INTRODUCTION
0.1. Problématique
Notre sujet de recherche s’inscrit dans l’approche participative, observée lors d’une campagne de vaccination. Nous allons étudier la campagne de vaccination contre la poliomyélite, plus précisément dans la cité de Mbanza-Ngungu, située dans la province du Bas-Congo.
Le Programme Elargi de Vaccination (PEV) est l’instance par excellence qui s’occupe de la sensibilisation de la population dans différentes campagnes de lutte contre la poliomyélite. Ce programme fait participer la population (toutes tranches d’âge concernées), aux diverses campagnes qu’il mette en œuvre. Ces campagnes font partie d’une collaboration massive entre plusieurs systèmes notamment le gouvernement, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Rotary Club International.
L’objectif poursuivi étant d’arrêter d’ici fin 2025 la
circulation des poliomyélites tout court et des poliomyélites sauvages, grâce à la mise en place de combinaison des stratégies notamment les campagnes de sensibilisation des masses dans les zones concernées entre autre la province de Bas-Congo, citée parmi les zones touchées par cette pandémie.
Il est à préciser que la République Démocratique du Congo avait le plus grand nombre de cas de poliovirus du type 1 au monde, dont 10 cas à Kinshasa, 2 dans la province du Kasaï Occidental - ancien épicentre de l’épidémie, 11 dans le Bandundu et 3 cas dans la province du Bas Congo[1].
Et, durant la campagne, tous les habitants de MbazaNgungu ont été visés à travers une approche de porte-à-porte et dans certaines formations sanitaires. A cet effet, 5.070 équipes mobiles ont été utilisées pour visiter les lieux de travail, les écoles, le marché, les arrêts des bus et les ménages.
Cela dit, les campagnes du PEV organisées dans le BasCongo revêtent un caractère spécial dans la mesure où elle cible plus de 2,150.000 d’enfants âgés de 0 à 59 mois et presque 7 million d’adultes. L’objectif est de protéger chaque habitant contre la paralysie et la mort, surtout chez l’adulte pour qui, la poliomyélite est la plus sévère, entraînant dans un cas sur deux la mort.
De ce point de vue, notre problème général de recherche est que nous voulons connaître la manière dont le Programme Elargi de Vaccination s’organise dans le but de faire participer la population dans ces différentes campagnes de sensibilisation et de vaccination.
Plusieurs études antérieures ont porté sur les campagnes de sensibilisation ou stratégies communicationnelles. Parmi tant d’autres, nous avons consulté le travail de fin d’études de Ngomba Shamba axé sur : les stratégies de communication du Programme Elargi de Vaccination de la lutte contre la poliomyélite à Kinshasa[2]. L’auteur est parti de la question spécifique suivante : quelles sont les différentes stratégies de communication utilisées par le PEV pour atteindre sa cible ?
Il affirme dans son hypothèse que la communication utilisée par un organisme pour sensibilisation devrait envisager des messages qui tiennent compte de sa cible. Et, dans sa conclusion, l’auteur démontre à travers les enquêtes menées sur terrain que la communication dans les centres de santé a convaincu les personnes cibles à utiliser le vaccin.
Notre problème spécifique de recherche est que malgré les paquets d’informations diffusées par le PEV, la population continue toujours à rester sceptique vis-à-vis des différentes campagnes de vaccination. De ce point de vue, notre question spécifique de recherche peut être formulée de la manière suivante : que peut-être le mode de communication qui pourrait faire participer la cible à adhérer ou accepter un vaccin contre la poliomyélite ?
0.2. Hypothèse
Dans le contexte de sensibilisation de la population à adhérer ou à accepter une communication au sens d’un discours ou d’un produit, la communication pour le changement de comportement est l’une des stratégies de communication efficace et dynamique pour résoudre un problème.
0.3. Intérêt du sujet
Sur le plan personnel, l’intérêt de cette étude qui se situe dans l’axe de la compréhension, est de saisir la pertinence de la communication interpersonnelle en vue du changement de comportement, plus particulièrement sur la problématique ayant trait aux campagnes des vaccinations contre la poliomyélite qui se présente de manière récurrente en RDC.
0.4. Méthodes et techniques
Pour mener à bien cette étude, nous allons recourir à la méthode ethnographique. Celle-ci à l’avantage de s’immerger dans le milieu de public cible afin de mieux mener la recherche.
Cette méthode sera accompagnée par les techniques d’entretien et d’enquête. Nous allons réaliser des entretiens libres avec les femmes mères.
0.5. Cadre théorique
Le cadre théorique de cette étude est « la communication pour le changement de comportement ». En effet, la campagne lancée par le PEV avec ses différents partenaires vise un changement de comportement.
La communication pour le changement de comportement est l'ensemble des interactions participatives entre individus et au sein des groupes ou communautés ainsi que des actions de communication dirigées vers eux en vue d'opérer un changement volontaire du comportement individuel et des normes sociales, s'il y a lieu, dans le but d'améliorer le bien-être de l'individu, de la communauté, de la société.
0.6. Délimitation du sujet
Toute étude de recherche scientifique est délimitée dans le
temps et dans l’espace.
Dans le temps, la période prise en compte dans le cadre de cette étude, va du mois d’avril à septembre 2013, période de nos investigations. Et, dans l’espace nos investigations seront menées dans la province du Bas-Congo plus précisément dans la cité de Mbanza-Ngungu.
0.7. Division du travail
Le présent travail comprend trois chapitres. Le premier aborde les assises théoriques. Le second présente le Programme Elargi de Vaccination (PEV) ainsi que la cité de Mbanza-Ngungu. Et, enfin le troisième chapitre relève les résultats de l’enquête, réalisée sur terrain.
CHAPITRE I: LES ASSISES CONCEPTUELLES ET THEORIQUES
Ce chapitre porte sur les définitions des concepts clés de
notre étude et explique notre approche théorique. Il est divisé en deux sections, la première porte sur les définitions des concepts de l‘ étude et la seconde circonscrit le cadre théorique.
Section 1 : Cadre conceptuel
Les concepts à définir sont les suivants : vaccination, campagne sociale et communication publique.
I.1.Vaccination
1. Définition
La vaccination est un procédé consistant à introduire un
agent extérieur (le vaccin) dans un organisme vivant afin de créer une réaction immunitaire positive contre une maladie infectieuse. La substance active d’un vaccin est un antigène destiné à stimuler les défenses naturelles de l'organisme (le système immunitaire)[3].
La réaction immunitaire primaire permet en parallèle une
mise en mémoire de l'antigène présenté pour qu'à l'avenir, lors d'une contamination vraie, l'immunité acquise puisse s'activer de façon plus rapide. Il existe quatre types de vaccins selon leur préparation : agents infectieux inactivés, agents vivants atténués, sous-unités d’agents infectieux ou anatoxines (antidiphtérique, antitétanique).
2. Histoire de la vaccination
On dit que les Indiens et les Chinois connaissaient la variolisation avant le XIe siècle mais ces origines précoces sont remises en cause par certains auteurs. La pratique de l'inoculation était également connue en Afrique depuis plusieurs siècles car c'est de son esclave Onésime que l'appris le pasteur américain Cotton Mather. La première mention indiscutable de la variolisation apparaît en Chine au XVIe siècle. Il s'agissait d’inoculer une forme qu’on espérait peu virulente de la variole en mettant en contact la personne à immuniser avec le contenu de la substance suppurant des vésicules d'un malade. Le résultat restait cependant aléatoire et risqué, le taux de mortalité pouvait atteindre 1 ou 2 %[4].
En 1760, Daniel Bernoulli démontra que, malgré les risques,
la généralisation de cette pratique permettrait de gagner un peu plus de trois ans d’espérance de vie à la naissance. La pratique de l'inoculation de la variole a suscité de nombreux débats en France et ailleurs.
Pour la première fois, des années 1770 jusqu'en 1791, au moins six personnes ont testé, chacune de façon indépendante, la possibilité d’immuniser les humains de la variole en leur inoculant la variole des vaches, qui était présente sur les pis de la vache. Parmi les personnes qui ont fait les premiers essais, figurent en 1774, un fermier anglais au nom de Benjamin Jesty, et en 1791, un maître d'école allemand au nom de Peter Plett.
En 1796, le médecin anglais Edward Jenner fera la même
découverte et se battra afin que l'on reconnaisse officiellement le bon résultat de l'immunisation.
Le 14 mai1796, il inocula au jeune James Phipps, âgé de 8 ans, du pus prélevé sur la main de Sarah Nelmes, une fermière infectée par la vaccine, ou variole des vaches. Trois mois plus tard, il inocula la variole à l'enfant qui s'est révélé immunisé. Cette pratique s'est répandue progressivement dans toute l'Europe.
Le mot vaccination vient du latin : vacca qui signifie « vache ». Un auteur récent – reprenant en cela un débat ancien qui avait commencé dès Jenner – fait remarquer que la pratique aurait pu s'appeler « équination » vu l'origine équine de la vaccine. Il est par ailleurs attesté qu'en de multiples occasions des lymphes vaccinales ont été produites à partir de chevaux (l'un de ses premiers biographes rapporte même que Jenner a inoculé son fils aîné, en 1789, avec des matières extraites d'un porc malade du swinepox).
Le principe d'action de la vaccination a été expliqué par Louis Pasteur et ses collaborateurs Roux et Duclaux, suite aux travaux de Robert Koch mettant en relation les microbes et les maladies. Cette découverte lui permit d'améliorer la technique. Sa première vaccination fut la vaccination d'un troupeau de moutons contre le charbon le 5 mai1881. La première vaccination humaine (hormis la vaccination au sens originel de Jenner) fut celle d'un enfant contre la rage le 6 juillet 1885.
Il faut remarquer que contrairement à la plupart des
vaccinations, cette dernière fut effectuée après l'exposition au risque– ici, la morsure du jeune Joseph Meister par un chien enragé et non avant.
3. Principe de la vaccination
Le but principal des vaccins est d'induire la production par
l'organisme d'anticorps, agents biologiques naturels de la défense du corps vis-à-vis d'éléments pathogènes identifiés. Un vaccin est donc spécifique à une maladie mais pas à une autre. Cette production d'anticorps diminue progressivement dans un délai plus ou moins long, fixant ainsi la durée d'efficacité du vaccin. Elle est mesurable et cette mesure peut être utilisée dans certains cas pour savoir si le sujet est vacciné efficacement (vaccin anti-hépatite B et anti-tétanos en particulier).[5]
Les anticorps sont produits par des lymphocytes B se transformant en plasmocytes. Le nombre de lymphocytes B mémoire, non secrétant mais qui réagissent spécifiquement à la présentation d'un antigène, semble, lui, ne pas varier au cours du temps.
Cependant certains vaccins ne provoquent pas la formation d'anticorps mais mettent en jeu une réaction de protection dite cellulaire, c'est le cas du BCG (« vaccin Bilié de Calmette et Guérin », vaccin antituberculeux).
Les défenses immunitaires ainsi « stimulées » par le vaccin préviennent une attaque de l'agent pathogène pendant une durée pouvant varier d'un vaccin à l'autre. Ceci évite le développement d'une maladie infectieuse au niveau de l'individu et, dans le cas d'une maladie contagieuse et d'une vaccination en masse, au niveau d'une population6.
Idéalement, les vaccins ne doivent être inoculés qu'aux
personnes en bonne santé car des effets secondaires plus ou moins sévères peuvent être observés avec une fréquence variable. Ils peuvent être administrés cependant à des personnes porteuses de maladies chroniques qui sont particulièrement sensibles à certaines infections (cas de la vaccination antigrippale des patients porteurs d'affections respiratoires).
Un vaccin peut également produire des anticorps dirigés, non pas contre un germe, mais contre une molécule produite de manière physiologique par l'organisme. Ainsi, un vaccin ciblé contre l'angiotensine II, hormone intervenant dans le contrôle de la pression artérielle, est en cours de test pour le traitement de l'hypertension artérielle.
4. Types de vaccins
Les vaccins sont habituellement inoculés par injection, mais
ils peuvent l'être par voie orale (ce qui a permis de presque éliminer la rage de l'Europe des 12 par des appâts vaccinants contre la rage distribués aux renards dans la nature) et des vaccins par spray nasal sont en cours d'essai (ex. : vaccin antigrippal NasVax en Israël), voire déjà utilisés (vaccins contre la grippe saisonnière ou contre la grippe pandémique aux États-Unis).[6]
La matière vaccinale elle-même est classée selon sa nature
en quatre catégories :
4.1. Vaccins issus d’agents infectieux inactivés
Une fois les agents infectieux identifiés et isolés, on les multiplie en très grand nombre avant de les détruire chimiquement ou par la chaleur. De cette façon des vaccins sont produits par exemple contre la grippe, le choléra, la peste ou l’hépatite A. Des informations récentes laissent supposer que les agents pathogènes peuvent être électrocutés. Cette méthode, appliquée en dehors des précédentes, permet d'élargir la gamme des moyens d'éradication des micro-organismes infectieux, aussi bien pour les souches d'origine bactérienne que virale, etc.[7]
4.2. Vaccins issus d’agents vivants atténués
Les agents infectieux sont multipliés en laboratoire jusqu’à
ce qu’ils perdent naturellement ou artificiellement, par mutation, leur caractère pathogène. Les souches obtenues sont alors incapables de développer entièrement la maladie qu’elles causaient auparavant, mais conservent cependant leurs antigènes et leurs capacités à induire des réponses immunitaires.
Ce genre de vaccin est généralement plus efficace et son effet plus durable que celui qui est composé d’agents infectieux inactivés. En revanche, comme il est constitué de micro-organismes dont la viabilité doit être maintenue pour être efficace, sa conservation est plus difficile[8].
Les principaux vaccins vivants sont ceux contre la rougeole,
les oreillons, la rubéole, la fièvre jaune, la varicelle, la tuberculose (vaccin BCG), la poliomyélite (vaccin oral), les gastroentérites à Rotavirus. Ils sont contre-indiqués chez la femme enceinte et les personnes immunodéprimées.
4.3. Vaccins synthétiques
Ces vaccins sont constitués des molécules de surface des
agents infectieux afin d'obtenir des réponses immunitaires sans avoir à conserver inactiver et introduire le virus concerné.
Les vaccins contre les virus de l’hépatite B ou contre les papillomavirus sont ainsi constitués des protéines qui se trouvent naturellement à la surface de ces virus. Généralement ces antigènessont produits par des levures modifiées par génie génétique, afin qu'elles produisent en grandes quantités les protéines d'intérêt.
Éliminant tout risque de contamination, ces vaccins demandent cependant à ce que les mécanismes d'immunogénicité associés aux infections visées soient bien connus, et que les protéines de surface des agents infectieux soient stables et définies.
4.4. Vaccins constitués de toxines inactivées
Lorsque les symptômes les plus graves de la maladie sont
dus à la production de toxines par l’agent infectieux, il est possible de produire des vaccins uniquement à partir de ces toxines en les inactivant chimiquement ou par la chaleur (une toxine ainsi rendue inoffensive est alors fréquemment appelée un « toxoïde » ou plus généralement une « anatoxine »)[9].
Le tétanos ou la diphtérie sont deux exemples de maladies dont les symptômes sont dus à des toxines et contre lesquelles on produit des vaccins de cette façon.
5. Additifs
Nous avons à ce sujet : les produits immunogènes et virus
végétaux[10].
5.1. Produits immunogènes
L'ajout d'un produit immunogène stimule la réaction
immunitaire dans la région d'injection, améliorant ainsi la concentration de cellules immunitaires dans la zone concernée, et leur production d'anticorps. Cette plus grande activité permet d'augmenter l'efficacité vaccinale. Cette réaction se traduit souvent par une rougeur voire une douleur au point d'injection.
5.2. Virus végétaux
Début mai 2008, Denis Leclerc a proposé d'utiliser un virus végétal (qui ne peut se reproduire chez l'homme) comme pseudovirion jouant le rôle d'adjuvant, pour rendre des vaccins plus longuement efficaces contre des virus qui mutent souvent (virus de la grippe ou de l'hépatite C, voire contre certains cancers).
Le principe est d'associer à ce pseudovirion une protéine-
cible interne aux virus, bactéries ou cellules cancéreuses à attaquer, et non comme on le fait jusqu'ici une des protéines externes qui sont celles qui mutent le plus. Ce nouveau type de vaccin, qui doit encore faire les preuves de son innocuité et de son efficacité, déclencherait une réaction immunitaire à l'intérieur des cellules, au moment de la réplication virale.
6. Vaccination préventive
La vaccination préventive est une forme de vaccination visant à stimuler les défenses naturelles de façon à prévenir l'apparition d'une maladie. Elle ne cesse de voir son domaine s'élargir et peut prévenir les maladies suivantes :
Diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, méningite due au germe Haemophilusinfluenzae de sérotype b, hépatite B, grippe, tuberculose, rougeole, rubéole, oreillons, pneumocoque…
Le nombre de maladies que l'on cherche à prévenir dès le plus jeune âge en France n'a cessé de s'allonger et il faudra sans doute dans les prochaines années en introduire d'autres, ce qui impose de le simplifier par exemple en utilisant des vaccins « multivalents » (c'est-à-dire efficaces contre diverses maladies en même temps) pour diminuer le nombre d'injections et augmenter la couverture vaccinale.
La vaccination à large échelle permet de réduire de façon
importante l'incidence de la maladie chez la population vaccinée, mais aussi (si la transmission de celle-ci est uniquement inter-humaine) chez celle qui ne l'est pas, le réservoir humain du germe devenant très réduit. L'éradication de la poliomyélite de type 2 en 1999 est la conséquence des campagnes de vaccinations.
En revanche, contrairement à une idée répandue, le rôle des vaccinations dans l'éradication de la variole en 1980 serait mineur d'après un rapport émanant de l'OMS. Il semblerait en effet qu'une stratégie de surveillance et d'endiguement mise en place au début des années 1970 ait été plus fructueuse dans l'éradication de cette maladie.
7. Vaccination thérapeutique
Aussi appelée « immunothérapie active » (ou, plus anciennement, « thérapie vaccinale », « vaccinothérapie »), cette technique consiste à stimuler le système immunitaire de l'organisme pour favoriser la production d'anticorps. Il ne s'agit donc plus de prévenir l'apparition d'une maladie mais d'aider l'organisme des personnes déjà infectées à lutter contre la maladie en restaurant ses défenses immunitaires[11].
On a pu créditer Auzias-Turenne d'être à l'origine de la vaccination thérapeutique avec sa méthode de syphilisation, Pasteur prenant le relais avec son vaccin contre la rage. Contrairement à une idée reçue cependant, la vaccination contre la rage n'est pas thérapeutique.
En fait, en pré-exposition (chez les personnes susceptibles
d'être atteintes du fait de leur activité professionnelle par exemple) il s'agit d'une vaccination habituelle (injection de l'antigène qui va stimuler la fabrication de défenses spécifiques).
En post-exposition, c'est-à-dire après une morsure par un
animal susceptible d'être enragé, il s'agit d'une immunisation passive et active. Passive parce qu'il y a injection d'immunoglobulines (anticorps) spécifiques contre la rage et, au même moment, injection du vaccin antirabique. Contrairement au SIDA ou au cancer, la vaccination antirabique n'est largement plus au stade expérimental.
8. Vaccins et sérums
Les vaccins ne doivent pas être confondus avec les sérums.
Ils peuvent parfois être associés : c'est la séro vaccination.
a. « Vaccins » au sens large
Par abus de langage, le terme de vaccination s'applique
parfois à diverses inoculations et injections. Ainsi l'immunocastration des porcs est souvent présentée comme un vaccin (contre l'odeur de verrat). En 1837, Gabriel Victor Lafargue parla de « vaccination morphinique » pour ce qui n'était qu'une injection sous-épidermique. Dans cette catégorie se place également le vaccin de Coley (qui génère une hyperthermie destinée à détruire des tumeurs)[12].
b. Vaccins obligatoires
À noter que certaines professions (égoutiers, professions médicales, etc.) doivent avoir des vaccins supplémentaires par rapport au reste de la population.
Les autorités sanitaires assurent que le rapport bénéfice/risque est suffisamment significatif. L'inobservation des prescriptions vaccinales expose à des sanctions pénales ou administratives, notamment au retrait de l'autorité parentale, à la déscolarisation, au renvoi d'une administration, à une amende ou à une peine privative de liberté. L'obligation de vaccination a entraîné la création de groupements de personnes opposées à son aspect systématique, par exemple la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations qui invoque la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne qui instaure une clause de conscience.
Trois vaccins sont obligatoires a savoir:
Les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite Une primo-vaccination avec trois injections à 2, 3 et 4 mois, puis un rappel entre 16 et 18 mois. Contre la poliomyélite deux rappels supplémentaires, l'un à 6 ans et l'autre entre 11 et 13 ans.
Il Sied de note que ces trois vaccins pouvaient être traditionnellement administrés simultanément dans la petite enfance via le DTPolio de Sanofi-Pasteur. Cependant il est désormais très difficile de ne pratiquer que les seuls vaccins obligatoires, en effet ce produit (le seul vaccin « DTP » sans aluminium ayant une autorisation de mise sur le marché pour les enfants assujettis aux obligations vaccinales) n'est plus commercialisé par son fabricant qui l'a pour le moment retiré du marché depuis courant 2008 suite à une recrudescence d'allergies dont il serait responsable.
Le vaccin de remplacement Revaxis adapté aux rappels n'a pas d'homologation pour une administration à des enfants de moins de six ans. Ces trois vaccins sont en général inoculés en même temps que les vaccins non obligatoires contre la coqueluche et l'Haemophilusinfluenzae B au sein d'un vaccin dit « pentavalent » (cinq actions).
Suite à l'éradication totale de la variole dans le cadre d'un programme mondial de l'OMS, le vaccin contre cette maladie n'est plus requis. Deux souches sont cependant conservées dans des laboratoires américains et russes dans un but de recherche[13].
9. Vaccin antipoliomyélitique
La première campagne de vaccination de masse anti-
poliomyélite, dans les années 1950, a été marquée par la fourniture d'un important lot défectueux (virus vivant non atténué) aboutissant à près de 220 000 contaminations dont 70 000 malades, 164 paralysies sévères et 10 décès.
• Risque de transmission à l’entourage (si vaccin à base de virus vivant atténué)
• Contamination malencontreuse par le virus simien 40 (virus inoffensif pour le singe mais oncogène pour l'homme, bien qu'à ce jour, aucune étude n'ait démontré une augmentation du risque de cancer chez ceux ayant reçu le vaccin contaminé)
• Dermatitesgénéralisées
• Douleurs articulaires près des sites d’injection
• Réactionsanaphylactiques
• Réactions neurologiques : convulsions, polynévrites, myélite transverse, paralysies faciales, syndrome de Guillain-Barré, pan encéphalite sclérosante subaigüe.
I.2. Campagne sociale
1. Définition
La campagne sociale consiste à faire passer un message à un groupe de personnes dans le but de leur faire changer leurs habitudes ou leurs comportements dans l'intérêt de tous. L'enjeu de la campagne sociale est donc de faire comprendre à la cible visée quels sont les intérêts communs et quelles sont les actions à mettre en place pour les maximiser[14].
La campagne sociale est utilisé par les associations, les ONG mais aussi les marques qui choisissent de communiquer sur leurs produits en associant la campagne à une bonne cause : Le racisme, la pauvreté, la protection des enfants...
Les ONG et associations utilisent le marketing social comme un levier pour rallier un maximum de personnes à leur cause et ainsi financer leurs actions quotidiennes. Pour cela, une part non négligeable des budgets d'associations sont affectés à la communication (Affichages, Spots Télés). Le ton utilisé dans ce type de campagne est souvent grave avec des images et paroles chocs. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont un nouvel outil d'expression pour ces organisations qui parviennent à créer de la viralité à bas coût.
2. Objectifs de la campagne sociale
Dans l’approche des cadres logiques, on entend par objectifs
les résultats distincts à obtenir pour atteindre le but général de la campagne. La réalisation de ces objectifs est généralement présentée comme le résultat direct de la campagne[15].
Les objectifs se distinguent des effets en ce que ces derniers tiennent plus pleinement compte des actions de nombreuses autres parties prenantes. Les effets sont les changements clairement définis, nets et réalisables survenant dans les comportements des acteurs sociaux, à savoir les individus, groupes organisations ou institutions, qui contribueront à la réalisation du but global/des buts globaux de la campagne. Ils peuvent concerner différents aspects de l’ensemble de la campagne ou les étapes spécifiques menant à la réalisation des objectifs constitutifs du but de la campagne.
Le but et les objectifs ou effets spécifiques de la campagne doivent être communiqués à tous les participants actifs. Si la campagne est exécutée par une alliance, tous les membres de celleci doivent connaître clairement et appuyer la réalisation du but et des objectifs de la campagne (ou l’obtention des effets).
3. Analyse des objectifs
Nous avons donc[16]:
1. Les objectifs sont généralement définis en appliquant les critères d’analyse SMART c’est-à-dire qu’ils doivent être Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et déterminés dans le Temps.
2. Spécifique ne veut pas dire « immuable » : Au fur et à mesure du déroulement de la campagne, ses diverses composantes, les acteurs et les facteurs internes et externes influant sur son succès doivent faire l’objet d’un suivi constant. Des changements substantiels, positifs ou négatifs, peuvent exiger que l’on apporte des modifications aux objectifs.
3. Mesurablene ne signifie pas nécessairement
« quantifiable » : Dans les campagnes sociales visant à la modification des comportements, par exemple, les observations qualitatives tendent à donner une image plus exacte des processus complexes des campagnes que les données numériques.
4. Réalistene ne veut pas dire « pessimiste » : Si la campagne est fondée sur des recherches solides, on pourra se faire une idée claire de ce que l’on peut réaliser et de ce qui est exclus compte tenu du contexte et des ressources disponibles.
5. « Déterminé dans le temps » ne s’applique qu’à la planification : Il convient de modifier les limites de temps au fur et à mesure du déroulement de la campagne.
Il est à savoir que dans les situations compliquées ou
complexes présentant une grande incertitude sur les liens de causalité entre ce que l’on va faire et les résultats que l’on obtiendra, les exercices Smart peuvent être improductifs. Ceci vaut en particulier pour les effets et l’impact. Il est préférable dans de telles situations de déterminer clairement qui sont les cibles et pourquoi l’on souhaite entreprendre des activités pour les amener à changer. On songera de manière créative aux façons de les influencer et d’agir. Dans de telles situations également, en contrepoint à une planification légère et créative, il est important de procéder à un suivi systématique et rigoureux des cibles pour détecter les changements qui se manifestent progressivement et éclairer les actions de la campagne. La campagne sociale vise la mobilisation de public à adopter un comportement.
4. Mobilisation sociale :
1. Définition
La mobilisation sociale est un processus utilisant la communication pour rallier à l'action un grand nombre de personnes notamment la société civile afin de réaliser un but social commun à travers les efforts et les contributions de tous[17].
Autrement dit, elle consiste surtout en un mouvement d'ensemble, c'est-à-dire agir en commun, en même temps, au même moment par le même langage sur un thème bien déterminé. Lorsqu'elle se limite à une communauté (bénéficiaire ressource et principale cible à rallier), on parle de mobilisation communautaire. On retrouve cette approche dans la plupart des partenaires dans différents domaines.
2. Formes de mobilisation sociale
Pour expliquer la définition, nous allons citer quelques
formes de mobilisation sociale :
Ø Les différentes sortes de journée mondiale :
- Journée Mondiale de l'Eau
- Journée Mondiale de la Santé
- Journée Mondiale des Latrines
- Journée Mondiale de lavages des mains avec du savon - Journée Mondiale de la Lutte contre le SIDA...
- Les différentes campagnes de mobilisation :
- Campagne électorale
- Campagne de vaccination
- Campagne d'éducation sanitaire...
Ø Les différentes sortes de sensibilisation :
c. Sensibilisation de masse
d. Montage de spectacles.
I.3. Communication publique
1. Définition
La communication publique est l’ensemble des actions de communication engagées par toute institution exerçant une mission de service public : institutions étatiques et supranationales ; administrations publiques ; collectivités territoriales ; entreprises et établissements publics[18].
La communication publique se veut au service de l’intérêt général. À ce titre, elle ne doit pas être confondue avec la communication électorale ou la communication politique.
Pierre Zémor définit la communication publique comme « l’ensemble des messages émis par les pouvoirs publics et les services publics qui ont pour objectifs d’améliorer la connaissance civique, de faciliter l’action publique et de garantir le débat politique »[19]
2. Objectifs et publics cibles
La communication publique vise à [20]:
• Informer les citoyens, les médias, les agents publics et la société civile sur les actions des institutions publiques
• Promouvoir les services offerts par les pouvoirs publics aux usagers
• Faire connaître et accepter la décision publique
• Engager le dialogue avec les citoyens, usagers et la société civile
• Accompagner le changement de comportements dans des grands domaines d’action publique (Santé, Sécurité Routière etc.)
Les publics visés par la communication publique sont [21]:
• Les citoyens
• La sociétécivile
• Les médias
• Les agents publics
La communication publique couvre un large domaine. S’y retrouvent la communication des institutions publiques (Parlement, gouvernement, institutions nationales et européennes, corps constitués…), la communication des organismes assurant une mission de service public (établissements publics, organismes paritaires, sociétés d’économie mixte, entreprises nationales, associations…) et la communication des collectivités locales (Régions, départements, communautés, communes...).
Sous tous ses aspects–promotion des services aux publics, communication institutionnelle, campagne d’intérêt général, communication interne et la communication publique a pris son essor ces 20 dernières années et a acquis au fil des ans une légitimité réelle.
Et, départ sa fonction transversale, la communication publique concourt à rendre compréhensibles les choix et l’action des institutions. Elle contribue à donner du sens à la vie publique et politique.
Ainsi, dans le cadre de cette étude, cette communication publique concourt au changement de comportement visé comme objectif final à toute campagne de sensibilisation.
Section II : Cadre théorique
Cette étude axée sur l’approche participative des populations dans une campagne sociale, a pour fondement théorique le changement de comportement.
Qu’est-ce que le changement de comportement ?
Le changement d’un individu se caractérise par la démarche avec laquelle, au fil d’étapes successives, il arrive à son but. Ces changements sont rationnels et logiques et sont notamment guidés par l’information disponible. Le comportement est donc dicté à la fois par l’attitude, la norme subjective (le regard de nos proches et le contrôle comportemental perçu de mon jugement sur ma capacité).[22]
Connaître l’attitude d’une personne à l’égard d’un objet ou d’une idée, c’est être en mesure de prédire son comportement futur à l’égard de cet objet ou cette idée.
On doit dire que les attitudes en tant que prédispositions par rapport à une information reçue nous accompagnent tout au long de nos actions.
La communication pour le changement de comportement est définie par Awaseck comme « un processus intégré dans un programme global qui fait appel à la participation de la communauté, qui produit des messages et approches personnalisées utilisant une variété de moyens de communication et qui définit des comportements positifs favorisant un changement durable de comportement. »[23]
Jan Noël Kapferer révèle que l’individu développe des
habitudes qui sont partielles sous contrôle de l’environnement. C’est ce dernier crée des stimuli qui, à force d’association, déclenchent un certain comportement de l’individu.
Ainsi donc, la décision d’entreprendre une action
(sensibilisation et conscientisation) dépend de l’influence des facteurs spécifiques à la situation donnée. Elle est fonction des comportements adoptés. Persuader pour modifier les comportements préjudiciables à l’intérêt individuel ou collectif implique, au préalable, de faire connaître les raisons qui justifient les faits et les commentaires explicatifs du sujet à sensibiliser.
Les informations ainsi diffusées alimentent l’opinion qui est
l’interprétation de la connaissance qui lui donne un sens, un poids, un rôle. La formation de cette opinion est, après la connaissance acquise, l’étape qui conditionne le changement de comportement.
Implicitement, derrière chaque communication on trouve
une représentation de la façon dont ce dernier est censé agir consciemment ou non sur les récepteurs des messages. Par ailleurs, dans un contexte de sensibilisation, nous évoquons que la connaissance de l’attitude d’un individu devrait permettre d’en déduire le comportement qui le mettra dans une situation donnée lorsqu’il sera confronté à l’objet d’attitude à l’égard duquel on connaît son opinion.
Lorsque quelqu’un vous dit, par exemple, qu’il est ne veut ne donne pas à ce souvent du lait à son maternel à son enfant au risque de perdre sa beauté physique, l’information que nous pouvons tirer de cette déclaration va au –delà de la simple évaluation communiquée. En effet, nous sommes alors en mesure de prédire que certaines situations appropriées la personne adoptera des comportements cohérents avec son évaluation. Par exemple, elle tentera de consulter les autres, connaître leurs idées (opinions) ; bref, cherchera la vraie raison.
Nous pouvons donc affirmer que le comportement est l’évaluation globale des objets et/ou des idées. Cette évaluation globale est sous-tendue par trois composantes évaluatives spécifiques : affective, cognitive, et comportementale.
- La composante affective renvoie aux sentiments et émotions qui sont associés à l’objet. On peut aimer ou détester quelque chose selon la nature des sentiments que l’on a éprouvés à son égard. Par exemple, ne pas aimer faire don de sang parce que la vue d’une seringue nous angoisse.
- La composante cognitive renvoie aux croyances possédées à propos de l’objet. Si l’on croit que madame X est intelligente et qu’elle défend des positions économiques et sociales qui ont notre faveur, alors auront une attitude positive à son égard.
- La composante comportementale fait référence aux comportements qui dans le passé ont été associés à l’objet du comportement. Par exemple, l’acquisition d’un comportement positif ou négatif à l’égard d’un objet et/ou idée peut dépendre de notre comportement et notre engagement vis-à-vis de cet objet ou idée.
Pour modifier des comportements ou attitudes chez les
citoyens, les institutions utilisent principalement deux grands types de moyens. Le premier consistant à agir sur l’environnement en modifiant certains règlements et lois…lorsque l’attitude à l’égard d’un comportement donné est négative et que celui-ci est imposé par un règlement. Ainsi, les psychologues sociaux ont leur attitude envers les comportements qui leurs sont imposés.
Le deuxième moyen consiste à élaborer des campagnes de
communications, l’objectif étant de transmettre, grâce à un dispositif de communication médiatique, des informations à des publics-cibles dans le but de créer, de renforcer ou modifier certaines attitudes susceptibles d’instaurer des comportements bénéfiques. C’est pourquoi lors des campagnes, on présente les risques que l’on prend si on ne suit pas les recommandations et on montre les avantages du nouveau comportement.
Pour optimiser la persuasion, les plans médias des campagnes sont conçus de manière à ce que les médias transmettent un message plusieurs fois à un même individu. Ces messages montrent une menace à telle ou telle autre attitude agissant sur la motivation à la protection et au changement de comportement de l’individu[24].
II.1 . Quid des principes de base de la communication pour le changement de comportement ?
Pour qu’une communication pour le changement de comportement puisse donner du fruit, il faut qu’elle repose sur les principes suivants[25] :
- être faite par un travail de proximité ;
- cibler des périodes bien définies : propices pour joindre les groupes cibles, liées aux facteurs de risque et/ou qui incitent à changer de comportement ;
- chaque intervention doit avoir des objectifs spécifiques bien définis ;
- être menée par les pairs pour favoriser une meilleure participation au sujets des discussions au sein des groupes homogènes ;
- faire appel à la participation active des groupes cibles et des personnes influentes de la communauté en général (usage de la star)
- la rechute est à prévoir
II.2. Rôles de la communication pour le changement de comportement
Parmi les différents rôles que peut jouer une communication pour le changement de comportement, nous distinguons :
- accompagner les personnes et les groupes vulnérables en vue d’aboutir à une mobilisation de comportement ;
- susciter un changement de comportement et le maintenir ;
- créer une demande pour de l’information et des services ;
- sensibiliser les groups cibles ;
- accroître les connaissances chez les groupes cibles ;
- favoriser et/ou améliorer des services de prévention et des soins.
Pour que l’individu adopte un nouveau comportement, l’individu évolue d’un côté la menace figurant dans le message et examine la sévérité perçue de la menace, puis la vulnérabilité perçue. Cette évaluation des inconvénients est très importante[26].De l’autre côté, l’individu évalue le mécanisme de lutter contre la menace. Il examine tout d’abord l’efficacité des recommandations présentées dans le message, puis sa propre capacité de les suivre ; ensuite il évalue les coûts que lui imposerait un comportement adéquat à ces recommandations.
II.3. Techniques de communication pour le changement de comportement
Techniques |
|
Principaux avantages |
Principaux inconvénients |
Utilisation |
Causerie éducative |
|
Courte durée ; interactive; évaluation des messages facile à faire, groupe restreint, porte sur un thème spécifique, courte durée (1à 20minutes) |
ne s’adapte pas au grand groupe, demande beaucoup de préparation, maîtrise de la langue locale nécessaire, connaissance socioculturelle du milieu importante, exige une connaissance de la technique de causerie |
S’exercer avant la causerie, une bonne préparation du lieu de causerie, Endroit : loin des bruits et aéré, disposition des chaises et des tables sous forme de demi- cercle |
Discussions de groupe |
Etablissement d’une conscience de groupe, les membres du groupe peuvent comprendre la position de chacun ou de chacune face à la question discutée, permet d’échanger les opinions et renforce la tolérance et la compréhension |
Certains membres risquent de dominer. Parfois il est difficile de contrôler ou de rester centré sur la question principale, demande des animateurs ou des animatrices |
Doit être utilisé avec un public intéressé pour parler d’un problème bien défini ; devrait toujours être informelle et souple. A la fin de la discussion, il faudrait récapituler ; ce sont les membres du groupe qui devraient décider de la position qu’ils veulent prendre face à la question ; exige de choix d’un bon président. |
|
Visite à domicile |
- Etablissement de bonnes relations personnelles entre les agents et de terrain et les groupes concernés ; - peut fournir des informations sur les familles ne pouvant |
Généralement, l’agent de terrain ne peut pas rendre visite à chaque membre de la communauté, seules les communautés situées aux endroits accessibles |
Il est nécessaire d’établir une fiche de visite à domicile ; il faut garder des dossiers des communautés visitées ; il faut établir un calendrier des visites à domicile pour prévoir du temps pour |
|
pas être obtenues autrement ; - encourage les groupes cibles à participer aux fonctions publiques, aux activités de groupe. |
peuvent être visitées ; requiert une bonne préparation |
le travail de terrain ; il faut distribuer de la documentation aux communautés visitées ; l’intervenant ou l’intervenante doit être discret et correct |
Démonstration avec un petit groupe |
Les participants peuvent être actifs; Le public est convaincu que les choses peuvent être faites facilement ; faire confiance aux capacités de l’agent de terrain ; le matériel est adapté et connu du public cible ; évaluation des connaissances facile à faire ; groupe restreint (quinze personne max) ; se dérouler dans un endroit bien choisi et adapté |
Demande une préparation et un bon choix du thème ; facteurs externes peuvent influencer les résultats de la démonstration et par conséquent la confiance qu’on a en l’agent de terrain ; mobilise les ressources spécifiques |
Il faut répéter à l’avance la démonstration ; le public cible devrait participer à la démonstration ; le matériel éducatif devrait être distribué aux participants à la fin de la démonstration |
Entretienindividuel (counseling) |
Durée de contact en fonction de l’état de santé et des connaissances de la personne cliente ; intimité de l’entretien (lieu) ; l’agent a de l’empathie pour la personne rencontrée |
Il faut utiliser un guide d’entretien ou un questionnaire ; existence des biais ; nécessité de la maîtrise de la technique d’entretien |
Le moment doit être bien choisi ; respecter les étapes de la technique d’entretien |
Vidéo/ciné suivis de débats (projection des films) |
Possibilité de combiner l’écoute et la vue ; commentaires de séquences possibles, possibilité de recueillir les réactions du groupe ; possibilité d’arrêt sur image ; |
La salle doit être suffisamment aménagée ; requiert des moyens techniques chers (TV-vidéo, cassettes, sources d’énergie) |
Il faut une bonne disposition de l’auditoire ; maîtrise de l’utilisation de l’audiovisuel ; monitoring du matériel avant la séance |
|
possibilité de faire des recommandations |
|
|
II.4. Démarche d’élaboration d’un plan d’action de communication pour le changement de comportement
Etapes |
Contenu |
Etape 1 |
Analyse de la situation (diagnostic éducatif). Il s’agit de cerner l’ensemble des problèmes qui se posent à la communauté ou à un auditoire cible et procéder à la sélection du problème prioritaire. Les problèmes peuvent être identifiés à partir soit d’enquêtes CAP (connaissances, aptitudes, pratiques), soit à partir des focus ou de statistiques des services techniques des ministères concernés. |
Etape 2 |
Définition des buts du programme ou projet de communication pour le changement de comportement. |
Etape 3 |
Sélection des comportements souhaités à partir des problèmes identifiés auprès des groupes cibles |
Etape 4 |
Identification des auditoires cibles (primaires ou secondaires) que le programme se fixe de rejoindre. Ces groupes cibles doivent être bien segmentés pour permettre une sélection pertinente des messages à transmettre, des canaux et techniques d’animation. |
Etape 5 |
Détermination des objectifs de changement de comportement. |
Etape 6 |
Conception, élaboration et pré-test des produits et activités de CCC : messages qui tiennent compte des comportements et attitudes souhaités et des arguments qui incitent au changement de comportement ; matériel de sensibilisation |
Etape 7 |
Définition des canaux de communication qui permettent de toucher le public cible |
Etape 8 |
Choix des activités éducatives qui permettent le changement de comportement. Les activités étant sélectionnées, il faut procéder à leur programmation en tenant compte des ressources (humaines, matérielles et financières), du temps imparti de la localisation (lieu) des interventions. Plan de suivi / évaluation : il faut bâtir un plan de suivi dont l’exécution se fait de façon régulière et donne une idée de l’état d’avancement du projet. |
Etape 9 |
En outre, un plan d’évaluation doit être élaboré et mis en exécution pour voir si le projet a fonctionné auprès du public cible et de ce fait identifier les points faibles du plan de communication. Ce plan d’évaluation doit aussi mesurer l’impact du programme, c’est-à-dire le niveau de changement de comportement du groupe cible. |
Cela dit, la décision d’entreprendre une action dépend de
l’influence des facteurs spécifiques à la situation. Elle est fonction des comportements adoptés.
Pour changer le comportement d’un individu ou d’un groupe
ceci exige au préalable de faire connaitre les raisons qui justifient les modifications d’attitude préconisées, donc diffuser au maximum les faits et les commentaires explicatifs du sujet à informer[27].
Les informations ainsi diffusées alimentent l’opinion qui est
l’interprétation de la connaissance qui lui donne un sens, un poids, un rôle. La formation de cette opinion est, après la connaissance acquise, l’étape qui conditionne le changement de comportement.
Cela demande également du temps. Le lancement de la
campagne d’information doit coïncider avec la période ou les individus sont les plus réceptifs au message. Parce que les campagnes d’informations ont une influence sur les individus.
Pour modifier des comportements ou des attitudes chez les citoyens, les institutions utilisent principalement deux grands moyens ; le premier consiste à agir sur l’environnement, en modifiant certains règlements et lois. Lorsque l’attitude à l’égard d’un comportement donné est négative et que celui-ci est imposé par un règlement, les psychologues sociaux ont leur attitude envers les comportements qui leurs sont imposés.
Le deuxième moyen consiste à élaborer des systèmes de
communication, l’objectif étant de transmettre, grâce à un dispositif de communication médiatique, des informations à des publics cibles, dans le but de créer, renforcer ou modifier certaines attitudes susceptibles d’instaurer des comportements bénéfiques[28].
Pour optimiser la persuasion, nous signalons que, les plans médias des campagnes sont conçus de manière à ce que les médias transmettent un message plusieurs fois à de public cible. Ces messages montrent une menace à telle ou telle autre attitude agissant sur la motivation à la protection et au changement de comportement de l’individu.
Pour Kapferer, la répétition d’un message accomplit
plusieurs fonctions:
Elle augmente la probabilité qu’un individu donné soit exposé au message. En multipliant la présence de message dans l’environnement du sujet, ce dernier a une forte probabilité d’entrer en contact avec le message ; la répétition augmente la probabilité que le sujet y porte attention ; la répétition augmente également la probabilité que le message soit suffisamment décodé ; la répétition concourt à la rétention du message.
Pour que l’individu adopte un nouveau comportement,
l’individu évolue d’un côté la menace figurant dans le message et examine la sévérité perçue de la menace, puis la vulnérabilité perçue.
Cette évaluation des inconvénients est très importante[29].
De l’autre côté, l’individu évalue le mécanisme de lutter contre la menace. Il examine tout d’abord l’efficacité des recommandations présentées dans le message, puis sa propre capacité de les suivre ; ensuite il évalue les coûts que lui imposerait un comportement adéquat à ces recommandations.
Conclusion partielle
Dans ce chapitre nous avons défini les concepts clés de
notre étude qui nous a permis de comprendre le sujet et mieux expliquer notre étude afin de bien procéder dans la recherche. Le cadre théorique nous a permis de comprendre la manière dont s’effectue le changement de comportement dans une approche participative.
CHAPITRE II : Présentation du Programme Elargi de
Vaccination
Dans ce chapitre nous allons procéder à la présentation du programme Elargi de vaccination(PEV), son historique, sa mission et son organisation ainsi qu’une brève présentation de la localité de Mbanza-Ngungu.
Section 1. Aperçu historique
La création du programme Elargi de vaccination(PEV) résulte de la 40eme assemblée mondiale de l’organisation mondiale de la santé, par sa résolution WHO28.63.
Sa mission consiste à garantir à tout enfant une meilleure
survie avec le risque moindre de contracter les maladies évitables par la vaccination avant 5ans[30].
En RDC, le programme élargi de vaccination tire ses origines de la campagne nationale de l’éradication de la Variole, crée par l’ordonnance présidentielle n°68/103 du 29 mars 1968 (pour une durée de 10ans), éradication dont la certification est intervenue en 1978.
Le PEV est un service spécialisé du Ministère de la santé Publique à caractère social et technique, jouissant d’une autonomie administrative et financière32.
En 1978, la certification de l’éradication de la Variole a
permis l’introduction du PEV dans 17 grandes Villes de la RDC dont Kinshasa. Ici la stratégie principale d’intervention a été l’utilisation des équipes mobiles.
En 1982, l’adoption de soins de santé primaires en RDC et la création des zones de santé ont amené le PEV à utiliser une autre stratégie consistant à intégrer ses activités dans les centres de santé fixes.[31]
L’accord signé entre le gouvernement de la RDC et celui des Etats unis d’Amérique, par le biais de l’USAÏD, a obligé le PEV à insérer deux autres volets notamment la lutte contre les maladies diarrhéiques(LMD) et la lutte antipaludique(LAP).
Cette intégration a donné lieu à la naissance du programme
élargi de vaccination et de lutte contre les maladies transmissibles de l’enfance, PEV/LMTE46.
En 1986, le PEV a intégré dans son programme les
pathologies comme la cholera et la dysenterie bacillaire dans le cadre de la lutte contre les maladies diarrhéiques. En 1988, les infections respiratoires aiguës et les fièvres hémorragiques d’origine virale sont intègres au PEV/LMTE par l’arrêté ministériel n°BUR/CE/SP/0033/88 du 12 octobre 1988, portant création et fonctionnement du PEV/LMTE(47).
Depuis sa création jusqu’à ce jour, le PEV s’occupe de toutes
les maladies évitables par la vaccination. Il fait prévention et le suivi des enfants, avant et après l’administration du vaccin.
2. Missions du PEV/LMTE
Le PEV/LMTE a pour mission de contribuer a une meilleure
suivie de l’enfant en réduisant la morbidité et la mortalité attribuables à la rougeole, la diphtérie, la poliomyélite, la coqueluche, la tuberculose, la tétanos néonatal et maternel, les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës, le paludisme, les fièvres hémorragiques d’origine virale, l’hépatite B et la méningite.[32]
Le PEV recourt à la vaccination pour protéger tous les enfants dont la vie est exposée aux maladies contagieuses.
Parce qu’en 1995, plus de 1000 enfants ont été touchés par
la poliomyélite au Kasaï- oriental, précisément dans la ville de MbujiMayi et ses environs 80% des enfants paralysés étaient âgés de moins de 5 ans.
3. Objectifs
Le PEV/LMTE conçoit les stratégies et méthodes
d’intervention afin d’assurer une assistance technique et logistique de base aux zones de santé, dans le cadre de la prévention ou de la prise en charge correcte de maladies précitées[33].
Ces stratégies et méthodes favorisent l’expansion de la communication auprès de la population cible.
A Kinshasa, la situation des enfants révèle que les infections respiratoires aiguës sont la première cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans, et le deuxième motif de consultation d’après une enquête du PEV/LMTE.
Un enfant Congolais fait en moyenne 14 épisodes par an de crises respiratoires, contre 6 épisodes en général. La seconde place est occupée par les maladies diarrhéiques, cause également de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Un enfant Congolais fait en moyenne 6 épisodes de diarrhée par an. Le paludisme occupe la troisième place comme cause de mobilités des enfants.
Pour pallier cette situation, des journées consacrées aux campagnes de vaccination sont organisées pour lutter contre l’éclosion d’épidémies des maladies transmissibles de la petite enfance évoquées plus haut.
En effet, la vaccination complète et systématique d’un enfant avant son premier anniversaire contre les maladies cible constitue un droit pour l’enfant et un devoir pour les parents, le gouvernement et la communauté nationale.
Elle est gratuite et obligatoire pour tous les enfants. A cette
fin, l’Etat Congolais s’engage à mobiliser les ressources nécessaires en mettant à contribution l’expertise et les facilités de partenaires qui sont spécialisés dans le domaine de la vaccination.
II.4. But de la création du PEV
Le programme vise globalement à réduire la morbidité et la mortalité due aux maladies cibles du PEV par les vaccins recommandés, suivant un calendrier vaccinal.
II.4.1. Les vaccins recommandés
Les vaccins recommandés pour la RDC sont[34] :
Le vaccin au bacille de Calmette et Guérin (BCG) contre la
tuberculose ;
Le vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche
(DTC) ; Le vaccin polio oral (VPO) contre la poliomyélite ; Le vaccin anti-rougeoleux (VAR) contre la rougeole ; Le vaccin anti-amiral
(VAA) contre la fièvre jaune ;
II.4.2. Le vaccin antitétanique (VAT) contre le tétanos maternel et néonatal(49).
II.4.2. Calendrier vaccinal
La vaccination se fait suivant un calendrier vaccinal en vigueur dans le pays. Le tableau suivant reprend le vaccin approprié suivant l’âge d’administration.
V Vaccin
|
A Age d’administration |
BCG et VPO |
A la naissance |
VPO et DTC 1 |
A 6 semaines |
VPO 2 et DTC 2 |
A 10 semaines |
VPO 3 et DTC 3 |
A 14 semaines |
VAR et VAA |
A 9 semaines |
VAT 1 |
Au premier contact moi |
VAT 2 |
4 semaines après VAT 1 |
Les autres types de vaccin pourront être introduits au fur et à mesure de leur disponibilité, la fonction des ressources mobilisées et confort mènent aux normes universelles recommandées par l’OMS pour le cas de notre pays.
II.5. Les cibles du PEV
Les cibles du PEV sont les enfants de 0 à 5 ans en général
et en particulier, les enfants qui n’ont pas encore atteint 1 an.
Le PEV distingue deux sortes de public = le public cible
primaire et le public cible secondaire.
Le public cible primaire est défini comme étant les personnes les plus affectées par un problème, les personnes qui sont plus disposées à réagir favorablement par rapport à un changement de comportement, les personnes les plus faciles à atteindre. En d’autres termes, pour le PEV, le public-cible primaire sont les mères qui ont fait vacciner leurs enfants avant l’âge d’un an et qui n’ont pas bouclé la série des vaccins pour les enfants âgés d’un an.
Le public - cible secondaire est constitué des personnes qui
peuvent aider à l’indentification des voies et moyens d’influencer le public- cible primaire et des alliés tels que les décideurs, les leaders communautaires et les responsables de santé. Pour le PEV, le publiccible secondaire comporte les mères qui ont fait vacciner leurs enfants avant l’âge d’un an et qui ont bouclé la série des vaccins de leurs enfants.
Le PEV lutte pour que les parents fassent vacciner leurs enfants cinq fois avant l’âge d’un an, le plutôt possible après la naissance. Mais la tâche n’est pas facile. Dans certains coins, les parents ne savent même pas l’âge auquel l’enfant doit être vacciné, quels types de vaccins ont déjà été administrés, si les séries de vaccinations sont complètes[35]…
Le PEV a mis en place une unité stratégique, une cellule de
communication qui l’aide à atteindre les différentes couches sociales afin de mieux véhiculer son message vers la population cible.
II.6. Les partenaires du PEV
Le PEV bénéficie de l’appui de divers partenaires dont :
- L’organisation mondiale de la santé(OMS) ;
- Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) ;
- Rotary International.
Autre organismes de coopération bilatérale et multilatérale :
-Union Européenne ;
-Coopération technique Belge ;
-CDC ; -USAID ;
-BASICS.
Organisation non gouvernementales nationales et
internationales :
-Médecins sans frontières ;
-Eglises ;
-MEMISA ;
-CDI ;
-BDOM ;
-Zones de santé.
7 .Rôle des partenaires
Le rôle des partenaires consiste à appuyer le gouvernement dans la planification, l’exécution et l’évaluation du programme. Par ailleurs, les partenaires constituent également la principale ressource du programme élargi de vaccination.
II.7. 1 Fonctionnement du PEV
a .Au niveau national
La tutelle du programme est assurée par le Ministère de la Santé. Sa gestion par la Direction Nationale du programme élargi de Vaccination et de lutte contre les maladies transmissibles de l’enfance, en sigle PEV-LMTE.
Ce programme dépend de la quatrième direction qui est
l’une des directions qui sont sous la houlette du Secrétariat Général du Ministère de la Santé.
b. Au niveau intermédiaire
En province
La coordination du programme est assurée par le Médecin
coordinateur Provincial du PEV-LMTE qui est le conseiller technique du Médecin Inspecteur-Provincial.
c. Au niveau de la zone de sante
A ce niveau, le programme est exécuté par l’ensemble du personnel de Santé, tant des secteurs publics que privés, sous la coordination du Médecin chef de Zone de Santé.
Le PEV Vaccine à travers les centres de santé qui sont les
soubassements des Zones de santé.
d. Au niveau de la communauté
A ce niveau, toute la communauté est impliquée dans la mise en œuvre des activités de Vaccination, de surveillance, de mobilisation sociale et des ressources notamment à travers les structures de participation communautaires dans leur milieu.
Section 2. Présentation de la cité de Mbaza-ngungu
2.1. Situation géographique
La cité de Mbanza-Ngungu anciennement appelée Thysville, était considérée jadis comme un centre extra coutumier et elle fut créée le 25 juillet 1934 par l'arrêté AIMO N° 107 par Monsieur le Gouverneur de la colonie.
Conformément aux prescrits du décret-loi n° 081 du 02 juillet 1998 portant organisation territoire et administrative de la République Démocratique du Congo, la cité de Mbanza-Ngungu est une entité administrative du territoire décentralisée et dépourvue de la personnalité juridique et, par conséquent, dépourvue de l'autonomie financière.
2.2 Création
Située au centre du secteur Boko dans le territoire de Mbanza-Ngungu, la cité de Mbanza-Ngungu est bornée à l'Est par le groupement Kifua, au Nord par le groupement Kiazi, à l'Ouest et au Sud par le groupement Luvaka, tous du secteur Boko.
Elle est le chef-lieu du district des Cataractes, dans la province du Bas-Congo. Cette cité a une superficie de 93 Km2, traversée par la nationale n°1 et est située à 180 km de Kinshasa et à 175 km de la ville portuaire de Matadi.
S’agissant de relief, en général, le relief de la cité de Mbanza-Ngungu est accidenté. La cité de Mbanza-Ngungu est bâtie en attitude et la plus grande partie des quartiers se trouve sur les collines hautes de 730m à 765m à l'exception des quartiers situés sur la plaine de LOMA (Loma et Ebeya) où l'altitude est la plus basse, de l'ordre de 620m.
Les collines font partie de ce qu'on appelle la crète de Mbanza-Ngungu laquelle se prolonge vers le Nord-Ouest par le plateau Bangu.
Le relief de Mbanza-Ngungu comprend également des
roches calcaires et des grottes dont le nombre s'élève à trois à savoir :
- la grotte des poissons aveugles ;
- la grotte de guano ; et - la grotte de la chute.
Ces grottes sont situées respectivement à 3Km, 6Km et 13Km de la cité. Ces grottes sont actuellement abandonnées à ellesmêmes alors qu'elles constituent un site touristique non négligeable et, donc, une source de revenus potentiels pour la cité.
2.3. Subdivision administrative
La cité de Mbanza-Ngungu, placée sous la tutelle administrative du territoire de Mbanza-Ngungu est subdivisée en six quartiers à savoir : Ngungu, Révolution, Loma, Disengomoka, Noki et Colonel Ebeya.
2.3.1. Quartier Ngungu
Ce quartier se trouve au centre de Mbanza-Ngungu. Il comporte plusieurs avenues quadrillées en cellules. Il comprend cinq écoles secondaires, quatre écoles primaires, une école d'enseignement médical, l'hôpital général de référence de NsonaNkulu, le camp militaire lieutenant-colonel Bilolo et le camp des policiers, ainsi que la prison centrale. On retrouve aussi le premier stade de football de la cité de Mbanza-Ngungu.
2.3.2. Quartier Révolution
C'est la juridiction la plus peuplée de la cité de MbanzaNgungu et la plus étendue par rapport aux autres. Elle est limitée au Nord et au Sud par le quartier Ngungu.
2.3.3. Quartier Loma
C'est un quartier fort accidenté et déchiqueté par des
érosions. Dans sa partie basse se trouvait le projet de vulgarisation des techniques rizicoles (P.V.T.R) par le chinois. Mais ce projet avait été abandonné depuis le dernier pillage.
Ce quartier est limité au Nord et à l'Est par le secteur Boko, à l'Ouest par le quartier Révolution et au Sud par le quartier Disengomoka. La population de ce quartier s'adonne principalement à l'agriculture.
2.3.4. Quartier Noki
Il est le siège des institutions du district des Cataractes et du territoire de Mbanza-Ngungu. Il comprend le campus de l'Université Kongo (U.K), l'Institut Supérieur de Mbanza-Ngungu, une école secondaire protestante, des écoles primaires catholiques et officielles, les hôtels Cosmopolites et Makani qui ont été malheureusement pillés en octobre 1991. Le dernier a été restauré tandis que l'autre est encore en ruine.
Il y a également dans ce quartier une nouvelle entreprise chinoise dénommée Société Groupe Congo Service (SGCS) qui fabrique des chaussures en plastique.
Il est borné au nord par les quartiers Ngungu et Disengomoka, à l'Est par le village Mbamba, à l'Ouest par le quartier Ngungu et au Sud par le village Kidiaki.
2.3.5. Quartier Disengomoka
C'est un plateau érodé, borné au Nord par le quartier Ngungu, à l'Ouest par celui de Noki et à l'Est par le secteur Boko. Le quartier Disengomoka qui héberge un vieux temple protestant est ainsi appelé en souvenir du premier noir Congolais grand enseignant, qui a fait des études littéraires en Belgique (1950 - 1953). On y trouve également une école protestante et une clinique.
2.3.6. Camp lieutenant-colonel Ebeya
C'est un camp militaire situé à l'Est de la cité de MbanzaNgungu. Chaque quartier de la cité de Mbanza-Ngungu est subdivisé en cellules qui sont en réalité des groupements de cinq à dix avenues. Ci-dessous nous présentons un tableau reprenant les différents quartiers, selon le nombre de cellules et nombre d'avenues explicités ci haut.
TABLEAU N° 1 : Répartition d'avenues et cellules selon les quartiers
QUARTIER |
NOMBRE D'AVENUE |
NOMBRE DE CELLULE |
Disengomoka |
65 |
5 |
Ngungu |
24 |
5 |
Loma |
60 |
7 |
Révolution |
93 |
8 |
Noki |
38 |
6 |
Ebeya |
- |
- |
SOURCE : Nous-même sur base des données recueillies dans le rapport annuel de la cité de Mbanza-Ngungu (2010).
2.4. Situationdémographique
Il importe de faire observer que l'analyse ici se base sur des données démographiques d'ordre administratif se rapportant à l'année 2007.
2.4.1. Population
Le tableau ci-dessous donne la répartition de la population de la cité de Mbanza-Ngungu par quartier.
TABLEAU N° 2 : Répartition de la population de la cité de Mbanzangungu par quartier, en 2010
SOURCE : Bureau de la cité de Mbanza-Ngungu, Rapport annuel, 2010.
Il ressort de ce tableau que le quartier Révolution est le quartier le plus peuplé avec 44% de la population totale, suivi du quartier Disengomoka avec 20,70% et le quartier Ebeya est dernier avec 2,46% de la population totale.
2.4.2. Evolution de la population
Le tableau ci-dessous présente l'évolution de la population de la cité de Mbanza-Ngungu de 1998 à 2007.
TABLEAU N° 3 : EVOLUTION DE LA POPULATION DE 1978à 2010
ANNEE |
NOMBRE D'HABITANT |
1998 |
130719 |
1999 |
131067 |
2000 |
131985 |
2001 |
113242 |
2002 |
113806 |
2003 |
79777 |
2004 |
83846 |
2005 |
85518 |
2006 |
89518 |
2010 |
96915 |
SOURCE : Bureau de la cité de Mbanza-Ngungu (2007) Rapport annuel.
On observe une baisse de la population très importante de l'ordre de 34,88% entre 1998 et 2007. Cette dernière est due principalement à l'émigration provoquée par le départ en masse des congolais de Brazzaville qui se sont réfugiés en République Démocratique du Congo pendant la guerre qu'a connue leur pays et, enfin l'exode rural.
2.4.3. Langues
Les langues parlées à Mbanza-Ngungu sont :
- Le Kikongo, plus précisément le Kindibu ;
- Le Lingala, parlé par la majeure partie de la population ; - Le Français.
2.4. 4. Religion
Les principales confessions religieuses présentent à Mbanza-Ngungu sont :
- La confession catholique ;
- La confession protestante
- La confession kimbanguiste ; - La confession islamique.
2.5. Situation socio-économique de la Cite
2.5.1. Les activités économiques
La cité n'a aucune grande entreprise capable d'embaucher un grand nombre des travailleurs et pouvant distribuer des salaires élevés. C'est ce qui explique en partie la faiblesse des revenus de la population de cette cité. Il y a absence d'un pôle de croissance capable d'exercer des effets d'entraînement sur d'autres secteurs de l'économie. Le grand capital y est absent, on peut à peine compter :
- L'atelier de réparation des locomotives de l'ONATRA ;
- La société groupe Congo service (SGCS) qui a lancé ses activités de production des chaussures en plastique depuis le 03 Août 2007 dans le quartier Noki ;
- L'agence de la REGIDESO : elle distribue de l'eau à travers la cité de Mbanza-Ngungu, son administration est située sur l'avenue Sainte Thérèse dans le quartier Ngungu, sa station d'exploitation se situe à Loma ;
- L'agence de la SNEL : La Société Nationale d'Electricité centre de Mbanza-Ngungu a un caractère commercial, elle s'occupe de la distribution du courant électrique ;
- Les postes et télécommunication : L'office national de poste et télécommunication est représenté dans la cité de MBANZA-NGUNGU et compte un bâtiment qui abrite les installations de deux secteurs à savoir : la poste et la centrale des télécommunications.
Dans le secteur de la télécommunication il y a depuis quelques années la présence de quatre grandes sociétés de télécommunication à savoir : Tigo, Vodacom, Orange et Airtel qui ont une influence sur l'économie de la cité de Mbanza-Ngungu en favorisant la communication ainsi que l'installation de plusieurs cabines téléphoniques.
2.5.2. Les actives sociales
L'étendue d'une ville et l'augmentation de sa population posent l'épineux problème de santé et d'éducation.
La croissance tant économique que sociale d'un pays
dépend manifestement de l'état de santé des ses habitants. La cité de Mbanza-Ngungu compte un hôpital général de référence, l'hôpital Nsona-Nkulu, des polycliniques, centres de santé, dispensaires et un service d'hygiène de l'Etat. L'enseignement est aussi indispensable dans une cité moderne, car la population qui la compose à besoin de s'épanouir.
Plusieurs établissements scolaires existent dans la cité de Mbanza-Ngungu dont une grande partie est gérée par des confessions religieuses (Catholique, Protestante, Kimbanguiste et Islamique).
En outre, la cité de Mbanza-Ngungu comprend des
institutions supérieures et universitaires telles que l'Université Kongo (U.K.) CIDEP - Université Ouverte, l'Institut Supérieur Pédagogique (I.S.P), Institut Supérieur des Techniques Commerciales (I.S.T.C). Et, aussi cette cité dispose de quatre chaînes de radios et une television (la R.T.K2, la radio Ntemo, la radio VuvuKieto et la radio Digital station de Mbanza-Ngungu). Il s’agit de la radio ainsi que d'une chaîne de télévision (la R.T.K2).
Conclusion partielle
Dans ce chapitre nous avons présenté l’organisation qui nous a servi d’investigation. Nous avons parlé de son historique qui nous a permis de connaître les dates de lancement des campagnes des vaccinations au pays, les types de vaccin à administrer chez les enfants, ainsi que la présentation de la cité de Mbanza-ngungu nous a permis de nous situer et connaitre son organisation administrative, la religion dominante,…pour mieux cerner les problèmes de recherche.
CHAPITRE III: L’ENQUETE A MBANZA-NGUNGU
Ce chapitre présente globalement les résultats obtenus auprès de nos enquêtés tous de la cité de Mbanza-Ngungu.
Pour ce faire, il est subdivisé en trois sections : la première porte sur le protocole méthodologique des investigations menées à la cité de Mbanza-Ngungu.
La deuxième section est consacrée aux résultats de
l’enquête et la dernière l’interprétation des résultats obtenus.
Section I : Protocole méthodologique
Notre d’étude s’inscrit dans le cadre del’approche participative dans une campagne de vaccination. Nous allons étudier la campagne de vaccination contre la poliomyélite dans la cité de Mbanza-Ngungu dans la province du Bas-Congo.
Nous avons posé notre question spécifique de recherche de la manière suivante : quel est le mode de communication qui pourrait faire participer la cible à accepter le vaccin contre la poliomyélite ? A cette question, nous avons affirmé à titre provisoire que dans un contexte de sensibilisation de la population à adhérer ou à accepter une communication au sens d’un discours ou d’un produit, la communication pour le changement de comportement est l’une des stratégies de communication efficace et dynamique pour résoudre un problème.
Pour mener à bien cette recherche, nous avons mené une enquête dans le but de vérifier cette hypothèse. Nos investigations ont été menées à Mbanza-Ngungu dans la province Bas-Congo.
La collecte des données a exigé la construction d’un
échantillon ainsi que l’élaboration d’un questionnaire.
Le champ d’étude pris en compte est très vaste et requiert l’application d’un processus méthodologique conséquent permettant de mener cette étude à bon port. C’est pour cette raison que nous avons recouru à l’enquête par questionnaire pour mettre en place un échantillon [36] . Cet échantillon est tiré de l’univers de l’enquête construit sur base des variables suivantes : sexe, âge et niveau d’études. Nous avons donc reporté au modèle réduit les caractéristiques de l’univers de l’enquête. La taille de notre échantillon est de 99 femmes-mères.
I.1. Notion de l’enquête
L’enquête sociologique consiste à étudier les
caractéristiques d’une population à partir d’un échantillon qui en est issu. Cettedémarche se déroule en troisétapes [37]:
- la définition de la population à étudier, qu’on appelle également population-mère ou univers de l’enquête ;
- la sélection de l’échantillon avec la définition de la méthode de l’enquête (sondage) qui sera utilisée et la définition de la taille de l’échantillon,
- l’estimation qui consiste à définir la manière dont seront estimés les paramètres étudiés de la population.
L’enquêté par questionnaire est définie comme une technique de recherche d’information auprès de la population d’un pays ou d’une partie de la population en vue de résoudre un problème particulier qui est l’objet même de l’enquêté40.
L’enquêté consiste à la récolte des informations par administration d’un questionnaire standardisé à un échantillon représentatif d’une population large.
I.1.1. Sortes d’enquête
Selon Bréchon il y a deux sortes d’enquête : enquête qualitative et quantitative [38] . L’enquête qualitative consiste à interroger un petit nombre de personnes, qui s’exprime longuement, par entretien. Les entretiens peuvent parfois être centrés sur une meilleure connaissance de ce qui s’est passé dans une séquence de temps en recoupant les informations livrées par les différents protagonistes.
La logique de l’enquête correspond tout particulièrement à l’idéal épistémologique de Weber qui privilégie une démarche de compréhension, consistant à découvrir le sens que les humains donnent aux choses, la signification qu’ils accordent à leurs actions[39].
Tandis que les enquêtes quantitatives consistent toujours à faire répondre des individus à un questionnaire standardisé : les différentes modalités de réponse à chaque question sont prévues d’avance, de manière à pouvoir facilement analyser les réponses en totalisant les scores de chacune[40].
I.2. Questionnaire d’enquête
L’administration du questionnaire pose généralement des problèmes : il faudra savoir précisément ce qui peut être pertinent pour une meilleure connaissance du public et qui permettra d’atteindre l’objectif de la recherche[41].
Il s’agit en fait de savoir exactement ce que l’on recherche ensuite, il conviendra de formuler les questions d’une façon parfaitement claire.
I.3. Echantillonnage de l’enquête
L’échantillon désigne la proportion de la population totale qui sera réellement enquêtée et qui permettra, par extension de dégager les caractéristiques de l’ensemble de la population29.
Notre enquête a été menée auprès d’un échantillon aléatoire de 99 personnes.
Section II : Dépouillement
I. identité
Tableau n° 1 identité des enquêtés
Sexe |
Total |
% |
Masculin |
0 |
0 |
Féminin |
99 |
100 |
Total |
99 |
100 |
Source: notre enquête
Dans ce tableau nous avons remarqué que la majorité de
nos enquêtes sont de sexe féminin.
Tableau n°2 Ages des enquêtés
Ages |
Nbre |
% |
18-23 ans |
16 |
16,2 |
24-29 ans |
20 |
20,2 |
30-35 ans |
33 |
33,3 |
36-41 ans |
14 |
14,1 |
42 ans et plus |
16 |
16,2 |
Total |
99 |
100 |
Source notre enquête
33,3% de nos enquêtés se situent dans la tranche d’âge
comprise entre 30 à 35 ans. 20,2% se situent dans la tranche d’âge de 24 à 29 ans et 18 à 23 ans représente 16,2% de nos enquêtés. Il s’observe que celles qui ont plus de 42 ans sont dans la tranche d’âge de 36 à 41 et plus et elles représentent 14,1% de l’ensemble de la population concernée pour cette enquête.
Tableau n° 3 Niveau d’étude de nos enquêtés
Niveau d’étude |
Nbre |
% |
Primaire |
33 |
33,3 |
Secondaire |
56 |
57,6 |
Universitaire |
10 |
10,1 |
Total |
99 |
100 |
Source: Notre enquête
Dans ce tableau nous avons remarqué que 56% de nos enquêtés ont un niveau secondaire, 33,3% ont niveau primaire, et 10% au niveau universitaire. Dans cette enquête nous avons à faire à 57% des enquêtées qui ont un diplôme d’Etat.
Tableau n° 4 Connaissance du Pev
Connaissance du Pev |
Nbre |
% |
Oui |
20 |
20,2 |
Non |
79 |
79,8 |
Total |
99 |
100 |
Source: Notre enquête
78% de nos enquêtés sont au courant du Programme Elargie de Vaccination et 20% seulement ne le connaissent pas.
Tableau n° 5 Moyens de connaissance
Moyens |
Nbre |
% |
Médias |
30 |
30,4 |
De bouche à oreille |
40 |
40,4 |
Séminaire |
17 |
17,2 |
Colloque |
4 |
4,0 |
Autres |
8 |
8,0 |
Total
|
99 |
100 |
Source: Notre enquête
Dans ce tableau nous avons remarqué que 40,4% de nos
enquêtés ont connu le PEV grâce à la stratégie de la bouche à oreille, 30,4% par les médias, 17% par le séminaire, 8% les autres entretiens en famille et 4% le colloque.
Tableau n° 6 Avoir les enfants
Appreciation |
Nbre |
% |
Oui |
99 |
100 |
Non |
0 |
0 |
Total |
99 |
100 |
Source : Notre enquête
Nous avons remarqué que toutes nos enquêtés ont du moins un enfant. Ceci prouve à suffisance qu’elles peuvent vacciner un enfant.
Tableau n° 7 vaccination des enfants contre la poliomyélite
Vaccination |
Nbre |
% |
Oui |
39 |
39,4 |
Non |
60 |
60,6 |
Total |
99 |
100 |
Source : Notre enquête
60,6% de nos enquêtes affirment n’avoir pas vacciné les enfants et 39,4% ont confirmé. Nous remarquons qu’il y a encore des gens qui ne préfèrent pas vacciner leurs enfants.
Tableau n°8 Raisons de la non vaccination des enfants
Les raisons |
Nbre |
% |
Pas d’intérêt |
12 |
20 |
Je ne connais pas son importance |
8 |
13,3 |
Je n’ai pas le temps |
13 |
21,7 |
Je ne crois pas à ce vaccin |
27 |
45 |
Total |
60 |
100 |
Source: Notre enquête
Sur 60% de nos enquêtées qui n’ont pas fait vacciner les enfants 45% ont expliqué qu’elles n’avaient pas confiance à ce vaccin, 20% ont affirmé qu’il n’y pas d’intérêt, et 21,7% ont évoqué qu’elles n’avaient pas les temps, tandis que13,3% ont affirmé ne pas connaitre son importance.
Tableau n° 9 Raisons de la vaccination
Raisons |
Nbre |
% |
Totalementsatisfait |
9 |
23,1 |
Satisfait |
8 |
20,6 |
Moinssatisfait |
12 |
30,7 |
Pas du tout satisfait |
10 |
25,6 |
Total |
39 |
100 |
Source: Notre enquête
Sur le 39 enquêtées qui ont affirmé avoir vacciné les enfants 30,7% ont évoqué qu’elles sont moins satisfaites 25,6% ont évoqué qu’elles ne sont pas du tout satisfaites faire, 23,1% ont affirmé qu’elles sont totalement satisfaites et 20,6% sont satisfaites.
Tableau n° 10 Les raisons de vacciner les enfants
Justifications |
Nbre |
% |
Pour protégermon enfant |
12 |
30,7 |
Pour éradiquer le virus dans la province |
8 |
20,5 |
Il y a trop de campagnes |
9 |
23,2 |
Manque d’information sur le |
10 |
25,6 |
Total |
39 |
100 |
Source : Notre enquête
30,7% de nos enquêtes ont affirmé que ce vaccin permet
de protéger les enfants, 25,6% ont expliqué malgré que son enfant et vacciné elle ne connait pas son importance 23,2% disent qu’il y a eu trop des campagnes de sensibilisation menées en un espace record, par conséquent, elles ne savent plus laquelle est fiable pour crédibiliser le dit vaccin et 20,5% ont opté pour l’éradication du virus.
Tableau n° 11 les raisons de refus
Raisons |
Nbre |
% |
Trop de campagnes |
39 |
39,5 |
Pas d’intérêt |
22 |
22,2 |
La source du financement est occulte |
14 |
14,1
|
Pas d’importance |
24 |
24,2 |
Total |
99 |
100 |
Source: Notre enquête
Nous avons constaté que 39,5% ont évoqué qu’il y a trop de campagnes et cette situation crée une confusion, 24,2% ne trouvent pas d’importance, 22,2% ne trouvent pas d’intérêt, 14,1% ont postulé que les sources de financement de ses campagnes sont occultes.
Tableau n° 12 Suggestions
Suggestions |
Nbre |
% |
Demultiplier des entretiens |
37 |
37,4 |
De diminuer le nombre des campagnes |
23 |
23,2 |
De faire connaitre au public l’importance de ces campagnes |
16 |
16,2 |
De beaucoup utiliser les moyens médias et hors médias
|
23 |
23,2 |
Total |
99 |
100 |
Source : Notre enquête
37,4% de nos enquêtés expliquent que le PEV devrait multiplier les entretiens lors de descente sur terrain pour faciliter l’adhésion, 23,2% ont demandé au PEV de diminuer le nombre de campagnes elles ont ensuite expliqué au PEV de beaucoup utiliser les moyens médias et hors médias.
Section II interprétation des résultats
II.1. Les résultats
Après les investigations menées ci-haut, nous relevons ce
qui suit :
La tranche d’âges comprise entre 30 à 35 ans de nos enquêtés a été la plus représentée, soit 33,3% et notre enquête a été menée auprès des femmes-mères. S’agissant de leur niveau d’étude, 57,6% ont un niveau primaire, et elles ont toutes des enfants. Nous avons ensuite voulu vérifier si nos enquêtées étaient au courant de l’existence du PEV. A cette effet, après enquêtes des éléments à notre possession, nous avons relevé que 79,8% de nos enquêtées connaissent le PEV. Ceci nous a permis de poursuivre avec cette enquête.
Pour les moyens de connaissances, 40,4% de nos enquêtés
ont opté pour la bouche à oreille, comme stratégie efficace de lutte contre cette pandémie. Et celle-ci a largement contribué pour informer le public l’existence du PEV.
De l’approche participative aux campagnes de vaccination du PEV, nous avons démontré que 60,6% ont affirmé n’avoir pas vacciné les enfants. La raison majeure est de la non vaccination des enfants ainsi que la manque de confiance au vaccin opinion exprimée par 45% des enquêtées. Sur les 39 enquêtées qui ont fait vacciner les enfants 30,7% ont postulées qu’elles sont moins satisfaites, 30,7% qui ont fait vacciner les enfants ont laissé attendre que ce vaccin permet à protéger les enfants, en ce qui concerne les raisons de refus, 39,5% ont indiqué qu’il y a eu trop de campagnes à volonté qui ont influé sur le comportement des femmes-mères de la cité de Mbanza-Ngungu.
Pour les suggestions 37,4% de nos enquêtés expliquent que
le PEV devrait multiplier les entretiens lors des descentes sur terrain pour faciliter l’adhésion.
Apres cette interprétation des résultats, nous sommes en
droit d’affirmer que ces résultats cadrent avec notre cadre théorique. Il est à noter que dans le cadre des campagnes sociales, le changement de comportement fait appel à la participation de la communauté et produit par ricochet des effets vis-à-vis des individus, vivant dans une contrée donnée.
Le PEV, dans ses stratégies de communication, utilise les moyens de communication verbaux et non verbaux pour faciliter la participation du public cible et surtout pour faire accepter son programme. En recourant aux médias, ils facilitent l’intégration massive du public cible, ils sollicitent également un très haut degré de participation du public. Etant donné que les différents médias de Mbanza-Ngungu diffusent d’une façon réputée les communiqués proposés par la province.
Selon Awaseck [42] , le rôle de la communication pour le changement de comportement vise à accompagner les personnes et groupes vulnérables, susciter un changement de comportement et le maintenir, à ce niveau, nous dirons que les communautés participent et sont au courant des différentes campagnes de sensibilisation sur le polio mais nous avons constaté tout de même une participation faible de la population.
Comme nous avons dit ci-haut, la décision d’entreprendre une action dépend de l’influence des facteurs spécifiques à la situation[43]. Et ajoutons, pour changer le comportement d’un individu ou d’un groupe ceci exige au préalable de faire connaitre les raisons qui justifient les modifications d’attitude, donc enseigner ou diffuser au maximum les traits et les commentaires explicatifs du sujet à informer.
Les enseignements ainsi diffusés alimentent l’opinion qui est l’interprétation de la connaissance et lui donne un sens. Ils interviennent lors de la diffusion des différents messages.
Le PEV a été créée pour faciliter les programmes de
vaccination dans le pays.
Les programmes de vaccination sont accompagnés des
entretiens lors de descente sur terrain, ceux-ci sont des techniques avantageux dans le cadre de la communication pour le changement de comportement ; on peut aussi ajouter les choix des canaux pour la sensibilisation.
En somme, nous dirons que l’utilisation de la communication pour le changement de comportement s’explique en mieux dans la sensibilisation de la communauté à participer dans les campagnes de vaccination qui est un programme social.
II.2. Recadrage théorique
Du fait que le changement de comportement est
l’aboutissement d’un processus et c’est même l’objectif principal de la communication persuasive, à cet effet, nous pouvons donc affirmer que beaucoup d’individu peuvent changer de comportement à cause des témoignages ou enseignement reçu.
Adopter des nouveaux comportements nécessite aussi l’encadrement de l’environnement.
Dans le cas de l’émission des campagnes de vaccination
initiées par le PEV, il faut à tout moment sensibiliser les personnes cibles par des entretiens et messages publicitaires appuyés par des images, pour faciliter l’intégration et la participation des individus et surtout lutter contre les préjugés.
Il est à noter qu’un sujet après avoir reçu une information importante s’ouvre aux autres pour apporter une aide et un soutien en cas de doute ou refus ceci dans le cadre de la généralisation des effets pour le changement de comportement[44].
Pour modifier le comportement des individus et de son
public cible, le PEV recourt et/ou utilise principalement la stratégie d’entretien et de partage quotidien avec les femmes par l’entremise de personnel médical lors des visites médicales (CPN,…).
Nous avons constaté que le PEV organise des campagnes des vaccinations, qui ont comme objectif de transmettre grâce à un dispositif de communication médiatique, des informations à des publics cibles pour modifier certaines attitudes, d’instaurer de comportement bénéfiques ; Pour mieux faire passer ses messages à la cible, le PEV anime des séances (communautés locales, confessions religieuses, associations,…) pour obtenir les résultats bénéfiques et ces dernières sont utilisées comme des relais communautaire pour mieux cibler le public.
Conclusion partielle
Dans ce chapitre nous avons présenté les résultats de notre enquête pour valider notre hypothèse de recherche. Notre enquête a été menée dans la cité de Mbanza-Ngungu dans la province du BasCongo. Après analyse des éléments, nous avons remarqué qu’il y a une faible participation de la population aux campagnes de vaccination contre la poliomyélite.
CONCLUSION
Notre étude a porté sur l’approche participative dans une campagne de vaccination contre la poliomyélite dans la cité de Mbanza-Ngungu dans la province de Bas-Congo.
Nous sommes partis de la question spécifique de recherche suivante : quel est le monde de communication qui pourrait faire participer la cible à accepter le vaccin contre la poliomyélite ? A cette question, nous avons répondu à titre d’hypothèse que dans un contexte de sensibilisation de la population à adhérer ou à accepter une communication au sens d’un discours ou d’un produit, la communication pour le changement social est l’une des stratégies de communication efficace et dynamique pour résoudre un problème.
Pour y arriver nous avons mené une enquête sociologique dans le but de vérifier cette hypothèse. Nos investigations ont été menées auprès de 99 femmes-mères de la cité de Mbanza-Ngungu dans le Bas-Congo.
La présente étude qui trouve son fondement dans la théorie de la communication pour le changement de comportement est subdivisée en trois chapitres : le premier a porté sur le cadre conceptuel et théorique, le deuxième a présenté les éléments de contexte et le troisième était axé sur l’enquête sociologique.
Après enquête sur base des éléments à notre possession, nous sommes arrivés à la conclusion que sur le 60% de enquêtés n’ont pas vacciné les enfants ; 45% ont fait savoir qu’elles n’avaient pas confiance à ce vaccin. Et sur le 39 enquêtés ont affirmé avoir vacciné les enfants 30,7% ont évoqué qu’ils sont moins satisfaites. Tandis que 30,7% de nos enquêtés ont affirmé que ce vaccin permet à protéger les enfants.
En ce qui concerne les raisons de refus, cette enquête démontrent que 39,5% ont évoqué qu’il y a eu trop de campagnes et cette situation a influé sur le comportement de nos enquêtés.
Le PEV devra donc multiplier les entretiens, lors des descentes sur terrain pour faciliter l’adhésion des femmes à la vaccination contre la poliomyélite.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. AWASECK, Manuel de l’animateur ou l’animatrice, Kinshasa, Medias Paul, 2000,
2. BAYLON, C, et MIGNONT, X, La communication, Paris, Nathan, 1994
3. COURBET, D, Réceptions des campagnes de communication de santé et efficacité des messages générant de la peur, Paris, L’harmattan, 1998
4. Document, Présentation du Programme Elargi de Vaccination, Kinshasa, 2000,
5. GHERARDI, R, Monographie du vaccin, Paris, Eyrolles, 2009
6. HASTING,G, Marketing social, Paris, PUF, 2002
7. JOEL, G, vaccinologie, Paris, Doin, 2008
8. KAPFERER, J.N, Les chemins de la persuasion. Le mode d’influence des medias, de la publicité sur le comportement, Paris, Dunod, 1990
9. LAGARDE,F, Marketing social et santé publique, Paris, PUF, 2008
10. Lemaike, M., et Zemor, P., La communication publique en pratique, Paris, DF, 2008
11. RAJOHNSON,L, Stratégies de changement de comportement, Paris,Seuil,2007
12. ROUSH,S, Vaccin préventif, Paris, Jama, 2009
II. Notes de cours
1. BAAMBE, J, Théorie du changement social, Kinshasa, Cours inédit, L2 CS, IFASIC, 2009.
III. Mémoire
1. NGOMBA, S, Les stratégies de communication du Programme Elargi de Vaccination de la lutte contre la poliomyélite, Kinshasa, mémoire, IFASIC, 2009
IV. Entretiens
1. Entretien avec la Directrice Générale du PEV, Docteur, Jacky Matondo, c’était le 22 avril 2013
2. Entretien avec monsieur Akarasi Mac Saaz, chargé de communication du PEV, le 21 avril 2013
[1] Cfr : document du PEV sur la situation du poliovirus sauvage, rapport de 2010.
[2] NGOMBA, S, les stratégies de communication du Programme Elargi de Vaccination de la lutte contre la poliomyélite, kinshasa mémoire, Ifasic, 2009, p.2
[3] JOEL, G, Vaccinologie, Paris, Doin, 2008, p.249
[4] JOEL,G, op cit, p.252
[5] ROUSH,S, Vaccin préventif, Paris, Jama, 2009, p.105 6Idem,p.106
[6] ROUSH,S, op cit, p.105
[7] Roush, S., op.cit., p.106
[8] Idem, p.107
[9] Roush, S., op.cit, p.107
[10] GHERARDI,R, Monographie du vaccin, Paris, Eyrolles, 2009,p.111
[11] GHERARDI,R, op cit, p.115
[12] Roush, S., op.cit, p.108
[13] JOEL,G, op.cit, p.259
[14] HASTING,G, Marketing social, Paris, PUF, 2002, p.98
[15] LAGARDE,F, Marketing social et santé publique, Paris, PUF, 2008,p.98
[16] LAGARDE, F,op cit,p.99
[17] Lemaike, M., et Zemor, P., La communication publique en pratique, Paris, DF, 2008, p.82
[18] Lemaike, M., et Zemor, P., op.cit., p.82
[19] ZEMOR, P, La communication publique,Paris,Que sais-je ?, 1995, p.45
[20] Idem,p.45
[21] ZEMOR, P,op cit,p.47
[22] BAAMBE, J, Théorie du changement social, Kinshasa, Cours inédit, L2 CS, Ifasic, 2009.
[23] AWASECK, Manuel de l’animateur ou l’animatrice, Kinshasa, Medias Paul, 2000, P.49
[24] COURBET,D, Réception des campagnes de communication de santé publique et efficacité des messages générant de la peur, Paris, Harmattan, 1998, P.8.
[25] AWASECK, op cit
[26] KAPFERER, J.N, Les chemins de la persuasion. Le mode d’influence des medias, de la publicité sur le comportement, Paris, Dunod, 1990, p.13
[27] BAYLON, C, et MIGNONT, X, La communication, Paris Nathan, 1994, p.271
[28] COURBET, D, Réceptions des campagnes de communication de santé et efficacité des messages générant de la peur, Paris, harmattan, 1998, p.4
[29] KAPFERER, J.N, Les chemins de la persuasion. Le mode d’influence des medias, de la publicité sur le comportement, paris, Dunod, 1990, p.13
[30] Document, Présentation du Programme Elargi de Vaccination, Kinshasa, 2000, P2. 32 Idem, P3.
[31] Document, op cit, P5
[32] Document, p.6.
[33] Entretien avec monsieur Akarasi Mac Saaz, chargé de communication du PEV, le 21 avril 2013
[34] Entrétien avec la directrice générale, Docteur, Jacky Matondo, le 22 avril 2013
[35] Depliant, PEV, op.cit
[36] BRECHON,P, Enquêtes qualitatives, enquêtes quantitatives,Paris,PUG,2011,p.8
[37] BASSILWA,A, Guide pratique de la rédaction du travail de fin d’études,Kinshasa,2012,p.134 40 BRECHON,P, op.cit., p.8
[38] BRECHON,P, op.cit., p.8
[39] Idem,p .9
[40] BRECHON,P, op cit, p.10
[41] Idem,p.10
[42] AWASECK,op cit,p.5
[43] Idem, p.6
[44] AWASECK, op cit,p.7