Notre sujet de recherche s’intitule« La lutte contre le tabagisme chez les jeunes. Approche de la communication publique du Programme National de lutte contre la toxicomanie (PNLCT) ».
La toxicomanie constitue un véritable chemin de la mort. En effet, l’épidémie du tabagisme est responsable de plus de 6 millions de morts chaque année dans le monde dont plus de 600 000 sont victimes de la fumée des autres par le fait d’être régulièrement exposés à la fumée des tiers (en milieu de travail, dans les lieux de réunions ou de sport, dans les véhicules de transport en commun, au foyer, etc.) . Si rien n’est fait, ce chiffre passera à plus de 8 millions dans les pays pauvres et à économie intermédiaire d’ici 2030.
Le 31 mai de chaque année est célébrée de par le monde sur un thème particulièrement choisi la journée mondiale sans tabac. Chaque pays est invité à réfléchir pour apporter des changements souhaités au bénéfice de la santé publique par rapport au tabac.
La 27ème Journée Mondiale Sans Tabac organisée en RDC avait comme thème : « augmenter les taxes sur le tabac » et elle poursuivait comme objectif principal une tentative de dissuasion de la consommation du tabac. Il a été tiré de l’article 6.1 de la Convention Cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.
Selon cet article, les mesures financières et fiscales sont un moyen efficace et important de réduire la consommation du tabac pour diverses catégories de la population, en particulier les jeunes, les femmes enceintes et les pauvres. Pour sa part, l’article 6.2 invite les Parties à adopter une politique fiscale et des politiques de prix pour réduire la consommation du tabac et d’interdire ou de restreindre la vente ou l’importation par les voyageurs internationaux des produits du tabac en franchise de droits et de taxes.
Si la RDC opte pour non seulement la promotion, mais l’adoption d’une Loi favorable à la dissuasion, c’est parce que le but visé est de contribuer à la protection de la santé individuelle et collective.
De ce fait, la communication publique joue un rôle important pour faciliter la vulgarisation de cet article et la diminution de nombre des consommateurs de ce produit qui nuit à la santé humaine.
Notre problème général de recherche réside dans l’ignorance des moyens de communication publique mise en place par les programmes publics pour des causes à intérêt général. Notre étude s’inscrit dans le cadre de la recherche qualitative et a comme axe de la recherche théorique.
Notre question générale de recherche est la suivante : Comment un Programme qui milite dans le secteur de la santé, organise sa communication publique dans le cadre de changement de comportement ?
Dans son mémoire présenté en 2011 à l’IFASIC et intitulé « Marketing social et stratégies de communication du PNMLS dans la lutte contre le Sida », Anne Mafuta Bua pose la question de recherche suivante : Quel marketing social et stratégies de communication sont mis en œuvre par le PNLS dans la lutte contre le Sida ?
L’auteure a émis l’hypothèse selon laquelle le PNMLS utilise la communication de grande masse du fait de l’hétérogénéité de la cible de la communication qui est la population, la communication nationale du fait qu’il opère dans une étendue nationale bien déterminée, la RDC et la communication institutionnelle pour rattacher son personnel aux objectifs poursuivis et de crédibiliser les messages par rapport aux publics et pour soigner son image auprès des partenaires externes dans le but de mobiliser les fonds auprès de ces derniers.
Pour vérifier cette hypothèse, Anne Mafuta Bua a recouru à la méthode descriptive appuyée par les techniques d’analyse documentaire et d’enquête. En guise de conclusion, l’auteure a affirmé que la stratégie de communication institutionnelle mise en œuvre par le PNMLS était utilisée pour crédibiliser l’institution PNMLS vis-à-vis des ses différents partenaires.
Une autre étude a été menée par Kulondi Malu intitulée « stratégie de communication du Jardin zoologique de Kinshasa. L’auteur est parti d’une série d’interrogations qui lui sert de question de recherche, à savoir : Quelles sont les stratégies de communication qu’utilise le jardin zoologique pour concrétiser sa politique marketing ?
Il a émis l’hypothèse selon laquelle, le jardin zoologique de Kinshasa ne possède pas une politique de communication à moyen et long terme dans la mesure où il réduit sa communication marketing à la sensibilisation des écoles et les supports de communication utilisés sont inadaptés aux différents partenaires de l’entreprise.
Pour mieux mener l’étude, l’auteur a utilisé la méthode structuro-fonctionnaliste qui s’est appuyée sur les techniques documentaires, d’observation et d’interview libre. Cela a permis de présenter une structure fonctionnelle et organisationnelle du jardin zoologique de Kinshasa sous examen, mais également de montrer comment fonctionne le marketing.
La particularité notre étude par rapport aux précédentes réside dans le fait que nous analysons la stratégie de communication sociale du PNLCT dans la lutte contre le tabagisme chez les jeunes dont l’âge varie entre 15 à 28 ans.
En République Démocratique du Congo(RDC), les 15-24 ans représentent la moitié des nouveaux cas d'infections sexuellement transmissibles. A la fin des années 80, la peur du Sida avait fait reculer les infections sexuellement transmissibles grâce à l'utilisation du préservatif. Mais depuis les années 2000, on constate un relâchement de la prévention. Les adolescents et les jeunes adultes représentent la moitié des cas d'infections sexuellement transmissibles (IST). Pour l'an 2012, 18,9 millions nouveaux cas de maladies sexuellement transmissibles (MST) étaient enregistrés, dont 9,1 parmi ces jeunes personnes .
La particularité de notre étude réside dans le fait qu’elle concerne la communication publique dans la lutte contre toxicomanie au pays.
Par ailleurs, le tabagisme est un problème de santé publique. En effet, plusieurs raisons soutiennent cette approche. Non seulement que le tabac est un produit de commerce de grandes multinationales à la recherche permanente d’argent, il n’a aucun effet bénéfique pour l’organisme humain. Par contre il entraîne une forte dépendance et de nombreux problèmes de santé dus nombreuses substances toxiques et cancérigènes qu’il contient, aux substances nuisibles pour le cœur, les poumons et les vaisseaux sanguins, telles que la nicotine, le monoxyde de carbone et tant d'autres, sans compter que la fumée du tabac est fortement cancérogène.
Notre problème spécifique de recherche tient au fait que nous ignorons la communication publique dans la lutte contre le tabac chez les jeunes dont l’âge varie entre 13 à 18 ans. Nous posons la question spécifique de recherche suivante : quelle communication le PNLCT utilise pour sensibiliser les jeunes de 13 à 23 ans contre la toxicomanie ?
CHAPITRE II : PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA TOXICOMANIE EN RDC
Le Programme National de Lutte contre les Toxicomanies et les Substances Toxiques (PNLCT) est créé, comme service spécialisé du Ministère de la Santé le 03 mai 2003 par Arrêté ministériel n° 025/PK/2003. Il a son siège au Pavillon 5, locaux 1, 2 et 3, de l’Hôpital de Kintambo, à Kinshasa.
Il est de prévenir, traiter et assurer la prise en charge médicale, et psychosociale des victimes de toxicomanies (tabac, alcool, drogue) et des substances toxiques. Son objectif est de réduire la morbidité et la mortalité dues à ces produits.
La mission assignée au PNLCT découle des objectifs lui assignés par les pouvoirs publics. Il s’agit de : 1. assurer la prévention des dangers de la toxicomanie liée à la consommation du tabac, d’alcool, de la drogue, des médicaments, des produits de dopages et d’autres produits psycho actifs d’origine chimique ou à base de plante ; 2. assurer la prise en charge médicales et psychosociale des victimes de la toxicomanie en vue de leur sevrage, de leur postcure ainsi que de leur réinsertion dans la société et dans leur famille ; 3. coordonner, organiser, évaluer et assurer le suivi des activités de lutte contre toutes les formes de toxicomanies en République Démocratique du Congo ; 4. assurer la prévention de l’intoxication contre les substances chimiques, les recherches toxicologiques et le suivi.
Objectif général :
Cet objectif consiste à réduire la morbidité et la mortalité due à la toxicomanie engendrée par le tabac, l’alcool, la drogue et d’autres substances psycho actives ainsi par des intoxications provoquées par des substances toxiques.
Objectifs spécifiques
1. Impliquer les communautés dans la lutte contre le tabagisme ; 2. Faire respecter la convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, (la RDC l’a ratifié en 2005 et a participé à la première session de la conférence des parties, organe chargé de l’application en février 2006 et à d’autres rencontres internationales). 3. Appliquer la légalisation et les stratégies commerciales, particulièrement efficaces pour lutter contre le tabac. 4. Donner la priorité à la prévention primaire des maladies non transmissibles en s’attaquant aux facteurs de risque tels que la consommation d’alcool et de tabac ; 5. Elaborer une loi nationale en matière de lutte antitabac.