Comme le note BERNOUX, « la science n'avance que lorsque chaque génération des savants s'interroge sur les limites et les lois établies par la génération précédente ». C'est donc à cette préoccupation de BERNOUX que nous voulons nous exercer mais cet exercice n'est possible qu'en revisitant les théories précédentes et leurs théoriciens.
En effet, les notions de la salubrité et de l'assainissement, sont parmi les thèmes d'actualité. Elles sont des concepts en processus permanant qui doivent se développer sans cesse dans tous les domaines.
Il est évident et important pour tout chercheur avant de débattre de sa problématique, de pouvoir vérifier les résultats des recherches antérieurs ainsi que toute les documentations sur la théorie qui pourrait se rapporter au thème sous examen. Raison pour laquelle la matérialisation de cette étude est rendue possible par les écrits suivants :
KITUKU NSUKU Pitshou démontre que le gouvernement congolais doit prendre conscience afin de lutter contre l'insalubrité qui est accentué à Kinshasa, promouvoir toutes les entreprises qui s'occupent de la salubrité en leur octroyant les statuts de direction générale ou tout simplement d'entreprise autonome au même titre que les régies de distribution d'eau (Regideso) et autres.
Ce nouveau statut permet à ces entreprises d'exécuter leurs projets en vue de maintenir la salubrité et d'acquérir des équipements et matériels appropriés.
La même stratégie devra être utilisée pour les différents services d'environnement installé dans la ville de Kinshasa.
Ainsi, il propose des stratégies suivantes pour lutter contre l'insalubrité à Kinshasa :
La première stratégie concerne le système de collecte porte à porte des poubelles individuelles comme le fait la poubelkin ; La deuxième stratégie concerne le système avec reprise c'est-à-dire le dépôt dans des dépotoirs des quartiers et reprise par camion vers les décharges contrôlés.
Quant à DJAMBA DJAMBA pense que, le concours des administrés est d'une grande importance du fait que, les campagnes de sensibilisation bien réussi sont susceptibles d'apporter des changements comportementaux entraînant une autre vision de la salubrité.
Pour NGOLA SUNDA P. Les raisons qui rendent la ville de Kinshasa mal propre sont à rechercher à la fois dans le chef des gestionnaires qu’à l’endroit de notre population qui se retrouvent culturellement et logistiquement inaptes à auto gérer des ordures ménagères et surtout l’évacuation des immondices et des eaux usées dans les marchés ainsi que le long des grandes artères et sur les grandes places. Il y a donc nécessité d’une réhabilitation physique de la ville de Kinshasa qui doit s’accompagner de la réhabilitation sociale, morale et mentale de ses polations.
La prise en charge publique de l'organisation du service de salubrité est très nécessaire : elle peut être une initiative communale, c'est-à-dire la commune met en place un dispositif et les finances ou une inspiration communautaire, ceci revient à dire que les habitants peuvent s'organiser en mobilisant le travail bénévole, en mettant en place une quasi-taxe avec un abonnement « obligatoire » et en entractualisant avec des collecteurs, les collectifs et les associations.
Tout en abordant le sujet dans le même domaine, notre travail se distingue de ceux de nos prédécesseurs en ce qu'il aborde la question de l'insalubrité en s'intéressant à la politique publique en matière de l'insalubrité dans la ville de Kinshasa.
1.3. Problématique
La problématique est un ensemble qui, dans une discipline scientifique quelconque, définit la nature, le contenu et les limites du champ réflexif et heuristique des chercheurs Elle est l'ensemble des questions posées dans une science en vue de rechercher des solutions qui s'imposent .
En effet, parmi les nombreux problèmes auxquels la ville de Kinshasa est confrontée, s'inscrit aussi celui de l'insalubrité.
Jadis « Kinshasa la belle», la Capitale de la RDC qui, à travers les avenues donnaient l'image d'une ville propre, mais à ce jours l'image de notre ville à totalement changée, raison pour laquelle certains observateurs luttent contre ce problème, compte tenu du degré très avancé d'insalubrité, Kinshasa est devenu insalubre, d'où la mutation de la dénomination Kinshasa hier, la belle en Kinshasa aujourd’hui, la poubelle.
Nous constatons que Kinshasa génère plus des déchets et aucune municipalité n'est épargnée par cette situation, et parmi les endroits où nous trouvons les montagnes d'inondées, nous avons : les marchés, les homes des étudiants, les établissements publics, les prisons, les rivières... ces lieux sont considérés comme le dépotoir de toute sorte de saleté avec comme conséquence directe, les maladies de toute sorte et les épidémies.
Certes, l'inefficacité et l'absence d'un service spécialisé, organisé, chargé de la gestion des ordures ménagères est à la base de l'insalubrité dont souffre la population aujourd'hui.
Eu égard à ce qui précède, trois interrogations se dégagent pour bien cerner la quintessence de notre étude, à savoir :
Qu’est qui serait à la base de la politique publique sanitaire dénommée «Kin-propre » ? Quels sont les mécanismes mis en places par l’exécutif urbain en vue de la matérialisation de la politique d’assainissement Kin-propre ? Quelle politique préventive peut-on mettre en place pour empêcher la prolifération des ordures dans la ville de Kinshasa?
Dans un travail scientifique comme celui-ci l'essentiel n'est pas seulement de se poser autant des questions mais aussi tenter d'y répondre. Voilà ce qui nous conduit à aborder les hypothèses de ce travail.
1.4. Hypothèse
L'hypothèse constitue les soubassements, les fondations préliminaires de ce qui est à démontrer ou à vérifier sur terrain. Une hypothèse est en quelque sorte une base avancée de ce que l'on cherche à prouver. C'est la formulation de conclusions que l'on compte tirer et que l'on va s'efforcer de justifier et de démontrer méthodiquement et systématiquement.
En bref et d'une façon très générale, on peut dire qu'une hypothèse est une supposition que l'on fait d'une chose possible ou non et dont on tire une conséquence .
Pour ce faire, nous tenterons de répondre provisoirement aux questions que nous nous sommes posées dans la problématique avant de les infirmer ou de les confirmer après vérification des faits.
Ainsi, par rapport à notre première préoccupation, nous proposons les hypothèses suivantes :
- Rendre la ville de Kinshasa très propre, un cadre viable et vivable, en vue de la revêtir de sa belle robe « Kin-la- belle », serait la cause de la mise en place de cette politique publique Kin-propre.
En ce qui concerne notre deuxième préoccupation, la mise en place de la régie d’assainissement et des travaux publics de Kinshasa (RATPK), serait l’un de mécanisme mis en place par l’hôtel de ville en vue d’opérationnaliser la vision Kin-propre.
Par rapport à notre troisième préoccupation, l’organisation de la campagne de sensibilisation de la population dans la gestion des ordures par ménage, serait une politique préventive à fin d’empêcher la multiplication ou l’amplification des ordures dans la ville de Kinshasa.
CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA VILLE DE KINSHASA
La station de Léopoldville actuellement Kinshasa, existait depuis décembre 1881. Après la session de l’Etat indépendant du Congo, le 15 novembre 1908, Boma devient la 1ère capitale de la colonie belge.
Quatre ans après, Georges Moulaert alors commissaire de district du moyen Congo celui-là dont le nom désigne actuellement un quartier de la commune de Bandalungua plaida auprès des gouvernements généraux le 12 Février et ensuite le 15 juin pour que la capitale soit installée sur les rives du pool.
L’arrêté royal du 01 juillet 1923 opta pour ce transfert qui devint effectif qu’en octobre c’est la même année. L’ordonnance n°58/56 du 10 Août 1923, relève toujours le rôle de capital . Plus tard en 1923, Léopoldville devint capitale du Congo belge, chef-lieu de la province de Léopoldville.
En 1941, les autorités coloniales substituent le concept de district urbain à celui de la ville, dotée d’une personnalité juridique.
La ville a réussi à conserver son importance même après la colonisation, lorsqu’elle reprit son nom valable Kinshasa dérivé d’un nom traditionnel provenant de Bakongo ; En Kikongo, Kinshasa signifie le « Marché au sel » de Nshsa = « sel » et du locatif ki ». ce nom devint officiel après l’indépendance du pays en 1966, remplaçant celui de « Léopoldville » qui fut donné en 1881 par l’exploration de Henry Morton Stanley.
2.1.1. Population et son évolution
Le site de Kinshasa est occupé depuis plusieurs siècles par des peuples bantous (Teke, Humbu) et devient une place commerciale au cours de 18ème et 19ème siècle.
Kinshasa est la 3ème ville la plus peuple d’Afrique après le Caire et Lagos et elle est l’une des agglomérations les plus peuplées au monde puis, c’est la plus grande ville de la RDC.
Selon l’ONU, on peut réserver le concept « Urbain » qu’aux seules agglomérations de plus du moins 20.000 habitants car c’est à partir de cette population que certaines caractéristiques de la vie urbaine ont tendance à se manifester.
Du point de vue population, Kinshasa dépasse largement le seuil d’un centre dit ‘Urbain ». Il comptait environ 500 habitants en 1881