Bonjour, nous sommes le 05/10/2024 et il est 15 h 12.


L’environnement de l’homme n’est pas seulement les villes qu’il habite, les paysages qu’il dévaste, mais aussi et avant tout la croûte terrestre.


Dans ce souci, le Département des Géosciences de l’Université de Kinshasa a entrepris depuis quelques années des investigations géologiques en vue de la relecture de la carte géologique de la République Démocratique du Congo à la lumière de l'évolution scientifique.



Ces études qui se sont intéressées dans le temps aux régions bien déterminées (Bas-Congo, Katanga et la Province Orientale) pour des raisons évidentes, mais sont appelées aujourd’hui à s'étendre petit à petit dans d'autres provinces.



C’est dans le cadre de cette philosophie que nous nous sommes intéressés d’apporter une contribution à l’étude pétrographique de la région de KIMBAO dans le territoire de Kenge, Province de Bandundu.



Le choix de ce sujet est à la fois subjectif et objectif : - Subjectif parce qu'en nous proposant d'investir cette étude géologique dans cette région, nous n'échappons pas à l'écueil majeur du coefficient idéologique du chercheur dans le choix d'un sujet. Cette idéologie est principalement patriotique ;



- Objectif parce qu'au cours de notre formation, dans la filière exploration pétrolière et géologie minière, nous avons eu l'opportunité de consolider les connaissances en Levé géologique, en Géologie structurale, en Pétrographie etc. Cours qui nous ont permis d'aborder ce sujet en tout professionnalisme.

Par ailleurs, l'intérêt de notre travail est, à la fois théorique et pratique :
- L'intérêt théorique réside dans le fait que nous cherchons à partir des études géologiques antérieures, à vérifier la nature pétrographique des roches affleurant dans cette région ;
- L'intérêt pratique réside à faire un levé géologique détaillé de la région de Kimbao afin de réaliser le log lithostratigraphique sectoriel.



Pour atteindre les objectifs assignés à cette étude, nous avons tenu compte d’un enchaînement logique, lequel nous a permis de faire une étude géologique détaillée. Premièrement, nous avons procédé à la recherche documentaire en vue de récolter les données géologiques antérieures disponibles sur notre secteur d’étude dans les différentes bibliothèques de la Ville province de Kinshasa et sur l’Internet.



Ensuite, un séjour de deux semaines nous a été indispensable sur le terrain et qui nous a permis de couvrir le secteur d'étude par des travaux de levé géologique itinérant.





La carte topographique réalisée à l’échelle de 1/50.000 nous a conduits à la confection de la « minute de terrain », document cartographique reprenant l'ensemble de stations d'observations et d'échantillonnage (Fig.7).



Sur l’ensemble des échantillons ramenés du terrain quelques uns ont été sélectionnés pour la confection des lames minces au Centre de Recherches Géologiques et Minières « CRGM », lesquelles ont été destinées à l’étude pétrographique. Nous avons pu identifier les minéraux sur base des critères établis par Roubault et al. (1963), W.Mackienzie et Adams. (1999) et Cornelis K. et Barbara D. (2002).

Les coupes géologiques réalisées sur terrain, couplées des données de laboratoire nous ont aidé à élaborer la carte géologique de la région de Kimbao, notre secteur d’étude.



La région de KIMBAO se trouve dans le Secteur de MUSAMBA, Territoire de Kenge, District de Kwango dans la Province de Bandundu en République Démocratique du Congo. Il s’agit d’une région frontalière du District de Kwilu ; elle est comprise entre les coordonnées géographiques « 17°30' et 18°00' » de longitude Est et « 5°00' et 6°00' » de latitude sud (Fig.1.).



Plusieurs tribus vivent dans le District du Kwango, mais chaque groupe ethnique parle sa propre langue : Kiyaka, Kisuku, Kipelende, Kitshokwe, Kihungani, Kisonge, Kilunda, Kiholo, etc.

Cependant, deux grandes langues vernaculaires sont parlées : le Kikongo dans les Territoires de Kenge, Feshi, Kahemba et le Kiyaka dans les Territoires de Kasongo-Lunda et Popokabaka. La langue officielle, comme dans tout le pays, est le français.

Le District du Kwango dispose d’une population de 2.238.961 habitants, vivant sur un espace de 89.456 Km², soit une densité égale à 23 hab/Km² (PNUD, 2013). Cette population œuvre en sa majorité dans la production agricole (cultures vivrières et élevage de petits et gros bétails)



Le paysage du Kwango est formé d’une succession de plateaux et de dépressions. Trois principales plages de plateaux sont observables (MoloMamvwela, 2004 ; Kasongo E., 2010), (Fig.2.) :



 la première se situe au Nord-ouest de ce District, sur l’interfluve des rivières Kwango et Wamba et s’étend vers le Sud jusqu’à quelques dizaines de kilomètres au Sud-est de la cité de Kasongo Lunda ;

 la seconde, connue sous le nom de plateau Lunda, s’étend de la frontière angolaise au Sud jusqu’à franchir la limite avec le district du Kwilu au Nord, limite au-delà de laquelle ce plateau finit en plusieurs languettes. D’Est en Ouest, le plateau Lunda couvre l’interfluve des rivières Kwilu et Wamba et draine quelques cours d’eau très importants ;

 une dernière plage, relativement moins large que les deux premières, apparait dans la région de Tembo à l’Est de la rivière Kwango.

La surface du plateau Lunda, plane et régulière sur de grandes étendues, se situe à plus de 1100 m d’altitude vers le Sud et s’abaisse jusqu’à 600 - 700 m vers le Nord.



Les rivières ont profondément découpé le haut plateau. Chaque rivière est bordée par une zone déprimée, très ondulée. Ce type de dépression occupe principalement les bassins des rivières Wamba et Kwango à l’Ouest du District de Kwango. Elles sont caractérisées par la présence de collines à gradients moyens formant un relief accidenté connu localement sous le nom de « Mabete».

Ce type de paysage est caractérisé par une couverture végétale arborée sur les parties inférieures des flancs de collines tandis que leurs sommets et les parties supérieures sont couverts d’une prairie à graminées (Kasongo E, 2010).



D’une manière générale, la Province de Bandundu a une végétation qui varie de la forêt équatoriale qui couvre 15.000.000 ha au nord (Mai-Ndombe et plateaux) à une végétation plus sèche au sud (Kwango) ainsi qu’un domaine de la savane arborée au centre de la province et couvrant les districts du Kwilu et du Kwango(Fig.3). Elle est une zone de hautes herbes et très entrecoupée de galeries forestières. Elle constitue l’habitat de la faune de type herbivore.

La province du Bandundu est caractérisée par des plateaux de savane couverte qui sont coupées par des ruisseaux et des rivières.



La végétation y est essentiellement dominée par de vastes prairies à graminées (localement appelée « essobe »), avec des bosquets de savanes boisées (connus sous le nom de « zamba ») et des lambeaux forestiers le long des cours d’eau (connus sous le nom de « forêt galerie ou galerie forestière »).

Du point de vue climat, le Kwango appartient à la zone tropicale de la Province du Bandundu et connaît deux saisons bien marquées à savoir (Ministère du Plan, 2005) :



 la saison des pluies (ou saison chaude) qui s’étend de septembre à avril (8 mois) et caractérisée par de fortes chutes de pluie.

 La saison sèche qui est caractérisée par une période plus ou moins longue de sécheresse et par des nuits relativement fraîches. La durée de cette saison augmente au fur et à mesure que l’on s’écarte de la zone équatoriale; de manière générale, la saison sèche s’étend du mois de juin à la première quinzaine du mois d’août (±3 mois).



La température moyenne annuelle varie entre 20°C et 25°C. La température la plus basse du District est observée à Kahemba et varie entre 16 et 28°C. Les hauteurs des précipitations sont comprises entre 800 et 1500 mm/an du Sud vers le Nord

Il faut signaler qu’il n’y a pas de différence significative de précipitation entre le Nord et le Sud. Les hauts plateaux steppiques de Feshi et du Nord de Kahemba sont à peine moins pluvieux. Conformément aux deux saisons, les mois les plus pluvieux se situent en Mars-Avril et Octobre-Novembre (2000mm en moyenne). Les moins pluvieux sont Février (petite saison sèche) ainsi que Juillet et Août.



Les principaux cours d’eau (Kwango, Wamba, Bakali, Tuana, Inzia) coulent dans le sens SSE –NNW et appartiennent aubassin du Kasaï. Ils découpent le haut plateau en une série de bandes parallèles(Fig.4). La section amont des rivières est caractérisée par une large vallée en auge, à fond plat, et à versants escarpés. Les plaines alluviales sont marécageuses.

Les rivières coulent à la surface des grès polymorphes qu’elles creusent lentement. Dans les endroits où les rivières franchissent la masse des grès polymorphes, les cours d’eau présentent des chutes et coulent rapidement.

La couverture pédologique du Kwango est essentiellement dominée par le groupe des Arénosols (Fig.5). Ces sols complètement sableux résultent de la nature même de leurs matériaux parentaux :



• les dépôts éoliens du Kalahari occupant les vastes plateaux (Arénosolshapliques) et les formations essentiellement gréseuses du Karroo apparaissant dans les aires déprimées qui longent les rivières Kwango et Wamba (Arénosols luviques).

Ce groupe de sols essentiellement squelettiques présente des propriétés physico-chimiques médiocres pour l’agriculture. Par manque d’une fraction argileuse suffisante, ces sols ne sont ni capables de développer une capacité d’échange cationique adéquate à partir de leur composante minérale, ni capable de développer une capacité de rétention en eau suffisante dans le profil cultural (Van Engelen et al. 2006).

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