REMERCIEMENTS
A Dieu tout puissant pour sa miséricorde et sa grâce qui surabondent ma vie ;
A mon père SADIKI BYOMBUKA et ma mère ASHINGE MANGAZA pour tant d’efforts et sacrifices consentis à mon égard pour mon éducation ;
A mes frères et sœurs pour leurs encouragements quotidiens ;
Au professeur Dr. LUSAMBA KIBAYU Michel, pour ses hautes qualités humaines et
professionnelles et sa grande disponibilité d’avoir accepté de me diriger et guider ce travail ;
A tous mes collègues, pour leurs collaborations ;
A tous les corps scientifique et académique de la section hydraulique et environnement pour la formation reçue tout au long de mon cursus ;
Veuillez accepter l’expression de ma profonde reconnaissance et de mes vifs remerciements.
RESUME
Ce mémoire de fin d’étude analyse et propose un nouveau mode de gestion des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga situé dans la commune de Ngaliema.
Il a été question d’étudier différentes filières de gestion des déchets et des acteurs intervenant dans cette gestion suivant les domaines de compétence de chacun.
Il ressort d’une enquête réalisée auprès de 94 ménages du quartier Manenga dont l’objet a consisté à identifier la nature et la quantité des déchets produits par personne et par ménage, ainsi que la manière dont ces déchets sont stockés, évacués et éliminés ce qui suit : 0,64 kg des déchets sont produits chaque jour par personne. Il y a environ 19 068 kg des déchets générés chaque jour. Dans la composition de ces déchets, une grande fraction (soit 64,4%) est putrescible et une autre non négligeable (soit 21%) est constituée des déchets plastiques.
Une gestion incluant la valorisation des déchets putrescibles en compost ainsi que le recyclage des plastiques en pavé et l’enfouissement du reste de déchets non valorisés est alors étudiée suivant tous les aspects techniques de l’ingénierie.
Les résultats de cette étude sont également mobilisés pour proposer des recommandations concrètes visant à assurer une plus grande efficacité dans la gestion des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga.
Mots-clés : Gestion des déchets ménagers solides, Décharge sauvage, Pré collecte, Traitement, Enfouissement, Compostage, Recyclage, Lagunage.
ABSTRACT
This dissertation analyzes and proposes a new mode of solid household waste management in the Manenga district located in the municipality of Ngaliema.
It was discussed to study different waste management channels and actors involved in this management according to the areas of expertise of each.
A survey of 94 households in the Manenga neighborhood revealed the nature and quantity of waste produced per person and per household, as well as the manner in which this waste is stored, collected and disposed.
The results of the survey reveal that 0,64 kg of waste is produced every day per capita. There is approximately 19 068 kg of waste generated each day. In the composition of this waste, a large fraction (64,4%) is putrescible and another significant (21 %) is made of plastic waste.
Management including the recycling of putrescible waste in compost, as well as the recycling of plastics in paving till and landfilling of the remainder of non-covered waste is then studied according to all the technical aspects of engineering.
The results of this study are also mobilized to propose concrete recommendations to ensure greater efficiency in the management of solid household waste in the Manenga district.
Key words: Solid Waste Management, Wild Discharge, Pre-collection, Treatment, Landfill, Composting, Recycling, Lagooning.
LISTES DES ABREVIATIONS
PNA : Programme Nationale d’Assainissement
RATPK : Régie d’Assainissement et des Travaux Publics de Kinshasa
OVD : Office des Voiries et Drainages
ONG : Organisation Non Gouvernementale
CEDESURK : Centre de Documentation de l’enseignement Supérieur Universitaire et de
Recherche de Kinshasa
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
RDC : République Démocratique du Congo
ONU : Organisation des Nations Unies
DSCRP : Document de la Stratégie de Croissance et de Réductions de la Pauvreté
ODD : Objectif de Développement Durable
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OM : Ordure Ménagère
DMS : Déchet Ménager Spécial
PCI : Pouvoir Calorifique Inferieure
USEPA : United State Environnemental Protection Agency
INS : Institut National de la Statistique
Km2 : Kilomètre carré
KG : Kilogramme
GPS : Géographique Positioning System
C/N : Rapport Carbonne /Azote
ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie
CVED : Centre d’Enfouissement et de Valorisation des Déchets
HIMO : Haute Intensité à Main d’Œuvre CET : Centre d’Enfouissement Technique
PGD : Plan de Gestion des Déchets
AFNOR : Association Française de Normalisation
MO : Matière Organique
PED : Pays en Développement
P.A.P : Porte à Porte
CSD : Centre de Stockage des Déchets
H% : Pourcentage Humidité
MO % : Pourcentage en Matière Organique
PEHD : Poly Ethylène Haute Densité
Vu : Volume utile
INBTP : Institut National du Bâtiment et des Travaux Publics
PR : Point de Regroupement
DS : Dépotoirs Sauvages
CREPA : Centre Régional de l’Eau Potable et l’Assainissement à faible cout
DSM : Déchets Solides Ménagers
FAO : Food and Agriculture Organisation
PGD : Plan de Gestion des Déchets
ZS : Zone de Santé
PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement
Table des matières
DEDICACE.. .............................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii
RESUME…………………………………………………..………………………………....iii
LISTES DES ABREVIATIONS .............................................................................................. iv
TABLE DES MATIERES ......................................................................................................... v
LISTE DES TABLEAUX.......................................................................................................viii
LISTES DES FIGURES ........................................................................................................... ix LISTE DES PHOTOS................................................................................................................ x
0.INTRODUCTION .................................................................................................................. 1
0.1.PROBLEMATIQUE ............................................................................................................ 1
0.2.HYPOTHESES… ................................................................................................................ 2
0.3.OBJECTIFS.. ....................................................................................................................... 3
0.4.METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ........................................................................ 4
0.5.DELIMITATION, CHOIX ET INTERET DU SUJET ....................................................... 5
0.6.SUBDIVISION DU TRAVAIL ........................................................................................... 5
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE ............................................... 6
0.Introduction. ............................................................................................................................ 6
I.1.DEFINITION DES CONCEPTS CLES ............................................................................... 6
I.2.BREVE HISTORIQUE SUR LA GESTION DES DECHETS ........................................... 7
I.3.CADRE INSTITUTIONNEL ET REGLEMENTAIRE DE LA GESTION DES
DECHETS MENAGERS SOLIDES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO .. 7
I.4.TYPOLOGIE DES DECHETS ............................................................................................ 9
I.5.CARACTERISATION DES DECHETS MENAGERS SOLIDES ................................... 10
I.6.GESTION DURABLE DES DECHETS MENAGERS SOLIDES ................................... 14
Conclusion partielle du chapitre .............................................................................................. 17 CHAPITRE II. ETAT DE LIEU DE LA QUESTION DES DECHETS MENAGERS
SOLIDES DANS LE QUARTIER MANENGA ET RESULTATS DES ENQUETES ... 19
0.Introduction. .......................................................................................................................... 19
II.1.PRESENTATION DU QUARTIER MANENGA ............................................................ 19
II.3.EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE ................................................................................ 21
II.4.COMPOSITION DU TISSU URBAIN DU QUARTIER MANENGA ........................... 22
II.5.GESTION DES DECHETS DANS LE QUARTIER MANENGA .................................. 23
II.6.PRESENTATION DES RESULTATS DES ENQUETES ET DISCUSSIONS .............. 26
II.6.2.RESULTATS ................................................................................................................. 29
II.6.2.1.Aspects relatifs aux données sociodémographiques ................................................... 29
II.6.2.2.Aspects relatifs à l’usage des sachets et bouteilles plastiques comme emballage ...... 32
II.6.2.3.Aspects relatifs à la production et gestion des déchets solides ménagers ................... 32
II.6.2.4.Aspects relatifs à la quantification des déchets solides ménager dans le quartier
Manenga en fonction de la zone d’habitation .......................................................................... 40
CHAPITRE III. PROPOSITIONS D’UNE FILIERE DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ........................................................................................................ 43
0.Introduction…. ...................................................................................................................... 43
III.1.Evaluation de la population à l’horizon du projet ............................................................ 43
III.2.La Pré Collecte ................................................................................................................. 44
III.3.La Collecte et le transport ................................................................................................ 46
III.4.Organisation de la collecte sélective (déchets biodégradables, plastiques et autres) ...... 47
III.5.Le traitement, la valorisation et l’élimination .................................................................. 49
III. 6.Valorisation et enfouissement des déchets ménagers solides .......................................... 50
III.6.1.Choix du site ................................................................................................................. 50
III.6.2.Le compostage .............................................................................................................. 51
III.6.3.La valorisation des déchets plastiques .......................................................................... 54
III.6.4.Dimensionnement d’un casier d’enfouissement ........................................................... 56 III.6.4.2.2.Le volume du casier ................................................................................................ 59
III.6.4.3.Collecte et stockage des lixiviats ............................................................................... 61
III.6.5.Les bassins de lagunages .............................................................................................. 61
III.6.6.Le fonctionnement du centre de traitement et d’enfouissement des déchets ................ 64
CHAPITRE IV. ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET EVALUATION FINANCIERE DU PORJET ................................................................................................. 66
IV.1. Les impacts positifs du projet ......................................................................................... 66
IV.2. Les impacts négatifs ....................................................................................................... 66
IV.3. Mesures d’atténuation ..................................................................................................... 66
IV.4.EVALUATION FINANCIERE DU PROJET................................................................. 69
IV.5.Evaluation du coût journalier du carburant ..................................................................... 72
IV. 6.STRATEGIE DE FINANCEMENT DE LA GESTION DES DECHETS ..................... 72
IV.6.1.Financement de la gestion des déchets par les bénéfices de la vente du compost........ 72
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS............................................. 74
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 76
Annexes.................................................................................................................................... 78
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 Typologie des déchets ............................................................................................ 10
Tableau 2 Composition moyen des déchets ménagers solide dans la ville de Kinshasa ......... 12
Tableau 3 Rapport C/N de quelques matières organiques compostables ............................... 14
Tableau 4 Evolution de la population du quartier Manenga ................................................... 20
Tableau 5 Répertoire des décharges sauvages se trouvant dans le quartier Manenga ............ 24
Tableau 6 Valeurs de tp associée aux intervalles de confiance ................................................ 26 Tableau 7. Données relatives à la quantification des déchets ménagers solides (zone d'habitat
moyen standing) ....................................................................................................................... 39
Tableau 8. Données relatives à la quantification des déchets ménagers solides (zone d'habitat
bas standing) ............................................................................................................................ 40 Tableau 9. Coordonnées géographiques du site Lutendele ...................................................... 51
Tableau 10 Principaux Impacts et leur mesures d'atténuations ............................................... 67
Tableau 11 Devis quantitatif et estimatif pour les équipements de la pré collecte .................. 69
Tableau 12 Devis quantitative et estimative pour les équipements de la collecte ................... 69
Tableau 13 Devis quantitatif et estimatif pour la réalisation des 72 fosses à compost ........... 70 Tableau 14 Devis quantitatif et estimatif pour les équipements du recyclage de déchets
plastiques en pavé .................................................................................................................... 70
Tableau 15 Devis quantitatif et estimatif pour la réalisation du casier d’enfouissement et des
bassins de lagunage .................................................................................................................. 71
LISTES DES FIGURES
Figure 1 Démarche méthodologique adopter pour la réalisation de ce travail ......................... 4
Figure 2 Cadre institutionnel de la gestion des déchets solides en R.D.Congo ......................... 9
Figure 3 Evaluation de la quantité des déchets produits à Kinshasa au cour des années ........ 11
Figure 4 Composition des déchets ménagers solides dans la ville de Kinshasa ...................... 12
Figure 5 Application du principe des 3R-E ............................................................................. 15
Figure 6 Types de collecte des déchets ménagers ................................................................... 16
Figure 7 Organigramme de la chaine de traitement des déchets ménagers ............................. 17
Figure 8 Situation du quartier Manenga .................................................................................. 18
Figure 9 Pentes du quartier Manenga ...................................................................................... 19
Figure 10 Evolution de la population du quartier Manenga .................................................... 21
Figure 11 Zones d'habitation du quartier Manenga ................................................................ 22
Figure 12 Localisation des décharges sauvage au quartier Manenga ...................................... 23
Figure 13 Localisation des ménages enquêtés ......................................................................... 27
Figure 14 Emplacement des bacs à déchets ............................................................................. 48
Figure 15. Mode de gestion des déchets ménagers proposé dans le quartier Manenga……...42
Figure 16 Localisation du site proposé à Lutendele ................................................................ 51
Figure 17. Fosse à compost ...................................................................................................... 53
Figure 18. Vue du centre de compostage ................................................................................. 54
Figure 19. Vue en plan du casier ............................................................................................. 61
Figure 20. Vue en perspective du casier .................................................................................. 61
Figure 21. Vue du fond du casier ............................................................................................ 62
Figure 22 Vue en plan du bassin de lagunage .......................................................................... 64
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 Décharge sauvage illustrant le type des déchets produit dans le quartier Manenga .. 33
Photo 2 Types de poubelles utiliser dans le quartier Manenga ................................................ 34
Photo 3 Décharges sauvages tout près des habitations du quartier Manenga .......................... 35
Photo 4 Vue d'un avenue du quartier Manenga transformé en dépotoir .................................. 38
Photo 5 Illustration de type des poubelles à distribuer ............................................................ 45
Photo 6 Tricycle pour la collecte séparatif des déchets ménagers solides .............................. 45
Photo 7 Bac mobile pour stockage sélectif des déchets ménagers ......................................... 46
Photo 8 Camion benne de collecte des déchets ....................................................................... 46
Photo 9 Equipements de travail………………….......……………..………………………..62
Photo 10 Demi fût .................................................................................................................... 56
Photo 11 Vue Bassin de lagunage ............................................................................................ 65
0. INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Depuis le début des années 1990, la protection de l'environnement est devenue une préoccupation collective (M. AUGRIS, 2002). Un des domaines importants dans l’interaction entre activités humaines et environnement est la gestion des déchets (P. THONART et I. DIABATE,2005). Selon le rapport What a waste de la Banque mondiale (2018), la production mondiale de déchets solides est estimée à environ 1,6 milliard de tonnes par an. D’ici 2025, cette production atteindra probablement 2,8 milliards de tonnes par an. Selon CUCCHIELLA et al. (2017), la gestion des déchets solides constitue aujourd’hui l’un des défis majeurs dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Selon HARRIS (1996), l’extension continuelle de l’espace occupé due à l’urbanisation en Afrique met aussi de plus en plus de pression sur la gestion et la durabilité de l’environnement. Ainsi de nombreuses villes africaines produisent des déchets solides dont elles ne peuvent pas assurer convenablement la gestion.
La quantité de déchets ménagers a connu au cours des dernières décennies un accroissement rapide dans la ville de Kinshasa à raison de l’urbanisation accélérée qui a caractérisé cette ville depuis la période poste coloniale. Les municipalités et le gouvernement n’ont pas toujours les moyens nécessaires pour gérer les déchets produits convenablement. Parallèlement, la composition de ces déchets est passée d’un profil organique (déchets alimentaires) à des matériaux complexes (produits en fin de vie, plastiques et emballages) qui présentent des risques majeurs pour la santé et l’environnement (P. THONART et I. DIABETE, 2005).
Les communes de la ville de Kinshasa, montrent au visiteur des réalités décevantes comme :
➢ un développement urbain tentaculaire qui engendre des quartiers entiers exclus des services de base tels que l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement et la collecte des ordures ménagères ;
➢ un paysage urbain marqué par des amoncellements de détritus et souvent un cadre de vie insalubre.
Face à l’ampleur de ce phénomène, les municipalités de Kinshasa sont débordées. Selon les Documents de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté de 2006 et 2011 « DSCRP I ET II », le taux d’accès en assainissement en République démocratique du Congo de tous les milieux était seulement de 9% en 2006. Même en 2011, ce taux n’a pas atteint l’objectif de 11,5% tel que prévu par le DSCRP I. En outre, il n’y a pas des données détaillées et fiables sur l’accès à l’assainissement disponible, ce qui constitue un grand handicap pour la planification sectorielle.
Selon l’ONU-Habitat, à l’horizon 2025, la République démocratique du Congo compterait environ 98.123.000 habitants dont 44.715.000 vivraient en milieu urbain. Cette croissance de la population exige impérativement que des efforts importants soient fournis en matière d’assainissement en général et de gestion de déchets en particulier. Il est à noter que plus de 80% des cas de maladies en RDC sont liés à un environnement insalubre (OMS, 2015). Dans le quartier Manenga, l’absence des poubelles de stockage des déchets, l’absence des structures opérationnelles de collecte, l’absence même des décharges publiques poussent les ménages à vouloir se débarrasser le plus vite possible des déchets qu’ils produisent selon les conditions qui leur sont favorables : dans les caniveaux proches, le long des rues du quartier, dans des petites décharges sauvages créées çà et là, dans des ravins et les terrains vagues. Cette façon d’agir compromet le cadre de vie de la population, dans un contexte de pauvreté généralisée.
En effet, selon un rapport de l’OMS de 2013[1] :
• La présence d’eaux stagnantes associées à l’amoncellement des déchets favorise la reproduction des moustiques vecteurs du paludisme, de la dengue et de la fièvre jaune.
• Les tas de déchets constituent souvent un risque d’incendie et la fumée peut être toxique en cas de combustion de plastiques ou de produits chimiques.
• Les dépôts sauvages gênent l’écoulement des cours d’eau et causent des inondations.
• Les objets coupants ou piquants tels que les aiguilles ou les morceaux de verre présentent un risque supplémentaire pour les personnes qui marchent dans ces décharges sauvages.
• Les moisissures qui se développent dans les décharges causent souvent des difficultés respiratoires chez la population riveraine.
• Les mouches, les rats, les chiens, les serpents et autres charognards sont attirés par les ordures, surtout dans notre zone à climat chaud.
• Les déchets sont inesthétiques pour le quartier et affectent à la longue le moral des résidants.
La majorité des populations et des responsables municipaux se demandent ce qu’il faut faire et comment le faire.
La question clé à laquelle va répondre cette étude est de savoir comment organiser une gestion des déchets solides d’une façon durable dans le quartier Manenga.
0.2. HYPOTHESES
Partant de l’hypothèse que la prolifération des déchets ménagers solides sur le tissu urbain du quartier Manenga, est corrélative à l’absence d’une structure opérationnelle de collecte et d’évacuation des immondices, donc mettre en place un système durable de collecte, d’évacuation et de valorisation de déchets ménagers solides reviendrait à maitriser la gestion de ces déchets dans son entièreté.
De cette hypothèse principale découlent trois hypothèses spécifiques :
- L’instauration du système de sélection à la base pourrait réduire la quantité de déchets à acheminer à la décharge ;
- Le mode de production de déchets est influencé par la pression de l’étalement urbain de Kinshasa qui se fait ressentir dans le quartier ;
- Le développement de l’économie circulaire apportera une solution à l’insalubrité ainsi qu’aux problèmes d’assainissement du quartier Manenga.
0.3. OBJECTIFS
0.3.1. Objectif Principal
L'objectif global de ce travail est de contribuer à l’amélioration de la gestion des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga.
0.3.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques qui en découlent sont :
v Établir l’état des lieux de la gestion des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga en nous focalisant sur les aspects institutionnels, législatifs, techniques et financiers.
v Étudier la perception des populations sur le système de gestion actuel et les orientations futures visant à les améliorer et dégager, leur niveau de participation et les priorités en matière de gestion des déchets ménagers solides dans ce quartier.
v Caractériser les déchets ménagers solides produits et étudier les possibilités réelles ou potentielles de valorisation des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga;
v Faire des propositions techniques, financières et organisationnelles pour l’amélioration du système de gestion des déchets solides dans le quartier Manenga.
0.4. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Les activités de notre travail suivent des méthodologies générales dont le phasage est le suivant :
0.4.1. Recherche documentaire
Cette phase de travail a consisté à regrouper les informations préliminaires (données brutes, rapports et études divers, cartes, . . .) permettant de comprendre la thématique étudiée ainsi que le milieu physique, humain et urbanistiques du quartier Manenga. Nous avons pour cela eu recours aux archives et bibliothèques des institutions travaillant dans le secteur de la gestion des déchets solides (Bureau communale de Ngaliema, PNA, RATPK, OVD, associations et ONG diverses, CEDESURK).
0.4.2. Enquêtes et entretiens
1° Les entretiens
Nous avons effectué des entretiens avec les acteurs impliqués dans la gestion des déchets solides au sein du quartier Manenga (Jeunes du quartier, bureau du quartier). Nous avons discuté avec eux pour savoir quel était leur mode d’intervention pendant la gestion des déchets solides dans le quartier, les problèmes rencontrés, les difficultés et tout ce qui selon eux, constitue une entrave à la gestion des déchets ménagers solides.
2° Échantillonnage et enquêtes des ménages
Notre groupe cible étant les ménages du quartier Manenga, nous avons calculé l’échantillon requis en utilisant la formule de M. REAL et al (1997) donner ci-dessous et dont plus des détails sont à retrouver au point 2 du chapitre 2 portant sur les résultats des enquêtes.
𝑡𝑝2 × 𝑃(1 − 𝑃) × 𝑁
𝑛
=
2 2
𝑡𝑝 × 𝑃(1 − 𝑃) + (𝑁 − 1) × 𝑦
0.4.3. Les observations de terrain
Au cours de notre phase de terrain, nous avons sillonné tout le quartier en vue de répertorier les tas d’ordures et en mesurer les impacts potentiels sur l’environnement et la santé publique. Ainsi, des photos ont été prises à ces endroits et une carte de localisation des décharges sauvages a été réalisée avec le logiciel ArcMap10.2.2
0.4.4. Traitement des données
Dans cette phase, les données résultant des enquêtes ont été traitées avec le logiciel Excel. Nous avons aussi utilisé le logiciel ArcMap 10.2.2 pour produire toutes les différentes cartes.
La démarche méthodologique adoptée peut être schématisée de la manière suivante.
Figure 1 Démarche méthodologique adopter pour la réalisation de ce travail ( source : l’auteur)
0.5. DELIMITATION, CHOIX ET INTERET DU SUJET
Notre étude, sur le plan spatial, s’est limité au quartier Manenga situé dans la commune de Ngaliema. Sur le plan scientifique, cette étude cadre avec la notion de développement durable et se réfère dans les sciences et techniques de l’assainissement.
Le choix de ce sujet se justifie du fait de la situation déplorable et critique de
l’assainissement caractérisée par l’insalubrité, observée dans la ville de Kinshasa en général et dans le quartier Manenga en particulier. Aussi, il existe des nombreux handicaps qui constituent une barrière pour l’atteinte des objectifs visés par les autorités urbaines en matière d’assainissement. Au regard de ces handicaps et des problèmes institutionnels, il y a le manque de moyens matériels, humains, financiers très importants, et le manque de concertations entre les différents acteurs impliqués dans la gestion des déchets solides, mais surtout l’absence d’une stratégie globale de gestion des déchets ménagers tenant compte des conditions socio-économiques de nos quartiers. L’intérêt de note étude se trouve à ce niveau.
Le présent travail constituera un outil d’aide à la décision pour les autorités urbaines.
0.6. DIFFICULTES RENCONTREES
La grande difficulté rencontrée était le manque des moyens financiers conséquents pour constituer un plus large échantillon.
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction, la conclusion et les recommandations, ce travail
comprend quatre chapitres.
• Le premier chapitre s'attèle à la définition et à la présentation du cadre conceptuel et théorique en rapport avec les déchets ménagers solides,
• Le deuxième chapitre présente l’état des lieux de la question des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga et les résultats des enquêtes,
• Le troisième chapitre est consacré à la proposition d’un modèle de gestion durable des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga.
• Le quatrième chapitre constitue une étude d’impact environnemental ainsi qu’une évaluation du coût de notre projet.
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Ce chapitre définit les différents termes clés de notre étude avant de passer en revue les divers instruments juridiques régissant la gestion des déchets solides, principalement à Kinshasa. Il sera question pour la suite de parcourir les différentes littératures traitant de la gestion durable des déchets ménagers solides ; tout ceci dans l’objectif de comprendre les étapes et les mécanismes d’une bonne gestion afin de les adapter à la réalité de notre milieu d’étude.
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES
1.1.1. Le déchet
Selon la politique nationale d’assainissement (2013), est déchet tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance solide, liquide ou gazeuse, matériaux ou produits généralement destinés à être éliminés.
1.1.2. Le Ménage
Selon la loi portant code de la famille congolaise, un ménage est un ensemble de personnes partageant le même logement et participant à son économie. Il s’agit le plus souvent d’une famille ou d’une personne seule.
1.1.3. La Rudologie
La rudologie est l’étude scientifique des déchets qui définit les caractéristiques de chaque déchet et met ensuite en place des solutions pour une gestion durable des déchets.
La gestion des déchets est alors une branche de la rudologie appliquée, regroupant la collecte, le transport, le traitement, la valorisation ou l’élimination des déchets.
1.1.4. Le déchet ménager solide
On entend par déchet ménager solide tous les détritus générés dans les ménages, tels que déchets de nourriture ou de préparation des repas, balayures, objets ménagers, journaux et papiers divers, emballages métalliques de petites dimensions, bouteilles, emballages papier ou plastique, chiffons et autres résidus textiles, etc. On y inclut également les déchets végétaux provenant de l’entretien des jardins, des cours des maisons, etc.(NGNIKAM,2006).
1.1.5. La gestion des déchets
On entend par gestion des déchets l’ensemble des dispositions permettant la collecte, le transport, l’élimination écologiquement rationnelle ou la valorisation des déchets, y compris la surveillance des sites d’élimination ; et prenant en compte les considérations d’ordre sanitaire (santé publique), technique, scientifique, esthétique, économique, social (attitudes des populations) et environnemental (CREPA, 2009).
1.2. BREVE HISTORIQUE SUR LA GESTION DES DECHETS
L’activité humaine a, de tout temps, été génératrice de déchets et chaque époque a eu son mode de traitement et ses problèmes spécifiques.
A l’époque préhistorique, le peuplement humain était alors peu important et l’incidence de leurs déchets sur l’environnement probablement très mineure.
Le vrai problème s’est posé un peu plus tard, dans les civilisations antiques. Les Romains, par exemple, mirent en place dans la plupart de leurs villes des systèmes d’égouts, comme le Cloaca Maxima de Rome, qui étaient un embryon de traitement des déchets, au moins pour la rue puisque l’ensemble était finalement déversé dans le fleuve Tibre.
Or, malgré cette évolution dont les populations ultérieures auraient pu hériter, les ordures ménagères du moyen-âge étaient simplement jetées hors des maisons, dans la rue, éventuellement dans la rivière. À cette époque, elles étaient, dans leur immense majorité, biodégradables, mais elles attiraient en ville toutes sortes de vermines et un cortège de maladies. On sait par exemple que cette habitude, favorisant la prolifération des rats, a sa part de responsabilité dans la propagation de la Grande Peste de 1348, qui décima près d’un tiers de la population européenne d’alors. Depuis un passé récent, l’époque industrielle a généré des déchets de plus en plus nombreux et présentant une problématique nouvelle ; leur volume considérable, la non-biodégrabilité ou la toxicité de certains d’entre eux, leur durée de vie et leur impact sur l’environnement.
La mise en décharge a été la solution qui a d’abord paru être la plus pratique, passant, au fil du temps, des décharges sauvages aux décharges contrôlées, ces dernières recevant en vrac des déchets de tous types et finissant ainsi par être elles-mêmes une menace pour l’environnement. Aujourd’hui, les nécessités de réduction de la pollution, d’économies d’énergie et de gestion des ressources naturelles ont transformé le traitement des déchets en une donnée incontournable pour la survie de la planète. (J. BALET, 2008).
1.3. CADRE INSTITUTIONNEL ET REGLEMENTAIRE DE LA GESTION DES
DECHETS MENAGERS SOLIDES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
1.3.1. CADRE INSTITUTIONNEL
Dans toutes les villes de notre pays, la commune occupe un rôle central en matière de gestion des déchets. En principe elle s’occupe de l’organisation des décharges publiques et du service de collecte et du traitement des ordures ménagères et de créé des partenariats avec le secteur privé et les organisations non gouvernementales. Toutes les institutions de l’État interviennent à des degrés divers dans le domaine de la gestion des déchets. Les rôles sont évidemment différents et l’on peut distinguer les institutions de planification, de normalisation et d’exécution.
Le Ministère de l’environnement, conservation de la nature et tourisme définit la politique et la stratégie dans le secteur d’assainissement par l’élaboration d’un plan national d’assainissement.
La Régie d’Assainissement et des Travaux Publics de Kinshasa (RATPK) s’occupe de la gestion des déchets dans la ville de Kinshasa.
1.3.2. CADRE REGLEMENTAIRE
Le secteur de l’assainissement, en dépit de son importance pour l’amélioration du cadre de vie des populations congolaises, ne dispose pas encore d’un cadre juridique spécifique relativement aux enjeux qui lui sont propres. En effet, il n’existe pas à ce jour un texte qui porte la problématique de la gestion de l’assainissement de manière globale. Les quelques textes juridiques du secteur sont généralement dépassés ou épars dans le corps des textes des autres secteurs (PNA,2013).
1.3.2.1. CONTEXTE NATIONAL
Dans le contexte de la République Démocratique du Congo, la constitution de 2006 en son article 53 reconnait à ‘‘ toute personne le droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégral.’’
• L’ordonnance loi numéro 12/008 du 11 juin 2012 confère au ministère de l’environnement et la conservation de la nature la coordination de la mise en œuvre de la politique nationale d’assainissement.
En ce qui concerne les aspects juridiques de l’assainissement de milieu, les orientations préliminaires se trouvent dans :
• La loi numéro 11/009 du 09 Juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement. Ce texte légal prévoit, entre autres, les dispositions importantes concernant la lutte contre toutes les formes de pollutions et de nuisances en particuliers.
• Cette loi stipule en son article 56 que l’Etat, la province et l’entité territoriale décentralisée s’assurent de la gestion rationnelle des déchets de manière à préserver la qualité de l’environnement et la santé.
• En son article 58 cette loi dit que toute personne physique ou morale publique ou privée, qui produit ou détient des déchets domestiques, industriels, artisanaux, médicaux, biomédicaux ou pharmaceutiques est tenue d’en assurer la gestion. Et qu’un décret délibéré en conseil des ministres fixes les normes spécifiques de stockages, de recyclage, de traitement et d’élimination des déchets. Nous avons aussi :
• La Loi numéro 08/012 du 31 Juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces ;
• La Loi organique numéro 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et les provinces ;
• L’ordonnance numéro 12/008 du 16 Juin 2012 fixant les attributions des ministères.
Figure 2 Cadre institutionnel de la gestion des déchets solides en R.D.Congo (Source : PNA, 2013)
1.3.2.2. CONTEXTE INTERNATIONAL
La République démocratique du Congo a souscrit à des engagements internationaux consacrés par les textes relatifs au secteur de l’assainissement. Au nombre de ces engagements internationaux on peut citer les six principaux à savoir :
• La résolution numéro 66/288 du 11 septembre 2012 adoptée par l’assemblée générale des Nations Unies, qui invites les Etats à faire en sorte que l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement de base à un cout abordable devienne progressivement une réalité pour tous ;
• L’engagement de Sharm El-Sheik (Egypte) du 1 Juillet 2008 pour accélérer la réalisation des objectifs de l’eau et de l’assainissement en Afrique ;
La résolution des Nations Unies N. A/64/L.63/Rev.1 du 26 Juillet 2010 sur le droit fondamental à l’eau et à l’assainissement ;
• Les objectifs internationaux de développement identifiés dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) ;
• Le chapitre 21 de l’Agenda21 adopté lors du sommet de la Terre, à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992.
Tous ces engagements ont été pris dans le souci d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement « OMD » qui couvrent les grands enjeux humanitaires du monde.
1.4. TYPOLOGIE DES DECHETS
Les déchets sont classés selon leur provenance, leurs caractères de dangerosité ou d’encombrement et aussi par la méthode utilisée pour leur collecte et leur traitement communs.
Le tableau suivant présente la typologie des déchets inspirée de la définition de la loi du 15 juillet 1975 relative à l’assainissement, en France.
Tableau 1 Typologie des déchets ( source loi français du 15/07/1975)
Catégories des déchets Sous-catégories Description sommaire |
||
Déchets ménagers |
Déchets ménagers |
Déchets produits par les ménages |
Ordures ménagères (OM) |
Déchets de l’activité domestique des ménages pris en compte par la collecte régulière |
|
Encombrants des ménages |
Déchets liés à une activité occasionnelle qui, en raison de leur volume et de leur poids, ne peuvent être pris en compte par la collecte régulière des ordures ménagères |
|
Déchets ménagers spéciaux (DMS) |
Déchets présentant un ou plusieurs caractères dommageables pour l’environnement et/ou qui ne peuvent pas être éliminés par les mêmes voies que les ordures ménagères sans créer des risques lors de la collecte |
|
Déchets de la collectivité |
Déchets de la collectivité |
Déchets produits par les services de la collectivité |
Déchets du nettoiement |
Déchets liés au nettoyage des rues, des marchés, des plages,… |
|
Déchets des espaces verts |
Déchets liés à l’entretien des espaces verts : tontes de gazon, tailles, élagages, feuilles mortes, etc. |
|
Déchets de l’assainissement |
Déchets résultant du fonctionnement des dispositifs publics d’épuration et de l’entretien des réseaux d’évacuation des eaux usées, pluviales ou cours d’eau (boues, graisses, déchets de dégrillage, sables de curage, …) |
|
Déchets des artisans et commerçants, déchets banals des activités économiques et des administrations |
Idem |
Ces producteurs peuvent confier leurs déchets aux services communaux « à condition qu’ils n’entraînent pas, eu égard à leurs caractéristiques, de sujétions techniques particulières lors de leur élimination ». Les communes acceptent ainsi l’assimilation de ces déchets aux ordures ménagères du fait leur nature similaire |
Déchets industriels |
Déchets banals |
Déchets assimilables, à travers leur nature (ou dangerosité), aux ordures ménagères. Dépassant les volumes et quantités limites fixées par la commune ou regroupement dans le contrat de collecte, leur élimination est alors à la charge du producteur |
Déchets spéciaux |
Déchets dont la destination nécessite des précautions particulières vis-à-vis de la protection de l’environnement. Exemple : déchets d’activité de soins, produits phytosanitaires,… |
1.5. CARACTERISATION DES DECHETS MENAGERS SOLIDES
Le choix d’une filière de traitement d’un déchet ou d’un sous-produit nécessite la bonne connaissance de ses caractéristiques analytiques (T. BENNAMA, 2016).
À l'origine, la notion de filière désigne un enchaînement d'opérations.
Dans le domaine du traitement des déchets, il s'agit de l'ensemble des opérations à mettre en œuvre pour aboutir aux résultats souhaités qui peuvent être soit :
Ø La valorisation du déchet ;
Ø Le rejet éco-compatible d'effluents dépollués ; Ø Le stockage d'un déchet ultime.
1.5.1. Production des déchets ménagers solides
La production est fonction de :
ü L’Habitat ou niveau de vie
Les études d'IGIP en 2005 ont montré que la quantité de déchets ménagers est proportionnelle au rang social du quartier. Les résultats déduisent que le quartier le plus aisé, c'est-à-dire résidentiel, produit beaucoup plus de déchets (0,7 kg/hab./jour) que les quartiers anciens populaires (0,5 kg/hab./jour) et les quartiers nouveaux populaires (0,3 kg/hab./jour). Et pourtant, ces derniers sont très peuplés mais très marqués par la pauvreté grandissante.
ü Habitudes et mœurs (mode de consommation, traditions)
ü Conditions climatiques (on a plus tendance à consommer plus sous un climat chaud)
La production des déchets varie aussi selon : le temps et l'espace (NZUNZI, 2008).
Les quantités de déchets ménagers produites peuvent s’exprimer en poids ou en volume.
Cependant, en raison de la compressibilité des déchets ménagers et assimilés, seul le poids constitue une donnée fiable et mesurable sur un pont-bascule. On mesure alors les quantités de déchets ménagers en kg/habitant/jour ou par année. Par contre, pour définir la taille des récipients, l’estimation des volumes est nécessaire (BENNAMA,2016).
A Kinshasa la Régie d’assainissement et des travaux publics de Kinshasa évalue la production journalière de toute la ville à 6000 tonnes des déchets solides en 2017.
Sur ces bases, IGIP (2007), dans son étude sur le plan d'action pour l'assainissement de la ville
de Kinshasa, a évalué la production urbaine actuelle de déchets ménagers à environ
1260 tonnes/jour, soit 1,2kg /parcelle/jour (NGOY, 2007), contre 1140 tonnes /jour en 2005 (PNA,2005), 1000 tonnes /jour en 2000 (Lelo NZUNZI, 1999), 700 tonnes /jour en 1986 (ILUNGA, 1995).
Figure 3 Évaluation de la quantité des déchets produits à Kinshasa au cours des années (Source: Compilation
de l'auteur, 2019)
Ce graphique illustre la production croissante des déchets urbains dans la ville de Kinshasa au fil des années. Ce qui suppose de gros moyens à mettre en place pour la propreté de la ville et ces quartiers.
1.5.2. Composition des déchets ménagers solides
La composition est obtenue par le tri manuel d'échantillon de 100 à 150 kg après classifications des déchets (J. WEHTE,2018).
Selon la régie d’assainissement et des travaux publics de Kinshasa les déchets ménagers solides à Kinshasa sont généralement constitués à plus de 2/3 par les matières bio dégradables.
Tableau 2 Composition moyen des déchets ménagers solide dans la ville de Kinshasa (Source : RATPK, 2015)
Composants |
Pourcentage % |
Poids humide % |
Matière putrescible |
63 |
40 à 85 |
Plastiques |
21 |
1 à 5 |
Inerte, sable, poussière |
2 |
1 à 40 |
Papier et carton |
4 |
1 à 10 |
Métaux |
3 |
1 à 5 |
Verre, céramique |
1 |
1 à 10 |
Textiles |
4 |
1 à 5 |
Aluminium( boite de conserve, cannete,…) |
1 |
1 à 5 |
Autres( bois, piles,…) |
1 |
̶ |
Figure 4 Composition des déchets ménagers solides dans la ville de Kinshasa (Source: RATPK, 2015)
1.5.3. Paramètres Physico-chimiques des déchets
La connaissance des caractéristiques physico-chimiques des déchets est essentielle dans la gestion (valorisation, récupération) et le traitement des rejets, et pour prédire les risques potentiels de pollution pour l’environnement (BALET,2008). Elle permet donc de mettre en place des procédures de contrôle et de réduction des émissions polluantes dans le milieu récepteur.
Ces caractéristiques sont : la granulométrie, le poids volumique, le taux d’humidité, le pouvoir calorifique inférieur (PCI), et le rapport C/N (WEHTE,2018).
1.5.3.1. La granulométrie
Les déchets peuvent être caractérisés par leurs tailles granulométriques. On classe en général ces tailles en trois granulométries distinctes lors d’un tri (AFNOR, 1996) :
- Fines (< 20 mm)
- Moyens (20 mm < taille < 100 mm)
- Gros (> 100 mm)
1.5.3.2. La Densité ou masse volumique
Cette caractéristique est d’une grande influence sur les capacités des moyens de collecte et de mise en décharge des ordures. On détermine donc une "densité en poubelle", une "densité en benne tasseuse", une "densité en décharge avec ou sans tassement "
Pour le programme national d'assainissement (PNA), cité par KIMUHA (2005), le poids volumique des déchets solides dans une poubelle ménagère est d'environ 200 kg/m3 et atteint 350 kg/m3 avec le tassement du transport. Il peut passer à 500 kg/m3 après tassement dans le cas de déchets humides, comme les résidus de cuisine qui représentent la grosse part des déchets générés par les ménages à Kinshasa
Expression de la densité des déchets ménagers (BENNAMA, 2016) :
𝜌𝑑
𝑑 =
𝜌𝑒
Avec :
d = densité des déchets ménagers. 𝜌𝑑 = poids volumique des déchets (kg/m3).
𝜌𝑒 = poids volumique de l’eau (kg/m3) = 1000 𝑘𝑔 /m3
1.5.3.3. Humidité (teneur en eau)
La teneur en eau (Hu) d’un échantillon de déchets représente le rapport entre la masse d’eau présente dans un échantillon et la masse sèche de cet échantillon.
Elle tourne autour de 6570 % pour les déchets ménagers kinois (MUTOMBO, 2005). On retiendra que le pourcentage d’eau dans les ordures est autant plus élevé quand elles sont plus riches en matières organiques.
1.5.3.4. Pouvoir calorifique inferieur (PCI)
Le PCI (exprimé en kcal/kg en masse sèche) des déchets solides est la quantité de chaleur dégagée par la combustion de l'unité de masse d'un combustible en supposant que toute l’eau, provenant de ce dernier ou formée au cours de la combustion, reste au stade final à l’état de vapeur dans les produits de combustion (ADEME,2012).
C’est ainsi, que pour le calcul du PCI, la formule suivante est utilisée car il prend en compte toutes les fractions susceptibles d’avoir un apport dans le PCI (ADEME,2012) :
𝑃𝐶𝐼 = 40(𝑃 + 𝑇 + 𝐵 + 𝐹) + 90 𝑅 − 46𝐻𝑢
Avec :
Hu : humidité moyenne des déchets (% poids sec).
P, T, B, F et R : teneurs respectivement des fractions papier, textile, déchets verts, fermentescibles et plastique (% poids sec).
Le PCI est un paramètre essentiel pour définir l’habilitation des déchets au traitement par incinération. Sans apport extérieur d’énergie, les déchets peuvent être incinérés lorsqu’ils ont un PCI supérieur à 1200 kcal/kg. En règle générale, le PCI est inversement proportionnel à l’humidité :
v Si Hu ≥ 50%, alors l’incinération des ordures est non recommandable.
v Si 45% < Hu < 70%, alors le compostage des ordures est recommandable (cas des ordures ménagères de la ville de Kinshasa).
Donc la connaissance des deux paramètres (PCI et Hu) sont étroitement liés et leur connaissance est essentielle pour le choix du mode de traitement (incinération ou compostage) des déchets ménagers solides.
1.5.3.5. Le Rapport C/N (Carbone/Azote)
Le Rapport C/N permet d'apprécier aussi bien l'aptitude des ordures au compostage que la qualité du compost obtenu (NZUNZI,2008).
Le Compost est valable à partir des ordures dont le rapport C/N < 35 au départ de la fermentation aérobie et contrôlée en obtenant un rapport de 18 C/N 20 en fin de fermentation. Selon MUTOMBO (2005) pour le cas de la R.D.C, le rapport C/N dépasse rarement 15.
Le tableau suivant donne des ordres de grandeur de rapports C/N de quelques matières organiques à Kinshasa.
Tableau 3 Rapport C/N de quelques matières organiques compostables ( Source: MUTOMBO,2005)
Matières |
Rapport C/N |
Ordures ménagères brutes |
15 à 25 |
Gazon |
10 à 20 |
Feuilles mortes |
20 à 50 |
Fanes de pomme de terre |
26 |
Papiers-cartons |
120 à 170 |
Déchets de légumes |
11 à 12 |
Paille des céréales |
90 120 |
1.6. GESTION DURABLE DES DECHETS MENAGERS SOLIDES
1.6.1. Mode de gestion des déchets ménagers solides
La nouvelle notion à appliquer dans la gestion des déchets est basée sur le principe connu actuellement sous l’appellation des 3R-E (USEPA,2013) avec, par ordre de priorité :
Réduction
à la source ;
Réutilisation ; Recyclage ; Élimination.
REDUCTION A LA SOURCE
REUTILISATION
COMPOSTAGE
RECYCLAGE
INCINERATION
MISE
EN DECHARGE
Figure 5 Application du principe des 3R-E (Source: USEPA,2013)
Cette nouvelle conception de la gestion des déchets vise l’économie de ressources, leur mise en valeur avec un impact minimum sur l’environnement et la santé humaine.
Ø Réduction à la source
Elle consiste à générer le moins de déchets lors de la fabrication, de la distribution et de l’utilisation du produit. Le citoyen peut contribuer à cette réduction en diminuant la quantité de déchets produits par l’utilisation de produits en vrac plutôt qu’emballés, des produits durables plutôt que jetables, etc.(DIARRA,2006)
Ø Réutilisation ou réemploi
On définit maintenant la réutilisation ou le réemploi par « l’utilisation répétée du produit sans modification de son apparence ou de ses propriétés ». C’est une méthode qui consiste à prolonger la durée de vie d’un produit en l’utilisant plusieurs fois. Par exemple, les bouteilles d’eau minérale peuvent être de nouveau utilisées après nettoyage (BALET,2008).
Ø Recyclage
Le recyclage consiste à réintroduire les matériaux provenant de déchets dans un cycle de production ou processus de fabrication en remplacement total ou partiel d’une matière première vierge. Le déchet devient ainsi une matière première secondaire (ADEME,2012).
Ø Élimination
- Toute opération ou traitement qui aboutit à des substances qui peuvent être soit restituées sans effet nocif au milieu naturel (air, eau, sol), soit réinsérées dans les circuits économiques à des fins de valorisation (cas des déchets solides).
- Dépollution, enlèvement, réduction du pouvoir toxique ou stockage (NGNIKAM,2005).
1.6.2. Système de collecte des déchets ménagers solides
La collecte désigne l’ensemble des opérations qui consistent à regrouper les déchets, depuis leurs sources de production (maisons et appartements des habitants d’un quartier) puis à les transporter jusqu’aux centres de traitement (WEHTE,2018).
1.6.2.1. Types de collecte
On distingue deux manières de collecter les déchets ménagers (ADEME,2012) :
- La collecte traditionnelle : Ramassage de tous les déchets mélangés (sans tri).
- La collecte sélective (ou séparative) : Ramassage de certains déchets récupérables préalablement séparés (papiers et cartons, métaux, verre, …), en vue d’une valorisation ou d’un traitement spécifique.
La figure suivante illustre les deux types de collecte des déchets ménagers
Figure 6 Types de collecte des déchets ménagers (Source:ADEME,2012)
1.6.2.2. Organigramme de la chaine de gestion des déchets ménagers et assimilés
Figure 7 Organigramme de la chaine de traitement des déchets ménagers (Source: BENNAMA,2016)
Conclusion partielle du chapitre I
Tout au long de ce chapitre, nous avons analysé les connaissances théoriques en rapport avec la gestion des déchets ménagers solides ; nous avons passé en revue les définitions des termes et concepts clés liés à cette étude, ensuite nous nous sommes intéressé aux lois et aux institutions régissant la gestion des déchets ménagers solides en république démocratique du Congo en général et dans la ville province de Kinshasa en particulier. Nous avons afin analysé les caractéristiques des déchets ménagers solides produits à Kinshasa et voir comment ils peuvent être générés d’une façon durable.
CHAPITRE II. ETAT DE LIEU DE LA QUESTION DES DECHETS MENAGERS SOLIDES DANS LE QUARTIER MANENGA ET RESULTATS DES ENQUETES
Ce chapitre a pour objectif l’exploration des moyens déjà utilisés dans le quartier Manenga pour maîtriser la gestion des déchets.
Nous allons présenter ici d’abord une description sommaire du tissu urbain du quartier Manenga ; ensuite nous décrirons la manière dont les déchets ménagers solides sont gérés dans ce quartier en décrivant comment les déchets sont stockés, collectés et évacués traditionnellement. Enfin, nous présenterons les résultats des enquêtes et nous quantifierons la production des déchets ménagers solides dudit quartier.
2.1. PRESENTATION DU QUARTIER MANENGA
2.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le quartier MANENGA est situé dans la commune de Ngaliema, entre le croisement de l’avenue République et avenue Ngaliema N.3 bis, dans le district de LUKUNGA, ville de Kinshasa.
Le quartier MANENGA s’étend sur un périmètre de 8,6 Km avec une superficie de 2,6 Km2, soit 2,17 % de la superficie totale de la commune de Ngaliema. Il est situé à l’Est de la ville de Kinshasa entre les latitudes Sud 4° 21' 17" et Sud 4° 22' 19" et les longitudes Est 15° 14' 17" et Est 15° 15' 14". Le quartier est limité :
- Au Nord par le quartier NFINDA ;
- Au Sud par les quartiers KIMPE ET BUMBA ;
- A l’Est par le quartier des Anciens combattants ;
- A l’Ouest par le quartier LUKUNGA
Figure 8 Situation du quartier Manenga (source : l'auteur,2019)
2.1.2. HISTORIQUE DU QUARTIER
C’est dans le souci de rapprocher les administrés de leurs entités administratives de base que l’option de découpage de celles-ci a germé, suite à l’initiative et aux démarches initiées par Monsieur PALUSI KABONGO, bourgmestre de la commune de Ngaliema dans les années 1970, que relève la genèse du Quartier MANENGA.
C’est toujours, eu égard aux autorités traditionnelles originairement associées à cette démarche que le nom MANENGA, dérivant du dialecte HUMBU, et qui se traduit par rivière, a été inspiré. (Bureau du quartier, 2018).
2.1.3. RELIEF
Le relief du quartier MANENGA est constitué essentiellement d’une colline, peu escarpée à
440 m d’altitude (Atlas de Kinshasa, 2012).
Figure 9 Pentes du quartier Manenga ( Source: l'auteur,2019)
Cette carte illustre les différentes pentes existantes dans le quartier Manenga, avec en rouge très foncé, les zones à très forte pente qui sont des sites marqués par la présence des petits ravins servant au passage comme dépotoirs sauvages pour la population.
2.1.4. CLIMAT ET HYDROGRAPHIE
Le quartier Manenga connait un climat de type tropical, chaud et humide. Celui-ci est composé d’une saison de pluie d’une durée de 8 mois, soit de la mi-septembre à la mi-mai ; et une saison sèche de 4 mois qui va de la mi-mai à la mi-septembre.
La température moyenne annuelle est de 25,3ºC, influencé par deux grands courants de vents qui soufflent pendant toute l’année sur le quartier. Il s’agit des alizés, très chauds et secs, provenant au Nord-Est et d’un courant équatorial très humide, en provenance de l’Est. Les précipitations annuelles sont de 1390,9 mm/ an (METELSAT, 2018). Il n’y a aucun cours d’eau qui traverse le quartier Manenga.
2.1.5. SOLS, GEOLOGIE ET VEGETATION
Le quartier Manenga comprend un sol sablonneux ayant une faible capacité de rétention d’eau et présentent par conséquent une utilité marginale pour les activités agricoles.
Le type de sol du milieu conditionne le genre de végétation qui y pousse. Ce qui fait qu’on retrouve dans le quartier Manenga des savanes arbustives de type guinéen, Ces savanes cèdent de plus en plus de place à l’avancée urbanistique et tend à disparaitre. (Atlas de Kinshasa, 2012)
2.2. ORGANISATION ADMINISTRATIVE
La subdivision administrative du quartier Manenga répond aux prescrits du Décret-Loi n. 081 du 22 juillet 1998 portant organisation territoriale et administrative de la République Démocratique du Congo. Conformément aux dispositifs des articles 7.2 et 7.1, de ce décret-loi.
Le quartier est administré par un chef de quartier suppléé par un secrétaire.
Le quartier Manenga compte 11 localités avec un total de 34 avenues et 100 rues (Bureau du quartier, 2018).
2.3. EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE
Selon le bureau du quartier, la population du quartier Manenga est estimé à 33658 habitants en 2018. Le quartier connait une très forte densité de l’ordre de 12945 habitants par Km2.
Tableau 4 Evolution de la population du quartier Manenga (Source : Bureau du quartier, 2019)
N° |
Année |
Population |
1 |
2012 |
25210 |
2 |
2013 |
27314 |
3 |
2014 |
28798 |
4 |
2015 |
29570 |
5 |
2016 |
30098 |
6 |
2017 |
32145 |
7 |
2018 |
33658 |
Figure 10 Evolution de la population du quartier Manenga ( Source: Compilation de l'auteur,2019)
2.4. COMPOSITION DU TISSU URBAIN DU QUARTIER MANENGA
En fonction du type d’habitation, du niveau de vie des populations, de l’activité dominante dans la zone d’étude et du niveau d’accessibilité à la parcelle, nous avons identifié deux grandes zones dans le quartier Manenga : la zone « moyen standing » et la zone « basse standing ». Cette identification a été faite à partir des images satellites et sur la base de notre connaissance du quartier.
2.4.1. Zone 1 : habitat de moyen standing
• Cette zone est caractérisée par l’existence de trames de voiries non entretenues et difficilement accessibles aux véhicules de gros gabarit.
• Terrains lotis, jardin ou cour entourant l’habitation, cette zone est constituée par des villas ou maisons à usage d’habitation.
• On y rencontre aussi quelques activités commerciales localisées le long des rues longeant les avenues et le long de la route Matadi.
• Y vivent en majorité les cadres moyens de l’administration publique ou privée. Dans cette strate, on a distingué des zones (avenues) de lotissement municipal qui ont été viabilisées dans les années quatre-vingt et où les voies de dessertes qui ont été créées à cette époque sont dans un état de délabrement avancé.
2.4.2. Zone 2 : habitat de bas-standing
• Ce sont des habitations en grande partie spontanées et très denses. Ici, les voies de desserte sont presque inexistantes ;
• Toute les routes sont en terre et en état de délabrement très avancé et sont presqu’impraticables pendant la saison de pluie.
• Il n’y a aucune organisation pour la collecte des déchets ménagers en raison notamment de l’enclavement des avenues.
• Il s’agit de zones résidentielles pour la population à bas revenus.
• Les activités du secteur informel sont dominantes, avec une forte concentration des petites boutiques de fortune le long des avenues.
• Ces avenues se caractérisent aussi par une absence totale d’équipement et de délimitation des espaces publics et privés. Les terrains ne sont pas lotis et les infrastructures sont rudimentaires.
Figure 11 Zones d'habitation du quartier Manenga (Source: l'auteur,2019)
2.5. GESTION DES DECHETS DANS LE QUARTIER MANENGA
En fonction des observations faites sur terrain, des entretiens avec les autorités du quartier ainsi que des interviews avec quelques résidants du quartier, la gestion actuelle des déchets dans le quartier Manenga se caractérise par :
- Une mauvaise collecte qui pose des problèmes de salubrité publique et entraîne des risques sanitaires importants ;
- Une collecte sans tri à l'amont ni valorisation des déchets collectés ;
- Les déchets ménagers sont d'habitude stockés dans des poubelles domestiques constituées de petits seaux ou demi-fûts usagés sans couvercle et souvent posés dans l'arrière-cour au coin de la parcelle à l'air libre.
- Dans certaines parcelles les déchets ménagers sont stockés à même le sol, dans un coin isolé de la parcelle sans aucune précaution préalable.
- Les places publiques, les espaces verts, le ravin, les rues, les caniveaux, les abords des édifices, … sont des lieux souvent utilisés pour déverser les ordures ménagères, au mépris de la loi.
- La présence de dépotoirs sauvages au sein des avenues qui entravent le développement des activités économiques et dégradent la qualité de vie des populations tout en ayant des impacts négatifs sur l’environnement ;
- L’absence ou la faiblesse de formation et de sensibilisation orientées pour augmenter la conscience environnementale chez la population ;
- Sur le plan technique, la situation des déchets se caractérise par des taux de collectes non satisfaisantes et une élimination qui ne répond pas toujours aux besoins des populations ;
- Les moyens humains et matériels sont insuffisants et limités ;
- L’absence de collaboration entre les différentes personnes intervenant dans le secteur essentiellement en informel (Jeunes du quartier, bureau du quartier, résidants…).
- L’absence d’implication des autorités municipales pour organiser et encadrer ce qui se fait déjà dans l’informel.
- Dans certaines avenues, les déchets ne sont pas perçus comme produits comportant des risques pour la santé: les populations cohabitent avec les déchets.
Par ailleurs, au cours de nos enquêtes, nous avons répertorié 13 décharges sauvages dans le quartier Manenga de forme et de volume variés et servant de lieu de prédilection pour l’entreposage des déchets ménagers solides générés dans le quartier.
Les caractéristiques reprises dans le tableau ici-bas ont été rendues possibles grâce aux observations sur terrain, ainsi qu’à l’application arcmap10.2.2 qui nous a permis de mieux calculer les périmètres ainsi que les surfaces occupées par ces décharges après leurs géolocalisations grâce à un GPS.
Nous avons réalisé alors la carte ci-dessous qui illustre les emplacements des 13 décharges sauvages répertoriées au cours de nos enquêtes dans le quartier.
Figure 12 Localisation des décharges sauvages au quartier Manenga (Source:l'auteur,2019)
Tableau 5 Répertoire des décharges sauvages se trouvant dans le quartier Manenga ( Source: l'auteur,2019)
N⁰ |
Coordonnées géographiques |
Avenue |
|
Dimensions |
|
Type |
Observations |
Nuisance |
Situation |
||
Longitude E |
Latitude S |
Périmetre [m] |
Surface [m2] |
Hauteur [m] |
Volume [m³] |
||||||
1 |
15⁰3’53,947” |
4⁰21’24,834” |
Kapala |
13 |
751 |
0,75 |
563,25 |
sauvage-active |
Prédominance des déchets plastiques et des restes de cuisine
|
Odeurs faibles, pas de lixiviats, gènes des passants,… |
à côté d’une ruelle, à environ 10 m des habitations |
2 |
15⁰14’5,108” |
4⁰21’21,311” |
Himba |
83 |
283 |
1 |
283 |
sauvage-active |
Présence d’une forte proportion des matières putrescible |
perturbation de la circulation des personnes, odeurs, lixiviats,… |
fossé issu de glissement de terrain, près des habitations |
3 |
15⁰14’5,078” |
4⁰21’22,541” |
Kongolo |
98 |
395 |
1 |
395 |
sauvage-active |
Constituer d’un peu de tout :papier, pastique, verre, vêtement, usager… |
Odeurs, lixiviats, pollution du sol
|
dans un ravin non loin d’une église local |
4 |
15⁰14’15,87” |
4⁰21’31,702” |
Punda |
99 |
377 |
1,5 |
565,5 |
sauvage-active |
Se compose en grande partie des matières fermentescibles |
fumées, odeurs, enlaidissement du site,… |
déchets surplombant l’emprise d’une ruelle en état de délabrement |
5 |
15⁰4’7,091” |
4⁰21’34,314” |
Mampala |
8 |
2 |
0,5 |
1 |
sauvage-active |
abondance des plastiques, mèches et perruques et autres encombrants pour lutte antiérosive |
Odeur, enlaidissement du site, présence de rongeurs et oiseaux |
Dans un ravin en amont des habitations précaires et d’un dispensaire |
6 |
15⁰14’6,21” |
4⁰21’38,789” |
Sayi |
75 |
263 |
1 |
263 |
Sauvageactive |
Prédominance des déchets biodégradables et quelques plastiques |
perturbation de la circulation des personnes, odeurs, risque de piqure par les moustiques |
décharge située dans un fossé au bord de la route, fossé rongeant les accotements de la route |
7 |
15⁰14’16,459” |
4⁰21’39,54” |
Kisolokele |
89 |
370 |
2 |
740 |
sauvage-active |
Forte proportion en déchets de l’ électronique et autres piles et batteries |
enlaidissement de site, prolifération des rongeurs, souris,... |
à 10 m d’un dispensaire et environnée par des maisons d'habitation |
8 |
15⁰14’16,433” |
4⁰21’40,704” |
Yema |
8 |
2 |
1 |
2 |
sauvage-active |
Présence des plastiques en grand nombre et des boites de conserves, cannettes, verres… |
pollution du sol, obstruction de la ruelle par les immondices, présence de mouches, et autres insectes,... |
Tout près d’une ruelle très fréquentée, à quelques mètres d’une église. |
9 |
15⁰14’27,233” |
4⁰21’50,394” |
Bamoyo |
51 |
147 |
2 |
294 |
sauvage-active |
Coloniser par des restes de nourritures et des papiers, cartons,… |
odeurs, lixiviats, présences d'oiseaux et rongeurs, |
entourée des maisons d'habitation et envahi par des oiseaux |
10 |
15⁰14’28,776” |
4⁰21’54,731” |
Masano |
157 |
607 |
2,5 |
1 517,5 |
sauvage-active |
La plus grande de tous, présence de divers déchets vairés, présence remarqués des encombrants |
odeurs, déchets souvent incinéré en plein air et polluant l’air |
A environ 2m des maisons d'habitation, fossé issu de glissement de terrain, non loin d’une route |
11 |
15⁰14’42,526” |
4⁰22’16,369” |
Lunda |
87 |
459 |
1,5 |
688,5 |
sauvage-active |
Contient des plastiques en grande quantités, on y observe aussi des cartons et boites de conserves,… |
degré élevé d'insalubrité, réduction de la perméabilité de sol,… |
entre les maisons d'habitation, fossé issu de glissement de terrain |
12 |
15⁰14’54,919” |
4⁰22’19,485” |
Kabinda |
55 |
202 |
2 |
404 |
sauvage-active |
Présence des déchets organiques on y observe aussi des matières fécales des animaux |
pollution du sol, perturbe l'infiltration de l'eau, odeurs, lixiviat, |
le long d’une ruelle et tout près d'une école |
13 |
15⁰15’3,246” |
4⁰22’22,292” |
Victoire |
89 |
455 |
1,5 |
682,5 |
sauvage-active |
Englobe un peu de tout avec une dominance en déchets putrescibles |
perturbation de la circulation des personnes, odeurs, eaux stagnantes,… |
A côté des habitations, |
24
2.6. PRESENTATION DES RESULTATS DES ENQUETES ET DISCUSSIONS
2.6.1. Bref récapitulatif sur le déroulement des enquêtes
2.6.1.1. MATERIEL
Les déchets ont constitué notre matériel de recherche, appuyés par les outils suivants : - Un stylo ;
- Un questionnaire d'enquête pré élaboré nous a permis de collecter les informations auprès de la population résident au quartier Manenga;
- Une balance de marque Starec d’une capacité maximale de 30 Kg a permis de peser les ordures afin de trouver les quantités moyennes des ordures produites par ménage ; - Des cache-nez ;
- Des gants ;
- Des sacs poubelles pour la quantification des déchets.
- Un GPS pour localiser sur la carte tout l’itinéraire de notre enquête.
2.6.1.2. ÉCHANTILLONNAGE
2.6.1.2.1. Partie questionnaire d’enquête
La démarche suivie est la suivante :
Nous partons d’une population estimée à 33658 en 2018 avec un taux d’accroissement de 3% par an applicable pour les études d’assainissement à Kinshasa (INS,2016). De ces considérations nous projetons la population de Manenga en 2019, année où se déroule ces enquêtes.
Pour calculer la population actuelle (2019), nous allons utiliser la méthode mathématique dite d’intérêt composé qui suppose une croissance géométrique dû aux faites que le taux d’accroissement de la population en expansion est supposé constant (JARAMILLO, 2003).
La formule est :
Pn = P0 (1+r)n Avec :
- Pn : Population de l’année future
- P0: Population de l’année initiale
- r : Taux de croissance de 3% soit 0,03 selon l’INS
- n : Nombre d’année du période concernée
𝑃2019 = 𝑃2018(1 + 0,03)1
P2019= 33658 (1+0,03)1
P2019= 34667,74 hab.
P2019= 34 668 habitants
Les enquêtes de l’INS de 2016 ayant évalué à environ 8 la taille moyenne de ménage dans la commune de Ngaliema avec une population de 34668 habitants le nombre de ménages sera de :
𝑃𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑞𝑢𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒𝑟
𝑁𝑏𝑟𝑒
𝑑𝑒 𝑚𝑒𝑛𝑎𝑔𝑒𝑠
=
𝑁𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒/𝑚𝑒𝑛𝑎𝑔𝑒
34668 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 8 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠/𝑚𝑒𝑛𝑎𝑔𝑒
𝑁𝑏𝑟𝑒
𝑑𝑒 𝑚𝑒𝑛𝑎𝑔𝑒𝑠
=
= 𝟒𝟑𝟑𝟒
𝒎𝒆𝒏𝒂𝒈𝒆𝒔
Avec 4334 ménages comme notre groupe cible, nous allons alors déterminer la taille de notre échantillon.
Pour obtenir les résultats d’enquêtes représentatifs de l’ensemble des ménages du quartier nous avons calculé notre échantillon en nous servant de la formule suivante (REAL M. et al., 1997):
𝑡𝑝2 × 𝑃(1 − 𝑃) × 𝑁 𝑛 = 𝑡𝑝2 × 𝑃(1 − 𝑃) + (𝑁 − 1) × 𝑦2
Avec :
• n : taille de l’échantillon.
• N : nombre des ménages du quartier Manenga
• P : proportion attendue d’une réponse de la population ou proportion réelle. Notre étude étant multicritère et qu’aucune autre étude de ce genre à notre connaissance n’a été réalisée dans ce quartier, Nous avons fixé P à 0,5 par défaut, ce qui est recommandé en assainissement et nous permet d’avoir le plus grand échantillon possible (Mémento de l’assainissement, 2018).
• y : marge d’erreur d’échantillonnage (10% pour notre cas)
• tp : coefficient dépendant de l’intervalle de confiance de l’échantillonnage. (95% pour notre cas, correspond à tp =1,96).
Tableau 6 Valeurs de tp associée aux intervalles de confiance
Intervalle de Confiance (IC) |
tp |
90% |
1,65 |
95% |
1,96 |
99% |
2,69 |
Avec : N = 4334 ménages, y = 10%, P = 0,5, tp = 1,96 associé à IC de 95%
𝑛 =
1.
𝒏 = 𝟗𝟑, 𝟗 ≅ 𝟗𝟒 𝒆𝒄𝒉𝒂𝒏𝒕𝒊𝒍𝒍𝒐𝒏𝒔
Étant donné que les personnes contactées pour l’enquête peuvent choisir de refuser d’y participer et d’y répondre, il est préférable de contacter un nombre de personnes légèrement supérieur à celui initialement prévu pour l’échantillonnage. Le mode de contact influe sur le pourcentage de réponses : le démarchage à domicile atteint souvent un taux de réponse supérieur à 90 % (GABERT,2018). Nous avons alors estimé que nous aurons probablement un taux de réponse de 95% pour notre enquête. Donc 5% des enquêtés sont susceptibles de ne pas répondre pour diverses raisons (refus, indisponibilité, ...).
Le nombre de personnes contactées doit être adapté au taux de réponse estimé.
5 % de non-répondant probable représente 5 cas.
Le total d’échantillons à prévoir est alors de 94+5= 99 échantillons ;
L’enquête par questionnaire multicritère a concerné 94 ménages du quartier Manenga, ciblant à chaque fois des personnes ressources comme les femmes.
2.6.1.2.2. Partie quantification
Étant donné que la quantité des déchets produits dépend grandement du niveau de vie des ménages, nous avons pris un sous échantillon aléatoire et représentatif de 50 ménages selon les deux zones d’habitat identifiées dans le quartier (moyen standing et bas-standing).
Nous avons fourni deux sacs en polyéthylène de couleurs différentes à chaque ménage concerné pour y déposer d’une part les déchets biodégradable et d’autre part les déchets non biodégradables.
Par la suite nous avons pesé quotidiennement la quantité des déchets se trouvant dans ces sacs durant trois jours successifs. Pour avoir l’estimation de la quantité moyenne journalière des déchets générés par ménage et par personne nous avons divisé la quantité trouvée par le nombre de personne constituant le ménage.
2.6.1.3. Chronologie
Notre enquête a débuté le 7 janvier 2019 et a pris fin le 2 Juin 2019 soit 147 jours.
L’échantillonnage s’est fait d’une manière aléatoire tout en veillant à l’exclusivité de toutes les rues et avenues que compte le quartier Manenga.
La carte suivante reprend tout notre échantillon reparti sur l’étendue du territoire du quartier.
Figure 13 Localisation des ménages enquêtés (Source: l'auteur,2019)
2.6.2. RESULTATS
Pour faciliter l’interprétation des résultats, nous allons présenter les enquêtes dans des graphiques. Ceux-ci nous permettront de répondre aux remarques faites à la problématique et de vérifier certains de nos hypothèses. Chaque graphique sera suivi d’une analyse qui permettra la compréhension des résultats.
2.6.2.1. Aspects relatifs aux données sociodémographiques
2.6.2.1.1. Données relatives au statut d’occupation et au genre des enquêtés
Ces graphes montrent que la plupart des enquetés sont proprietaires de leurs parcelles (70%) et que seulement 30% des enquetés sont locataires. Le sexe feminin avec 69% domine sur le masculin (31%).
La dominance des proprietaires peut se justifier par le fait que la plupart des menages ont soit aquis ces parcelles il y a fort lontemps à un bas prix ou soit ils vivent dans un domaine familliale legué par leus parents ou grands parents.
Les femmes dominent sur les hommes du fait que ce sont elles qui restent le plus souvent à la maison, en s’occupant aussi bien des tâches ménagères que de la propreté de la parcelle, veillant ainsi à l’evacuation frequente des dechets produits dans le menage.
2.6.2.1.2. Données relatives à l’âge et à l’etat civil des enquetés
Age |
Etat civil |
Ces graphes montrent que la tranche d’âge dominante est celle comprise entre 35 et 49 ans (65%) suivie de celle comprise entre 20 à 34 ans (27%).
Plus de la moitié (57%) des enquêtés sont mariés et 28% sont célibataires.
Ces résultats traduisent la stratégie de notre approche, en ne ciblant que des personnes ressources d’âge mur et responsable d’un ménage, capable de nous fournir des informations exactes sur la gestion au quotidien des déchets dans leurs ménages.
2.6.2.1.3. Données relatives au niveau d’études et à la profession des enquêtés
Ces graphes montrent le niveau d’étude de graduat (40%) et les diplômés d’état (44%) sont les plus représentés chez nos enquêtés. 40% de nos enquêtés sont commerçants, et 29% sont fonctionnaires.
La dominance des commerçant(e)s dans ce quartier se justifie par la très forte prédominance du commerce informel qui englobe 56,7 % des emplois créés à Kinshasa (ministère du plan, 2005).
Par ailleurs nous remarquons que les ménages ont en majorité un niveau d’étude suffisant pour comprendre les enjeux d’une gestion durable des leurs déchets ménagers.
2.6.2.1.4. Données relatives à la taille du ménage et à l’existence d’autres ménages dans la parcelle
Ce graphe montre que 56% des ménages sont composés de 5 à 9 personnes et 26% des ménages sont constitués de 10 à 14 personnes.
Ces résultats viennent confirmer les enquêtes de l’INS de 2016 qui stipule qu’un ménage dans la commune de Ngaliema est composé en moyenne de 8 personnes.
Ce constat se justifie par le taux de natalité élevé (les enfants étant une richesse pour les parents), ainsi qu’à l’exode rural (les personnes déjà installées dans le quartier font venir leurs autres membres de famille restés dans l’arrière-pays.).
D’où la quantité importante des déchets produits par ménage et par personne.
2.6.2.1.5. Données relatives à l’existence d’autres ménages dans la parcelle
Ce graphe montre que 44% des parcelles enquêtées hébergent deux ménages et que 43% des parcelles ne contiennent qu’un seul ménage. Ces résultats viennent confirmer la très forte densité observée dans le quartier Manenga, la rareté d’espace non occupé et par là, toute la complexité d’implanter un système de gestion durable des déchets ménagers solides.
2.6.2.2. Aspects relatifs à l’usage des sachets et bouteilles plastiques comme emballage
2.6.2.2.1. Données relatives à l’usage des sachets plastiques, au devenir des sachets plastiques après usage
Il ressort de ces graphes que 100% des ménages enquêtés utilisent des emballages en plastiques. Ces déchets plastiques sont déposés après usage dans 91 % des cas dans une poubelle et dans 3% de cas, ils sont jetés dans la rue. Ces résultats nous aident à comprendre pourquoi les déchets plastiques sont la fraction la plus visible dans le paysage du quartier Manenga.
2.6.2.2.2. Données relatives à la mesure d’interdiction des emballages plastiques
Il ressort de ce graphe que 56% des enquêtés sont contre l’interdiction de l’usage des emballages plastiques et 44% ont un avis favorable face à cette initiative.
Ces résultats nous aident à comprendre pourquoi toutes les initiatives du gouvernement d’interdire les emballages en plastiques ont échoué et la difficulté qu’ont les ménages de se passer des emballages plastiques qui polluent pourtant l’environnement.
Retenons que l’usage des emballages plastiques en soit n’est pas mauvais, le grand problème se pose à la façon dont ils sont gérés après usage. En tant que matière première secondaire, ils peuvent être valoriser en pavé au niveau du quartier.
2.6.2.3. Aspects relatifs à la production et gestion des déchets solides ménagers au quartier Manenga
2.6.2.3.1. Données relatives aux nombres des repas par jour et au type d’alimentation
|
|
Ces graphes nous montrent que 80% des ménages mangent deux fois par jour et que seulement 19% mangent 3 fois par jour.
La nourriture la plus consommée est le mélange légume- viande- poissons, représentée dans 84% des cas contre 9% pour les légumes.
Ces résultats nous aident à comprendre le mode de consommation des ménages ainsi que le type de nourriture consommé. Ce paramètre a une grande influence sur la production des déchets et reflète le niveau de vie des ménages du quartier. La majorité des ménages (80%) ne pouvant manger que deux fois par jour la quantité des déchets produits ne peut être que faible que s’ils mangeaient 3 fois par jour.
2.6.2.3.2. Données relatives aux types des déchets produits
Ce graphe nous montre qu’une grande majorité (64%) des déchets sont constitués de reste de cuisine et sont donc putrescibles ; ce qui constitue une opportunité de valorisation en compost pour cette fraction. En deuxième position vient le plastique avec (21%) qui peut aussi être valorisé en pavé de sol et améliorer l’état des routes dans le quartier. De part ces résultats et pour répondre aux exigences d’une gestion durable des déchets, le système de gestion devra nécessairement inclure la valorisation de ces deux factions majoritaires.
Photo 1 Décharge sauvage illustrant le type des déchets produit dans le quartier Manenga
(Source:l’auteur, 2019)
2.6.2.3.3. Données relatives à l’existence d’une poubelle et au temps de remplissage de la poubelle
Avec ce graphe nous savons que 98% des ménages possèdent des poubelles dans lesquelles ils entreposent leurs déchets. Dans 52% la poubelle se remplit dans deux jours et une seule journée dans 21% des cas, les poubelles étant de petites dimensions et contenant en grande partie des déchets putrescibles.
Photo 2 Types de poubelles utilisé dans le quartier Manenga (Source:l'auteur,2019)
2.6.2.3.4. Données relatives à la destination des déchets une fois la poubelle pleine
Destination des déchets une fois la poubelle pleine Valorisation en compost 1%
Rejet dans un ravin Rejet dans un caniveau Rejet dans une decharge sauvage 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% |
Le ravin est la destination finale de 78% des déchets produits dans le quartier et 16% finissent dans des décharges sauvages seulement 1% est valorisé par des maraichers.
Cette façon de gérer les déchets ménagers solides est catastrophique, dégrade le cadre de vie de la population et pose déjà des sérieux problèmes à toute la population du quartier ainsi qu’à son environnement.
Il y a donc urgence de mettre en place une structure opérationnelle capable de gérer durablement les déchets ménagers produits.
Photo 3 Décharges sauvages tout près des habitations du quartier Manenga (Source l'auteur,2019)
2.6.2.3.5. Données relatives à l’avis des enquêtés sur la prise en charge de l’évacuation des déchets
Avec ces résultats nous voyons que les ménages sont d’accord à 88% pour qu’une prise en charge de la gestion de leurs déchets soit assurée.
Par ailleurs 77% des ménages sont prêts à mobiliser moins de 5000 FC par mois pour contribuer aux efforts de cette prise en charge des déchets, ce qui est plutôt encourageant pour le prélèvement d’une taxe de salubrité conformément au principe pollueur-payeur.
2.6.2.3.6. Données relatives au tri de différents types de déchets à la source
Nous observons que la quasi-totalité, soit 93% ne séparent pas les déchets au moment de la mise en poubelle, seulement 7% prétendent qu’ils procèdent au tri à la source.
Ces statistiques traduisent la réalité observée sur le terrain avec une vue des déchets ménagers solides de différentes natures, mélangés, qui jonchent les rues et s’entassent en monticules dans des décharges sauvages.
2.6.2.3.7. Données relatives aux raisons de la séparation et de la non -séparation de ces déchets
Parmi ceux qui font le tri, 53% sont motivés par une valorisation ou recyclage des déchets triés alors que 47 % visent la production du compost avec la fraction fermentescible des déchets. Pour ceux qui ne font pas de tri les raisons évoquées sont à 49% l’inutilité de l’opération du fait qu’ils ne sont pas intéressés par une quelconque valorisation ;38% jugent la procédure difficile à faire malgré l’intérêt porté à la valorisation et 13% estiment qu’ils n’ont pas de temps à consacrer au tri.
2.6.2.3.8. Données relatives aux cas des maladies liées à l’insalubrité les plus récurrent dans les
Avec ce graphe, nous remarquons que le paludisme (malaria) est à la base de 75% de cas de maladie au sein des ménages suivis de la fièvre typhoïde communément appelée maladie des mains sales avec 22% de cas.
La prolifération de ces maladies démontre à suffisance l’état catastrophique de la salubrité du milieu dans lequel vivent les ménages au quartier Manenga.
2.6.2.3.9. Données relatives à la participation au moins une fois aux activités d’assainissement du quartier.
Avec ce graphe, nous voyons qu’une grande majorité des enquêtés (81%) a participé au moins une fois dans les activités d’assainissement communément appelées « Salongo », ce qui traduit une grande possibilité d’implication et de collaboration des ménages avec la structure de gestion des déchets que ce projet veut mettre en place.
Photo 4 Vue d'un avenue du quartier Manenga transformé en dépotoir
2.6.2.4. Aspects relatifs à la quantification des déchets solides ménagers dans le quartier Manenga en fonction de la zone d’habitation
Tableau 7. Données relatives à la quantification des déchets ménagers solides (zone d'habitat moyen standing).
Ménages |
Quantité journalière de déchets (Kg) |
Quantité moyenne journalière (Kg) |
||||||
Déchets biodégradables |
Déchets non biodégradables |
Déchets |
Déchets non |
|||||
|
|
|
|
|
|
|||
|
1er jour |
2ème jour |
3ème jour |
1er jour |
2ème jour |
3ème jour |
biodégradables
|
biodégradables |
1 |
2,28 |
3,28 |
2,8 |
3 |
2,22 |
1,16 |
8,36 |
6,38 |
2 |
3,32 |
2,28 |
2,76 |
2,08 |
1,28 |
1,52 |
8,36 |
4,88 |
3 |
2,96 |
2,52 |
1,8 |
1,96 |
1,68 |
0,68 |
7,28 |
4,32 |
4 |
2,48 |
1,72 |
1,48 |
2,68 |
0,88 |
1,88 |
5,68 |
5,44 |
5 |
3,84 |
4,4 |
2,28 |
2,3 |
0,81 |
1,53 |
10,52 |
4,64 |
6 |
3,2 |
1,92 |
3,12 |
1,86 |
1,76 |
3,96 |
8,24 |
7,58 |
7 |
2,28 |
1,98 |
4,88 |
2,08 |
1,46 |
0,5 |
9,14 |
4,04 |
8 |
1,8 |
2,54 |
1,76 |
2,94 |
1,56 |
1,46 |
6,1 |
5,96 |
9 |
1,88 |
2,13 |
2,13 |
3,76 |
1,84 |
1,38 |
6,14 |
6,98 |
10 |
3,12 |
3,04 |
2,16 |
1,67 |
1,74 |
2,8 |
8,32 |
6,21 |
11 |
2,24 |
1,88 |
2,73 |
2,97 |
2,82 |
2,26 |
6,85 |
8,05 |
12 |
3,34 |
1,84 |
7,6 |
1,88 |
2,52 |
1,27 |
12,78 |
5,67 |
13 |
3,52 |
3,28 |
4,92 |
2,03 |
2,48 |
1,84 |
11,72 |
6,35 |
14 |
2,8 |
3,12 |
3,68 |
2,16 |
1,84 |
1,52 |
9,6 |
5,52 |
15 |
2,96 |
2,67 |
2,18 |
1,9 |
2,17 |
1,2 |
7,81 |
5,27 |
16 |
3,6 |
4,16 |
2,89 |
2,2 |
0,96 |
1,9 |
10,65 |
6,3 |
17 |
3,28 |
3,1 |
3,26 |
1,74 |
2,14 |
1,6 |
9,64 |
5,48 |
18 |
4,08 |
2,93 |
4,24 |
2,38 |
2,27 |
1,55 |
11,25 |
6,2 |
19 |
3,08 |
3,32 |
2,77 |
1,88 |
2,55 |
1,2 |
9,17 |
5,63 |
20 |
4,08 |
3,36 |
3,28 |
2,08 |
2 |
2,96 |
10,72 |
7,04 |
21 |
3,76 |
2,96 |
3,76 |
2,24 |
1,68 |
1,92 |
10,48 |
5,84 |
22 |
4,4 |
5,12 |
3,12 |
2,16 |
2 |
2,24 |
12,64 |
6,4 |
23 |
2,88 |
4,08 |
2 |
1,84 |
2,32 |
1,68 |
8,96 |
5,84 |
24 |
2,16 |
4,2 |
3,84 |
1,2 |
1,92 |
2,08 |
8,96 |
5,2 |
25 |
4,16 |
3,24 |
4,08 |
1,52 |
3,11 |
1,3 |
11,48 |
5,93 |
Total |
77,5 |
75,07 |
79,52 |
54,51 |
48,01 |
43,39 |
232,09 |
145,91 |
Total général de déchets générés |
378 |
Tableau 8. Données relatives à la quantification des déchets ménagers solides (zone d'habitat
bas standing)
Ménages |
Quantité journalière de déchets (Kg) |
Quantité moyenne journalière (Kg) |
||||||
Déchets biodégradables |
Déchets non biodégradables |
Déchets |
Déchets non |
|||||
|
|
|
|
|
|
|||
|
1er jour |
2ème jour |
3ème jour |
1er jour |
2ème jour |
3ème jour |
biodégradables
|
biodégradables |
1 |
1,28 |
1,28 |
2,45 |
0,65 |
1,46 |
0,7 |
5,01 |
2,81 |
2 |
2,32 |
1,68 |
2,76 |
1 |
1,38 |
0,52 |
6,76 |
2,9 |
3 |
2,96 |
2,57 |
3,28 |
0,5 |
2,8 |
0,68 |
8,81 |
3,98 |
4 |
2,48 |
2,38 |
3,12 |
0,7 |
2,26 |
0,87 |
7,98 |
3,83 |
5 |
2,84 |
2,47 |
2,67 |
1 |
1,27 |
0,53 |
7,98 |
2,8 |
6 |
3,2 |
2,03 |
2,5 |
1 |
1,84 |
0,96 |
7,73 |
3,8 |
7 |
2,28 |
2,16 |
2,43 |
0,8 |
1,52 |
0,5 |
6,87 |
2,82 |
8 |
4,3 |
1,9 |
2,56 |
0,7 |
1,2 |
0,43 |
8,76 |
2,33 |
9 |
3,2 |
3,44 |
1,84 |
0,3 |
1,9 |
0,38 |
8,48 |
2,58 |
10 |
2,12 |
2,74 |
1,74 |
1,67 |
1,6 |
1,2 |
6,6 |
4,47 |
11 |
2,24 |
2,38 |
2,82 |
0,5 |
1,55 |
0,8 |
7,44 |
2,85 |
12 |
2,21 |
1,88 |
2,52 |
1,46 |
1,2 |
0,74 |
6,61 |
3,4 |
13 |
2,84 |
2,08 |
2,48 |
1,38 |
2,96 |
1,84 |
7,4 |
6,18 |
14 |
1,8 |
2,24 |
1,84 |
2,8 |
1,92 |
0,5 |
5,88 |
5,22 |
15 |
1,96 |
3,16 |
2,17 |
2,26 |
2,24 |
1,2 |
7,29 |
5,7 |
16 |
2,6 |
2,28 |
2,24 |
1,27 |
1,68 |
0,9 |
7,12 |
3,85 |
17 |
2,28 |
2,52 |
3,34 |
1,84 |
2,08 |
0,6 |
8,14 |
4,52 |
18 |
2,08 |
2,72 |
3,52 |
1,52 |
1,3 |
0,55 |
8,32 |
3,37 |
19 |
2,8 |
4,4 |
2,8 |
1,2 |
1,55 |
0,9 |
10 |
3,65 |
20 |
2,31 |
1,92 |
2,96 |
1,9 |
0,8 |
0,96 |
7,19 |
3,66 |
21 |
2,57 |
1,98 |
3,6 |
1,6 |
0,68 |
0,92 |
8,15 |
3,2 |
22 |
2,3 |
2,54 |
3,28 |
1,55 |
0,7 |
1,25 |
8,12 |
3,5 |
23 |
2,57 |
2,13 |
1,28 |
1,2 |
0,9 |
0,68 |
5,98 |
2,78 |
24 |
2,16 |
3,04 |
1,16 |
0,2 |
0,92 |
0,64 |
6,36 |
1,76 |
25 |
2,47 |
3,62 |
1,83 |
1,38 |
0,83 |
0,8 |
7,92 |
3,01 |
Total |
62,17 |
61,54 |
63,19 |
30,38 |
38,54 |
20,05 |
186,9 |
88,97 |
Total général de déchets générés |
275,87 |
Concernant la zone d’habitation
moyen standing
Le tableau 10 montre que la quantité des déchets ménagers solides générés par l’échantillon représentatif des 25 ménages pendant trois jours est de 378 Kg.
La moyenne journalière par ménage est de : = 5,04 𝐾𝑔
Avec 8 personnes par ménage, la quantité moyenne journalier par personne est de :
𝒌𝒈
= 𝟎, 𝟔𝟑 /𝒋𝒓𝒔
𝒑𝒆𝒓𝒔
61,4% des déchets produits ici sont biodégradables, alors que 38,6 % sont non biodégradables.
Concernant la zone d’habitation
bas standing
Le tableau 11 montre que la quantité des déchets ménagers solides générés par l’échantillon représentatif des 25 ménages pendant trois jours est de 275,87 Kg.
La moyenne journalière par ménage est de : = 3,68 𝐾𝑔
Avec 8 personnes par ménage, la quantité moyenne journalier par personne est de :
𝒌𝒈
= 𝟎, 𝟒𝟔 /𝒋𝒓𝒔
𝒑𝒆𝒓𝒔
67,7% des déchets produits ici sont biodégradables, alors que 32,3 % sont non biodégradables.
La production moyenne globale est donc de 0,63+0,46 = 𝟎, 𝟓𝟓
𝒌𝒈 /𝒋𝒓𝒔
2 𝒑𝒆𝒓𝒔
La population en 2019 est de : 34668 habitants
Population : 34668 habitants
Dotation en déchet : 0,55kg/hab./jr
Poids volumique : 200 kg/ m3
Le poids total des immondices génère par jour ( en Kg/jr) est calculé en multipliant :
𝑵𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅′𝒉𝒂𝒃𝒊𝒕𝒂𝒏𝒕 × 𝒅𝒐𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒆𝒏 𝒅é𝒄𝒉𝒆𝒕
soit 34668 ℎ𝑎𝑏.×
0.55kg = 19067,4 𝑘𝑔/𝑗𝑟 soit environ 19068 kg/jr
(95,34 m3/jr) hab.×jr
Ces résultats se rapproche de ce que Lelo Nzunzi (2012) a trouvé en évaluant la quantité des déchets ménagers solides produits à Kinshasa ; par ce type de quartier il a trouvé 0,7 kg/hab./jrs pour les quartiers résidentiels et 0,5 kg/hab./jrs pour les quartiers anciens populaires.
64,55% de déchets produits à Manenga sont biodégradables ; ce résultat n’est pas éloigné à celui trouvé par Biey (2005), cité par Ekula (2007), qui présente cette composition de 66% en matières organiques pour la ville de Kinshasa.
D'après Muamba (2014), les déchets ménagers kinois sont composés en général à 62,2 % par les matières biodégradables.
CHAPITRE III. PROPOSITIONS D’UNE FILIERE DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS
Pour une gestion durable des déchets solides ménagers, nous combinerons à la fois la valorisation des déchets et l’enfouissement technique.
ü Les déchets biodégradables seront valorisés en compost pour développer l’agriculture urbaine à Kinshasa et générer des bénéfices.
ü Les déchets plastiques seront recyclés en pavé, lesquels devront servir à améliorer l’état de nos routes.
ü Les déchets qui ne seront pas dans ces deux parties seront enfouis dans un casier étanche à Mpasa.
|
|
|
|
|
|
|
||||||
|
|
|
||||||||||
|
|
|
||||||||||
Figure 14. Mode de gestion des déchets ménagers solides proposé dans le quartier Manenga
3.1. Evaluation de la population à l’horizon du projet
La population future est la population en fonction de laquelle l’ingénieur concepteur estime et calcule l’horizon du projet. L’horizon de l’étude est la période pendant lequel les éléments constituant le réseau de collecte et d’évacuation des déchets ménagers solides seront opérationnelles. Elle dépend de l’évolution de la consommation, de la durée de vie des éléments du système, du développement socio-économique et les mouvements migratoires qui influencent grandement la quantité des immondices produit et par conséquent tout le réseau de collecte, de distribution et les méthodes de traitement des immondices (JARAMILLO,2003).
Nous avons préféré réaliser nos études avec une évaluation à moyen terme soit pour une durée de service de 15 ans.
3.1.1. Population en 2034
Pn = P0 (1+r)n Avec :
- Pn : Population de l’année future
- P0: Population de l’année initiale - r : Taux de croissance 0,03 selon l’INS
- n : Nombred’année du période concernée (15ans)
𝑃2034 = 𝑃2019(1 + 0,03)15
P2034= 34668 (1+0,03)15
P2034= 54012 habitants.
3.1.2. Quantités d’immondices généré en 2034
Avec, population en 2034 : 54012 habitants
Production journalier (2019) : 0,55 kg/hab/jrs
La production des déchets ménagers solides évoluant aussi avec la croissance économique d’un milieu nous avons adopté un coefficient de majoration de 15%, recommandé pour les villes des pays d’Afrique subsaharienne (Memento de l’assainissement, 2012).
Production 2034= 54012 x 0,55 =29706,6 kg/jr
En tenant compte du coefficient de majoration (15%), nous aurons :
Quantité majoré = Production 2034+ 15% de la production 2034
15% de la production 2034 = 29706,6 x 0,15= 4455,99 kg/jr
Quantité majoré = 29706,6 + 4455,99 = 34162,59 kg/jr ≅ 34163 kg/jr
En volume avec le poids volumique de 200kg/m3 nous aurons
= 𝟏𝟕𝟎, 𝟖𝟏
𝒎𝟑 ≅ 𝟏𝟕𝟏 𝒎𝟑/jr
3.1.3. Quantité des déchets généré par personne en 2034
34163 kg/jr ÷ 54012 = 0,6325≅0,64 kg/hab/jr
171 m3/jr ÷ 54012 = 0.00317 m3/hab/jr ou 3,17 l/hab/ jr
D’après les résultats de nos enquêtes, en moyenne 64,55 % des déchets produits sont biodégradables, 21% sont des plastiques et 14,45% sont les restes des dechets non valorisable pour notre projet.
3.1.4. Evaluation de la quantité des déchets ménagers biodégradables
64,55 % du total soit : 34163 x 0,6455 = 22052,21 kg/jr
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒
=
= 𝟏𝟏𝟎, 𝟐𝟔
𝒎𝟑
3.1.5. Evaluation de la quantité des déchets plastiques
21 % du total soit : 34163 x 0,21 = 7174,23 kg/jr
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒
=
= 𝟑𝟓, 𝟖𝟕
𝒎𝟑
3.1.6. Evaluation de la quantité des déchets non valorisable
14,45 % du total soit : 34163 x 0,1445 = 4936,56 kg/jr
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒
=
= 𝟐𝟒, 𝟔𝟖
𝒎𝟑
3.2. La Pré Collecte
C’est le transport des déchets solides depuis les points de production (ménages) jusqu’aux points de regroupement (les bacs mobiles).
3.2.1. Déterminations du nombre des poubelles à distribuer aux ménages
Avec une population de 54012 habitants et sachant
qu’un ménage compte en moyenne 8 personnes : nous estimons qu’il y aura = 𝟔𝟕𝟓𝟐 𝐦é𝐧𝐚𝐠𝐞𝐬
Ainsi les ménages seront dotés de 3 poubelles à ordures ménagers de couleur différente qui seront collecté séparément. Il y aura une poubelle de couleur verte pour les déchets biodégradables, une poubelle jaune pour les déchets plastiques et une poubelle grise pour les déchets non valorisables.
Avec 3 poubelles par ménages nous aurons 6752 x 3= 20 256 poubelles à distribuer
3.2.2. Détermination du volume de chaque poubelle
Le volume V du récipient nécessaire pour le stockage d’ordure d’un ménage est donné par la formule suivante (BENNAMA,2016) :
𝑁𝐻 𝑥 𝑄 𝑥 𝑡
𝑉 =
𝜌
Avec :
NH : Nombre de personnes habitant le ménage.
Q : quantité de déchets produite par habitant et par jour (kg/hab/j). 𝜌: poids volumique des ordures contenues dans la poubelle (kg/L).
t : intervalle de temps entre deux collectes ( jr).
Avec NH = 8 personnes
Q = 0,64 kg/hab/jr 𝜌 = 200 kg/m3= 0,2kg/L
t = 1jr
𝑉
𝐿
Dimensions : hauteur = 45cm ; largeur = 23 cm ; longueur = 30,6 cm
Donc nous distribuerons 20 256 poubelles de 26 litres chacun
Photo 5 Illustration de type des poubelles à distribuer (Source:Ikea,2019)
3.3. La Collecte et le transport
La collecte et le transport sont les opérations qui consistent à récupérer et transporter les déchets du point de regroupement vers leur point d’élimination ou de valorisation.
3.3.1. Equipements nécessaires pour la collecte et le transport des déchets
Pour la pré collecte, au regards des routes en
mauvaises état nous utiliserons les tricycles de marque DAYANG pour la
collecte séparative et ayant pour caractéristiques :
- Capacité cargo : 2,5 m3
- Type : DY250ZH-2
- Capacité de chargement : 1200 kg
- Vitesse moyen : 30 km/h
- Consommation carburant : 7 litres pour 100 km
Photo 6 Tricycle pour la collecte séparatif des déchets ménagers solides (Source: Longsong motors, 2019)
Pour l’évacuation de ces déchets
nous utiliserons les camions portes bennes à chargement manuelle arrière
de marque Volvo de caractéristiques suivantes :
- Volume du bac à porte : 8 m3
- Puissance maximale : 175CV
- Poids du camion : 7675 kg
- Poids total maximale : 18200 kg
- Vitesse moyenne : 40km/h
- Consommation carburant : 34 litres pour 100 km
Photo 7 Camion benne de collecte des déchets (Source : www.forsapre.fr)
Pour le stockage des déchets aux points de
regroupements nous utiliserons des bacs mobiles de 8 m3 de
volume. Les bacs bleus serviront de stockage pour les déchets biodégradables,
les bacs jaunes serviront pour le stockage des déchets plastiques et les bacs
blancs serviront pour le stockage des déchets non valorisables.
Photo 8 Vue illustratif d'un bac de stockage des déchets (source : hellopro.fr, 2019)
3.4. Organisation de la collecte sélective
3.4.1. Calcul du nombre de bacs pour déchets bio dégradables
Quantité des déchets produits par jour : 110,26 m3
La fréquence de collecte est de 7 jours / 7
Volume initiale d’un bac : 8 m3
Dimensions : Hauteur : 1 m, Longueur : 4 m largeur : 2 m
Le taux de remplissage du bac est de 95% pour éviter le débordement du bac
Le volume utile du bac sera : Vu= Volume initiale x taux de remplissage
Vu = 8 x 0.95 = 7,6 m3
Le nombre des bacs sera : Quantité journalière / volume utile
N = 110,26 ÷ 7,6 = 14,5 15
bacs
3.4.2. Calcul du nombre de bacs pour déchets plastiques
Quantité des déchets produits par jour : 35,87 m3
La fréquence de collecte est de 7 jours / 7
Volume initiale d’un bac : 8 m3
Dimensions : Hauteur : 1 m, Longueur : 4 m largeur : 2 m
Le taux de remplissage du bac est de 95% pour éviter le débordement du bac
Le volume utile du bac sera : Vu= Volume initiale x taux de remplissage
Vu = 8 x 0.95 = 7,6 m3
Le nombre des bacs sera : Quantité journalière ÷ volume utile
N = 35,87 ÷ 7,6 = 4,7 5
bacs
3.4.3. Calcul du nombre de bacs pour déchets non valorisable
Quantité des déchets produits par jour : 24,68 m3
La fréquence de collecte est de 7 jours / 7
Volume initiale d’un bac : 8 m3
Dimensions : Hauteur : 1 m, Longueur : 4 m largeur : 2 m
Le taux de remplissage du bac est de 95% pour éviter le débordement du bac
Le volume utile du bac sera :Vu= Volume initiale x taux de remplissage
Vu = 8 x 0.95 = 7,6 m3
Le nombre des bacs sera : Quantité journalière ÷ volume utile
N = 24,68 ÷ 7,6 = 3,2 4
bacs
La carte suivante illustre comment les bacs seront disposés dans le quartier pour une collecte optimale
Figure 15 Carte emplacement des bacs à déchets dans le quartier Manenga ( Source: l'auteur,2019)
3.4.4. Calcul du nombre de tricycles pour la collecte des déchets biodégradables
Production par ménage = 0,64kg/hab/jr x 8 personnes x 0,6455 = 3,3 kg/jr
Densité en poubelle : 200kg/m3
Volume produit par ménage : 3,3 ÷200 =0,0166 m3
Volume initiale du tricycle : 2,5 m3
Nombre de ménage à couvrir par tricycle : 2,5 ÷ 0,0166
= 150,6 150 ménages
Poids des déchets d’un tricycle : 2,5 x 200 = 500kg
Temps de chargement pour 20kg de déchets = 1 minute
Temps de chargement pour 500 kg de déchets : 500 ÷ 20 = 25 minutes
Vitesse moyen de parcours : 15 km/h
Distance moyenne de parcours pour aller au bac le plus éloigné : 2,5 km
Temps de parcours (aller-retour) : 2 x (2,5 ÷ 15) =
0,34h = 20,4 minutes 21 minutes
Temps de déchargement = 15 minutes
Tems de manœuvre : 5 minutes
Temps d’une rotation : 5+15+21+25= 66 minutes
Nombres d’heures de travail par jour : 8 heures
Nombre de rotation par jour : (8 x 60 ) ÷ 66= 7,27 8 rotations
Nombre de ménage total à couvrir par tricycle : 150 x 8 = 1200 ménages
Nombre d’habitants : 54012
Nombre de personne par ménage : 8
Nombre total des ménages à couvrir : 54012 ÷ 8 = 6752 ménages
Nombre de tricycle : 6752 ÷ 1200 = 5,62 6 tricycles
La collecte des déchets ménagers biodégradables dans le quartier Manenga nécessitera 6 tricycles de 2,5 m3 de volume de stockage et effectuant chacun 8 rotations par jour.
3.4.5. Calcul du nombre de tricycles pour la collecte des déchets plastiques
Production par ménage = 0,64kg/hab/jr x 8 personnes x 0,21 = 1,0752 kg/jr
Densité en poubelle : 200kg/m3
Volume produit par ménage : 1,0752 ÷200 =0,005376 m3
Volume initiale du tricycle : 2,5 m3
Nombre de ménage à couvrir par tricycle : 2,5 ÷ 0,005376 = 465 ménages
Poids des déchets d’un tricycle : 2,5 x 200 = 500kg
Temps de chargement pour 20kg de déchets = 1 minute
Temps de chargement pour 500 kg de déchets : 500 ÷ 20 = 25 minutes
Vitesse moyen de parcours : 15 km/h
Distance moyenne de parcours pour aller au bac le plus éloigné : 2,5 km
Temps de parcours (aller-retour) : 2 x (2,5 ÷ 15) =
0,34h = 20,4 minutes 21 minutes
Temps de déchargement = 15 minutes
Tems de manœuvre : 5 minutes
Temps d’une rotation : 5+15+21+25= 66 minutes
Nombres d’heures de travail par jour : 8 heures
Nombre de rotation par jour : (8 x 60 ) ÷ 66= 7,27 8 rotations
Nombre de ménage total à couvrir par tricycle : 465 x 8 = 3720 ménages
Nombre d’habitants : 54012
Nombre de personne par ménage : 8
Nombre total des ménages à couvrir : 54012 ÷ 8 = 6752 ménages
Nombre de tricycle : 6752 ÷ 3720 = 1,81 2 tricycles
La collecte des déchets plastiques dans le quartier Manenga nécessitera 2 tricycles de 2,5 m3 de volume de stockage et effectuant chacun 8 rotations par jour.
3.4.6. Calcul du nombre de tricycles pour la collecte des déchets non valorisables
Production par ménage = 0,64kg/hab/jr x 8 personnes x 0,1445 = 0,73984 kg/jr Densité en poubelle : 200kg/m3
Volume produit par ménage : 0,73984 ÷200 = 0,0036992 m3
Volume initiale du tricycle : 2,5 m3
Nombre de ménage à couvrir par tricycle : 2,5 ÷
0,0036992 = 675,8 675 ménages
Poids des déchets d’un tricycle : 2,5 x 200 = 500kg
Temps de chargement pour 20kg de déchets = 1 minute
Temps de chargement pour 500 kg de déchets : 500 ÷ 20 = 25 minutes
Vitesse moyen de parcours : 15 km/h
Distance moyenne de parcours pour aller au bac le plus éloigné : 2,5 km
Temps de parcours (aller-retour) : 2 x (2,5 ÷ 15) =
0,34h = 20,4 minutes 21 minutes
Temps de déchargement = 15 minutes
Tems de manœuvre : 5 minutes
Temps d’une rotation : 5+15+21+25= 66 minutes
Nombres d’heures de travail par jour : 8 heures
Nombre de rotation par jour : (8 x 60) ÷ 66= 7,27 8 rotations
Nombre de ménage total à couvrir par tricycle : 675 x 8 = 5400 ménages
Nombre total des ménages à couvrir : 6752 ménages
Nombre de tricycle : 6752 ÷ 5400 = 1,25 2 tricycles
La collecte des déchets plastiques dans le quartier Manenga nécessitera 2 tricycles de 2,5 m3 de volume de stockage et effectuant chacun 8 rotations par jour.
Le nombre total des tricycles pour la pré collecte : 10 tricycles
3.4.7. Calcul du nombre de camions benne pour la collecte des déchets biodégradables
Volume de déchets à évacuer par jour : 110,26 m3
Distance maximale du quartier jusqu’au lieu de compostage : 11 km
Vitesse moyen du camion : 30 km/h
Temps
de parcourt (aller-retour) : 2 x (11 ÷ 30) = 0,74 h = 44,4 minutes 45 minutes Temps de
travail par jour : 8 h Temps de manœuvre : 5 minutes
Temps de chargement : 20 minutes
Temps de déchargement : 10 minutes
Volume de bac du camion : 8 m3
Taux de remplissage : 95%
Volume à collecté: 8 x 0.95 = 7,6 m3
Durée d’une rotation :5+20+10+45 = 80 minutes
Nombre de rotation par jour : (8 x 60) ÷ 80 = 6 rotations
Quantité de déchets à collecter par un camion par jour :7,6 x 6 = 45,6 m3/jr/camion
Nombre de camions : 110,26 ÷ 45,6 = 2,4 3 camions
3.4.8. Calcul du nombre de camions benne pour la collecte des déchets plastiques
Volume de déchets à évacuer par jour : 35,87 m3
Distance maximale du quartier jusqu’au lieu de valorisation : 11 km
Vitesse moyen du camion : 30 km/h
Temps
de parcourt (aller-retour) : 2 x (11 ÷ 30) = 0,74 h = 44,4 minutes 45 minutes Temps de
travail par jour : 8 h Temps de manœuvre : 5 minutes
Temps de chargement : 20 minutes
Temps de déchargement : 10 minutes
Volume de bac du camion : 8 m3
Taux de remplissage : 95%
Volume à collecté : 8 x 0.95 = 7,6 m3
Durée d’une rotation :5+20+10+45 = 80 minutes
Nombre de rotation par jour : (8 x 60) ÷ 80 = 6 rotations
Quantité de déchets à collecter par un camion par jour
:7,6 x 6 = 45,6 m3/jr/camion Nombre de camions : 35,87 ÷ 45,6 = 0,78
1 camion
3.4.9. Calcul du nombre de camions benne pour la collecte des déchets non valorisables
Volume de déchets à évacuer par jour : 24,68 m3
Distance maximale du quartier jusqu’au lieu d’enfouissement (Mpasa) : 54 km
Vitesse moyen du camion : 30 km/h
Temps de parcourt (aller-retour) : 2 x (54 ÷ 30) = 3,6 h = 216 minutes
Temps de travail par jour : 8 h
Temps de manœuvre : 5 minutes
Temps de chargement : 20 minutes
Temps de déchargement : 10 minutes
Volume de bac du camion : 8 m3
Taux de remplissage : 95%
Volume à collecté : 8 x 0.95 = 7,6 m3
Durée d’une rotation : 5+20+10+216 = 251 minutes
Nombre de rotation par jour : (8 x 60) ÷ 251 = 1,91 2 rotations
Quantité de déchets à collecter par un camion par jour
: 7,6 x 2 = 15,2 m3/jr/camion Nombre de camions : 24,68 ÷ 15,2 =
1,62 2 camions
Notre total des camions benne pour l’évacuation des déchets : 6 camions benne
3.4.10. Choix du site de valorisation
Nous avons choisi le site de Lutendele, dans la commune de Mont-Ngafula, pour l’implantation d’un centre de valorisation de nos déchets ménagers. Ce site se trouve à 11 km de route de notre quartier, il est accessible en passant par la route Matadi vers Mbinza pompage, puis en montant vers Mbudi. Sur ce site il y a déjà des femmes maraichères qui pratiquent le compostage et l’espace est suffisant pour héberger les activités de valorisation de nos déchets. Le site a une superficie de 60 000 m2 soit 300 m de longueur et 200 m de largeur dont les coordonnées géographiques se présentent comme suit :
Tableau 9. Coordonnées géographiques du site Lutendele
Latitude |
Longitude |
Altitude |
S 04º22’7,09’’ |
E 15º11’04,8’’ |
297 m |
Figure 16 Localisation du site proposé à Lutendele (Source: l'auteur,2019)
3.5. Valorisation des déchets biodégradables en compost
Les résultats nous ont montré 64, 55% de déchets produits par jour dans le quartier Manenga sont biodégradables. Cette proportion représente une masse de 22052,21 kg ou un volume de 110,26 m3.
Le compostage peut être défini comme étant « l’ensemble des opérations par lesquelles on prépare, à partir des ordures ménagères brutes, un composé appelé compost, ayant les caractères généraux de l’humus (composé amorphe, hydrophile, de couleur noirâtre ayant l’odeur caractéristique des terreaux) » (GILLET, 1985).
Tous les déchets contenant du carbone « éliminable » par voie biologique peuvent être compostés. Il s’agit : des épluchures de fruits et légumes, les restes de repas, les déchets de cuisine en général, plantes vertes, litières des animaux domestiques, pailles, poils, plumes, feuilles mortes, branches d’arbres et de haies, etc. Ne peuvent être compostés les produits suivants : les papiers journaux avec encre, les papiers peints, les déchets inertes (plastiques, métaux, verres, céramique, cailloux et gravât).
La pratique du compostage a été inspirée par le souci d’améliorer les rendements agricoles. Les agriculteurs à Kinshasa utilisent soit des engrais chimiques trop coûteux et polluants où soit ont recours à des pratiques anciennes d’épandage direct des ordures ménagères biodégradables dans leurs champs (NZUNZI, 2008). En effet le compost présente de nombreux avantages tels que :
ü La réduction importante de la masse des ordures à détruire ou à enfouir et donc des risques de pollution de l’environnement. En effet, ce sont les matières fermentescibles qui dégagent le maximum d’odeur dans les décharges
ü II permettra d’améliorer les sols sableux qui caractérise la pédologie de la ville de Kinshasa grâce à l’humus.
ü La commercialisation du compost permet de générer d’énormes revenues.
Pour la réussite de cette activité les conditions suivantes doivent être remplies :
- La mobilisation des ressources nécessaires pour la réalisation des investissements de base de manière normalisée,
- Un encadrement qualitatif de la filière du compost,
- L’appui à la promotion d’une filière commerciale du compost avec des recherches d’ouverture sur le marché local.
3.5.1.1. Méthode de compostage rapide Berkley
A cause de la grande quantité des déchets à réceptionner chaque jour, nous avons opté pour la méthode de compostage rapide Berkley basé sur le déchiquetage et le retournement fréquent du tas des déchets (RAABE,2001).
Avec cette méthode les composts sont produits en 15 jours suivant les processus suivants :
Les déchets, une fois arrivé au centre sont déchiquetés avec une pelle affûtée, de manière à obtenir des éléments de taille variant entre 1,25cm et 3,75 cm.
Le mélange à composter doit avoir un rapport C/N de 30, qu’on obtiendra en mélangeant en quantité égale les déchets humides (ordures fraîches, déchets de légumes…) et les déchets secs (feuilles, herbes sèches…).
Le taux d’humidité des matières composant le tas doit être d’environ 50% pour que le compostage soit plus efficace.
Le tas sera maintenu à une température de 71ºC qui avantagent les micro-organismes qui décomposent ces déchets.
Le tas de compost doit être retourner chaque jour afin d’éviter une surchauffe et permettre l’aération du mélange.
15 jours après, le produit final (compost) sera prêt.
3.5.1.2. Dimensionnement des fosses à composte
Les fosses à compost sont des trous creuser dans le sol dans les quel on dépose le tas des déchets putrescibles pour compostage.
Le volume de déchets solides compostables étant de 110,26 m3/jr
Chaque fosse sera de forme rectangulaire et de dimensions (GOTAAS, 2005) :
Longueur : 9 m
Largeur : 2,5m
Hauteur : 1m
Volume = L x l x H = 22,5 m3
Figure 17. Fosse à compost
Les fosses qui dépassent ces mesures se sont avérés très difficiles à vider et la décomposition y est ralentie.
v Nombre de fosses requis par jour pour la fabrique de compost
La production sera donc de deux composts par mois par fosse
Nous aurons besoins
de 𝟏𝟏𝟎,𝟐𝟔 = 𝟒, 𝟗 ≈ 𝟓
𝒇𝒐𝒔𝒔𝒆𝒔
𝟐𝟐,𝟓
v Nombre total de fosses requis pour la fabrique de compost
Avec un cycle de production de 15 jours par fosse nous aurons besoins de : 15 x 5 = 75 fosses
v Besoin en main- d’œuvre
Selon VANVUREN (2005), en appliquant le procédé Barkley des fosses avec retournement ; pour 3,5 m3 de déchets par jour, nous avons besoins d’une personne.
Avec 110,26 m3/jr nous aurons besoins de : 110,26 / 3,5 = 31,5 ≈ 32 personnes
Pour les 75 fosses il nous faudra alors : 32 x 15 = 480 personnes
Sachant que 3,5 m3 de déchets donnera environs 1 tonne (1,5 m3) d’humus (GOTAAS, 2005), 110,26 m3/jr des déchets donneront : 110,26 ÷ 3,5 = 47,25 m3 d’humus par jour.
Figure 18. Vue du centre de compostage
3.5.1.3. Calcul de l’aire de compostage
Selon les normes proposées par GOTAAS (2005) :
§ Les allées ménagées entre les rangées mesureront 6m de large ; § L’allée principale mesurera 8 m de large ; § Distance entre les fosses sera de 1,5 m.
Le dépôt sera entouré d’une clôture de 1,5 m de haut, formé par des arbustes espacés de 4 m qui servira d’écran contre les légères émanations d’odeurs, diminuera les envols des papiers et autres détritus et retiendra les débris que le vent pourrait entrainer.
En fonction du schéma proposé à la figure 18 et des dispositions citées ci haut, notre centre de compostage aura les dimensions de 117m de longueur et 55 m de largeur.
Étant de forme rectangulaire la superficie sera de : L x l = 117 x 55 =6435 m2
Notre centre de compostage aura une superficie de 6435 m2
3.5.2. La valorisation des déchets plastiques
Environ 21 % des déchets ménagers solides produits dans notre quartier sont des déchets plastiques.
L'objectif ici est de réduire la pollution occasionnée par le rejet des sachets plastiques dans la nature, en les considérant, moins comme une nuisance, et plus comme une ressource, génératrice d’emplois et de revenus. Une des pistes proposées est leur utilisation comme liant, comme le ferait du ciment, pour la fabrication de pavés de sol
3.5.2.1. Technique de fabrication
Le principe de fabrication est simple. Le plastique en fusion sert de liant à la place du ciment.
Il est mélangé avec du sable, dans des proportions précises, selon l’utilisation recherchée pour le produit fini (pavé piétonnier ou pavé de voirie).
Le recyclage des déchets plastique en pave ne nécessite pas un grand investissement et utilise les plastique et le sable fin tamisé.
Étant donné que nous préférons produire des pavés pour les routes la proportion recommander est de 70 kg de sables pour 30 kg de plastiques. Chaque pavé aura une épaisseur de 5 cm (CERVALD, 2009).
3.5.2.2. Matériels nécessaires
• Salopettes, gants, masques, chaussures ou des bottes
• Équipement d'agitation (une pelle avec une tige de métal, ou des tiges de renforcement métalliques avec une palette métallique soudée à l'extrémité)
• Bois de chauffage ou d'autres combustibles solides
• Un demi fut de 80 cm de diamètre et 50cm de hauteur soit 0,25 m3 de volume
• Sable sec et tamisé
• Moules à pavés (pas plus de 5 cm d’épaisseurs)
• Une table en métal
• Des truelles et compacteurs
• De l’huile usager et des pinceaux
3.5.2.3. Procédé de fabrication des pavés
Le procédé est celui-ci :
1er Phase, Préparation du mélange : Les plastics sont triés, séparés de toute impureté, séchés, emballés dans des sacs puis pesés selon le rapport sable/ plastique voulu. Pour nous c’est 30 kg de plastique par sac
Le sable est collecté tamisé emballé et pesé aussi selon le rapport sable/ plastique voulu. Pour notre cas c’est 70 kg de sable par sac.
2ème Phase, Chauffage du mélange : Le feu est allumé et le demi fût est préalablement chauffé Les 30 kg de plastiques sont ajoutés progressivement en petites quantités dans un ½ fût de récupération déjà chauffée, tout en subissant un malaxage.
Une fois que tous les plastiques ont complément fondu, les 70 kg de sables sont ajoutés progressivement tout en subissant un malaxage vigoureux jusqu’à l’obtention d’un mélange homogène
3ème Phase, Moulage : La pâte obtenue est répartie à la truelle et tassée dans un moule à plusieurs compartiments, positionné sur une plaque métallique, puis compacté.
4ème Phase, Démoulage : Le démoulage est immédiat et s’effectue, sans problème, en retirant avec précaution le moule.
5ème Phase, Refroidissement : Les pavés et la plaque métallique sur laquelle ils reposent, sont placés dans un bac d’eau froide pour refroidir.
6ème Phase, Finition : Les pavés refroidis sont vérifiés. Ceux qui ne sont pas conformes sont rejetés.
3.5.2.4. Quantité des déchets plastiques à recycler
Sachant que 21% de déchets ménagers produits sont de déchets plastiques, et alors que chaque jour 34163 kg de déchets sont produits chaque jour, nous aurons :
34163 x 0,21= 7174,23 kg de déchets plastiques par jour
3.5.2.5. Quantité des paves à produire
Avec 2,5 kg de plastics nous pouvons produire un pavé avec ce procédé.
Avec 7174,23 kg des déchets nous pouvons produire : 7174,23 ÷ 2,5 = 2 869 pavés par jour
Le pavé moyen ayant une longueur de 24,5 cm, une largeur de 12,5 cm et une épaisseur de
5cm ; nous aurons une quantité au m2 d’environs 33 pavés.
Avec 2869 pavés nous pouvons couvrir chaque jour une superficie de : 2869 ÷ 33 = 86,93 m2
3.5.2.6. Besoin en main d’œuvre
Par expérience, une équipe de 10 personnes effectuant 6 cuissons par jour arrive à produire 288 pavés (CERVALD,2009). Donc pour 2869 pavés nous aurons besoins de 10 équipes de 10 personnes chacune, soit au total 100 personnes.
Photo 9 Equipements de travail (source : l’auteur) Photo 10 Demi fût ( source :l’auteur)
3.5.3. Dimensionnement d’un casier d’enfouissement à Mpasa
Le centre d’enfouissement technique de Mpasa ou décharge finale de Mpasa se situe dans la commune de la NSELE dans le quartier MUBANSE, à l’Est de Kinshasa, à 35 km du centreville. Elle est la seule décharge que compte la ville de Kinshasa. Il a été construit en 2010, sous financement du fond européen de développement. Le CET occupe une superficie de 130 hectares.
Photo 11 Vue sur la décharge de Mpasa (Source: image Google earth, 2019)
Environ 14,45 % de déchets ménagers solides produits chaque jour dans le quartier
Manenga ne peuvent suivre l’une de deux filières de valorisation évoquée ci haut. Cette fraction non valorisable dans notre système de gestion sera enfouie dans un casier au centre d’enfouissement à Mpasa.
Ce système de gestion doit durer 15 ans c’est à dire de 2019 à 2034.
3.5.3.1. Le volume d’enfouissement
3.5.3.1.1. Estimation de la population jusqu’à l’horizon 2034
En 2019 nous avons 34 668 habitants.
Nous allons calculer la population du quartier Manenga pour chaque année du projet jusqu’en
2034 en adoptant toujours une croissance géométrique et un taux d’accroissement de 3%. Pour cela nous utiliserons toujours la formule de la méthode d’intérêt composée qui est :
Pn = P0 (1+r)n Avec :
- Pn : Population de l’année future
- P0: Population de l’année initiale (2019) - r : Taux de croissance 0,03 (INS, 2010)
- n : Nombre d’année de la période concernée
P2019 = 34 668
P2020 = 34668 (1+0.03)1 = 35 708
P2020 = 34668 (1+0.03)2 = 36 779
P2020 = 34668 (1+0.03)3 = 37 883
P2020 = 34668 (1+0.03)4 = 39 019
P2020 = 34668 (1+0.03)5 = 40 190
P2020 = 34668 (1+0.03)6 = 41 395
P2020 = 34668 (1+0.03)7 = 42 637
P2020 = 34668 (1+0.03)8 = 43 916
P2020 = 34668 (1+0.03)9 = 45 234
P2020 = 34668 (1+0.03)10 = 45 591
P2020 = 34668 (1+0.03)11 = 47 989
P2020 = 34668 (1+0.03)12 = 49 428
P2020 = 34668 (1+0.03)13 = 50 911
P2020 = 34668 (1+0.03)14 = 52 438
P2020 = 34668 (1+0.03)15 = 54 012
3.5.3.1.2. Estimation des déchets générés jusqu’à l’horizon 2034
La quantité moyenne par personne est de 0,55 kg/hab/jr
La quantité des déchets générés par année = la population de chaque année x 0,55 x 365
Q2019 = 34 668 x 0,55 x 365 = 6 959 601 kg/an
Q2020 = 35 708 x 0,55 x 365 = 7 168 381 kg/an
Q2021 = 36 779 x 0,55 x 365 = 7 383 384,25 kg/an
Q2022 = 37 883 x 0,55 x 365 = 7 605 012,25 kg/an
Q2023 = 39 019 x 0,55 x 365 = 7 833 064,25 kg/an
Q2024 = 40 190 x 0,55 x 365 = 8 068 142,5 kg/an
Q2025 = 41 395 x 0,55 x 365 = 8 310 046,25 kg/an
Q2026 = 42 637 x 0,55 x 365 = 8 559 377,75 kg/an
Q2027 = 43 916 x 0,55 x 365 = 8 816 137 kg/an
Q2028 = 45 234 x 0,55 x 365 = 9 080 725,5 kg/an
Q2029 = 45 591 x 0,55 x 365 = 9 152 393,25 kg/an
Q2030 = 47 989 x 0,55 x 365 = 9 633 791,75 kg/an
Q2031 = 49 428 x 0,55 x 365 = 9 922 671 kg/an
Q2032 = 50 911 x 0,55 x 365 = 10 220 383,25 kg/an
Q2033 = 52 438 x 0,55 x 365 = 10 526 928,5 kg/an
Q2034 = 54 012 x 0,55 x 365 = 10 842 909 kg/an
La quantité des déchets cumulée durant les 15 années de notre projet est ∑ 𝑄
Q15ans = 140 082 948,5 kg
La production des déchets ménagers solides évoluant aussi avec la croissance économique d’un milieu nous avons adopté un coefficient de majoration de 15%, recommandé pour les villes des pays d’Afrique subsaharienne (Memento de l’assainissement, 2012).
Q15ans = 140 082 948,5 + (140 082 948,5 x 0,15) = 161 095 390,775≈ 161 095 391 kg
La fraction à enfouir représente 14,45 % de déchets, le reste étant valorisé
La quantité à enfouir sera donc de : 161 095 391 x
0,1455 = 23 439 379,39 23 439 380 kg ;
La masse volumique à la décharge après compactage étant de 500 kg/m3 ; Le volume à enfouir sera de 23 439 380 ÷ 500 = 46 878,76 m3 ;
Le volume du casier sera la somme du volume des déchets à enfouir et le volume de la couverture de terre.
La couverture de terre (Ct) est une couche de terre utilisée pour couvrir les déchets compactés. Cette couverture représente 20% du volume de déchets compactés.
Ct = V à enfouir x 0,2 = 46 878,76 x 0,20 = 9 375,752 m3 de terre
Volume du casier = Volume à enfouir + Ct = 46 878,76 + 9 375, 752 = 56 254,512 m3
3.5.3.2. La forme du casier
Notre casier sera de forme rectangulaire avec une longueur de 130 m et une profondeur de7m.
3.5.3.2.1. Aménagement de la pente des talus
Les talus devront être stables par eux-mêmes. Une pente de 1V/3H (équivalant à 33,3% ou 15º) est généralement considérée comme plus stable pour les casiers devant contenir les déchets ménagers solide (Galvez R., 2012).
Donc : 1m de haut 3m de profondeur
7m de haut (3 ÷ 1) x 7m
7m de haut 21 m de profondeur
D’après le théorème de Pythagore, pour un triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse équivaut à la somme des carrés des longueurs de deux autres cotés. C2 = a2 + b2 avec a2 = 72 et b2 = 212
C2 = 72 + 212
C = 22,13 m
Nous savons que le volume à enfouir est de 56 254,512 m3 ;
Nous avons fixé une longueur à la surface du casier de 130 m ;
Nous avons fixé une profondeur (hauteur) de 7 m ;
Connaissant la pente du talus, la longueur à la base du casier sera de = 130 - (2x21) = 88 m ; Nous allons maintenant déterminer la largeur haute du casier, autrement dit la distance qui sépare les deux longueurs du casier.
3.5.3.2.2. Le volume du casier
En utilisant la méthode du volume des zones extérieures (JAMARILLO,2005) qui considère que le volume compris entre deux sections consécutives peut être calculé en multipliant la moyenne des aires des sections de la distance qui les sépare. Le volume entre les sections A1 et A2 est trouvé par :
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒
= (𝐴1+𝐴2)×𝑑
Avec : 2
- A1 et A2 = Aires de sections transversales (talus) (m2)
- d = Distance entre les sections A1 et A2
Cette formule sera plus précise dans la mesure où A1 et A2 ont tendance à être égaux. La précision de cette méthode est généralement plus que suffisante car on suppose que le terrain sera nivelé de façon uniforme entre les deux parties.
Nous allons d’abord calculer la superficie de A1 du talus 1 sachant que A1 = A2
Les talus étant de forme trapézoïdale, la superficie sera donnée par :
(𝐵+𝑏)𝑥𝐻
A1=
2 Avec :
B = longueur superficielle du casier = 130m b = longueur intérieure du casier = 88 m
H = hauteur du casier = 7m
A1= =
763 m2
A1 = A2 = 763 m2
3.5.3.2.3. La largeur du casier
La distance entre les deux sections égaux A1 et A2, équivalant à notre largeur, sera trouvé par la formule :
𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒
×
𝑑
=
𝑑=
d = 73,73 m
La largeur superficielle du casier sera de 73,73 m
Figure 19. Vue en plan du casier
Donc pour contenir un volume de 56 254,512 m3 des déchets à enfouir durant toute la durée de notre projet (15 ans), le casier aura pour dimensions :
Longueur haute = 130 m. Pente du talus = 1/3
Longueur à la base = 88 m Hauteur des talus = 7 m
Largeur à la base = 31,73 m Superficie haute = 9 584,9 m2
Largeur haute = 73,73 m Superficie basse = 2 792,24 m2
Figure 20. Vue en perspective du casier
Le casier sera entièrement imperméabilisé par un géo membrane en PEHD de 2 mm sur le fond du casier et des talus pour éviter l’infiltration des lixiviats dans le sous-sol.
Remarque importante
Si nous n’avions pas trié les déchets pour valorisation des matières biodégradables et des plastiques, nous aurions eu 161322329 kg de déchets à enfouir.
Avec une densité à la décharge de 500kg/ m3, cette masse des déchets équivaudrait à un volume de 322644,658 m3.
L’enfouissement d’une telle quantité nécessiterait environ 5,7 casiers de 56 254,512 m3 de volume chacun et une superficie d’environ 54 973 m2.
Avec ce mode de gestion nous avons fait donc une économie de 45 420 m2 de terre.
3.5.3.3. Collecte et stockage des lixiviats
Le fond du casier présentera une forme en « W » avec une pente de 3% permettant d’organiser une collecte gravitaire des lixiviats. Seront posés en suite des drains longitudinaux (tuyaux perforé) en polyéthylène haute densité PEHD Ø 200 mm à larges ouvertures avec un filtre en géotextile anti contaminant et une couche de sable épaisse d’environ 35 cm permettant l’égouttage des lixiviats recueillis dans les drains. Ces drains conduiront par gravité les lixiviats jusqu’aux bassins de lagunages pour leur traitement. La figure 14 présente une vue générale du fond du casier.
Figure 21. Vue du fond du casier (Source : ALI,2015)
3.5.3.4. Enfouissement des déchets non valorisables à Mpasa
Les déchets seront déversés près du casier. Un bulldozer poussera alors les déchets dans le casier et les éparpillera à travers la surface du casier de manière à ne pas former des monticules. Par la suite un compacteur à déchet de 35 tonnes viendra compacter les déchets pour diminuer leur volume. A la fin de chaque journée les déchets seront recouverts par les déblais de 10 cm d’épaisseur provenant de l’excavation de ce casier. Le sol de recouvrement, à l’intérieur du casier d’enfouissement permet d’isoler les déchets de l’environnement extérieur, notamment des eaux de ruissellement périphérique et de contenir le lixiviat généré par la percolation de l’eau à l’intérieur de la masse de déchets.
Une fois le casier rempli en 2034, il sera recouvert par les mêmes déblais d’une épaisseur de 60 cm, provenant de son excavation et la surface sera végétalisée pour permettre l’intégration du site dans le milieu naturel.
Le sol de recouvrement journalier et final est utilisé afin d’éviter de :
Minimiser la présence et la
prolifération des oiseaux, des moustiques et autres rongeurs vecteurs des
maladies infectieuses ;
Limiter
l’éparpillement des déchets par le vent et l’émission des mauvaises odeurs ; Donner au casier une apparence
esthétique acceptable ; Permettre
la pousser de la végétation.
3.5.4. Les bassins de lagunages
Le lagunage naturel est une technique d’assainissement des eaux usées par des bassins successifs. Ces bassins de lagunages ont pour rôle, l’épuration naturelle (la dépollution) des lixiviats provenant du casier en cour d’exploitation à l’aide des rayons solaires et des plantes aquatiques comme les jacinthes qui mangent les micro-organismes.
Les lixiviats ont pour origine les eaux pluviales et l’humidité intrinsèque des déchets. Les eaux de pluies s’infiltrent dans les déchets par gravité et se chargent en matières organiques et minérales. Par rapport à d’autres eaux résiduaires, leur charge polluante est élevée.
Le but étant d’éviter une pollution du sol, du sous-sol et de la nappe phréatique.
La quantité de lixiviats produits est en fonction de nombreux paramètres tel que :
- La part de la pluie susceptible de s’infiltrer dans les déchets. - La surface exploitée.
- La présence de couverture de protection.
- L’évapotranspiration.
- Le degré de compactage des déchets.
Afin de dimensionner au mieux les ouvrages de gestion des lixiviats et leur système de traitement, il a été négligé les phénomènes naturels qui interfèrent sur les valeurs de précipitations, dont notamment l’évapotranspiration.
3.5.4.1. Estimation du volume de lixiviats prévu
Étant donné la difficulté pour obtenir toutes les données climatologiques du site nous appliquerons la méthode suisse qui nous permet d’avoir une estimation fiable du volume de lixiviat avec la formule (M. QUEIROZ,1991) :
𝟏
𝑸 = 𝒙 𝑷 𝒙 𝑨
𝒙 𝑲
𝒕
Avec:
Q = Débit de lixiviat généré (l/s)
P = Précipitation annuel (mm/an) A = Superficie du casier (m2) t = Nombre de seconde dans une année (31,536,000 s/ an) K = Coefficient qui dépend du degré de compactage du déchet:
Pour un compactage de 0.5 à 0.7 t / m3 la production de lixiviat constitue 25% de la pluviométrie annuel de la décharge (K= 0,25)
1m = 103 mm
P = 1 390,9 mm / an (Metelsat,2018)
A = 9 584,9 m2 t = 31536 000 s /an
Avec une masse volumique de 500kg/m3 notre K= 0,25
𝑄
= 𝑥 1390,9 x 9 584,9 x 0,25
Q = 0,1056 l / s
Q = 3 332,909 m3 / an
Q = 9,132 m3 / Jr
En principe le volume obtenu est multiplié fois le temps de séjour des lixiviats dans les bassins
(50 jours) avant d’être rejeté sans danger dans la nature. VT = 9,132 x 50 = 456,6 m3.
3.5.4.2. Dimensionnement du bassin de lagunage
Chaque bassin sera de forme trapézoïdale et nous estimons une hauteur de 1 m.
Le lagunage comporte 3 bassins successifs de même dimension.
Les pentes doivent être stables pendant toute la durée de l’exploitation (15 ans), et sont en général de 1V/1H. En prenant compte de la hauteur proposée (1 m) :
On aura donc une pente de :
En partant du même principe utilisé pour dimensionner le casier nous avons :
Le Volume de chaque bassin est de : 456,6 m3
Avec une hauteur de 1 m et une longueur haut de 30 m
La longueur à la base sera de 30m – 2m = 28 m
La superficie du talus 1 sera de = (30+28) x 1 ÷ 2 = 29 m2
La largeur haute sera de : volume ÷ surface = 456,6 ÷ 29 = 15,74m
La largeur à la base est de : 15,74 – 2 = 13,74 m
Figure 22 Vue en plan du bassin de lagunage
Photo 12 Vue d’un bassin de lagunage (Source: CET El Amria, Alger,2017)
Le niveau des bassins de lagunage sera inférieur à celui du bas de casier pour permettre l’écoulement gravitaire de lixiviats du casier vers ces bassins. Les bassins de lagunages seront imperméabilisés par la géo membrane en PEHD de 2 mm sur fond de bassin et des talus pour éviter l’infiltration des lixiviats dans le sous-sol.
Conclusion partielle du chapitre 3
Dans ce chapitre, nous avons proposé un mode de gestion des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga devant assurer d’une part la valorisation des déchets biodégradables en compost et des déchets plastiques en pavés de sol, et d’autre part l’enfouissement des déchets non valorisés dans un casier à Mpasa.
Nous avons évalué le besoin en équipement pour la collecte et l’évacuation des déchets ménagers solides ; après, nous avons dimensionné les fosses à compost requises ainsi que l’espace total nécessaire au compostage. Nous avons expliqué ensuite les étapes du recyclage des déchets plastiques en pavé suivant les procédés CERVALD de 2009 tout en évaluant le besoin en équipements nécessaires pour sa matérialisation.
Enfin nous avons dimensionné le casier d’enfouissement requis, ainsi que les 3 bassins de lagunage nécessaires à l’épuration des lixiviats générés dans le casier d’enfouissement.
Nous avons remarqué que ce mode de gestion permet une création massive d’emploi en développant une économie circulaire utilisant une haute intensité à main d’œuvre (HIMO). Elle permet surtout une économie de l’espace assurant ainsi une bonne gestion des ressources disponibles.
Avec ce mode de gestion le déchet devient une matière première ou secondaire à exploiter.
CHAPITRE IV. ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET EVALUATION FINANCIERE DU PORJET
Ce chapitre évalue les effets des changements environnementaux sur les systèmes physiques, biologiques et humains du fait de l’implantation du centre de valorisation et d’enfouissement, des bacs de collectes et du système d’évacuation des déchets puis propose les mesures d’atténuation.
4.1. Les impacts positifs du projet
- L’amélioration du cadre de vie et de la situation sanitaire des populations du fait de la réduction de la prolifération de dépotoirs sauvages et des vecteurs de maladies tels que les mouches, les rongeurs, les cafards ;
- La protection de la nappe phréatique : les percolas disséminés à travers le quartier sont diminués du fait de l’amélioration de la gestion des déchets dans le quartier ;
- L’amélioration de l’esthétique du quartier et la valorisation des terres ;
- L’amélioration du bienêtre de la population du quartier par l’élimination de la diffusion des mauvaises odeurs dues aux déchets ;
- La réalisation de ces ouvrages nécessitera une forte mobilisation de la main d’œuvre locale ce qui va créer l’emploi surtout chez les jeunes ;
- Le projet va aussi favoriser le développement des activités récréatives pour la population.
4.2. Les impacts négatifs
Les impacts négatifs vont toucher principalement la zone de valorisation et d’enfouissement de ces déchets
Parmi les risques réels ou potentiels, on peut citer :
- Risque de propagation des déchets plastiques engendrant la pollution visuelle ;
- Risques sanitaires pour les riverains du fait des odeurs, des fumées et poussières toxiques,
- Risque de prolifération des rongeurs, des mouches ; les dermatoses, les maladies pulmonaires et le tétanos sont à craindre au centre de valorisation et d’enfouissement.
- Risque peu probable de la contamination de la nappe phréatique par les lixiviats, suite à une déchirure de la membrane d’étanchéité
- Risque de nuisances sonores lors de la collecte et l’évacuation des déchets vers la décharge par les tricycles et les camions ;
- Perturbation des habitudes de la population lors de la collecte des déchets ;
- Les risques d’accroissement des vecteurs de maladies (mouche, rongeurs) et d’accès des animaux dans le site de la décharge si celui-ci n’est pas suffisamment clôturé et bien assaini ;
- Risque par la population d’accident routier occasionné par les véhicules de collecte des déchets.
4.3. Mesures d’atténuation
Cette section présente les mesures d'atténuation et d'optimisation prévues pour diminuer l'importance des impacts négatifs identifiés à la section précédente.
Par rapport à ces impacts, les mesures d’atténuation suivantes peuvent être prises :
- Information et sensibilisation de la population par l’installation des panneaux de signalisation du chantier.
- Incorporation des clauses techniques environnementales dans le cahier de Charges des entreprises à la remise en état ou l’aménagement des sites de chantiers après les travaux
;
- Plantation des arbres le long des voies ;
Les principaux impacts d'importance forte suivants lors de la collecte, l’évacuation et le traitement des déchets, pourront voir leur importance diminuée suite à l'application des mesures d'atténuation présentée dans le tableau suivant.
Tableau 10: Principaux Impacts et leurs mesures d'atténuations
IMPACT DE FORTE IMPORTANCE |
MESURE D’ATTENUATION APPLICABLE |
|
Risque de création de gîtes (trous d'eau stagnante) favorables à la reproduction des insectes piqueurs (vecteurs de paludisme et autres) si exécution des travaux en saison humide |
La programmation des travaux (ex. :en période sèche pour éviter l'augmentation des vecteurs de paludisme, etc.) |
|
Risque peu probable de contamination des eaux de surface et souterraines suite à une défaillance des systèmes de captage et de traitement de lixiviats et à cause de la présence du casier d’enfouissement |
• La tenue de campagnes de monitoring des eaux souterraines avec des firmes, de consultants ou des laboratoires indépendants • L’élaboration d’un programme de vérification de l’étanchéité des géo membranes et des systèmes de captage et de traitement des lixiviats • Le développement et l’application d’un plan d’action si une défaillance est observée
|
|
Détérioration de l'aspect visuel par la création de talus |
• L'aménagement des équipements de manière à limiter l'accessibilité visuelle au site (chemins d'accès en chicane, etc.) • Le recouvrement périodique des déchets réduisant la dispersion éolienne des déchets • La plantation d'arbres et d'arbustes |
|
Risque peu probable de contamination des eaux de surface et souterraines par la fuite ou de déversement de contaminants nécessaires à l'exploitation (diesel, etc.) |
• Le bon entretien des véhicules et de la machinerie dans un lieu désigné à cet effet • L’utilisation de matières absorbantes et de récipients étanches pour les résidus pétroliers et les déchets • La surveillance de la manipulation de carburant, d'huile, d'autres produits pétroliers ou de contaminants |
|
Perturbation des habitudes de la population lors des travaux d’excavation et de terrassement |
• La bonne gestion de la circulation • L'entretien des chemins et des aires de travaux • Le balisage des sites des travaux • L'information et la sensibilisation de la population • L'offre d'une solution alternative pendant la construction du CET pour ceux qui utilisent les décharges sauvages du site |
|
Perturbation des habitudes de la population lors de la collecte des déchets |
|
L'élaboration d'un programme d'informationéducation-sensibilisation pour la population |
|
|
L'implication des populations locales dans la gestion de certains aspects du CET pour favoriser l'appropriation du projet par les bénéficiaires. |
Risque pour la population d'accident routier occasionné par les véhicules de collecte des déchets |
|
La bonne planification des itinéraires de collecte (heures d'activités, chemins, zone désignées, vitesse de roulement, etc.) |
|
|
La signalisation adéquate le long des trajets |
|
|
L'entretien de la route et des pistes |
|
|
L'utilisation de véhicules et de machinerie équipés d'avertisseur de recul |
|
|
La formation du personnel |
|
|
. La sensibilisation des populations résidant à proximité du CET ou des voies de circulation empruntées par les camionneurs |
|
|
L'encouragement de la population à dénoncer les pratiques dangereuses observées au niveau des chauffeurs |
4.4. EVALUATION FINANCIERE DU PROJET
Tableau 11 Devis quantitatif et estimatif pour les équipements de la pré collecte
N° |
DESIGNATION |
QUANTITE |
PRIX UNITAIRE ($) |
PRIX TOTAL ($) |
1 |
Poubelle de 26 litre |
20 056 |
5 |
101 280 |
2 |
Tricycle |
10 |
3000 |
30 000 |
3 |
Paires de bottes |
20 |
30 |
600 |
4 |
Paires de gants |
20 |
5 |
100 |
5 |
Combinaisons |
20 |
10 |
200 |
6 |
Casques |
20 |
10 |
200 |
7 |
Cache nez |
20 |
5 |
100 |
8 |
Pelle |
20 |
10 |
200 |
9 |
Râteaux |
20 |
5 |
100 |
10 |
Maintenance tricycles |
10% du prix d’achat |
3 00 |
|
TOTAL |
|
135 780 |
Tableau 12 Devis quantitatif et estimatif pour les équipements de la collecte
N° |
DESIGNATION |
QUANTITE |
PRIX UNITAIRE($) |
PRIX TOTAL ($) |
1 |
Bacs à ordure de 8 m3 |
24 |
1 000 |
24 000 |
2 |
Camion benne |
6 |
50 000 |
300 000 |
3 |
Paires de bottes |
24 |
30 |
720 |
4 |
Paires de gants |
24 |
5 |
120 |
5 |
Combinaisons |
24 |
10 |
240 |
6 |
Casques |
24 |
10 |
240 |
7 |
Cache nez |
24 |
5 |
120 |
8 |
Pelle |
12 |
10 |
120 |
9 |
Râteaux |
12 |
5 |
60 |
10 |
Maintenance camions |
20% du prix d’achat |
60 000 |
|
TOTAL |
|
385 620 |
Tableau 13 Devis quantitatif et estimatif pour la réalisation des 72 fosses à compost
DESCRIPTION DES TRAVAUX |
UNITE |
QUANTITE |
P.U en $ |
P.T en $ |
Travaux Préparatoires |
|
|
|
|
Installation général du chantier |
Fft |
1 |
3 000 |
3 000 |
Conduite et surveillance du chantier |
Fft |
1 |
1 000 |
1 000 |
Amenée et replis des matériels et engins |
Fft |
1 |
1 000 |
1 000 |
Sous total |
|
|
|
5 000 |
Aménagement du site |
|
|
|
|
Débroussaillage du site |
Fft |
1 |
1000 |
1 000 |
Clôture fait de 69 arbustes espacé de 5 m |
Fft |
1 |
1000 |
1 000 |
Sous total |
|
|
|
2 000 |
Réalisation des fosses |
|
|
|
|
Fouille en tranchée |
m3 |
1 620 |
4 |
6 480 |
Elévation des murs en maçonnerie de 15 x 20 |
m² |
1656 |
3 |
4 968 |
Sous total |
|
|
|
11 448 |
Hangars de stockage |
Fft |
1 |
5 000 |
5 000 |
Equipement de compostage |
Fft |
1 |
1 000 |
1 000 |
Main d’œuvre |
10% |
2 445 |
||
TOTAL |
|
26 893 |
Tableau 14 Devis quantitatif et estimatif pour les équipements du recyclage de déchets plastiques en pavé
N° |
DESIGNATION |
QUANTITE |
PRIX UNITAIRE ($) |
PRIX TOTAL ($) |
1 |
Equipements de protection individuel |
Fft |
|
6 000 |
2 |
Pelle avec tige en métal |
20 |
20 |
400 |
4 |
Demi fût de 0,25 m3 |
10 |
50 |
500 |
5 |
Moules |
80 |
10 |
800 |
6 |
Table en métal |
20 |
50 |
1 000 |
7 |
Truelles |
80 |
5 |
400 |
8 |
Compacteurs |
80 |
7 |
560 |
9 |
Pinceaux |
80 |
3 |
240 |
10 |
Aménagement espace de travail |
Fft |
|
10 000 |
TOTAL |
|
|
19 900 |
Tableau 15 Devis quantitatif et estimatif pour la réalisation du casier d’enfouissement et des bassins de lagunage
DESIGNATION DES TRAVAUX |
UNITE |
QUANTITE |
PRIX UNITAIRE en USD |
PRIX TOTAL en USD |
Travaux préparatoires |
|
|
|
|
Installation générale du chantier |
Ft |
1 |
8 500 |
8 500 |
Conduite et surveillance du chantier |
Ft |
1 |
4 000 |
4 000 |
Amenée et repli des matériels et engins |
Ft |
1 |
4 250 |
4 250 |
Sous total |
16 750 |
|||
Aménagement du site |
|
|||
Débroussaillage et dessouchage emprise du chantier |
Ft |
1 |
2 000 |
2 000 |
Nivellement du site au bulldozer |
m2 |
11 002 |
1 |
11 002 |
Clôture |
ml |
1000 |
8 |
8 000 |
Sous total |
21 002 |
|||
Réalisation du Casier |
|
|||
Déblais au bulldozer |
m3 |
56 255 |
4 |
225 020 |
Fossé pour les canalisations de collecte du lixiviat |
m |
280 |
3 |
840 |
Terrassement pour réalisation des rampes d’accès au casier ( largeur 4m) |
ml |
21 |
17 |
357 |
Sous total |
226 217 |
|||
Couche d'étanchéité |
|
|||
F. P couche d'argile compactée à 90% avec une épaisseur de 30 cm |
m3 |
3 301 |
4 |
13 204 |
F.P Géomembrane 2mm PEHD |
m2 |
11 002 |
13 |
143 026 |
Pose des canalisations de captage de lixiviats |
m |
280 |
3 |
840 |
Sous total |
157 070 |
|||
Traitement du lixiviat |
|
|||
Bassin de Lagunage pour lixiviat ( 3 bassins) |
m2 |
|||
Sous total |
17 004 |
|||
Couverture finale et réaménagement |
|
|||
Fourniture et pose d'une couche d’argile de 0,5m. |
m3 |
4 793 |
4 |
19 172 |
Sous total |
19 172 |
|||
TOTAL GENERAL |
457 215 |
71
4.5. Évaluation du coût journalier du carburant
Pour les camions d’évacuation
des déchets vers Mpasa
Nombre: 2
Distance entre le quartier et la décharge: 54 km
Nombre de rotation par jour : 2 (1 rotation comprend un aller chargé et un retour vide)
Distance totale à parcourir par jour : 54km x 2x 2 = 216 km
Distance totale pour tous les camions : 216 km x 2 = 432 km par jour
Consommation carburant d’un camion : 34L / 100 km
Quantité de carburant requis par jour : (432 x 34) ÷ 100 = 146,88 L
Prix d’un litre de gasoil à la pompe : 1,5 $
Coût total carburant par jour : 146,88 x 1,5 = 220,32 $
Pour les camions d’évacuation
des déchets vers Lutendele
Nombre: 4
Distance entre le quartier et le site: 11 km
Nombre de rotation par jour : 6 (1 rotation comprend un aller chargé et un retour vide)
Distance totale à parcourir par jour : 11km x 6 x 2 = 132 km
Distance totale pour tous les camions : 132 km x 2 = 264 km par jour
Consommation carburant d’un camion : 34L / 100 km
Quantité de carburant requis par jour : (216 x 34) ÷ 100 = 89,76 L
Prix d’un litre de gasoil à la pompe : 1,5 $
Coût total carburant par jour : 89,76 x 1,5 = 134,64 $
Pour les tricycles
Nombres : 10
Distance moyenne de parcours pour aller au bac le plus éloigné : 2,5 km
Nombre de rotation par jour : 8 (1 rotation comprend un aller chargé et un retour vide)
Distance totale à parcourir par jour : 2,5 x 8 x 2 = 40 km
Distance totale pour tous les tricycles : 40 x 10 = 400 km
Consommation carburant d’un tricycle : 7L / 100km
Quantité de carburant requis par jour : (400 x 7) ÷ 100 = 28 L
Prix d’un litre d’essence à la pompe : 1,5 $
Coût total carburant par jour : 22 x 1,5 = 42 $
Coût total du carburant pour camions et tricycles par jour : 220,32+134,64+ 42=396,96 $
4.6. STRATEGIE DE FINANCEMENT DE LA GESTION DES DECHETS
Le coût total de la collecte et de l’évacuation des déchets ménagers solides ainsi que la réalisation d’un casier d’enfouissement et les 3 bassins de lagunages à Mpasa et un la mise sur pied d’un centre de valorisation à lutendele revient à 1 025 408 $.
Le coût journalier du carburant pour la collecte et l’évacuation des déchets vers le centre de valorisation de lutendele ainsi que vers le CET de Mpasa est de 397 $ par jour. Pour les 15 ans que durera notre projet cette somme revient à 2 173 575 $
Le cout total de ce système de gestion sans les frais liés à la main d’œuvre, pour les 15 ans que durera notre projet est alors de 3 198 983 $ ; soit environ 17 772 $ par mois
4.6.1. Financement de la gestion des déchets par les bénéfices de la vente du compost
Notre centre de compostage a la capacité de production maximale de 31,5 tonnes (47,25 m3) de composte par jour.
v Analyse du marché
Les estimations du ministère du Développement rural (2009) indiquent qu'un hectare de culture maraîchère a besoin de 40 tonnes de compost par an.
Les besoins en compost, en 2006, étaient évalués à 2500 m3 par jour pour tous les grands espaces maraîchers de la ville de Kinshasa qui comptaient environ 600 ha à cette date (Ilunga, 2008).
Selon Lelo Nzunzi (2008) la compostière expérimentale de Lemba vendait un sac de 50 kg de compost à 2$.
En vendant notre compost à moitié prix, soit 1$ pour 50 kg nous remarquons que :
Dans 31,5 tonnes de production journaliére il y a 630 sacs de 50kg Ainsi le bénéfice potentiel à engranger par jour est de : 630 x 1 $ = 630 $ Cette somme équivaut à environ 18 900 $ par mois.
Nous constatons que potentiellement parlant seul la valorisation des déchets ménagers biodégradables en compost tels que décrit dans le chapitre précèdent peuvent suffire à financer tout le système de gestion des déchets ménagers dans le quartier Manenga.
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
Notre étude a porté sur la gestion des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga. L’objectif poursuivi était d’analyser le mode de gestion actuelle des déchets ménagers solides en vue de proposer un système de collecte, d’évacuation, de valorisation et d’enfouissement adapté et économiquement viable pour une amélioration du cadre de vie de la population. Il ressort des résultats de la présente étude que les déchets solides ménagers du Quartier Manenga sont constitués à 64,55 % de fraction biodégradables et une quantité assez importante des déchets plastiques (21%). Cette proportion de matière biodégradable est un atout pour une valorisation par compostage. Les déchets plastiques aussi peuvent être recyclés en pavé de sol et améliorer l’état de la voirie déjà délabré du quartier Manenga. De plus les résultats montrent qu’environ 78% des déchets solides ménagers sont actuellement collectés et déversés sans traitement dans le ravin Manenga sans un souci de risques sanitaires pour l’environnement. Aussi, 16% de déchets produits sont déversés dans les décharges sauvages qui se créent spontanément tout près des habitations. Cette attitude traduit l’insalubrité du quartier en amont via les voies et places publiques suivi en aval des pollutions et risques sanitaires qu’elle génère en conséquence.
Actuellement l’inexistence d’une structure en charge de la collecte et de l’évacuation de déchets ménagers solides et l’inexistence d’une décharge contrôlée sont les enjeux environnementaux et sanitaires liés à la gestion des déchets solides ménagers du quartier Manenga. En 2019, au total 34 800 m3 soit 6 960 tonnes de déchets seront produits et déversés dans la nature sans ignorer les productions des années antérieures. Partant de ces constats et résultats nous sommes arrivés à la proposition d’un système de collecte sélectif et d’évacuation de déchets biodégradables et non biodégradables ; nous avons aussi fait une étude de la valorisation de la fraction biodégradable en compost et de la fraction plastique en pavé. Nous avons enfin dimensionné un casier d’enfouissement en ne prenant en compte que le volume de la fraction que nous n’avons pas pu valoriser et qui représente 14,45 % de déchets produits. Nous avons aussi dimensionné les bassins de lagunages pour le traitement de possible lixiviats avant leurs rejets dans la nature. Ce système de gestion est en adéquation avec la production des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga pour une durée de 15 ans. L’évaluation financière démontre que ce projet peut s’auto financer avec la vente du seul compost, ce qui rend ce système viable et particulièrement attractif.
Par ailleurs, cette étude s’est limitée au niveau de l’étude de faisabilité technique du projet, c’est dans cet esprit que nous formulons des recommandations suivantes :
Aux autorités municipales :
§ Qu’une étude détaillée puisse être conduite pour la validation du site de valorisation des déchets en projet et l’analyse en détail de ce système de collecte sélectif.
§ Que la population soit sensibilisée à l’éducation environnementale et intégrée dans toutes les étapes de la prise de décision pour la matérialisation de ce projet.
§ Qu’il soit trouvé des mécanismes efficaces de financement de cette filière de gestion des déchets ménagers solides en mettant en place une taxe d’évacuation des ordures ménagères en tenant compte du niveau de vie de la population.
§ D’appuyer le développement d’un système de recyclage et de compostage des déchets ménagers car elle peut suffire à couvrir les dépenses de toute la filière de gestion de déchets dans le quartier.
Aux chercheurs de :
§ Faire une étude de la dynamique urbaine et gestion des déchets ménagers dans la ville de Kinshasa.
§ Élargir les recherches sur les autres aspects de la gestion des déchets en général et des déchets ménagers solides en particulier dans la ville de Kinshasa.
Nous achevons ce travail tout en formulant l’espoir que les résultats obtenus puissent contribuer à la mise en place d’un système adéquat de collecte, d’évacuation, de valorisation et d’enfouissement des déchets ménagers solides de la ville de Kinshasa en général et du quartier Manenga en particulier. Nous restons ainsi ouvert à toute critique ou suggestion, susceptible d’apporter des améliorations à cette étude.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Ouvrages et Articles scientifiques
ADEME, Les installations de stockage de déchets ménagers et assimilés : techniques et recommandations. ADEME Editions, Paris,2003 106 p.
AFNOR, Amendements organiques et supports de culture : dénominations, spécifications et marquage ; Eds AFNOR,2005 ; 16pages.
AUGRIS M., Gestion des déchets, guide pour les établissements d’enseignements supérieure ou de recherche, Paris,2002.185p.
BALET Jean-Michel, Aide-mémoire, Gestion des déchets, 2e édition, Dunod, Paris,2008, 237pages.
Banque Mondiale, Urban development series - knowledge papers. What a waste. A global review of solid waste management, In: Hoornweg D, Bhada-Tata P, Washington, 2012. 283p. BENNAMA T., Les bases de traitement des déchets solides : polycopiés du cour, Université des sciences et de la technologie d’Oran, Algérie, 2016. 80pages.
CUCCHIELLA Federica, D’ADAMO Idiano and GASTALDI Massimo, Sustainable waste management: Waste to energy plant as an alternative to landfill », Energy Conversion and Management, 2017.131Pp
CREPA, Problématique de la gestion des déchets solides en Afrique, Ouagadougou,
Bourkinafaso, 2009. 97pages
DIARRA Joseph-Marie, Gestion des déchets solides, Dunod, Paris,2007. 182pages.
GABERT Julien, Memento de l’Assainissement, édition du Gret, Paris, France, 2018. GOOTAS Harold, Compostage et assainissement, Genève, Suisse, 2005.209pages.
HARRIS Frances, Intensification of agriculture in semi-arid areas: lessons from the Kano Close-Settled Zone, Nigeria. Gatekeeper Series 59. London, UK, International Institute for Environment and Development, London, 1996.197p.
JARAMILLO Jorge, Guidelines for the design, construction and operation of manual sanitary landfills, Center for sanitary engineering and environmental sciences, 2003. 300pages. LELO NZUNZI Francis, Kinshasa ville et environnement, Harmattan, Kinshasa, 2008. 115p. MAYSTRE L.Y., PICTET J. et SIMOS J. Méthodes multicritères Electre. Lausanne (Suisse), Presses universitaires romandes, 1994, 323 p.
Ministère de l’environnement, conservation de la nature et tourisme, Politique nationale d’assainissement, décembre 2013.
MODECOM, 1993. Méthode de caractérisation des ordures ménagères, Paris, 64p.
NGNIKAM E., 2000. Evaluation environnementale et économique du système de gestion des déchets solides municipaux : analyse du cas de Yaoundé au Cameroun, Lyon,2000,314p..
NGNIKAM Emmanuel et TANAWA Emicet, Les villes d’Afrique face à leurs déchets, Université de technologie de Belfort-Montbéliard,2006. 279pages.
ROUSE J. et REED B., Gestion des déchets solides en situation d’urgence, OMS, Genève, Suisse,2013. 112pages.
QUEIROZ Luiz Mario, Tratamento do lixo,Hemus, Sâo Paulo, 1991. 254pages.
THONART Phillipe et DIABATE I., Guide pratique sur la gestion des déchets ménagers et des sites d’enfouissement technique dans les pays du Sud, IEPF, Québec,2005.153p.
WETHE Joseph, Gestion des déchets solides, Polycopiés du cour, Institut Internationale de l’ingénierie de l’eau et de l’environnement, Ouagadougou, Bourkinafaso, 2018.65pages.
2. Notes de cours
SIKUMBILI B., Cours d’assainissement projet, Inédit, Institut national du bâtiment et des travaux publiques, 2018.
3. Webographie
http://www.sinoe.org/espaceInfos/rubrique/consultDoc.php?IDDOC=86&PHPSESSID=dd36 cc942daf00cd6f799e4de2b1fa78 www.sardiniasymposium.it/sardinia2009/ www.vincienvironnement.fr www.ordif.com www.ademe.fr www.StudentsoftheWorld.info
https://sustainabledevelopment.org
AnnexES
Annexe 1. TABLEAU : REPERTOIRE DES AVENUES ET RUES DU QUARTIER MANENGA
AVENUES
|
AVENUES
|
Annexe 2. TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA POPULATION DU QUARTIER MANENGA PAR TRANCHE D’AGE
Source (Bureau du quartier Manenga,2018).
GROUPE D’AGE (année) |
POPULATION CONGOLAISE |
POPULATION ETRANGERE |
|
TOTAL |
|
||||
Masculine |
Feminine |
Total |
Masculine |
Feminine |
Total |
Masculine |
Feminine |
Total |
|
0 – 4 |
1243 |
1281 |
2524 |
14 |
18 |
32 |
1257 |
1299 |
15979 |
5 – 9 |
1836 |
2211 |
4047 |
16 |
15 |
31 |
1852 |
2226 |
4078 |
10 – 14 |
1946 |
2186 |
4132 |
18 |
16 |
34 |
1964 |
2902 |
4166 |
15 – 17 |
2816 |
2322 |
5138 |
21 |
20 |
41 |
2837 |
2342 |
4179 |
SOUS TOTAL 1 |
7841 |
8000 |
15841 |
69 |
69 |
138 |
7910 |
8069 |
15979 |
18 – 23 |
1082 |
1088 |
2170 |
4 |
6 |
10 |
1086 |
1094 |
2180 |
24 – 27 |
1048 |
1056 |
2104 |
7 |
8 |
15 |
1055 |
1064 |
2119 |
28 – 32 |
1008 |
1010 |
2018 |
6 |
7 |
13 |
1014 |
1017 |
2031 |
33 – 37 |
949 |
975 |
1924 |
5 |
6 |
11 |
954 |
981 |
1935 |
38 – 42 |
898 |
992 |
1890 |
6 |
5 |
11 |
904 |
997 |
1901 |
43 – 47 |
848 |
811 |
1659 |
6 |
4 |
10 |
854 |
815 |
1669 |
48 – 52 |
738 |
730 |
1468 |
3 |
5 |
8 |
741 |
735 |
1416 |
53 – 57 |
647 |
656 |
1303 |
3 |
4 |
7 |
650 |
660 |
1310 |
58 – 62 |
604 |
490 |
1094 |
3 |
3 |
6 |
607 |
493 |
1010 |
63 – 67 |
458 |
480 |
938 |
1 |
2 |
3 |
459 |
482 |
941 |
68 – 72 |
286 |
284 |
570 |
1 |
1 |
2 |
287 |
285 |
572 |
73 – 77 |
102 |
242 |
444 |
- |
- |
- |
202 |
242 |
444 |
78 – 82 |
32 |
21 |
53 |
- |
- |
- |
32 |
21 |
53 |
83 – 92 |
10 |
8 |
18 |
- |
- |
- |
10 |
8 |
18 |
93 et plus |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
SOUS TOTAL 2 |
8740 |
8843 |
17583 |
45 |
51 |
96 |
8785 |
8894 |
17679 |
TOTAL GENERAL |
16581 |
16843 |
33424 |
114 |
120 |
234 |
16695 |
16963 |
33658 |