[1]
UNIVERSITE DE
KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DES GEOSCIENCES B.P : 190
Kinshasa XI
CONCEPTION D’UN CIMENT POUZZOLANIQUE A
BASE DU BASALTE DE NYIRAGONGO
CIRHALWIRWA AGANZE Lambert
MUKUNA KUETO Elie
Gradués en sciences
Mémoire présenté et défendu en vue de
l’obtention du titre de Licencié en Sciences.
Option : Génie Géologique
Orientation : Géotechnique et Hydrogéologie
Directeur : Prof. Dr.-Ing N’ZAU UMBA-DI-MBUDI Clément
Encadreur : Physicien MAX Seke Vangu
ANNEE ACADEMIQUE 2018 - 2019
EPIGRAPHE (I)
« En réalité le ciment Portland n’est que la synthèse d’un géomatériau, le
recours aux géomatériaux s’imposera pour la cause environnementale. » Max Seke Vangu
EPIGRAPHE (II)
« Faites le premier pas avec foi, vous n’avez pas à avoir tout l’escalier, juste la première marche »
Martin Luther King
DEDICACE (I)
C’est avec l’aide de Dieu que nous avons pu réaliser ce travail que je dédie :
A mes parents, tantes et oncles dont les soutiens et les encouragements ont permis à ce travail de voir le jour ;
A mes chers frères et sœurs pour leur affection ; A mes ami(e)s pour leurs encouragements ;
A toutes les personnes qui me sont chères ;
CIRHALWIRWA AGANZE Lambert
DEDICACE (II)
A mes parents : KWETO MIHOHO Maximilien et BIONGO SHESHI Sophie
A mon beau-frère, le professeur Dr. LEBWAZE MASSAMBA Bienvenu et ma grande-sœur, Me. HWAHELE KWETO florence pour vos soutiens, encouragements tant moraux, spirituels que matériels ininterrompus.
Je dédie ce travail.
Elie MUKUNA
REMERCIEMENTS (I)
Nous tenons à remercier vivement le directeur de ce travail, le Professeur Dr.- Ing. N’ZAU UMBA-DI-MBUDI Clément pour les orientations et les conseils judicieux qu’il n'a cessé de nous prodiguer. Ces derniers nous ont été d'un grand soutien tout au long de l’élaboration de ce travail.
Nos remerciements s’adressent à tous les Professeurs, Chefs des travaux et Assistants du département des Géosciences en général et à ceux de Géotechnique et Hydrogéologie en particulier.
Également un grand merci à l’assistant MAX SEKE VANGU qui n'a ménagé ni son temps ni ses efforts contribuant de la manière la plus efficace à la réalisation de ce travail.
Merci à mes parents, grands-pères, grands-mères, oncles, tantes, frères, sœurs et ami(e)s pour leur soutien moral, matériel et financier tout au long de mes études.
Et enfin, merci à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à
l’élaboration de cet ouvrage.
CIRHALWIRWA AGANZE Lambert
REMERCIEMENTS (II)
Après des efforts consentis de façon assidue, nous sommes à la fin de notre deuxième cycle en géologie à l’université de Kinshasa.
Ainsi pour bien commencer ce travail, nous commençons par remercier l’éternel Dieu tout puissant, qui nous a doté de la volonté, de la persévérance, de l’intelligence et de l’assiduité tout au long de notre parcours universitaire.
Que les autorités académiques de l’université de Kinshasa, de la faculté des sciences, du département des géosciences, du Centre de Recherche de l’Energie Nucléaire de Kinshasa, de la Cimenterie de LUKALA, de Laboratoire de Génie Civile soient sincèrement remerciées pour leur dévouement dans notre formation et encadrement.
Nous remercions énormément le professeur Dr. ing N’ZAU UMBA-DI-MBUDI clément qui, en dépit de ses multiples charges et occupations, a accepté d’assurer la direction de ce travail.
A Monsieur l’assistant MAX SEKE VANGU, qui par ses inspirations, ses motivations, nous a apporté une énorme touche en vue de présenter un travail digne de fin de notre deuxième cycle, qu’il trouve ici nos sincères remerciements.
Nous adressons nos remerciements à tous les professeurs, plus particulièrement au professeur Dr. Adalbert MAKUTU MA NGWAYAYA, aux chefs de Travaux, assistants et aux autorités facultaires qui, tout au long de notre cursus, nous ont transmis les enseignements de qualité et nous ont permis d’acquérir une formation adéquate en géologie.
Mon coéquipier de lutte, un ami, un frère, CIRHALWIRWA AGANZE Lambert par son courage et ses prérequis, a donné un coup de pouce à ce présent travail, qu’il trouve ici le partage de nos sentiments.
A mes frères et sœurs : Angélique KWETO, Abel KWETO, Mbuta KWETO, Florence KWETO, Cécile KWETO, Donat KWETO, Max NDOMAY, Nénette KWETO, Prosper KWETO, Credo KWETO, Gabriel KEPI, Max MAHEMENE, Jonathan MAHEMENE, José TSHIBOLA, nous vous remercions pour votre bravoure et vos prières sans cesse. Ensemble nous sommes un seul corps !
A nos belles-sœurs et beaux-frères : Professeur Dr. Bienvenu LEBWAZE, Me. Tshalu PIERROT, Ir. Franick NGIMBI, dive CARINE, brunette MAX pour vos conseils et encouragements.
Nos remerciements cordiaux à nos ami(e)s, camarades et compagnons de lutte : Lambert AGANZE, Vincent NONGO, Gracia MUKENDI, Jojo SUMBULA, Aron NGOYI, Léonard MABIALA, Bedel MAKAMA.
A tous ceux qui ne sont pas cités, qu’ils trouvent ici l’expression de notre
gratitude.
Elie MUKUNA
LISTE DES FIGURES
Fig. 1. Engin assurant le transport des matières premières vers l’usine
Fig. 2. Les lignes de fabrication du ciment Fig. 3. Les voies de fabrication du ciment Fig. 4. Concasseur à mâchoire
Fig. 5. Le concasseur à percussion ou à marteaux
Fig. 6. Le gravillonneur giratoire Fig. 7. Concasseur à cylindre Fig. 8. Pré-Homogénéisation Fig. 9. Broyeur
Fig. 10. Echangeur à cyclone
Fig. 11. Four
Fig. 12. Allure des phases cristallochimiques dans la résistance du ciment
Fig. 13. Le clinker.
Fig. 14. Les anhydres, les hydrates et les polymorphes du clinker. Fig. 15. Origine des matériaux Pouzzolaniques
Fig. 16. Cartographie de stations. Fig. 17. Le basalte
Fig. 18. Microscopie par lames minces de Basalte.
Fig. 19. Essai Los Angeles sur concassé Basalte-Goma au laboratoire de polytechnique-Unikin
Fig. 20. Diagramme d’étude d’altérabilité des roches
Fig. 21. chématisation de la diffraction par un monocristal
Fig. 22. Représentation d’un diagramme de poudre constitué de quelques
raies (obtenues par Projection des cônes de diffraction). Fig. 23. Diffractomètre à protons
Fig. 24. Schéma technologie de spectroscopie-X WD Fig. 25. Schéma technologie de spectroscopie-X ED. Fig. 26. Spectromètre ED-XRF Xepos III
Fig. 27. Spectrométrie de fluorescence X Fig. 28. Echantillon en perle fondue.
Fig. 29. Deux perles fondues et une pastille. Fig. 30. Cure humide de mortiers.
Fig. 31. Allure du degré d’hydratation en fonction de la température dans le
temps
Fig. 32. L’évolution de la compression, dans les matériaux cimentaires, en
fonction de la température.
Fig. 33. L’évolution de la porosité, dans les matériaux cimentaires, en fonction de la température.
Fig. 34. Allure en histogramme des résistances en compression des mortiers
100-0 et 75-25 jusqu’au 28ème jour
Fig. 35. Allure en histogramme d’indice de pouzzolanicité jusqu’au 28ème jour Fig. 36. Temps de début de prise et de fin prise du ciment 100%-Basalte 0% Fig. 37. Temps de début de prise et de fin prise du ciment 95%-Basalte 5%
Fig. 38. Allure en histogramme des temps de prise des mortiers 100-0, 95-5,
90-10, 85-15 et 80-20
Fig. 39. Aiguille Lechâtelier.
Fig. 40. Armoire humide ou chambre de climatisation/Cilu
Fig. 41. Allure du modele mathematique de MENAD MOHAMED qui predit les
resistances à la compression des mortiers allant jusqu’à 28 jours
Fig. 42. Diagramme de l’analyse chimique des éléments majeurs de metabasalte, basalte, granite et syenite
Fig. 43. Diagramme de l’analyse chimique des éléments traces metabasalte,
basalte, granite et syenite
Fig. 44. Diagramme des CaO – MgO – SiO2+Al203+Fe2O3 de metabasalte, basalte, granite et syenite
Fig. 45. Diagramme de la somme de trois premiers Oxydes : SiO2+Al203+Fe2O3
de metabasalte, basalte, granite et syenite
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Teneur moyenne des éléments chimiques dans le basalte Tableau 2. Principales phases du ciment portland et leurs caractéristiques Tableau 3. Composition chimique du ciment portland
Tableau 4. Composition minéralogique moyenne des ciments (en %
massique) ciments Portland.
Tableau 5. Type de ciments et domaines d’application selon EN 197-1 (4) Tableau 6. Classes de résistance (EN 197-1 (4)
Tableau 7. La composition des pouzzolanes naturelles
Tableau 8. Coordonnées géographiques de différentes Stations Tableau 9. Granulats – Essai Los Angeles, 1990, AFNOR, NF P 18-57. Tableau 10. Essai Los Angeles sur concassé Basalte-Goma
Tableau 11. Résistance des Roches.
Tableau 12. Charge de rupture sur différents échantillons de Basalte-Goma au laboratoire Polytechnique-Unikin.
Tableau 13. Résistance à la compression du Basalte-Goma au laboratoire
Polytechnique-Unikin.
Tableau 14. Analyse chimique du basalte par Fluorescence X / Cilu
Tableau 15. Analyse chimique du basalte par Fluorescence X / Cren-K à titre comparatif du Métabasalte, Basalte, Granite et syénite
Tableau 16. Taille et population dans le sable standard.
Tableau 17. Analyse par fluorescence-X du clinker, du gypse, du basalte ainsi que du ciment résultant.
Tableau 18. Formulation Mortier-Témoin et Mortier avec substitution. Tableau 19. Temps limite des essais de résistance à différents âges Tableau 20. Ecrasement de mortiers basalte 100-0, 95-5 ,90-10 et 80-20. Tableau 21. Ecrasement de mortiers basalte 100-0 et 75-25.
Tableau 22. Ecrasement de mortiers basalte 100-0, 95-5 ,90-10 et 80-20.
Tableau 23. Résultat d’indice de pouzzolanicité des écrasements de mortiers
basalte 100-0 et 75-25.
Tableau 24. Temps de début de prise T1 et de fin prise T2 du ciment avec poudre basaltique de Goma.
Tableau 25. Valeurs maximales et minimales des paramètres du modèle pour la résistance du mortier (modèle de MENAD MOHAMED).
Tableau 26. Analyse chimique de Metabasalte, Basalte, Granite et Syénite Tableau 27. Analyse chimique par spectroscopie-x ED-XRF et WD-XRF : sommes des alcalis
Tableau 28. Résistance à la compression et la flexion
ABREVIATION
ASTM : American Society for Testing and Materials
Bslt : Basalte
°C : degré Celsius
CEM : Ciment (Cement) Cm : Centimètre
CSH : Silicate de Calcium Hydraté
DRF : Diffraction aux rayons X E : Eau
EN : Norme Européenne
FCE : Classe vraie du ciment gr : Gramme
Kg : Kilogramme l : Litre
LA : Los Angeles
MA : Module d’Alumine
MEB : Microscopie Electronique à Balayage
MC : Module de Chaux mm : Millimètre
MS : Module de Silice
MPa : Méga Pascal
N : Normal
NE : Nord-Est
NF : Norme Francaise NNW : Nord Nord Ouest SE : Sud-Est
SW : Sud- Ouest
RESUME
Ce travail porte sur la réduction des émissions du dioxyde de carbone lors de la fabrication du ciment au moyen d’une roche pouzzolanique (le basalte de Goma) par substitution du ciment jusqu’à 25% tout en préservant l’aspect performantiel du liant résultant. Un regard sur la prise de la pâte ainsi que sur l’évolution des résistances des mortiers résultants était inéluctablement concluant.
ABSTRACT
This work is summed up in the reduction of Carbone dioxide emissions during the manufacture of cement using a pozzolanic rock (Goma basalt) by substituting cement up to 25% while preserving the performance aspect to the binder resulting.
A look at the setting of the paste as well as the evolution of the resistances of the resulting mortars was ineluctably conclusive.
Table des matières
EPIGRAPHE (I) ................................................................................................................. i EPIGRAPHE (II) ............................................................................................................... ii DEDICACE (I).................................................................................................................iii DEDICACE (II) ............................................................................................................... iv REMERCIEMENTS (I)....................................................................................................... v REMERCIEMENTS (II)..................................................................................................... vi LISTE DES FIGURES .......................................................................................................viii LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................... x ABREVIATION................................................................................................................ xi RESUME..........................................................................................................................xii ABSTRACT..................................................................................................................... xiii
0. INTRODUCTION GENERALE ................................................................................. 1
0.1. Problématique ............................................................................................. 1
0.2. Délimitation du sujet ................................................................................... 2
0.3. Méthodes et techniques utilisées ............................................................. 2
0.4. Subdivision du travail .................................................................................. 3
Chapitre I. GENERALITES SUR LES BASALTES ............................................................. 4
I.1. Définition ............................................................................................................. 4
I.2. Caractéristiques physiques .............................................................................. 4
I.3. Texture ................................................................................................................. 4
I.4. Composition chimique...................................................................................... 4
I.5. Composition minéralogique ............................................................................ 4
I.6. Classification des basaltes ............................................................................... 5
I.6.1. La basanite .................................................................................................. 5
I.6.2. Le basalte alcalin à olivine ....................................................................... 5
I.6.3. Le basalte tholéiitique ............................................................................... 5
I.7. Contexte géologique du basalte de Nyiragongo ...................................... 6
I.7.1. Cadre structurale et tectonique .............................................................. 6
I.7.2. Volcanisme.................................................................................................. 7
Chapitre II. LE CIMENT ET LA POUZZOLANICITE ........................................................ 8
II.1. Introduction sur le ciment ................................................................................ 8
II.1.1. Définition ..................................................................................................... 8
II.1.2. Historique..................................................................................................... 8
II.2. Fabrication du Ciment (EN 197-1) .................................................................. 9
II.2.1. Extraction .................................................................................................... 9
II.2.2. Les lignes de fabrication de ciment ....................................................... 9
II.2.3. Les voies de fabrication du ciment ......................................................10
II.2.4. Fragmentation .........................................................................................11
II.2.5. Types de concasseur ..............................................................................12
II.2.6. Pré-Homogénéisation .............................................................................15
II.2.8. Pré-calcination.........................................................................................17
II.2.9. Four ............................................................................................................18
II.2.10. Le clinker .................................................................................................22
II.2.11. Dosage ....................................................................................................23
II.2.12. La Chimie des Cimentiers.....................................................................24
II.2.13. Propriétés du ciment [CILU] .................................................................25
II.2.14. Caractéristiques des ciments NF EN 196-1.........................................26
II.2.15. Classification et spécification des ciments .......................................33
II.2.16. Hydratation des ciments ......................................................................34
II.2.17. Conséquence de l’hydratation .......................................................... 35
II.3. LA POUZZOLANICITE ........................................................................................36
II.3.1. La Pouzzolane dans les temps ............................................................... 36
II.3.2. Organigramme ........................................................................................36
II.3.3. Matériaux à propriété Pouzzolanique ..................................................37
II.3.4. L’activité pouzzolanique ........................................................................39
II.3.5. Réaction Pouzzolanique.........................................................................40
II.3.6. Produits de la réaction pouzzolanique ................................................40
II.3.7. Condition de pouzzolanicité et indice de pouzzolanicité ................41
II.3.8. Effet de la pouzzolane ............................................................................42
Chapitre III. RESULTATS D’ANALYSES ET ESSAIS AU LABORATOIRE........................44
III.1. Matériaux de substitution du clinker ........................................................... 44
III.2. Analyses et essais sur la roche .....................................................................46
III.2.1. la macroscopie .......................................................................................46
III.2.2. Microscopie ............................................................................................. 47 o Lame mince CM .......................................................................................47
III.2.3. Essai Los Angeles [EN 1097-2] ................................................................ 47
III.2.4. Altération des roches magmatiques (volcanique). .......................... 49
III.2.5. Essais à la compression uni-axiale (Résistance à la Compression) .50
III.2.6. Analyse par diffraction aux rayons X (XRD) ........................................52
III.2.7. Analyse par fluorescence aux rayons X..............................................54
III.2.8. Confection de briquettes destinées aux essais de contrôle-qualité du ciment (NF EN 196-1). ..................................................................................65
III.2.9. Essai de prise de la pâte de ciment (NF EN 196-3)............................ 74
III.2.10. Essai d’expansion - Stabilité. [Le Chatelier] ......................................77
III.2.11. Prediction de resistance et modele mathematique de MENAD MOHAMED..........................................................................................................79
Chapitre IV. DISCUSSION ET INTERPRETATION DES RESULTATS .............................. 81
CONCLUSION..............................................................................................................86
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................87
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Problématique
Le développement des infrastructures du génie civil (routes, ouvrage d’art, pont, bâtiment, etc) constitue une composante essentielle de la puissance économique d’un pays. Les matériaux cimentaires sont les plus utilisés dans ce domaine grâce à leurs propriétés mécaniques et aux faibles couts de fabrication par rapport à d’autres matériaux de construction.
Le constat est que sur le marché, le prix du ciment est élevé surtout dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Par ailleurs, selon certaines études déjà menées, dans la fabrication du ciment, il y a génération (émission) des gaz qui influent sur la qualité de l’environnement : une tonne de ciment fabriqué génère environ une tonne de CO2. Il est responsable d’environ 5% des émissions de ces gaz sur la planète. D’où la nécessité de prendre cette situation au sérieux car le ciment est appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans le développement et le maintien de l’activité humaine.
Durant la fabrication du ciment, la décarbonatation du calcaire demeure encore un vrai souci environnemental dans la production du ciment portland à base du calcaire (calcite), et s’il faut ajouter le combustible fossile nécessaire pour l’alimentation du four à cet effet.
Suivant l’équation :
CaCO3 ------------» CaO + CO2
Mm(CaCO3) = 40+12+(16X3) = 100 Kg/kmol
Mm(CaO) = 40+16 = 56 Kg/kmol
Mm(C02) = 12+(16X2) = 44 Kg/kmol
CaCO3 (1000 Kg/kmol) -------------» CaO (560 Kg/kmol) + C02 (440 Kg/kmol)
Constatons que pour une base de 100% de Carbonate de Calcium utilisé dans la production de la chaux, 44% en masse sont jetés dans l’atmosphère sans prendre en compte le dioxyde de carbone qui émane de la combustion du combustible fossile au four à cet effet.
La combustion du combustible fossile pour arriver à la clinkérisation requiert aussi pour une tonne de matériaux, 130kg de combustible fossile ce qui génère 465kg de CO2.
Sur ce, l’utilisation des résidus industriels récupérés et recyclés, le gisement des ressources naturelles telles que la pouzzolane, le basalte (réduit en poudre), … comme produits de substitution partielle du ciment portland permet la réduction des émissions des gaz à effet de serre et conduit à la fabrication d’un ciment non polluant sur le plan environnemental.
C’est dans cette optique que la recherche d’un liant écologique et économique nous a inspiré sur le thème de ce travail. L’objectif de cette étude est de contribuer à la résolution des problèmes se posant sur le plan économique et la pollution environnementale mais aussi sur l’utilisation rationnelle et économique des matériaux locaux. Dans ce travail, nous mettons en évidence les éventuels effets bénéfiques des ajouts cimentaires.
0.2. Délimitation du sujet
Connaissant les effets sur l’environnement des processus de la fabrication de ciment, ce travail a été fait dans le sens de la réduction des émissions de CO2 en substituant une quantité (25%) de clinker par la même quantité de la poudre d’une roche volcanique tout en préservant les caractéristiques de ce ciment.
Ici, la roche utilisée pour la substitution du ciment est le Basalte de Goma.
0.3. Méthodes et techniques utilisées
Pendant la réalisation de ce travail, nous avons fait la revue de la littérature en consultant les articles, ouvrages dans les bibliothèques et internet, ainsi que différents essais et analyses dans des laboratoires.
A. Étape de terrain :
o Échantillonnage
o Description macroscopique
o Les matériels utilisés sont :
- Un marteau de géologue ;
- Une masse et des burins ;
- Un GPS ;
- Un carnet de terrain et stylos et des crayons ;
B. En laboratoire, cette étape a consisté en : o L’élaboration des différentes cartes ; o La microscopie des lames minces
o Les matériels utilisés sont :
- Un ordinateur portable ;
- Logiciels de traitement de données de terrain ;
- Un microscope optique polarisant ;
o Essais et analyses en différents laboratoire :
- Essai Los Angeles
- Essais RC
- Géochimie
- XRF
- DRX
- Analyse sur contrôle-qualité su ciment
0.4. Subdivision du travail
Afin d'atteindre les objectifs nous assignés, excepté l'introduction et la conclusion générale, ce travail comprend quatre chapitres à savoir :
o Le premier présente des généralités sur le basalte;
o Le second décrit des aspects généraux sur le ciment et la pouzzolanicité;
o Le troisième présente les différents résultats de tous les essais et analyses effectués au laboratoire ; et
o Le quatrième concerne les interprétations des résultats.
Chapitre I. GENERALITES SUR LES BASALTES I.1. Définition
Le terme basalte a été utilisé par Pline l'Ancien pour décrire une roche « noire et dure » d'Éthiopie « quem vocant basaltem », ce qui rend plausible la dérivation à partir de l'adjectif basalte, qui signifie cuit, en éthiopien ancien (CARRON, 1979).
Le basalte est une roche volcanique issue d’un magma qui s’est rapidement refroidi au contact de l’air ou de l’eau. C’est la roche volcanique la plus abondante en termes de volume à la surface de notre planète, le constituant principal de la couche supérieure de la croûte océanique environ 60% de la surface terrestre, qui s’étend sur une profondeur moyenne de 30 km (NDRAINA, 2014).
I.2. Caractéristiques physiques
Le basalte est une roche magmatique, effusive de couleur sombre, d’aspect compact et de dureté variable selon le degré de cristallisation, lourde d’une densité voisine de 3 et difficile à casser. Quelques minéraux sont visibles à l’œil nu (NDRAINA, 2014).
I.3. Texture
Le basalte est une roche de texture microlitique, parfois microlitique porphyrique voire hyaloporphyrique.
I.4. Composition chimique
Du point de vue géochimique, la composition des basaltes est assez constante : elle est caractérisée par des teneurs élevées en fer, magnésium et calcium.
Le tableau 1 donne la composition chimique moyenne des basaltes.
Tableau 1. Teneur moyenne des éléments chimiques dans le basalte(NDRAINA, 2014)
Elément en % |
SiO2 |
Al2O3 |
FeO/Fe2O3 |
MnO |
MgO |
CaO |
Na2O |
K2O |
TiO2 |
Basalte |
49.20 |
15.74 |
10.92 |
0.20 |
9 |
11 |
2.91 |
1.10 |
1.84 |
I.5. Composition minéralogique
Les principaux minéraux rencontrés dans le basalte sont:
o Les plagioclases (50%) ;
o Les pyroxènes (25 à 40%) ;
o Les olivines (10 à25%) ;
o Les magnétites (2 à 3%).
I.6. Classification des basaltes
Les basaltes se classent par leur taux de saturation en silice.
Lorsque le basalte n'atteint pas le plan de saturation de la silice, de la néphéline [SiAlO4]Na est exprimée. C'est le domaine des basanites, et, à l'approche du plan de saturation, celui du basalte alcalin à olivines. Au-delà du plan de saturation, c'est le domaine tholéiitique, avec le basalte tholéiitique à olivine, si le quartz n'est pas exprimé, et la tholéiite à quartz si le quartz est exprimé sur le plan normatif.
On peut les classer également en fonction de l’indice de différenciation.
o DI < 25 : Ankaratrites
o 25 < DI < 35 : Basanites et Basalte alcalin à olivine.
Ce qui les différentie c’est la teneur en néphéline normative qui est supérieure à 5% pour les Basanites et inférieure ou égale à 5% pour les Basaltes alcalins à olivine (KANIKA, 2016).
I.6.1. La basanite
La basanite est caractéristique du volcanisme intraplaques ponctuel et de faible volume.
I.6.2. Le basalte alcalin à olivine
On trouve le basalte alcalin à olivine dans le volcanisme intraplaques océanique et continental lorsque celui-ci est de faible volume.
I.6.3. Le basalte tholéiitique
Le basalte tholéiitique (ou olivine tholéiite, ou tholéiite à olivine) constitue les fonds océaniques. Il se trouve également dans le volcanisme intraplaques océanique et continental. Il contient un orthopyroxène normatif : l’hypersthène (non exprimé).
I.7. Contexte géologique du basalte de Nyiragongo
Au laboratoire nous avons utilisé le basalte en provenance de la province du
Nord-Kivu, dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
L’histoire géologique de la province du Nord Kivu est dominée par un certain nombre des traits caractérisant ainsi sa constitution lithostratigraphique, sa structure, les roches qui la constituent, sa minéralisation et son volcanisme.
Cette histoire montre à partir des études faites jusqu’à ce jour qu’elle est dominée au début par des phénomènes des plissements attribués aux orogénèses Ruzizienne et Urundienne d’âge précambrien. Les plissements Urundiens ont été accompagnés ou suivis de l’intrusion des granites qui ont donné lieu à la minéralisation aurifère, stannifère, colombo tantalifère et wolframifère.
Depuis ces plissements anciens, la région du Kivu n’a plus subi que des dislocations à grand rayon de courbure amenant de flexures et de fractures, ainsi que des ondulations largement ouvertes. Certaines fractures de la partie occidentale de la région étant d’âge ante-Karoo, donc antérieures au Carbonifère supérieur, les plus anciennes se seraient produites lors de l’orogénèse Kundelunguienne de Stanley ville et du Katanga, cette région a subi le contrecoup de ces plissements sous forme de fracture.
I.7.1. Cadre structurale et tectonique
La province du Nord Kivu regorge un volcanisme appartenant au type intraplaque continentale lié au Rift Est Africain dont la genèse remonte au Cénozoïque (il y a 65 Ma).
Ce rift possède deux branches dont l’une, orientale allant du golfe d'Aden dans la dépression de l'Afar au Nord en passant par l'Ethiopie et le Kenya jusqu'à la divergence Nord Tanzanienne, et l’autre occidentale qui part du lac Albert et se poursuit au Nord jusqu'au Sud de Mozambique.
Nyiragongo (chaînes des Virunga) est localisé généralement dans la branche occidentale et particulièrement dans la province du Nord Kivu contenant des couches des groupes Urundi- Ruzizi qui ont été soumises à deux orogenèses (Urundienne et Ruzizienne) et mettant en évidence trois directions structurales qui sont NE-SW, N-S, NW-SE définissant des bassins
asymétriques d'environ 100 km de long, segmentés en échelon et reliés par des failles de transfert (UNEGA, 2015).
Ces bassins sont bordés par des failles qui sont généralement normales ou subverticales, plus ou moins parallèles à l’axe principal du rift permettant l’épanchement des laves alcalines sodiques et les laves transitionnelles ou encore transverses à cet axe favorisant la mise en place d'un volcanisme ultra-alcalin.
Les flexures et les failles radiales constituent des traits tectoniques dominants découpant la région en une série de compartiments des différents niveaux et la transformant en une série de Horst et de Grabens dans lesquelles se localisent les provinces volcaniques (Bukavu, Virunga, Toro-Ankole, etc.…)
I.7.2. Volcanisme
Le volcanisme du Nord-Kivu est beaucoup plus concentré dans la chaine volcanique des Virunga couvrant une superficie d’environ 4000 km2 et localisée entre 1° 30’S et 29° 30’E, et s’étendant le long du fossé d’effondrement situé à l’Est l’Afrique.
Deux cycles volcaniques ont été mis en évidence dans cette région
(ONGENDANGENDA, 1992) :
- Un cycle initial, oligo-miocène (12 à 8 Ma), matérialisé par des lambeaux de coulées basaltiques affleurant dans les régions de Mumba-Numbi, Moesso, Nord-Idjwi, Bishusha-Tongo. Ce cycle, essentiellement fissural, est constitué de coulées de basaltes tholéitiques à olivine, sur lesquelles repose une série de laves alcalines sodiques allant des ankaratrites à des benmoreites ;
- Un cycle récent à actuel (plio-pleistocène), qui correspond aux huit stratovolcans formant la chaine de Virunga (Nyamulagira, Nyiragongo, Mikeno, Karisimbi, Sabinyo, Gahinga, Muhavura, Visoke).
Chapitre II. LE CIMENT ET LA POUZZOLANICITE II.1. Introduction sur le ciment
II.1.1. Définition
Le ciment (du latin caementum, signifiant pierre de construction) est une matière pulvérulente, formant avec l’eau ou avec une solution saline une pâte plastique liante, capable d’agglomérer, en durcissant, des substances variées.
Le ciment est le liant le plus utilisé pour la fabrication du béton et du mortier (il représente alors entre 8 et 18 % de la masse totale du béton). Il se présente sous forme de poudre très fine qui mélangée à de l’eau forme une pâte plastique qui durcit progressivement à la suite de réactions chimiques.
On classe par conséquent le ciment dans la famille des liants hydrauliques puisqu'il fait prise en présence d'eau (par opposition aux liants hydrocarbonés comme le bitume). Après durcissement, cette pâte conserve sa résistance et sa stabilité, même sous l’eau.
II.1.2. Historique
Après avoir découvert la chaux grasse grâce aux Egyptiens, obtenue par cuisson de roches calcaires à une température proche de 1000°C, suivie d’une extinction avec de l’eau, les romains ont en fait véritablement du ciment en ajoutant à cette chaux de la pouzzolane (roche volcanique - provenant de Pouzzoles, dans la région de Naples, en Italie - rougeâtre et poreuse, utilisée pour ses qualités d'isolant thermique dans la fabrication de ciments et d'agglomérés) (ADAM, 2008).
En 1824, l’écossais ASPDIN donne le nom de PORTLAND au ciment qu’il fabriquait et qui possède une teinte grise très proche de celle des pierres que l'on peut trouver dans l'île de Portland en Angleterre.
Sur le plan mondial, la première usine de ciment a été créée en 1846.
II.2. Fabrication du Ciment (EN 197-1) II.2.1. Extraction
Les deux principales matières premières nécessaires à la fabrication du
ciment Portland sont le calcaire (majoritairement composé de carbonate de calcium CaCO3) et l’argile (composée principalement d’un mélange complexe et souvent hydraté de silice (SiO2), d'alumine (Al2O3) et d’oxyde de fer (Fe2O3)). Elles sont généralement extraites des carrières à ciel ouvert situées à proximité de la cimenterie, transportées par un engin (Fig.1) puis fragmentés en très petites tailles (RANAIVONIARIVO, 2008).
Le mélange (environ 20% d’argile et 80% de calcaire) est ensuite
préhomogénéisé et nettoyé des impuretés contaminants.
Fig. 1. Engin assurant le transport des matières premières vers l’usine
II.2.2. Les lignes de fabrication de ciment
La fabrication du ciment se fait selon un procédé continu, successivement et en parallèle selon les 3 lignes suivantes (Fig.2) :
La ligne de fabrication du ciment
La ligne de fabrication du Cru
La ligne de cuisson
Fig.
2. Les lignes de fabrication du ciment
- La ligne de fabrication du cru (depuis la carrière, la fragmentation, la pré-homogénéisation jusqu’au silo de stockage du cru)
- La ligne de cuisson (commence par le préchauffage dans les échangeurs à cyclone, l’alimentation du four et se termine dans les silos de stockage du clinker)
- La ligne de fabrication du ciment (le dosage, l’alimentation des
broyeurs microniseurs, silotage et/ou conditionnement du ciment).
II.2.3. Les voies de fabrication du ciment
La fabrication du ciment peut se faire suivant les voie ci-après (Fig.3) :
Fig. 3. Les voies de fabrication du ciment
II.2.3.1. La voie Humide
Le cru est transformé en une pâte fluide par adjonction d’eau (entre 30 et
40% d’eau) avant d’entrer dans le four, il s’agit de la technique la plus simple mais aussi de la plus consommatrice en énergie puisqu’il faut évaporer l’eau lors de la cuisson.
II.2.3.2. La voie Semi-sèche
Le cru est aggloméré en granules par humidification avant la cuisson
II.2.3.3. La voie Sèche
Le cru entre dans le four sous forme de poudre, cette technique est
aujourd’hui utilisée quasiment tout le temps car plus économe.
Le processus de cuisson ne variant qu’assez peu selon la voie utilisée, on se
concentrera sur la voie sèche qui est la plus utilisée.
Les fours utilisés pour l’obtention du clinker (en anglais : scories) sont de forme cylindrique, ils tournent lentement à 2 ou 3 tours par minute et sont longs d’environ 100 mètres (leur longueur est plus importante si la voie humide est utilisée) et de diamètre environ 5 mètres. Ils sont légèrement inclinés par rapport à l'horizontale de telle sorte que le cru entre par la partie la plus haute du four. Le brûleur est situé au fond du four et produit une flamme à environ 2000 °C. Il s’établit un gradient thermique entre l’entrée du four et la sortie de celui-ci de 800 °C à 1500 °C environ.
Avant d’entrer dans le four, le cru sous forme de poudre traverse un échangeur de chaleur dans lequel circulent en sens inverse les gaz très chauds qui s’échappent du four. Le cru est donc préchauffé à une température d’environ 800 °C quand il atteint le début du four. La durée de séjour dans le four est d'environ une demi-heure.
II.2.4. Fragmentation
Les opérations de fragmentation, conduisent à réduire les dimensions caractéristiques d'un matériau solide, elles peuvent avoir divers objectifs parmi lesquels on peut citer : faciliter le stockage, le transport, le triage, le mélange ou la dissolution, la réactivité chimique ...
Divers dénominations suivants la réduction de taille :
o Débitage : la réduction des gros blocs issus de mine ou de carrière en éléments de dimensions supérieures à 250 mm.
o Concassage : la réduction des Roches et pierres de 250 mm environ à des granulats entre 50 et 7 mm.
o Granulation : la réduction des granulats de 150 à environ à des
agrégats d’entre 12 et 6.3 mm.
o Broyage : la réduction des agrégats de 25 mm à des sables, tout venant, ou autres entre 6.3 et 0.2 mm.
o Pulvérisation : la production de particules inférieures à 0.2 mm.
o Micronisation : la réduction à des dimensions de l'ordre du micron.
o Défibrage : la fragmentation des matières fibreuses (bois, végétaux,
...).
o Déchiquetage : la réduction par hachage des matières flexibles.
o Découpage : le sciage ou cisaillement pour obtenir des fragments réguliers.
II.2.5. Types de concasseur
II.2.5.1. Concasseur à mâchoire
Il est constitué par une mâchoire fixe et une mâchoire mobile animée d'un mouvement de va-et-vient autour d'un axe horizontal (Fig.4). Le produit à traiter est introduit à la partie supérieure de l'appareil.
Fig. 4. Concasseur à mâchoire
Lorsque la mâchoire mobile se rapproche de la mâchoire fixe elle écrase les fragments solides. Lorsqu'elle s'écarte ceux-ci descendent dans une partie
plus étroite où ils sont à nouveau écrasés et ainsi de suite jusqu'à ce qu'ils atteignent l'orifice de sortie (cet orifice est réglable).
Un concasseur à mâchoire peut fournir entre 500 à 1000 tonnes de granulat par heure.
II.2.5.2. Le concasseur à percussion ou à marteaux
Il est constitué d'une cuve dont la paroi est épaisse et résistante (Fig. 5). Dans cette paroi sont pratiquées des ouvertures à travers lesquelles passe le produit à concasser.
A l'intérieur de la cuve tourne un rotor muni des marteaux. La vitesse de rotation est élevée pour assurer une vitesse périphérique des marteaux allant
de 20 à 100 m/s.
Fig. 5. Le concasseur à
percussion ou à marteaux
Tamis
Ce type de concasseur n'est pas utilisé pour des matériaux durs et abrasifs, qui provoqueraient des usures très importantes.
II.2.5.3. Le gravillonneur giratoire
Casse les pierres ou minerais par pression entre une cuve annulaire fixe dénommée anneau concave et un rouleau conique appelé cône d'usure, animé d'un mouvement excentrique à l'intérieur de l'espace limité par la cuve (Fig. 6).
Le cône d'usure est fixé sur un arbre pendulaire très robuste en acier forgé, formant levier. Cet arbre a pour point fixe une rotule de suspension supportée par un étrier placé à la partie supérieure et en travers de l'ouverture du concasseur.
La partie inférieure de l'arbre pendulaire plonge librement dans un manchon excentré dont le mouvement de rotation est commandé par l'intermédiaire d'un couple d'engrenages coniques. Ces engrenages, ainsi que tout le mécanisme de commande, sont enfermés dans une partie du bâti formant le carter étanche.
Fig. 6. Le gravillonneur giratoire
La rotation du manchon excentrique communique à l'arbre pendulaire, et par conséquent au cône d'usure qui est fixé dessus, un mouvement qui rapproche celui-ci successivement de chacun des points de l'anneau concave. Au cours de ce mouvement, les blocs à concasser se trouvent fragmentés par la pression développée, et les morceaux réduits sont évacués sur le côté de la machine par un couloir logé à l'intérieur du bâti.
II.2.5.4. Concasseur à cylindre
Il est constitué par un tambour cylindrique ou cylindro-conique à axe horizontal (Fig. 7). Le tambour est environ rempli au tiers de son volume par la charge broyante qui est constituée de boulets d'acier ou de fonte, de galets de silex, de bâtonnets, tétraèdres ou cylindres en acier dur.
Fig. 7. Concasseur à cylindre
Le tambour tourne autour de son axe à une vitesse de rotation précise. Si elle est trop lente, les boulets roulent les uns sur les autres en fond de l'appareil. Si elle est trop rapide, les boulets restent collés à la paroi sous l'action de la force centrifuge.
II.2.6. Pré-Homogénéisation
La Pré-homogénéisation (Fig. 8) permet d'atteindre un dosage parfait de deux constituants essentiels du Ciment (le calcaire et l’argile) et d’enlever toute impureté susceptible de contaminer le ciment.
Fig. 8. Pré-Homogénéisation
II.2.6.1. Contamination du ciment
La présence de chlore (chlorures) et de soufre (sulfates, sulfure) lors du chauffage, le chlore et le soufre se volatilisent et réagissent avec les composés alcalins (comme le potassium et le sodium (K2O & Na2O)) pour former des chlorures alcalins et sulfures alcalins. En l'absence d'alcalin Le ciment perd de ces qualités et de ces caractéristiques.
II.2.6.2. Composition du mélange donnant le cru
Le cru obtenu après une pré-homogénéisation est généralement composé de 80% de calcaire (majoritairement composé de carbonate de calcium CaCO3) et 20% d’argile (l’argile grise, composée principalement d’un mélange complexe et souvent hydraté de silice (SiO2), d'alumine (Al2O3) et
d’oxyde de fer (Fe2O3)), ce mélange doit passer dans un broyeur pour donner la farine destinée à la cuisson.
II.2.7. Broyeur
Il est constitué par un tambour cylindrique ou cylindro-conique à axe horizontal (Fig. 9). Le tambour est environ rempli au tiers de son volume par la charge broyante qui est constituée de boulets d'acier extra-dur ou de fonte, de galets de silex, de bâtonnets, tétraèdres ou des barres cylindriques en acier extra-dur.
Le tambour tourne autour de son axe à une vitesse de rotation précise. Si elle est trop lente, les boulets roulent les uns sur les autres en fond de l'appareil. Si elle est trop rapide, les boulets restent collés à la paroi sous l'action de la force centrifuge.
Les boulets ont une taille variant de 2 à 20 cm, en fonction de la finesse de broyage désirée.
Fig. 9. Broyeur
Il existe trois principaux types de broyeurs à boulets :
o Broyeur cylindrique : le tambour est constitué par un seul cylindre en rotation
o Broyeur compound : le tambour est séparé en 3 à 4 compartiments séparés par un grillage et comprenant chacun des boulets de taille différentes. Il est légèrement incliné sur l'horizontale. Le produit à broyer est introduit à une extrémité. Lorsqu'il est suffisamment broyé dans le
premier compartiment, il passe au travers du grillage dans le deuxième compartiment, et ainsi de suite jusqu'à sa sortie.
o Broyeur cylindro-conique : le tambour contient des boulets de différents diamètres. Sous l'effet de la rotation des boulets se rassemblent par leur taille, les plus gros dans la partie cylindrique et les plus petits dans la partie conique. Cet appareil se comporte ainsi comme un broyeur compound.
Un broyeur produit de 200 à 400 tonnes de mélange à l’heure.
Grace au broyeur, le cru homogénéisé est réduit en « farine » (< 200 microns)
de composition :
o Carbonate de calcium (CaCO3) : de 77 à 83 %
o Silice (SiO2) : de 13 à 14%
o Alumine (Al2O3) : de 2 à 4%
o Oxyde de fer (Fe2O3) : de 1,5 à 3 %.
II.2.8. Pré-calcination
Pré-Calcination ou préchauffage est la première étape de la phase ou la ligne de cuisson. La farine passe dans un échangeur appelé échangeur à cyclone (Fig. 10) avant le passage au four. En 5 secondes la farine a