Ce travail porte sur l’analyse comparative de la rentabilité financière des produits des plantes ornementales.
Les résultats de l’étude ont indiqué la marge nette moyenne de 3.127.975,46FC et la rentabilité financière de 54,16%.
Le Site 3 a une rentabilité de 69,47% supérieur par rapport aux deux Sites soit 37,71% pour le Site 2 et 47,81% pour le Site 1.
La production de Diranta, Hibiscus, Palmier doré, Ixora nain, Agalpinia génère une rentabilité financière de 1575,62% pour le Palmier doré par rapport à la production de Diranta avec une rentabilité financière de -22,53%. L’Hibiscus vient en deuxième position avec une rentabilité financière de 119,55%, en troisième position vient Agalpinia avec 114,99% et Ixora nain avec 112,11%. Si nous voulons investir dans la production de plantes ornementales, il serait mieux de produire en grande quantité le Palmier doré, Hibiscus, Agalpinia et Ixora nain par rapport au Diranta qui génère une rentabilité inférieure par rapport à d’autres plantes avec -22,53%.
La production d’Hibiscus, Palmier doré, Ixora nain, Agalpinia au sein des exploitants des plantes ornementales est rentable tandis que celle de Diranta n’est pas rentable.
Le budget estimé pour produire les plantes dans les conditions des exploitations de la Gombe est de 3.533.004Fc soit pour le Site 1 : 1.409.616,67Fc, pour le Site 2 : 998.937,5Fc et pour le Site 3 : 1.124.450Fc.
Cette activité est négligée pour les raisons suivantes : le manque de recherche et le faible pouvoir d’achat de consommateurs et tant d’autres comme ce n’est pas dans la culture des congolais de pratiquer les plantes ornementales, les plantes coûtent cher : les gens préfèrent chercher à manger qu’acheter les plantes, pas de politique de production dans ce secteur. Mais les raisons principales sont le faible pouvoir d’achat et le manque de recherche dans ce secteur qui est à la base de cette négligence.
Pour valoriser ce secteur, les producteurs ont identifié les raisons suivantes : il faut allouer un budget conséquent pour mener des recherches sur ce secteur pour améliorer et diversifier des nouvelles plantes adaptées aux spécificités du Pays, organiser des conférences pour sensibiliser un grand nombre de gens et de producteurs sur les biens faits que procurent les plantes sur la vie humaine, aimer les plantes ornementales, créer un marché commun pour vendre avec la valeur ajoutée et avec un prix commun, aménager la ville tout en plantant les plantes tout au long de la route, créer des associations des producteurs de plantes ornementales, vendre à l’extérieur du pays, créer des entreprises d’horticulture ornementale, avoir le moyen pour financer les activités, avoir un statut, encadrer les producteurs sur les nouvelles technologies de plantes ornementales.
1. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
La RDC est riche du point de vue des plantes ornementales qui poussent à l’état spontané. L’introduction des activités horticoles en RDC débute dès la fin du 18e siècle avec la création du jardin d’essai de Kisantu au Kongo central et celui d’Eala à l’Equateur. A la même époque, le jardin colonial d’AEKEN (Belgique) s’organise. Ces trois institutions avaient comme préoccupation majeure de procéder aux essais des plantes ornementales économiquement intéressantes parmi les espèces horticoles tropicales afin de les acclimater et de les disséminer à travers tout le pays (LUTALADIO, 2014).
Les missionnaires catholiques ont aussi beaucoup contribué au développement de la floriculture en RDC en créant des jardins des fleurs destinés souvent à la décoration des autels. L’engouement pour la floriculture durant la période coloniale était tel que plusieurs entreprises horticoles avaient vu le jour. On peut citer les entreprises horticoles des colons de Lubumbashi, de LEROX (au Kivu), les réalisations floristiques merveilleuses de BRUN et VANDEN DRIES à Kinshasa, de DRICOT à Kalemie, de MENDIAUX à Goma. Mais, après l’indépendance, on a assisté à la régression des activités horticoles dans le pays (suite aux départs de la plupart des colons et aussi puisque pour la plupart des nationaux, cette branche d’agronomie était encore inconnue et ne leur présentait aucun intérêt). Aujourd’hui, les plantes ornementales ne sont pas encore exploitées comme dans d’autres pays africains (BITIJULA, 2008).
L’horticulture ornementale en RDC est négligée ; d’où nous disons que le Gouvernement en l’occurrence le Ministère ayant en charge l’horticulture ornementale, les chercheurs ainsi que l’intervention en petit nombre des exploitants dans ce secteur ; ne s’y intéressent pas beaucoup à cause de manque du budget alloué et de la valorisation des recherches dans ce secteur. Pourtant, l’horticulture ornementale procure des bienfaits significatifs, d’ordre économique, écologique ou concernant le mode de vie. Cependant, ces bienfaits sont mal connus ou mal compris par la population en général. Il existe des possibilités considérables pour la promotion de l’horticulture ornementale et pour que celle-ci vende un plus grand nombre de produits en fonction des bienfaits répertoriés.
Le développement socio-économique de toute nation réside dans la mise en valeur et dans la gestion efficace des ressources et atouts dont elle dispose. Au nombre de ces atouts, l’agriculture, en l’occurrence l’horticulture ornementale, occupe une place très importante qu’on ne saurait ignorer.
L’importance des plantes ornementales est évidente tant sur l’homme que du point de vue économique. Sur l’homme, son importance est plus marquée surtout dans les grandes villes modernes où le processus de l’urbanisation rapide a fait jaillir du sol des habitations collectives et des constructions gigantesques où la nature ne retrouve pas toujours ses droits. Il en résulte cet univers de bétons que deviennent les villes modernes.
L’aménagement de l’espace remplit trois types de fonctions: fonction de production (agricole, artisanale, industrielle) ; fonction de consommation (résidence, tourisme, loisirs, recréation,) et fonction de réserves (parc, forêts protégées,…) (BITIJULA, 2008).
Entre 2002 et 2006, la rentabilité des entreprises horticoles du Québec était l’une des plus élevées au Canada. Elle était en moyenne de 10,7 %, alors que la moyenne canadienne était de 9,5 %. Toutefois, en 2006, les producteurs québécois ont vu leur rentabilité baisser pour s’établir à 7,8 %. Une hausse des coûts des intrants, conjuguée à une difficulté de répercuter ses coûts sur le prix de vente, serait à l’origine de cette baisse. Consciente de cette problématique, la FIHOQ travaille actuellement en association avec le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), la Table filière de l’horticulture ornementale et d’autres partenaires à valoriser la production horticole ornementale québécoise (FIHOQ, 2009 cité par MAPAQ, 2010).
La plupart des exploitations agricoles de la RDC souvent familiales, fonctionnent de manière marginale en dessous de leur rentabilité pour cause notamment du coût prohibitif des facteurs de production et du manque du capital financier. Rares sont les exploitations qui arrivent à rentabiliser leur exploitation et c’est dans les conditions de travail qui sont les leurs, essentiellement pour cause entre autre taille limitée de l’exploitation, d’un faible niveau de formation de l’exploitant dans la pratique agricole et surtout de manque de crédit (KINKELA, 2015).
L’ignorance de la notion de la rentabilité expose l’exploitant à prendre des décisions irrationnelles. L’exploitant a des confusions, faisant passer des activités rentables pour non rentables et vice-versa. Ainsi change-t-il ce qu’il ne faut pas changer. Il supprime les activités rentables au profit de celles non rentables. Cette situation explique la stagnation sinon la faillite des plusieurs exploitations agricoles (MUTEBA, 2015).
La rentabilité d’une exploitation commence avec la comptabilité, prise en compte de tous les facteurs de production, leur quantification et la production. L’une de causes de manque de rentabilité des exploitations, c’est l’ignorance de quantification de facteurs de production ; d’où la connaissance de la notion des coûts de production est une condition sine qua none pour assurer la rentabilité des exploitations agricoles. Or, l’exploitant n’a pas suffisamment de notions de rentabilité pour arriver à dégager le profit. Il fixe arbitrairement le prix de vente, sans tenir compte des coûts de production. Ignorant qu’il est, croyant faire des bénéfices, il travaille à perte. Sans rentabilité, l’exploitant agricole ne peut pas faire de profit et par conséquent l’exploitation est condamnée à la faillite.
Dans ce travail, nos préoccupations se résument par les questions suivantes : - Pourquoi l’horticulture ornementale est-elle négligée en RDC ? - Comment peut-on valoriser cette culture au pays ? - Quelles sont les coûts de production des plantes ornementales ? - Quelle est la rentabilité comparée de cette culture en RDC ?
1.1. PLANTE ORNEMENTALE
Ce terme désigne toute plante, liane, arbuste ou arbre destiné à la réalisation ou à l’embellissement des jardins, parcs ou espaces verts. Plus que la nature du végétal, c’est sa fonction qui définit le caractère ornemental de la plante (DAVAR, 2007).
Une plante ornementale est une plante cultivée pour ses qualités ornementales, plutôt que pour sa valeur commerciale ou économique. Elles sont cultivées comme: - Plante d’extérieur (dans les jardins publics ou privés et les parcs) pour lesquels sont le plus souvent utilisés, ou - Plante d’intérieur ne sont pas des plantes ornementales, mais des plantes de l’intérieur, (plantes d'appartement).
La culture des plantes ornementales semble très ancienne, remontant même aux temps les plus reculés, l'homme ayant probablement cherché à embellir et à rendre plus accueillant son cadre de vie. Les plantes ornementales d'extérieur sont le plus souvent, cultivées pour leur fleurs et plus pour leur feuillage, mais d'autres qualités d'ornement peuvent être recherchées, dont par exemple la couleur, l'aspect du feuillage, l'aspect de l'écorce, leur port (tige, grimpante, buisson, ...), l'aspect des fruits, des tiges, le parfum qu'elles dégagent, un caractère insolite comme, par exemple, les épines. Les plantes ornementales peuvent appartenir à différentes catégories selon l'effet recherché et l'emplacement dans lequel on désire les faire pousser. Il peut s'agir de plantes herbacées, annuelles, bisannuelles ou vivaces, de plantes ligneuses, arbres, arbustes arbrisseaux, de plantes grimpantes ou à feuillage retombant. Elles peuvent être cultivées en pleine terre, en serre ou jardin d'hiver, ou en pots. Dans tous les cas, c'est l'agrément des jardiniers et des visiteurs qui est recherché (KWAWELE, 2014).
La population du groupement Kimpemba en général et secteur Wungu en particulier est paysanne. Ses principales activités sont : l’agriculture, l’élevage, la pèche, la pisciculture et le commerce. L’agriculture est encore traditionnelle, elle repose principalement sur le manioc, le sésame, l’arachide, le haricot, la tomate et le piment qui d’ailleurs rapporte peu de revenus. L’élevage est basé sur la volaille, le porc, les ovins et les caprins. Les animaux élevés sont destinés à la vente et servent de troc en cas de problème (conflit, problème à la justice, maladie, scolarité des enfants, etc.).
CHAPITRE II : MILIEU D’ETUDE ET METHODES
La commune de la Gombe doit sa création au Décret du 26 mars 1957, complété par celui de 1959 portantes organisations des communes, villes et conseils de Province au Congo belge.
A l’heure actuelle, à l’instar d’autres communes de la ville de Kinshasa, elle est régie par la Loi organique n°08/016 du 7 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et les provinces.
Selon l’Arrêté n°69-0042 du 23 juin 1969 déterminant pour la ville de Kinshasa le nombre, la dénomination et les limites des communes, la commune de la Gombe est déterminée comme suit : Au Nord et à l’Est : la frontière de la République du Congo depuis son point le plus proche du confluent du fleuve Congo avec la rivière Gombe jusqu’au point le plus proche du fleuve Congo avec la rivière Funa. Au Sud : la rivière Bisthiaku-tshiaku jusqu’à son intersection avec la prolongation de l’axe de l’avenue Tabora. A l’Ouest : la limite Nord du Camp Militaire Colonel Kokolo jusqu’à son intersection avec la ligne à haute tension. 2.1.1.4. Coordonnées géographiques - Latitude : 4°,18’, 04’’ Sud - Longitude : 15°, 17’, 06’’ Est - Altitude : 287.00 - Superficie : 29,330 Km2, non compris le quartier Fleuve qui, avec ses six îlots, occupe une superficie de 2 Km2. - Densité : 1.512 habitants/ Km2
- Monsieur MAKAMBO NAWEZI Dolly, Bourgmestre en vertu du Décret n°05/2008 du 06 septembre 2008 portant nomination des Bourgmestres et Bourgmestres Adjoints des Communes de la ville de Kinshasa.
DISCUSSION
La proportion des hommes reste très importante dans la conduite des exploitations de production des plantes ornementales à Kinshasa. 100% de producteurs de plantes ornementales sont hommes dont 41,2% serait célibataire. Ces résultats sont en accord avec ceux de KWAWELE (2014) montrant que les hommes occupent une place de choix dans la production de plantes ornementales avec 96,7% et une petite proportion de femmes soit 3,3% et se distinguent par la production spectaculaire tandis que les femmes se penchent vers les maraichages.
Les Principaux résultats du recensement de l’horticulture ornementale et des pépinières 2001 publiés par Jean-Noël MENARD de la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt du Ministère de l’agriculture Française ont montré que les horticulteurs des Pays de la Loire sont plus âgés que l'ensemble des exploitants agricoles : 63 % d'entre eux ont moins de 50 ans contre 69 % pour l'ensemble des chefs d'exploitations professionnelles. Par contre, les horticulteurs de la région sont légèrement plus jeunes que l'ensemble des horticulteurs français dont 61 % ont moins de 50 ans. La moitié des horticulteurs ont entre 35 et 49 ans ; ils regroupent 60 % des superficies horticoles régionales. Ces résultats se différencient à nos résultats. Selon nos enquêtes, il ressort que 47,1% des répondants ont un âge variant entre 18 ans et 28 ans en raison de la majorité des exploitants soit 70% au site 3, 50% au site 2 et 32,3% site 1. Nous constatons que les exploitants ayant un âge allant entre 29 à 38 ans représentent 43,8% dans le site 1 par rapport au site 2 où il n’y a pas aucun exploitant de cet âge et 10% au site 3. Ceci se justifie par le fait que par manque du travail les jeunes eux-mêmes veulent entreprendre pour assurer aux besoins quotidiens.
Pour valoriser ce secteur, les producteurs ont identifié les raisons suivantes : il faut allouer un budget conséquent pour mener des recherches sur ce secteur pour améliorer et diversifier des nouvelles plantes adaptées aux spécificités du Pays, organiser des conférences pour sensibiliser un grand nombre de gens et de producteurs sur les biens faits que procurent les plantes sur la vie humaine, aimer les plantes ornementales, créer un marché commun pour vendre avec la valeur ajoutée et avec un prix commun, aménager la ville tout en plantant les plantes tout au long de la route, créer des associations des producteurs de plantes ornementales, vendre à l’extérieur du pays, créer d’entreprises d’horticulture ornementale, avoir le moyen pour financer les activités, avoir un statut, encadrer les producteurs sur les nouvelles technologies de plantes ornementales. Ces résultats se ressemblent avec ceux trouvés par (VIGUIER, 2006) qui a identifié les déclarations de groupe de producteur français d’horticulture ornementales pour la valorisation du secteur disant que la recherche et les investissements sont également des éléments fondamentaux sans lesquels on ne peut espérer se projeter dans l’avenir et maintenir un secteur dynamique. Des moyens suffisants doivent être dégagés, qu’il s’agisse de contributions humaines ou financières, de nature à conduire l’évolution d’une profession au regard de la transformation progressive des marchés.
En Nouvelle Calédonie une étude a recensé 455 producteurs, horticulteurs et pépiniéristes, en activité sur le bassin Grand Est (Alsace, Bourgogne, Champagne- Ardenne, Franche-Comté et Lorraine), représentant : un chiffre d’affaires « horticole » de 147,2 millions d’euros (ventes de végétaux d’ornement, de plants fruitiers et de plants forestiers), dont 20 % environ sont réalisés en négoce (achat-revente de végétaux en l'état) ; une surface globale en culture de 1 786 hectares, dont 149 hectares couverts en serres et tunnels et 96 hectares de plates-formes hors sol ;
Tandis que notre étude n’a recensé que 35 exploitants, en activité à la commune de la Gombe avec un chiffre d’affaire de 8.661.498Fc soit 9414,67$ et une superficie totale de 34,83 ares en pépinières. Cette différence de chiffre d’affaire est dû au fait que le nombre de producteur en Nouvelle Calédonie est supérieur par rapport à celui de notre étude et même la superficie exploitée est de 1786 ha par rapport à 34,83 ares de notre étude.
Dans une publication sur l’Horticulture ornementale dans le pays de la Loire ; la production de fleurs et plantes ornementales occupe 954 ha et compte 668 producteurs soit 1,4 ha en moyenne alors que celle des pépinières (ornementales, fruitières et forestières) représente 2 403 ha pour 438 producteurs soit 5,5 ha en moyenne qui se différencie avec les résultats de nos enquêtes 52 ares soit en moyenne 1,52 ares de surface occupée. Cette différence se justifie par le fait que l’accès au foncier en pleine ville à Gombe est difficile et aussi nos exploitations ne sont pas professionnalisées.