Nul ne peut contredire la complexité des données générées chaque année concernant les importations et exportations douanier des marchandises aux niveaux des frontières de chaque pays. Pour faire face à cette complexité, la mise en place d’un système d’information décisionnel est nécessaire pour permettre une bonne gestion.
A Kinshasa, la problématique des rejets d’effluents par les industries devient de plus en plus importante. En effet, ces établissements génèrent des volumes importants d'effluents liquides qui contiennent des substances spécifiques (résidus des produits, réactifs chimiques, désinfectants, détergents, chélateurs et les métaux lourds, etc.) et sont susceptibles de disséminer des germes pathogènes et des toxiques. Ces effluents sont généralement évacués dans les réseaux urbains, rivières réceptrices sans traitement préalable, au même titre que des eaux usées domestiques classiques. Ainsi,la pollution par les effluents des industries, la contamination par les agents pathogènes, l’acidification des eaux par lessulfates et les nitrates,… sont autant de problèmes qui compromettent la qualité des rivières de Kinshasa (René GIZANGA VALU et al, 2016),
L'eau constitue un bien commun précieux qu'il convient de ne pas gaspiller, et la France s'est engagée dans une politique de l'eau ambitieuse en droite ligne de la directive cadre européenne sur l’eau (DCE) du 23 octobre 2000 dont l'objectif est l'atteinte du bon état des eaux et des milieux aquatiques d’ici 2015.
La fabrication des produits industriels génère très souvent des rejets d’eau polluée par les ateliers de production. Ils sont appelés effluents industriels. Ces effluents doivent impérativement être traités car la pollution qu’elle contient peut être très concentrée, ou avoir un effet toxique sur les organismes vivants et ainsi nuire au pouvoir d’auto-épuration de l’eau. Ils peuvent aussi induire l’accumulation de certains éléments dans la chaîne alimentaire, c’est les cas des métaux, radioactivité, substances toxiques…(AGESN, 2009).
La pollution de l’industrie plastique pose des sérieux problèmes dans le milieu naturel, car les métaux lourds qu’elle contient ne sont pas biodégradables et peuvent facilement se transmettre à l’homme via la chaine alimentaire. Ce problème de la pollution des eaux est de nos jours un sujet d’actualité dans nos sociétés. La pollution entrave la vie d’une population entière notamment dans le cas de pollution induite par des effluents industriels qui ne subissent pas le traitement et qui dégradent complétement les écosystèmes récepteurs (GRAUSCLAUDE, 1999).
En République Démocratique du Congo, les industries rejettent des quantités d’effluents dans la nature ayant des charges polluantes biodégradables et non biodégradables, et leur traitement par les techniques conventionnelles s’avère dans certains cas inefficace, précisément dans la ville province de Kinshasa. Le programme de contrôle de la qualité et la régulation des effluents industriels sont presque inexistants en République Démocratique du Congo (Issemubunga., 2012).
L’utilisation des produits chimiques est aujourd’hui un facteur essentiel du développement de notre société et contribue à la prospérité économique que connaissent de nombreuses régions.
Depuis les années 1930, la production mondiale de substances chimiques a été multipliée par 400. Le plastique, les conservateurs, les détergents, les peintures, etc., nous rendent d’innombrables services. Cependant, certaines substances peuvent avoir des effets nocifs importants sur l’environnement et sur la santé humaine, même à faible dose. Les êtres humains sont exposés, continuellement ou de manière accidentelle, à des polluants chimiques naturels et/ou de synthèse qui peuvent interférer avec la santé de la population et celle des écosystèmes récepteurs (KUSONIKA et al, 2016).
De nombreuses industries (textiles, papeterie, plastique, agroalimentaires…) sont de gros consommateurs d’eau et utilisent des colorants organiques (solubles ou pigmentaires) pour colorer leurs produits. Ces colorants synthétiques sont à la fois toxiques et responsables de la coloration des eaux. En effet, il est connu que certains colorants se fixent plus au moins efficacement malgré l’emploi d’agent fixant. Il en résulte alors des eaux de rejets colorées qu’il est nécessaire de traiter avant leur rejet.
Dans le monde en général les réglementations en matière de rejet d’eaux usées sont également de plus en plus sévères et obligent les industries à traiter leurs effluents. En outre, la majorité des colorants synthétiques ne sont pas biodégradables et peuvent constituer des facteurs de risques pour notre santé et de nuisances pour notre environnement. En particulier, les problèmes de coloration ont un impact psychologique important sur la population. En effet, un effluent coloré est perçu par opinion publique comme polluant et dangereux, alors que cette couleur n’est généralement pas toxique, dans la limite de la norme autorisée. Il est donc primordial de limiter le plus possible la pollution en mettant en place une filière de traitement adapté intégrant une unité de décoloration.
Autant les caractéristiques et le traitement des effluents domestiques sont bien connus, autant les rejets industriels posent de gros problèmes de par leur diversité et leur composition. On peut dire ainsi que pour chaque catégorie d’effluents industriels un traitement particulier doit être appliqué.
On comprend que le manque de législation, ou la non application des réglementations en vigueur en matière de gestion des eaux usées industrielles expose les milieux aquatiques et terrestres à toute forme de pollution dont les conséquences, à court, moyen ou à long termes, finiront par atteindre l’homme.
CHAPITRE II. MILIEU, MATERIEL ET METHODES
Après les prélèvements des effluents aux industries NODAPLAST et PLASTICA à Limete industriel, notre travail s’est déroulé dans le laboratoire d’écotoxicologie, santé des écosystèmes, microbiologie et biotechnologie environnementales du département des Sciences de l’Environnement, Faculté des Sciences de l’Université de Kinshasa.
Pour bien réaliser notre travail au laboratoire, nous avons fait recours aux matériels ci-après : 3 Litres de chaque effluent de NODAPLAST et PLASTICA prélevés dans les sites d’évacuation des usines de production ; 56 gobelets plastiques de 500ml ; 20 litres d’Eau de robinet déchlorée, c'est-à-dire que nous avons recueilli l’eau de robinet et gardé à ciel ouvert pendant un jour ou 24 heures avant l’utilisation; Un basin plastique de 20 litres qui a permis de garder les Gambusia affinis acclimatés pendant 48 heures. 1 seau de 15 litres ; 2 passoirs ; 2 spatules ; 3 seringues de 20 ml ; Le matériel biologique (Gambusia affinis) a été utilisé comme bio-indicateur, prélevés dans la rivière YOLO.
Dans le cadre de cette étude, nous avons utilisé la méthode expérimentale appuyée par les tests écotoxicologiques qui sont des tests biologiques qui consistent à préparer les différentes concentrations des solutions à quatre essais dont la concentration de C1, C2, C3, C4, C5, C6 et la concentration témoin c'est-à-dire que chaque Gobelet contenait une concentration donnée.
D’abord 100 ml d’effluent brut dans un gobelet sans diluer avec d’eau déchlorée, soit la solution-mère 100(C1) ; Puis prélever 10 ml de la solution-mère et les diluer dans 90 ml d’eau déchlorée soit 10-1(C2) ; Puis prélever encore 10 ml de la nouvelle solution (10-1) et diluer dans 90 ml d’eau déchlorée soit 10-2(C3) ; Puis prélever 10 ml de la nouvelle solution (10-2) diluer dans 90 ml d’eau déchlorée soit 103 -3 (C4) ; Puis prélever 10 ml de la nouvelle solution (10 ) diluer dans 90 ml d’eau déchlorée soit 10-4(C5) ; ensuite prélever 10 ml de cette dernière et les diluer avec 90 ml d’eau déchlorée, on a ainsi 10-5(C6) et enfin, 100ml solution témoin. Chaque concentration était reprise 4 fois.
Il s’agit des techniques utilisées pour déterminer l’effet délétère des polluants dans l’environnement. Ces techniques recourent aux organismes vivants, aux tissus ou cellules comme indicateurs biologiques. En effet, quand une substance X exerce une toxicité sur l’indicateur biologique utilisé, la réponse de ce dernier constitue un indicateur objectif qui renseigne sur le niveau de nuisance de la substance. C’est la relation classique de la dose-réponse en Toxicologie.
Le choix du bio-indicateur répond à plusieurs critères importants dont l’espèce, l’âge de l’individu (jeune ou vieux), le sexe, l’état biologique (gravide ou non) et l’habitatde l’espèce. Le bon choix repose sur les individus jeunes, larves pour les animaux et lagermination des semences pour les plantes.
Un environnement toxique vainhiber ou ralentir certaines fonctions biologiques si l’exposition est longue à faibles doses (toxicité chronique), voire causer la mort si l’exposition est intense, de courte durée (toxicitéaiguë) (Musibono, 1998 ;2014).
Bio-indicateur : nous avons mis quatre fois trois Gambusia affinis dans chaque solution (concentration) soit 12 poissons par concentration ; ce qui nous a permis de les observer pendant 4 jours selon le test de toxicité aigüe. La technique consiste à observer la létalité chez Gambusia affinis dans les solutions. Ceux qui crevaient étaient rapidement enlevés ou retirés de la solution. Les résultats obtenus ont permis de tracer les courbes de survie médiane ou CL50.
Cette technique qui consiste à préparer des solutions à tester par la dilution décimale, en présence de témoin (ou eau de dilution, c’est-à-dire notre eau déchlorée) est standardisée par (ISO 14000, USEPA, 1995).
Au cours de cette étape, l’imagination doit avoir libre cours en provoquant des réactions en chaîne, car d’une idée peut en jaillir une autre. Il faut également envisager toutes les solutions possibles visant à atteindre les objectifs, sans juger de leur valeur objective.
Les résultats des BIOTEST réalisés au laboratoire d’écotoxicologie, santé des écosystèmes, microbiologie et biotechnologie environnementales du Département des sciences de l’Environnement de la Faculté des Sciences de l’Université de Kinshasa sur la population des Gambusia affinis exposées aux effluents de l’industrie NODAPLAST et PLASTICA.
L’effluent de PLASTICA est toxique aux populations des Gambusia affinis dans sa concentration de 100 soit 33,3% des survivants suivie des concentrations de 10-1 et 10-2 soit 66,6% et enfin, les concentrations de 10-3, 10-4, 10-5 et le témoin soit 100% de survivants pour chacune de ces concentrations. Dans l’ensemble les effluents de PLASTICA a une concentration létale (CL50) autour de 0,06 soit 6.10-2.
Comme pour les rejets de NODAPLAST, les effluents bruts de PLASTICA sont toxiques, soit 67% des mortalités en 96heures. Cependant, NODAPLAST parait plus toxique que PLASTICA, soit une CL50 de 0,006 contre 0,06 pour PLASTICA.
A la lumière de nos différentes analyses écotoxicologiques réalisées au laboratoire du département des sciences de l’Environnement de l’université de Kinshasa. Les résultats de Biotest sur la toxicité d’effluents de NODAPLAST et PLASTICA de la commune Limete dans la ville province de Kinshasa, nous disons que les effluents quels que soient leur nature et le lieu de provenance, ont des effets toxiques sur l’environnement en général et sur la population des Gambusia affinis en particulier.
La concentration létale qui tue au moins 50% des individus (CL50) de deux effluents analysés au Laboratoire révèle que l’effluent de NODAPLAST est plus toxique que celui de PLASTICA.
La toxicité de ces effluents serait due à sa concentration en colorants et à certains produits chimiques toxiques utilisés par les industries.
Par ces résultats, nous affirmons avec ceux trouvéspar MUSIBONO et al., (2006) et KUSONIKA et al (2016) qui travaillant sur la toxicité des eaux usées industrielles de Kinshasa ont conclu que les effluents industriels de Kinshasa sont toxiques.
C’est l’appellation générique des composés chimiques formés d’atomes d’hydrogène et de carbone. Leurs structures sont variées, allant de formes simples (alcanes) à des formes beaucoup plus complexes Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP). Leur présence dans l’atmosphère est mesurée globalement. Les composants présents dans les hydrocarbures sont nombreux et leur impact sur l’environnement est variable (réchauffement de l’atmosphère), altération des écosystèmes, etc.
Les déversements des hydrocarbures peuvent avoir des répercussions sérieuses sur l’environnement marin, tant par engluement physique que par toxicité. La sérénité de l’impact dépend généralement de la quantité et du type d’hydrocarbures déversés, des conditions ambiantes ainsi que de la sensibilité aux hydrocarbures des organismes touchés et de leurs habitats. Ils peuvent avoir des impacts très divers dans l’environnement marin.