- A nos très chers parents,
- A nos frères et sœurs, cousins et cousines, neveux et nièces,
- A toute la famille Michel Kandolo Edungu,
Nous dédions cette opuscule, fruit de dur labeur
et de sacrifices illimités.
Sans la formation que nous avons bénéficiée des éminents et illustres Professeurs, chefs de Travaux et Assistants, d’abord à l’ISP de Wembo Nyama à Wembo Nyama, puis à l’ISP/Gombe, à Kinshasa, il ne nous aurait pas été possible d’aborder dans cet esprit et dans l’espace de ces quelques mois, une recherche en ethno botanique portant sur les plantes anti-typhoïdiques utilisées dans le Katako Kombe, à la Province du Sankuru. Que tous ces enseignants, héros dans l’ombre, ne s’offusquent pas de ce rapprochement et veuillent bien accepter avec notre fidèle souvenir, l’expression de notre reconnaissance qui est très grande.
Nous voulons à travers ces lignes, témoigner à l’endroit de nos chers parents Marie Mutoto, Véronique Atunyi et Michel Kandolo Edungu, eux qui n’ont ménagé aucun effort pour nous gratifier d’une solide éducation capable du rendement depuis la maternelle jusqu’à ce couronnement élogieux en ce deuxième cycle de formation supérieure et universitaire. Ce dont nous leur gardons une filiale reconnaissance.
Quant au Professeur Ruffin Kusehuluka Kabemba, qui a bien voulu en accepter la direction, ce mémoire lui doit tant que nous ne saurons dire en quoi nous lui sommes la plus obligée : de nous avoir guidé dans notre travail, mois après mois, en nous faisant profiter avec une inlassable générosité de sa connaissance immense en ethno botanique et sur les vertus des plantes médicinales du Sankuru et de l’ensemble de la RDC, ou bien, en nous gardant sa confiance, de nous avoir encouragé et soutenu dans les moments d’intense découragement. Qu’il veuille bien voir en ce travail, l’hommage de notre profonde et respectueuse gratitude.
Dans les multiples tâches de finalisation et de matérialisation de ce mémoire, le chef de Travaux Dieudonné Shanga Yanyunyumbe nous a apporté une aide inappréciable dont nous voudrions ici chaleureusement le remercier. Dès lors, comment pourrions-nous nous acquitter à l’endroit de ce chercheur, qui a bien voulu s’intéresser aux moindres détails de nos recherches et de la rédaction de ce mémoire ? Avec un inépuisable dévouement, il nous a fait profiter de ses critiques, de ses suggestions. Ce qui nous a permis de mener cette étude à son bon port. Il mérite donc de notre part une fière chandelle !
Nous ne pouvons taire les noms prestigieux de nos frères et sœurs, cadets et cadettes que sont Catho Awadi, Antoine Hyombo, Liliane Ehomo, Michel Okitadembo, Emma Olenga, Dieudonné Shomba, Louise Colette Ngole, Imelda Ndjeka, Eustache Kandolo, Bibiche Caroline Ohamvu, Mireille Efuto, Jules Omba, Adrienne Shako, Bienvenu Hyombo, Godée Angangondo ainsi que ceux de nos enfants Marie José Mutoto, Nestor Onyangunga, eux qui nous ravivent le cœur.
Pour le soutien matériel de la dernière heure, ce qui est pour nous très précieux, nous sommes reconnassante aux familles Benoit Nyamangombe, Benoit Nsamba, ainsi qu’à la famille Martin Kabanga …… pour tout ce qu’elles ont fait afin que ce travail revête sa forme définitive. Qu’elles trouvent ici l’expression de toute notre gratitude et de notre attachement indéfectible.
Que nos amis de tous les jours, Odette Ehata, Mokolo Myriam, Tshikuta Dieu merci, Franck Dikala, Bernadette Misenga, Martin Tshapama, Blanche Moke Ibanda, Dora Bakudisa, Evelyne Mujinga, Beby Makunu, Nku Jérémie, Héritier Iyongo, Trésor Bikana, Junior Ngila, Yolande Nfutu, Remy Kaleka,… retrouvent tousici nos sincères remerciements pour les instants de joie et de peine partagés ensemble durant les deux années passées à l’ISP/Gombe.
Mutoto Kandolo Joséphine
CMT : Classification Médico-traditionnelle
DGG : Distribution géographique générale
DGL : Distribution géographique locale
DL50 : Dose létale à 50%
FM : Faiblement médicinale
GE : Groupe écologique
HA : Habitat
INERA : Institut National d’Etude et de Recherche Agronomique
LM : Largement médicinale
MA : Mode d’Administration
MM : Moyennement médicinale
MP : Mode de préparation
PU : Partie utilisée
RB : Niveau de Référence Bibliographique
RDC : République Démocratique du Congo
RP : Rang préférentiel en tant que plante à vertu thérapeutique contre
la fièvre typhoïde
TM : Type morphologique
UNIKIN : Université de Kinshasa
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Tableau 1 : Organisation administrative du district du Sankuru |
17 |
Tableau 2: Inventaire des plantes médicinales anti – typhoïdiques utilisées à Katako Kombe |
32 |
Tableau 3 : Types biologiques des plantes médicinales anti – typhoïdiques inventoriées |
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Tableau 4 : Spectre phytogéographique des espèces envahissantes du jardin botanique |
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Tableau 5 : Habitats des plantes médicinales anti – typhoïdiques |
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Tableau 6 : Les parties des plantes utilisées |
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Tableau 7 : Formes médicamenteuses utilisées |
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Tableau 8 : Modes d’administration des drogues contre la fièvre typhoïde |
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Tableau 9 : Rang préférentiel (RP) en tant que plante anti-typhoïdique |
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Carte 1 : Le Sankuru en République Démocratique du Congo et Katako Kombe dans le Sankuru ………………………………………………….p.15.
Carte 2 : Division Administrative du Sankuru en Territoires………………p.17.
La Présente étude qui s’intitule « Contribution à l’étude des plantes anti-typhoïdiques utilisées dans le Territoire de Katako Kombe » présente les résultats d’une enquête ethnobotanique sur les recettes végétales médicinales utilisées dans la pharmacopée traditionnelle contre la fièvre typhoïde à Katako Kombe, dans la province du Sankuru..
1. Problématique
La littérature médicale renseigne que la fièvre typhoïde constitue, aujourd’hui, l’une des pathologies les plus redoutables au monde, particulièrement dans les pays en voie de développement de l’Afrique au Sud du Sahara et de l’Océan indien. Dans ces pays, l’on note que des conditions appropriées d’hygiène alimentaire et environnementale font généralement défaut ([1]). Cette pandémie est à juste titre qualifiée de maladie des mains sales.
S’agissant de sa prévalence en RD Congo en général et au Sankuru, en particulier, elle prend, à ce jour, des proportions alarmantes. Du point de vue épidémiologique, les statistiques fournies par l’OMS renseignent qu’environ un million de personnes sont atteintes chaque année en Afrique noire, ainsi que dans les régions chaudes de l’Inde et de l’Amérique latine ([2]).
Ces mêmes statistiques de l’OMS révèlent que le taux de mortalité due à cette maladie a été de 485.000 cas, en 2010, dont 55% dans les centres urbains où la promiscuité est très manifeste, et qu’il est de 45% dans l’environnement rural([3]). Un tel taux de mortalité due à la fièvre typhoïde frappe chaque année près de 170.000 enfants de moins de 5 ans et plus ou moins 35.000 femmes enceintes dans les grands centres de la RD. Congo ([4]).
En effet, ce même rapport place les pays d’Afrique au Sud du Sahara en première position sur 95 pays à risque permanent de la fièvre typhoïde ([5]).
Comme on s’aperçoit, ces statistiques montrent à suffisance que la fièvre typhoïde reste non seulement pour ces pays, un problème de santé publique, mais qu’elle constitue aussi à travers cet espace, un problème de société et d’environnement qui doit interpeller toutes les couches sociales et ainsi que toutes les structures professionnelles au-delà de la seule structure de santé.
Voilà pourquoi, nous continuions de penser que toute contribution si modeste soit-elle, qui s’insère dans le cadre de lutte contre cette pathologie même si elle relève des procédés traditionnels doit être chaleureusement, saluée étant donné qu’environ 80% de la population africaine recourent aux plantes médicinales pour soigner diverses pathologies parmi lesquelles il y a la fièvre typhoïde. C’est là la raison qui fait que cette étude s’intéresse à l’usage de quelques plantes traitant la typhoïde utilisées par la communauté batwa (pygmées) à Katako-Kombe.
Notre étude s’inscrit dans la suite de divers travaux réalisés dans le monde en matière d’ethno botanique. De celles-ci, nous citons celui de Kambo, de Kehraro, mais surtout celui de Adjanohoum. ([6])
En menant cette étude sur les plantes médicinales utilisées dans le traitement de la fièvre typhoïde par les populations batwa et tetela de Katako-Kombe, nous cherchons à découvrir le secret de la pharmacopée de ce peuple autochtone qui, depuis des lustres ne traitent ses aléas de santé qu’en faisant recours à la nature grâce aux vertus de plantes. Cette préoccupation fondamentale suscite les questions subséquentes suivantes :
- Quelles sont les plantes auxquelles recourent ces populations de Katako Kombe dans le traitement de la fièvre typhoïde ?
- Comment procèdent-ils pour traiter cette maladie ?
- Ce traitement de la typhoïde à base des plantes se révèle-t-il efficace ?
Ce questionnement a servi de guide dans la formation de nos hypothèses dans les lignes qui suivent.
En réalisant cette étude, nos observations sur terrain permettent d’émettre l’hypothèse selon laquelle les communautés rurales du territoire de Katako Kombe disposent des connaissances endogènes sur les plantes qui traitent la fièvre typhoïde.
L’objectif global poursuivi par cette étude est de mettre en évidence la pharmacopée des Batwa et Batetela du territoire de Katako Kombe dans le traitement de la fièvre typhoïde.
Sur le plan opérationnel, les objectifs spécifiques poursuivis dans cette se résume à :
- Récolter et identifier les plantes utilisées dans les soins de la fièvre typhoïde et d’en étudier les caractéristiques floristiques, écologiques et thérapeutiques.
Cette recherche aborde une question touchant au rôle des espèces végétales médicinales dans le vécu quotidien de l’homme. Elle s’inscrit dans le cadre des contributions à l’ethnobotanique congolaise.
Dans le contexte de la revalorisation des pharmacopées traditionnelles, les recherches sur les plantes médicinales constitue le point de départ dans le processus qui aboutit à la découverte des médicaments.
Le territoire de Katako Kombe, situé dans le forestier central, regorge d’une grande diversité biologique qui mérite d’être étudiée, en vue d’une contribution dans l’élaboration de la monographie sur les plantes médicinales de la RD. Congo.
6. Subdivision du travail
Outre cette introduction générale et la conclusion reprise à la fin, le présent travail comprend trois chapitres :
- Le premier Traite des généralités sur la fièvre typhoïde et les concepts d’usage en ethnobotanique.
- Le deuxième décrit le milieu, le matériel et les méthodes.
- Le troisième, enfin, présente les résultats auxquels cette recherche a donné lui suivis de la discussion.
Dans la réalisation de cette étude, nous nous sommes confrontée aux difficultés de divers ordres aux rangs desquelles nous avons épinglé celles ayant trait, notamment :
- au refus des tradi-patriciens du milieu de recherche de nous livrer le secret de leur art sur le traitement de la fièvre typhoïde
- la difficulté liée à l’accès aux connaissances sur les recettes utilisées dans le cadre de ce traitement. Dans la plupart des cas, nous avons été contrainte de débourser des frais pour convaincre nos partenaires tradithérapeutes à nous accorder accès à leurs connaissances plusieurs fois séculaires.
LA FIEVRE TYPHOÏDE ET L’ETHNOBOTANIQUE
I.1. Généralités sur la fièvre typhoïde
La fièvre typhoïde est une maladie d’origine alimentaire qualifiée de maladie de mains sales ([7]).
En septembre 1947, dans la région de Strasbourg, vingt et un villages de la vallée de la Bruche sont atteints par une épidémie de fièvre typhoïde appelée épidémie de la Bruche. L’information a été fournie dès les premiers cas, le même jour, par les sept médecins desservant la vallée.
Grâce à leur célérité et à la précision de leurs renseignements, le directeur de la santé de Strasbourg avait décrété des mesures appropriées pour déceler l’origine de la pathologie afin de l’éradiquer. Le germe de la typhoïde, découvert par Eberth en 1880 est un bacille très mobile, à nombreux cils. Il pousse à toute température dans les milieux aérobies ou anaérobies et il résiste au moins trois mois dans la glace ; plusieurs mois dans le sol, les fumiers et les matières fécales desséchées et pendant quelques heures seulement au soleil. Il disparaît rapidement dans l’eau pure, mais vit longtemps dans l’eau souillée et dans la matière fécale.
I.1.2.1. Evolution et symptômes[8]
Après une incubation de quatre à quinze jours marquée par une lassitude, un malaise général, parfois des saignements de nez, la température s’élève progressivement (invasion). En une semaine, elle atteint 40°C ou plus et reste élevée pendant toute la période d’état. Le malade, traits tirés, les yeux cernés, les lèvres sèches, est abattu et prostré. Cet état de stupeur, dit état typhique (du grec : tuphos, stupeur), dure environ trois semaines. Le ventre est ballonné, le foie et rate sont hypertrophiés.
Entre la troisième et la cinquième semaine, ces symptômes s’amendent (défervescence), la température décroit progressivement. Le malade sous traitement entre en convalescence. Très faible, anémié, intoxiqué, il demeure fragile et tout danger n’est pas écarté. Il doit rester sous surveillance médicale, car des complications graves peuvent encore subvenir : hémorragies, perforations intestinales, rechute de la maladie ou syncope cardiaque mortelle. La fièvre typhoïde est une infection grave dont la mortalité dépassait 20% avant la découverte d’un antibiotique actif ([9]).
L’agent causal de la fièvre typhoïde est un bacille anaérobie appelé Bacille typhique ou salmonella qui a été découvert en 1880 par Eberth : d’où le nom de bacille d’Eberth.
1.1.1.3. Mode d’action du microbe[10]
Le germe est introduit dans le tube digestif par les aliments. Il ne détermine pas facilement une typhoïde. Le résultat dépend de la virulence du microbe et de la résistance du terrain. Ci-dessous les étapes de l’évolution du germe :
· Etape intestinale : si le sujet a un bon état général ou est vacciné, les bacilles qui ont franchi la première barrière de la muqueuse intestinale sont captés par les ganglions lymphatiques qui les détruisent (phagocytose).
· Etape hépatique : si ce premier barrage est rompu, les microbes arrivent au foie, qui les arrête et les éliminent par la bile. Le sujet garde les apparences d’une bonne santé, mais devient un porteur de germes qui s’ignore et disséminera la maladie autour de lui pendant des années.
· Etape sanguine : c’est seulement si la défense précédente est insuffisante que les bacilles envahissent l’organisme par voie sanguine : il y a septicémie, la typhoïde s’installe.
· Localisation viscérale : les tâches rosées tentaculaires représentent la réaction de la peau aux microbes véhiculés par le sang. Ceux-ci peuvent aussi se fixer dans le cœur, le foie et les reins et y déterminer des lésions plus ou moins profondes. Elle y amène des ulcérations caractéristiques. Les microbes agissent en grande partie par sécrétion de toxines. On a pu isoler une neurotoxine responsable de troubles nerveux (stupeur, délire) et une entérotoxine qui provoque la congestion et les ulcérations de l’intestin grêle.
Le bacille s’élimine par les urines, surtout par la bile et les excréments. Comme il pousse bien dans la bile, le malade reste un porteur de germes longtemps après sa guérison, continuant de rejeter par l’intestin de nombreux microbes virulents.
La contagion peut être directe au contact des malades (médecins, infirmiers), ou des porteurs de germe. Elle est surtout indirecte, causée par les aliments souillés.
A la campagne, l’eau d’un puits où d’une source peut être contaminée par des infiltrations issues d’un fumier ou de fosses d’aisances, ayant reçu d’éjections d’un typhique. En ville, une canalisation d’eau potable insuffisamment étanche voisine d’un égout fissuré peut recevoir le microbe.
La maladie est encore due à des aliments souillés par des mouches ou des porteurs de germes. Des pâtissiers ou cuisiniers malades contaminent les aliments, à moins d’une propreté méticuleuse. La fièvre typhoïde est « la maladie des mains sales ([11]).Un cas célèbre de ces porteurs de germes est celui de l’américaine Mary Mallon, morte en 1938.
Les symptômes de cette maladie sont trop banaux pour autoriser un diagnostic précoce. Deux épreuves bactériologiques permettent d’identifier la maladie avec certitude : l’hémoculture et la séroagglutination.
La typhoïde étant une septicémie, le bacille est recherché dans le sang en faisant une hémoculture. Le sang du malade ensemencé sur bouillon donne, après vingt-quatre ou quarante-huit heures d’étuve, une culture pure de bacille d’Eberth que des procédés spéciaux distingueront de paratyphiques A et B.
L’hémoculture ne doit être pratiquée que dans la première semaine de la maladie. La bacillémie est intermittente et disparaît après le dixième jour.
Dès la deuxième semaine, l’organisme en lutte avec le microbe fabrique des anticorps, qui paralysent et agglutinent les bacilles typhiques. Leur mise en évidence dans le sérum du malade constitue le sérodiagnostic. Comme les agglutinines se conservent dans le sang pendant des années, le séro-diagnostic est positif chez les anciens typhiques et les vaccinés.
I.1.2.6. Lutte contre la typhoïde
La lutte contre la typhoïde consiste à faire disparaître la contagion et à augmenter l’immunité.
- Le malade doit être isolé, ses excréments doivent être désinfectés dès l’émission à l’aide de sulfate de cuivre ou de fer à 5%, de crésyl à 10%, et de l’eau de javel). L’eau des baignoires doit être désinfectée avant d’être évacuée à l’aide eau de javel.
Les porteurs de germes sont recherchés surtout parmi les personnes s’occupant d’alimentation (fabricants et vendeurs des produits alimentaires, cuisiniers, garçons de restaurants, …
En Europe, l’eau de boisson est protégée contre les infections : les sources ont un périmètre de protection où il est défendu de déposer des immondices, les puits artificiels situés près de Water-closed ou des fosses sont interdits. L’évacuation des eaux souillées est faite dans des égouts cimentés. Les eaux d’alimentation des grandes villes sont filtrées et stérilisées.
Les huîtres ne peuvent être vendues qu’avec un certificat de garantie délivré par les laboratoires de l’office scientifique des pêches. Les étalages sont protégés contre les mouches. L’épandage maraîcher avec de l’engrais humain est interdit pour les légumes qui se consomment crus. En période d’épidémie, il est recommandé de faire bouillir l’eau, le lait.
Le terrain a un rôle important dans la réceptivité. L’influence du surmenage a été maintes fois démontrée au cours de manœuvres militaires où deux compagnies avaient consommé la même eau, l’une non fabriquée ne présentant aucun cas de typhoïde, tandis que l’autre, surmenée par une longue marche, était décimée par l’épidémie.
L’amélioration de la santé rend plus résistant. La vaccination confère l’immunité. On emploie aujourd’hui un vaccin mixte dit TAB qui renferme un mélange de bacilles typhiques (T) et paratyphique A et B, tués par la chaleur (vaccin de l’Institut pasteur) au par l’éther (vaccin de Vincent). Ce vaccin immunise donc à la fois contre la typhoïde et les paratyphiques.
Le vaccin anti typhoïdique associé aux anatoxines diphtérique et tétanique (vaccin mixte anti diphtérique – antitétanique – anti typhoïdique DTTAB) est le plus souvent employé.
Il existe aussi un vaccin buccal (bilivaccin en pilules ou comprimés), moins actif que le vaccin injecté, mais utilisable pour ceux dont l’état de santé ne permet pas la vaccination précédente.
La durée de l’immunité, encore mal connue, ne paraît pas être inférieure à deux ou trois ans et pourrait atteindre dix et même vingt ans. La vaccination obligatoire dans l’armée est aujourd’hui généralisée dans la population.
Avant 1914, les hommes étaient atteints deux à trois fois plus que les femmes. Ces proportions sont inversées depuis, les hommes vaccinés restent partiellement immunisés. Par la lutte contre la contagion et par la vaccination, la typhoïde vaincue doit disparaître.
Un antibiotique, la chloromycétine fait disparaître rapidement la fièvre typhoïde. Il s’administre en capsule par la bouche (toutes les 4 heures). C’est un antibiotique secrété par un streptomyces. Il est fabriqué par synthèse et commercialisé sous le nom de Tifomycine.
1.2. Ethnobotanique
Le substantif ethnobotanique identifie cette jeune discipline scientifique et fait appel à deux domaines : celui de la sociologie « ethnie » et celui de la biologie « botanique ». Trois compréhensions sont dégagées de ce concept utilisé pour la première fois par des chercheurs américains ([12]).
Dans son approche sociologique, l’ethnobotanique est l’inventaire et l’interprétation des faits de sociétés humaines à travers les âges en rapport avec les plantes ([13]).
Dans son approche botanique, l’ethnobotanique est la trame végétale de l’histoire de l’humanité d’après Rousseau cité par Wome ([14]). L’auteur définit la discipline comme une science qui traite de la place des plantes à travers les civilisations.
Réunie par les deux tendances sociologique et botanique, l’ethnobotanique est définie comme une science/discipline interprétative et associative qui cherche, utilise, lie et interprète les faits et les interrelations entre les sociétés humaines et les plantes en vue de comprendre et d’expliquer la naissance et le progrès des civilisations depuis leurs débuts végétaliens jusqu’à l’utilisation et la transformation des végétaux eux-mêmes dans les sociétés primitives ou évoluées ([15]).
Le terme ethnobotanique jadis réduit en une simple compréhension des médecines traditionnelles des peuples autochtones avec les travaux portant sur le recensement et l’interprétation des usages médicaux traditionnels des plantes, prend l’avantage de placer l’accent sur les relations entre l’homme et les végétations de son environnement.
Selon l’OMS, la médecine traditionnelle doit être comprise comme une combinaison totale des connaissances et pratiques explicables ou non, utilisées dans le diagnostic, la prévention ou l’élimination d’un mal physique, mental ou social, en se référant exclusivement aux expériences du passé et observations transmises des générations en générations, oralement ou par écrit ([16]).
Le tradi praticien aussi appelé tradi thérapeute est la personne reconnue par la collectivité dans laquelle il vit comme compétente pour pratiquer des soins grâce à l’emploi des substances d’origine végétale, animale ou minérale et/ou des pratiques basées sur un fondement socio-culturel ou religieux ([17]).
Au regard de la complexité des actions à poser et de la nature des remèdes à administrer, la catégorisation des médecins traditionnels ou tradi praticiens » paraît très délicate à opérer. Tous font la même, mais se prévalent être plus efficace ou plus fort devant un cas de patient les uns par rapport aux autres. Ainsi la complexité de l’action à poser, la considération du malade et de la maladie par les guérisseurs ainsi que l’origine de la compétence du tradi praticien, ont permis de distinguer 4 principales catégories dans la pratique médicale non occidentale exercée en Afrique subsaharienne comme au Sankuru, notre milieu d’étude.
I.4.1. Catégorie de tradi praticiens
Nous ne retenons que deux catégories : les guérisseurs et les herboristes qui intéressent notre étude.
Est guérisseur, toute personne spécialisée exerçant son art dans le diagnostic, le traitement et dans la prévention de la maladie. Celui-ci utilise l’ethno-phytothérapie.
Comme base de son travail, dans cette catégorie où la discrimination n’est pas apparente, existent des tradi praticiens qui combinent les rites, les incantations en se mettant parfois en transe pour diagnostiquer le mal et prescrire la thérapie avec l’utilisation des plantes médicinales. Ce sont des ritualistes que Wome ([18]) considère comme psychothérapeutes, par le fait que les paroles rituelles, l’invocation des forces ancestrales constituent un atout majeur pour influencer la guérison chez le patient.
L’OMS définit l’herboriste comme un commerçant des recettes médicinales sur le marché public. Il peut être ainsi considéré comme guérisseur qui se sert des plantes de son milieu, gardées dans son petit panier, que lui seul a droit de toucher. En tetela, il est appellé Wetshiwashendji. Il est un généraliste qui se démarque du ritualiste par le fait que son diagnostic non spectaculaire est singulièrement anamnésique ([19]).
MILIEU D’ETUDE, MATERIEL ET METHODES
2.1. Milieu d’étude : Le Territoire de Katako Kombe
2.1.1. Localisation géographique et situation administrative du territoire de Katako Kombe
L’ethnobotanique
au centre de cette recherche porte sur le territoire de Katako Kombe, dans le
district de Sankuru, dans la province du Kasaï Oriental, en République
Démocratique du Congo (Carte n°1).
Carte n° 1 : Le Sankuru en République Démocratique du Congo et Katako Kombe dans le Sankuru
L’espace qui porte le territoire de Katako-Kombe est situé au cœur de la RDC, au Sud-Est de la cuvette centrale. Elle s’étend entièrement au Sud de l’Equateur entre les parallèles 1°14’ et 6° latitude Sud, 22° et 26°5’ de longitude Est. Son altitude est de 500 à 1000m.
Le territoire de Katako Kombe est l’un des six territoire du district de Sankuru. Il est en contact avec quatre des onze anciennes provinces de la RD Congo, à savoir : l’Equateur, la province Orientale, le Maniema et la province du Kasaï Occidental. La carte n°2 ci-dessous localise le territoire dans le district de Sankuru.
Carte n°2 : Division administrative du District du Sankuru en ses différents territoires
Le tableau I indique l’importance administrative du territoire de Katako Kombe dans le district de Sankuru.
Tableau I : Organisation administrative du district du Sankuru
Territoires |
Superficie |
Secteur |
Groupement |
Population |
Katako-Kombe Kole Lodja Lomela Lubefu Lusambo |
25.490 17.682 12.052 26.346 12.283 10.530 |
09 07 08 06 04 08 |
98 61 76 56 55 55 |
536.964 289.767 891.621 283.163 263..336 208.590 |
Total |
104.383 |
42 |
403 |
2.473.441 |
(Source : Tshund’olela et al. (2007) ([20]))
Ainsi que spécifie dans le tableau I, le territoire de Katako Kombe s’étend sur une superficie de 25.490 km2. Il compte à son sein neuf secteurs ainsi que 98 groupements. Sa population globale est estimée à environ 536.964 habitants. Katako-Kombe est une grande entité administrative du district de Sankuru.
2.1. Caractéristiques climatiques
D’après la classification de Köppen, seul le Nord de cette région, c'est-à-dire le territoire de Katako Kombe est situé dans la zone de climat tropical humide ([21]).
Il est caractérisé par deux saisons : la saison sèche et la saison pluvieuse qui se subdivise en :
· grande saison des pluies qui commence, de manière générale, vers le 15 août et qui dure cinq mois. Elle se termine vers le 15 janvier, avec une recrudescence des pluies en novembre et décembre,
· petite saison sèche qui va du 15 janvier au 15 février ;
· saison de pluie de transition qui dure trois mois. Elle commence vers le 15 février et se termine vers le 15 mai, mais varie un peu en durée selon qu’on se trouve au Sud ou au centre de la région ;
· grande saison sèche qui dure trois à quatre mois. Celle-ci commence vers le 15 mai au Sud et presque un mois après vers le 15 juin au centre pour se terminer vers le 15 août. Il tombe en moyenne 1750mm d’eau annuellement. Les températures avoisinent 25 °C. Les températures les plus élevées sont observées entre mars – avril (en saison de pluies) et atteignent environ 35°C ([22]).
Les sols de Katako Kombe comprennent des aréno-ferrals très riches et de bonne structure et des ferrasols sur roche non différenciée au Sud.
2.1.4. Relief
Le territoire de Katako Kombe comprend une zone de plaine (300 à 400m) au Nord, une zone de bas plateau (400 à 600m) au centre, et une zone de plateaux (600 à 1000m) au Sud.
La région étudiée fait entièrement partie du bassin du fleuve Congo. Son réseau hydrographique est celui de la Lukenie. Ce bassin comprend la rivière Lukenie qui est drainé par de petits affluents comme Okolongo, Loheyi, Lofute et Lowale. La Lukenie reçoit aussi les eaux du lac Maï-ndombe et se verse dans la rivière Kasaï à Mushie sous le nom de FimiLukenie.
La région de Katako Kombe regorge une importante diversité biologique riche en faune et flore.
La flore ainsi que la végétation de cette zone sont assez variées et complexe en fonction du rapprochement ou de l’éloignement par rapport à l’Equateur. Cette région comprend trois régions naturelles bien caractéristiques du point de vue de la végétation.
1°Forêt dense ou de forêt ombrophile guinéo-congolaise
Ce massif forestier de la cuvette centrale du Congo s’étend au nord de la rivière Lukenie et est peuplé les espèces telles que : Alstonia bonnei, Autranella congolensis, Ongokea gore, Brachystegia laurentii, Pentaclethra macrophylla, Cannarium schweinfurthii, Entandrophragma spp., Staudtia camerunensis, Irvingia gabonensis, Uapaca guineensis ([23]).
2° Forêts tropophiles et recrus forestiers :
Ces forêts sont situées de part et d’autre de la rivière Lukenie. Elle couvre partiellement le territoire de Katako-Kombe et sépare la région de forêts ombrophiles de celle des savanes. Sa végétation comprend les espèces telles que : Alchornea cordifolia, Macaranga spp, Musanga cecropioïdes, Costus afer, et les espèces de forêt de terre ferme telles :Calonco ba welwitschii, Craterispermum lacourtiana, Tremaorientalis, Millettia div.sp, Morinda morindoides, Morinda lucida, Hymenocardia ulmoides, Rauvolfia vomitoria, et Voacanga africana
3°Jachères arbustives :
Elles sont parsemées de bosquets et entrecoupées de galeries forestières le long des cours d’eaux. Elles couvrent partiellement le Sud du territoire de Katako-Kombe. Ces Poaceae (graminées) caractéristiques de ces formations végétales sont, notamment, les espèces des genres Andropogon, Hyparrhenia (Hyparrhenia diplandra, H. familiaris,…), Imperata (Imperata cylindrica), Loudetia (Loudetia simplex, Loudetia demeusei,…). Les arbustes qui les ornent comprennent, entre autres, le Hymenocardia acida, Annona senegalensis, Crossopteryx febrifuga, Sarcocephalus latifolius.
La végétation rudérale qui regroupe les espèces des espaces piétinés, des bords de chemins ainsi que la végétation post-culturale. Les espèces de cette végétation sont : Eleusine indica Cynodon dactylon, Bidens pilosa, Euphorbia hirta, Euphorbia prostata, Portulaca oleracea, Amaranthus hydridus. Les plantes des haies, des avenues, des vergers, des jardins potagers et des jardins mixtes exploitées dans la pharmacopée congolaise sont: le manguier (Mangifera indica), le palmier à huile (Elaeïs guineensis) ; l’avocatier (Persea americana), Cassia div. sp, des agrumes (Citrus div.sp), le badamier (Terminalia catapa).
La faune de la région du Sankuru est également diversifiée. Elle comprend, notamment, divers reptiles, les tortues terrestres ainsi qu’une diversité mammalienne, oiseaux, reptiles, ongulés, poissons d’eau douce, crocodiles et hippopotames.
Les Batwa (pygmées) se retrouvent dans les forêts du territoire de Katako-Kombe.
2.2. Le Matériel et méthode
2.2.1. Matériel d’enquête ethnobotanique
Un herbier de référence élaboré à l’aide des informations des tradi-praticiens a servi de matériel de cette étude. Le questionnaire élaboré à cette fin (en annexe) reprend l’identité de l’informateur, le numéro de remède, le nom vernaculaire de la plante, partie utilisée, les maladies soignées, le mode de préparation, les combinaisons végétales éventuelles, les interdits, les rites, la posologie, les effets indésirables et autres usages.
2.2.2. Méthodes de travail
2.2.2.1. Enquête ethnobotanique
Une enquête ethnobotanique a été menée auprès de 29 guérisseurs tetela et batwa (herboristes et herbo-ritualistes) et vendeurs des plantes médicinales. Les chefs de villages ont servi d’indicateurs des tradipraticiens de leurs entités. Les critères de sélection de ces indicateurs botaniques sont :
- Etre identifié par sa communauté comme tradipraticien exerçant ce métier depuis cinq ans au moins et savoir parler une des langues vernaculaires du milieu.
- Avoir comme base de son art de tradipraticien, l’usage des plantes de son environnement.
Lors de l’interview, nous nous sommes plus intéressée à la description des symptômes de la fièvre typhoïde par le tradipraticien ou l’informateur, car beaucoup de symptômes de cette maladie sont similaires à ceux du paludisme (céphalée, courbature, douleurs abdominaux, myalgie, anorexie, troubles digestifs, nerveux, fièvre très élevée, atteignant 40°C). Lorsque l’informateur les associe à sa recette, aux symptômes, elle était retenue.
2.2.2.2. Identification des échantillons botaniques
L’identification des échantillons botaniques récoltés a été réalisée à au laboratoire de Biologie de l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe par le Professeur Kusehuluka Kabemba par confrontation des herbiers et en référence aux Flores du Gabon, du Congo-Belge et du Rwanda – Urundi, etc. Les recettes décrites par les tradi-praticiens interrogés ont été confrontées aux données de différentes flores de l’Afrique occidentale et de l’Australe, ainsi qu’à d’autres études floristiques et ethnobotaniques des éditions ACCT.
2.2.2.3. Préparation des recettes
Les préparations des recettes contre la fièvre typhoïde évoquées s’opéraient par :
- Séchage ou dessiccation du matériel était à l’ombre ou à la chaleur de la flamme de feu.
- Broyage: certaines recettes sous forme de poudre était obtenues en broyant certains organes secs des plantes dans un mortier en bois.
- Préparation des tisanes : les tisanes étaient obtenues par infusion, par décoction et par macération aqueuse ou alcoolique.
1°Infusion : l’extraction des principes actifs des parties de la plante est faite à l’aide de l’eau chaude dans un récipient pendant 5 à 10 minutes. L’infusion est ensuite filtrée ([24]).
2° Décoction: Le principe actif des parties dures (écorce, morceaux de racine, de tige ou de fruit) de la plante est extrait par ébullition dans un récipient pendant 10 à 20 minutes ([25]).
3° Macération : consiste à extraire les principes actifs à partir du matériel végétal à la température ambiante dans un solvant (eau, alcool et rarement de l’huile) pendant 6, 12 ou 24 heures selon que la partie est tendre ou dure. Le macéré est ensuite filtré. Ce procédé est indiqué pour des drogues dont les principes actifs sont thermolabiles et détruits par la chaleur (tannins,..) ([26]).
2.2.2.4. Voies d’administration des préparations
Les modes d’administration des drogues pratiquées sont multiples. Dans le traitement de la fièvre typhoïde, les voies suivantes ont été évoquées :
- Externe : bain de corps, bain de vapeur, friction, instillation oculaire, …
- Interne : prise per os et lavement rectal.
2.2.2.5. Détermination des caractéristiques écologiques
La détermination des caractéristiques écologiques (type biologique, distribution phytogéographique et type de diaspore) pour chaque espèce a été inspirée de Lubini (2013) ainsi que de diverses autres publications scientifiques.
2.2.2.5.1. Formes biologiques
Les formes biologiques sont les aspects ou les dispositions par lesquels les végétaux manifestent leur appropriation du milieu dans lequel ils vivent. En cela, Raunkiaer distingue cinq types principaux :
a) Phanérophytes
Ce sont des plantes dont les pousses ou bourgeons persistants sont situés à une distance de 25 cm au-dessus du sol. Ce sont des plantes ligneuses : arbres, arbustes, arbrisseaux et lianes. Quant à Braun-Blanquet, il distingue parmi les phanérophytes cinq sous-types principaux :
1° Mégaphanérophytes (MPH) : plantes ligneuses dressées atteignant plus de 30 m de hauteur.
2°Mésophanérophytes (mPh) : arbres d’une hauteur variant entre 8-30 m.
3°Microphanérophytes (mph) : arbres dont la hauteur varie entre 2-8 m.
4°Nanophanérophytes (nph) : la hauteur est comprise entre 0,50-2 m.
5°Lianes phanérophytes (Lph) : plantes volubiles ou grimpantes parfois munies de vrilles, crochets ou crampons.
b) Chaméphytes
Ils comprennent les végétaux dont les bourgeons ou les extrémités des pousses pérennantes sont situées à moins de 25 cm du sol, sur des rameaux rampants ou dressés. Dans ce groupe, on distingue :
1°Chaméphytes rampants (Chr) : sont des espèces herbacées à tiges prostrées souvent radicantes aux nœuds et plus ou moins gazonnantes dont les pousses vivaces naissent peu au-dessus de la surface du sol.
2°Chaméphytes grimpants (Chg) : plantes possédant des souches hypogées ou épigées à fort développement. C’est le cas de Mikaniacordata.
3° Chaméphytes dressés (Chd) : sont des espèces herbacées ou sous-ligneuses à tiges dressée ou érigée dont les rameaux extrêmes se dessèchent en saison défavorable.
4°. Chaméphytesprostrés (Chp) : plantes herbacées à tige en contact permanent avec le sol ; émettant parfois des racines au niveau des nœuds.
c) Hémicryptophytes
Ce sont des plantes dont les pousses ou les bourgeons de remplacement sont situés à ras de sol. Ce sont en général les herbes vivaces.
d) Géophytes
Ce sont des végétaux à pousses ou bourgeons persistants entièrement enfouis dans le sol. On distingue :
1° Géophytes rhizomateux : plantes herbacées dont la tige est un rhizome généralement allongé horizontalement ou verticalement dans le sol.
2° Géophytes bulleux ou tubéreux (Gb) : ce sont des tubercules ou bulbes couronnés par une graine cespiteuse de fibrilles protectrices.
e) Thérophytes
Cette catégorie regroupe les plantes annuelles à cycle vital complet (germination-croissance-développement-floraison-fructification-graine) qui se réalise une ou plusieurs fois par an.Les thérophytes sont abondants surtout dans les déserts. Parmi ces thérophytes, on distingue :
1°Thérophytesdressés (Td) : sont des plantes à tiges dressés ou faiblement procombantes et parfois radicantes à la base.
2°Thérophytes prostrés (Tp) : plantes à tiges entièrement humifuges.
3°Thérophytes grimpants (Tg) : herbes annuelles lianescentes s’enroulant autour d’un support dressé.
f) Hydrophytes (Hr)
Ce sont des plantes aquatiques partiellement ou complètement immergées.
2.2.2.6. Habitat
La classification d’habitats est inspirée de celle adoptée par Evrard ([27]), exploitée dans diverses études floristiques et ethnobotaniques des pays de l’Afrique de l’Ouest et centrale et celle de Adjanohoum et compagnie ([28]).Nous avons retenu les grandes divisions de types de biotopes ci-après : Forêt primaire, Forêt secondaire, Forêt ripicole, Recrû forestier, jachères et friches, milieu rudéral, espaces adoptés par des espèces exotiques, cosmopolites et tropicales, savanes arbustives.
2.2.2.7. Distribution phytogéographique
L’étude des groupes phytogéographiques des plantes anti – typhoïdiques de Katako Kombe a été faite sur base des cartes de distribution géographique publiées dans les Flores et la consultation de nombreux travaux taxonomiques et phytosociologiques. Pour des espèces limitées à l’Afrique, nous avons considéré les divisions et les subdivisions proposées par divers auteurs notamment, celles de Troupin (1966), de White (1979), de Aubreville (1962) et celle de Lubini (1990). Pour la chorologie des espèces limitées à la R.D.Congo, nous nous sommes référée aux unités proposées en 1948 par Robyns.
2.2.2.7.1. Distribution géographique générale
La distribution géographique comprend les catégories suivantes :
1° Espèces cosmopolites (Cos) : ce sont des espèces ayant une distribution géographique très large, elles peuvent être rencontrées dans deux ou plusieurs continents.
2°Espèces pantropicales (Pt) : sont des plantes connues toutes les régions intertropicales du monde.
3° Espèces paléotropicales (Pa) : sont des végétaux connus dans l’ancien Monde tropical (Afrique et Asie tropicale).
4°Espèces afro-américaines (Aa) : sont des plantes connues en Amérique et en Afrique tropicale.
a) Groupe d’espèces à très large distribution
Ce sont les espèces connues dans deux ou plusieurs continents (espèces cosmopolites). Elles se rencontrent dans toutes les régions intertropicales et tropicales de l’Ancien Monde (espèces paléotropicales), les espèces communes à l’Afrique et l’Amérique tropicale (espèces afro- américaines).
b) Espèces africaines à large distribution
Ce sont des plantes distribuées dans toutes les Régions chorologiques de l’Afrique (espèces plurirégionales), espèces répandues dans toute l’Afrique tropicale continentale, (espèces afrotropicales) et les plantes réparties dans toute l’Afrique intertropicale continentale et insulaire (y compris Madagascar et îles Mascareignes) (espèces afro- malgaches). Ce groupe comprend :
1° Espèces Afro-malgaches (Am) : regroupent les plantes présentes en Afrique tropicale continentale et au Madagascar.
2° Espèces Afro-tropicales (At) : sont des espèces végétales qui se rencontrent en Afrique tropicale continentale, en savane ou en forêt.
c) Espèces régionales
Elles appartiennent au plus à une seule région phytogéographique. Dans cette catégorie, on distingue :
1° Espèces du centre régional d’endémisme zambézien : ce sont des plantes rencontrées dans les formations herbeuses du bassin de Zambèze et de la crête Congo-zambèze.
2° Espèces du centre régional d’endémisme guinéo-congolais : ce groupe comprend les végétaux des forêts et des formations herbeuses dérivées de la destruction des forêts guinéo-congolaises depuis le golfe de Guinée jusqu’à la cuvette centrale congolaise. Les espèces guinéo-congolaises rencontrées dans les différents domaines ou dans un seul appartiennent à cette catégorie.
a) Groupe d’espèces soudano - zambéziennes
Il regroupe les plantes des savanes d’Afrique Orientale, des régions comprises entre les fleuves Zambèze et Cunene, y compris le Haut – Katanga, l’extrême sud des hauts plateaux du Kwango et les savanes soudaniennes du nord de l’Equateur.
b) Groupe d’espèces guinéo – congolaises
Dans ce groupe sont incluses les espèces forestières et des savanes dérivées de la destruction des forêts de la Région guinéo – congolaise. Deux sous – groupes ont été reconnus : les espèces pluridomaniales que nous avons appelées centro -guinéo – congolaises.
White ([29]) propose la classification suivante :
1. Centre régional d’endémisme guinéo-congolais avec 3 sous centres :
a) Haut guinéen : comprend l’Afrique de l’Ouest.
b) Bas guinéen : comprend : Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale et le Mayombe (RDC)
c) Congolais autrefois appelé Centro-guinéen.
2. Centre soudanien et centre zambézien unis dans la région soudano-zambézienne.
3. Zone de transition régionale subdivisée en zone de transition guinéo-congolaise/soudanienne et zone de transition guinéo-congolaise/zambézienne.
4. Espèces d’endémisme plus large appelé Afrotropical.
5. Espèces afrotropicales présentes également au Madagascar et îles voisines appelées espèces afro malgaches.
6. Espèces appartenant à toutes les zones intertropicales du Monde (Amérique, Afrique, Asie et îles de l’Océanie) dites pantropicales.
7. Les espèces appartenant à l’Afrique et à l’Asie tropicale aussi appelées paléotropicales et celles qui sont africaines et américaines tropicales dites Afro-néotropicales ou Afro-américaines.
Le Sankuru est entièrement situé dans le centre guinéo-congolais ; sous centre congolais, secteurs phytogéographiques du Kasaï et Forestier Central. Sa végétation constitue un mélange des forêts et savanes. Les espèces récoltées présentent ainsi des aires de distributions phytogéographiques diverses. Les flores du Congo-belge-Rwanda-Urundi ([30]) et celles du Gabon ([31]) ont servi pour cette identification.
2.2.2.8. Rang préférentiel comme plante anti - typhoïdique
1 : réputée peu efficace
2 : réputée efficace
3 : réputée très efficace
Ce chapitre expose les résultats de nos investigations sur les plantes médicinales anti typhoïdiques utilisées dans le territoire de Katako Kombe, dans la province du Kasaï Oriental.
Le tableau 1 (p.32) reprend la liste des taxons inventoriés ainsi que leurs caractéristiques phytoécologiques (type biologique, distribution phytogéographique) et l’usage de ces plantes dans le traitement de la maladie sous étude.
3.1. Inventaire floristique des plantes médicinales
Le tableau 2 reprend l’inventaire des plantes médicinales anti – typhoïdiques utilisées dans le territoire de Katako kombe. Son examen indique l’usage de 13 espèces, sous – espèces et variétés, appartenant à 10 Genres, 9 Familles et tous leurs taxons sont Angiospermes et Spermaphytes. L’inventaire révèle les familles suivantes : Liliaceae, Bromeliaceae, Caricaceae, Poaceae, Piperaceae, Lauraceae, Rubiaceae, Rutaceae et Fabaceae. Toutes ces familles sont monospécifiques à l’exception de Liliaceae (deux espèces), Rubiaceae (deux espèces) et Fabaceae (trois espèces).
Au niveau des Genres, tous sont monospécifiques, à l’exception de Senna (deux aspèces), Morinda (deux espèces) et Allium (deux espèces).
De cette étude, il ressort que toutes les espèces citées sont également citées dans divers travaux scientifiques antérieurs comme plantes médicinales, notamment par :
Wumba (2009), dans son étude consacrée aux plantes anti-paludéennes utilisées à Kinshasa, dans lequel il évoque : Ananas comosus, Carica papaya, Persea americane, Morinda morindoides, Morinda lucida, Citrus limon, Senna occidentalis et Senna siamea.
Manguza (1994), dans son inventaire des plantes médicinales Mbala, une ethnie de la province de Bandundu, cite : Carica papaya et Senna siamea.
Muheto (1994), cite également Carica papaya, Morinda morindoides et Eleusine indica dans son étude sur les plantes anti-amibiase.
Kabanga (2009), cite Morinda lucida et Ananas comosus parmi les plantes antidotes utilisées dans le cas d’empoisonnement.
Dans son inventaire des phyto-alicaments, Mpem (2003) cite 8 espèces citées par notre étude, notamment : Allium cepa, Allium sativa, Persea americana, Ananas comosus, Piper guineense, Citrus limon, Arachis hypogea et Carica papaya, espèces alimentaires utilisées aussi dans le traitement des maladies.
Tableau II: Inventaire des plantes médicinales anti – typhoïdiques utilisées à Katako Kombe
Noms scientifiques des espèces à anti – typhoïdiques |
Noms vernaculaires |
Famille |
PU |
FM |
MA |
RP |
Hab |
TB |
DG |
DGL |
GE |
Allium cepa L. |
Tungulu (Otetela) |
Liliaceae |
Fr |
Déc |
P.o |
1 |
Cult. |
Gb |
Cos |
1à11 |
Més |
Allium sativa Rchut |
Hai (Otetela Okushu) |
Liliaceae |
Fr |
Déc |
P.o |
1 |
Cult. |
Gb |
Pant |
1à11 |
Més |
Ananas comosus(L.) Merr |
Okomi (Otetela, Okushu) |
Bromeliaceae |
Ju |
Déc |
P.o |
1 |
Cult. |
Grh |
Pant |
1 à 11 |
Més |
Carica papaya L. |
Dipapadi (otetela) |
Caricaceae |
Fe, Ra |
Déc Ma |
P.o, lav |
2 |
Cult. |
mph |
Pant |
1 à11 |
Hgr |
Eleusina indica (L.) Gaertn |
Loshindje (otetela |
Poaceae |
Ra |
Déc, Ma |
P.o, Lav |
3 |
Rud. |
TC |
Pant |
1,2,3,4,6,7,11 |
Hgr |
Piper guinense Schum et Thonn.
|
Ketshu (Otetela, Lokoko) |
Piperaceae |
Ti, Fr |
Déc, Inf |
Po, Sup |
3 |
For. |
Lph |
G-C |
3,4,5,6,7 |
Més |
Persea americana |
Dovoka (Otetela) |
Lauraceae |
Ecti |
Déc |
P.o |
2 |
Cult. |
mph |
Pant |
1 à 11 |
Hgr |
Morinda lucida Benth |
Ekakate (Otetela, Lokoko) |
Rubiaceae |
Fe, Ecra |
Déc |
P.o |
3 |
Recru f |
nph |
G-C |
1,2,3,4,6 |
Hgr |
Morinda morindoïdes (Bak.)Milne-Redh. |
kilolo (Otetela) |
Rubiaceae |
Fe, Ecra |
Déc |
P.o, sup |
3 |
For.2 |
Lph |
G-C |
1,2,4,6 |
Hgr |
Citrus limon Sw. |
Lonyimu (Otetela) |
Rutaceae |
Fr, Ecra |
Jus nature |
P.o, lav |
3 |
Cult. |
mPh |
Pant |
1 à 11 |
Més |
Senna occidentalis L. |
Esangamondja (Otetela) |
Fabaceae |
Ecra |
Ma. Inf |
P.o, lav |
3 |
Cult. |
nph |
Pant |
1à11 |
Més |
Senna siamea Lam. |
Ohidi (Otetela) |
Fabaceae |
Fe, Ra,Ecra |
Ma, Inf |
P.o, lav |
3 |
Cult. |
mPh |
Pant |
1à11 |
Més |
Arachi shypogea L. |
Dowa (Otetela) |
Fabaceae |
Fr |
Déc |
P.o |
2 |
Cult. |
Td |
Pant |
1à11 |
Més |
3.2. Caractéristiques autécologiques des plantes médicinales inventoriées
Pour caractériser la florule des plantes médicinales anti- typhoïdiques inventoriées, nous examinons certaines caractéristiques autécologiques suivantes : types biologiques, distributions phytographiques.
3.2.1. Spectre des types biologiques
Les types biologiques des plantes médicinales anti – typhoïdiques inventoriées sont repris dans le tableau III.
Tableau III : Types biologiques des plantes médicinales anti – typhoïdiques inventoriées
Types biologiques |
Fréquences |
% |
1. Phanérophytes Nanophanérophytes (nph) Microphanérophytes (mph) Mésophanérophytes (mPh) Lianes phanérophytes (Lph) |
8 2 3 1 2 |
61.5 15.4 23 7.7 15.4 |
2. Géophytes Géophytes rhizomateux Géophytes bulbeux |
3 1 2 |
23.1 7.7 15.4 |
3. Thérophytes Thérophytes cespiteux Thérophytes dressés |
2 1 1 |
15.4 7.7 7.7 |
Total |
13 |
100 |
L’examen du tableau III indique que les plantes médicinales anti – typhoïdiques sont des phanérophytes (61.5 %), géophytes (23.1%) et des thérophytes (15.4 %). Ce tableau indique clairement la prédominance des espèces phanérophytes parmi les espèces médicales. Ce type biologique comprend4 catégories suivantes : microphanérophytes (23 %) qui domine les autres notamment : les lianes phanérophytes, les mésophanérophytes et les nanophanérophytes. Cette catégorie des phanérophytes comprennent les espèces suivantes : Carica papaya, Citrus limon, Piper guineense, Persea americana, Senna occidentalis, Senna siamea, Morinda morindoides et Morinda lucida.
3.2.2. Groupes phytogéographiques
Le tableau IV reprend les groupes phytogéographiques des espèces envahissantes du Jardin Botanique de Kinshasa.
Tableau IV : Spectre phytogéographique des espèces envahissantes du jardin botanique
Groupes phytogéographiques |
Valeurs brutes |
% |
1. Espèces à très large distribution
- Espèces cosmopolites - Espèces pantropicales
|
10
1 9
|
76.9
7.7 69.2 |
2. Espèces guinéo – congolaises
|
3
|
23.1
|
Total |
13 |
100 |
L’examen du tableau IV révèle que les plantes médicinales anti – typhoïdiques exploitées par les guérisseurs de Katako Kombe appartiennent à deux groupes phytogéographiques : espèces à très large distribution phytogéographiques (76,9 % de l’ensemble) et les espèces du noyau guinéo – congolais (23. 1 %).
Les espèces pantropicales (69.2%) dominent dans ce groupe d’espèces à très large distribution phytogéographique, les espèces cosmopolites (7,7 %) y sont faiblement représentées. Les plantes pantropicales sont : Eleusine indica, Allium sativum, Ananas comosus, Carica papaya, Persea americana, Citrus limon, Senna occidentalis, Arachis hypogea et Senna siamea.
3.3. Habitat des plantes médicinales inventoriées
Le tableau V reprend les habitats des plantes utilisées dans le traitement de la fièvre typhoïde dans le territoire de Katako Kombe dans le Kasai orientale.
Tableau V : Habitats des plantes médicinales anti - typhoïdiques
Habitat |
Fréquence |
% |
Culture |
9 |
69.2 |
Rudérales |
1 |
7.7 |
Recrus forestiers |
1 |
7.7 |
Forêt |
2 |
15.4 |
Total |
13 |
100 |
De l’examen du tableau V, il ressort que la majorité des plantes utilisées dans le traitement de la fièvre typhoïde par les tradipraticiens sont cultivées dont la majorité est constituée de huit espèces alimentaires (61.5 %) notamment : Arachis hypogea, Allium cepa, Allium sativa, Ananas comosus, Piper guineense, Persea americana, Citrus limon et Carica papaya. Les espèces d’origine forestière et des recrus forestiers ne sont qu’au nombre de trois, soit 23% de l’ensemble des plantes utilisées. Mais, il apparaît aussi dans ce tableau que des espèces rudérales (mauvaises herbes des milieux piétinés) sont également utilisées dans ce traitement contre la fièvre typhoïde.
3.4. Parties utilisées
Le tableau VI reprend les parties des plantes exploitées par les tradipraticiens pour préparer des drogues contre la fièvre typhoïde.
Tableau VI : Les parties des plantes utilisées
Parties utilisées |
Fréquence |
Pourcentage |
Feuille (Fe) |
4 |
20 |
Racine(Ra) + écorce (Ecra) |
8 |
40 |
Fruit (fr) + son Jus(ju) |
6 |
30 |
Tige (Ti)+ son écorce (Ecti) |
2 |
10 |
Total |
20 |
100 |
L’examen du tableau VI indique l’usage de quatre organes des plantes (feuille, racine, fruit et tige dans le traitement de la fièvre typhoïde. De tous, les racines (40 %) suivies des fruits (30 %) et des feuilles (20 %) sont les plus utilisés dans la médication de la fièvre typhoïde. Il ressort de la lecture de ce tableau que les guérisseurs tetela et pygmées du territoire de Katako Kombe ne recourent que rarement aux tiges des plantes citées dans le traitement de la fièvre typhoïde.
Ce tableau renseigne aussi que les organes aériens (tige, fruit et feuilles) sont les plus exploitées (60 %) contre les parties souterraines (racines). Du point de vue organographique, les organes végétatifs sont les plus utilisés (70 %) en lieu et place des organes reproducteurs (fruits). Au niveau de ces organes, ce sont les écorces, des tiges et des racines qui sont également utilisés, mais à certaines occasions spécifiques. Dans le fruit, ces guérisseurs ne recourent parfois qu’au jus et non sur l’ensemble de l’organe. Dans d’autres cas, les organes ou leurs parties sont combinés.
3.5. Formes médicamenteuses utilisées
Le tableau VII présente les formes médicamenteuses des drogues utilisées contre la fièvre typhoïde par les tradipraticiens tetela et batwa (pygmées) de Katako Kombe.
Tableau VII. Formes médicamenteuses utilisées
Mode de préparation |
Fréquence |
Pourcentage |
Décoction (Déc) |
10 |
55.6 |
Macération (Ma) |
4 |
22.2 |
Infusion (Inf) |
3 |
16.7 |
Jus nature (j. n) |
1 |
5.5 |
Total |
18 |
100 |
De l’analyse du tableau VII, il ressort que quatre formes médicamenteuses sont utilisées pour traiter la fièvre typhoïde, à savoir : la décoction, la macération, l’infusion et les jus nature. La décoction (55,6 %) apparaît comme la forme médicamenteuse la plus utilisée, suivie de la macération.
3.6. Modes d’administration des drogues contre la fièvre typhoïde
Le tableau VIII reprend les modes d’administration des drogues contre la fièvre typhoïde.
Tableau VIII. Modes d’administration des drogues contre la fièvre typhoïde
Mode d’administration |
Fréquence |
Pourcentage |
Par voie orale (Po) |
13 |
65 |
Lavement recto-anal (Lav) |
5 |
25 |
Suppositoire (sup) |
2 |
10 |
Total |
20 |
100 |
L’examen du tableau VIII révèle trois modes d’administration des produits médicamenteux contre la fièvre typhoïde dans le territoire de Katako Kombe : par voie orale, par lavement recto – anal et par suppositoire. L’administration par voie orale est la plus utilisée (65 %).
Tableau IX. Rang préférentiel (RP) en tant que plante anti-typhoïdique
Rang préférentiel (RP) en tant que plante médicinale anti - typhoïdique |
fréquence |
% |
- Apparemment réputée très efficace (3) - Réputée efficace (2) - Réputée peu efficace (1) |
7 3 3
|
53,8 23,1 23,1
|
Total |
13 |
100 |
La lecture du tableau IX révèle l’opinion recueillie qui met en évidence la très grande efficacité apparente de 7 des 13 plantes citées dans le traitement de la fièvre typhoïde (soit 53,8 %). Il s’agit des espèces suivantes : Senna occidentalis, Senna siamea, Citrus limon, Morinda morindoides, Morinda lucida, Eleusine indica et Piper guineense. Trois autres plantes (soit 23,1 %) sont jugées d’efficaces, il s’agit de Carica papaya, Persea americana et Arachis hypogea. Enfin, deux autres plantes sont jugées de peu efficaces (23,1 %) : Allium cepa et Ananas comosus.
L’enquête ethnobotanique sur les plantes anti-typhoïdiques menée auprès de 29 guérisseurs batwa (pygmées) et Otetela du territoire de Katako Kombe dans la province du Sankuru visait l’inventaire des taxons, l’étude de leurs caractéristiques écologiques et leyrs usages thérapeutiques.
L’inventaire réalisée révèle l’usage de 13 espèces, sous espèces et variétés, appartenant à 10 genres et 9 familles des Agiospermes et Spermaphytes, à prédominance phanérophytes. Ces taxons à très large distribution géographique sont essentiellement d’origine pantropicales et cultivées.
La racine dans l’entierté de sa structure (écorce, cylindre central) est l’organe végétatif le plus utilisé, suivi du fruit. Les formes médicamenteuses préparées comprennent surtout les décoction et macération, administrées essentiellement par la voie orale et anale (par lavement).
Sept espèces des 13 inventoriées seraient réputées très efficaces par les guérisseurs, mais il revient aux screening chimiques de confirmer cette opinion.
Toutes les espèces citées dans cette étude sont des plantes médicinales utilisées dans le traitement de diverses maladies notamment : de la fièvre typhoïde, de l’hémorroïde, des maux de tête, de l’amibiase, du paludisme, des vermifuges. Les espèces alimentaires sont aussi comme plantes alicaments, qui participent aussi au traitement des maladies.
La fièvre typhoïde étant devenue un problème de santé publique, de société et environnemental, des études scientifiques doivent être multipliées et diversifiées sur cette pandémie. Notre inventaire n’étant pas exhaustif, nous demandons que cette étude soit étendue à la Province du Sankuru et sur l’ensemble du pays pour que soit élaborée une monographie des plantes anti-typhoïdiques de la R.D.C.
1. Ouvrages
- ADJANOHOUM, E., et al., (1985) : Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques au Gabon, ACCT, Paris.
- ADJANOHOUM, E. et al., (1994) : Notice pour la récolte et l’entrée des données, , ACCT, Paris.
- AMEENAH GURIB, F., (2011) : L’Ethnobotanique et l’avenir de la recherche et de développement dans le domaine des ressources végétales autochtones, CEPHYR, Paris.
- BOURDY G., (2005) : Les remèdes traditionnels : des traitements alternatifs ; environnement et paludisme, ACCT, Paris.
- CRONQUIST, A., (1981): An integrated system of classification of flowering plants, Columbia University press, New York.
- EVRARD, C., (1968) : Recherches écologiques sur les peuplements forestiers des sols hydromorphes de la cuvette centrale congolaise, INEAC, Bruxelles.
- FLORE P., (1972) : Flore d’Afrique centrale (du Congo-belge et du Rwanda-Urundi) spermatophyta, Bruxelles, 210p.
- GENEST, S., (1978) : Introduction à l’ethnomédecine : essai de synthèse, Université de Laval, Laval, 200p.
- GRABBE et al., (1974) : Paramètres moyens et extrêmes principaux du climat des stations du réseau INERA, Yangambi.
- HALLE, N., (1970) : Flore du Gabon, ACCT, Paris, 278p.
- HAGEDORENS, (1974) : Dictionnaire otetela – français ; Français – otetela, CEBA, Bandundu.
- HUGUEZ, P., (2005) : Les maladies d’origine alimentaire tropicales, Hatier, Paris, 385p.
- LEBRUN, J., (s.d) : Exploitation du parc national Albert, IPN/C.B, Bruxelles.
- LE JOLY, J, (2004) : Notice pour la banque des données des plantes médicinales : Analecta, Masson et comp, Paris.
- LUBINI AYINGWEY, C., La Flore de la réserve forestière de Luki (Bas-Congo).
- PAUWELS, L., (1993) : Guide des arbres et arbustes de la région de Kinshasa et Brazzaville, JBN, Bruxelles.
- POUSSET, J.L., (1992) : Plantes médicinales africaines, possibilités de développement, ACCT, Paris, 132p.
- PRIKAZS, V., (s.d) : Microbiologie et Hygiène, Quatrième année secondaire, F. Nathan, Paris, 260p.
- SCHNELL, R., (1971) : Introduction à la phytogéographie des pays tropicaux, Gauthier de Villiers, Paris.
- SCHNELL, R., (1976) : Flore et végétations de l’Afrique tropicale, Bordas, Paris, 870p.
- TROPEZ, J., (2008) : Les maladies du style de vie, Flammarion, Paris, 485p.
- TSHUND’OLELA et al., (2007) : Le Sankuru, un trésor caché au cœur de la RDC, BERD, Kinshasa, 95p.
- WHITE, F., (1986) : La végétation en Afrique, recherches sur les ressources naturelles, UNESCO, Paris.
2. Articles de revue
- KALANDA KASONGO et al., (1994) : « Contribution à la connaissance des plantes médicinales du Sankuru », in Revue de médecine et de pharmacologie, Kinshasa, n°8.
- PONGOMBO, S., (2007) : « La médecine en Afrique entre la tradition et la modernité », in Revue de la Fondation Culturelle Ashidi, Wembo Nyama, n°4.
- YANGHI ANGATE, A. (1993) : « Développement de la recherche clinique en médecine traditionnelle », in Revue de la médecine et de la pharmacologie, Kinshasa.
3. Thèses
- TANGENYI OKITO H., (2013) : Activités antiplasmodiale et toxicité des entrants de « Manotes Expansa sol : ex. Plach et Rourea Obliquifoliolata Gil » parmi les plantes médicinales utilisées dans le traitement du paludisme au Sankuru en RDC, Thèse de doctorat en Biologie, UPN.
- WOME, B., (1985) : Recherches ethno pharmacologiques sur les plantes médicinales utilisées en médecine traditionnelle à Kisangani, Bruxelles, Thèse de Doctorat en Biologie, ULB.
4. Cours
- LUBINI, C ; (2013) : Notes de cours de systématiques des Spermaphytes, 2ème licence/Biotechnologie (inédit).
5. Web
- BURSLEM et al., 2001. Encyclopédie libre : wikipedia2012 ; http//fr.wikipedia.org.wiki
6. TFC
- KABANGA K., (2009) : Contribution à l’inventaire des plantes antidotes à Kinshasa, TFC, ISP-Gombe, Kinshasa.
- WUMBA, F., (2009) : Inventaire des plantes antipaludéennes utilisées à Kinshasa, TFC, ISP-Gombe, Kinshasa.
- MANGUNZA, L., (1994) : Les plantes utilisées en médecine traditionnelle par les Mbala de la collectivité de Mokamo (Bandundu), TFC, ISP/Gombe, Kinshasa.
- MPEM, N., (2003) : Inventaire des phyto-alicaments, TFC, ISP-Gombe, Kinshasa.
TABLE DES MATIERES
6. Subdivision sommaire du travail
LA FIEVRE TYPHOÏDE ET L’ETHNOBOTANIQUE
I.1. Généralités sur la fièvre typhoïde
I.1.1.1. Evolution et symptômes
1.1.1.3. Mode d’action du microbe
I.1.1.6. Lutte contre la typhoïde
I.4.1. Catégorie de tradi praticiens
MILIEU D’ETUDE, MATERIEL ET METHODES
2.1. Milieu d’étude : Le Territoire de Katako Kombe
2.1. Caractéristiques climatiques
2.2.1. Matériel d’enquête ethnobotanique
2.2.2.2. Identification des échantillons botaniques
3.2. Caractéristiques autécologiques des plantes médicinales inventoriées
3.2.1. Spectre des types biologiques
3.2.2. Groupes phytogéographiques
3.3. Habitat des plantes médicinales inventoriées
3.5. Formes médicamenteuses utilisées
3.6. Modes d’administration des drogues contre la fièvre typhoïde
I
ANNEXES
II
Annexe 1 : Fiche d’enquête sur les plantes médicinales
Annexe 2 : Fiche d’enquête sur la médicine traditionnelle
III
ANNEXE 1
FICHE D’ENQUETE SUR LES PLANTES MEDICINALES
01.Remède n°……… Nom de l’enquêteur :…………………….
02.Nom & Post-nom du guérisseur (ou de l’informateur) :……………….
03.Tribu, village, groupement, territoire, province :……………………….
04.Nom vernaculaire de la plante (préciser la dialecte) :…………………..
05.Maladie (s) contre la ou lesquelles elle est utilisée :…………………..
06.Partie(s) ou organe (s) utilisée(s) :…………………………………….
07.Nom(s) de plante(s) de combinaison (préciser les parties utilisées :………………………………………………………………..
08.Ingrédients utilisés (Animal, Minéral ou végétal) :………………………………………………………………….
09.Mode de préparation :……………………………………………………
…………………………………………………………………………..
10.Mode d’administration (emploi) :………………………………………..
………………………………………………………………………….
11.Rite (décrire le rite et préciser le moment) :…………………………….
…………………………………………………………………………..
12.Effets secondaires (à préciser) :………………………………………….
…………………………………………………………………………….
13.Interdits (pourquoi) :………………………………………………………
……………………………………………………………………………...
14.Usage non médicinal :……………………………………………………...
ANNEXE 2 :
FICHE D’ENQUETE SUR LA MEDECINE TRADITIONNELLE
Fiche n° :………………..
1. Nom et post-nom du guérisseur :………………………………..
2. Village, Territoire :……………………………………………..
3. Age, sexe, religion :…………………………………………….
4. Quel est l’objet de votre travail de tradipraticien ? et vous êtes dans quelle catégorie…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
5. Comment devient-on tradipraticien ou guérisseur ?....................................................................................................
6. Quel est le niveau de votre compétence (générale ou spéciale) comme tradipraticien ?......................................................................................................................................................................................................................
7. Quelle est l’origine de la maladie ?..............................................................
8. Comment diagnostique-t-on la maladie ?....................................................
…………………………………………………………………………….
9. Avec quoi traite-t-on la maladie ?...............................................................
…………………………………………………………………………….
10. La flore étant le dépôt pharmaceutique de votre art, que faites-vous pour protéger les sources de vos médicaments ?..................................................
……………………………………………………………………………..
11. Quelles sont les maladies dont vous avez le plus de compétence pour soigner ?........................................................................................................
……………………………………………………………………………..
12. Quelle est la face cachée de votre métier et pourquoi ?................................
……………………………………………………………………………...
13. Quelles sont les limites ou difficultés rencontrées dans l’exercice de votre métier ?........................................................................................
[1] YANGHI ANGATE, A. « Développement de la recherche clinique en médecine traditionnelle », in Revue de médicaments et de pharmacologie, N°7, 1993.
[2] OMS, 2000 : Rapport de l’OMS Word typhoïde, report sur la fièvre typhoïde http//www.who.org/htmgmp/2000
[3] OMS 2010, Rapport de l’OMS sur la prévalence de la fièvre typhoïde en Afrique http ://www.org.
[4] OMS 2010 : Rapport de l’OMS sur la prévalence de la fièvre typhoïde en Afrique http://www.org
[5] PONGOMBO, S. « La médecine en Afrique entre la tradition et la modernité », in Revue de la fondation culturelle Ashidi n°4, Wembo-Nyama, 2007.
[6] ADJANOHOUM, E., et al., Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques au Gabon, Paris, ACCT, 1985, p.29.
[7] PRIKAZS, V., Microbiologie et hygiène, Paris, F. Nathan, 2006, p.161
[8] TROPEZ, J. : Les maladies du style de vie, Flammarion, 2008, p.485.
[9] PRIKAZS, V. Op. cit., p.205.
[10] Idem.
[11] HUGUEZ, P. Les maladies d’origine alimentaire tropicales, Paris, Hatier, p385.
[12] AMEENAH GURIB, F. , L’Ethnobotanique et l’avenir de la recherche et de développement dans le domaine des ressources végétales autochtones, Paris, CEPHYR, 2011, p.42.
[13] Idem
[14] WOME, B., Recherches ethno pharmacologiques sur les plantes médicinales utilisées en médecine traditionnelle à Kisangani, Thèse, ULB, 1985, p.187.
[15] TANGENYI, O.H., Contribution à l’étude des plantes anti paludiques utilisées au Sankuru, Thèse, UPN/Kinshasa, 2013, p.191.
[16] OMS, Rapport de l’OMS sur les vertus de la médecine naturelle http//www.org.
[17] BOURDY, G., Les remèdes traditionnels. Des traitements alternatifs :; environnement et paludisme, Paris, Hatier, 2005, p.126.
[18] WOME, B. , Recherches ethno pharmacologiques sur les plantes médicinales utilisées en médecine traditionnelle à Kisangani (Haut-Zaïre), Thèse, ULB, p.62.
[19] GENEST, S., Introduction à l’ethnomédecine. Essai de synthèse : Ethnomédecine et ethnobotanique, Laval/Québec, Université de Laval, 1978, p.200.
[20] TSHUND’OLELA et al., Le Sankuru, un trésor caché au cœur de la RDC, Kinshasa, Editions du BERD, 2007, p.95.
[21] GRABBE, M. et al., Paramètres moyens et extrêmes principaux du climat des stations du réseau INERA, Yangambi, INERA, p.305.
[22] SCHNELL, R., Introduction à la phtographie des pays tropicaux, Paris, Gauthier de Villars, 1971, p.501.
[23] SCHNELL, R., op. cit, p.870.
[24] POUSSET, J.L., Plantes médicinales africaines, possibilité du développement, Paris, ACCT, 1992, p.132.
[25] Idem.
[26] POUSSET, J.L, op. cit.
[27] EVRARD, C., Recherches écologiques sur les peuplements forestiers des sols hydromorphes de la cuvette centrale congolaise, Kinshasa, INEAC- ONRD, 1968, p.295.
[28] ADJANOHOUM, E. et al., Notice pour la récolte et l’entrée des données, Paris, ACCT, 1994, p.142.
[29] WHITE, F., La végétation en Afrique, recherches sur les ressources naturelles, Paris, UNESCO, 1986, p.20.
[30] Flore d’Afrique centrale (du Congo-belge et du Rwanda-Urundi) spermatophyta, 1972-1992, 35 fascicules Jardin Botanique National, Bruxelles, 1986, p.210.
[31] HALLE, N., Flore du Gabon, Famille des Rubiacere, Paris, Flammarion, 1970, p.278.