinct ;

A nous la conscience mais nous tuons l’étain ;

 

   

 

 C'est ennuyant, vivre avec les insensés ;

 Distinction du bien et du mal on sait ;

Cependant nous faisons le mal volontaire ;  Quand on blesse, on a les remords au vent terre ;

                         

Jamais tu m'entendras dire :« quel beau pays!» Quand Congolais restera toujours loup pour Congolais ;

On aura l'horreur de se déclarer congolais ; Parce qu'on vit avec des êtres affreux, partiels

 

Nos actions créent nos réactions ;

Nos attitudes créent aussi nos réalités ;

De ce fait ;

 L'ennui ne nous laisse guère vivoter ; Chose grave, nos intelligences n'arrivent

pas à créer en nous une personnalité ;

 

 On espère aux changements, chaque jour la situation n’est que kif-kif ;

 Rien n'est sûr, rien n'est ok ;

 Vivre dans ce pays, notre propre pays

devient risqué ;

 Car,

C'est au-delà de moi les actions présentes ;

 

         Alors          si       toi     et       moi   comprenons parfaitement ceci, ce qu'il y a là une énorme possibilité de le changer ! 

-         Waouh, tu es petit évidement, mais ce que tu viens de sortir ne cadre nullement avec ton âge. Tu as un âge mental vraiment très élevé. Et je dirai même tu es un petit sage et intelligent. Euh, euh! Non, non. Tu m'as tellement impressionné comme je ne l’ai jamais été auparavant.

 Comme ils n'avaient où aller à cet instant, c'était évident qu'ils retournent dans leur siège. Déjà de loin, il y avait de bruits sporadiques qui faisaient tilt, mais cela était totalement incertain, car on ne pouvait guère déterminer parce que cela se présentait comme des échos produits par un haut-parleur placé au milieu d'une grande salle. Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient, cela faisait maintenant sentir ses étincelles se déplaça comme des résistances. 

-         C'est quoi au juste qu'est ce qui se passe? Demanda Kabarré

-         Franchement, ngayi pe nayebi tein[78]. Mais il s'avère comme batu bazo bunda[79]. Parce que c'est sans doute les bruits des instruments, je veux dire des machettes. Subodora 2Bar.

-         On doit nous préserver. 

-         Vraiment, parce que nous ne savons pas leur position, et aussi nous sommes complétement ignorants de ce qui se passe là. Qui se battent, sûrement ça ne peut manquer notre groupe, mais on ignore contre qui. 

-         Je suis persuadé que c'est là où nous allons, je veux dire na siège na biso[80], tu as bel et bien raison sur ce coup. 

-         Oui, il n’y a pas de doute, certes, c'est à cause de Liseke. Ça c'est sans l'ombre du doute. 

 La discussion se faisait en marchant, ils devraient être hyper prudents de peur que l'un d'entre eux ne se blesse. Finalement arrivés dans le parvis, dans les extrémités de leur siège. Ben en 10 m, 2Bar pouvait déjà voir clairement les gens qui se battaient sans horreur, sans pitié. Il voyait de gens capables de faire des insupportables. Plus de 70 personnes causant une effroyable pagaille dans la rue. Les innocents mouraient, beaucoup de blessés. La rue était en effervescence, les choses étaient éparpillées et jetées çà et là en tohu-bohu. Quelle ruine! L'endroit était vraiment à l'insécurité croissante, on pouvait voir aucun policier errant aux alentours. Je ne cessais de demander pourquoi à chaque fois s'il y a trouble ou pagaille quelque part, elle ne vienne toujours pas?

Quelle était la cause? L'argent qu'ils avaient chapardé chez ce monsieur-là qui sortait de la banque, devrait être partagé comme étant un butin. Sur ce, vu la grandeur de l'attaché-case tout le monde était certain qu'il y avait un gros paquet; alors que cela était faux parce qu'au milieu de nous personne n'était au courant de la ruse du monsieur. Donc aucun de nous ne sut depuis lors qu'il n’y avait que 1500 dollars dans ce fameux attaché-case.

 Le climat était défavorable pour ce genre chose. Le soleil cognait fortement à la nuque. Et le sang parsemait et le combat ne s'arrêtait toujours pas. En fait, j'avais du mal à examiner ces deux termes: Kuluna et chégué. J'avais l'impression que tout chégué était kuluna mais tout kuluna n'était pas nécessairement chégué. Du coup, la rue devenait de plus en plus sèche, les gens passaient à peine; malgré cela, la bagarre continuait toujours. Là, ça m'avait fait tilt que nous étions certes inconscients, parce que voyons là où cela avait commencé, comment nous avons été inhumains et comment plus six personnes moururent, comment les gaz ont été tirés, il fallait seulement être inconscient dans ces actions pour refaire de telles choses. Au moment où d'autres ont même été chopés par des policiers et étaient jetés en prison. C'était sarcastiquement une constipation qu'on ne pourrait malheureusement pas facilement digérer, même pas à l'aide d'une effervescence.   

 Les os tremblaient, les pieds ne tenaient plus, en tout cas, ça ne m'aidait presque plus à me tenir debout pour longtemps. Lourdement, nous nous étions recroquevillés en se cachant dans un coin. Dans le coin où nous étions cachés, 2Bar et moi étions très cois. Nous ne voulions pas nous faire voir, sinon on pouvait dorénavant subodorer notre sort si cela arrivait qu'on nous voie. Mais plus loin, on avait l'air d'aller les aider, d'aller faire cesser le combat, mais on ne savait comment le faire. De sorte que Liseke ne voulait pour rien au monde libérer aisément l'attachécase pour que le butin soit partagé et que chaque groupe prenne leur part; le combat non plus ne pouvait, de cet effet, pas donner ne serait-ce qu'une lueur de déclin. Désespérément, j'avais approuvé que l'homme puisse même accepter le pire dans sa vie pour l'argent. Tout le monde était comme un chien en rage aboyant sans cesse, comme un serpent venimeux prêt à mordre.

Décidément, qu'est-ce qui devrait être notre nature? Qu'on se le dise au moins. 

C'est un village, une forêt assez étendue où on n'était à même de savoir ce qui se passait de l'autre côté. Où même si elle s'enflammait déjà, on ne saurait le savoir au moins que la fumée le témoigne ou que les herbes vertes flageolent la chaleur du feu et se sauve de l'autre bout où on se trouverait par un hasard pour afin comprendre qu'il aurait eu un quelque chose malicieusement contraire à notre compréhension, à ce qu'on pensait être le vrai sens d'une histoire, finalement de cette histoire, de l'histoire de cet argent. En fait, j'avais eu tort de dire que cet argent devrait se partager en butin; parce que c'était une mission préméditée orchestrée, ordonnée et ensuite envoyée par un certain monsieur influent au sein du gouvernement de notre beau pays. Ah quelle guigne pour la nation d'avoir de pareils gens en tête du gouvernement ! Jamais j'avais, j’ai moins encore j'aurai osé croire ou bien pensé que d'autres autorités de notre pays étaient avec toute lâcheté derrière les bandes de chégués et

Kulunas. C'est vraiment juste impensable pour des causes soigneusement palpables. C'est pour cela aussi que nous étions fiers de faire ces tracasseries. Nous n'avons aucunement peur de voler, de faire du mal, de tuer même et s'entre blesser, car il y avait une forte et puissante énergie qui nous animait. Un solide appui qui même si on vous chopait, vous finirez qu'il pleuve qu'il neige par sortir. 

 Parmi les groupes, il y avait 3 groupes de Kulunas et 4 groupes de chégués-Kulunas. Donc tous ces groupes ont été clairement envoyés par ce même monsieur Zingu. Le fameux monsieur, d'ailleurs, j'ignore sa position dans le gouvernement, ministre, député, gouverneur et que sais-je encore, je ne sais vraiment pas; mais tout dont je sais est qu'il était digne de son titre. Par surcroît, comment cela pourrait être possible, une autorité du pays, raisonnable et consciencieux encourageant les crimes, le vol, bref, les méfaits à l'endroit de la jeunesse de son pays à mouvais escient juste, dans son cas, parce qu'il était avide d'argent et non pas tien mais celui d’autrui ? Un soi-disant homme politique. A savoir, pour ne pas le rendre le seul bouc émissaire et pour lui faire porter le chapeau, je serai large en disant que ces types de gens sont beaucoup dans notre vallée. Ils nous rendent par notre propre lâcheté des jeunes corrompus et indignes de leurs actes. Pour qu'en retour ils aient raison de toutes qualifications qu'ils nous attribuent. Hélas, mais enfin, rentrons-en nous afin de défaire cette habitude qui nous a été inculquée.

A mon vis, je regarde ceci vraiment comme un paradoxe. Comment ça peut se faire que les mêmes autorités qui sont censé protéger, orienter ou guider, et aider les jeunes à s'engager un tant soit peu à leur avenir et à celui de la nation d'une manière ou d'une autre, induire ces mêmes jeunes à la perdition, à la perversion et à la dépravation. Que deviendra notre hymne national alors ?

Ç’en était trop. Je ne pouvais plus être spectateur d'un combat semblablement pareil à celui de samurai ou celui d'un combat sans merci où le sang causait une horrible et affreuse inondation, on dirait une bonne portion d'eau qui se jetait précipitamment sur un autre court d'eau d'une envergure exceptionnellement plus grande que la sienne. 4 personnes venaient de perdre leurs souffles et presque tout le monde avait de blessures, grave alors! Eh ben, franchement, je peinais. Je voyais comme si c'était mon corps qui était blessé. Là, je dis à 2Bar que dans l'allure où allèrent les choses, il serait préférable que nous puissions forcement intervenir, sans quoi, on perdre beaucoup de souffles. J'avoue que tout cela créait une ribambelle d'hallucinations à ma tête d'enfant comme pas possible. Sans l'ombre d'aucun doute, ne cela importera un enfant innocent à un grand et effrayant cauchemar de la qualité insomnie. Ainsi, sous cape et, tout bonnement je m'approchai auprès de Liseke pour lui parler.

-            Vieux, la fin de tout ceci c'est toi, alors, je t'en supplie, vieux fais quelque chose pour que tout ceci s'arrête hein!

-            P'tit, olangue eeh? Yo, obungi rumba?

En plus, ozolaba nga pe na[81] français.

-            Non, vieux na ndenge ya faux tein[82]. Est-ce que  ndenge batu bazo tia poids boye nde bien, omoni'ngo[83] normal?

-            Ok, sikoyo yo'lingi nini,na sala nini[84]?

-            Kasi papa kaka bord yango tse, soki eza yango bango balingi[85]!

-            P'tit, oza bleu, oyebi rien[86]. Yo penza zéro. Lar oyo eza ya ministre. Eza chida, mbakasa[87]!

-            Ministre ?

-            P'tit, tala boma, bomela masolo wana. Bayele yango[88]

-            Tala, p'tit, awa eza nde likambo ya ba nani bako longa po ba memela ministre masolo'ango[89].

-            Kasi boyokana kaka po batu batika ko bunda tse[90]!

-            Bien, bien, p'tit nayoki, ale limua wana[91].

Il semblait être dissuadé par mes mots. Je priais seulement qu'il fit quelque chose sensé pour que tout ce drame prenne fin.

Oh, oh, ba yaya, to yokana, toyokana[92]!

-            Makambu ya koyokana eza te [93] !

Disaient certains

-            Loba kaka to sali ndenge nini [94] . Approuvaient d'autres.

Et là, je voyais nettement comment l'ampleur du combat disparaissait on dirait un lin qui perdait son éclat. C'était graduellement comme de la glace qui fondait sous l'effet de la chaleur. Du coup, comme une masse de sable qui se précipité d'un trou, c'était trop en désordre, ils s'avancèrent vers de Liseke qui tenait dorénavant l'attachécase. L'ayant vu de loin avec le tape à l'œil, ceux qui étaient restés s'approchèrent fructueusement de lui, on aurait dit un corps de fourmis qui s'approchait tour à tour du sucre ou d'un bonbon abandonné en court chemin. 

-            Ok, ba yaya, tozo pona kaka kamba  moko na biso tout, po akende kotika bord yango[95]. Dit Liseke

-            Ah, osololi. Bopesanga yango [96] !

Sollicita l'un des chégués

-            Teeee! Yo te[97] pardon. Réfutèrent les autres

-            Toyoka, toyoka ! mais avant wana, tozo fungola nanu bor 'ango po tokata[98] partie. Proposèrent les autres.

-            Ouais, ouais, ouais ! Bosololi penza[99].

 Toutefois, cette idée allait toujours arriver. Autant de personnes, autant d'esprits voire d’idées. En ouvrant l'attaché-case tout le monde était sous le choc, très déçus de voir la somme inattendue. La somme prévue était de 25000 dollars, au contraire, tout ce que la réalité nous miroitait était 1500 dollars. Ahurissante était l'incertitude, tout le monde se décida de duper l'homme du gouvernement et de partager cette somme; cependant, Liseke n'avait pas du tout approuvé l'idée. Ainsi, dit-il, to papa 500 comme ça tokokende ko pesa ye 1000 [100] . Toluka makambu te, to ko expliquer ndenge makambu yango  elekeli, bomoni te[101]?

-            Ouais, oza na raison y'ya[102]!

C'était ainsi que le combat avait pris fin. Et après avoir partagé la somme retranchée, ils avaient opté pour Konzo d'apporter le restant de l'argent chez l'homme du gouvernement et surtout de lui faire part, avec toutes les détails possibles, de tout ce qui a eu. 15 minutes après, on avait un autre Konzo, différent de celui que nous connaissons, il ne manquait qu'un bon usage de la langue Française pour qu'il dissipe tous les doutes qui ne faisait pas de lui un ministre, un député ou un professeur. Il s'était vraiment endimanché. Je ne croyais pas mes yeux que c'était un chégué. Maintenant prêt, il pouvait se rendre chez l'homme du gouvernement.

 Les hommes du gouvernement de notre pays à l'instar de celui-ci n'ont qu'un seul objectif avec lequel ils opèrent, une fois ils sont nommés à la tête de la nation : s'enrichir peu importe la voie par la quelle cela pourrait être possible. Ils ne se soucient nullement de la population. D'ailleurs, ils ne nous connaissent même pas et alors comment ils auront souci de personnes qu'ils ne connaissent aucunement ? La collaboration que ce gens-là créent avec nous n'a qu'une seule faim, avoir de l'argent qui constitue selon eux la force et l'autorité. Notre sort ou notre avenir les importe peu voire en rien. Disent-ils, cette jeunesse est ratée, est une jeunesse déchue sans avenir. Que c'est méchant de leur part de pouvoir pronostiquer préalablement notre futur, et le comble dans tout ça, ils croisent même leurs doigts pour que ce qu'ils disent de nous arrive bel et bien ; au moment où l'hymne national nous dit dans son dernier :"Que nous léguons à notre postérité, pour toujours." Ils pensent que quand l'hymne national parle de la postérité, il ne fait allusion qu'à leurs enfants, or il parle de la postérité de la nation tout entière sans exception aucune. Ils sont de vrais idiot-savants.

 Ces cinq pires années dans la rue m'apprirent makambu ebele makasi[103], surtout avec l'avènement du Corona virus. A savoir qu'entre nous, il y a pas mal de réseaux presque dans toutes les communes de Kinshasa et au sein de ces réseaux, il y a une cohésion soutenue, une transparence accordée et une discrétion bien respectée. Tokoki koyiba eloko na Selembao, kasi na minute ya mukie, eloko'ango ekoki koma Bandal[104]. On voit de qualités pléthoriques et elles sont sérieusement respectées malgré l'évidence de l'illégalité de nos actions indicibles quelque fois.

 Il faisait tellement chaud et tozalaki na nzela, kobandaki ko kende[105] aéroport, parce que l'opération de ce jour-là devrait se faire là. Alors les yeux bien écarquillés pour examiner chaque mouvement avec prudence, pour cibler afin de bien opérer ; soudain, il y eut une maman qui descendait de l'avion en provenance de je ne sais où. Main droite sur les lèvres, et celles-ci bien ouvertes et rétractées comme un poisson qu'on éviscérait ; la gorge bien gonflée comme celle du crapaud, elle avait presque tous les muscles du coup tendus, elle n'avait pas encore passé en acte, mais ses yeux était déjà rougis comme si on les lui avait jeté du piment. D'un ton quasiment humide, elle se mit à tousser sans cesse, de sorte que tout le monde ne regardait que lui et cela créa une distraction pour eux tous; mais au contraire, avantage pour nous. Comme résultat, on avait pu voler bien des choses. L'action était faite, et du coup tout le monde remarqua qu'il y avait là un ça ne va pas. Sur ces entrefaites, il y avait instantanément une ondée causant un trouble, jetant les gens dans un tourbillon de l'équation et d'embarras; car ils ne savaient quoi faire: Nous poursuivre, s'occuper de la maman qui toussait, s'abriter contre la pluie ou quoi? Environ 30 minutes coulées, la toux persistait chez la maman, elle tiqua parce que personne ne s'occupait d'elle, elle en avait vraiment pour beaucoup de temps, on dirait de la tuberculose, à cet état, normalement on donne de l'eau, cependant elle en avait pas pris. De ce fait, elle s’évanouit. Panique partout, et bon débarras pour nous. Panique pour ceux qui étaient à l'extérieur, à l'intérieur et aux alentours. Arrivé à l'hôpital, on ignore ce qui était arrivé, parlons du diagnostic, directement le soir, le président parla qu'il aurait Covid-19 en Kinshasa.

Chez biso, tobandaki komituna Covid, nde nini lisusu? Pe kaka te ke tobandaki koyeba te soki ezalaki nini[106], mais surtout tobanda ki kososola te[107] terme Covid. Toutes ces choses qu'on avait volées n'avaient plus d'importance quand on se mit à ouvrier les bagages. Au dedans, il y avait beaucoup de tissus cousus pour cacher si je me trompe le nez. C'était comme ceux que les médecins portent quand ils entrent dans la salle d'opération. Par un tourne main, biso tu tolemba ki, botau elataki nzoto[108]. On pensait qu'il y avait l'argent, les vêtements,... mais malheureusement! Plus de 10 bagages volés, quelle guigne!

Ca faisait bien des temps que 2Bar et moi allions plus avec eux pour voler ou/et faire de pagaille, suite aux décisions que nous avions prises, et alors revenu avec cette colère, Liseke avait tendance à nous réprimander ou sinon nous faire beau lui semblait. Comme il s'approchait, il nous regardait fixement droit dans les yeux et on pouvait mieux comprendre rien avec son regard qu'il s'était vraiment enflammé de colère. Toutefois, son regard semblait toujours interrogatif, cependant cette fois-là, c'était direct et orale.

- T'a bino na'o comprendre bino te mokolo yo[109]. Dit-il méchamment

 En premier lieu, aucun de nous n'avait dit mot. On lui regardait faisant la sourde oreille; au moins, j'étais persuadé qu'il pouvait clairement comprendre ce que notre silence voulait signifier, mais malheureusement qu'il...

Il bissa dire:" T'a namoni neti bino bozo jouer n'esprit nanga, tala n'a na méchant ein, ba mères nabino nanu po napesa bino kanda. Ba tufi na bino lisusu. Yo p'tit, nga mutu na bengayo awa? Mukuse lokola Godjila niama. Awa aza obliger yakosala nionso nga na kotinda yo, mère n'o lisusu, oyoki120!

Après avoir exhibé mon indifférence, je me blottis puis je crie:" Ce n'est que du bluff.

A l'entente de ce mot, je croyais avoir mis l'huile au feu et c'était bien vrai, car la colère de Liseke s'était ostensiblement décuplée ; la preuve, j'avais reçu une vraie baffe digne de son mon!

-         Euh, p'tit, oza tshore[110]!? S'exclama-t-il 

Quel bon coup, mais je ne voulais laisser couler mes larmes. Je refusais de paraître faible devant lui. Puis j'ajoute:" Si ces 606 sangsues sont sur ses seins sans sucer son sang, ces 606 sangsues sont sans succès.

-         P'tit, je te garantis et je te mets en garde, tu sais quoi si tu veux me chercher prends seulement le parchemin. Car tu ne sauras pas supporter ma vraie face parallélépipède toute paranoïaque. Comme en lingala tu ne me saisis toujours pas, je te redis en cette langue que tu aimes tant parler que Je-suis-le-pa-ro-xy-s-me, et tu désires tant être un paria, tant fait, tu le seras sans problème, sal phacochère!

Moi, je suis mal famé, condamné depuis un sacré beau temps de vivre ainsi. Tu veux que je n'en fasse qu'à ma tête? Oh, la vache! Mais ce que je fais.

 Honnêtement, c'était vachement ahurissant, oh-là-là ! Eh bien, C'est parmi les choses rarissime en quoi je ne pouvais pas croire si ç'arrivait qu'on me les relatait. Ben en vrai dire, je cherchais pendant longtemps stratégiquement des voies et moyens pour pouvoir lui parler en bon escient. En deçà de la peur de sa personnalité qui m'engouffrait à mi-partie, de son statut, j'avais trouvé cela comme un temps naturellement propice où je pouvais faire sereinement une leçon de morale. Malheureusement, alors que je m'apprêtais à ouvrier son fameux parchemin afin de commencer une lecture amère mais placide, affectante et si compréhensive. Alors que je voulus opérer comme un coefficient afin de rendre la raison à ses pensées, à son habitude, à son lui intérieur et finalement à sa conscience ; juste pendant ce moment fructueux, nous avions entendu des bruits discordants tintant brutalement à nos oreilles en provenance d'une terra incognito à notre connaissance, parce que là où nous étions était bien caché. En un clin d'œil, la plupart entre nous étaient déjà dehors en examinateurs de son pour voir, je dirai pour savoir ce qui se passait. 2Bar et moi de même étions sortis sans donner l'impression pour interroger le fait. A notre grande surprise, nous étions auditeurs d'un autre son, celui-ci maintenant était d'un débat. Perdu dans la recherche de la provenance du bruit, on regardait de gauche à droite sans trouver l'ombre d'aucune personne ; après bien regardé, voilà une bande de minables, sans doute de Kulunas avec leurs instruments et discutèrent chemin faisant:

-         Yo obeti faux[111].

-         Ebongo y'olingaki nasala nini[112]?

-         Y'ya, t’a kosalaka lisusu bongo te[113].

-         T'a, ptuiiii! Nako fâchélé bino tu ein[114], ata nga mutu na bandaki, ebongo bino bolandaki nga pona nini, bosala ki oyo nga asalaki pona nini? Ale sikoyo nde b'o pesanga tort!

-         Franchement, bazui. Nani atindaki bango batambola ba heures wana, bayebi té ke wana ezaba heures na biso[115]?

-         Ouais, oza na raison. Bazui balapa comme ça mukolo mususu bakomeka té127.

-         Hum, batu bakufi déjà balapa lisusu na ndenge nini[116]?

-         Bon, tobosan'ango, eleki déjà[117].

 Primo, on avait suivi la conversation macabre à la loupe. Cependant, on n'avait pas pu la déceler. Mais ce qui m'avait tourmenté plus était simplement le fait de voir cette effervescence hein plein confinement. Au moment où les gens mouraient du jour au lendemain de la Covid, au moment où d'autres respectaient tous les gestes barrières, mais ici les gens ignoraient totalement tout, ils s'en foutaient même. Peu de gens respectaient les recommandations qui étaient prises. Comme on avançait, à 10 mètres de là où nous nous étions vus avec cette bande de minables, nous avions vus du sang parsemé sur la surface bétonnée près d'un caniveau qui se trouvait au bord d'une chaussée bien asphaltée et macadamisée. A 4 h 30', me demandais-je, d'où vient ce sang?

Un air fragile nous envahissait, là on s'approchait de bon pas près ce béton qui reliait la chaussée de l'autre bout de la terre, on était accueilli par une bonne odeur répugnante qu'avait littéralement bouché mon orifice nasal gauche. Cela ressentait de la pourriture. La pluie tombe et ramasse des ordures deçà delà pour leur offrir un voyage sans destination précise; la conséquence, ce sont nos narines qui le paye. Les caniveaux sont de vrais poubelles et de vraies places de dépôts. Les bouteilles, les copaux, les sachets et plein d'autres trucs que je ne peux dire trouvent leur destination dans des caniveaux. Bourrés de saleté, de l'eau qui s'y trouvait avait une coloration verte qui sentait de la merde nauséabonde, mais curieusement, je voyais l'intrusion d'une masse de liquide rouge touffue, mais prédisposée au milieu de cette eau verdâtre. Captivé par cela, ma curiosité était à bout, au bout de trois secondes, j'avais fini par accoucher ma curiosité qui m'emmena à analyser ce liquide. C'était du sang, bonté divine ! Or sous ce béton, il y avait deux corps inertes et dépourvus de vie, victimisés par de coups répétitifs de machettes. Une femme enceinte qu'on avait atrocement et sauvagement violé par plus de dix personnes et après l'avoir fait subir cette atrocité, alors qu'elle avait de douleur d'enfantement, on l'incisa le ventre à l'aide de la machette pour le sortir l'innocent qui s'y trouvait, quelle césarienne médicalement inadmissible. De plus, sans avoir la morale sur place, le pauvre bébé était décapité sans même poussait son vagissement. Le comble dans tout cela est qu’ils s'étaient fait aucun mauvais sang pour cet innocent, je me demandais si leur conscience était à l'aise. D'un air attristé, je pensais aux nombres de cauchemars que j'avais été victime quand je volai le téléphone. Ce souvenir m'était venu comme un éclair, car pendant un certain moment je regardais mais je ne voyais pas. Je regardais un autre corps d'à côté, celui d'un homme qu'on avait d'abord coupé les pieds, ensuite les bras puis on l'avait retranché sa verge de sa place. Cette image était comme une claque qui m'avait vite ramené à la réalité. D'une voix tremblante je dis:" Oh, quelle méchanceté! Les hommes, même si on est sans cœur, mais ça vraiment, faire ça vraiment c'est trop. Vous imaginez 2Bar et moi n'avions pas pu supporter cette tragédie, d'un tourne main, nous avions machinalement laissé nos larmes couler sans les essuyer. 

A mon jeune âge, voir tout cela me dépassait radicalement au point de reconfirmer que cette vie m'était totalement incompatible. Sur ces mêmes entrefaites, je sentais mon cœur se nouer encore, encore et encore ; par la suite, j'avais défailli et ensuite évanoui pendant dix, quinze, vingt minutes, je ne sais pas mais 2Bar. Il y avait là plus rien qui pouvait me ragaillardir face à ce drame. Pris de peur, 2Bar m'avait porté pour ne pas que la police surgisse et s'empare de nous de nous comme de responsables de ce crime.

 Aussitôt quitté l'endroit du crime, alors pointa le curseur vers le devant pour retourner de là où on venait, voilà du nouveau un autre groupe, celui-ci de plus de vingt petits. Ben plus petit que moi. Ils marchaient tous ensemble main dans la main chantant en haute voix :            

                    Tia, tia, tcha to tcha!

                   Tia, tia, simba tcha to tche!

                   Tia, tia, yiiii, tia tia tia, tcha to-tche!

 

                  Oko bimisa.

                Eh yaya, eh yaya, eh yaya oko bimisa!

                 Ezala wapi, ezala wapi oko bimisa!

 

                 Kindi, kindi, kindi, oko bimisa.

                 Kindi, kindi, kindi, oko bimisa.

                 Kindi, kindi, kindi, oko bimisa.

 

                 Yo nani oboya biso?

                  Yo nani oboya biso?

                 Bango banani baboya biso?

 

                Bango teee, biso nde!

                Biso nde, bango tee!

                Eyaya, eyaya balongwe.

                Eyaya, eyaya bolongwe.

                 Eyaya, eyaya olongwe[118].

En étant évanoui, je ne pouvais rien comprendre de ce qui se passait. J'appréhendais cela sous l'inconscience et ça parait comme si j'étais en train de rêver. A dix mètres de distance qui nous séparer, avant qu'on s'entrevoie, ces petits cassaient déjà des bouteilles en disant :" Moto moko ako djoka  awa na mulangi[119]." Apeuré, voyant qu'il était seul, 2Bar jugea bon de se cacher avant que le pire arrive. Comme il cherchait à se cacher, voilà son pied droit se heurté contre une grosse pierre puis nous étions tous deux tombés. Après être tombé, subitement j'étais revenu en moi avec la même question avec laquelle toute personne évanouie pose après être réveillé.

-         Awa toza wapi[120]

-         Petit, loba malembe po ba petits moko boye ebele baza na nzela na biso[121]. - Kala kutu ndenge ozoki nalokolo[122].

-         Chii, chii, malembe. Zela bango bakende, baleka nanu ebongo to continuer masolo nabiso[123].

-         Hum non, nga na'o bima, nazo kende kosolola na bango. Obosani ke toza na posa na bango[124]?

-         Hein, o'o sala nini, o'obima? Eh, yo penza oza na souci na yo tein137!

-         Tu ne sais pas que soki tolongi bango tokokoma ebele[125].

-         Wana part n'o, ngayi nayebeli kaka'wa, soki ebebeli yo, ah, nga tein[126].

-         Aaahh, eyinda kaka ein[127]!

-         Tala ba petits wana baza na milangi na ba machettes[128].

-         Ooohh, mukolo, tikanga  na kende tse, boni ba bloquette boye142? - Bomelanga[129]!

 

C'est quand je suis sorti que je me suis rendu compte que les bruits du chant que je croyais rêver provenait d'eux. Et comme ils s'approchaient en vivacité et aussi en désordre, moi de même, j'avais eu peur. J'ai failli joindre l'opinion de 2Bar de peur que je me décarcasse ; mais comme j'étais optimiste à l'idée de leur parler, je croyais que j'allais les convaincre. J’avais dû continuer. De là, me disais, qu'ils passent d'abord, comme cela, je veux leur interpeller. En trois mètres de leur passage, je les avais interpellés. 

-         Ba yaya, ba yaya[130]!

Palpités qu'ils étaient, deux d'entre eux, lancèrent à tour de rôle deux morceaux de bouteilles vers moi en direction de mon œil gauche qui s'était déjà abrité par la paupière et de la poitrine vers le cœur et quand je...

 

Matiti mabe, Liseke et les autres qui étaient sorti avant nous n'avaient pas vu ce que nous nous avions vu: La mort horrible, le massacre irraisonnable cette famille. Ils étaient arrivés jusqu'à Masina à BEKATEF en allant vers le chemin de fer. Là, ils avaient vu une famille de seulement trois personnes, le papa, la maman et leur petit garçon de 3 ans. En fait, c'était une famille très indigente vivotant dans une maisonnette mal construite. La maisonnée vivait dans la disette parce que le papa ne travaillait pas, car dans notre région seuls les jardiniers ont droits aux emplois. Faisant des petits coups de main, cela ne répondait pas vraiment aux besoins de la famille. Et après avoir fait 3 jours sans rien manger, le quatrième jour, de peur que l'enfant meurt à cause de la famine, le papa, malgré le confinement était obligé d'aller chercher les condiments pour son fils. Depuis 4h 30' que le papa sortit, c'est seulement à 23h 30 qu’il était retourné avec dans son sac au dos un poisson, quelques ingrédients et un peu du fufu. Voyant que sa femme et son fils dormaient déjà, il n'avait voulu les réveiller de leur sommeil. Le lendemain, tôt le matin, la femme s'était vite réveillé pour donner de l'eau à son enfant. Constatant que son mari avait apporté de quoi se nourrir, elle s'en pressa pour préparer et quelques minutes après son mari aussi s'était réveillé, et les deux se devant la maisonnette, la femme prépara avec les fagots. Tout d'un coup, ce groupe de onze et Liseke leur chef, animés par la colère et la déception d'avoir volé et couru en vain dépassant leurs énergies or ces bagages n'avaient que des étoffes pour se couvrir le nez; aussi qu'ils venaient de faire un long trajet sans manger, débarquèrent dans cette maisonnette. Au lieu d'être raisonnable et demander humblement peutêtre ils pouvaient partager ce petit repas ensemble; cependant, eux ont choisi décidément de s'emparer de la bouffe d'une famille misérable. Ils ont tué le papa sur le champ parce qu'il s'interposait, ils gobèrent ce petit poisson et du fufu. 

La maman pleurait en disant: "Pardon ba papa, mwana nanga alingi akufa na nzala, botikela ye ata biloko mukie ko, pardon vraiment na bolingo ya Nzambe, bosala boye te[131]." Vous pouvez subodorez que même pleurait son mari était un problème, elle n'avait presque pas d'énergie traverser la douleur de l'amour de son enfant qui d'une minute à l'autre pouvait mourir de faim et de son mari qui se sacrifiait avec toutes ses peines pour sa famille et l'amour avec lequel elle l'aimait. Elle était immobile e indécise, mais ses yeux regardaient ces gens sans cœur qui mangeaient comme des porcs.

Faisant la sourde oreille, ils finirent malheureusement tout le repas et de plus, ils léchèrent même la marmite. Alors fini leur action absurde, au lieu d'aller même et de laisser la pauvre femme en paix pour se situer dans la question: comment sortir du dilemme dans lequel ils l'avaient machinalement mise, Matiti Mabe se jeta sur elle comme un tigre, l'a déchira les vêtements et directement Liseke le retira puis se mit lui-même à la violer. Quand il avait fini, tous les restes, le onze donc, l'avaient aussi violée en tour de rôle. Pendant tout ce moment, elle criait:" Boya eehh! Boya eehh! Bazo voiler nga! Boya eehh, boya eehh! Nakufi eehh [132] !

Malheureusement ses cris étaient stériles. Les gens ont ce défaut, lorsque quelqu'un se retrouve assailli, quand bien même qu'il claironne avec insistance, personne ne lui vient en aide. Pourquoi, parce que tout le monde a peur d'être tué? Je crains que cela ne soit qu'une excuse pour ne pas nous faire porter des chapeaux. Quel manque d'assistance d'une part et d'autre part d'aide mutuelle ! Cette dame était déjà faible voyant qu'elle n'avait pas mangé il y a de cela quatre jours, et le fait être violée par douze hommes était au-delà d'elle, elle ne pouvait juste pas supporter tous ces chocs puis elle mourut avec le monde son enfant dans sa bouche.

L'opération finie, le groupe avait pris fuite. Les deux cadavres trainaient encore sur le sol devant leur maisonnette. Les innocents, les gens qui n'avaient rien en commun avec ces chégués, les gens qui étaient torturés sans cesse et sans réplique par la famine, tourmentés par la pauvreté en plein confinement, moururent comparativement à des fourmis.

 De tout ce temps et de ces évènements, il y avait une création de scénario dans la tête du pauvre garçon dormant. Un montage de qualité scénarisant un rêve cauchemardesque qui l'avait réveillé vraisemblablement en deuil prenant un rêve pour une réalité à son insu. 

...J'étais embrouillé et paniqué, il n'y avait plus d'option sauf celle de me laisser tomber afin que ces deux morceaux de bouteilles ne me touchent pas. Et quand ils m'avaient vu tomber sans aucun de ces deux morceaux me fasse quelque chose, ils s'étaient précipités pour m'encercler voulant me massacrer pour en finir avec moi. Ayant peur de leur allure, leur expression physique, sans tarder, j'ouvris directement ma bouche puis je dis: «Oh, ba petits bobungi rumba to nini[133]? »

-         Yo susu nani [134] ? Ils demandèrent comme dans un chœur d'un choral de vétérans sans expérience.

Par un sifflement plus léger, j'avais fait appel à 2Bar qui hésitait d'abord pour sortir, qui finalement, finit par le faire. Il sortit avec une mauvaise mine. Par la suite, je dis:" Biso toza ba vieux na bino. Lelo kozo kenge ti esika bozalaka, toyokani[135]?

-         Mmmm, tchia, tchia! Biso toza ba bohèmes, toyebi bino te[136].

On pouvait observer la chute de leur vivacité, de leur agression. Ben, on avait dû nous mettre, nous imposer sur eux.

-         Toyebi bino bien, ba bohèmes, ba niama mabe balimbisakaté [137] . Ekiri ya[138] même moral. Disait 2Bar tout en les flattant

-         Vieux, tozo comprendre bino tein, bolingi nini 'pa na biso[139]?

-         Eza nini ba petits? Bokanisi toko tanisela tongo awa[140]? To longuaka155 déjà. Intimidait 2Bar

 Puis moi, je choisis deux p'tits dans le groupe pour nous guider. C'était les mêmes petits qui me venaient de me lancer ces morceaux de bouteilles.

Après une longue conversation, afin de compte, nous nous convînmes d'aller avec eux. C'était 5h30'. Leur siège se trouvait à PASCAL et nous prîmes des sentiers dits raccourcis, tantôt on frayait juste pour gagner le temps. Alors que nous approchâmes de chemin de fer, nous entendîmes de pleurs d'un petit enfant, pleurant fortement en disant : «Maman, maman nzala.

Papa, papa bolamuka nga nzala, nalia teee[141]. Maman lamuka nanu teee, maman lamula nga nzala! Eeeuuuhh, eeuuhh, maman nalia, maman nzala! Maman, papa bolamuka teee! Nzala, nzala, nalia[142]. » J'étais le premier à arriver là. Quand j'étais arrivé, je vis l'enfant qui pleurait sur le dos sa mère tout près du cou tenant entre ses mains une cuillère et une assiette. En fait, il était trop petit pour comprendre que ces parents à qui il parlait n'étaient plus en vie bien qu'il pouvait voir le sang qui coulait du cou de son père. J'avais eu profondément pitié de ce pauvre garçon que je n'avais pas pu retenir mes larmes.

D'un cœur compatissant, je fis tout pour prendre l'enfant, pour l’ôter du dos de sa mère morte; lorsque je le prenais, je vis dans sa main où il tenait l'assiette une bague en bois ayant un dessein d'une corne au-dessus. Du coup, je pigeai que c'était Liseke qui passa par-là, sans remise en question, de ce que cette bague l'appartenait. On n'avait pas voulu emmener l'enfant avec nous, on lui donna juste de l'eau et de paquets de biscuit. L'éclairage nous envahisse, 6h00' n'avait plus tardé à se pointer, soudain, d'un simple tourne tête, il y avait déjà toute une ribambelle de personnes dans ce lieu accompagnées de policiers. Certaines mamans qui étaient là avaient dit à la police que c'était nous qui avions tué cette famille; juste comme ça!

Aussitôt désignés, c'était le sauve qui peut. Deux de ces petits avaient été innocemment chopés par ces policiers. Ils étaient menottés et pleurés de belles larmes pour prouver leur innocence, mais en vain. Des caméras de qualités parcouraient de bout en bout de cette partie en enquête. La peur de ces deux petits avait décuplée quand ces fameux cameras étaient atterris sur leurs visages avec un tas de questions laissant chacun d'eux perplexes. C'était MOLIERE TV [143] . Tous les faits avaient été filmés y compris ces petits qui devraient payer le pot cassé. Dans l'interview, les petits avaient tout fait pour s'innocenter, malheureusement cela n'avait rimé en rien. Et Dieu merci, l'enfant avait été pris en charge par les membres d'une émission télévisée nommée "BOSOLO NA POLITIK[144]".

 Essoufflés et courbatus, nous arrivâmes enfin dans le siège de ces bohèmes. Ils étaient furieux contre parce que leurs frères étaient chopés. Et pour reprendre leurs esprits, ils décidèrent d'aller fumer du chanvre. Au moment où ils fumaient, moi, je m'étais mis quelque part un peu éloigné d’eux pour me questionner un tout petit peu. Quelle suite arrivera encore après ceci ? J'avais compris cette alternance de noms, quand j'étais petit, mon père me parla de KATAKATA, des gens qui égorgeaient, décapitaient les personnes. Souvent ils n'avaient besoin de rien. Ni d'argent, ni de biens que leurs victimes possédaient tout ce qu'eux voulaient était seulement les parties du corps pour aller les vendre et se faire de l'argent. Et d'autres de ce même genre étaient envoyés par de gens venu des autres pays pour tuer ses frères et ses sœurs afin de couper leurs verges et leurs seins dont le but et l'usage étaient cachés dans livre qu'on avait peur d'ouvrir.

Après quoi, il y a des chégués dont l'origine m'est floue jusqu'à présent. Non existant depuis longtemps désignant nous, les gens qui n'ont pas de places fixes, qui n'ont pas de maisons, de gens que les familles ont abandonnés, rejetés, délaissés pour de diverses raisons ; par conséquent, ils font tout ce qu'ils peuvent pour avoir à manger. A l'origine, les chégués volaient, c'est vrai, mais ils ne tuaient pas, ils brutalisaient pour ravir et fuir ; mais ceci est différent d'aujourd'hui. Aujourd'hui, je pense qu'on devrait plutôt parler d'un nom composé "chégué-kuluna".

Présentement, voici l'air que le ventilateur de notre pays ventile : celui des Kuluna, généralement les enfants de la maison qui tuent et s'entretuent sans raison. Qui font maintenant un nouveau sport caractérisé par des instruments et des objets tranchants (Machettes, lame de rasoirs, morceaux de bouteilles, etc.) Souvent eux aussi blessent et tuent sans motif. Ils sont les champions, les orfèvres en matière de viole et vole. Ils sont sans merci et sans pitié. Les acteurs nocturnes mais tantôt diurnes, opérant seulement dans des maisons d'autrui. Ceci est un nouveau style qui règne actuellement avec une envergure de poids. Les jardiniers ont maintenant changé leurs stratégies, ils n'ont plus besoin seulement de chégués pour leurs opérations, la tâche est facilement partagée, d'une part les chégués et d'autres part les Kulunas. C'est qu'il y a de plus mal est que les policiers cohabitent discrètement avec ces deux camps c'est pour cela aussi qu'on voit que l'insécurité s'accroit du jour au lendemain. C'est chaque jour qu'on attrape 2,3 voire 4 groupes de Kulunas ou de chéguésKulunas et de surcroit, leurs figures sont même étalées dans la télé, en MOLIERE TV ; cependant, ceux-là ne fait qu'exister. Pourquoi nous sommes si animaux ? C'est grâce au gargouillement de mon ventre affamé tel un tigre que j'étais sorti de mes pensées. Quand tous crièrent famine, nous n’avions plus tardés, nous étions prudemment sortis pour chercher à manger. 

Arrivés au cimetière de KITAMBO[145], il y avait là un groupe de femmes chégués-Kulunas qui s'accoutumaient à dormir sur les pierres tombales, et qui y passaient la nuit. Elles étaient au nombre de six sortant le jour pour chercher le manger. Souvent, les Kulunas passaient de même par là en cas de désir sexuel. En fait, la nuit, cet endroit, le cimetière constituait une société nocturne dans laquelle se passaient de trucs bizarres et insupportables. Ces mêmes femmes, disons filles de dizaine et de vingtaine année, se mettent curieusement dans des endroits suspects pour jouer au malin, pour stopper les gens la nuit sous prétexte de demande d'aide, mais qui mettent ces pauvres gens en péril ; parce qu'elles utilisent la ruse afin que leurs hommes, les Kulunas ou tantôt chégués-Kulunas, viennent opérer. Elles sont des vraies rêveuses qui croient qu'un jour elles pourront gagner leur pari en agissant ainsi.

 Chaque personne à son coin pense avoir une raison prioritaire qui l'octroie le droit de rester où il veut et ou de faire ce qu'il veut. Certes, voir des jeunes femmes comme celles-là avec une pareille vision montre clairement l'échec et la chute d'une société qui devrait être organisée, sauvée et ordonnée, un tant soit peu, par ces dernières.

Les cimetières ne sont plus respectés. On voyait partout des préservatifs utilisés plus une fois. Cet endroit était supposé avoir beaucoup de révérences et être sainement gardé, par contre, il devient de moins à moins dévalorisé. Il devient un endroit où le coït a un impact extraordinaire et c'est pour cela aussi que d'autres Kulunas naissent et le nombre de chégués ne fait qu'accroître comme des graines de maïs. Comment elles vivent quotidiennement ? Leurs hommes donc les Kulunas volent et apportent cela chez leurs femmes qui à leur tour vendent cela à bas prix aux femmes et aux hommes qui viennent au marché. Ils racontent, je ne sais pas si la chance ou le contraire. Car ces mêmes femmes volent souvent ces mêmes choses qu'elles vendent pour aller les vendre) d'autres personnes. C'est une escroquerie pire et simple.

Personnellement, j'avais l'horreur de trainer dans cet endroit. Et quand nous étions passé cet endroit, le cimetière, nous avions vraiment eu une faim intense, malheureusement il n'y avait là rien à manger. Au fond d'un tunnel en cul de sac, la voie y amena bien armée par de flaques d'eau stagnante on dirait de presqu'îles habités par les insectes de toute sorte, et juste en retrait se trouvait un malewa [146] placé au coin et était presque inaperçu. Après notre restauration, nous étions obligés de quitter cet endroit à la hâte, plus rien ne pouvait nous retenir dans un si tel endroit tout sale et insalubre au vrai sens du terme où les gens fréquentaient difficilement à cause de la saleté. Il y avait une pléthore des insectes sur ces eaux stagnantes. Sans incertitudes, cet endroit était un dépôt de maladies qu'on ne pouvait même pas nommer. D'autres insectes que je pouvais voir là-bas étaient indescriptibles. Donc, C'était bien clair que boustifailler dans ce malewa était distinctivement synonyme à faire volontairement l'appel à la typhoïde et à bien d'autres maladies de ces genres.

 Quittant ce lieu, on avait tous comme direction là où on venait. Aussitôt nous avions radiné, alors que les corps étaient d'ores et déjà ragaillardis, j'avais trouvé cela un moment sensiblement propice pour interroger ces petits les bohèmes avec qui nous nous sommes rassemblés depuis un certain moment.

S'appliquer dans cette sorte d'analyse n'est pas une messe à faire, car c'est d'une manière ou d'une autre fouiner sans répit dans leurs passés que personne ne connait, et je me demande si c'est aussi comme ou plus que la mienne. Sinon, c'est très dure comme voyage à débuter, néanmoins, j'étais prêt à affronter cela avec des analyses thérapeutiques aptes à requinquer un temps sois peu les cerveaux de certains fazeurs ou chégué commençant par ces bohèmes.

 Le premier s'appelait Angelu Kanza, il avait à peine 9 ans. Selon lui, son histoire était purement une incroyable aventure qui quand c'était au bout, aucun de siens n'avait osé donner son aval à son propos pour le tirer du péril. Voilà la preuve même du changement subit de sa vie en embûche. 

Il raconte : "A 5ans, je perdis ma grande sœur que j'admirai et aimai d'un amour fraternel et incessant caractérisé par une réciprocité inouïe. Après sa mort, aussi tragique qu'elle était, mutu moko te akokaki kondima liwa ya bongo [147] . Tellement choquée, maman na nga azalaki lisusu ye te[148], voyant qu'on était qu'à trois et ma sœur était l'ainée et l'unique fille de la famille. Bref, mère moko boye n'avenue ayebisaki maman ke il fallait atambola po akende koyeba soki nani asali muana na ye boye[149]. Elle était donc allée voir un homme qui se disait homme de Dieu, likambu ya kokamua165. Et celui-là azuaka maman na biso lokola marionnette, kosenga kaye mbongo[150] sans aucun souci. Par après, komona bongo167, mon père de nature intentionné et doux n'arrivait plus à assimiler cela ; par conséquent, lokola maman atikelaki ye choix te[151], mon père était bouleversé au point de lui demander ou soit mariage soit djo wana oyo abandaki komibenga mutu ya Nzambe[152]. Tenant cet homme au parfum de la situation qui se passait dans la maison et du risque que courait son mariage, ce méchant homme se permit de dire à ma mère que parmi les deux enfants restés, l'un est un grand ndoki et d'ailleurs lui qui est à l'origine de la mort inopinée de votre fille unique. Ensuite, ayant compris que tu viens ici chez moi, raison pour laquelle il a envoûté son père donc ton mari pour un simple but de vous embrouiller. 

-         Mais il nous reste deux enfants, lequel de deux est ndoki, Moise ou Jordan ? Demanda ma mère.

-         Lequel entre le deux est plus âgé ? Demanda cet homme sans répondre à la question de ma mère.

-         Hum, c'est bon, c'est Jordan qui l'est. Répondit ma mère

-         Oh, voilà ! Mais c'est celui le malin. Un grand ndoki sans vous mentir.

Découragée par la mauvaise nouvelle que j'appelais non fondée, ma mère rentra ce jour-là à la maison sans nous saluer, sans se donner la peine de regarder ni le ciel ni la terre, ni à gauche ni à droite, se dirigea promptement vers leur chambre à coucher où se trouvait son mari pour lui exposer tout ce que cet homme avait dit à mon sujet. Elle ne voulait même pas que mon père parlât un mot quand elle m'insultait, me frappait. Ce jour-là, je voyais la fin de mon monde. Être torturé pour une cause dont on n'a pas la connaissance a une autre intensité de douleur. Dans mes pleurs et dans mes douleurs, ma mère se résolut de me chasser de la maison pour que je parte chez c'est qui m'aurait ensorcelé. Tu comprends donc que c'est depuis mon plus jeune âge, aux environs de 5 ans que j'étais devenu chégué." Tu vois que na risquer vie nanga mbala ebele, na kolalaka libanda, na kokimaka bambangu ya ndenge na ndenge [153] . Quelle maman peut aussi cruelle et sans cœur comme ça pour ne pas, même cela était vrai, être indulgente à son propre fils. Et qui sache son fils sans qu'une douleur maternelle agisse dans sa conscience, hein ? Dis-moi un peu. C'est la preuve du nom Angelu Kanza, car les successions des événements amers de ma vie ont fait de moi un homme sans compassion, sans commisération et sans cœur par le manque excessif de l'affection maternelle.

-         Calmes-toi, ok ! Zala na kimia, masta. Moko na moko na biso awa aza pe na histoire na ye ya pasi. Kasi posa nanga eza nde to trouver solution, to sukisa makambu oyo nionso. Toyokani[154]?

Au fur et à mesure qu'il parlait il pleurait. L'intensité de ses pleurs augmentait sa fréquence à chaque phase de l'histoire. Ses pleurs avaient envahi tous les autres, je crois, là, chacun pensait aussi à sa souffrance et son histoire certainement. C'était de plus beau qu'on aurait l'impression d'assister à une veillée mortuaire où l'illustre disparu était un vrai père de famille intimement aimé par ses enfants. Ah, le sentiment d'émotion. C'est pour cela Léopold Cedar Senghor a un jour dit que l'émotion est nègre, la raison est hellène. Après qu'Angelu Kanza ait fini son exposé, Ngayi-ngayi se lança sans perte et fracas à l'ouverture de son livre dont la première page était consacrée aux pleurs qui invitent les cinq sens à sa compassion. La deuxième page à peine ouverte, il n'arrivait aucunement à tourner sa langue qui, visiblement, était fortement collée dans son palais comme le phénomène qu'on observe chez les enfants dépourvus de paroles. Il s'efforçait tel un chien cherchant à peine d'aboyer encore, encore, encore et encore, par contre c'était impossible. Il avait la gorge bombée et enflée de paroles qui cherchaient à se frayer un espace restreint sans issue possible de sortir pour se faire entendre. Compte tenu de la situation, le pauvre petit Bohème victime de l'émotion devrait boire, en guise d'eau fraiche, des lampées d'un sachet d'eau pure en but d'amalgamer subrepticement ses paroles à son discours que je me trouvais dans un avide désir d'entendre. Finit de boire, toussota un peu avant de racler sa gorge, les mots pouvaient maintenant se précipiter avec ordre pour s'échapper.

 "Mon père et ma mère sont attristés, il y a aucun doute, de là où ils se trouvent pour moi. C'est surtout une date inoubliable de ma vie, cette date m'a blessé, le 05 Janvier 2009. C'est dans cette date que ma vie pris une autre tournure. C'était tôt le matin quand les deux parents quittèrent la maison pour leurs travails respectifs. Je m'en remémore tout, le jour en question je fis même la grasse matinée. Et c'est au salon que j'avais appris la triste nouvelle de l'accident de mes parents.  Cette douleur, cette tristesse, je n'arrivais certainement pas à le contenir, moi qui fus leur seul enfant et aussi je n'étais qu'à fleur d'âge. Sans s'y arrêter, les familles de mes parents n'ont pas hésité de me renier en réfutant tous mes droits. Maintenant dis-moi, à quoi bon de rester bon ? A quoi bon de faire du bien à ces sois disant semblables, s'ils n'ont pas pu sauver, s'ils n'ont pas pu me retenir de ne pas devenir ce que je suis devenu aujourd'hui, s'ils n'ont pas eu pitié de moi en m'ignorant à l'âge de 4 ans, hein ? ça prouve à suffisance combien ils sont inhumains ! Donc œil pour son semblable et dent pour son ennemi."

-         Arrête de te ruiner par la haine et arrête de te victimiser pour le sort mon frère. Regardes, nos peines ne sont pas ignorées de nous-même, nous en avons la connaissance et sache que tous traversons à peu près des situations semblables. Comme tu pleures, je te conseille de vraiment le faire, car qui pleure se console de ses douleurs.

 Voyant l'atmosphère, les autres, très déprimés ne voulaient pour rien sur la terre que je les interrogeasse. Ça sautait tellement aux yeux que si j'osais qu'ils n'allaient pas arriver à régurgiter leurs passés. Malgré cette tension, j'avais dû persister. Les prochains étaient des frères de sang issus d'une même famille. En toute sincérité, c'était pour ma toute première fois de voir les chégués issus de la rue, c'est à dire : leur papa et leur maman sont aussi de chégués, donc des enfants chégués issus de parents chégués. C'était le cas de ces deux frères.

Ils racontent :" Biso toza nabiso bana ya balabala, depuis bo mwana nabiso. Tobotami na balabala. Nous avons vécu toutes les situations fâcheuses et désormais, eza na eleko moko té akamwisa ka biso lisusu, eza pe na rien oyo elekela ka biso. Toyebi même pas banani babota biso, même pas esika bazalaka. Tokola nabiso mbeya-mbeya ti tango toye ko sala group'oyo ya ba bohème poto survivraka nakati ya plus de 200 groupes misusu etondi na mbok'oyo. Donc mawa to tek'ango kala. Pona awa vraiment mmmmm olali balali yo eeeh. Okomi? Pe yeba ke eza kaka biso te, ba base ya bana lokola biso eza ebele[155], plus de 10 et...

C'était avec une humeur râleuse que j'avais décidé de mettre fin à cette conversation qui m'avait laissé jusque-là dépourvu de mots. Après quoi je jugeai bon de réfléchir considérablement et dûment, car en toute honnêteté, j'étais exposé vraisemblablement à un dilemme. Quel climat paisible et peu menaçant qui choyait mes oreilles pendant que j’étais pensif. Et 2Bar dormait toujours. Je conclus en effet qu’il n'avait écouté aucune de mes conversations avec les quelquesuns de ces petits. Quelques temps passés, il se réveilla, alors bloqué me trouvant sans issu au fond de la caverne, j'étais prompt à sonder sa sagesse peu corrompue voyant qu'à moi seul, j'étais un peu perdu. Juste après notre entretien, il avait beaucoup à me dire chose qu'il fit en peu de mots. Bien armé, j'avais déjà de quoi à dissuader tout le bohème grâce à mon exposé élaboré sur le champ.

                                                                                                                

bohème pour survivre au milieu de plus de 200 autres groupes qui peuplent ce pays. La tristesse, nous l’avons jetée depuis longtemps. Parce qu’ici si tu n’es pas vigilant, tu seras roulé. Compris ! et saches que nous ne sommes seuls, il y a beaucoup d’autres groupes comme nôtre.   

 Avec complaisance et une atmosphère alternée de mes propres réminiscences, j'avais ouvert majestueusement ma bouche et dis comme un homme d'Etat démagogue fait son discours bien convaincant :" C'est vrai que nous avions été délaissé, abandonné, oublié voire mal qualifié à cause de notre société, nos familles respectives, ba boti na biso, ba ninga, nos frères voire nos soeurs. Et aussi vrai que ça soit que notre réjet ezalaki causé na batu ebele nakati na bango: ba koko na biso, tel est mon cas, ba misusu ba pasteurs ba oyo bazo fingisa kombo ya Nzambe. Baza ata na molimo ya Nzambe te kati na bango. Na solo, Nzambe eza Nzambe ya bolingo elingi kolakisa ke Nzambe asangisaka mais akabolaka mabota te; alors comment c'est possible mutu oyo azo salela ye il faut asalaka makambu nalolenge mususu[156]? Inconcevable, notre jeune âge a eu la malchance de subir toutes sortes de cruauté, de méchanceté de la société et de nos semblables, cependant nous, nous n'avons aucune raison de rester comme ça, tokoki kotikala baye tein[157]. Si ces gens et la société n'ont pas pu nous montrer mutuellement ce bon sens d'altruisme qu'on avait autre fois envers eux, biso au contraire, tokoki[158]. Tokoki kolakisa ke toza bongo te[159]. Montronsleur le revers de ce qu'ils pensent de nous. Tokoki kolakisa bango ke même chégué pe eza na lobi ya malonga soki a garder espoir, ke soki moyi ekoti nanu té, elikia ezali[160]. L'espoir de changer sa vie, ya kokoma mutu mususu, ya ko changer cette société pe ya ko changer libota na ye[161]. Ke atako awumeli na ki chégué mais akoki kokufa chégué te[162]. Boyoka nga[163]! Nous pouvons le faire. Tokoki kosala ngo[164]. On peut sauver notre futur et notre sauver notre sort, tokoki ko mibundela[165]! Oui, oui, oui ! Retouchant nos mémoires et tout changera. Soyons en rassuré. Oyo andimi pe alingi aganga elongo na nga:

"Tokoki kosal’ango[166]!"

-         Tokoki kosal’ango[167]!

-         Ata na mikakatamo[168]!

-         Tokoki kosal’ango[169]!

-         Ata batu baboyi biso[170]!

-         Tokoki kosal’ango[171]!

-         Même au milieu de combats !

-         Tokoki kosal’ango[172]!

-         Ata ko nzala eyeli biso makasi[173]!

-         toko yiba lisusu te[174]!

-         Oyo nionso ya mabe[175]!

-         Tokoki kotik’ango193!

-         Lisanga pona ko changer avenir na biso[176]!

-         Tokoki kosal’ango[177]!

 A cette allure, j’avoue que j'étais presque inspiré et rempli de l'adresse, et ces petits à qui je parlais semblaient dissuadés, se repentis et restaurés. Le plus étonnant dans tout cela, je voyais d'autres figures étrangères qui nous braquaient leurs yeux surpris sans les papilloter. Je pouvais lire dans leurs regards leurs questionnements en suspens. Au coin d'un baobab, penché, je voyais un monsieur distingué ayant les bras pliés me regardant avec attrait et conscience. Il était à deux doigts de nous applaudir. Mon discours ne chuta pas qu'une chaine de pierres venues de nulle part et atterrit sauvagement où on était. Je me trouvai touché voire blessé par deux de ces pierres. Les quelques petits bohèmes aussi étaient touchés et reçurent de plaies sur leurs jambes, ils étaient assis en tailleur. De ce fait, tout le monde n'était plus là avant même qu'on s'en rende compte, c'était le sauve qui peut ; ils s'étaient sauvé contre, je ne sais si l'assaillant ou sinon les assaillants invisibles. Alors qu'abritais dans un camion, regardant à travers le pare-brise, je me sentais prémonitoirement hanté ou pire que ça. D'une taille svelte avec une allure cassée, je voyais quelqu'un venir vers le camion où je me cachais, C'était Konzo. Juste derrière lui se trouvait une silhouette très reconnaissable. 

"Quoi, Liseke ? J'hallucinais ou quoi ?"