Tout chercheur se trouve dans l’obligation, au seuil d’un travail scientifique, de consulter un certain nombre de travaux apparentés au sujet sous étude dans le but de ne pas tomber dans les redites ou de parcourir un sentier déjà largement exploité. Cette approche consiste en une revue critique de la littérature élaborée par ses prédécesseurs et lui permet de se démarquer de ces derniers ( ).
Ce faisant, l’état de la question est considéré comme « l’investigation d’envergure qui débute par la lecture de la littérature spécialisée tant sur les considérations théoriques du thème retenu que sur les limitrophes même antérieurement ( ). C’est pourquoi notre thème est intitulé« la gestion du système politique congolais à l’épreuve de la démocratie ».
Pour Kuyunsa B. et Shomba, K., l’état de la question est une synthèse critique des écrits existants qui permet au chercheur de tracer la ligne de démarcation entre ceux-ci et la littérature qu’il se propose de produire( ).
Honoré Ngbanda Nzamboko ( ), dans son ouvrage intitulé « la manière de gérer l’Etat », il énumère un certain nombre de paramètres qui peuvent faciliter l’émergence de la démocratie comme mode de gestion politique qui, très souvent, occasionne le développement.
Il démontre le parcours de la plupart d’entre eux qui ont commencé avec les régimes autoritaires ayant favorisé la consolidation des partis uniques. Profitant du vent de la perestroïka, relaie le discours de Mitterrand au Sommet à la Beaule en 1990, beaucoup de pays ont organisé des conférences nationales, cadre privilégié pour la réhabilitation du processus de démocratisation. Il s’agit des pays comme le Bénin, le Gabon, le Togo, le Congo et le Zaïre.
Loka Ne Kongo analyse les ratés du processus de démocratisation au Zaïre dans son livre intitulé « Luttes de libération et piège de l’illusion » après une description de la situation et rapport avec l’émergence de l’opposition, de l’organisation et le fonctionnement de la conférence nationale souveraine, l’auteur démontre, sans ambages, le niveau de rapport de forces entre le Président Mobutu et les forces du changement pour les objectifs aussi bien de la Conférence nationale, du processus de la démocratisation qui n’ont pas été atteints, l’auteur démontre les responsabilités parmi les acteurs politiques, il adresse une sévère critique à l’endroit des coéquipiers de l’opposition qui ont fait preuve de maladresse et d’incapacité pour monter de véritables stratégies mettant en déroute la dictature. C’est ce qu’il appelait les faiblesses de l’opposition.
Ingange Ikobangwa, dans son mémoire de D.ES intitulé « crise politique, conférence nationale, échec de démocratisation au Zaïre, essai d’explication par la théorie de changement politique en République Démocratique du Congo », a démontré ici que l’échec de la Conférence Nationale Souveraine au Zaïre a produit l’échec de la démocratisation. En plus, elle a donné la souffrance à la démocratie en RDC. Il affirme que si le Président Mobutu avait une bonne volonté d’instaurer une démocratie au Zaïre, on ne devrait pas avoir crise de démocratie qui nous oriente vers l’échec aujourd’hui. Mobutu savait mieux que la supériorité de la démocratie pluraliste était reconnue par toutes les grandes puissances du monde, à l’exception de la Chine comme un progrès souligne-t-il. C’est pourquoi soutenait qu’elle serait contraire aux cultures africaines avec un point de vue ayant justifié la consolidation des partis uniques tels que le MPR au Zaïre qui était une argumentation défavorisant pour la démocratie.
Vu les faits, nous avons compris que la démocratie en RDC Congo est en route petit à petit vers son amélioration, les dirigeants doivent faire tout pour tenir au maintien de la démocratie parce que l’histoire nous apprend beaucoup de chose.
C’est pourquoi nous avons voulu analyser et expliquer ainsi que mener une recherche au sujet de la gestion du système politique congolais qui tient la démocratie en épreuve en RDC.
3. PROBLEMATIQUE
Un projet de recherche part normalement d’un problème auquel le chercheur entend donner une explication ou une réponse. Cependant, l’existence du problème suscite des observations desquelles proviennent des interrogations ou des questions.
La problématique est une étape importante de l’étude où le chercheur expose ses préoccupations, surtout celles qui ont à le motivé. Il cherche à ressortir la question de l’étude à partir de laquelle sera fondée la nécessité d’accorder à celle-ci une attention particulière et sans laquelle l’étude ne peut avoir de bonne issue. En effet, Kuyunsa, B. et Shomba, K. définissent la problématique comme « un ensemble des questions posées dans un domaine de la science en vue d’une recherche de solution ».
Pour Muluma Munanga, la problématique est l’ensemble des orientations des hypothèses des problèmes envisagés dans une théorie de recherche. La formulation de la problématique est très importante, elle réduit ces problèmes à une série des questions ( ).
En ce qui nous concerne, nous référant aux définitions précédentes, la problématique désigne ce qui est incertain, difficile à résoudre par extrapolation ou par des procédés scientifiques.
La notion de gestion du système politique congolais ouvre et continue à ouvrir aussi le débat sur la notion de la démocratie et sur ses variables d’origine lui attribuées. Elle peut être considérée comme préalable à un développement juste et harmonieux qui est une conséquence des politiques efficaces et cohérentes basées sur une théorie de la régulation sociale des populations mettant ainsi en exergue les besoins urgents pour un développement soutenable et durable.
Ainsi, on parle de la gestion du système politique au niveau tant national, provincial que territorial ou local au sein d’un Etat et voire aussi de la gouvernance mondiale.
C’est ainsi qu’en date du 24 Avril 1990, cette démocratisation annoncée par le Maréchal MOBUTU n’était pas toujours pratiqué comme aujourd’hui. Cette période de marche vers la démocratie sera riche en événements. Ces événements ont été soit promoteurs de la démocratie soit destructeurs .
En instaurant la démocratie, le Maréchal voulait laisser la porte ouverte au multipartisme. Or, dans nos pays africains, la diversité d’opinions finit par épouser la diversité tribale ou ethnique. Ainsi, il y aura en République Démocratique du Congo entre autre conséquences négatives de ce multipartisme, la collusion entre la sphère ethnique et celle politique.
Les congolais, à l époque zaïrois se sont efforcés tant bien que mal de faire aboutir ce processus à travers la conférence nationale souveraine, des négociations politiques, des conférences débats. Malheureusement, il n’aboutira à rien et le 17 Mai 1997, un autre régime s’installera et mettra fin à la dictature. Pendant cette période du processus démocratique, ce qui manquait essentiellement, c’était le consensus. C’est ce manque de consensus qui était à la base de tout ce que le pays a connu pour la suite.
Eu égard à ce qui précède, notre préoccupation majeure demeure autour des questions ci-après : Quels sont les obstacles qui obstruent la bonne marche de la démocratie en RDC ? Quels sont les mécanismes que le système politique congolais peut mettre en place pour renforcer la bonne gouvernance ?
Section 2. LES OBSTACLES DE LA DEMOCRATIE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Le processus de démocratisation en République Démocratique du Congo depuis longtemps sape d’un côté par le conflit militaire et de l’autre côté par l’absence de la culture politique congolaise. Parmi les facteurs gênant la démocratie congolaise nous pouvons citer : - La transition - La guerre - Le pillage - Le multipartisme (coalition) - Dialogue, concertation
Il sied de retenir le processus de la transition en RDC commence lorsque le président Mobutu constata la fin de la guerre froide et craignant de subir d’éventuelles retombés de la perestroïka sur son pays et sur sa survie physique et politique.
Toutes les critiques du peuple vis-à-vis du régime furent formulées dans un mémorandum adressé au chef de l’Etat le 9 mars par la conférence épiscopale du zaïre.
Tirons les leçons de ces consultations populaires, Mobutu prononça le 24 novembre 1990 un discours au cours du quel il énonça les mesures de réformes politiques qui ne donnaient pas le pouvoir au mouvement populaire de la révolution MPR d’être unique et de prendre des décisions qui en gageait en lieu en place de l’Etat ( ).
Si le processus de transition est une longue marche, celle-ci s’expliquerait-elle par la période d’autocratie combinant des mécanismes de contraintes avec les stratégies de consensus militaire, dont leurs pratiques politique continueraient actuellement à contrecarrer la volonté du changement.
La période de transition a connue de moment perturbateur et douloureux à cause d’une mauvaise définition ou d’une mauvaise perception de la démocratie. L’avènement du processus démocratique a créé dans la société un moment d’instabilité politique, structurelle, de violation des droits de l’homme, un moment d’exacerbation, de conflits et de dérivées identitaires ou de promotion de la culture de la paix.
Selon la théorie du chaos, on peut expliquer la durée et la complexité de la transition par le dépérissement de l’Etat chaotique devient fractal et une fiction parce qu’il « ne remplit plus » ses caractéristiques juridiques classiques. Pareille situation favorise la prédation. L’effondrement de l’Etat est favorisé par ceux qui disposent de principaux moyens de crainte et qui s’accaparent des richesses nationales pour se livrer à des échanges avec des négociations.
Comme nous l’avons souligné ci-haut, la démocratie bien que jeune en RDC, elle est compromis par des institutions de la RDC ainsi donnant occasion au pillage des ressources et autres.
La guerre de libération (1996-1997) menée par l’alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) avait pour but de mettre fin au régime de Mobutu. Lutte saluée pour tout le peuple congolais accroupi depuis plusieurs décennies, mais qui n’a pas su gérer la démocratie ainsi installée pour donner de l’espoir au peuple. Certaines personnes du considéraient ce régime comme l’instauration d’un parti unique à l’instar du (MPR).
Une année et quelques mois plus tard, L.D. Kabila et ses parrains (Paul Kagame et Yoweri Museni), ne vont plus s’entendre sur l’engagement et les accords signés. Une autre guerre va surgir le 02 Août 1998 à partir du Nord-Kivu précisément à Goma. Cela était dû suite à une décision rapatrier des troupes étrangères. Une guerre dite d’occupation menée d’abord par le rassemblement congolais pour la démocratie crée à Goma le 01 Août 1998, pour couvrir l’intervention du Rwanda au Congo.
Par cette occasion de la rébellion menée par ce mouvement rebelle précédé par d’autres à l’instar du mouvement de libération du Congo, soutenue par les Ougandais par le biais de jean Pierre Bemba, le RCD/N, du RCD-KLM ont fragilisé le régime de Laurent Désiré Kabila.
Avec de tels conflits militaires, il serait difficile à la RDC, quelles que soit ses dimensions potentielles, d’instaurer la paix sachant que la démocratie est une culture de stabilité sur tous les plans. Nous ajoutons à ce point, les deux pillages, celui de 1991 et de 1993 qui ont occasionné la destruction de plusieurs entreprises caporalisant le peuple congolais et ce qui avait même entraine la crise politique pendant ce temps même jusqu’à ce jour, malgré la tenue des élections pour la toute première organisée ainsi ( ).
CHAPITRE TROISIEME. L’ETAT DE LIEU DE LA GESTION DU SYSTEME POLITIQUE CONGOLAIS A L’EPREUVE DE LA DEMOCRATIE
SECTION 1. NOUVEAU TYPE DE DIRIGEANTS CONGOLAIS Avant de développer cette section, nous allons d’abord répondre à la question de savoir pourquoi le nouveau type des dirigeants congolais et pourtant que nous avons d’autres ? En réponse, le peuple cherche les nouveaux dirigeants de la RDC parce que nous avons compris que ceux qui nous dirigent maintenant ont oublié le but ou objectif poursuivi, surtout seul qui est démocratique qui nous préoccupe dans le cadre de ce travail. Robert Michel , s’intéresse à la fois au problème de la démocratie et du déplacement des buts dans les organisations. Michel conçoit la démocratie comme étant la participation populaire au processus de formation des politiques et des programmes. Il dit que le déplacement des buts survient lorsqu’une organisation « déplace » son but, c’est-à-dire substitue à son but légitime ou quelques autres buts pour lesquels elle n’a pas été créée pour aucune autre ressource n’a été prévue et qu’on ignore même ce qu’elle poursuit.
C’est pourquoi, avec la politique actuelle en RDC, nous voyons que les buts sont déjà oubliés. Mais la bonne démocratie veut un changement des dirigeants lors des élections, mais les dirigeants actuels refusent de quitter le pouvoir c’est-à-dire qu’ils se servent de la corruption et de la fraude électorale pour demeurer au pouvoir. La démocratie rencontre beaucoup de difficultés parce que les autorités qui dirigent n’arrivent pas à respecter les principes démocratiques prévus et il est très difficile à ce que notre démocratie puisse aller de l’avant, parce que les dirigeants eux-mêmes n’ont pas encore compris qu’est-ce que la démocratie.