Bonjour, nous sommes le 07/09/2024 et il est 13 h 18.





                                        

 

 

Épigraphe

 

 

 

«L’histoire des peuples ne se déroule pas en ligne droite, sur une surface plane ; un peuple s’affirme en surmontant les épreuves que lui réservent ses échecs aussi bien que ses succès, il progresse de  crise en crise ».

 

Raymond Aron.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IN MEMORIAM

 

Nous exprimons notre profonde gratitude à notre père Jean Paul MUTOMBO KILO  et le petit frère NKULU KATAMBWE, dont le destin les a arrachés  au moment où la famille et la communauté avaient vraiment besoin d’eux pour leurs interventions multiples

            C’est pourquoi nous demandons aux ancêtres de bien les accueillir auprès de leur royaume et que la terre ne leurs soit pas pesante, car ils n’ont pas pesé dans elle, sur tout qu’ils trouvent une bonne place au paradis.

 

KILO WA MUTOMBO Lebon

                                                                           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DEDICACE

 

 

A ma mère NDALA DJEMO Suzanne pour l’amour, l’éducation et l’affection et l’encouragement qu’elle n’a cessé de consentir pour nous rendre utiles dans la société. A mon beau-frère ILUNGA Fildor  pour sa générosité ;

Aux  frères et sœurs pour leur amour fraternel ;

A ma bien aimée Nkunsu Mbuyu Régine, pour sa patience ;

A mes tantes et oncles. 

A mon beau père Mbuyu Luswa et ma belle-mère Ilunga.

                                          

KILO WA MUTOMBO Lebon

                                                                     

 

 

 

 


 

Avant-propos

 

Au terme de notre  cycle de fin d’étude universitaire sanctionné par la rédaction d’un travail de fin d’étude  témoignant notre engagement scientifique.

 

Il est pour nous d’une grande importance de présenter nos remerciements à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin à notre formation académique au sein de l’Université de Kinshasa.

 

D’une manière générale, nos remerciements s’adressent à Dieu qui est le maître de tout le temps et de toutes circonstances, sans aussi oublier les représentants de Dieu sur terre : les pasteurs, les prêtres, les diacres…Pour leur soutien  spirituel et morale.

 

Nos remerciements vont à l’endroit des corps académique, et Scientifiques de la faculté des Sciences Sociales Administratives et Politiques. Nous pensons plus particulièrement au Professeur MUSAO KALOMBO Célestin pour avoir accepté de diriger le présent travail et à notre rapporteur,  le Chef de travaux Paul BYABUZE pour son encadrement à notre égard,

 

Nous remercions aussi le beau-frère ILUNGA KASONGO Fildor et son épouse MUTOMBO KILO Augustine pour leur encouragement  morale et financier.

 

Nos remerciements s’adressent également à mes frères et sœurs pour leur soutien moral, et l’encouragement dont  nous avons été bénéficiaires. Nous citons entre autres : Jean Paul MAKONGA WA BANZA et sa bien aimé Monique, Nous ne pouvons pas terminer sans remercier nos amis et connaissances à savoir :       Alain KAHELA,  ATWABI Alex, ILEMBA KOLOMONI Alexandre, KABANGA Sarah, KASONGO NYANGA Adalbert, DIANDA Jean Baptiste  Ceux avec qui nous avons partagé les cinq années de notre cycle universitaire, qu’ils trouvent l’expression de nos profondes gratitudes.

 

 

KILO WA MUTOMBO Lebon

 


Liste des sigles et abréviations

 

 

AFDL                   : Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre

ADF/NALU         : Forces Démocratiques Alliées/Armée Nationale pour  la Libération de l’Ouganda

AGI                      : Accord Global et Inclusif

APC                     : Armée du Peuple Congolais

APCLS                : Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain

APR                     : Armées Patriotiques Rwandaises

ARS/LRA            : Armée de Résistance du Seigneur

FDLR                   : Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda

FDR                     : Forces de Défense du Rwanda

FOC                     : Forces Œcuméniques Congolaises

FNL                     : Front National de Libération

FNI                      : Front des nationalistes et des intégrationnistes

FAC                     : Forces Armées Congolaises

FARDC                : Forces Armées de la République Démocratique du Congo

FAZ                     : Forces Armées Zaïroises

Ex-FAR               : Anciennes Forces Armées Rwandaises

FRPI                    : Force de Résistance Patriotique en Ituri

CNDP                  : Congrès National pour la Défense du Peuple

SMI                      : Structure Militaire d’Intégration

PNC                     : Police Nationale Congolaise

PUSIC                     : Parti de l’Unité pour la Sauvegarde de l’Intégrité du Congo

PARECO             : Patriotes Résistants Congolais

PARENAS            : Partis des Résistants Nationalistes Simba

RCA                     : République Centre Africain

RCD                    : Rassemblement Congolais pour la Démocratie

RCD-Goma         : Rassemblement Congolais pour la Démocratie, Aile Goma

RCD-K/ML          : Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Kisangani/Mouvement de Libération

RCD-N      :Rassemblement Congolais pour des Démocrates-Nationalistes

RDC                 : République Démocratique du Congo

UPDF              : Uganda, Peoples Defense Forces

UPC           : Union des Patriotes Congolais

TPD           : Tous pour la Paix et le Développement

ONU           : Organisation des Nations Unie

DDRRR     : Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinstallation et Réintégration


0. INTRODUCTION

 

A l’heure de la mondialisation, l’avenir de l’Afrique en général et celle de République Démocratique du Congo  en particulier se joue sur plusieurs fronts ; il s’agit tour à tour de phénomènes suivants :

Ø  La croissance démographique : elle est spectaculaire aujourd’hui ; elle sera explosive demain ;

Ø  Les phénomènes migratoires : Ceux des pays pauvres vers les pays riches sont et seront importants ;

Les facteurs d’appauvrissement et autres freins au développement sont nombreux et se traduisent par la famine, les dépenses militaires, la corruption, les conflits locaux (guerre civile, conflit ethnique…), l’endettement excessif, l’exode rural, l’urbanisation croissante et anarchique, la désertification… toutes ces situations ne laisse aucun Etat-nation indifférent,  et l’on note à l’échelle mondiale, l’émergence des nouveaux dangers ; autrement dit la montée des défis majeurs faisant peser sur l’humanité une menace évidente.

Et  pourtant la fin du système bipolaire a coïncidé avec le règlement de beaucoup des crises et conflits larvés et latents.  Elle a semblé créer un climat d’apaisement si bien que tant sur les plan militaire, politique, géostratégique qu’au niveau économico-financier, il y a lieu de penser à la décrispation. Depuis quelques années, l’Afrique connait des conflits de tous ordres (politiques, économiques, sociaux et culturels) qui minent et la traduisent lamentablement. Ici et là à travers le continent, on assiste à des divisions, des confrontations sanglantes avec des meurtres, des assassinats… Au lieu d’aller vers le développement, l’Afrique s’enfonce dans une pauvreté inquiétante[1].   

Par ailleurs, depuis le début des années 90, de nombreuses crises ont secoué le monde. Ce ne sont plus, sauf exception, des conflits territoriaux entre pays voisins ou entre grandes puissances par alliés interposés, mais des guerres  civiles provoquées par des micro-nationalismes à caractère ethnique, culturel, linguistique ou confessionnel,  entretenues par une quête éperdue d’identité à laquelle la RDC n’a pas échappé.

Située au centre de l’Afrique, la RDC dans sa position géographique, partage neuf frontières avec des voisins directs, sa diversité d’opinions politiques et la pluralité ethniques, sont certes des atouts, mais aussi malheureusement des leviers sur lesquels les ennemis du Congo agissent régulièrement pour tenter de le déstabiliser, de le diviser et de se donner les moyens d’en exploiter illégalement les nombreuses ressources du sol et du sous-sol. 

Pour rester dans le même ordre d’idée, la « petitesse » des armes légères contraste grandement avec les dramatiques situations qui résultent de leur emploi irresponsable et inhumain qu’en font les rebelles, les terroristes, les réseaux criminels ;  parfois aussi les armes régulières et les cybers guerres depuis 1996 à nos jours ; toutes ces dramatiques situations n’épargne pas cette zone grise.

Pour matérialiser leur plan d’action, c’est en 1996 que commence une nouvelle ère géostratégique avec une trilogie de guerres : « occupation, résistance, répression » qui sont à la base d’un agrainage de guerres pour conquérir et redessiner la carte de  l’Est de la RDC.

C’est dans cette perspective que notre recherche nous envoie aux situations de l’Est de la République dont ces guerres se délocalisent et se transforment sous forme de croisades, face aux  horribles menaces, il est impérieux que le gouvernement est  la capacité d’interdire à tous  de faire tous ces scandales qui se succèdent en cascades dans une perspective d’avenir.  D’où le choix de ce sujet : « les guerres de l’Est de la RDC face aux enjeux  géopolitiques internationaux : Regard sur les crises et défis»

1. ETAT DE LA QUESTION

 

Tout travail scientifique s’inscrit dans un continuum et peut être situé par rapport à des courants de pensée qui le précèdent et l’influencent. Il est donc normal qu’un chercheur prenne connaissance des travaux antérieurs qui portent sur des objets comparables et qu’ils soient explicites sur ce qui rapproche et ce qui  distingue son propre travail des différents courants des pensées[2].

La thématique sur les guerres de l’Est de la RDC a déjà fait l’objet des discussions scientifiques au monde, en Afrique et en RDC, par plusieurs auteurs et autres chercheurs. La littérature dans ce domaine de recherche est assez abondante mais d’intérêt particulier. En réalité, il y a lieu de noter que toutes ces études sont orientées vers la consolidation de l’Etat en vue de créer une harmonie durable entre ses différents éléments constitutifs, pour lui assurer une stabilité et un équilibre qui lui donnent l’efficacité nécessaire dans l’accomplissement de ses missions.

Aussi, notre contribution dans ce domaine serait dénouée de substance si tout était mis au clair par les  prédécesseurs et que des zones d’ombre dans tel ou tel aspect ne subsistaient pas. Effectivement, cette aspiration est un idéal pour tout chercheur et demeure loin des réalisations effectives. Parmi ces nombreux écrits, nous pouvons citer à titre illustratif ceux des auteurs ci-dessous :

Ø  Pour, Lambert  MENDE OMALANGA, dans son ouvrage intitulé dans l’œil du cyclone,  témoigne l’ampleur  et les sources significatives qui ont secoué la République Démocratique du Congo de 1997 à 2003. Les faits qui y sont relatés couvrent une période suffisamment longue, qui permettent au lecteur de juxtaposer les causes sur les effets et d’en fixer les trajectoires. il relate l’histoire de guerres leurs impact sur plusieurs plans : économique, politique, culturel, social, écologique… depuis 1996 jusqu’à 2003.[3]Ainsi, nous nous trouvons donc face à des conflits de caractère clairement politique autour de l’accès au pouvoir et des ressources. Il s’agit de luttes de pouvoir entre différentes forces politiques qui, avivées par la libéralisation de l’économie, rivalisent pour le contrôle des ressources.

 

Ø  Ensuite, Colette Braeckman, dans ouvrage, les nouveaux prédateurs politique des puissances en Afrique centrale, l’auteur trace le souvenir du génocide au Rwanda en 1994, toute en éclipsant d’autres images en Afrique centrale, comme le cas de la RDC, elle relate l’histoire de L’AFDL, dont Désiré Laurent KABILA  le tombeur de Mobutu en 1996, qui avait était choisi pour mettre en œuvre un vaste projet régional, refusa d’être un simple fondé de pouvoir, l’homme de paille des pays ou des sociétés qui avait investi dans la guerre.  Il révisa les contrats, revint sur ses promesses et se mit en tête de vouloir reconstruire l’Etat.[4]

 

Ø De son coté, Philippe BIYOYA MAKUTU, lors de son exposé sur « les guerres du Kivu, leur logique de paix et perspectives stratégiques ». Pour lui, la RDC devrait disposer d’une politique visant la valorisation de ses ressources naturelles. Il explique que  l’une de caractéristiques de la région de Grand Lac, c’est que les guerres ne se terminent pas ; par contre, elles se fatiguent et recommencent. Dans cette région, a-t-il ajouté, il exige une dynamique de retournement des alliances. Concernant la fin de la guerre dans l’Est, il  demandé à tous les congolais de devenir les artisans de la paix au lieu de chercher à savoir comment elle est arrivée et combien de temps elle va durer.

Ø  Selon BIYOYA, le Rwanda utilise la ruse pour modifier la stratégie et la position occupée jadis par la République Démocratique du Congo. C’est dans ce contexte qu’il avait justifié les trois guerres enregistrées dans le pays depuis le renversement de Mobutu par Laurent-Désiré KABILA jusqu’à ce jour à savoir, modifier l’équilibre stratégique et détruire l’Etat Congolais. Avant de faire observer le déficit de la diplomatie Congolaise, tout en souscrivant la création d’une armée forte, pour la défense nationale. Lors du débat très enrichissant qui avait les exposés sous la modération d’Emmanuel KABONGO MALU, l’Administrateur-délégué général du groupe de presse le potentiel, Freddy MULUMBA KABUAYI, avait attiré l’attention des participants sur le fait de ne pas tomber dans le piège de MUSEVENI et KAGAME qui servent les intérêts étrangers comme de négriers[5].

Ø  Le CICR dans son ouvrage intitulé « les enfants dans la guerre » précise que la protection de l’enfant en temps de guerre à fait l’objet d’efforts sur le plans juridique. Gouvernements et institutions se sont appliqués à produire, au cours des décennies, des déclarations, conventions et autres textes de loi, dont la simple existence aurait dû suffire à consacrer la primauté des droits de l’enfant en toutes circonstances, même les pires. Néanmoins, l’écart est considérable entre les dispositions minutieusement élaborées par les experts et la vie quotidienne des enfants pris dans la tourmente de la guerre.[6]

Ø  Arsène M., dans « Conflit, conflictualité et processus identitaires au Nord-Kivu, comprendre l’institutionnalisation de violences », focalise son analyse sur la recrudescence, la normalisation et l’institutionnalisation des violences intensifiées et répétitives au Nord-Kivu.

 

L’auteur déchiffre par quels dispositifs et mécanismes les violences sont arrivées à prendre leur caractère exceptionnel ou accidentel jusqu’à s’incruster dans les pratiques sociales quotidiennes au Nord-Kivu[7]. Pour y répondre, il a relié les conflits et la conflictualité aux processus identitaires une notion étendue aux mécanismes conscients et inconscients par lesquels les acteurs sociaux-étatiques et non étatiques procèdent à une identification de l’autre et de leurs propres actions par rapport à eux-mêmes, au matériel, au profit à l’Etat, à la région, au monde et à sa marche, au temporel et à l’invisible. Entendue comme telle, cette notion se rapporte à la fois à une série de transformations lentes, longues et spontanées, pacifiques et brutales,  à des situations précises.

 L’auteur argue que d’un bout à l’autre, les étapes, les conséquences, les époques, les conjonctures politiques ainsi que les phénomènes qui conduisent aux violences demeurent traversées en filigrane par l’identitaire.

Outre ces écrits, il existe d’autres travaux et mémoires portant sur les guerres de l’Est de la RDC face aux enjeux géopolitiques internationaux. Mêmes les rayons de nos bonnes librairies s’encombrent d’ouvrages généraux, des livres introductifs, des bouquins spécialisés… qui tous, nous apprennent, d’une manière ou d’une autre en plusieurs pages, la notion des guerres et géopolitiques sur le plan national et internationales.

En ce qui nous concerne, nous avons d’abord essayé d’élucider la situation de la guerre qui tourbillonne dans l’Est de la RDC, en identifient les différents groupes armés, les  milices passifs ou actifs, armés, internes et externes ayant secoué cette zone. En suit, nous analysons leurs enjeux géopolitiques sur le plan internationaux. En fin, nous nous proposons les pistes de solution pour le rétablissement de la paix et la sécurité. 

2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

 

Le choix d’un sujet d’étude ou d’une  recherche ne se fait pas au hasard, ni à la légère, mais à partir d’une angoisse existentielle d’un chercheur déterminé face à la vie qu’il mène et qu’il observe autour de lui, dans son propre milieu, à sa propre société ainsi que d’autres[8].  

Dans cet ordre d’idées, les deux dernières décennies sont caractérisées par la prolifération de publications sur la République Démocratique du Congo (RDC). La réalité complexe de ce pays y est abordée à partir de différentes approches, certaines à titre d’information, d’autres avec des orientations idéologiques déclarées, d’autres enfin pour dénoncer la dérive qui s’installe de manière permanente à laquelle la population agit à travers la politique d’agitation et de contestation. Suit à toutes ces situations nous citons :

D’abord, les massacres de Noël en 2009 à Kiwaja ; Attaques de la LRA contre les civils dans le Nord du Congo[9] : Un homme de 72 ans qui s’était caché dans les buissons  avait  vu les combattants de la LRA tuer sa famille le jour de Noël à Batande, près de Doruma. Il est l’une des rares personnes encore vivantes dans son village qui témoigne concrètement sur les abus causer par les différents groupes rebelles. En suit, le récent massacre survenu à Beni en septembre 2018.

 

 Enfin,  le rapport publié par International CRISIS Group Working to prevent Conflit World wide ; dans le Revu Afrique n°157 du 22 avril 2010 ;  S’adressant aux gouvernements et Aux Armées de l’Ouganda, du Congo, de la République Centrafricaine,  du Sud-Soudan, ainsi qu’à la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) et au Soudan (MINUS) réclamait ce qui suit:

·        De déployer davantage de soldats et de soutien logistique dans les zones affectées par la LRA afin de fournir des espaces sûrs aux populations, en augmentant les patrouilles de jour et de nuit dans les villages et les routes fréquemment utilisées, particulièrement dans les zones d’habitation les plus importantes.

·        De Travailler avec la population civile pour mettre en place, au Congo, des comités de sécurité communautaires, non-armés volontaires, et améliorer, au Sud- Soudan et en Centrafrique, la capacité des groupes d’auto-défense,[10] etc.

En suit, un autre fait qui est à la base de l’aggravation de  la crise, est  que dès 1994 à 1995, il y a eu l’afflux massif des réfugiés Rwandais vers la partie Est de la RDC. Ainsi, le pays s’est trouvé mêlé au conflit des Grands Lacs. En quelques jours ; environ deux millions Rwandais se sont réfugiés à l’Est du Congo, près des villes de Bukavu et Goma. Pour préserver leurs présences et avoir une partie foncière pour vivre, plusieurs groupes armés externes vont se proliférer, pour mener les guerres d’agression, d’occupation et d’exploitation, il s’agit entre autre :

 Le mouvement du 23 mars, communément appelé M 23, Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), constituées pour la plupart par les Ex-Far, les interahamwes et les enfants nés pendant l’exil congolais, le CNDP, le FDLR, la LRA…

Voulant à leur tour protéger leurs territoires  contre ces  agressions et occupations, une seule motivation  les ont  inspirés, c’est la formation et la mise en œuvre de plusieurs groupes de milices, par le peuple autochtone, pour lutter contre ces agressions et ces occupations étrangères, il s’agit : Raiya Mutomboki, le Mai-Mai Shikido, Mundundu 40, Raiya Atashida…

 Ces différents groupes  sont à l’origine de ses différentes guerres qui ont  e impliqués un grand nombre de pays de l’Afrique centrale dans une situation d’instabilité  totale. Or, lorsque des éléphants il y a que l’herbe qui empâtasse ». Cet ancien proverbe africain convient parfaitement à la situation des conflits armés qui ont ravagé  l’Est de la RDC au courant de ces dernières années. La guerre a eu à anéantir l’existence de ceux qui se trouvaient sur son passage et rendre leur vie en bas de l’échelle. Elle a bouleversé de manière fondamentale les conditions économiques, politiques et sociales du pays, ce qui a occasionné des effets négatifs considérables sur l’environnement, les ressources naturelles et la biodiversité.

Dans ce contexte, le fait d’être témoin directe ou indirect d’atrocités commises sur des proches parents et frères ou d’être séparé de sa famille, peut provoquer des changements immédiats ou ultérieurs dans le comportement psychosocial de victimes.

C’est pourquoi, nous nous proposons d’étudier les guerres de l’Est de la RDC face aux enjeux géopolitiques internationales, plus précisément, il est question d’une nouvelle rationalité tournée vers l’apaisement car l’impact de la guerre est plus dur à mesuré et à être ignoré.

2.1. Intérêt du sujet

Ainsi, ce sujet présente triple intérêt à savoir : l’intérêt scientifique et l’intérêt personnel ou pédagogique et l’intérêt pratique.

2.1.1. L’intérêt scientifique

 Ce travail se justifie du fait que non seulement nous sommes les chercheurs, politologues dans le cadre de cette étude, Mais ce travail permettra de mieux appréhender les contours des causes qui font que l’espace de la zone orientale subissent mais surtout un éclaircissement aux  différents acteurs de préserver la culture de paix et de sécurité gage de la cohésion sociale entre les divers peuples de la région. En fin ce travail permettra aux scientifiques de puiser quelques éléments pour approfondir les questions brulantes de la guerre de l’Est.

Sur le plan pratique 

 Cette recherche vise à cerner les causes, les origines, les acteurs sur le plan interne et externe et les enjeux de toutes ces guerres sur le plan géopolitique internationale, enfin de proposer les pistes de solutions pour rétablir  la paix, la sécurité et l’équilibre dans ce territoire.

 

 

2.1.2. Intérêt personnel

Il s’explique par la curiosité personnelle dû  aux atrocités commises dans cette périphérie  caractérisé par les conflits armés. Il nous a semblé irresponsable de taire cette sorte d’histoire vivant encore dans notre mémoire et dans la mémoire collective des populations locales du nord et Sud-Kivu en particuliers et de congolais en générale qu’ils gardera encore longtemps.

3. PROBLEMATIQUE

 

Tout projet de recherche procède toujours par l’existence d’un problème auquel on entend donner une explication nécessaire[11]. La problématique est l’aboutissement du choix du sujet, elle permet à la foi de définir et de justifiés la façon dont le sujet sera traiter. Elle explique et légitime le projet de recherche retenu, orienté la démarche sur le les pistes inductives poser la question principale par rapport au sujet, quel que soit l’approche choisie (qualitative ou quantitative).[12]

 

Depuis la fin des années 1980, le pays s’est retrouvé dans une impasse économique et politique. Cette crise s’est aggravée fortement au début des années 1990, après les événements à l’Université de Lubumbashi qui avaient poussé une grande partie des bailleurs internationaux à quitter le pays.

 

 De 1994 à 1995, il y a eu l’afflux massif des réfugiés Rwandais et Ougandais vers la partie Est de la RDC ; le pays s’est trouvé mêlé au conflit des Grands Lacs. En quelques jours ; autour de plus de deux millions Rwandais et Burundais, se sont refusés à l’Est du Congo, près des villes de Bukavu et Goma.

 

En 1996, les tensions provenant de la guerre civile et du génocide au Rwanda se propagent au Zaïre. La milice Hutu rwandaise Intherahamwe associaient, fui le Rwanda suite à l'installation d'un gouvernement Tutsi, s'est mise à utiliser les camps de réfugiés Hutus dans l'Est du Zaïre comme bases pour des raids contre le Rwanda.
Ces milices Hutu se sont vite associées avec les forces armées du Zaïre (FAZ) pour lancer une campagne contre les Tutsis congolais vivant dans l'Est du Zaïre[13].

Par la suite, une coalition des armées rwandaise et ougandaise, sous  la couverture d'une petite milice Tutsi, avait envahi le Zaïre afin de combattre la milice Hutu, de renverser le gouvernement de Mobutu, enfin de prendre le contrôle des ressources minières du Zaïre. Ils ont été très vite rejoints par différents hommes politiques du Zaïre, qui s'étaient opposés pendant nombre d'années sans succès à la dictature de Mobutu et qui voyaient une opportunité pour eux dans l'invasion de leur pays par deux des plus fortes armées de la région du grands lacs.

Cette coalition agrandie par deux armées étrangères et des acteurs politiques de l'opposition de longue date, menée par Laurent Désiré-Kabila, a pris le nom d'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération(AFDL). Leur objectif, de manière plus large, était de chasser Mobutu et de prendre le contrôle du pays.

Le 17 mai 1997, Mobutu fuit le pays, et Kabila fait son entrée dans la ville de Kinshasa, s'autoproclamant Président de la République et rebaptise  le  pays par la République démocratique du Congo.

Quelques mois plus tard, le Président Laurent-Désiré Kabila remercie toutes les forces armées étrangères qui l'avaient aidée à renverser le pouvoir  de Mobutu, et leur demande de retourner dans leur pays. Il avait peur que les officiers militaires rwandais et Ougadais qui commandaient son armée ne complotent un coup d'État contre lui dans le but de placer au pouvoir un Tutsi qui répondrait directement au Président du Rwanda, Paul Kagame. Cette annonce n'avait pas été bien accueillie par les gouvernements rwandais et ougandais, qui comptaient prendre le contrôle de leur grand voisin.

Avant tout, les troupes rwandaises se retirerons alors jusqu’ à Goma, d'où elles mobiliseront une nouvelle milice, ou mouvement rebelle, baptisé Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), mené par les Tutsis pour combattre leur ancien allié, le Président Kabila. Pour contrebalancer le pouvoir sous l'influence du Rwanda en RD Congo. En suit, les troupes ougandaises créent un autre mouvement rebelle, appelé Mouvement pour la Libération du Congo (MLC), mené par le chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba, fils du milliardaire congolais Jeannot Bemba Saolona. Les deux mouvements rebelles lanceront la deuxième guerre du Congo en attaquant en 1998 l'armée encore fragile de la RDC, soutenus par les troupes ougandaises et rwandaises. Face à cette situation, l'Angola, le Zimbabwe et la Namibie vont prêter une main forte  sur le plan militaire et logistique du côté  gouvernemental, pour défendre leur fraternité au pays, membre  de la SADC (Communauté de développement d’Afrique-Australe).

Enfin le 16 janvier 2001, Kabila est assassiné dans une circonstance non identifiée jusqu’aujourd’hui[14]. Son fils, Joseph Kabila, lui succède. Il profite de sa prise de fonction pour organiser les négociations multilatérales pour pacifié le territoire subdivisé en quatre zones de conflits armés, afin de mettre fin à la guerre.

En février 2001, un accord de paix est signé entre la RD Congo, le Rwanda et l'Ouganda, suivi de l'apparent retrait des troupes étrangères. Les troupes de maintien de la paix de l'ONU « MONUC » arrivent en avril. Le conflit éclate à nouveau en janvier 2002 suite à des affrontements entre des groupes ethniques dans le Nord-est de la RDC ; l'Ouganda et le Rwanda mettent alors fin au retrait de leurs troupes. Des négociations entre Kabila et les chefs rebelles aboutissent à la signature d'un accord de paix par lequel Kabila devra désormais partager le pouvoir avec les anciens rebelles. Retenons que : En juin 2003, l'armée rwandaise est la seule de toutes les armées étrangères à ne pas s'être repliée du sol Congolais ! L'essentiel du conflit était centré sur la prise de contrôle des importantes ressources naturelles du pays, qui incluent les diamants, le cuivre, le zinc, et le coltan. Une constitution est adoptée par referendum et un gouvernement de transition est établi composé d’un président et quatre vice-présidents (4+1) qui conduiront le pays vers les élections de 2006.  

Malgré cette forte mobilisation collective pour l’unification et la pacification du pays enfin de trouver la paix avec les autres belligérants, le travail semble être une coquille vide car, outre les différents groupes rebelles précité ci-haut, déjà en 2003, on a assisté à une autre force rebelle cruelle vers la fin de gouvernement de transition appelé CNDP, issue des refugies rwandais qui se métamorphosé du jour au jour.  Le 23 mars 2009, le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) signe un traité de paix avec le gouvernement dans lequel il accepte de devenir un parti politique en échange de la libération de ses prisonniers et d'une meilleure prise en compte de sa communauté  Tutsis congolais, notamment en donnant trois ministères au CNDP à la suite de l'élection présidentielle du Congo-Kinshasa de 2011. Ayant constaté que cet accord n'avait pas été respecté selon lui, il se crée le 23 mars 2011 (M23) qui reprend les hostilités en juillet 2012 qui lui permettra de conquérir et contrôler les deux villes : Bunagana et Rutshuru. Pour se débarrasser d’eux il fallait attendre la nuit du 4 au 5 novembre 2013, l'armée congolaise réussira avec bravoure à chasser les combattants du M23 de leurs dernières positions qu'ils occupaient dans les montagnes du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda[15].

 

Notons qu’en dépit de la neutralisation du M23 et du CNDP par les forces congolaises, la région demeure loin d'être pacifiée et constitue une véritable zone de non-droit, puisque des affrontements violents surviennent régulièrement entre l'armée régulière et des groupes rebelles et des massacres continuent d'y être perpétrés par des milices armées, lesquels les civils sont principales victimes de ses combats incessants, notamment les femmes et les enfants sont régulièrement des victimes de viols et des abus sexuels, des atrocités rendues possibles par l'impuissance, l'indifférence voire la complicité/corruptibilité des forces congolaises et des soldats de la MONUSCO[16].

 

C’est ce qui amène les pays de la SADC lors d’un sommet tenu en Angola de revenir pour la énième fois, sur la présence des Forces négatives. Les chefs d’Etat présents à ces assisses, ont noté que la présence des Forces négatives de l’ADF et des FDLR à l’Est de la RD Congo précisément au Nord-Kivu continue à faire des victimes civiles et déstabilise les pays voisins[17]. Ils vont lancer par conséquent, un appel pour une action régionale contre ces Forces négatives conformément aux plusieurs communiqués de différents sommets.

Il sied de souligner que cet engagement d’action commune pour traquer les rebelles n’est pas la première, il fait suite d’une série d’engagements antérieurs qui n’ont jamais abouti à des résultats positifs concrets. La preuve de la faiblesse de ces engagements est manifeste puisque les ADF, les FDLR et beaucoup d’autres groupes armés, environ 123 groupes dénombrés, continuent à opérer aisément sur le sol congolais.

C’est dans cette optique que s’inscrit la présente étude intitulée : « Les guerres à l’Est de la RDC face aux enjeux géopolitiques internationaux, regard sur les crises et défis ». La problématique de cette étude va s’articulée autour des questions suivantes :

Ø Quels nouveaux facteurs contribuent à faire perdurer la dynamique des conflits ?

Ø Quels sont les principaux acteurs  des guerres à l’Est de la RDC ?

Ø Quels sont les enjeux géopolitiques autour des guerres à l’Est de la RDC ?

Ø Quelle stratégie à mettre en place pour ramener la paix à l’Est de la RDC ?

4. Hypothèse

Les périodes de guerres marquent des moments des ruptures révélant, avec une acuité particulière, les contradictions et le malaise existant au sein de toute société[18]. Ce temps constitue une opportunité d’analyse en vue d’en appréhender les enjeux, identifier les instigateurs, d’en ressortir les effets pervers et d’en dégager un plan d’actions à entreprendre pour la stabilité et la paix durable.

Corrélativement aux préoccupations soulevées dans la problématique, d’abord, nous soulignons que les facteurs qui sont à la base de différentes guerres et conflits à l’Est seraient :  

D’abord, la multiplicité de groupes armés, qui opèrent dans cette zone résultent de l’enchevêtrement de plusieurs facteurs (culturels, sociaux, politiques, militaires, géopolitiques) ayant chacun leur propre temporalité. Ils mettent en jeu une pluralité d’acteurs, d’alliances et de mobiles. Leur explication implique des approches pluridisciplinaires : sociologique (action violente des masses, propagande, désinformation de la presse, campagnes génocidaires) ; politique (antagonismes entre puissances rivales, conflits de pouvoirs, jeux des représentations et replis identitaires réifiés, instrumentalisation du religieux) ; économique (intérêts économiques, modes de financement des conflits) ; psychologique (théories du conflit fondées sur le couple frustration-agression ; la pulsion de mort devient pulsion de destruction de l’autre) ; militaires (défaillances des forces de sécurité, trafics d’armes).

 

En suit, Les principaux acteurs de toutes ces guerres à l’Est seraient constitués:

 

 D’une pluralité d’acteurs locaux, nationaux, régionaux et internationaux, que nous classons en deux groupes qui sont :

Les acteurs internes (l’Etat Congolais ou le gouvernement, la société civile, l’armée, les chefs coutumiers et la population) et ;

Les acteurs externes (les multinationales, les ONG, les pays voisins …)

 

 

 

Enfin, les enjeux géopolitiques autour des guerres à l’Est de la République Démocratique du Congo Sont énormes pour un pays comme la RD Congo, victime de mutations géopolitiques mondiales depuis l’époque coloniale dont nous citons parmi eux :

 

·        Les mutations géopolitiques dues à l’émergence des nouvelles puissances non occidentales et de leurs relais locaux ;

·        Une autre situation qui est à la base des enjeux est  le flux migratoire  de réfugiés rwandais et burundais accompagné des armes Kalachnikovs à la main, des enfants, chèvres et  les bagages ayant comme portes Goma, et Sud-Kivu , Bukavu et Uvira…Ce phénomène est à la base des affrontements entre le peuple autochtones et les immigrants ;  

 

·        A ceci, s’ajoute la problématique de conflit foncier, des concessions minieres, et de conflits ethniques.  Il est urgent  de faire échec aux projets de déstabilisation ourdis par des intérêts obscurs qui divisent le Congo en plusieurs zones d’influences.

 

ü Les stratégies à mettre en place pour ramener la paix à l’Est de la RDC 

 

La bonne gouvernance, le renforcement de capacité militaire et de l’autorité de l’Etat ainsi que la sécurité publique.

5. METHODES  ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

 

Ce qui distingue la connaissance scientifique à d’autres formes de connaissances, c’est la voie à suivre, pour accéder à ces connaissances ainsi que les instruments intellectuels ou les approches utilisaient pour analyser les faits et les phénomènes. La connaissance scientifique élaborée implique, après observation préalable du phénomène à soumettre à l’étude, une certaine conceptualisation de la problématique, (problématisation), une certaine façon ou mieux, une voie à suivre pour appréhender le sujet d’ étude (que nous appelons méthode) ainsi qu’un certain nombre d’outils de récoltes des données (techniques de recherche).

5.1 Méthode

    La méthode est définie par le dictionnaire encyclopédique « Larousse » comme une démarche ordonnée, raisonnée ; technique employée pour obtenir un résultat.[19]

 

La nouvelle réalité ou configuration géopolitique des dynamiques, et autres tensions locales et transfrontalières conduit non seulement à l’affaiblissement du pouvoir étatique (désétatisation) mais aussi pèse sérieusement sur le positionnement rationnelle des acteurs, dans leurs prise de décisions et accentue la porosité des frontières avec toutes ses corollaires à travers des réseaux transfrontaliers mafieux, impliquant aussi bien des Etats ( acteurs étatiques), les entrepreneurs militaires, les seigneurs de guerres, les chefs locaux et les populations locales.

Cette approche des conflits par le bas-nous a enfin permis d’établir plusieurs paliers d’analyse et d’utiliser la méthode stratégique, dont la synthèse harmonieuse permet une meilleure compréhension sur plusieurs dimensions : locales, nationales, régionale et internationales des conflits qui gravitent dans cette zone de la RDC :

Au niveau local nous tenons  compte des rapports de force entre la communauté Tusti Banyamulenge et autres ethnies…La question se pose ici sous forme de tensions entre les autochtones et les immigrés. Elle met en exergue les questions relatives à la terre et à l’autorité coutumière ;

Le niveau national fait intervenir les autorités congolaises établies à Kinshasa. Elle tourne sur la question de la gestion des immigrés ruandais, Burundais et Ougandais au Nord et Sud-Kivu. C’est en effet la gestion catastrophique de la nationalité des ethnies étrangères par les différents gouvernements Congolaise[20] qui a offert l’alibi à la déflagration des années 90 et dont les blessures sont encore très fraiches au niveau local.

Le niveau régional cette région a en effet reçu plusieurs vagues de refugiés Burundais (des années 70-90) et ruandais depuis l’époque coloniale : les uns et les autres se sont organisés en mouvement rebelles, au point de constituer une menace pour leurs pays d’origine, une menace qui a fini par  provoquer l’intervention des armées régulières Burundaise, Ruandaise et ougandaise dans l’Est de la RDC[21].

Enfin le niveau international évoque les réseaux économiques et militaires impliqués dans « les guerres de l’Est », soit à travers le trafic d’armes de guerres, soit dans le pillage de ressources naturelles de la RDC. Il suffit de tenir compte du rapport des experts sur le pillage des ressources de la RDC ou celui de la commission parlementaire dite LUTUNDULA pour réaliser la place qu’occupent les richesses de la RDC dans tous les conflits qui sévissent l’Est de ce pays.

          Une synthèse minutieuse de tous ces paliers, niveau d’analyse, nous permettra de saisir la complexité de notre thème de recherche et de donner une originalité à notre étude.          

5.2. Techniques de recherche

La  technique est l’ensemble de procédés misent en œuvre pour obtenir un résultat  déterminé dans un domaine  particulier.

Dans le cadre de cette recherche,  nous avons fait recours aux techniques ci-après : l’interview ou l’entretien libre l’observation indirecte, l’analyse documentaire, internet etc.

a)    La technique d’interview ou d’entretien libre approfondie 

Il s’agit d’un procédé d’investigation scientifique de nature qualitative, impliquant un processus de conversation verbale entre le chercheur et le sujet enquêté pour recueillir les informations en rapport avec le but fixé.

Outre les études approfondies dans l’auditoire, nous avons ensuite à interviewé  de près ou de loin les différents responsables des familles victimes de conflit et guerres de l’Est, il s’agit : Monsieur Adonis enseignant à école primaire de Société Nationale de Chemin de Fer au Congo depuis Kamina, en suit, nous avons eu d’entretien libre et approfondie avec Monsieur Rams ancien Directeur de service de cadastral de Goma depuis Lubumbashi, lui aussi victime de guerre de Force Populaire Rwandaise, outre ces interview et entretiens libre, nous avons aussi suivi  à travers la Radiotélévision nationale congolaise  l’émission « Connaitre le Congo » Réf. RTNC100.0Mz et le numéro Téléphone (+243 899944741). Sur l’origine du Nord et Sud-Kivu et les divers groupes ethniques qui les composent, dont nous citons : le hutu, le nande, le banyamulenge…Nous avons enfin eu d’entretien libre avec un combattant de notre armé (FAC) résident depuis 1960 à 2003 au Nord-Kivu, suit à sa bravoure  a combattu dans plusieurs villes et territoires de l’Est de la RD Congo, résident actuellement à Kinshasa, Monsieur le général MUSTAFA MUKISA Gabriel.  

b. La technique d’analyse documentaire

 

Cette technique nous a permis d’avoir d’importantes  informations en consultant certains ouvrages,  rapports,  revues, des mémoires ci-après :

 Rapport sur le développements Humain, les nouveaux prédateurs politiques des puissances en Afrique centrale, Réstauration de la paix et Reconstruction, Typologie des conflits armés en droit international humanitaire, Les guerres civiles, le massacre de civil noël à Kiwaja 2008…Bref, nous avons consulté plusieurs  documents à tendances confondues.

6. DELIMITATION  SPATIO-TEMPORELLE

 

Toute étude scientifique procède facilement par un découpage de la réalité. Nul n’est possible d’étudier ou de parcourir tous les éléments qui influent jusqu’aux extrêmes limites de la terre.

Ainsi, dans l’espace, pour ce qui concerne  notre travail, l’attention est portée sur l’Est  de la République Démocratique du Congo, c’est-à-dire le Nord-Kivu, le Sud-Kivu.

 Dans le temps, notre étude va de 1996 à nos jours. Le bornage inférieur, c’est-à-dire (1996) se justifie par le fait que nous considérons cette période comme le début de la guerre de libération par l’Alliance de Force Démocratique Libérale, l’AFDL et aussi comme le début d’un plan dont sa continuité se poursuit à nos jours. ; La borne supérieure reste ouverte en ce sens que le sujet sous examen est d’une actualité non indiscutable.

7. DIFFICULTES   RENCONTREES

Les difficultés ont été multiples dans la réalisation de ce travail. D’une part nous n’avons pas y accès facile à la récolte des données. Etant donné que le sujet relatif aux conflits armés, à la géopolitique, aux conflits frontaliers, à l’hégémonie, aux conflits ethniques sont difficiles à traité suit aux caractères complexe. Nous avons aussi eu d’autres difficultés relatives au traitement de données, vu que les données étaient très nombreuses en matière de conflits :(armés, ethniques, coutumiers et fonciers) ; de guerres, de violences…dans l’Est de la RDC.

Mais nous nous sommes heurtés à quelques difficultés que nous avons surmontées grâce à la lecture de nombreux ouvrages, rapports, revues et contact téléphoniques etc.

8. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l’introduction et la conclusion, notre travail comporte trois chapitres :

Le premier chapitre s’intéresse au cadre  conceptuel  et théorique. Cette partie portera sur les généralités, c’est-à-dire les différentes définitions de concepts clés liés à notre objet d’étude.

Le deuxième chapitre : Historique et origine des acteurs de différentes guerres.

Ce chapitre met en détaille la succession des différentes guerres qu’a connue la RDC dans le temps et dans l’espace. Il donne  en suit les origines de différents groupes armés et milices qui ont secoués l’Est de la RDC, il relate aussi l’histoire de différentes  guerres qui ont balancés la RDC. 

 Enfin, le troisième chapitre intitulé : les guerres de l’Est et les enjeux géopolitiques internationaux. Dans ce dernier chapitre il est question énumérer les différents facteurs qui sont à la base de conflits armés et acteurs  qui alimentent les guerres.   

 


 

Chapitre I. CADRE  CONCEPTUEL  ET THEORIQUE

 

En science, d’une manière générale toute investigation exige l’utilisation d’un certain nombre de concepts pour éviter l’ambigüité et la confusion que ces derniers, peuvent engendrer à la suite d’un usage non approprié. Dans ce contexte, il est nécessaire de préciser les contours de tous les concepts utilisés dans le présent travail, afin de donner à chacun d’eux un contenu exact en relation avec l’objet d’étude.

 C’est dans ce souci que R.K MERTON écrit : « une recherche scientifique, ses besoins ne peuvent passer autres nécessités de clarifier ses concepts. Car une exigence essentielle de la recherche est que les concepts soient définis avec clarté suffisante pour lui permettre de progresser[22] ».

Section I.        Les conflits

 

L’histoire de l’humanité est jalonnée par de conflits et de guerres qui se sont produits en suivant le rythme de l’évolution politique des Etats. Les conflits ne se font plus de la même façon ni sous les mêmes prétextes. Bien que des conflits idéologiques ou politiques soient toujours possibles, les conflits ethniques semblent actuellement recevoir toute l’attention.

Distinguer les conflits armés des autres types de conflits suppose une compréhension poussée de la situation. Il faut être en mesure de saisir si un conflit est ethnique, idéologique ou politique. Mais il est aussi nécessaire de pouvoir élaborer une définition qui cadre avec la dimension intra étatique de ce type de conflit.

La notion de « Conflits armés » dépasse largement celle de guerre. Par Conflits armés nous entendons, tout à la fois, les guerres dans leur pluralité,  mais aussi les autres formes de contestations violentes au moyen d’armes létales opposant les groupes sociaux entre eux ou un groupe social et un Etat.

La guerre est un conflit armé opposant au moins deux groupes militaires organisés réguliers. Elle se traduit ainsi par des combats armés, plus ou moins  dévastateurs et implique directement ou indirectement des tiers. Selon Gaston Bouthoul : « La guerre est une forme de violence qui a pour caractéristique essentielle d'être méthodique et organisée quant aux groupes qui la font et aux manières dont ils la mènent. Elle est limitée dans le temps et dans l'espace et soumise à des règles juridiques particulières, extrêmement variables suivant les lieux et les époques. Sa dernière caractéristique est d'être sanglante, car lorsqu'elle ne comporte pas de destruction de vies humaines, elle n'est qu'un conflit ou un échange de menaces. » Pour Weber au contraire, le conflit est considéré comme « normal » : le sociologue de l’action souligne son rôle permemanant au sien de relations  sociales, car « il est impossible, selon toute les expériences acquise à ce jour d’éliminer la lutte »[23]. Simmil, également démontre que le conflit constitue une forme de socialisation[24].

Par ailleurs, les chercheurs en matière de guerre montrent tout en se réjouissant que, de nos jours que, les guerres entre les Etats sont presque désormais inexistantes. L’on déplore toutefois que « les conflits armés qui ont lieu à l’intérieur des Etats sont malheureusement très nombreux, présent pratiquement dans tous les continents et souvent très violents ».[25]

Il est à remarquer que par rapport au passé, il y a de grands changements dans l’identité des victimes et dans la géographie de ces conflits. En effet la plupart des victimes sont des civils et les lieux de confrontations armées se situent, pour beaucoup, dans les pays pauvres : « Au début du 21ème siècle, la plupart de conflits ont lieu au sien des Etats et la majorité des victimes encore sont les civils…

Le modèle géographique du conflit a évolué au fil du temps, les risques  sécuritaires s’étant clairement déplacés vers les pays plus pauvre. Entre 1946 et 1989, les pays en développement à faible revenu représentaient à peine un tiers de tous les conflits. En 1996 et 2003 plus de la moitié des pays et territoire en proie à des conflits violents figuraient dans le groupe des pays à faible revenu.

L’Afrique représente aujourd’hui près de 40% des conflits mondiaux ainsi que bon nombre des conflits les plus sanglants de ces quinze dernières années figure dans les Etats de l’Afrique Centrale en l’occurrence la République Démocratique du Congo ».[26]

§1. Cause des conflits

Les conflits prennent souvent naissance dans une série complexe de motifs qu’il n’est pas toujours facile d’expliquer individuellement. En effet « ils ont,  dans la plupart de cas, de lointains motifs historiques de nature ethnique, tribale ou même religieuse, auxquels s’ajoutent maintenant d’autres raisons de nature idéologique, sociale et économique »[27].

1. Injustices sociales, volonté de puissance et égoïsme

 

Sur le plan socio-économique, les flagrantes inégalités économiques occasionnées par des injustices sociales que subissent des populations peuvent pousser certains dans un désespoir qui débouche sur des conflits.

C’est le constat amer fait par Jean-Paul II quand il parle de la « tentation d’une réponse violente de la part des victimes de l’injustice, comme cela se produit à l’origine de la plupart de guerres. Les populations exclues d’un partage équitable des biens originellement destinés à tout le monde pourraient se demander : pourquoi ne pas répondre par la violence à ceux qui sont les premiers à nous faire violence ? » C’est-à-dire que : c’est l’oppresseur qui montre à l’opprimé de quel type d’arme il peut appliquer pour se défendre.

A ces causes vont s’ajouter « l’égoïsme et la volonté de puissance qui sont de pires ennemis de l’homme. Ils sont toujours, de quelque manière, à l’origine de tous les conflits. On les constate en particulier dans certaines zones de l’Amérique du sud, où les disparités socio-économiques et culturelles, la violence armée ou la guérilla, la remise en cause des acquis démocratiques, délitent le tissu social et font perdre aux populations la confiance en avenir »[28]

§2. Typologie de conflits

On distingue plusieurs types de conflits armés pas toujours aussi identifiables et perméables les uns aux autres. Il existe plusieurs typologies de groupes armés, mais on peut rencontrer des conflits armés qui ne rentrent pas dans les typologies existantes. Sylvain Vité[29] propose une typologie des conflits armés sous l'angle du droit  international humanitaire. Il montre comment les différentes catégories de conflits armés prévues par celui-ci peuvent être interprétées compte tenu des évolutions de la pratique juridique internationale. Il distingue à cet égard les efforts de conceptualisation relevant respectivement du droit des conflits armés internationaux et du droit des conflits armés non internationaux. Mais il reconnaît que la réalité des conflits armés est plus complexe que le modèle décrit en droit international humanitaire. Quant à nous, nous retenons les types de conflits armés suivants :

 

Selon Michael Brown, les conflits ethniques peuvent être perçus comme une dispute entre deux ou plusieurs communautés ethniques à propos de litiges importants liés à des questions économiques, politiques, sociales ou territoriales[30]. Ou, plus simplement, le conflit ou la guerre ethnique peuvent être compris comme une forme de violence organisée dans laquelle les groupes et les valeurs se mesurent en termes ethniques.11 Cependant, de telles définitions ne font pas l’unanimité puis qu’elles ne sont pas assez nuancées ou ne correspondent pas à l’objet qu’elles prétendent définir. Ces définitions bien que pouvant s’appliquer à l’ensemble des conflits ethniques ne permettent pas de faire la différence entre les conflits interétatiques et les conflits intra étatique.

 

Effectivement elle peut aussi bien s’appliquer aux guerres entre deux groupes ethniques nationaux (ex.: USA versus Japon) qu’au conflit Yougoslave.

Il est donc nécessaire d’apporter des définitions qui tiennent compte de ces nuances.

La solution proposée par certains auteurs réside dans l’ajout de deux éléments : l’État et la quête de l’indépendance. Les conflits ethniques sont alors compris comme :

 Tout en conservant la dimension ethnique, la définition proposée par Gurr mentionnant l’État ramène le conflit au niveau interne. Des groupes à caractère ethniques s’opposent à leur État, il s’agit donc d’un conflit interne.

Toutefois, la référence aux autres acteurs politiques laisse la possibilité d’apposer cette définition à des conflits interétatiques ou à des conflits chevauchant les frontières de plusieurs États[31]. Michael Howard va plus loin lorsqu’il mentionne le but indépendantiste des groupes ethniques :

Définir clairement le conflit ethnique est une entreprise difficile puisque ces conflits se situent souvent dans des zones grises. Le danger réside dans l’élaboration de définitions trop restrictives. La définition proposée par Brown est judicieuse dès que l’on a saisi la nature interne du conflit Yougoslave.[32] Elle n’a d’autres prétentions que d’identifier les groupes en présence. Alors que la définition de Howard en identifiant la cause du conflit peut mener à une démarche biaisée. Si le chercheur appréhende les conflits ethniques en partant toujours de la prémisse que ces conflits ethniques sont liés aux questions d’indépendance les résultats de ses recherches refléteront toujours ce présupposé. La complexité des motifs menant aux conflits ethniques ne peut être résumée en une seule définition et encore moins dans une seule cause.

§3.La nature des conflits

 

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, il y a eu en tout 1990 conflits armés, dont un quart seulement entre Etats. En fait, les conflits modernes sont de plus en plus internes. Depuis 1945, la plupart des conflits armés ont duré moins de six mois. Ceux qui ont duré plus longtemps se sont souvent retires sur des années. Par exemple, au Vietnam, il s’est installé sur plus de deux décennies. L’Afghanistan et l’Angola sont deux autres exemples de longs conflits. Dans les années 1950, il y avait moins de vingt conflits en cours ; dans les années 1960 et 1970, plus de trente et, à la fin des années 1980, on était passé à plus de cinquante. Après 1992, leur nombre a diminué, mais ceux qui duraient étaient, en moyenne, plus longs. Les conflits intérieurs sont les plus courants, mais les conflits internationaux n’ont pas disparu. La guerre qui a opposé l’Iraq et la République islamique d’Iran, de 1980 à 1988, aurait tué 450 000 soldats et 50 000 civils.

 

Le conflit entre l’Erythrée et l’Ethiopie, à la fin du XXème siècle, a opposé pour l’essentiel deux armées classiques qui se sont battues à l’arme lourde et dans des tranchées, faisant des dizaines de milliers de morts[33]. Il y a eu des coalitions de forces multinationales engagées dans des conflits au moyen d’attaques aériennes massives, comme dans la guerre du Golfe contre l’Iraq, en 1991, et dans la campagne menée par l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) contre la République fédérale de Yougoslavie, en 1999.

 

Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, bon nombre des conflits ont eu lieu dans des pays en développement. Après l’effondrement des régimes communistes en Europe de l’Est et dans l’ancienne Union soviétique, a` la fin des années 1980 et au début des années 1990, on a assisté, pendant quelque temps, à  une recrudescence de conflits armés en Europe. La taille de la zone de conflit a changé radicalement au cours des deux derniers siècles. Jusqu’au début du XIXème siècle, les nations se livraient combat sur des « champs de bataille ». Sous Napoléon, qui mobilisait des armées de citoyens soldats, les guerres s’étendaient sur plus de territoire mais se livraient encore essentiellement sur des champs de bataille[34].

 

Avec le développement des chemins de fer, au XIXème siècle, et la mécanisation des transports en commun, il est devenu possible de changer des troupes de position rapidement dans des espaces géographiques plus vastes. Ensuite, avec l’arrivée des chars, des sous-marins, des bombardiers et des missiles guidés par laser, les champs de bataille ont perdu toute limite géographique. Dans des conflits récents, comme celui qui a opposé l’OTAN à la Yougoslavie en 1999, on a parlé de « guerres virtuelles », les combats se livrant par l’intermédiaire de missiles téléguidés, sans la participation de troupes terrestres.

Section II. Les guerres

 

Toute étude sur les guerres en vient à buter sur un problème de définition et de compréhension fondamentale : qu'entend-on par "guerre" ? La question est bien sûr celle du théoricien, mais le responsable doit aussi s'y attarder, sous peine de voir très rapidement limiter sa capacité de réflexion, donc d'intervention.

Bien que le mot « guerre » soit généralement employé  pour décrire un conflit, et qu’on l’entende à son sens historique de violence entre des Etats, sa définition juridique est controversée. En fait, la controverse tourne autour de questions telles que la quantification (par exemple, combien de morts doivent-ils compter lors d’uncombat pour que l’on puisse parler de guerre et en combien de temps ?, le fait de savoir si les hostilités ont été´ ou pas ouvertement déclarées, et leurs limites géographiques (par exemple, si la guerre est nécessaire entre des Etats ou à l’intérieur d’un Etat).

Ainsi, pour éviter ces controverses et, en particulier, des failles dans l’applicabilité´ du droit humanitaire, beaucoup d’instruments internationaux, comme les Conventions de Genève de 1949, emploient l’expression « conflit armé ». La grande variété de conflits armés et de leurs belligérants oblige cependant les observateurs à chercher de nouveaux termes pour les décrire.

Dans ce cadre, ils parlent de « nouvelles guerres » pour décrire des conflits ou les limites entre les concepts traditionnels de guerre, de « crime organise » et de « violations des droits de l’homme » et de « guerre asymétrique ». Ce dernier terme, qui est étroitement associé au phénomène du terrorisme moderne, est utilisé pour décrire une forme de conflit ou un groupe organisé, sans puissance militaire classique ou pouvoir économique, cherche à attaquer les points faibles inhérents à des sociétés relativement riches et ouvertes. Les attaques sont menées avec des armes et des tactiques non classiques, et au mépris des codes de conduite politiques ou militaires.

§1. Typologie de guerres

On distingue plusieurs types de conflits armés pas toujours aussi identifiables et perméables les uns aux autres. Il existe plusieurs typologies de groupes armés, mais on peut rencontrer des conflits armés qui ne rentrent pas dans les typologies existantes. Sylvain Vité[35] propose une typologie des conflits armés sous l'angle du droit  international humanitaire. Il montre comment les différentes catégories de conflits armés prévues par celui-ci peuvent être interprétées compte tenu des évolutions de la pratique juridique internationale. Il distingue à cet égard les efforts de conceptualisation relevant respectivement du droit des conflits armés internationaux et du droit des conflits armés non internationaux. Mais il reconnaît que la réalité des conflits armés est plus complexe que le modèle décrit en droit international humanitaire.

Quant à nous, nous retenons les types de conflits armés suivants :

Ø  La guerre  de type interétatique, qui met aux prises des unités politiques qui se reconnaissent, réciproquement, l’existence et légitimité. C’est sont souvent des conflits régionaux faisant usage de factions agissant en tant que personne interposée et servant d’écran de protection pour les formes conventionnelles ;

Ø  La guerre civile qui se distingue de la précédente par l’absence d’organisation étatique des combattants. Et est la forme la plus répandue des conflits guerriers et souvent la plus meurtrière.

Jean-Pierre Derriennic[36] tout en reconnaissant la mixité des structures conflictuelles et des motivations combattantes distingue trois types de guerres civiles :

v les guerres civiles partisanes qui opposent des groupes auxquels les individus combattants acceptent d’adhérer sur  la base d’un choix idéologique personnel. On les appelle « rébellion » quand elles constituent   un soulèvement, une résistance ouverte aux ordres d'une autorité, d'un Etat, d'un ordre établi[37] ;

v Les guerres civiles socio-économiques où s’opposent des groupes en compétition dans la monopolisation de ressources économiques. Parmi lesquelles  les ressources naturelles (terres, minerais,…) ;

v Les guerres civiles identitaires qui opposent des collectifs auxquels on appartient à la naissance sans préjugés du volontarisme de l’acteur combattant et qui surinvestissent un  aspect de l’identité collective (religion, tribu, race, communauté…) ;

Ø  La Guerre sauvage ou impériale : qui a pour objet ou conséquence, l’élimination presque totale de l’un des belligérants. Associée aux massacres de masse, cette guerre vise moins la domination d’un autre, la prédation territoriale ou même sa soumission, mais ambitionne véritablement son éradication en tant que telle dans un processus qui peut s’apparenter à un véritable génocide ;

Ø  La guérilla : qui est à la fois une tactique de guerre et en même temps une forme à part entière des conflits armés. Signifiant en espagnol: « petite guerre », au-delà de son ambition belligène limitée. Elle peut se définir comme un objectif politique de renversement  ou de remise en question d’une autorité contestée par l’utilisation des faibles moyens militaires mais très mobiles, rapides, utilisant l’effet de surprise et facilement mobilisable. C’est sa dimension politique qui distingue la guérilla des opérations commandos des forces spéciales qui ont des objectifs essentiellement militaires[38] ;

Ø  Le terrorisme: qui constitue actuellement un élément central de la scène conflictuelle mondiale après le 11 septembre 2001 et peut être envisagé comme une tactique de guerre cherchant à prendre en partie la victime civile pour atteindre la cible politique combattante. C’est une forme-type de conflits armés asymétriques  visant à compenser la faiblesse des moyens militaires de l’un des protagonistes par des attaques surprises et parfois massives à l’encontre des cibles non combattantes pour peser sur les acteurs politiques en charge des populations touchées[39].

Ø  Les conflits armés de basse intensité et non directement politique qui usent massivement de l’assassinat et peuvent constituer des phénomènes de déstabilisation politique des Etats ou des régions entières. On peut citer ici, les conflits criminels intéressés  pour qualifier le phénomène mafieux ou organisé autour de la prédation économique sans discours politique de légitimation. Les actions de la majorité des groupes armés en République Démocratique du Congo (RDC) font partie de cette catégorie. Ilexiste rarement une ligne de front et les combats sont le plus souvent du genre opportuniste plutôt que stratégique. La technologie est médiocre et ce sont les armes légères qui dominent.[40]

 

Ø  Le drame de la République Démocratique du Congo est surtout révélateur d’une  imbrication entre fragilité interne et déstabilisation externe. Ce pays en transition depuis son indépendance a connu plusieurs  grandes crises meurtrières toutes liées à la convoitise de ses richesses naturelles et à la faiblesse institutionnelle de l’Etat. Par un jeu complexe d’alliances et de contre-alliances des acteurs, le pays a été saigné de l’intérieur et de l’extérieur plongeant la population dans une extrême pauvreté, provoquant des inégalités sociales sans précédent et des guerres d’une cruauté indescriptible. Les conflits à l’Est du pays ne sont pas encore totalement jugulés (guerres et insécurité récurrente) car alimentés par le pillage des ressources naturelles, une criminalité transfrontalière sans précédent favorisée par la déstabilisation en provenance  de certains pays voisins(le Rwanda en tête) et la fragilité de l’Etat qui, malgré les efforts consentis, n’arrive pas encore à assumer toutes ses fonctions régaliennes et socioéconomiques[41].

Section 3. Géopolitique

Le terme Géopolitique, est un concept qui désigne l’influence de l’environnement géographique, économique, social et culturel sur la politique d’une nation et la nature de ses relations avec d’autres nations.

Ayant pour objet l’analyse la plus exacte possible de l’environnement dans lequel les décisions politiques sont prises, la géopolitique prend en compte l’ensemble des préoccupations des acteurs en présence sur la scène internationale, qu’il s’agisse des hommes d’État, de la diplomatie, de l’armée, des organisations non gouvernementales ou de l’opinion publique. La géopolitique touche ainsi au double dimension, interne et externe, des politiques conduites par les nations[42].

Utilisé pour la première fois par le Suédois Rudolf Kjellén en 1899, et développé dans son ouvrage StatensomLifsform (« l’État comme organisme vivant », 1916), le concept de géopolitique a connu un vif succès pendant l’entre-deux-guerres, notamment dans l’Allemagne vaincue. Le général Karl Haushofer (1869-1946) définit la géopolitique comme « l’étude de l’activité politique dans un espace naturel ». Les positions défendues par ce dernier doivent être replacées dans le contexte où elles ont été élaborées, celui de la renaissance du nationalisme allemand après la Première Guerre mondiale, qui s’est fixé pour objectif de constituer, autour de la grande Allemagne, une aire d’influence et de solidarité en Europe centrale et orientale. Le nazisme a utilisé les thèses de Haushofer pour justifier sa politique de conquête et d’expansion territoriale, visant à s’assurer un « espace vital » (Lebensraum). Ces considérations expliquent, en grande partie, la désaffection pour le concept de géopolitique observée après la Seconde Guerre mondiale.

La géopolitique s’est également développée dans d’autres pays, notamment en Grande-Bretagne. Un de ses représentants les plus connus est le géographe Halford J. Mackinder (1861-1947), qui a analysé les facteurs géographiques de la puissance et en a conclu, dans la ligne des thèses développées par l’amiral Mahan (1840-1914), auteur de l’Influence de la puissance maritime dans l’histoire (1890), que c’est sur la maîtrise des mers que la Grande-Bretagne devait bâtir sa prééminence. Il a mis l’accent sur l’opposition géopolitique existant entre la puissance terrienne d’Eurasie (la Russie) et la puissance maritime dominante (à l’époque, la Grande-Bretagne, bientôt supplantée par les États-Unis d’Amérique)[43]

En France, une école de géographie politique s’est affirmée au XIXe siècle à travers des ouvrages comme celui d’André Chéradame, la France, l’Allemagne et la question d’Autriche (1902), qui voyait dans la double monarchie austro-hongroise un rempart contre les ambitions de l’Empire allemand et un facteur conditionnant la sécurité de la France. Dans l’entre-deux-guerres, des géographes français ont travaillé, pour leur part, sur la question des frontières et des peuples d’Europe centrale et orientale.[44]

À partir du milieu des années 1970, la géopolitique a connu un regain d’intérêt, principalement aux États-Unis. Elle a notamment permis d’avancer plusieurs explications concernant les luttes d’influence entre Américains et Soviétiques dans le tiers monde (Afrique, Eurasie et Amérique latine)[45].

C’est depuis la fin de la guerre froide que la géopolitique est devenue un terme auquel hommes politiques, experts des relations internationales et médias se réfèrent constamment pour tenter de rendre compte et d’expliquer des phénomènes aussi divers que l’apparition de nouveaux États, le tracé des frontières, les conflits territoriaux, ou les phénomènes comme le crime organisé ou le trafic de drogue à l’échelle internationale.[46]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre II. HISTORIQUE DES GUERRES ET ORIGINE DES GROUPES ARMES A L’EST DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

 

Cette partie relate l’histoire des différentes guerres que la RDC a connue dans le temps et dans l’espace, ces origines, ces acteurs. ce chapitre identifie aussi les différents groupes armés, et  met l’accent   sur la façon dont ils sont  organisés et comprendre comment ils fonctionnent tout en les localisant à travers la République Démocratique du Congo.

 

Section I.  Historique des conflits et guerres dans l’Est de la RDC

 

Historiquement, les conflits et les guerres en RDC sont répertoriés dans le temps et dans l’espace.

Ø Les guerres de sécession qui ont marqué le pays, de 1960 à 1963, notamment les sécessions du Katanga et du Sud-Kasaï ;

Ø Les insurrections armées et les conflits armés. Les insurrections mulélistes de1963 à 1965 avaient touché les trois quarts du pays. Sous la Deuxième République, le régime du président Mobutu eut à faire face à des rébellions armées en 1967, en 1977, en 1978, avant de tomber sous les coups de celle de 1996-1997. Durant la transition et sous la Troisième République,  les autorités congolaises ont été confrontées à plusieurs conflits armés dont les périodes critiques sont celles  de 1998-2003, de 2007-2009, de 2012-à nos jours[47].

§1. Les guerres de sécession qui ont marqué le pays, de 1960 à 1963, notamment les sécessions du Katanga et du Sud-Kasaï

 

2.1. Les sécessions du Katanga et du sud du Kasaï (1960-1963)

 

Le 27 juillet 1960, profitant de l’intervention des troupes belges pour protéger leurs concitoyens après les mutineries des soldats de l’Armée Nationale Congolaise (ANC), dans les principales villes du pays, Moïse Tshombe, le président régional de la riche province méridional du Katanga et leader de la CONAKAT (Confédération Nationale du Katanga), proclame l’indépendance de la province Au Katanga, doté d’un statut spécial pendant la colonisation (la création de l’unique poste de vice-gouverneur général dans la province après celui de gouverneur général siégeant à Léopoldville) et avec une importante présence de colons belges en contact avec les régimes racistes blancs de l’Afrique australe, la sécession a été financièrement et militairement soutenue par la multinationale belge chargée de l’exploitation minière dans la province, la puissante Union Minière du Haut Katanga, créée en 1906.

 

Le gouvernement central, aux mains du tandem rival, le Président Joseph Kasa-vubu (conservateur et fédéraliste) et le premier ministre, Patrice Lumumba (nationaliste radical et progressiste), face à cette violation de la souveraineté, procède à la rupture des relations diplomatiques avec la Belgique et demande à l’ONU de rétablir l’intégrité et l’unité du pays, en exigeant le retrait des troupes d’occupation belges.

 

La sécession du Katanga qui a la sympathie des puissances occidentales (Belgique, États-Unis, France et même du secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarsjöld), fut la conséquence d’une coalition d’intérêts locaux et internationaux. Les colons belges, soucieux de sauvegarder leurs intérêts dans la province, encouragèrent la création d’un nationalisme katangais séparatiste qui sert de bouillon de culture à la sécession, en s’appuyant sur les ambitions personnelles des élites locales auxquelles fut vendu le projet de la communauté belgo-congolaise. Les leaders katangais (Moïse Tshombe, Godefroid Munongo et Jean-Baptiste Kibwe), frustrés de ne pas avoir été nommés à des postes importants au gouvernement central, étant donné l’importante participation de la province au budget national, trouvèrent dans leur exclusion du gouvernement central le prétexte parfait pour consolider leur projets sécessionnistes en proposant d’abord un État fédéral avant de miser clairement pour la sécession. La Belgique a soutenu la sécession, par son “assistance technique”, et même militaire, l’objectif étant de priver le gouvernement de Lumumba, accusé d’être communiste et anti-belge, des recettes provenant du Katanga et de maintenir par la même occasion la province dans sa zone d’influence.

 

Les États-Unis qui agissaient par le biais de l’ONU, considèrent Lumumba, dans le cadre de la guerre froide, comme un allié de l’Union soviétique, qui devait être affaibli ou éliminé, politiquement et physiquement, pour obtenir ensuite la réconciliation entre les leaders pro-occidentaux de Léopoldville –aujourd’hui Kinshasa- (le célèbre “groupe de Binza” détenteur du véritable pouvoir et formé par Mobutu, Nendaka, Bomboko, Ndele et Kandolo) et ceux d’Élisabethville (capitale de la province du Katanga, actuellement Lubumbashi), pour un Congo uni et pro-occidental. La France, pour élargir son pré carré de l’Afrique francophone, dans sa lutte contre les États-Unis et la Belgique, soutint les leaders sécessionnistes en leur accordant des facilités en tout genre, depuis la mise à leur disposition de mercenaires et de chasseurs bombardiers Fouga-Magister jusqu’au blocage des résolutions du Conseil de sécurité contre eux.

 

Avec l’appui des puissances externes et, en particulier, celui de la Belgique, le Katanga s’est doté d’un embryon d’armée (la célèbre Gendarmerie Katangaise), armée et entraînée par les “affreux” ou les mercenaires belges, français ou provenant d’Afrique du Sud ou de Rhodésie. Face à la passivité des Nations unies, déterminées à poursuivre des négociations infructueuses avec les dirigeants katangais décidés à atteindre leurs objectifs en utilisant tous les subterfuges pour gagner du temps, Lumumba, menaça d’appeler les troupes soviétiques. Cet épisode a fait passer le premier ministre congolais pour un allié de l’Union soviétique et a donc contribué à sa diabolisation. Tout le monde s’est mis d’accord pour éliminer Lumumba, considéré comme un obstacle à la réconciliation entre Léopoldville et Élisabethville.

 

La crise constitutionnelle et institutionnelle avec la révocation mutuelle entre le président Kasavubu et le premier ministre Lumumba, a servi de prétexte à l’arrestation de ce dernier par le groupe de Binza et sa livraison, sur la décision de Kasavubu et Mobutu[48], à ses pires ennemis du Katanga où il a été assassiné, avec ses collègues Mpolo et Okito, le 17 janvier 1961. L’élimination de Lumumba n’a pas servi non plus à la réconciliation entre Léopoldville et Élisabethville. Étant à bout de patience, le Conseil de sécurité qui avait déjà ordonné l’usage de la force le 24 novembre 1961 a autorisa l’ONUC à passer à l’offensive, ce qui eut lieu entre le 5 et le 18 décembre 1962 et entre le 28 décembre et le 21 janvier 1963, pour obtenir la reddition de la province, entraînant le départ en exil de Moïse Tshombe et de nombre de ses gendarmes qui se sont réfugiés en Angola, alors colonie portugaise, par peur des représailles. En définitive, selon la précision pertinente de M´Bokolo, l’UMHK et la Belgique ont soutenu  la sécession du Katanga pour disposer d’un moyen de pression et de chantage contre le gouvernement de Léopoldville, en particulier contre Lumumba

 

§.2. La sécession du Sud-Kasaï

 

 

La sécession du Sud-Kasaï a presque suivi la même trajectoire. Le 8 août 1960, presque un mois après la déclaration de sécession du Katanga, Albert Kalonji,-un dissident du parti de Lumumba, le Mouvement National Congolais (MNC),- proclame l’État autonome et minier du Sud-Kasaï”, en se proclamant mulopwe ou empereur Albert Ier. Cette sécession, justifiée par la persécution des immigrants Balubas dans d’autres provinces ou villes du pays (Luluabourg, Katanga) avec leur retour massif conséquent vers leur région d’origine, le Sud-Kasai, est née de différents facteurs presque similaires a ceux qui ont conduit a la sécession katangaise : le soutien de l’entreprise belge, la Forminiere (Societe miniere de Bakwanga), sœur de l’UMHK et chargée de l’exploitation des diamants dans la province, et derrière elle, les groupes financiers et politiques belges ; la collaboration des sécessionnistes katangais dans leur stratégie d’avoir desallies dans le pays, attirés par leur exemple l’exclusion des leaders Balubas, Albert Kalonji et Joseph Ngalula, du gouvernement de Lumumba. L’“opération Bakwanga”, menée à terme par l’armée nationale, dirigée par le général partisan de Lumumba, Victor Lundula, contre les milices balubas pour mettre fin à la sécession, se termina par une véritable tragédie avec le massacre de la population civile, que certains observateurs qualifièrent de “génocide des Balubas”, ce qui provoqua l’indignation de l’opinion publique internationale.

 

Le Président Kasavubu profita de l’occasion, dans le sens des pressions occidentales, pour destituer son rival, le premier ministre Lumumba, considéré comme le principal instigateur de cette tragédie, alors qu’en réalité le responsable direct était le général Mobutu, chef d’état-major de l’armée. Cette destitution entraina la crise politique mentionnée entre les deux personnalités. La sécession éphémère du Kasaï fut réprimée dans le sang, entraînant la fuite d’Albert Kalonji vers Élisabethville, avant d’entrer au gouvernement central de Léopoldville. Les sécessions de ces deux provinces réintégrées dans l’ensemble congolais se terminèrent par la voie militaire : la première par l’opération militaire de l’ONU et la deuxième par celle de l’armée congolaise[49].

En définitive, les sécessions du Katanga et du Sud-Kasaï ont été des mouvements séparatistes encouragés de l’extérieur pour créer ou maintenir les intérêts néocolonialistes économiques, commerciaux et financiers occidentaux et belges en particulier, en tirant parti des frustrations des élites locales et du système d’un État unitaire et centralisé qui excluait les spécificités locales.

2.1. Les soulèvements paysans au Kwilu-Kwango et dans le Haut-Congo (1963-1964)

 

Les partisans de Lumumba, poursuivis sur tout le territoire national après l’assassinat de leur leader, se regroupèrent au Congo Brazza ville voisin, où ils fondèrent le Conseil National de Libération (CNL) chargé d’organiser la lutte armée au Congo. D’autres se replièrent à Stanley ville (aujourd’hui Kisangani), devenue un véritable fief et où ils proclamèrent la République populaire du Congo présidée par l’ex-vice-premier ministre de Lumumba, Antoine Gizenga[50], obtenant d’importants appuis au Kwilu-Kwango, où Pierre Mulele, ex-ministre de l’Éducation de Lumumba, Léonard Mitudidi et Thomas Mukwidi étaient en train d’organiser une rébellion paysanne contre le pouvoir central, tout comme Laurent Kabila, leader du Parti de la Révolution du Peuple (PRP) a dirigé une guérilla lumumbiste dans le triangleFizi-Baraka-Uvira avec son fief à Hewa Bora, au Kivu. C’est dans ce fief que L.D.K. reçut, en mars novembre 1965, la visite de Che Guevara.

 

En quelques mois, les mouvements lumumbistes, soutenus financièrement et militairement par les pays du bloc de l’est et les pays africains progressistes (l’Égypte, l’Algérie, le Ghana, le Mali, la Tanzanie), réussirent à contrôler de vastes territoires au Congo, en menaçant sérieusement le pouvoir central. Partout, les guérilleros “simba” (lions en swahili) ou “mayi mayi” (eau, pour transformer les balles ennemies en eau), avec leurs fétiches traditionnels, réussirent à mettre en déroute les troupes gouvernementales dirigées par le général Mobutu et totalement démotivées pour les combats.

 

Face à l’inefficacité de l’armée nationale, le Président Kasavubu, sous les pressions occidentales et avec l’approbation du groupe de Binza, dut appeler Tshombe, qui revint de son exil madrilène pour former le gouvernement de “salut public”, avec la mission de mettre fin à la situation économique catastrophique du pays et à la rébellion armée de différents territoires du pays. Le nouveau premier ministre (juillet 1964-1965) et ex-leader sécessionniste, appelé “M. Tiroir-caisse”, parce qu’il maniait beaucoup d’argent pendant la sécession du Katanga, Tshombe a considérablement amélioré la situation économique du pays et appelé ses gendarmes katangais (estimés à environ 18 000 soldats) d’Angola et les mercenaires, pour les incorporer à l’Armée nationale, avec le consentement de Mobutu qui n’avait pratiquement pas d’armée, et organiser la contre-offensive contre la rébellion marxiste-lumumbiste, avec d’importants appuis nord-américains.

 

La désorganisation des guérilleros, comprenant les indisciplinés, les drogués et les frustrés qui s’attaquèrent aux classes moyennes et à la petite bourgeoisie locale (instituteurs, infirmiers, petits fonctionnaires…), pour venger l’assassinat de Lumumba plus que pour mettre en œuvre le projet révolutionnaire du CNL (sur le programme du CNL, voir Martens, 1987 : p. 162- 168), avec des exécutions d’une brutalité inédite et les propres divisions de leurs leaders entre prochinois et prosoviétiques, entre ceux du front de l’est (Kivu et Stanley ville) et ceux de l’ouest (Kwilu-Kwango), et autres opportunistes, a entraîné le retrait de l’appui et de la sympathie populaires de ceux qui en tiraient avantage au départ.

 

La prise d’otages européens, à Stanley ville, servit de prétexte à une “intervention humanitaire”, en fait une opération militaire aéroportée belgo nord-américaine (opération Dragon Rouge ou Ommegang), constituée des mercenaires blancs et des gendarmes katangais, sur Stanley ville et Paulis, le 24 novembre 1964, avec des massacres indiscriminés de la population civile, en représailles. Tshombe, alors leader de la CONACO (Convention Nationale Congolaise) sort renforcé de ces succès économiques et militaires au point qu’il obtint la majorité absolue aux élections législatives du printemps 1965. Ce fut donc une sérieuse menace pour le Président Kasavubu en vue des élections présidentielles annoncées pour le mois de mars 1966. Il a donc pris les devants, en s’appuyant sur le groupe de Binza pour destituer son premier ministre en octobre 1965 sous prétexte qu’il avait bien rempli la mission pour laquelle il avait été nommé à ce poste. C’est ainsi que commença une nouvelle crise politique dont profita le général Mobutu pour réaliser son coup d’État, le 24 novembre 1965, et le nouveau départ en exil de Tshombe[51].

 

Les véritables raisons de l’échec de ces rébellions, que certains auteurs ont qualifiées de véritables “révolutions paysannes” ou de simples “révoltes paysannes” (jacqueries paysannes), ont été : le manque de formation idéologique des paysans, plus enclins à tuer ou à se venger qu’à promouvoir des changements en fonction d’un projet de société clairement défini, les divisions au sein de la direction politique, et les ambitions personnelles de certains de leurs leaders, comme Christophe Gbenye, soucieux de son prestige personnel et de sa promotion individuelle au détriment de ses collègues et du programme politique du CNL, et le caractère extrêmement agressif de l’impérialisme dans sa détermination de sauvegarder le régime néocolonialiste de Léopoldville. Martens pense que la révolution a été écrasée par la supériorité militaire des troupes belges et des mercenaires (avec des avions de combat et des armes modernes) et que les propres erreurs des chefs et des soldats révolutionnaires (sans stratégies de guerre de guérillas ou de tactiques appropriées et armés de flèches, de lances et de fétiches), l’ont privée du soutien du peuple.

 

Dans le même sens, Carlo Caranci[52], qui parle d’une “révolution sans révolutionnaires”, attribue son échec au manque d’orientation idéologique (qui se limitait à l’anticléricalisme et à la mobilisation des masses rurales), de politique de développement clairement définie, de coordination entre les différentes ethnies et régions, et au fait d’avoir privilégié l’activité militaire au lieu de la politique.

2.2. Les guerres du Shaba (1977-78) ou les tentatives de déstabilisation du régime de Mobutu

 

Le 8 mars 1977, les “Diabos” ou “tigres” (ex gendarmes katangais) du Front de Libération Nationale du Congo (FLNC), fortement armés et dirigés par le général Nathanaël Bumba, sortent de leur refuge angolais pour occuper tout le sud de la province du Shaba (Katanga) ou les localités de Dilolo, Kasaji, Kapanga, Sandoa et Mutshatsha jusqu’aux abords de la ville minière de Kolwezi, sans rencontrer aucune résistance de la part de l’armée de Mobutu. Cette guerre, connue sous le nom de « guerre des 80 jours » ou « Shaba I », a été une réponse du gouvernement d’Agostinho Neto (Angola) qui, face à l’appui fourni par le régime de Mobutu aux mouvements rebelles angolais (FLNA et UNITA pro-occidentaux), dans leur lutte contre le MPLA, a décidé de lui rendre la monnaie de sa pièce en armant les gendarmes katangais du FLNC et en encourageant l’invasion de la province du Shaba-Katanga. L’Occident a opté pour sauver le pouvoir de Mobutu, en particulier la France qui a réussi à mobiliser les troupes des pays francophones (Sénégal, Gabon, Cameroun…) dirigés par le Maroc, pour expulser les gendarmes katangais, présentés par ce pouvoir, sans preuve, comme au service de l’invasion armée propulsée par les troupes soviéto-cubaines à partir de l’Angola.

 

Le 13 mai 1978, la scène précédente s’est reproduite. Les gendarmes katangais, évitant l’important dispositif militaire de l’armée congolaise à la frontière avec l’Angola, au sud du Katanga, et passant par la localité de Mukunga, à l’extrême nord de la Zambie et à la frontière entre les trois pays, assiègent par surprise la ville minière de Kolwezi, initialement infiltrée, entraînant la déroute de l’armée de Mobutu. L’objectif était de détruire les industries minières de cette ville qui constituait la vache à lait du régime, et donc de le renverser. La guerre, connue sous le nom de « Shaba II », a duré 6 jours, car la France et le Maroc sont à nouveau intervenus.

 

Les parachutistes du 2e REP (Deuxième Régiment Étranger de Parachutistes, dont le quartier général se trouve à Bastia), dirigés par le colonel Erulin, sautent directement le 19 mai sur Kolwezi pour libérer les otages européens aux mains des guérilleros du FLNC et aussi maintenir Mobutu au pouvoir. De son côté, le corps expéditionnaire marocain dirigé par le colonel Loubaris resta deux ans de plus pour la consolidation de la paix. Pendant les deux épisodes, les gendarmes katangais procédèrent à l’exécution de certains allochtones (considérés comme « collaborationnistes ») et des dignitaires du régime mobutiste dans la ville, surpris par la rapidité de l’attaque. De même, la répression, par les militaires mobutistes qui se sont conduits comme une armée d’occupation, contre les peuples de la province a été brutale, en particulier contre les Lundas. Les guerres du Shaba, en cette occasion utilisées par les forces progressistes, tentent de mettre un terme à la dictature de Mobutu, à partir du particularisme katangais, cette fois avec un objectif national et non sécessionniste, en récupérant la même stratégie que celle qui a permis la victoire des forces conservatrices ayant dominé la vie politique du pays entre 1960 et 1963, en cette occasion par les forces progressistes.

 

 

Ces guerres ont d’importantes conséquences : elles montrèrent la faiblesse du régime autoritaire de Mobutu ; son apparente ouverture politique sous la pression de ses alliés occidentaux; la naissance de mouvements internes de protestation à l’image de la lettre des treize parlementaires qui défièrent la dictature en en dénonçant les dérives et la responsabilité dans le marasme économique ; la rencontre à Brazzaville, avec la médiation de Marien Ngouabi, entre les Présidents Mobutu et Neto qui ont renoncé à appuyer leurs mouvements de déstabilisation respectifs, ceci entraînant donc la reconnaissance par Mobutu du gouvernement du MPLA ; la forte implantation de l’influence de la France dans le pays, à titre de récompense, les entreprises françaises (Thomson-CSF, CGE, Péchiney, Pallas-Stern, Castel, Bolloré) contrôlant les secteurs-clés de l’économie, l’intensification des rivalités néocoloniales entre la France et la Belgique dans ce pays. Le ministre belge des Affaires étrangères de l’époque, M. Van Eslande, l’a bien précisé quand il déclare le 20 avril 1977 : « Nous avons toujours dit que la Belgique doit laisser la France tranquille dans les régions qui sont dans sa zone d’influence. Nous demandons à la France qu’elle adopte la même attitude vis-à-vis de nous ».Les deux guerres de Moba (Moba I, décembre 1984 et Moba II, janvier 1985), une ville du nord du Shaba-Katanga, sur les bords du lac Tanganyika, sont dans la continuité des précédentes, mais avec un impact moins important.

 

La guérilla du PRP de Kabila, à partir de la Tanzanie, a organisé des attaques sporadiques contre l’armée de Mobutu, sans parvenir à inquiéter le régime qui a limité son extension jusqu’à obtenir son extinction, obligeant Kabila à se réfugier dans les pays de l’Afrique orientale, jusqu’à sa réapparition en 1996 avec la lutte régionale contre la dictature de Mobutu. Au cours des treize dernières années, trois guerres ont eu lieu en RDC : la guerre de libération de l’AFDL (1996-1997), la dénommée « Première guerre mondiale africaine » (1998-2003), et la guerre du général dissident tutsi, Laurent Nkunda, (2004-2009)[53]. C’est-à-dire des guerres dans lesquelles étaient impliqués les acteurs locaux, nationaux, ceux de la région des Grands Lacs ou régionaux et les acteurs internationaux.

 

 

2.3. Les guerres des années 90 et 2000 : guerres de nationalités, contre le mobutisme et de déprédation

 

Au cours de dix dernières années, différents conflits se sont succédé dans le pays et ils ont constitué la plus grande tragédie de l’humanité depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Leur bilan, malgré leur courte durée (entre août 1998 et avril 2007) est de 5, 4 millions de morts, pour la plupart civils, victimes directes et indirectes de la guerre. C’est-à-dire cinq fois le nombre de victimes du génocide du Rwanda de 1994, des victimes qui se sont produites non seulement, en raison des violations des droits de l’homme par les troupes d’invasion des pays voisins et les milices des seigneurs de la guerre présents sur le territoire congolais, mais aussi par la misère, les famines, les maladies et la destruction du tissu économique.

 

La longue dictature de Mobutu qui a entièrement détruit et ruiné le pays son refus de s’impliquer dans le processus de démocratisation entamé au début des années 90 et le génocide du Rwanda de 1994, entraînant une vague de réfugiés hutus au Kivu, l’usure du régime mobutiste et la décomposition de son armée aux mains de généraux plus enclins à se consacrer aux affaires et aux activités illégales qu’à la défense du territoire national, et la remise en question de la nationalité des banyarwandas dans les provinces du Kivu, ont créé le bouillon de culture des conflits successifs que ce pays a connus dans la deuxième moitié de cette décennie, jusqu’à nos jours.

 

Section II. LA PREMIERE GUERRE DE LA RDC (1996-1997) :L’EXTENSION DU GENOCIDE DU RWANDA ET LA GUERRE REGIONALE CONTRE LA DICTATURE DE MOBUTU

 

Ce conflit naît de l’effet domino du génocide du Rwanda de 1994 et de l’exportation vers ce pays des guerres civiles et des conflits des pays voisin ont été les facteurs qui ont directement Les extrémistes hutus de l’entourage du Président Juvénal Habyarimana, refusent l’application des accords d’Arusha (août 1993) qui prévoient l’instauration d’un gouvernement de transition ouvert aux Tutsis du Front Patriotique Rwandais (FPR). En avril 1994, l’attentat contre le Président Habyarimana du Rwanda sert de prétexte aux massacres programmés et planifiés dans tout le pays des Tutsis et des Hutus de l’opposition modérée par les extrémistes hutus, les milices interahamwes de l’ex-parti unique (MRND) et les militaires des Forces Armées Rwandaises (FAR)[54].

 

Au même moment, la guérilla du FPR, dirigée par les Tutsis et sous le commandement de Paul Kagame, envahit le Rwanda à partir de l’Ouganda. Après trois mois de combats, les rebelles conquièrent Kigali et l’ensemble du pays, entraînant la chute du régime hutu. Le 17 juillet 1994, la formation d’un nouveau gouvernement ratifie la victoire du FPR et met fin aux massacres. Néanmoins, il se produit une vague de déplacement des réfugiés (2 millions de Hutus), infiltrés et commandés par l’armée et les milices vaincues s’orientant vers les pays voisins, en particulier vers les camps de réfugiés du Kivu, dans ce qui était alors le Zaïre. La communauté internationale mit en place dans les camps de réfugiés du Kivu, entre juillet 1994 et 1996, la plus vaste opération humanitaire dans la région des Grands Lacs, en faveur des 2 millions de réfugiés hutus. La somme consacrée aux réfugiés pendant les deux années et demie de l’opération est estimée à 810 millions de dollars, soit un million de dollars par jour.

 

En octobre 1996, éclate la rébellion des Banyamulenges (Tutsis zaïrois d’origine rwandaise installés depuis plusieurs dizaines d’années au Kivu), dont la nationalité est remise en question par le gouvernement zaïrois. Elle reçoit le soutien militaire du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi, et des autres opposants au régime du Président Mobutu, qui se regroupent dans l’AFDL, dirigée par L.D. Kabila. Entre octobre et décembre, l’AFDL, avec le soutien militaire du Rwanda, détruit les camps de réfugiés rwandais infiltrés par les ex-FAR et les milices interahamwes, responsables du génocide de 1994, ce qui donne lieu à une nouvelle catastrophe humanitaire.

 

Au début de 1997, la guerre continue sans aucune résistance de la part des Forces Armées Zaïroises (FAZ) avec la chute des provinces les unes après les autres. En février, le Conseil de sécurité des Nations unies demande la fin des hostilités et le retrait du territoire zaïrois de : « toutes les forces étrangères, mercenaires compris ». Cependant, les rebelles contrôlent de vastes territoires du Zaïre et leurs ressources minières entraînant la signature de contrats entre l’AFDL et les entreprises étrangères en échange des fonds dont elle avait besoin pour financer sa guerre de libération. Les médiations des États-Unis et de l’Afrique du sud pour trouver une transition pacifique échouèrent. Kabila, sûr de ses alliances externes (Rwanda, Ouganda, Burundi et Angola) et conscient de l’effondrement de l’armée de Mobutu, refuse le cessez-le-feu et exprime sa détermination de conquérir Kinshasa. Au mois de mai 1997, Mobutu fuit en exil après trente-deux ans de pouvoir dictatorial (et meurt à Rabat au mois de septembre).L.-D. Kabila se proclame Président de la RDC.

 

Cette guerre a fait des milliers de morts. Un facteur à ne pas perdre de vue et que souligne Gauthier De Villers, c’est que « Kabila n’a pas pris le pouvoir, mais a été placé au pouvoir» par les pays voisins, en particulier par le Rwanda. Cette donnée est fondamentale, car, non seulement elle explique la confiscation de l’appareil de l’État par les Rwandais et les Tutsis congolais, mais elle conduira aussi à la deuxième guerre. En effet, Kabila considéré comme peu fiable par ses alliés, a été soumis à une étroite surveillance par les Rwandais et les Ougandais qui projetaient de le remplacer à la première occasion par Déogratias Bugera, un Tutsi du Masisi, au Nord-Kivu, et secrétaire général de l’AFDL. Kabila s’en est rendu compte et a voulu prendre les devants en renvoyant les troupes rwandaises et ougandaises en juillet 1998, ce qui a entraîné la deuxième guerre qui l’a opposé à ses alliés d’hier.

§1. La deuxième guerre du Congo ou la « Première Guerre mondiale africaine »

 

En quelques mois, comme cela a été indiqué, les relations entre Kabila et ses anciens alliés se sont détériorées. Le nouveau mandataire s’oppose à la domination de l’appareil de l’État par les Tutsis d’origine rwandaise. À Kigali, Kampala et Bujumbura, le changement de régime de Kinshasa n’a pas signifié la fin de l’utilisation du territoire congolais parles ex FAR, les interahamwes, les groupes anti-Museveni et les groupes rebelles hutus burundais pour attaquer respectivement le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi. D’où la décision de Kagame et Museveni de changer à nouveau le régime de Kinshasa face aux déclarations d’indépendance de Kabila.

 

En août 1998, une nouvelle rébellion des militaires banyamulenges regroupés au sein du Regroupement Congolais pour la Démocratie(RCD), déçus par le nouveau régime de Kabila, qu’ils ont mis au pouvoir en 1997, éclate au Kivu. Il reçoit le soutien du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi et cela débouche sur une guerre régionale avec l’implication de sept pays et deux grandes coalitions sur le territoire congolais : d’une part, les troupes gouvernementales de Kabila, les milices rwandaises les autres groupes congolais, un problème pour lequel ils ont fait la guerre qui l’a conduit au pouvoir. interahamwes, les ex-FAR et les milices congolaises mai-mai (ou mayi-mayi), soutenues par l’Angola, le Zimbabwe et plus tard par la Namibie et le Tchad ; d’autre part, les faction rebelles congolaises, rivales entre elles, soutenues selon les circonstances et les intérêts changeants, par le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.

 

Il s’est alors produit une rupture des relations entre les deux anciens alliés et Kabila a été sauvé grâce à l’intervention militaire de l’Angola (pour éviter l’utilisation du territoire congolais par la guérilla de l’Unita), du Zimbabwe (intéressé par les concessions minières et la récupération du statut de leader régional par Mugabe) et de la Namibie (par amitié de Sam Nujoma pour Kabila, une amitié qui date de l’époque de la solidarité des mouvements de libération des années 60 et 70). Les combats se sont étendus sur le territoire congolais produisant un début de partage du pays : le gouvernement de Kabila ne contrôlait que la moitié occidentale du pays et le reste était aux mains des mouvements rebelles. En août 1999, un accord de cessez-le-feu a été signé à Lusaka, qui demande aux forces étrangères de retirer leurs troupes et le désarmement des différentes rébellions du pays.

Pour atteindre cet objectif, le Conseil de sécurité a créé la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) qui, avec 17 600 casques bleus et un budget d’1 milliard de dollars (3 millions de dollars par jour), est devenue l’opération de paix la plus coûteuse du monde. Mais les combats se sont poursuivis, ce qui a donné lieu à une confusion politique et militaire avec le changement des alliances entre le Rwanda et l’Ouganda qui se sont affrontés dans la ville diamantifère congolaise de Kisangani en 1999, 2000 et 2002.

 

En janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila a été assassiné, dans des conditions non éclaircies, et il a été remplacé comme chef d’État par son fils, Joseph Kabila, qui s’est montré moins intransigeant que le père en acceptant sans résistance ni remords le partage du pouvoir avec les mouvements rebelles et l’engagement dans le processus de démocratisation. À la fin 2002, les troupes étrangères se sont officiellement retirées de la RDC. Mais, dans la partie orientale, les combats et les massacres entre les milices de lendus et Hemas en Ituri (au bord du lac Albert) se sont intensifiés pour le contrôle des terres, des conflits entretenus par le Rwanda et l’Ouganda qui, par guérillas interposées, continuent à contrôler les ressources naturelles de cette partie du territoire congolais.

Sous les pressions de la communauté internationale et avec la médiation de l’Afrique du Sud, les principaux acteurs du conflit ont signé, en avril 2003, à Sun City (Afrique du Sud), le protocole de l’acte final du dialogue inter congolais pour rétablir la souveraineté et la paix en RDC avec l’instauration d’un gouvernement de transition (2002-2006) constitué par les représentants des principaux mouvements armés et de la société civile ou de l’opposition politique, selon la formule de “1+4”.

 

Le Président Joseph du professeur Zahidi Ngoma, un Kabila a promulgué la Constitution de transition qui devait se terminer par la tenue d’élections législatives et présidentielles en juillet 2006, des élections “libres, transparentes et démocratiques”, financées par la communauté internationale à raison de 397 millions de dollars. C’est-à-dire, les premières élections dans le pays depuis 40 ans. Le deuxième tour qui a eu lieu le 29 octobre entre Joseph Kabila (58,05%) et Jean-Pierre Bemba (41,95%) a donné la victoire au premier, qui avait en sa faveur le fait d’avoir négocié la paix et le retrait des troupes étrangères après dix ans de guerre.

 

Le Chef de l’État élu, M. Joseph Kabila, centre son programme de gouvernement des cinq années suivantes sur la reconstruction des infrastructures et l’amélioration des conditions sociales de la population. Néanmoins, des foyers de résistance existent encore dans les provinces de l’Est de la RDC où les mouvements de guérillas, étrangers et congolais, sont encore actifs, rendant difficile le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du pays. Après les élections (imposées et financées par la communauté internationale), caractérisées par les exclusions en tout genre et les violences (20 au 23 août et 7 novembre 2006, à Kinshasa, entre les troupes des candidats), la RDC a été sauvée du partage par ses voisins.

 

Néanmoins, tous les problèmes qui ont conduit aux guerres précédentes restaient intacts. Pour toutes ces raisons, le Conseil de sécurité a décidé, le 15 mai, de proroger jusqu’au 31 décembre2007 le mandat de la MONUC avec une nouvelle mission postélectorale d’aide au gouvernement congolais dans l’instauration de la sécurité, en particulier, la protection des civils, la sécurité du territoire, le désarmement et la démobilisation des “forces négatives” ou de celles venant des pays voisins dans les principales zones de combats.

Malgré la tenue des élections, l’économie de guerre s’est poursuivie, à la fois en Ituri et au Kivu, et au nord du Katanga, alimentée par la demande de matières premières stratégiques, abondantes en RDC (coltan, cobalt, or, diamants, bois…), une économie sur laquelle la communauté internationale continuait à fermer les yeux. Il convient de souligner que, selon le rapport des Nations unies sur l’exploitation illégale des ressources de la RDC, de 2001 et 2002, les 85 entreprises considérées comme ayant des activités contraires au code de conduite des entreprises au code de conduite des entreprises multinationales défini par l’OCDE, en RDC, il y a 4grandes banques (dont 3 sont belges) ; 17 petites entreprises minières (juniors miniers) nord-américaines, canadiennes, belges et britanniques ;11 entreprises diamantifères belges, et plusieurs dizaines d’entreprises peu connues installées en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Les élections n’ont pas résolu ce problème crucial du pillage des ressources naturelles qui alimentent les conflits. En définitive, la deuxième guerre du Congo a créé des alliances criminelles entre trafiquants d’armes, réseaux mafieux, entreprises privées et hauts postes publics, des pays agresseurs et des pays « invités ».

 

Tous ont collaboré en vue d’atteindre un seul objectif : le pillage des ressources naturelles du Congo pour servir leurs intérêts respectifs. Ces alliances expliquent que tous les pays participant à ce conflit aient eu intérêt à maintenir la dynamique de guerre pour tirer le maximum de profit du désordre ainsi créé. L’enrichissement personnel des oligarchies d’État des pays de la zone et des principaux acteurs directs congolais, a constitué la principale motivation de cette guerre. Les deux groupe sont constamment entravé les initiatives de paix au Congo et dans la région des Grands Lacs, pour les raisons mentionnées ci-dessus.

 

En ce qui concerne les fréquentes incursions du Rwanda et de l’Ouganda sur le territoire de la RDC au cours des dix dernières années, il convient de préciser les raisons qui conduisent à ces interventions pour chacun de ces pays. En ce qui concerne le Rwanda, trois principales raisons prédominent : la survie elle-même du régime du FPR qui doit intervenir au Congo pour prévenir toute attaque des rebelles hutus (ex- FAR et interahamwes intégrés dans les FDLR) à partir de leur arrière-base congolaise ; l’enrichissement de l’élite au pouvoir au Rwanda, grâce au pillage des ressources naturelles, directement par le biais de ses troupes et par les mouvements rebelles congolais interposés ; l’allègement de la pression démographique (310 hab./km2) une  partie de sa population se maintenant dans la partie orientale de la RDC.

 

Le Rwanda a pour objectif de maintenir cet excédent de population dans les deux Kivus, composée principalement de personnes qui étaient des enfants pendant le génocide et qui ne peuvent pas être soumises à la justice rwandaise. C’est pourquoi, il est passé de l’occupation militaire à l’appui sur des divisions internes de la RDC pour maintenir et renforcer son contrôle sur certains de ses territoires. En ce qui concerne l’Ouganda, qui ne fait pas preuve des mêmes ambitions expansionnistes au Congo, il s’est plutôt consacré à déstabiliser en armant les deux parties du conflit dans la province d’Ituri, les milices lendu (agriculteurs) et hema (bergers), en ravivant les conflits entre les membres des deux groupes. Son attitude s’explique pour des raisons de sécurité, en particulier, son désir de neutraliser les mouvements rebelles qui agissent depuis le nord-est de la RDC, l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF) et l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). De plus, l’élite politique, militaire (et commerciale) ougandaise tentait de freiner la prédominance du Rwanda et de ses alliés congolais du RCD/Goma dans la région et de contrôler les richesses du Congo (or et diamants) grâce à ses liens avec des réseaux commerciaux congolais ou avec des chefs de guerre locaux. La participation de l’Ouganda dans le conflit répond donc aussi à une combinaison de sécurité nationale et d’intérêts privés.

§2. La troisième guerre du Congo (2004-2009) ou le défi du Général Nkunda à la démocratie de la RDC

 

La troisième guerre (2004-2009),  contrairement aux deux précédentes, n’a eu lieu que dans les deux Kivus, une zone riche en minerais et en or, qui échappe en partie à l’autorité du gouvernement congolais et où plusieurs milices hutues rwandaises se sont réfugiées après le génocide de 1994, de même que les groupes paramilitaires ougandais. Néanmoins, de même que pour les deux guerres précédentes, celle-ci a pour origine la crise du Rwanda et le problème sans solution (jusque-là) de la “nationalité” des rwandophones. De l’avis de Tshiyembe Mwayila, ce sera la suite de l’établissement des comptes entre vainqueurs et vaincus : l’AFDL de J. Kabila appartenant aux premiers et Laurent Nkunda aux seconds. En réalité, dans cette nouvelle guerre, entre août 2008 et janvier 2009, sur les territoires de Rutshuru et Kiwanja (au Kivu), trois principaux acteurs se sont affrontés:

• L’armée congolaise appelée Forces Armées de la RDC (FARDC), dont les effectifs estimés sont d’entre 100000 et 175000 soldats. Il s’agit d’une armée peu motivée et affaiblie par le mélange de troupes provenant des différents mouvements armés ou rebelles.

• Les rebelles hutus rwandais des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), constitués pour la plupart par les ex-FAR, les interahamwes et les enfants nés pendant l’exil congolais, en particulier sur les territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

• Les 5000 soldats, la plupart d’origine tutsie, du CNDP dirigé jusqu’à récemment par le Général Nkunda qui, de 2004 à 2009, avec le soutien du Rwanda, a infligé d’importantes défaites aux troupes gouvernementales. Le CNDP a servi d’avant-garde du Rwanda en territoire congolais, dans l’exploitation des ressources naturelles et dans la lutte contre les FDLR, ou a été le responsable du “territoire tampon”. Laurent Nkunda, depuis son fief du Masisi, a justifié sa lutte pour la défense de sa communauté ou contre la discrimination des rwandophones en général et de la minorité tutsie, en particulier, menacée par la collaboration du gouvernement et des groupes ethniques congolais du Kivu avec les FDLR, illustrée par les massacres de Gatumba dans la nuit du 13 au 14 août 2004, et par l’adoption du fédéralisme en RDC, une proposition suspecte si on tient compte de ses affinités avec le Rwanda et l’Ouganda. Avec l’adhésion au gouvernement central des principaux commandants dissidents du CNDP, le 16 janvier 2009, Jean-Bosco Ntaganda, après la décision du gouvernement congolais de procéder, ce même mois, à la désarticulation des bases des rebelles hutus des FDLR, a complètement affaibli Nkunda et entraîné sa fuite au Rwanda.

 

Pendant la même période, deux accords importants ont été signés entre les gouvernements de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda. D’une part, les armées congolaise et rwandaise, en application de l’accord signé entre les deux gouvernements le 5 décembre2008, ont décidé de mener des opérations militaires conjointes contre les FDLR et d’autre part, les FARDC et l’armée ougandaise ont décidé de mener les mêmes opérations conjointes contre  les rebelles de la LRA retranchés dans le parc de la Garamba, au nord-est du Congo.

 

Ces changements surprenants d’attitude de ceux qui étaient jusque-là ennemis, pourraient principalement tenir à deux raisons : les gouvernements de la zone, pour prendre les devants sur les sanctions de la nouvelle administration nord-américaine de Barack Obama, hostile aux guerres de pillage qui au bout du compte créent l’insécurité et donc le bouillon de culture du terrorisme.

 

De même qu’au début des années 60, le seul obstacle à l’occupation de la partie orientale de la RDC par le Rwanda et l’Ouganda ont été la présence de la MONUC et les pressions internationales sur les deux pays qui dépendaient largement de l’aide extérieure. En définitive, comme le souligne Misser et ses collaborateurs, les problèmes agraires, les rivalités entre les différents groupes et les haines profondes, la misère des combattants et de leurs familles constituent les principales causes des conflits de la RDC, alors que l’exploitation des ressources naturelles n’a servi que de combustible, c’est-à-dire l’argent. Par conséquent, les ressources naturelles, sur lesquelles nous reviendrons au chapitre suivant, plus qu’une cause de conflits, les alimentent pour que tous les adversaires s’en servent pour financer la guerre ou pour augmenter leurs bénéfices. Malgré la tenue des élections de 2007 au Congo, qui ont résolu le problème de la légalité du pouvoir et non sa légitimité, le nouveau pouvoir reste fragile en raison, de l’avis de Braeckman, du manque de ressources financières pour s’attaquer aux problèmes sociaux de la population, dû à la mauvaise gestion des dizaines d’années précédentes et aux conséquences des politiques d’austérité imposées par les institutions financières internationales(IFI), et surtout à l’absence d’une armée capable de défendre le territoire national et d’imposer l’autorité de l’État.

 

§3. 2012 à nos jours : la guerre de M23

3.1.Qui est le M23 ?

 

Le M23 est en grande partie composé de militaires qui ont participé à une mutinerie au sein de l’armée congolaise entre fin mars et mai 2012. Beaucoup étaient des ex-membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un ancien groupe rebelle appuyé par le Rwanda et incorporé dans les rangs de l’armée congolaise en janvier 2009. Bosco Ntaganda, qui était alors général au sein de l’armée congolaise, avait au départ pris la tête de la mutinerie.

 

En mai, le Colonel Sultani Makenga, un ex-collègue de Ntaganda au sein du CNDP, a annoncé qu’il lançait une mutinerie séparée. Au cours des jours qui ont suivi, Ntaganda et ses forces ont rejoint Makenga. Le nouveau groupe armé s’est auto baptisé le M23.

Le M23 affirmait que la mutinerie avait pour but de protester devant l’incapacité du gouvernement congolais à mettre pleinement en œuvre l’accord de paix du 23 mars 2009 (d’où le nom de M23), en vertu duquel ils avaient été incorporés dans l’armée congolaise.

Certains des hauts commandants du M23 avaient déjà acquis une réputation pour les graves exactions commises dans l’Est du Congo au cours des dix dernières années, alors qu’ils passaient d’un groupe armé à l’autre. Ils sont responsables de massacres à caractère ethnique, de recrutement d’enfants, de viols massifs, de meurtres, d’enlèvements et d’actes de torture. Avant les mutineries, au moins cinq des dirigeants du M23 figuraient sur une liste noire de l’ONU reprenant les personnes avec lesquelles les Nations Unies ne collaboreraient pas en raison de leur piètre bilan en matière de droits humains.

Ntaganda  recherché depuis 2006 par la Cour pénale internationale pour enrôlement et utilisation d’enfants soldats dans le district d’Ituri, dans le nord-est du Congo, en 2002 et 2003. En juillet, la cour a délivré un deuxième mandat contre lui pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment pour meurtre, persécution à caractère ethnique, viol, esclavage sexuel et pillage, également en lien avec ses activités en Ituri. Human Rights Watch a recueilli des informations relatives à de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés par des militaires se trouvant sous le commandement de Ntaganda, ainsi que par d’autres commandants du M23, dont le Colonel Makenga, le Colonel Innocent Zimurinda, le Colonel Baudouin Ngaruye et le Colonel Innocent Kayna[55].

Le 12 novembre 2012, le Conseil de sécurité de l’ONU a ajouté Makenga à sa liste d’individus visés par des sanctions, notamment le gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager. Le 13 novembre, les États-Unis ont imposé des sanctions à l’encontre de Makenga, qui incluent un gel de ses avoirs et l’interdiction pour les citoyens américains d’entreprendre quelque transaction que ce soit avec lui.

Section III. Les acteurs internes

 

§1.  Mai-Mai de Bunyakiri

 

a. Contexte de naissance

Le groupe Mai-Mai de Bunyakiri est né au Nord-Kivu dans un environnement de conflits entre les groupes ethniques de territoires de Rutshuru et de Masisi. Nous savons bien que ces deux territoires ont accueilli depuis la période coloniale voir même avant l’immigration rwandaise mixte, c’est-à-dire composé d’Hutu et Tutsi. Nous savons également qu’à part les processus clandestins, cette immigration a été prise en charge par l’administration coloniale et son bras séculier dans ce domaine, c’est-à-dire la Mission d’Immigration de Banyarwanda (MIB).

Les effectifs de l’immigration des rwandophone d’après 1960 sont de toute évidence sous-évalués par les enquêtes internationales, surtout si on tient compte de l’impact des processus macro-sociopolitiques qui ont ébranlé le Rwanda à partir de 1980[56]. Ces processus ont abouti en 1994 à l’arrivée des Tutsi au pouvoir par la voie de génocide rwandais et aux représailles qui ont provoqué des déferlements démographiques sur le Kivu. Ainsi les populations autochtones se sont senties progressivement dépossédées de leurs prérogatives foncières et des droits symboliques qui s’y rattachaient. Les tensions se sont aussi cristallisées autour de la question de la nationalité.

Comme nous l’avons dit ci-haut, les violences foncières, qui sont  nées au début des années 1980 entre autochtones et immigrants anciens et qui avaient alors revêtu la forme des violences plutôt isolées et localisées, sont devenues des entreprises de violences plutôt généralisées et systématiques à partir de 1994. Elles ont adopté la forme et le contenu des violences chaudes et communautaires.

Pendant cette période venait de naitre au Nord-Kivu un mouvement ayant comme but principal de défendre la population contre les Banyarwanda. C’est le groupe armé « Katuka ». Ce groupe a connu expansion vers Nyamaboko, Ufandu (Masisi) et Walowa (Walikale). Il s’est également dirigé vers (Bunyakiri dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu) pour véhiculer les idées de la lutte contre l’occupation étrangère rwandaise. Disons donc que c’est la milice Katuku qui a convaincu les Butembo à s’organiser militairement pour faire face à l’ennemi commun. En réalité, les Butembo étaient déjà engagés en dans la lutte contre l’occupation. En 1996, le groupe Katuku  a renforcé son organisation comme une force de résistance contre l’occupation rwandaise qui se cachait derrière l’AFDL.[57]

§2. Raia Mutomboki

2.1. Qui sont-ils ?

 

Il semble que le groupe d’auto-défense populaire  Raia Mutomboki est apparu pour la première fois dans le territoire de Shabunda, un vaste territoire du Sud-Kivu peuplé par les Lega. Raia Mutomboki se voulait un groupe sans armes pour protéger une population livrée à la barbarie des envahisseurs.

Dans sa déclaration à la conférence de Goma, ce mouvement se présentait comme une force d’auto-défense populaire, par comparaison à l’organisme humain contre les agressions microbiennes : la peau, les différentes sécrétions, les enzymes et les cellules de défenses.[58]

2.2. Motivation

Le territoire de Shabunda à l’instar des autres territoires du Nord et Sud-Kivu, n’a pas échappé aux affaires de la guerre de la libération de l’AFDL et de la guerre d’agression du RCD, déclenchée le 02 août 1998. Depuis cette époque était installée de manière permanente par la vertu d’un activisme  armé tantôt chaud, tantôt froid.

Un certain 04 avril 2005, la population s’était décidée de se prendre en prendre en charge, à la suite des massacres qui avaient couté la vie à soixante-quinze personnes, pour la plupart décapitées par des machettes, en dépit de la présence de l’armée nationale dans la région. Ces massacres font partie d’une foule d’autres violences soit semblables, soit plus sanglantes : des personnes ligotées sous des bidons en plastique plein de carburant sont brûlés, pillage systématique accompagné par des actes de viols dont on a registre plus de cinq mille cas répertoriés et d’autres non exprimés, des massacres perpétrés en cascade dans tout le territoire de Shabunda dont le plus horrible sont ceux commis dans le groupement  Nkulude la chefferie de Wakabango1e. L’incapacité de l’Etat de prendre en charge la défense de la population a inspiré celle-ci de s’organiser et de gérer elle-même sa sécurité et celle de ces biens (terre).

C’est dans cette optique que le terme « Raia Mutomboki » a fait l’objet de plusieurs déformations dans les autres territoires. On assiste ainsi aux plusieurs fractions de Mai-Mai avec des appellations différentes ci-dessous :

§3. Raia Mukombozi

C’est un groupe armé qui a vu le jour dans le même territoire de Shabunda au Sud-Kivu. Il reconnaisse être plutôt une dissidence de Raia Mutomboki dont ce dernier contrôlait tous les grands centres miniers du territoire. Cette dissidence n’avait pas d’origine idéologique et politique. Il s’agissait des rivalités liées à l’accès aux puits miniers et à leurs exploitations exclusives[59].

§4. Raia Atashinda

 Raia atashinda est aussi un groupe qui est né dans le groupement de Bunyakiri (territoire de Kahele au Sud-Kivu). Son but était de se faire connaitre auprès du gouvernement Congolais, sans doute, ceci expliquait le caractère aveugle de ses actions répressives. Son leader reste toujours inconnu jusqu’à ce jour. La diversité des appellations du groupe indique l’itinéraire d’expansion de Shabunda, son lieu de naissance, vers d’autres territoires du Sud-Kivu, Nord-Kivu et le Maniema.

§5. Mai-Mai Kirikicho

Il est important de noter que le « milicianisme » qui est apparu après 2003 comme organisation nouvelle ou comme dissidence d’un ancien mouvement politico-militaire, a montré la caractéristique suivante : la cible de son activisme n’était plus la seule occupation étrangère du Kivu, mais aussi le pouvoir de Kinshasa et sa branche militaire, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo  (FARDC). Le fait est que l’effort laborieux de reprise en main par l’Etat du territoire national a été à la base d’une masse d’abus contre la population en général. La gravité de ces abus a conduit au retour de certains groupes Mai-Mai dans l’activisme militaire ou à la création des milices nouvelles, ayant l’armée nationale comme adversaire principal. Le groupe Kirikicho peut être situé dans cette perspective.

Il est ainsi né dans le même contexte que celui de Bunyakiri et des Mai-Mai Simba, sous l’initiative de Monsieur Kirikicho, qui suis son chef militaire, dont il fut commandant dans les rangs de milice Mai-Mai de Bunyakiri. Après la réunification du pays en 2003, ce dernier a été intégré dans l’armée régulière, les FARDC  affecté au Nord-Kivu. Mécontent de son grade et du lieu d’affectation, le Nord-Kivu, il retourne au Sud-Kivu dans le territoire de Kalehe, pour retrouver ses anciens élements qu’il va réorganisés et réinstallés à Ufamando, Zaralo et Bunyakiri.

Ayant pour base, ce groupe Mai-Mai a connu un leadership stable à cause du charisme de son chef militaire. A l’instar des autres, il n’avait pas une organisation politique avant la conférence de Goma. La branche politique créée après ce forum n’a pas à intégrer la structure générale du groupe ni à l’influencer. Mais ce mouvement à eu une influence considérable au Nord-Kivu, précisément à Walowa/Wanda (Walikale) et à Ufamado dans la Masisi où ses troupes ont combattu à la fois les FARDC et le Congrès National pour la Reconstruction du Peuple CNDP en sigle. Comme tous les autres groupes de résistance, Kirikicho aspirait  afficher sa visibilité et sa renommée pour imposer sa voix. Ce dernière avait entretenu de relation avec le groupe Mai-Mai Kifuafua.

Section IV. Mai-Mai Shikito

 

Cette milice Mai-Mai Shikito est née en 1998, date du déclenchement de la guerre du RCD. Le fondateur de cette milice est un certain Richard Mukumanya qui s’était gradé au rang de Général. Une seule motivation a inspiré la formation de cette milice, à savoir la lutte contre l’agression et l’occupation étrangère ainsi que celle contre le groupe rebelle de Rentablement Congolais pour la Démocratie RCD en sigle, considéré comme une structure qui camouflait l’agression. En marge de cela, les divers de certains responsables  justifiaient l’activisme des Mai-Mai Shikito par la nécessité de protéger la population Lega contre les exactions d’autres milices autochtones ou étrangères FDLR. Il s’agissait de la protéger contre les viols, les pillages de bétails, les déplacements des habitants et l’interdiction d’accès aux carrés miniers.

L’activisme des Mai-Mai Shikito semble avoir mal amortis la mise en œuvre du dialogue inter-congolais de 2003 et surtout la politique de la restriction et de la réunification de l’armée. En effet, ses combattants, comme ceux d’autres milices d’ailleurs, devaient passer par le brassage avant d’être intégré dans l’armée nationale. Or, cette intégration rabattait sensiblement les grades militaires globalement élevés, avec lesquels officiers et hommes de troupes se présentaient au dialogue inter-congolais et au brassage. La déception n’avait pas donc épargné Shikito qui s’est empressé de retourner dans la forêt et le maquis après 2003[60].

§1. Patriotes Résistants du Congo (PARECO)

Le mouvement « PARECO » est également une des dissidences du groupe Mai-Mai de Bunyakiri. Ses origines remontent vers les années 2007 à Masisi (Nord-Kivu). Son implantation fut dans le territoire de Kahele habité majoritairement par les Havu, considéré comme sa principale base arrière.

Le PARECO aspirait être une coalition de tous les Mai-Mai du Kivu. Il a été créé pour faire face à la recrudescence de l’activisme des forces d’agression et d’occupation dont le duo Nkunda-Mutebusi, suivi par d’autres entrepreneurs, a été le principal chef des chantiers. On peut deviner que les différentes dissidences du groupe de Bunyakiri étaient dues au centralisme de l’activisme militaire par son leader, en la personne du général Padiri. Par contre, les différentes fractions dissidentes ont tôt  fait de devenir aussi des organisations politiques,  pour répliquer aux mouvements pro-rwandais (RCD et CNDP), qui couvraient les espaces d’une administration politico-militaire.

1.1. Objectifs

L’objectif n’était pas seulement de constituer une force capable de rivaliser avec le CNDP, mais plutôt de créer un interlocuteur valable et capable en cas des négociations qui associeraient les divers mouvements politico-militaire. Cependant, l’activité politique a été quasiment absente au sien de ce mouvement. Car, outre la défense des espaces occupés dans le territoire de Kahele, il a été en guerre contre les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) en sigle, ainsi que d’autres Mai-Mai qui avaient refusé d’entrer dans la coalition. Jusqu’en décembre 2008.

v Le principal objectif du PARECO était de lutter contre l’avancée du CNDP de Laurent Nkunda, avancée perçue comme une menace directe contre la sécurité et les droits (notamment foncier) des communautés autochtones de deux Kivu.

v Il s’agissait aussi de prévenir contre les pillages et exactions des bétails par les groupes Kirikicho.

Dans cette quête de cet objectif, le PARECO avait bénéficié du soutien actif du gouvernement de Kinshasa, en matière d’armement et des minutions. Le premier responsable du PARECO au Nord-Kivu a été le général Sikuli Lafontaine, tandis que celui du Sud-Kivu fut Monsieur Rutabura Sala Piele jouissant le droits du chef n°1du mouvement. Suit aux soutiens interne de Kinshasa PARECO n’avait connu la désétatisation de son leadership incarné par Rutabura Sala. Piele.

En fin selon le rapport de décembre 2008 du groupe d’experts de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le PARECO fut classé en 3e position après le FDLR et le CNDP.

 

1.2. Observations

 

Selon les différents rapports des certains chercheurs et groupe d’experts en matières de conflits et guerres, les observations ont noté l’étroitesse de la coopération entre PARECO et l’armée Congolaise. Ils ont également relevé le fait que la troupe de ses combattants était composé de manière significative des fonctionnaires de l’Etat Congolais.

Outre, ces différents groupes armés précités, il ya aussi certains groupes qui ont opérés dans le centre du Sud-Kivu, il s’agit de :

§2. Le groupe Seli wa Kava

 

Le groupe Seli wa Kava, du nom de son leader, s’est constitué en marge de la conférence de Goma pour rassembler les éléments qui contestaient le leadership de James Kasereka Matabishi sur le groupe Rwenzori et celui de Vita Kitambala sur le groupe Kasindien, deux groupes armés créés de toute pièce pour contenter les dissidents de l’Armée du peuple congolais (APC) du RCD-K/ML et des Mai-Mai.

 

 

Déguisé en ADF/NALU, le groupe Seli wa Kava s’est illustré entre 2010 et 2011 dans les attaques, à la veille des élections, contre le camp militaire de Nyaleke, le camp militaire de Eringeti, la prison centrale de Kangwayi et l’enlèvement du Docteur Paluku Mukongoma. Son rayon d’action s’étend sur les collectivités Beni-Mbau, Watalinga, Rwenzori et Bashu dans les localités de Kamango, Kikingi, Tsutsubo, Oïcha, Eringeti, Mutwanga, Kasindi, Muhalika, Isale, Kyondo, Kyavinyonge en Territoire de Beni.

 

Doté de la même tenue que les FARDC, le groupe Seli a réussi à se déployer en des sous-groupes dans les localités de Samboko et Mantumbi, lesquels sont conduits respectivement par Yobu et Mika Baswagha[61].

§3.  Mundundu 40

De la création à l’évolution

a.Création

Mundundu 40 fut un groupe Mai-Mai né en 1999, au lendemain de l’éclatement de la guerre du RDC. Ayant comme chef Monsieur Kurhengamuzimu nourri et influencé par les groupes armés de Mai-Mai de Bunyakiri où il a été formé militairement et idéologiquement.

En clair, après la prise de Bukavu par la rébellion du RCD/Goma en 1998, c’est dans l’unité que le groupe de Bunyankiri et ses alliés ont mené la résistance contre l’occupation. Mais dans un deuxième temps, des dissensions internes ont conduit à une coloration ethnique du groupe qui a inspiré Odilon de s’approprier l’autodéfense des Shi et d’en réserver la charge à un groupe nouveau appelé Mundundu40.

b. Evolution

Sous le leadership d’Odilon, ce groupe a connu de nombreux succès à Ngweshe, siège du pouvoir coutumier de ce sous-groupe Shi. Ce mouvement inspirait de la fierté aux membres de la communauté Shi de Walungu qui se bousculaient pour en faire partie. Ceci lui valait une grande légitimité. Suit à cette forte légitimité ses responsables ont pris part aux négociations de fin de la guerre pour y défendre déjà les intérêts de la rébellion du RCD, au démarrage de la transition politique ainsi qu’à la mise en place des institutions politiques et militaires. Visiblement, le partage du gâteau de la transition n’avait pas réservé à ce mouvement les parts espérés ni dans l’appareil administratif ni dans l’armée nationale, à ailleurs. En réalité, le fait pour Mundundu 40 d’avoir soutenu les thèses du RCD à Pretoria en 2002, et donc bien avant le partage du pouvoir et d’autres privilèges post-conflits, signifie qu’il avait fait défection pour rejoindre la rébellion pro-rwandaise bien auparavant.

§4.  Mai-Mai Simba

 

Ce groupe un nom qui semble se rapport aux rebelles Simba de 1963-1964 dont le maquis résiduel si trouvait plutôt dans les territoires de Walikale au Nord-Kivu et Lubutu au Maniema. En fait, il existe aucun lien entre les deux, puisque les Simba Mai-Mai ont appartenu au groupe de Bunyakiri avant de se séparer en 2007 après avoir espéré longtemps, mais en vain, la réparation des injustices qui avaient prévalu dans la répartition des postes dans les institutions de la transition et celles de la troisième République. A leur décharge, la mauvaise répartition des politiques n’était un simple prétexte pour suivre l’exemple de Mundundu 40.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre III.  ENJEUX GEOPOLITIQUES DES GUERRES DE L’EST

Ce chapitre analyse les facteurs qui contribuent à la pérennisation des guerres dans l’Est de la RDC, ensuite aborde la question des acteurs de ces guerres, et propose afin,  les stratégies pour ramener la paix dans cette partie du pays.

 

Section I.   Les facteurs des guerres de l’Est de la RDC 

 

Dans cette étude, nous voudrions tout d’abord rappeler comment  l’espace du Kivu  a été au centre des convoitises étrangères venant d’Est à l’Ouest  depuis la période précoloniale jusqu’à nos jours. Les données historiques anciennes  et récentes seront mises à profit à cet effet.

Il s’agira en suite d’identifier les facteurs endogènes et exogènes, anciens et contemporains  qui ont créé les conditions défavorables à ce qui parait être un projet hégémonique savamment construit et méthodiquement  mise en œuvre sur terrain.

§1. Les facteurs endogènes.

 

 

 

L’Est de la RD Congo compte parmi ses richesses naturelles certaines ressources naturelles rares et /ou stratégiques comme le diamant, le pétrole, le coltan, et l’or. Il s’agit de ressources conflictuelles du fait qu’elles constituent un enjeu de compétition, de rivalités et d’affrontements armés pour leur contrôle par divers acteurs étatiques ou privés, locaux ou étrangers, informels et/ou criminels. Les convoitises sur ces ressources induisent le développement de menaces qui débouchent sur des conflits violents à l’image de ceux qui ont embrasé les pays de Grands Lacs.[62]

 

En dehors des richesses du sol et du sous-sol s’ajoute les milices, les combattants de la liberté, les rebelles, les terroristes, les paramilitaires, les révolutionnaires, les guérillas, les  bandes armées, les  entités quasi-étatiques… et bien d’autres appellations. Tous ces acteurs définis comme armés non-étatiques – c’est-à-dire, sur lesquels ne pèse pas l’intégralité des responsabilités et des obligations des Etats. Certains de ces acteurs ont des objectifs idéologiques ou politiques ; d’autres cherchent à contrôler un territoire et à renverser un gouvernement ; d’autres encore pourraient être appelés groupes organisés et pour d’autres ce serait pure exagération. Leurs objectifs sont variables mais ils sont tous en conflit armé avec l’Etat et/ou l’un avec l’autre. De tels acteurs, délibérément ou autrement, causent régulièrement des déplacements de personnes.[63] Ils constituent le facteur endogène.

En définitive, l’analyse des conflits aux Kivus, oblige de prendre en considération trois principaux facteurs : le foncier (une terre riche et convoitée), la démographie (une forte densité de la population hétérogène) et l’économique (la présence des minerais rares). La guerre menée par Kundabatwara Mihigo avec l’appui du Rwanda et des firmes transnationales, principalement anglo-saxonnes, répond à ces trois facteurs.

§2. Les facteurs exogènes

L’histoire a toujours concédé à certains Etats et nations des destins qui constituaient des enjeux majeurs au gré de l’évolution de leur cote géopolitique. Cependant, il y a  des Etats et des Nations dont les enjeux ne descendent jamais. L’immensité territoriale du Congo et la complexité de son peuplement ont offert dans l’évolution historique des structures d’accueil et  des nombreux cas qui constituent les facteurs exogènes.[64]

·        Les dynamiques transfrontalières et transnationales qui caractérisent la partie orientale   sont liées à l’histoire de ses populations, fournissent la base permanente d’une circulation des facteurs et acteurs de conflits. Ceci ont un épicentre local ou national mais connaissent une diffusion sou régionale. Ce phénomène aboutit à la formation de systèmes de conflits.

 

 

 

Section II. Les acteurs des guerres de l’Est de la RDC

Les guerres de l’Est sont attisées par plusieurs acteurs que nous regroupons en deux principaux groupes; il s’agit des acteurs internes et externes. Un des facteurs qui ont permis leur succès se trouve dans l’interaction entre plusieurs acteurs entrepreneurs de ces violences1.

§1. Les acteurs internes

Les acteurs internes sont les congolais civils et militaires, le gouvernement et chefs coutumiers qui ont reçu une partie du chantier correspondant à une certaine quantité des moyens matériels et idéologiques pertinentes.

1.1. Le gouvernement

Puisque les entreprises des guerres sont en train d’être construite  au Congo, les guerres de l’Est ont été, pour une certaine part,  l’œuvre d’acteurs entrepreneurs gouvernementales Congolais civiles et militaire.

En effet, les atouts d’un Etat sont constitués de tous les facteurs déterminants qui donnent à un pays une position confortable dans la négociation (collaboration) avec les autres opérant dans son territoire (les multinationales, les groupes armés, les milices…) installée sur son sol. Ces facteurs déterminant sont le produit d’une gestion rationnelle et efficace des ressources nationales par un pouvoir responsable.

Depuis le déroulement de la guerre de libération, Kabila père avait déjà signé des contrats d’exploitation de ces  minerais  avec des entreprises du Zimbabwe, d’Afrique du Sud, de Finlande, des États-Unis et du Canada, en échange des concessions minières, dans le but de réunir des fonds pour financer la guerre. Continuant ces pratiques, le gouvernement de transition signait des contrats léonins avec des entreprises étrangères pour financer ses mouvements, comme l’a dénoncé le rapport Lutundula[65] de la commission parlementaire congolaise.

Ce rapport (lutundula) témoigne que les élites congolaises continuent à avoir des mentalités et des pratiques néo patrimoniales. Pas seulement elles, mais aussi d’autres personnes comme les seigneurs de la guerre et des acteurs non gouvernementaux en tout genre, des hommes politiques locaux, des membres des institutions parallèles ou de réseaux criminels, etc. Nombre d’entre eux se consacrent à reproduire ce que Rymaekers qualifie de «néo patrimonialisme sans l’État »[66] .

 

1.2. Les acteurs entrepreneurs civils

 

Les chantiers de guerres n’ont eu aucun mal  à recruter une grande fraction des responsables politiques congolais qui ont accepté d’assumés une partie de la réalisation du chantier et de s’approprier des ressources politiques, et idéologiques pour atteindre avec efficacité une partie de l’objectif global recherché.

Les 5 années de  guerre avaient épuisé tout le monde. Sans distinction, les vaincus et  même les vainqueurs ne s’étaient pas fait prier  longtemps pour accepter  de quitter les champs du bruit des armes pour la guerre froide et presque climatisée autour de la table de négociations.

Deux acteurs ont convaincus les belligérants à refuser la guerre pour la paix.  Le premier acteur est interne, et  a pour nom la résistance « maï-maï ». C’est son activisme rampant et tentaculaire qui asséné des coups inoubliables   à l’agression  et a fait ouvrir les yeux de l’envahisseur sur le rejet de son  entreprise par les populations congolaises.

Le deuxième acteur a été l’extrémisme ou d’outre-mer, islamiste Alkaida  que les guerres de somalie ont invité dans la corne de l’Afrique, depuis le début des années 1990, ainsi que son expansion dans tout l’Est de l’Afrique. Au début des années 2000, Alkaida était aux portes de l’Afrique centrale et surtout du Congo à partir du Kigali, Uganda et  Tanzanie.

Des  témoignages sériés attestent sa pénétration dans  les forêts de l’Est du Congo, notamment celles qui avaient servi de base opérationnelles  des maï-maï  du général Padiri. Alkaida aurait  fait offre d’assistance aux patriotes congolais qui se seraient empressés de la décliner  sans détour. Ceci a fait éviter à   la résistance populaire de l’Est du Congo, d’être entrainée dans  la confusion  de guerres des religions et des civilisations entre l’occident dit chrétien et l’orient musulman.

Et pourtant, il n’y avait pas, tellement longtemps que le parti unique et la dictature étaient populaires à l’intérieur et soutenues à l’extérieur. Au lendemain de la fin de  la  guerre froide,  le vent avait  tourné le dos  au  camp des « pouvoirs forts » pour celui de la démocratie et du multipartisme intégral qui flirtait avec l’anarchie. La conjoncture politique congolaise à partir du début des années 1990 n’était pas très éloignée de l’anarchie structurelle.

Au-delà des appareils et des acteurs, l’agression et l’occupation ont trouvé dans le peuplement du Kivu   des forces pour assumer  les rôles de sous-traitance de leurs entreprises à l’Est du Congo. Si on lui concède l’assiduité et même l’obstination de ses convictions lumumbistes, on doit en conclure qu’il ne connaissait rien de l’immensité et de la réalité cachée de l’enjeu qui a mobilisé  ses partenaires visibles et invisibles dans l’AFDL, et de l’irréductibilité de l’antagonisme avec ses propres objectifs stratégiques.

Dans tous les cas, le mérite de Laurent Désiré KABILA, et la preuve de son patriotisme se trouvent dans le fait d’avoir osé prendre l’AFDL à son compte et d’avoir espéré que l’histoire allait faire des surprises en sa faveur, en permettant à sa stratégie de l’emporter sur celle de ceux qui étaient à la fois ses partenaires apparentes et ses adversaires camouflés.

 

1.3. Les acteurs militaires congolais : les ex-forces armées zaïroises (EX-FAZ) l’armée nationale congolaise (ANC) et la force armée congolaise(FAC).

L’AFDL ne peut pas prétendre avoir conquis la capitale Kinshasa le 17  mai 1997 au prix d’une croisade militaire, qui aurait laissé derrière elle des hauts faits d’armes. On peut affirmer que, l’AFDL n’a  guère trouvé de résistance solide et organisé sur son chemin, y compris de la part de la DSP. Mais, comme la guerre de rectification avait été conçue et planifiée bien avant l’échéance du 17 mai 1997, une action d’anéantissement de la lettre et l’esprit même de l’armée de la deuxième République a été entreprise, dès la victoire effective de la rébellion. Il s’est agi dans ces entreprises, de procéder à plusieurs opérations.

La première opération était destinée à opposer Laurent Désiré Kabila à l’héritage militaire, que venait de lui léguer la deuxième République vaincue. La suite des opérations avait pour but d’humilier cette grande muette du régime Mobutu par une série d’actions dégradantes, pour aiguiser sa haine et son rejet du nouveau régime incarné par le congolais, Laurent Désiré Kabila ; pendant que les humiliations étaient de conception et de mise en œuvre étrangère. Les hommes des troupes étaient regroupés et même  littéralement parqués ici et là dans les casernes du pays aux fins de rééducation morale et  recyclages et brassage dans la nouvelle armée pour les éléments jugés aptes. Au préalable, ils avaient été contraints de remettre tous les supports et symboles de l’ancienne armée (arme, uniforme, carte d’identité,….).  De fait, un grand nombre parmi les hommes de troupes ont été inclus dans la nouvelle armée.

Plus significative a été la réaffectation dans l’armée nationale congolaise(ANC), l’armée de la rébellion, d’un grand nombre d’officiers et sous-officiers des ex-FAZ. Le haut commandement de l’ANC a compté, dans ses organes, un grand nombre des éléments  qui ont appartenu à  toutes les provinces de la République. Le rôle de la sous-traitance militaire congolaise pendant l’occupation étrangère est allé au-delà de la représentation et  la figuration, caractéristiques de l’opposition politique interne. Sur le champ de bataille, les hommes des troupes internes et leur commandement congolais étaient placés en première ligne sur le front, comme pour servir de chair à canon et protéger les troupes de l’agression.

L’engagement des éléments ex-FAZ, dans les structures de l’agression et de l’occupation, était plutôt opérationnel que idéologique. Ce n’est pas par conviction, que d’anciens soldats du régime Mobutu se sont fait recruter dans l’ANC, mais plutôt pour avoir rempli des critères purement techniques (Age, condition physique).

Lorsque la 10e brigade des FAC, basée à Goma, entra en rébellion contre le gouvernement le 2 août 1998, on ne savait pas bien de quoi il s’agissait : querelle de clocher entre Ex-FAZ « mobutistes », Kadogos, ex-maquisards du PRP et tigres Katangais ? Conflits interethniques sur fond de crises identitaires au Kivu ? Légitime défense du Rwanda face à la criminalité récurrente de groupes « génocidaires » qui ont sanctuarisé le Kivu ? Agression hégémonique et prédatrice délibérée du Rwanda suivi de l’Ouganda contre RDC ? Il appert clairement que l’auteur privilégie la dernière hypothèse lorsqu’il décrit les pillages et l’organisation du chaos qui a servi d’alibi aux corps expéditionnaires militaires «  non invités »[67].   

Pour illustrer notre analyse, rappelons après l’assassinat de M’ZEE Laurent Kabila, on a observé que la compétition entre forces politiques s’effectuée par de luttes armées menées du nom de la démocratie[68].   La RDC a été subdivisée en quatre  zones de conflit armé : le mouvement de libération du Congo (MLC) et son allié le RDC-ML, le Rassemblement congolais pour la démocratie- mouvement de libération (RCD-ML), Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) et la zone gouvernementale et son allié le (RCD-ML).  Leurs disputes à accoucher ce qu’on a appelé : « trois  guerres dans la guerre » qui défrayèrent la chronique au Congo entre 1999-2002 entre, le MLC au RCD-K-ML opposé à l’Ouganda et le Rwanda qui se disputaient « le lait et le miel du grand Nord Kivu ».

2. Les chefs coutumiers

La République Démocratique du Congo compte 5434 groupements, soit la totalité des entités traditionnelles dans les milieux ruraux qui sont au bas de la structure administrative du pays. A l’échelon immédiatement supérieur du groupement se situent 261 chefferies qui correspondent à 35,41% entités du pays de cet échelon; les 64,59% autres sont constituées des secteurs soit 476 secteurs sur un total de 737 entités du même échelon administratif. Les secteurs sont des circonscriptions administratives formées par la réunion des groupements indigènes numériquement trop faibles pour se développer harmonieusement dans tous les domaines » (décret du 05 décembre 1933, article 20, alinéas 1 et 2). Il existe aussi, à la base, des villages comme entités administratives dirigées par les autorités traditionnelles[69].

Le problème de l’hybridation des pouvoirs politiques et de l’édification d’un Etat moderne en République Démocratique du Congo est au centre de notre réflexion. Le pouvoir coutumier est une réalité commune à toute l’étendue du territoire national, africain voire mondial. Pour se faire, la représentation de pouvoir traditionnel a toujours était pris en compte dans conférences, débats politiques, table ronde. C’est le cas de participation de chefs coutumiers à la conférence Nationale Souveraine.

 

2.1. De la participation des chefs coutumiers à la Conférence

Nationale Souveraine (C.N.S.)

 

Les participants à la C.N.S. étaient les « délégués désignés par l’organe compétent du parti, association ou institution qu’ils représentent ». Par ailleurs, la C.N.S propose la liste des experts et des observateurs à ce forum c’est-adire des personnes qui ne proviennent ni des instances du parti ni des associations moins encore des institutions publiques. Ainsi, les chefs coutumiers ayant participé à ces assises ont été délégués par l’institution à laquelle ils appartiennent : les institutions publiques particulièrement les entités décentralisées[70].

 

Les institutions publiques furent représentées à la C.N.S. par 750 délégués dont 206 délégués des entités décentralisées. Parmi les délégués des entités décentralisées figurent 48 chefs coutumiers qui représentent 23,30% des délégués des entités décentralisées à la Conférence Nationale Souveraine. Ces chefs coutumiers ont été désignés par les régions dans lesquelles se situent leurs entités. Les dix provinces du pays et la ville de Kinshasa avaient chacune ses représentants chefs coutumiers à la Conférence Nationale.

 

Seuls, le Nord et Sud-Kivu avaient une représentation plus élevée des chefs coutumiers à la Conférence Nationale Souveraine.

 

La surreprésentation du Nord Kivu et du Sud Kivu à la Conférence Nationale Souveraine peut être expliquée par des raisons suivantes :

 - d’abord dans ces deux provinces se posent avec acuité le problème de la nationalité à cause de la présence des populations d’origine burundaise et rwandaise qui réclament la nationalité congolaise. Il fallait une grande présence des chefs coutumiers comme témoins de la situation en ces provinces ;

 - ensuite, dans les deux provinces les tensions et les violences de masse alimentées par les guerres sont toujours vives. Cette situation de violence a trop politisé les chefs coutumiers (les Baami) qui la vivent au quotidien et favorise leur engagement politique;

 - enfin, le caractère centralisé des structures politiques des chefferies et surtout l’influence des Baami sur les populations rurales offre un poids politique réel au chef.

 

La politique du Congo indépendant à l’égard des chefs traditionnels s’inscrit dans la continuité de l’époque coloniale. Le pouvoir des chefs coutumiers est brièvement reconnu à l’indépendance avant d’être subordonné en 1973 au pouvoir d’Etat, qui transforme les chefs coutumiers en fonctionnaires[71]. Malgré ses velléités de pouvoir sans partage, Mobutu ne parvenait pas à dissoudre les chefferies, et il les a intégrés au sein de l’appareil administratif du parti-Etat[72]. Cette combinaison des pouvoirs coutumiers et modernes pour administrer le pays fluctue au gré des époques, mais il convient de noter qu’à l’instar de l’Etat les groupes politico-militaires ont dû compter avec les chefs traditionnels, c’est le cas de l’Est, où les chefs coutumiers sont des acteurs incontournables en matière de conflits armés. Pour sauvegarder leurs souverainetés ils créent de groupes armés ou milices à l’occurrence de mai-mai pour sauvegarder la vie de la communauté.

 

2.2. Le chef coutumier : acteur et ses stratégies de lutte politique

 

Le chef coutumier est un acteur du système politique congolais. Il est question, sous cette rubrique, de montrer l’importance du chef coutumier en tant qu’acteur souvent en conflit avec les autres acteurs de la scène politique congolaise, sa stratégie de lutte politique et sa liberté d’action. Il s’agit de replacer l’acteur dans son organisation qui n’est, pour reprendre l’expression de Michel Crozier, au bout de compte rien d’autre qu’un univers de conflit, et son fonctionnement le résultat des affrontements entre les rationalités contingentes, multiples et divergentes d’acteurs relativement libres utilisant les ressources de pouvoir à leur disposition[73]. Nous examinons respectivement la création de l’Alliance Nationale des

Autorités Traditionnelles du Congo, A.N.T.C. comme stratégie de lutte et d’autres modes d’intervention des chefs coutumiers dans la sphère politique nationale.

 

Pour assurer leur présence sur le plan national et assurer la pérennité de leur structure politique, les chefs coutumiers ont créé une association sans but lucratif de portée nationale dénommée Alliance Nationale des Autorités Traditionnelles du Congo, A.N.A.T.C. en sigle. Cette association regroupe, en principe, tous les chefs de chefferie et de groupement du pays. Elle est la seule légalement connue avec ses représentations provinciales, ses embranchements et ses dissidences. Le souci de regroupement des autorités traditionnelles remonte à1960[74]. En réalité, grâce à l’initiative et la volonté du pouvoir colonial belge en 1958 lors de l’exposition de Bruxelles, dans l’intention de doter les autorités traditionnelles d’un corps organisé pour une meilleure collaboration avec le pouvoir public que l’autorité coloniale conseilla le regroupement des autorités traditionnelles.

 

2.3. Autres stratégies de lutte politique des autorités traditionnelles

 

Il est question d’épingler trois autres stratégies qui participent toutes à la lutte du pouvoir traditionnel. Il s’agit des stratégies de neutralité, du choix entre l’opposition et l’engagement aux côtés du pouvoir établi. Le chef coutumier est tenu d’en opérer le choix ou de les utiliser cumulativement dans la mesure où ces stratégies ne s’opposent pas entre elles.

2.3.1. Stratégies de neutralité

 

S’agissant de la neutralité du chef coutumier, celleci demeure une donne importante dans la quête de son statut sur le plan national. En effet, la neutralité des autorités traditionnelles est consacrée par les dispositions de l’article 4 des statuts de l’A.N.T.C. qui dispose : «L’A.N.A.T.C/ASBL est apolitique. Elle est neutre visàvis des partis et des regroupements politiques ainsi qu’à d’autres organisations à coloration politique ».

 

2.3.2. Le choix entre l’opposition

 

Le chef coutumier se garde souvent de prendre parti pour un acteur politique « moderne » parmi les nombreux qui se présentent à lui pour diverses raisons. Notons d’abord que le chef se considère sinon il est considéré comme le père de sa communauté. Celleci peut être un village, un groupement ou une chefferie. Par conséquent, il a des obligations vis-à-vis de cette communauté tel un père à l’égard de ses enfants. De ce point de vue, le chef doit protéger sa communauté et la défendre, tant bien que mal, contre tous les dangers internes et externes, visibles et invisibles mais aussi l’obligation de réserve devant des situations qui engagent aussi bien sa personne que son pouvoir. Cette obligation de réserve garantit l’action non partisane du chef coutumier.

Plus récemment, dans le contexte de la guerre civile ou d’agression Ougando-rwandaise, les chefs coutumiers se sont montrés plus que jamais opposés au système de razzia qu’impose la guerre. Dans les Kivu et le Maniema, par exemple, certains mouvements de résistance MaiMai s’étaient structurés autour des chefs coutumiers qui tiennent, tout au moins, à la défense des terres leurs léguées par leurs ancêtres. Dans ce contexte, ces chefs coutumiers ont été, la plupart de temps, la cible des assaillants. C’est pourquoi, l’on a dénombré l’assassinat de certains chefs coutumiers dans ces territoires du pays. Rendant compte de l’état des lieux du pouvoir traditionnel, les Baami (pluriel de Mwami) de la province du Sud Kivu regroupés au sein du Collège des Baami du Sud Kivu, COBASKI/ASBL en sigle épinglent les difficultés rencontrées : « les membres du COBASKI ont connu des problèmes pendant les deux dernières guerres. Ils paraissent être les cibles des antagonistes. C’est ainsi que la quasitotalite avait été poursuivie et tentée d’être assassinée par les belligérants.(…) Les maisons des Baami ont été profanées, détruites, les bureaux pillés et démolis, les populations dévastées et enfin du triste compte, nous avons perdu trois Baami assassinés lâchement. Il s’agit de Baami Lenghe Kabala, François Bwami Nalwindi et Naluhwindja Philémon »[75]. L’opposition naît pour diverses raisons liées aux relations entre des individus ou les groupes d’individus. Elle peut aussi naître dans la situation de rapports entre les pouvoirs traditionnel et moderne à la suite d’un mauvais traitement que le détenteur de l’un de ces deux pouvoirs réserverait à l’autre.

 

2.3.3. L’engagement du pouvoir traditionnel au côté du pouvoir établi

 

Nous avons démontré que, dans certaines situations liées à des circonstances existentielles, les chefs coutumiers optent pour l’opposition comme stratégie de lutte en résistant aux actions du pouvoir établi. Une autre possibilité s’offre à l’autorité traditionnelle, c’est d’exercer le pouvoir d’Etat au niveau national dépassant par le fait, le champ d’hybridation structurelle, organique et de légitimité imposé par la chefferie en tant qu’entité de l’Etat congolais. Cet engagement des chefs coutumiers dans les institutions politiques nationales mérite une attention de notre part. Nous présentons quelques cas des chefs coutumiers qui, en raison de leur statut de chef traditionnel, ont accédé aux fonctions politiques nationales.

Peuton croire qu’un chef traditionnel, de grande réputation, exerçant les fonctions coutumières qui, par cooptation ou nomination, accède gracieusement aux conseils législatif ou exécutif que son statut d’autorité traditionnelle n’ait pas été pris en compte par l’autorité nommant ?

Que les différents Mwant Yav de Lunda, les Nyimi des Bakuba, les Baami des Bayeke ayant siégé au sein des différents parlements de transition quels que fussent les modes de désignation adoptés par ceux qui ont eu à composer ces institutions, ce choix atil été fait au hasard ? Dans tous les cas, le statut de ces chefs a influencé la décision de leur cooptation ou de leur nomination[76].

Pour éviter toute spéculation, il convient de considérer pour la personne nommée son statut que l’acte de nomination, de désignation ou de cooptation privilégie ou prend en compte.

 

Les chefs coutumiers, à travers leur association, entendent jouer un triple rôle au sein de l’Etat congolais : le rôle d’agent de développement, le rôle de conseiller des organes chargés d’animer les institutions publiques et, le cas échéant, le rôle de groupe de pression.

 

Section 2. Les acteurs externes

Les acteurs externes appartiennent à deux catégories : il Ya d’une part les acteurs entrepreneurs africains appartenant à aux pays voisins  et les acteurs entrepreneurs (outre-mer) et dont l’action jouait en quelque sorte un double rôle : un rôle des pourvoyeurs des logistiques sur le terrain des violences et  de distributeur de légitimité sur les tables de négociation, et ensuite un rôle de distributeur de légitimité sur les terrains diplomatiques mondiaux. Il faut ajouter que les différentes groupes et sous-groupes d’acteurs entrepreneurs se présentait à la fois sous le visage gouvernementale et non gouvernementale.

2.1. Les multinationales

Peu importe sa catégorie ou son secteur d’activités de prédilection, toute multinationale est une entreprise qui émigre d’un Etat d’où elle est originaire à un autre ou à d’autres où elle devient une entreprise étrangère. Cette mutation dans le chef des entreprises (privées ou publiques) constitue un phénomène important dans l’économie internationale. Il importe donc d’en saisir ses stratégies d’actions qui sont[77] :

 Le développement technologique et le processus décisionnel établi au sien de l’entreprise, qui constitue une ligne de démarcation entre différentes multinationales. Cette situation fait que le professeur MUSHI MUGOMO[78] classe les multinationales en quatre catégories :

Le multinationale à caractère d’extraction des matières primaires (mines, pétrole…) ; Le multinationale à caractère de production des produits agricoles (comme Unilever) ; Le multinationale à caractère de fabrication des produits manufacturés (automobile) et le multinationale à caractère des services de (transport, Banques, télécommunication…).

 

2.2. Stratégies d’action des multinationales

 

Quel que soit le mobile qui pousse une entreprise à « s’expatrier », la multinationale est toujours à l’origine du transfert d’un « paquet technologique ». Dans ce paquet sont inclus des capitaux, le savoir-faire, des stratégies, les géopolitiques, l’intelligence et la culture dominante. Ce qui permet de considérer les multinationales comme des géniteurs ou agents de la mondialisation.

 

2.3. Les enjeux du partenariat public-privé

 

Le partenariat public-privé est un rapport social qui met face à face deux acteurs collectifs, l’Etat (entités gouvernementales) et la multinationale. Ces acteurs opérationnels doivent être motivés pour se structuré comme des acteurs en conflit, en ayant une capacité d’auto-perception de soi et une perception correcte de l’autre acteur[79]. Dans ce partenariat public-privé, les enjeux émergent du rapport qui peut s’établir entre les atouts dont dispose un Etat[80] et la stratégie que déploie une multinationale, compte tenu des lois du marché international.

Au regard de la situation particulière de la RD Congo, cependant, la multinationalisation des entreprises semble aller au-delà de analyse synthétique comme théorie explicative. En effet, depuis 1990, avec la crise politique et les conflits armés, qui ont ébranlé ce pays et hypothéqué son statut d’Etat souverain, les multinationales ont donné la preuve de leur capacité à se greffer dans une sorte de « mondialisation du mal », c’est-à-dire la planétarisation des réseaux  « d’acteurs privés et publics impliqués dans l’exploitation et commercialisation illicites des ressources naturelles d’un pays affaibli.[81]

 

En suit, la RD Congo, les capitaux frais et le contrôle des ressources naturelles sont les principaux enjeux dans le processus d’un investissement direct étranger. Il s’agit essentiellement de « la nouvelle chasse au trésor dont ( la RD Congo est l’objet » selon le même  rapport le plus marquant  de groupe d’experts des Nations unies sur l’exploitation illégale des ressources naturelles du Congo, du 16 avril 2001, qui  met l’accent sur la façon dont les États, qu’ils soient “ennemis” ou “alliés” du gouvernement de la RDC se sont consacré au pillage systématique et organisé de ses richesses,  particulièrement  les cinq ressources minérales stratégiques : le coltan, les diamants, le cuivre, le cobalt et l’or[82].

 

Il s’agit des entreprises suivantes : Commet Uganda coltan trading (de Salim Saleh), Afrimex (Grande-Bretagne), Armalgamated Metal Corp (Grande-Bretagne), Cabot Corporation tantalum processing (États-Unis), Cogecom coltan trading (Belgique), Euromet (Grande-Bretagne), Finconcord SA (Suisse), Finmining (Antilles), H.C. Starck GmbH & Co coltan processing (Allemagne),

Kemet Electronics capacitor/manufacture (États-Unis), Malaysian Smelting Cor. Coltan processing (Malaisie), Nac Kazatomprom tantalum processing (Kazakhstan), Ningxia Non Ferrous Metals, (Chine), Pacific Ores Metals coltan trading (Hong Kong/Chine), Raremet Speciality Metals Company SA (Belgique), SLC Germany GmbH (Allemagne), Sogem (Belgique), Speciality Metals Company SA (Belgique), Trademet SA (Belgique), Tinitechinternational Inc (États-Unis), Vishay Sprague manufacture (USA/Israël), y Eagles Wings Resources coltan explotation (Rwanda)[83].

A cause de ses richesses, en particulier l’or, le cassitérite et maintenant le coltan, l’Est a toujours été une région convoitée par les grandes puissances et par les firmes transnationales qui mènent la guerre actuelle à distance pour obtenir à vil prix les minerais dont elles ont besoin, sans oublier les appétits des industries qui vendent des armes et qui trouvent dans le conflit kivutien un marché propice pour la vente de leurs armes.

 

2.1.    Les pays voisins

La première guerre du Congo, de 1996-1997, au-delà des raisons initialement évoquées, peut être interprétée comme la mise en œuvre d’un projet ambitieux projet régional, sinon comme une tentative  géopolitique pour redessiner la carte de l’Afrique et celui de la RDC en particulier. Il est probable qu’on spéculera longtemps à propos du contenu réel des accords conclus à Lemera, en octobre 1996, dont ne subsiste apparemment aucune trace écrite et sur base desquels fut fondée l’AFDL. Mais il est certain que désireux d’être soutenu dans son ambition d’aller jusqu’à Kinshasa, d’y renverser Mobutu et de mettre en œuvre son projet politique, L.D Kabila avait écouté sans broncher ses alliés développer leurs thèses sur l’avenir de son pays et du Kivu en particulier.[84]

Selon des témoins Banyamulenge qui participèrent aux préparatifs, Kigali, à cette époque, ne faisait pas mystère de son ambition : transformer le Kivu en zone tampon afin de sécuriser sa frontière, en zone de peuplement  pour ses nationaux vivant à l’étroit dans un pays où la densité démographique est l’une le plus élevées au monde, passant quelquefois les 300 habitants au Km2, mais aussi en zone d’exploitation économique. Quant à l’Ouganda, qui invoquait la présence dans le Nord-est du Congo de rebelles menaçant la stabilité des régions frontalière, il nourrissait également des ambitions économiques régionales.

Après le déclenchement des opérations, à l’initiative, donc du Rwanda et Ouganda, d’autres pays africains s’engouffrèrent dans la brèche : L’Angola, le Zimbabwe, L’Afrique du Sud, chacun doté d’un agenda particulier. Si Luanda privilégiait la neutralisation des forces de Jonas Savimbi, et cherchait à mettre un terme au trafic de diamant organisé dans les régions limitrophes au bénéfice des chefs rebelles. Pour le Zimbabwe, le Congo représentait un investissement à long terme, un débouché pour ses industries de défense ou de manufacturières et pour son savoir-faire minier. Quand l’Afrique du Sud, nouvelle puissance régionale, le Congo incarnait l’étape du grand marché. Mobutu lui-même n’avait-il pas invité les fermiers blancs sud-africains à s’installer au Katanga ? Dans le cartons des entreprises sud-africaines dormaient par ailleurs des plans de restauration et exploitation des capacités de production hydroélectrique du barrage d’Inga, des projets de remise en état du chemin de fer reliant le Katanga aux grands ports sud-africains.

 Bref, lors  de la première guerre du Congo, l’idée d’une mise sous tutelle d’un pays fragmenté, composé de quatre  parties distinctes, plus ou moins supervisées par leurs voisins respectifs, avait fait son chemin.

Ce projet de partition déguisée, porté par des intervenants africains, était appuyé par certaines multinationales occidentales, qui estimaient sans doute que l’accès aux ressources du pays serait, dans le conditions, rendu plus facile au départ des Etats de région utilisés comme plate-forme et doté de bons systèmes de communication et transport[85].

Quand la deuxième guerre du Congo éclate, la population de l’Est, Kivu, Maniema, Ituri, est prise dans l’agrainage de terreur. Dix-huit groupes armés au moins, qualifiés de « force négatives » selon le rapport de l’ONU, se croisent, s’allient ou se combattent. Il y a là des rebelles burundais et des Ougandais, des interhahamwe rwandais, les auteurs du génocide de 1994, tout Bukavu témoigne la réalité de l’occupation : dans cette ville qui fut jadis l’un de fleurons de la colonisation, les parcelles ont été loties parles nouveaux maitres, les maisons sont occupées, les terrains vendus, les grands eucalyptus ont était coupées. La résistance est à la mesure de l’agression, occupation, résistance, répression.    

Les voisins de la RD Congo le savent et sont tout à fait organisés pour lui donner du fil à retordre si jamais une négociation était initiée dans le cadre des faits porteurs de conflit en eux-mêmes qui sont parsemés tout au long des frontières communes.

Le nœud de tous ces problèmes se trouve non seulement dans le grand nombre d’acteurs, mais dans la variabilité des rapports entre les uns et les autres et surtout  dans     la superposition d’objectifs, des stratégies et par conséquent dans celle des enjeux et de défis.

La multiplicité d’acteurs,  combinée à la complexité et à l’entré croisement de leurs rapports, ont la vertu de complexifier les engagements sur le champ des armes et sur celui des négociations. Dans ce contexte, il y a plusieurs guerres dans une même guerre. Dès lors, dans cette même guerre globale, un acteur peut avoir un allié dans une guerre, celui-là même qui se trouve être un ennemi dans une autre guerre.

Certes, il y aura toujours une hiérarchie dans les guerres : une seule sera principale et stratégique ; les autres secondaires et tactiques ou instrumentales. Entre les deux familles de guerres la relation est dialectique et interactive. La guerre stratégique se nourrit des guerres tactiques et vice versa.

En fait, tout se passe comme s’il existait une mutualisation entre la guerre principale et les guerres secondaires, entre la stratégie et la tactique, et entre l’objectif final et les objectifs intermédiaires.

Cette mutualisation exclut la spontanéité pure et simple, qui n’aurait donc pas été intériorisée  par au moins l’un des  partenaires ou par les deux  à la fois. La multiplicité des acteurs et la confusion qu’elle entraine sont les faits d’une conscience individuelle ou collective.

Seule cette conscience procure la lucidité sur la hiérarchie d’acteurs, des défis et des enjeux.

Section III. Les défis

Les défis gravitent autour des enjeux majeurs d’une importance inestimable pour la survie et l’émergence de la RD Congo. Il s’agit ente autre de défis ci-dessous :

§1. Les défis liés à la faiblesse du pouvoir centrale

La faiblesse du  pouvoir centrale Congolais trouve son background historique dans l’émergence d’une nouvelle géopolitique mondiale favorisée par la fin de la guerre froide en 1989. A cette époque, « le régime monolithique monté par les occidentaux en RD Congo devient rétrogradé et Mobutu cesse d’être indispensable. Les souvenirs d’une démocratie mal  assumée des années 1960-1965 et ceux du pillage des investisseurs étrangers, sous le stratagème de Zaïrianisation en 1973, inspirent à des lugubres stratèges la recomposition du continent Congolais et la révision des frontières dans la région de grand lacs africains, en vue d’une nouvelle géopolitique qui soit favorable à la minorité tutsi victime d’un génocide que la communauté internationale aurait pu empêcher.  

Dans cette nouvelle géopolitique, la RD Congo est voulue un espace intersidéral, un trou noir, qu’il faut boucher si l’on veut « disséminer la civilisation ». La communauté internationale prendra donc contre le Congo des mesures draconiennes : rupture de la coopération structurelle, gel des avoir des dignitaires à l’étranger, retrait ou refus systématique de visa aux hommes du régime et… une guerre récurrente.

 

Pour le moment, les défis à relever par la RD Congo se réduisent comme suit :

-Instaurer la paix et consolider la cohésion nationale,

-Normaliser la vie politique par l’organisation des élections libres et transparentes, après cinq ans selon la constitution,

-Restaurer la sécurité juridique et judiciaire,

-protéger les groupes vulnérables (femmes, enfants et vieillards) dans les zones à post-conflit et partout à travers la RD Congo,

D’abord, la perspective dans la recherche des meilleures stratégies pour répondre aux défis qui se présentent, apparait, à l’expérience, au renforcement des capacités par les acteurs intermédiaires et aux dirigeants qui peuvent offrir une garantie de réponse qui évolue et s’adapte dans le domaine de conflits armés, les guerres…   

§2. Le plus grand défis a relevé

En plus, nous avons lu des ouvrages sur les luttes, les guerres, les conflits armés, nous aboutissons au bout du compte que ; la conclusion qu’il y’avait deux solutions  perspectives au problème de conflit armé qui persiste dans l’Est, pour obtenir de succès dans l’une des éventualités, il fallait être préparé pour les autres en période de rivalité, car nous avons toujours coutume de dire : la solution est politique.

Mais les solutions politiques ne sont pas toujours garanties, en effet si le pays se contente de parlementer avec quelqu’un (Etat) qui se trouve en position de force, vous n’êtes pas capable d’obtenir quelque de significative autours de lui, soit il vous impose ses conditions, soit il vous ignore simplement. C’est pourquoi nous devions soutenir nos propositions  par une option militaire, et cette option militaire ne pouvait être couronnée de succès, c’est-à-dire doté l’armé des outils capable de faire face aux dissuasions : renforcé les services de sécurité…  Après les solutions politiques viendrons en suit.

 

CONCLUSION

                L’objet de ce papier était de jeter un regard sur l’analyse des guerres de l’Est de la R.D Congo face aux enjeux géopolitiques internationaux, regard sur les crises et défis

La problématique de cette étude s’est articulée autour des questions suivantes :

Ø Quels nouveaux facteurs contribuent à faire perdurer la dynamique des conflits ?

Ø Quels sont les principaux acteurs  des guerres à l’Est de la RDC ?

Ø Quels sont les enjeux géopolitiques autour des guerres à l’Est de la RDC ?

Ø Quelle stratégie à mettre en place pour ramener la paix à l’Est de la RDC ?

Corrélativement aux préoccupations soulevées dans la problématique, d’abord, nous tacherons  répondre aux questions selon l’ordre alphabétique :

 

a)Les nouveaux facteurs contribuent à faire perdure la dynamique de conflit : 

 

Les conflits armés, résultent de l’enchevêtrement de plusieurs facteurs (culturels, sociaux, politiques, militaires, géopolitiques) ayant chacun leur propre temporalité. Ils mettent en jeu une pluralité d’acteurs, d’alliances et de mobiles. Leur explication implique des approches pluridisciplinaires : sociologique (action violente des masses, propagande, désinformation de la presse, campagnes génocidaires) ; politique (antagonismes entre puissances rivales, conflits de pouvoirs, jeux des représentations et replis identitaires réifiés, instrumentalisation du religieux) ; économique (intérêts économiques, modes de financement des conflits) ; psychologique (théories du conflit fondées sur le couple frustration-agression ; la pulsion de mort devient pulsion de destruction de l’autre) ; militaires (défaillances des forces de sécurité, trafics d’armes).

 

 

a)   Les principaux acteurs  de la guerre de l’Est :

 

La guerre de l’Est constitué d’une pluralité d’acteurs locaux, nationaux, régionaux et internationaux, que nous classons en deux grands groupes qui sont :

Les acteurs internes (l’Etat Congolais ou le gouvernement, la société civile, l’armé, les chefs coutumiers et la population) et ;

Les acteurs externes (les multinationales, les ONG, les pays voisins …)

 

C) Les enjeux géopolitiques autour des guerres à l’Est de la RDC

Son énormes pour un pays comme la RD Congo, victime de mutations géopolitiques mondiale depuis l’époque coloniale, lesquels on cite :

 

·        Les mutations géopolitiques dues à l’émergence des nouvelles puissances  non occidentales et de leurs relais locaux ;

·        Le flux migratoire de rwandais et des Ougandais vers les Kivus;

·        Les conflits ethniques entre les autochtones et les réfugiés rwandais et ougandais…

 

d)  Les stratégies à mettre en place pour ramener la paix dans l’Est de la RDC :

·        La bonne gouvernance ;

·        Le renforcement de capacité militaire ;

·         Le renforcement de l’autorité de l’Etat ainsi que la sécurité publique.

La réalisation de cette étude a été rendue possible grâce à la méthode stratégique. Cette méthode a été secondée par les techniques documentaires et l’interview libre comme des outils nécessaires de collecte des données.

                A cet effet, nous avons subdivisé notre travail en trois chapitres répartis par des sections et paragraphes.

                Au premier chapitre nous avons parlé du cadre conceptuel et théorique. Ce qui nous a permis de saisir la quintessence de certains concepts clés de notre travail notamment :

La géopolitique,

Le conflit armé et,

La guerre.

 

Le deuxième chapitre intitulé : Historique des guerres et origine des groupes armés à l’est de la République Démocratique du Congo. Cette partie relate l’histoire des différentes guerres que la RDC a connue dans le temps et dans l’espace, ces origines, ces acteurs.

 

Ce chapitre identifie aussi les différents groupes armés, et  met l’accent   sur la façon dont ils sont  organisés et comprendre comment ils fonctionnent tout en les localisant à travers la république démocratique du Congo.

 

Enfin le dernier chapitre : enjeux géopolitiques des guerres de l’est.

 

Ce chapitre analyse les facteurs qui contribuent à la pérennisation des guerres de l’Est de la RDC, ensuite a abordé la question des acteurs de ces guerres, et propose afin,  les stratégies pour ramener la paix dans cette partie du pays.

 

En définitive, pour mémoire retenons que malgré quelques mobilisation, accords, revendications  menés çà et là, sur les guerres de l’Est  n’ont pas assuré la paix, la sécurité, la réduction de violence, on observe que les mêmes problèmes persistent jusqu’aujourd’hui. Nous espérons que cette étude peut encore faire l’objet d’analyse plus approfondies, tâche que nous laissons aux autres chercheurs qui pourront s’intéresser à l’analyse de conflits armés dans le monde, en Afrique en particulier la RD Congo.

 

 

 

                        

 

 

 

                              

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES        

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11. Gilbert SHAMAVU. M; et alli, Les Songyes face à l’agression Ougando-Rwandaise, éd, 2017

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16. LACOSTE, Y., Géopolitique. La longue histoire d´aujourd`hui, Larousse, Paris, 2006,

17. Leloup B., « Le Rwanda et ses voisins. Activisme militaire et ambitions régionales », in Afrique contemporaine, Paris, 2009.

 18. LOTOY ILANGA JP., Géopolitique mondiale, le partenariat public-privé, Kinshasa Harmattan 2017.

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20. Mambi Tunga-Bau H., Pouvoir traditionnel et pouvoir d’Etat en République Démocratique du Congo, Esquisse d’une théorie d’hybridation des pouvoirs politiques, Kinshasa MEDIASPAUL, 2010, p.15.

21. MARTENS, L., La voie de Patrice Lumumba et Pierre Mulele. L’insurrection populaire au Congo-Kinshasa. 1960-1968.

22. Marcel G., Méthodes de l’ethnographie, Presses universitaires de France, Paris 1957.

23. MARTENS L., La voie de Patrice Lumumba et Pierre Mulele. L’insurrection populaire au Congo-Kinshasa. 1960-1970.

24. Michael C., «Causes and implications of Ethnic Conflict» in BROWN Michael E., (ed.) Ethnic Conflict and International Security, Princeton, N.J., Princeton University Press, 1993.

25. Morvan H., Réinventer le quotidien. La cohabitation des populations civiles et des combattants maï-maï au Kivu, Life & Peace Institute, Suède, 2005,

26. Mbaya F., Guerre au Kivu et prise en charge des personne  vulnérables de 1998-2014, mémoire présenté et soutenu en vue de l’obtention du diplôme d’études supérieures en sciences politiques et Administratives, 2012-2013.

 

27. MPISI J., « Antaoine Gizenga le combat de l’héritier de P. Lumumba »,  harmattant  Paris 2007.

28. Mbonimana B., Le culte des mandwa au Rwanda. Contribution à l’histoire des mentalités, Université Catholique de Louvai 1973-74.

29. M´BOKOLO, E., “Le séparatisme katangais”, in Au coeur de l´ethnie. Ethnie, tribalisme et État enAfrique (Jean-Loup Anselme et Elikia M´Bokolo), La Découverte, Paris, 1999,

30. MUBUNDA M., at. Alli,  RDC, Droit humains, conflits, construction et destruction de l’Etat, éd Fundació Solidaritat UB et Inrevés, Dépôt légal: PM 3.011-2009.

31. Quivy R., et Compenhout L., Manuel de Recherche en SciencesSociales. Dunod, Paris 1995

32. Pagès, A., Un royaume hamite au Centre de l’Afrique, Institut Royal Colonial Belge, Bruxelles, 1933.

33. RYCKMANS, F., “Kinshasa : les malentendus de la `libération´´”, in Kabila prend le pouvoir (coords : Marc Schmitz et Sophie Nolet), GRIP Editions Complexe, Bruxelles, 1999.

34. Regain les violences dans les provinces de Nord-Kivu du Sud-Kivu et le district  de l’Ituri en République Démocratique du Congo, Centre pour la Gouvernance ; Réalisé avec l’appui de OSISA juillet 2016.

35. Vités S., « Typologie des conflits armés en droit international humanitaire : concepts juridiques et réalités », dans Revue internationale de la Croix-Rouge,n°873 (2009), voir http://www.icrc.org/fre/assets/files/other/irrc-873-vite-fre.pdf, du 17 septembre 2013.

36. VIRCOULON, T., « RD Congo : la guerre des Kivus ne veut pas finir », in Alternatives internationales nº 41, Paris, décembre 2008,

 

II. NOTE DE COURS

 

1. ABEMBA B., Note du cours de Géopolitique destinée aux étudiants de deuxième licence en Sciences Politiques et Administratives de l’Unikin.2017-2018.

2. ASSIE M., et ROLAND K., Cours d’initiation à la méthodologie de recherche,  école pratique de la chambre de commerce et d’industrie – Abidjan 2015.

 

3. Emile Bongeli Y., Note de cours de Méthodologie de recherche en sciences sociales, inédit, 2014-2015

4. MUSAO. K, cours de théories des organisations, inédit, FSSAP, G3 SPA, UNIKIN, 2014-2015.

 5. MUSAO K., Histoire Politique de la République Démocratique du Congo,  notes de Cours, inédit, G1 SPA, FSSAP, UNIKIN, année académique 2012-2013.

6. MUSHI M., mouvement des capitaux et sociétés multinationales, cours de deuxième licence en sciences politiques et administratives, Université de Lubumbashi 1984-1985.

 

III. MEMOIRES ET THESES

 

1. Arsène M., Conflit, conflictualité et processus identitaires au Nord-Kivu, comprendre l’institutionnalisation de violences, thèse de doctorat, inédit, Ecole des hautes études en sciences sociale. Université de Kinshasa 2012-2013.

2. Faustin M., Guerre au Kivu et prise en charge des personne  vulnérables de 1998-2014, mémoire présenté et soutenu en vu de l’obtention du diplôme d’études supérieures en sciences politiques et Administratives, 2012-2013.

3. ZINDA MUNDA D., transplantation des conflits identitaires à l’Est de la RDC, Cas de la province du Nord-Kivu (tensions locales et dynamiques transfrontalières), Dissertation présentée et défendue publiquement en vue de l’obtention du Diplôme d’études approfondies (D. E. A.) en Droits de l’Homme, 2006-2008.

 

VI. DICTIONNAIRE

 

1. Dictionnaire Encarta 2008.

2. Dictionnaire encyclopédique Larousse, 17è rue, Paris, 1979.

3. Guy H., at. Alli, Dictionnaire de la science politique et institutions politiques, 6e  éd Armand Colin Paris 2005,

 

V. RAPPORTS

 

1. A.N.A.T.C : Rapport de l’Assemblée Générale extraordinaire et élective tenue au Palais du Peuple de Kinshasa du 06 au 08 février 2004. Annexe XIII,

2. AMNESTY International, « République démocratique du Congo : ‘Nos frères qui les aident à nous tuer’- Exploitation économique et atteintes aux droits humains dans l’est du pays », avril 2003.

3. Conflictualité armée et dynamiques de paix en RDC, de la conférence de Goma au programme STAREC.

 

 

4. Chris Huggins, « Land, Power and Identity, Roots of violent conflict in Eastern DRC », International Alert, Londres, novembre 2010. Rapport du dialogue intercommunautaire entre les communautés des territoires d’Uvira et de Fizi, Life & Peace Institute, Bukavu, mars 2010; « Who belongs where? Conflict, displacement, land and identity in North Kivu, Democratic Republic of Congo », International Refugee Rights Initiative and Social Science Research Council, mars 2010

5. L’or noir au Congo : risque d’instabilité ou opportunité de développement ? Rapport Afrique de Crisis Group N°188, 11 juillet 2012.

6. Le CNDP est une milice politique armée créée par Laurent Nkunda dans les Kivus en décembre 2006. Considéré comme défenseur de la communauté tutsi du Nord Kivu, Bosco Ntaganda a pris la direction du CNDP. Après l’arrestation de Laurent Nkunda en 2009. Voir le rapport Afrique de Crisis Group N°165, Congo: pas de stabilité au Kivu malgré le rapprochement avecle Rwanda, 16 novembre 2010.

7. Nations Unies, Conseil de Sécurité, Rapport final du Groupe d’experts sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesses de la République démocratique du Congo, document S/2002/1146, New York, 16 octobre 2002.

8. PNUD., Rapport mondial sur le développement humain, New York, 7 septembre 2005.

9. Pour l’histoire des conflits aux Kivus, voir le rapport Afrique de Crisis Group N°53, The Kivus: The Forgotten Crucible ofthe Congo Conflict, 24 janvier 2003, briefing Afrique N°25, The Congo: Solving the FDLR Problem Once and for All, 12 mai 2005, rapport Afrique N°133, Congo: ramener la paix au Nord Kivu, 21 octobre 2007

10. Pour plus de détails sur cette mutinerie, voir « Mutineries dans l’Est », La création du M23 en mai 2012 a été annoncée par un communiqué de presse du CNDP. Communiqué de presse n°011/ANC/CNDP/2012, Rutshuru, 6 mai 2012.

 

11. Rapport de Global Witness, Exploitation des ressources naturelles et droits de l’Homme en République Démocratique du Congo, décembre 2009.

12. Rapport publié par International CRISIS Group Working to prevent Conflit Worldwide dans le revu Afrique n°157 du 22 avril 2010.

 

13. Rutshuru: les FDLR ont kidnappé un employé de Soco international au parc des Virunga », Radio Okapi, 16 février 2011.

14. Rapport de la Croix-Rouge et du croissant-rouge  sur : Le droit international humanitaire et les défis posés par les conflits armés contemporains, XXXI èm conférence internationale, Genève, Suisse 28 novembre – 1er décembre 2001.

 

15. Sud-Kivu: la société civile dénonce à nouveau la situation d’insécurité, L’observateur, 2 mars 2012.

 

 

 

VI.  ARTICLES ET PERIODIQUES

 

1. Agression  et l’occupation Ougando- rwandaises de la république démocratique du Congo : rôles de sous traitence congolaise, inédit,

2016.

1. C.N.S., Dispositions relatives à la constitution du bureau provisoire, à la vérification et la validation des mandats, article 4 alinéas 1, Kinshasa, Palais du Peuple, le 18/01/1992

2. Crise de l’Est lueur d’espoir ? in Magazine trimestriel d’informations générales du réseau national de Caritas-développement Congo., Lève-toi et marche, n° 13 novembre 2008-Janvier 2009, WWW.caritasdev.cd.

3.       Jean-Paul II., Discours au Corps Diplomatique, 13 janvier 2001.

4.       Jean Paul II., Message journée Mondiale de la paix 1èr janvier 2000, n°8.

5.       Jeroen C., « Réseaux de l’ombre et configurations régionales : le cas du commerce du coltan en République démocratique du Congo », Politique africaine, n° 93, mars 2004.

6.       103 Loi n°73-015 portant organisation territoriale et administrative de la république, Journal officiel, 15 janvier 1973.

7.       « Nord-Kivu: les FARDC reprennent deux carrés miniers de Walikale », Radio Okapi, 8 février 2012.

9. Raia Mukombozi est un terme swahili qui signifie peuple libérateur ou sauveur.

8.       SEMELKI J., Impact des conflits armés dans la gestion des Ressources naturelles RDC 2003.

 

 

 

TABLE DES MATIERES

Épigraphe. i

DEDICACE.. iii

Avant-propos. iv

Liste des sigles et abréviations. v

0. INTRODUCTION.. 1

1. ETAT DE LA QUESTION.. 2

2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET.. 6

2.1. Intérêt du sujet. 8

2.1.1. L’intérêt scientifique. 8

2.1.2. Intérêt personnel 9

3. PROBLEMATIQUE.. 9

5.1 Méthode. 15

5.2. Techniques de recherche. 17

a)    La technique d’interview ou d’entretien libre approfondie. 17

b. La technique d’analyse documentaire. 18

6. DELIMITATION  SPATIO-TEMPORELLE.. 18

7. DIFFICULTES   RENCONTREES.. 19

8. SUBDIVISION DU TRAVAIL.. 19

Chapitre I. CADRE  CONCEPTUEL  ET THEORIQUE.. 20

Section I.    Les conflits. 20

§1. Cause des conflits. 22

1. Injustices sociales, volonté de puissance et égoïsme. 22

§2. Typologie de conflits. 22

§3.La nature des conflits. 24

Section II. Les guerres. 25

§1. Typologie de guerres. 26

Section 3. Géopolitique. 29

Section I.  Historique des conflits et guerres dans l’Est de la RDC.. 32

§1. Les guerres de sécession qui ont marqué le pays, de 1960 à 1963, notamment les sécessions du Katanga et du Sud-Kasaï 32

2.1. Les sécessions du Katanga et du sud du Kasaï (1960-1963) 32

§.2. La sécession du Sud-Kasaï 35

2.1. Les soulèvements paysans au Kwilu-Kwango et dans le Haut-Congo (1963-1964) 36

2.2. Les guerres du Shaba (1977-78) ou les tentatives de déstabilisation du régime de Mobutu.. 38

2.3. Les guerres des années 90 et 2000 : guerres de nationalités, contre le mobutisme et de déprédation.. 41

Section II. LA PREMIERE GUERRE DE LA RDC (1996-1997) :L’EXTENSION DU GENOCIDE DU RWANDA ET LA GUERRE REGIONALE CONTRE LA DICTATURE DE MOBUTU.. 41

§1. La deuxième guerre du Congo ou la « Première Guerre mondiale africaine »  43

§2. La troisième guerre du Congo (2004-2009) ou le défi du Général Nkunda à la démocratie de la RDC.. 47

§3. 2012 à nos jours : la guerre de M23.. 49

3.1.Qui est le M23 ?. 49

Section III. Les acteurs internes. 51

§1.  Mai-Mai de Bunyakiri 51

a. Contexte de naissance. 51

§2. Raia Mutomboki 52

2.1. Qui sont-ils ?. 52

2.2. Motivation.. 52

§3. Raia Mukombozi 53

§4. Raia Atashinda. 53

§5. Mai-Mai Kirikicho. 53

Section IV. Mai-Mai Shikito. 54

§1. Patriotes Résistants du Congo (PARECO) 55

1.1. Objectifs. 55

1.2. Observations. 56

§2. Le groupe Seli wa Kava. 56

§3.  Mundundu 40.. 57

De la création à l’évolution.. 57

a.    Création.. 57

b.    Evolution.. 57

§4.  Mai-Mai Simba. 58

Chapitre III.  ENJEUX GEOPOLITIQUES DES GUERRES DE L’EST.. 59

Section I.   Les facteurs des guerres de l’Est de la RDC.. 59

§1. Les facteurs endogènes. 59

§2. Les facteurs exogènes. 60

Section II. Les acteurs des guerres de l’Est de la RDC.. 61

§1. Les acteurs internes. 61

1.1. Le gouvernement. 61

1.2. Les acteurs entrepreneurs civils. 62

1.3. Les acteurs militaires congolais : les ex-forces armées zaïroises (EX-FAZ) l’armée nationale congolaise (ANC) et la force armée congolaise(FAC). 63

2. Les chefs coutumiers. 65

2.1. De la participation des chefs coutumiers à la Conférence. 66

Nationale Souveraine (C.N.S.) 66

2.2. Le chef coutumier : acteur et ses stratégies de lutte politique. 68

2.3. Autres stratégies de lutte politique des autorités traditionnelles. 69

2.3.1. Stratégies de neutralité. 69

Section 2. Les acteurs externes. 71

2.1. Les multinationales. 71

2.2. Stratégies d’action des multinationales. 72

2.3. Les enjeux du partenariat public-privé. 72

Section III. Les défis. 77

§1. Les défis liés à la faiblesse du pouvoir centrale. 77

§2. Le plus grand défis a relevé. 78

CONCLUSION.. 79

BIBLIOGRAPHIE.. 82

TABLE DES MATIERES.. 89

 

 



[1] Isidore NDAYWEL è N., at., Alli, Francophonie et gouvernance mondiale : vues d’Afrique, Riveneuve 2012, p.217.

[2] Quivy R. et Compenhout L., Manuel de Recherche en Sciences Sociales. Dunod, Paris 1995, p.43.

[3] Lambert. Mende O., Dans l’œil du cyclone Congo Kinshasa les années rebelles 1997-2003 revisitées, Harmattan 2008, p.7.

[4] Colette B., Les nouveaux Prédateurs politiques des puissances en Afrique Centrale, Paris, Arthème Fayard, 2003, p.7.

[5] Crise de l’Est lueur d’espoir ? in Magazine trimestriel d’informations générales du réseau national de Caritas-développement Congo., Lève-toi et marche, n° 13 novembre 2008-Janvier 2009, p.7.

[6] Faustin M., Guerre au Kivu et prise en charge des personne  vulnérables de 1998-2014, mémoire présenté et soutenu en vue de l’obtention du diplôme d’études supérieures en sciences politiques et Administratives, 2012-2013, p. 3-4

[7] Arsène. M., Conflit, conflictualité et processus identitaires au Nord-Kivu, comprendre l’institutionnalisation de violences, thèse de doctorat, inédit, Ecole des hautes études en sciences sociales. Université de Kinshasa 2012-2013. p. 12.

[8] ILUNGA K., Comment étudier les églises syncrétiques : le point de vue d’un politologue, combat pour un christianisme africain, St Paul, Kinshasa, 1991, p.4.

[9] Human Rights W., Les massacres de Noël, Attaques de la LRA contre les civils dans le nord du Congo Web Site d’ Adresse: http://www.hrw.org,

[10] Rapport publié par International CRISIS Group Working to prevent Conflit Worldwide dans le revu Afrique n°157 du 22 avril 2010.

[11] KABANDILWA MUKANDAMA B. F., La guerre d’agression, déclenchement des conflits ethniques et conséquences politiques en RD Congo (1998-2013), Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du titre de licencié en relation internationale à l’Unikin, p.2.

[12] Emile Bongeli Y., Note de cours de Méthodologie de recherche en sciences sociales, inédit, 2014-2015, p.49.

[13] Wikipédia.

[14]Rigobert Minani B., 1990-2007, 17 ans de transitions politiques et perspectives démocratiques en RDC, éd, Médias Paul Kinshasa 2008, p.65.

[15]Jeroen C., « Réseaux de l’ombre et configurations régionales : le cas du commerce du coltan en République démocratique du Congo », Politique africaine, n° 93, mars 2004, pp. 82-92.

[16] Bucyalimwe S., Le Nord-Kivu au cœur de la crise congolaise, in L’Afrique des Grands Lacs. Annuaire 2001-2002, p. 154.

[17]Witness G, Le pillage des ressources reste le moteur du conflit dans l’est du Congo, Ier novembre 2008, www.globalwitness.org.

[18] Morvan H., Réinventer le quotidien. La cohabitation des populations civiles et des combattants maï-maï au Kivu, Life & Peace Institute, Suède, 2005, p. 25.

[19] Dictionnaire encyclopédique Larousse, 17è rue, Paris, 1979, p.909.

[20] Depuis 19601, un flou règne au sujet de la nationalité de certaines personnes, ce qui crée périodiquement les affrontements à l’Est entre autochtones et ressortissants ruandais. On peut citer : la guerre de Kanyaruanda (1962-1965) et les événements sanglants dans les Masisi en1993, 1996, 1998 et 2012 à la base dû à la contestation de la nationalité des immigrés.

[21] ZINDA MUNDA D., transplantation des conflits identitaires à l’Est de la RDC, Cas de la province du Nord-Kivu ( tensions locales et dynamiques transfrontalières), Dissertation présentée et défendue publiquement en vue de l’obtention du Diplôme d’études approfondies (D. E. A.) en Droits de l’Homme, 2006-2008, p.13-14.

[22] GRAWITZ, M., Méthodes de recherche en Sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1987, p.358.

 

[23] Guy H., at. Alli, Dictionnaire de la science politique et institutions politiques, 6e  éd Armand colin Paris 2005, p.70.

[24] Idem.

[25] Jean P II., Message journée Mondiale de la paix 1èr janvier 2000, n°8.

[26] PNUD., Rapport mondial sur le développement humain, New York, 7 septembre 2005.

[27] Idem.

[28] Jean-P II., Discours au Corps Diplomatique, 13 janvier 2001.

[29] VITÉ S., « Typologie des conflits armés en droit international humanitaire : concepts juridiques et réalités », dans Revue internationale de la Croix-Rouge, n° 873 (2009), voir http://www.icrc.org/fre/assets/files/other/irrc-873-vite-fre.pdf, du 17 septembre 2013.

[30] BROWN Michael E., «Causes and implications of Ethnic Conflict» in BROWN Michael E., (ed.) Ethnic Conflict and International Security, Princeton, N.J., Princeton University Press, 1993, p5.

[31] GURR, Ted R., « Minorities, Nationalities, and Ethnopolitical Conflict » in CROCKER Chester A. / HAMPSON Fen Osler / AALL Pamela (edited by), Managing Global Chaos: Sources of and Responses to International Conflict, Washington D.C., United States Institute of Peace Press, 1996, p. 53.

 

[32] HOWARD M., «Ethnic Conflict and International Security», Nations and Nationalism, Vol. 1, 1995, p.285-286.

[33] Etienne G., et Alii ;  Rapport mondial sur la violence et la santé, Organisation mondiale de la Santé Genève 2002, p.245

[34]  Idem.

[35]Vité S., op. cit, p.18.

 

[36] Derriennic Jean.-P., Les guerres civiles, Paris, Presses de Science Po, 2001.

[37] Constitue, en droit pénal, une rébellion,  le fait d'opposer une résistance violente à une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public agissant, dans l'exercice de ses fonctions, pour l'exécution des lois, des ordres de l'autorité publique, des décisions ou mandats de justice.

[38]  PUYO D et TARACENA A., Analyse comparative de la formation des guérillas d’Amérique centrale et de Colombie, Institut d’Etudes Politiques de Paris, juin 2007. P.48.

[39]"Terrorisme." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.À partir de la guerre du Golfe (1991), on assiste à une expansion de ce terrorisme transnational, avec pour assise le fondamentalisme islamique, pour acteur principal l’organisation Al Qaida d’Oussama Ben Laden, et pour cibles les États-Unis et leurs alliés. Une vague d’attentats terroristes antiaméricains dans les années 1990 (notamment contre le World Trade Center à New York, en 1993, puis, en 1998, contre deux ambassades américaines à Nairobi, au Kenya, et à Dar es-Salaam, en Tanzanie) annoncent ceux du 11 septembre 2001, qui choquent durablement les esprits dans le monde entier par l’ampleur du bilan humain, leur mode opératoire et leur portée symbolique.

 

 

[40]Conflictualité armée et dynamiques de paix en république démocratique du Congo ; de la conférence de Goma au programme STAREC, inédit, p.1.

[41] Idem.

[42] "Géopolitique." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

[43] ABEMBA B., Note de cours de Géopolitique destinée aux étudiants de deuxième licence en Sciences Politiques et Administratives de l’UNIKIN, 2017-2018, p.40.

[44]Idem.

[45] Idem

[46] "Géopolitique."  op, cit.

 

[47] Conflictualité armée et dynamiques de paix en RDC, de la conférence de Goma au programme STAREC, inédit, p.3.

[48] M´BOKOLO, E., “Le séparatisme katangais”, in Au cœur de l´ethnie. Ethnie, tribalisme et État en Afrique (Jean-Loup Anselme et Elikia M´Bokolo), La Découverte, Paris, 1999, p. 220.

[49]  Kabunda M et T.J. Luque, op cit, p.38.

[50] MPISI J.,  Antoine Gizenga le combat de l’héritier de P. Lumumba,  harmattan, 2007, p. 374.

[51] MARTENS, L., La voie de Patrice Lumumba et Pierre Mulele. L’insurrection populaire au Congo-Kinshasa. 1960-1968 (mimeo), SF, p. 9

[52] CARANCI, C., “Congo: el difícil camino de la independencia”, in Historia Universal, tome 28, Editorial 16, Madrid, 1985, p. 78.

[53] Kabunda M., et Luque T.J., op cit, p.38.

[54].MUBUNDA M., at. Alli,  RDC, Droit humains, conflits, construction et destruction de l’Etat, éd Fundació Solidaritat UB et Inrevés, Dépôt légal: PM 3.011-2009, p.40.

[55]« Le silence du gouvernement américain à propos du soutien militaire apporté par le Rwanda aux rebelles du M23 ne peut plus se justifier face aux preuves accablantes du rôle joué par le Rwanda et face à la menace imminente qui touche les civils aux alentours de Goma. Le gouvernement américain devrait appuyer l’adoption de sanctions urgentes à l’encontre des responsables rwandais qui soutiennent les combattants du M23 auteurs de graves exactions ».  Relevé Tom Malinowski, directeur du bureau de Human Rights Watch à Washington (Washington, le 21 novembre 2012)

[56] Gilbert SHAMAVU. M; et alli , Les Songyes face à l’agression Ougando-Rwandaise, inédit, éd, 2017. P.9.

[57] Idem.

[58] Raia Mutomboki signifie les peuple en rébellion.

[59] Raia Mukombozi est un terme swahili qui signifie peuple libérateur ou sauveur.

[60] Gilbert SHAMAVU, et alli, op cit. p.18.

[61]Regain les violences dans les provinces de Nord-Kivu du Sud-Kivu et le district  de l’Ituri en République Démocratique du Congo, Centre pour la Gouvernance ; Réalisé avec l’appui de OSISA juillet 2016. p.20.

[62] Aperçu sur les facteurs de conflictualité en Afrique, inédit, p.5.

[63] MIGRATION FORCEE, Acteurs armés non-étatiques et déplacement, revu n° 37, avril 2011, p.1.

[64] L’agression  et l’occupation Ougando- rwandaises de la république démocratique du Congo : rôles de sous traitence congolaise, inédit, p.3.

 

[65] Commission, présidée par le parlementaire Joseph Lutundula  chargée d’examiner la validité des contrats signés pendant les guerres de 1996-1997 et depuis 1998, considère que nombre d’entre eux sont basés sur la corruption et le manque total de transparence. Le rapport de la commission met l’accent sur la cannibalisation du secteur minier congolais par les membres et hauts fonctionnaires du gouvernement de transition.

[66] En réalité, il s’agit de conflits avec d’importantes dimensions géopolitiques de lutte de pouvoir et de recherche de contrôle de territoires, en particulier les problèmes agraires et identitaires, en plus des commerciaux avec le pillage illégal des ressources naturelles. Cf. VIRCOULON, T., « RD Congo : la guerre des Kivus ne veut pas finir », in Alternatives internationales nº41, Paris, décembre 2008, p. 19.

[67] Lambert  MENDE O., op cit, p.8.

[68] Célestin KABUYA L., Manuel de sociologie politique, PUK, Kinshasa septembre 2011, p.267.

 

[69] Mambi Tunga-Bau H., Pouvoir traditionnel et pouvoir d’Etat en République Démocratique du Congo, Esquisse d’une théorie d’hybridation des pouvoirs politiques, Kinshasa MEDIASPAUL, 2010, p.15.

[70] C.N.S., Dispositions relatives à la constitution du bureau provisoire, à la vérification et la validation des mandats, article 4 alinéas 1, Kinshasa, Palais du Peuple, le 18/01/1992.

[71] 103 Loi n°73-015 portant organisation territoriale et administrative de la république, Journal officiel, 15 janvier 1973.

 

[72] En 1978, la fonction de chef traditionnel est soumise au suffrage avec des conditions d’âge. Bien que visant à diminuer le pouvoir formel des chefs traditionnels, le régime de Mobutu contribue à politiser le rôle de ces derniers au travers du parti unique, le Mouvement populaire pour la révolution (MPR), dont les chefs coutumiers étaient membres. En 1982, après avoir voulu saper l’autorité traditionnelle, le régime cherche une nouvelle assise populaire en se décentralisant, la coutume est réhabilitée et les chefs traditionnels acquièrent une fonction formelle dans les comités populaires du MPR. Pour plus de détails, voir Héritier Mambi Tunga-Bau, Pouvoir traditionnel et pouvoir d’Etat en République Démocratique du Congo, Esquisse d’une théorie d’hybridation des pouvoirs politiques (Kinshasa, 2010). Mobutu ne fut pas le seul autocrate africain à tenter de réduire le pouvoir traditionnel : Sekou Touré en Guinée,

[73] CROZIER, M., L’acteur et le système : les contraintes de l’action collective, 3ème Edition, Seuil, Paris, 2004, P. 92.

[74] A.N.A.T.C. : Rapport du premier conclave sur la Paix et la Réconciliation nationale tenu au Centre Catholique Lasallien à Kinshasa du 06 au 09 novembre 2001, P. 2.

[75] A.N.A.T.C : Rapport de l’Assemblée Générale extraordinaire et élective tenue au Palais du Peuple de Kinshasa du 06 au 08 février 2004. Annexe XIII, p.72.

[76] Mambi Tunga-Bau H., op, cit p. 141.

[77] Lire : LOTOY ILANGA-BANGA J.P., les multinationales et l’Etat…op, cit, p.25.

[78] MUSHI M., mouvement des capitaux et sociétés multinationales, cours de deuxième licence en sciences politiques et administratives, Université de Lubumbashi 1984-1985.

[79]  Lire : LOTOY ILANGA J.P, Géopolitique mondiale, le partenariat…op cit, p.52.

[80] L’Etat dans le contexte de la  présente recherche est considéré comme celui qui « reçoit » sur son territoire une entreprise étrangère. Il s’agit de l’Etat d’accueil par rapport à l’Etat d’origine. Définie en tant que tel et identifier les atouts dont il peut disposer.

[81] Rapport du groupe d’experts des Nations-Unies sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la RD Congo, paragraphes 213-218.

[82] ABADIE, D., at. Alii., “Balkanisation et pillage dans l`Est congolais », Le Monde diplomatique, Paris, décembre 2008, p.21.

[83] ANDRÉ, C., « Enquête sénatoriale belge sur le pillage au Congo : Constats et enjeux », in L´Afrique des Grands Lacs, Annuaire 2002-2003, Centre d´Études de la Région des Grands Lacs d´Afrique-L ´Harmattan, Anvers-Paris, 2003, p. 275.

[84] Colette B., les nouveaux prédateur politique des puissances en Afrique Centrale, Arthème Fayard, 2003, in interview  publié par Congo polis le 15 octobre 2002.

[85] Colette B., op cit, p.64.

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