REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
PROVINCE DU KASAÏ ORIENTAL
VILLE DE MBUJI-MAYI
LES DÉCHETS BIOMÉDICAUX DANS LA VILLE DE MBUJI-MAYI
Par : KADIMA KABONGO Jean Kady
infirmier licencié en:
Enseignement et Administration en soins infirmiers
Janvier 2020
1. Énoncé Problématique.
Le monde entier génère de plus de déchets, les hôpitaux et toute autre formation ne font pas exception. La quantité de déchets produits dépend de la capacité d’accueil de l’hôpital, du niveau de revenu national et du type de structure. Un hôpital universitaire dans un pays à haut revenu peut produire jusqu’à 10 kgs de déchets toutes catégories confondues par jour et par lit. Un hôpital d’une centaine de lits produira en moyenne 1,5 à 3 kgs de déchets par jour et par patient (CICR, 2011).
Cependant, au fur et à mesure que les communautés se sont sédentarisées et que les premières villes ont fait leur apparition, la gestion des déchets devenait complexe.
Le milieu hospitalier de par sa nature, c’est là l’on traite les personnes malades venant de plusieurs tribus, communautés, religion, … etc. Que se soit les malades, les accompagnants et ceux-là qui y travaillent, tous sont exposés aux risques de contamination par les déchets qui y sont produits.
Une mauvaise gestion de ces déchets, expose toute personne qui s’y approche à des risques d’infections, d’être contaminé par des différents virus, à des blessures et ensuite des dégâts occasionnés à l’environnement par contamination du sol, source hydrique et de l’air. Les déchets liés aux soins de santé constituent un réservoir des micro-organismes potentiellement dangereux susceptibles d’infecter les malades hospitalisés, les agents de santé et le grand public (OMS, 2004).
Une étude menée par l’Organisation Mondiale de la Santé en (2002), stipule que dans vingt deux pays en voie de développement montrent que 18 à 64 % d’établissements de soins n’éliminent pas correctement leurs déchets. Les injections par seringues contaminées sont responsables de :
– 21.000.000 d’hépatite B (32 % de nouveaux cas) ;
– 2.000.000 d’hépatite C (40 % de nouveaux cas) ;
– 260.000 cas de VIH/Sida (5 % de nouveaux cas).
Sur l’ensemble des déchets produits par les soins de santé, environ 80 % ne sont pas dangereux (constitués des déchets infectieux et anatomiques qui représentent 15 %, lorsque les objets pointus et tranchants représentent 1 %, 3 % pour les produits chimiques et 1 % des déchets génotoxiques et produits radioactifs. (OMS, 2002)
Selon la classification, les déchets biomédicaux sont les plus dangereux après les déchets radioactifs. Les déchets sont des produits des soins médicaux. Même si la plupart de ces déchets sont aussi inoffensifs que les déchets domestiques, certains types de déchets médicaux représentent un gros risque en matière de sante. C’est le cas des déchets contaminés (15 à 25 %) de l’ensemble des déchets organiques 1 %, les déchets chimiques et pharmaceutiques 3 % et les déchets radioactifs cytoxiques et les thermomètres brisés moins de 1 %. (Ndiaye Dior Fall, 2011)
En plus, on estime que les pays du Sud Est Asiatique produisent en gros 1.000 tonnes de déchets médicaux par jour. (Hildebrand Alex cité par Ndiaye Dior Fall, 1997)
Au cours de la réunion annuelle du réseau SIGN en 2004, l’international Associate of Safe Injection Technology a présenté une étude qui montre qu’on utilisait chaque année 3.000.000.000 de seringues dans le monde. Le nombre des dispositifs de traitement des déchets n’a pas eu une croissance proportionnelle sont totalement insuffisants dans le nombreux pays.
En 1999, l’OMS estimait qu’au milieu du niveau mondial, la proportion des centres de soins n’ayant aucun moyen véritable de gestion des déchets, était de 18 à 64 %. (Ndiaye Dior Fall, 2011)
En 2000, l’OMS estimait que dans le monde les accidents avec les déchets piquants tranchants ont causés 66.000 cas de contamination par virus d’hépatite B, 16.000 cas d’infection par celui de l’hépatite C et 200 à 5.000 cas d’infection à VIH chez le personnel des structures des soins.
Il est en effet, extrêmement important de savoir que les activités des soins dans les établissements publics sont de gros producteurs des déchets d’origines diverses par le fait qu’ils assurent les fonctions d’hébergement des malades, des soins de santé, d’analyses de laboratoire, de restauration des malades ou patients et l’intégrité des patients. (Kacz, Marek, Sed, 2004)
La plus grande partie de ces déchets n’est pas plus dangereuse que les déchets ménagers habituels (80 % environ). Certains types des déchets d’activités de soins présentent cependant un très grand risque pour la santé. On peut citer notamment les déchets infectieux (15 à 25 % de tous les déchets d’activités de soins), parmi lesquels les objets perforants (1 %), les pièces anatomiques 3 %, les déchets radioactifs ou cytoxiques et les thermomètres cassés moins de 1 %. (OMS, 2004)
D’après des études épidémiologiques déclinées par l’Organisation Mondiale de la Santé, une piqûre accidentelle avec une aiguille utilisée par un patient infecté, entraîne un risque d’infection par l’hépatite B (HVB), l’hépatite virale C (HVC et le virus d’immunodéficience humaine (VIH respectivement 30 %, 1,8 et 0,3 %. (OMS, 2010)
En 2002, les résultats d’une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé, conduite dans 22 pays en voie de développement, ont montré que la proportion des établissements de santé qui n’éliminent pas correctement leurs déchets des soins est de 18 à 24 %. (OMS, 2002)
La mauvaise gestion de ces déchets expose les agents de leur élimination, et la communauté à un risque d’infection d’effets toxiques et des blessures. Elle peut faire également des dégâts au niveau de l’environnement et donner les aiguilles et seringues, de leurs revendre et potentiellement de réutiliser sans stérilisation préalable, ce qui est source d’une morbidité importante dans le monde. (OMS, 2010)
En France, les déchets ménagers (domestiques) représentent 50 % de la production soit environ 350.000 tonnes par an, les déchets spécifiques représentent environ 30 à 35 % de la production totale, soit approximativement 201.000 tonnes par an. Les déchets à risque représentent 15 à 20 % de production française en moyenne des déchets solides hospitaliers atteint les 700.000 tonnes par an. Par mémoire, la France produit plus de 20.000.000 tonnes des déchets ménagers par an. (André et Hubert, 1997)
Au Maroc, diverses publications et enquêtes ont montrés que les conditions actuelles d’élimination des déchets médicaux et pharmaceutiques ne sont pas toujours satisfaisantes. En 2001, une enquête a été conduite par le ministère de la Santé et le bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé sur la pratique des injections et a révélé que :
– Aucune des formations sanitaires visitées ne disposait des boîtes telles que la fiche technique du matériel d’injection.
– L’élimination des seringues et aiguilles par incinération, soit après collecte par les services municipaux vers un autre lieu. (Yacine et coll., 2002)
Soukchal, 2006, a dirigé une enquête à l’hôpital de Bénin où il a trouvé que 59 établissements n’ont pas de lieu de stockage de déchets, 29,4 % possèdent en dehors du service. Pour les zones de regroupement extérieures aux services, 68 % des structures de santé déposent les sacs des déchets à même le sol ; 23,3 % dans des niches à ordures fermées, 26,3 % des conteneurs métalliques ouverts et 23,1 % dans les conteneurs métalliques fermés. Le risque que court toute personne en contact avec les déchets des soins hospitaliers est énorme.
Pour le même auteur, 42 % de services des hôpitaux, le stockage des déchets des soins se fait dans les salles des soins tandis que dans d’autres, derrière la porte ou sans escalier. Ils ont constaté que 68 % de personnel travaillent à mains nues (sans protection) et cet environnement dans lequel se trouvent les déchets à l’hôpital constitue une risque d‘infections nosocomiales envers les patients particulièrement vulnérable aux infections et ces infections sont reconnues comme problèmes majeurs en santé publique par sa fréquence, le coût et la gravité.
Le problème de la gestion des déchets biomédicaux est aussi occupant pour la République Démocratique du Congo. C’est dans ce cadre que la description des états des lieux dans le domaine de la sécurité des injections et de la gestion des déchets biomédicaux organisés en république Démocratique du Congo en 2003 et 2004 et une évaluation de l’ampleur des accidents d’exposition au sang dans la ville de Kinshasa en 2005-2006 dégagent ce qui suit :
La prévalence des accidents d’exposition au sang se situerait autour de 3,5 % à Kinshasa. Ces accidents sont essentiellement dûs aux piqures d’aiguilles souillées soit pendant les activités des soins, soit lors de la gestion inadéquate des déchets piquants ; l’absence d’incinérateurs conformes aux normes dans la quasi-totalité des formations sanitaires tant publiques que privées, l’absence des fosses à placenta ou à ordures répondant aux normes de la majorité d’établissements de soins, l’insuffisance des matériels et équipements adéquats pour la gestion correcte des déchets biomédicaux et par manque des documents de base pouvant aider le Ministère de la Santé Publique à organiser la formation du personnel au niveau central, intermédiaire et périphérique ou opérationnel. (Rapport de la mission du Centre d’Information Stratégique sur le VIH, 2006)
Ici à Mbujimayi, la gestion des déchets biomédicaux pose également problème, une étude menée à l’hôpital Kansele par Mulenga (2010), montre que cette gestion est très problématique par l’absence de la politique de gestion, de trie de déchets à la source, mélange des déchets, poubelles non couvertes, pas de décontamination avant destruction, transport assuré au moyen du même récipient de collecte, entreposage dans un puits à ciel ouvert, destruction par brûlage, absence de la circulation fermée pour les eaux usées, les liquides biologiques et les parties anatomiques sont jetées dans les puits .
Suite à une observation faite dans quelques structures sanitaires des soins nous constatons que les conditions de gestion de déchets laissent à désireux.
2. OBJECTIFS.
L’objectif général de cette étude est d’apporte notre contribution dans l’amélioration du circuit de gestion des déchets médicaux solides. Pour y parvenir, nous avons spécifiquement pour objetifs d(e):
– Identifier les types des déchets générés par le personnel de soins ;
– Décrire le système de gestion des déchets ;
– Evaluer les risques environnementaux et sanitaires qu’engendre des déchets ;
– Proposer des solutions visant à la filière de gestion des déchets.
II. MILIEU, MATERIEL ET METHODE.
2.1. Milieu d’étude.
Cette étude, du type descriptif a été réalisée à la polyclinique Notre Dame de l’Espérance située en République Démocratique du Congo dans la province du Kasaï Oriental, ville de Mbujimayi, sur une période de six mois allant du 01 janvier au 30 juin 2019.
2.2. Matériel et méthode.
Nos recherches portent sur un échantillon de 31 personnes. La méthode utilisée est descriptive, appuyée par l’interview, l’observation directe. La collecte des données nécessaires a été effectuée à l’aide d’un questionnaire d’enquête conçu sur base des paramètres d’études.
2.3. Méthode et techniques.
2.3.1. Méthode.
Nous avons opté pour une méthode descriptive, qui nous a facilité de décrire un fait en cours, à un moment bien précis dans cette polyclinique.
2.3.2. Technique.
Nous avons utilisé les techniques suivantes :
– L’interview avec le personnel médical, paramédical et administratif produisant les déchets ;
– L’observation directe en participant personnellement à la collecte, trie et traitement des déchets ;
– La remise du questionnaire à tout le personnel sensé produire et manipuler les déchets médicaux solides, liquides et gazeux pour s’assurer comment ces déchets ont été gérés.
2.4. Population et échantillonnage.
La population de notre échantillon est composée de 31 personnels, toutes catégories confondues (médical, paramédical et administratif gérant et manipulant les déchets. Cette même population constitue en même temps notre échantillon.
2.5. Technique d’échantillonnage.
Nous avons utilisé l’échantillonnage probaliste dans la détermination de notre échantillon.
2.6. Type d’étude.
Notre travail s’inscrit dans le cadre des études descriptives à visée déterminative du domaine de la santé environnementale.
2.7. Paramètres d’étude.
Les éléments ci-après nous nous ont servis de paramètres d’étude :
– Le sexe ;
– Le niveau d’études ;
– Les étapes de gestion des déchets ;
– Le moyen de transport des déchets ;
– La connaissance du lieu de stockage ;
– Les moyens utilisés pour brûler les déchets ;
– Le type des déchets ;
– L’existence du comité d’hygiène et d’assainissement ;
– Le port de matériel de protection lors de la manipulation des déchets.
RESULTATS ET DISCUSSION.
Tableau 1 : Répartition de cas selon le sexe.
Sexe |
Effectif |
% |
Masculin |
18 |
58 |
Féminin |
13 |
42 |
Total |
31 |
100 |
Il ressort de ce tableau que 58 % de cas représentent le sexe masculin.
Tableau 2 : Répartition de cas selon le niveau d’étude.
Niveau d’étude |
Effectif |
% |
Primaire |
1 |
3 |
Secondaire |
12 |
39 |
Universitaire |
16 |
52 |
Total |
31 |
100 |
A la lumière de ce tableau, nous remarquons que les enquêtés qui ont fait les études universitaires viennent an première position avec 52 % de cas, suivi de ceux du niveau secondaire avec 39 % de cas.
Tableau 3 : Répartition de cas selon la connaissance sur les étapes de la gestion des déchets de soins médicaux.
Etape de gestion des déchets |
Effectif |
% |
Triage-Collecte-Stockage |
15 |
48 |
Transport-Elimination |
12 |
39 |
Triage-Stockage-Elimination |
4 |
13 |
Total |
31 |
100 |
Ce tableau indique l’étape de Triage-Collecte-Stockage-Transport-Elimination est la plus exploitée par le personnel avec 15 cas, soit 48 % tandis que 12 cas parlent du triage-Stockage-Elimination, ensuite 4 personnels soit 13 % parlent du Collecte-Stockage-Elimination.
Tableau 4 : Répartition de cas selon l’habitude de faire le triage des déchets.
Etape de gestion des déchets |
Effectif |
% |
Oui |
15 |
48 |
Non |
16 |
52 |
Total |
31 |
100 |
Dans ce tableau, nous remarquons 16 sur 31 enquêtés, soit 52 % ne font pas le triage des déchets contre 15 enquêtés, soit 48 % qui ont l’habitude de trier les déchets de soins médicaux.
Tableau 5 : Connaissance des moyens de transport utilisé pour l’élimination finale.
Moyens utilisés |
Effectif |
% |
Véhicules de l’hôpital |
0 |
0 |
Poubelle en métal |
0 |
0 |
Transport en commun |
0 |
0 |
Brouettes |
31 |
100 |
Total |
31 |
100 |
D’après les données de ce tableau, 31 cas des sujets enquêtés soit 100 % confirment que le transport des déchets est assuré au moyen de charriot.
Tableau 6 : Répartition de cas selon la connaissance du lieu de stockage des déchets avant l’élimination.
Lieu de stockage |
Effectif |
% |
|
Grande poubelle |
24 |
77 |
|
Salle privée |
0 |
0 |
|
Salle de soins |
7 |
23 |
|
Total |
31 |
100 |
Ce tableau nous fait voir que 77 % des sujets affirment que la grande poubelle comme stockage. Par contre 23 % parlent des salles de soins.
Tableau 7 : Répartition de cas selon leurs connaissances sur l’existence d’un incinérateur.
Existence d’un incinérateur |
Effectif |
% |
|
Oui |
29 |
94 |
|
non |
2 |
6 |
|
Total |
31 |
100 |
Ce tableau révèle que 29 enquêtés sur 31 soit 94 % connaissent l’existence d’incinérateur.
Tableau 8 : Répartition de cas selon les moyens utilisés pour brûler les déchets solides.
Moyens utilisés pour brûler les déchets solides |
Effectif |
% |
Essence |
26 |
84 |
Mazout (diezel) |
2 |
6 |
Kérosène (pétrole) |
3 |
10 |
Total |
31 |
100 |
Ce tableau montre que 26 enquêtés sur 31 cas utilisent : 2 cas soit 6 % utilisent le mazout et 3 cas soit 10 % le Kérosène.
Tableau 9 : Répartition de cas selon l’usage de matériel de protection pendant la manipulation.
Port du matériel de protection |
Effectif |
% |
Quelque fois |
10 |
32 |
Souvent |
8 |
26 |
Toujours |
7 |
23 |
Rare de fois |
6 |
19 |
Total |
31 |
100 |
Sur ce tableau, nous constatons que 10 sujets sur 31 cas soit 32 % utilisent le matériel quelque fois, 26 % portent le matériel de protection souvent, 23 % toujours et 19 % rare de fois.
Tableau 10 : Répartition de cas selon l’existence d’un comité d’hygiène et d’assainissement du traitement de déchets.
Etape de gestion des déchets |
Effectif |
% |
Oui |
11 |
35 |
non |
20 |
65 |
Total |
31 |
100 |
Sur ce tableau, nous constatons que 20 enquêtés sur 31 cas déclarent l’inexistence du comité d’hygiène dans cette structure sanitaire.
Tableau 11 : Répartition de cas selon le personnel ayant subi la formation sur la gestion des déchets en milieu hospitalier.
Formation sur la gestion de déchets |
Effectif |
% |
Oui |
12 |
39 |
non |
19 |
61 |
Total |
31 |
100 |
En observant ce tableau, nous trouvons que 19 enquêtés soit 61 % confirment n’avoir pas reçu la formation sur la gestion des déchets. Cependant, 12 sur 31 cas affirment avoir eu la formation.
Tableau 12 : Niveau de production de déchets hospitaliers.
Etape de production de déchets hospitaliers |
Effectif |
% |
Déchets généraux |
25 |
80,6 |
Déchets chimiques |
5 |
16,1 |
Déchets biomédicaux |
25 |
80,6 |
Déchets pharmaceutiques |
10 |
32,3 |
Déchets radiologiques |
1 |
3,2 |
Déchets anatomiques |
9 |
29,0 |
Total |
31 |
100 |
En parcourant ce tableau, nous constatons que les déchets généraux et biomédicaux sont produits à 25/31 cas soit 80,6 %, suivis par les déchets pharmaceutiques qui viennent en deuxième position avec 32,3 %.
Tableau 13 : Répartition de cas selon les types des déchets biomédicaux générés.
Types de déchets |
Effectif |
% |
Déchets solides |
30 |
96,8 |
Déchets liquides |
26 |
83,9 |
Déchets gazeux |
10 |
62,3 |
Total |
31 |
100 |
Nous remarquons dans ce tableau que les déchets médicaux les plus générés sont les déchets solides qui viennent en première position avec 96,8 %, suivis des déchets liquides qui représentent 83,9 %.
DISCUSSION.
Notre discussion est faite en fonction des résultats présentés dans les différents tableaux de notre étude.
Concernant le tableau 1 : 58 % des enquêtés ont une connaissance sur les déchets qu’ils produisent dans le service. Ces résultats s’approchent avec ceux de Kasoki (2010). Dans son étude, elle a trouvé que 65 % des enquêtés ne connaissent pas les déchets produits et leur danger. Il parle du danger à 100 %, il est connu que sur l’ensemble de tous les déchets produits par les soins de santé, à peu près 80 % ne sont pas dangereux. Mais les déchets restant de l’ordre de 20 %, sont considérés comme dangereux. Ils contiennent du matériel qui peut être infectieux, toxique ou radioactif. (OMS, 2002)
Tableau 2 : Relatif au niveau d’étude du personnel, nous remarquons 52 % des enquêtés ayant fait l’université, suivi de 39 % de ceux du niveau secondaire.
Tableau 3 : Selon la connaissance des étapes de la gestion des déchets de soins médicaux (trie, collecte, stockage, transport, élimination). Ce processus a été cité en ordre par les enquêtés à 48 % et plus de 50 % ne maîtrisent pas. Ces résultats s’éloignent de ceux de Aida Tallsall (2008) qui a trouvé que de toutes les étapes de la gestion, trie, transport et destruction ont été citées par 76,5 %. Mais les étapes de trie, collecte, transport et destruction sont les plus connues, représentant chacune 21,13 % suivie des étapes de collecte, transport 18,31 % chacune. Cependant, la filière de gestion des déchets liés aux soins, fait partie intégrante de soins de santé. Et si une gestion est inadéquate, les déchets provoquent des problèmes de santé. Ce sont des avantages de soins dans leur ensemble qui s’entraînent réduit. C’est pourquoi, la gestion des déchets médicaux permet d’assurer l’hygiène du milieu hospitalier, la sécurité des agents de santé des communautés environnantes et celle des personnes qui fréquent l’hôpital. (OMS, 2005)
Tableau 4 : Relatif à l’habitude de faire le triage des déchets des soins. 16 personnes ne font pas de triage de déchets de soins médicaux par manque de fonction appropriée dans ce domaine spécifique. Ces résultats s’approchent de ceux de Bernabess (2004) qui a trouvé dans son étude 69 % des enquêtés qui déclarent n’avoir pas bénéficié des formations et des actions de sensibilisation sur la gestion des déchets.
Tableau 5 : Tout le monde utilise la brouette comme moyen de transport d’élimination finale des déchets, soit 31 sur 31 cas soit 100 %. Ces résultats sont éloignés de ceux de Kasoki Aline (2010), 89 % des personnels ont déclarés que la poubelle est fardée au service une fois évacuée.
Tableau 6 : Relatif au lieu de stockage, 77 % des personnels confirment que les déchets sont stockés dans la grande poubelle. Ces résultats s’éloignent de ceux trouvés par Soukchal qui dit que 68 % des structures de santé déposent les déchets dans les sacs à même le sol, 23,3 dans les niches à ordures formées, 26,3 % dans les conteneurs ouverts et 2 fermés, 26,3 % dans les conteneurs ouverts et 23,1 % dans les conteneurs fermés.
Tableau 7 : Concerne la connaissance sur l’existence d’un incinérateur. 94 % des personnels connaissent l’existence de l’incinérateur (OMS, 2000). Les incinérateurs des déchets biomédicaux représentent la deuxième plus grande source d’émission des toxines cancérigènes au Canada.
Tableau 8 : Relatif aux moyens utilisés pour brûler les déchets solides. L’essence est le liquide utilisé à 80 % pour brûler les déchets solides.
Tableau 9 : Traite l’usage du matériel de protection. La manipulation des déchets de soins est faite quelque fois à 32 %. Ces résultats s’éloignent de ceux trouvés par Kasoki (2010) qui dit que l’usage du matériel de protection est utilisé à 40%.
Tableau 10 : 35 % des enquêtés confirment l’existence du comité d’hygiène et d’assainissement. Ces résultats ne concordent pas avec ceux de Barnabess (2014) qui a trouvé 69 % des enquêtés qui déclarent n’avoir pas bénéficié des formations ; les actions de sensibilisation sont insuffisantes.
Tableau 11 : 39 % des agents ont subi la formation sur la gestion des déchets et 61 % n’ont pas été formés. Le rapport de la mission du centre d’information stratégique sur le VIH/Sida estime que la situation est entretenue par la formation insuffisante du personnel affecté à la gestion des déchets biomédicaux et par manque des documents de base pouvant aider le Ministère de la Santé Publique à organiser la formation du personnel au niveau central intermédiaire et périphérique ou opérationnel.
Tableau 12 : Le niveau de production des déchets généraux et biomédicaux est très élevé dans cette structure avec 80,6 %. Ces résultats s’éloignent de ceux de Muad qui prouvent que les déchets généraux ont un niveau de production élevé dans les deux hôpitaux, soit 90,9 % à Kansele et 69,7 % à l’Hôpital Christ-Roi. Les déchets biomédicaux viennent en deuxième position avec un niveau de production de plus de 60 % dans les deux structures sanitaires.
Tableau 13 : Celui-ci analyse les types des déchets biomédicaux générés. Nous constatons que les déchets solides sont plus générés dans cette formation médicale, soit 96,8 %. Ces résultats corroborent ceux de Muspackd et all. (2002) cité par Mulumba (2006). Pour cet auteur, à Djibouti, la production des déchets solides, dans les formations sanitaires du pays est estimé à 2144 kg par jour et les déchets infectieux représentent 20 à 30 % soit 634 kg par jour.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
1. André M.L. et Hubert S. (1999), Gestion des déchets hospitaliers DH, Dakar, 15ème Kasa, Sénégal, 16 diopositive.
2. Barnabess Hakim (2014), Evaluation du système de gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques solides, Mémoire.
3. Comité International de la Croix Rouge (2011), Manuel de gestion des déchets médicaux, Genève, Suisse.
4. Kaczmarek B (2009), Gestion des déchets hospitaliers, Journée E.H.P.A.D., C.H.U., Se Lille.
5. Kanyama Kalenga (2011), Connaissances, attitudes et pratiques du personnel de l’Hôpital Kansele sur la gestion des déchets biomédicaux, TFC, IST/MBM.
6. Krending, M.J. et Francinner (1990), Savoir gérer les déchets des soins, l’hygiène et santé, Mali.
7. Ndiaye Dior Fall (2011), Gestion des déchets biomédicaux, un vide juridique, Mémoire de DEA en santé publique, UCAB.
8. Ndiaye Dior (2011), Elimination des déchets biomédicaux à risque infectieux, Sénégal.
9. Mulenga H. (2010), Gestion des déchets biomédicaux à l’Hôpital Kansele, ISTM/MBM.
10. Mulumba Wa Kamba A. (2006), Gestion des déchets des soins, module de formation, DPS Kasaï Oriental.
11. Mbaye Mbuengue (2003), Problématique de la gestion des déchets dans un camp des réfugiés, Revue Santé et développement.