D’aucuns n’ignorent que l’économie de la RDC est beaucoup plus axée sur le secteur informel car la majorité de la population est non seulement analphabète mais aussi elle n’arrive pas à trouver un emploi décent du fait qu’il y a une insuffisance voir un manque d’emploi. La société congolaise est confrontée au problème de banditisme et des conflits entre les couches sociales, la résolution du problème de chômage constitue l’une des solutions en vue.
L’Etat n’assure pas une bonne politique d’emploi c’est-à-dire qu’il n’organise pas la retraite des fonctionnaires les plus âgés, la précarité des conditions d’études, il y a un faible pouvoir d’achat. De ce fait, la majorité des fonctionnaires de l’Etat se lance aux activités parallèles c’est-à-dire autre que leurs professions pour pouvoir pallier le manque dû à l’insuffisance du salaire et aussi du faible pouvoir d’achat consécutif au problème d’inflation qui est de plus en plus récurrent.
L’économie de la RDC est extravertie, elle est tournée vers l’extérieur c’est-à-dire que la RDC importe des produits, des services ou autres plus qu’elle n’exporte, sa production est presque au point mort. Par conséquent, déjà avec un salaire maigre, les fonctionnaires de l’Etat ont du mal à épargner ou à investir pour une consommation future car leur revenu ne leur permet qu’une consommation au quotidien. L’Etat doit donc relever le défi de bien payer les fonctionnaires de l’Etat. C’est bien la responsabilité qui lui incombe.
Avec une économie déjà sinistrée, des salaires insuffisants et parfois irréguliers, les fonctionnaires de l’Etat du quartier Salongo dans la commune de Lemba parviennent-ils à gérer leur revenu salarial étant donné qu’ils ont des obligations à remplir en tant que citoyens?
En guise d’exemple, avec une famille nombreuse où on ne tient pas compte de la planification familiale, qui doit se nourrir du jour au lendemain, qui doit se vêtir, qui doit avoir un logement décent, qui doit se faire soigner étant donné que la santé soit une priorité primordiale de la vie des hommes. A côté de ce qui vient d’être cité ci-haut, la famille doit s’occuper de la scolarité de chacun de ses membres individuellement pour un investissement réussi et sûr pour l’avenir de ladite famille et celui du pays. La responsabilité de payer l’électricité et l’eau qui lui revient, seulement avec le salaire distribué mensuellement voir difficilement, alors que celles-ci sont instables, la charge de payer des allumettes, braises, réchauds à pétrole, bougies, lampes torches ainsi d’autres accessoires non cités ici mais qui méritent une certaine attention parce que si elles manquent, la famille peut être bloquée face aux dépenses qui peuvent s’imposer lui revient de nouveau. Ces charges supportées avec ce même salaire remis à la fin du mois dans l’incertitude.
Est-il facile pour les fonctionnaires de l’Etat du quartier Salongo de pouvoir gérer leur revenu salarial ? Comment parviennent-ils à organiser les dépenses de leurs ménages afin de satisfaire les besoins quotidiens qu’éprouvent leurs familles et de pouvoir nouer les deux bouts du mois ?
De nos jours, il est évident que nous assistons à une prolifération ou une multiplication des activités informelles. La contribution qu’ont les activités informelles sur le revenu des fonctionnaires de l’Etat devient de plus en plus imposante au point où elle arrive tant soit peu à combler le déficit dû à l’insuffisance du salaire pour pouvoir couvrir les dépenses ou satisfaire les besoins de leurs ménages. Cependant, quoique les activités informelles soient devenues de plus en plus imposantes, elles ne permettent pas à l’Etat de pouvoir drainer les capitaux considérables qui s’échappent à travers ce secteur lesquelles, en rentrant dans le circuit économique formel, permettent à l’Etat d’accroître ses recettes et par conséquent, être redistribuées aux différents agents économiques à l’instar des ménages par l’amélioration des salaires des fonctionnaires de l’Etat.
La gestion du revenu salarial des fonctionnaires de l’Etat du quartier Salongo nous conduit à une réflexion selon laquelle, il est difficile, rien qu’avec un salaire perçu mensuellement voire difficilement de pouvoir s’acquitter des dépenses jugées parfois nécessaires intervenues soit quotidiennement au sein de la famille telles qu’ avec l’instabilité de l’électricité et de l’eau demande l’achat quotidien des allumettes, des braises, des bougies à ajouter le phénomène « achat de l’eau » dans les endroits où l’eau coule quand même abondamment ou pendant la journée, à côté des dépenses quotidiennes, aussi des dépenses intervenues entre les deux bouts du mois qui nécessitent une attention particulière des chefs des ménages dont on peut citer le cas de la maladie d’un membre de famille qui demande beaucoup des moyens, le cas du loyer qui demande des moyens, le cas des différents de scolarisation de certains membres de familles.
Ce qui amène donc les fonctionnaires de l’Etat du quartier Salongo à Lemba à pouvoir s’orienter ou à trouver secours dans les activités informelles plutôt que de se contenter du revenu salarial mensuel alors que ces fonctionnaires doivent plutôt se lancer dans les activités formelles et répondre à leur devoir civique c’est-à-dire les redevances fiscales pour renflouer ou soutenir la caisse de l’Etat.
L’Etat à son tour devra mettre en œuvre la politique visant à stimuler la production, il devra s’atteler ou se fixer sur l’amélioration des routes, des dessertes agricoles qui sont souvent vétustes ou anciennes et l’une des principales causes de la hausse des prix des produits sur le marché du fait du mauvais état des routes qui influencent la hausse du prix de transport qui fait partie de l’une des caractéristiques du développement. L’Etat devra mettre en place des cantines populaires pour permettre à ceux qui ont un salaire insuffisant ou maigre de pouvoir s’approvisionner à moindre coût équivalent à leurs salaires.
CHAP II : PRESENTATION DU QUARTIER SALONGO
Dans cette section, il s’agira non seulement de délimiter les frontières du quartier Salongo par rapport à ces quatre points de référence à savoir le Nord, le Sud, l’Ouest et l’Est mais aussi de dire en quoi consiste son objet socio-économique.
Le quartier Salongo est considéré, parmi les vastes quartiers de la commune de Lemba, l’un de ces 15 quartiers existant dans la commune de Lemba dans la ville de Kinshasa. Le quartier Salongo comprend des limites se présentant de la manière suivante :
Au nord : par l’avenue By-pass, il se limite par la frontière avec le quartier Molo qui est l’un des quartiers de la commune de Lemba et les quartiers Mateba et Bulambemba, ceux-ci sont des quartiers de la commune de Ngaba ; Au sud : par le boulevard Salongo, il se limite par le quartier Livulu dans la commune de Lemba ; A l’ouest : par l’avenue de l’université, il partage ses frontières avec le quartier Kemi, communément appelé Righini ; A l’est : par la rivière Matete, il partage ses frontières avec les communes de Kisenso et Matete.
En effet d’une part, autour et au delà de la ville coloniale connu sous le nom de Kalina (la Gombe) et d’autre part des communes historiques, l’essor économique qui a entraîné une augmentation notable de la population avec l’arrivée de migrants européens et des populations africaines en quête d’emploi et d’une vie meilleure a permis, avec la mise en œuvre du plan décennal des années 1949-1959, l’adoption des plans d’aménagement qui ont conduit à partir des années 1950 à l’apparition de nouvelles agglomérations ou des cités planifiées. Ces dernières ont vu le jour très progressivement pendant la prospérité économique de Léopoldville. La commune de Limete a emboité le pas aux nouvelles cités dont Kasavubu, NgiriNgiri et Kalamu. Elle s’implante dans les années 1952 comme prolongement du quartier de la gare et créée un troisième pôle industriel vers Kingabwa et le quartier industriel.
Les lotissements des autres communes comme Bandalungwa, Matete, et Lemba sont le résultat d’un plan d’urbanisation qui abandonne les constructions faites à l’initiative privée au profit de celles de l’Office des cités africaines, cet organisme de construction et gestion du logement sous la colonie destiné à planifier et maîtriser l’extension de la ville. Une part importante de ces logements était attribuée au personnel de la fonction publique avec possibilité pour l’occupant d’en devenir propriétaire.
Jadis la connotation de la Cité planifiée, Lemba, située en périphérie sur le Mont Amba, elle est davantage connue pour abriter l’UNIKIN au sein de la cité universitaire qui fait sa renommée, elle est aujourd’hui l’une des communes les plus vivantes de Kinshasa avec ses nombreux quartiers dont Salongo sur lequel nous nous attelons davantage.
Ce dernier, créé vers les années 1974 par Ordonnance Présidentielle, a eu l’avantage d’être loti suivant les normes urbanistique. Dans sa partie Nord, le lotissement des maisons à été confié à la Caisse Nationale des Crédits Immobiliers, laquelle a construit des maisons destinées à nos vaillants joueurs (les léopards) après leur brillante victoire en coupe d’Afrique des Nations. Au Sud, les constructions faites par ladite caisse étaient destinées à la population qui voulait s’en procurer à crédit. Quant à l’Est et l’Ouest, le lotissement était confié aux affaires foncières, qui par la suite vendaient à la population, laquelle construisait selon ses propres possibilités. Ce quartier est réputé pour son niveau d’intellectualisme avéré.
Dès sa création, le quartier Salongo comptait 10 localités, 83 rues, 4 avenues dont By pass au Nord, Biangala au Sud, Boulevard Salongo à l’Est et Université à l’Ouest, 3529 parcelles. Il a connu successivement à son passage comme chef du quartier Monsieur NGOYE KABWE (Premier), Madame BEKOMBE (Deuxième), Monsieur SEFU(Troisième), suivi de Monsieur KAMIZELO (Quatrième), puis du cinquième qui occupe cette place jusqu’à ces jours, il s’agit de Monsieur NGAMBI NKOSI.
La population totale du quartier est de 38 483 personnes dont 8 770 hommes, 8 910 femmes, 9 955 garçons et 10 792 filles pour sa population autochtone et 34 hommes, 16 femmes, 4 garçons et 2 filles pour sa population étrangère. Sur les 38427 habitants du quartier Salongo, nous avons 3080 fonctionnaires de l’Etat dont 1780 homme et 1300 femmes ; proportionnellement, ce nombre équivaut à 8% de la population totale. Sans prendre en compte le nombre ceux qui travaillent dans les entreprises privées, nous supposons que ne fut ce que 8% supporte sous sa charge, 38427 personnes dont la plupart vit dans le chômage. C’est une situation défavorable et désolant surtout lorsque nous nous posons la question de savoir combien et quand est payée cette population active mais minoritaire des fonctionnaires dudit quartier ?
Dans les pays en voie de développement, la main d’œuvre est généralement abondante, mais elle y est en grande proportion constituée des réserves des travailleurs sans aucune qualification professionnelle. Un faible pourcentage seulement représente les travailleurs totalement convertis au salariat. Il importe de développer cette ressource et de maximiser son utilisation, non seulement en accroissant le volume de l’emploi indifférencié, mais aussi et surtout en améliorant sa qualité. Si, dans les pays développés, l’on considère que la qualité du facteur humain est déterminante pour le développement économique, ceci est également vrai pour les pays en voie de développement.
Le quartier Salongo, comme toute autre structure organisée comprend en son sein : Un chef du quartier qui est le responsable n°1 dont le rôle est de signer les courriers et les correspondances, il coordonne toutes les activités se déroulant au sein du quartier ; A côté du chef du quartier vient le chef du quartier adjoint qui remplace le chef en cas d’absence, il est chargé de l’administration ; Le secrétaire qui rédige les correspondances et garde tous les archives du quartier ; Le Chargé de la population qui est chargé de coordonner les opérations de recensement de la population vivant uniquement dans le quartier ; Les agents recenseurs qui sont nombreux ayant le rôle de procéder au recensement de la population du quartier Salongo.