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Résumé

L’état nutritionnel d’un enfant est un indicateur de la qualité de la vie de la communauté et de l’enfant lui-même. Le Katanga, une province immensément riche sur le plan minier mais où il existe un contraste entre l’état nutritionnel de la population en général et de l’état nutritionnel de l’enfant en particulier associé à divers genres de pollution (air, eau et sol). Malheureusement, aucune recherche ne s’est investie à étudier la biochimie de la malnutrition de l’enfant dans ce milieu et de même très peu de recherches sur l’épidémiologie, la clinique et l’anthropométrie ont été initiées. Les objectifs spécifiques de la présente thèse ont été : déterminer le profil épidemio-clinique et biologique des enfants souffrant de la malnutrition à Lubumbashi et à Kawama ; - comparer les concentrations plasmatiques des oligo-éléments (zinc, cuivre, fer, sélénium, albumine etc...) à celles retrouvés chez l’enfant présentant un bon état nutritionnel et enfin - déterminer le risque d’exposition que présente cet enfant malnutris par rapport à l’enfant bien nourris.

Méthodologie

Il s’agit d’une étude descriptive transversale à visée analytique couvrant une période de 6ans allant de 2011 à 2016. Trois cent onze enfants de moins de 5 ans ont été colligés. Un examen clinique (anthropométrique) et un prélèvement sanguin (5 ml) a été effectué sur chaque enfant. Les différents examens biochimiques ont été réalisés sur le sérum et la lecture a été faite au spectromètre CYAN STAR marque Belgique et à ICP – OES marque Allemagne (Plasma par Couplage Inductif. - Spectrométrie à émission Optical) dans deux laboratoires de la place : les Cliniques Universitaires et l’Office Congolais de Contrôle. L’analyse a été faite par le logiciel EPI INFO version 7.1.1.1.


Résultats

L’âge médian des enfants malnutris était de 24 mois contre 36 mois pour le groupe de bien nourris avec les extrêmes allant de 6 à 59 mois pour toutes les deux catégories. Cent enfants malnutris (55,87%) étaient du sexe féminin et 79 enfants de sexe masculin malnutris (44,13%) soit un sexe ratio de 0,7 en faveur des filles. En outre 74 enfants bien nourris (57,36%) étaient du sexe masculin contre 55 enfants bien nourris du sexe féminin (64%) soit un sexe ratio de 1,34. Par rapport au niveau d’étude de la mère 47,2 % avaient un niveau d’études secondaires. Par rapport à l’alimentation 51 % d’enfants entre 23 et 59 mois bénéficiaient d’une alimentation faite de plats familiaux contre 0,6% de 0 à 3 mois et 0,6% de 11 à 23 mois qui étaient exclusivement nourris au lait maternel.



Les signes cliniques les plus enregistrés chez les enfants malnutris étaient dominés par - les signes respiratoires dont la toux dans 42,50 % et les signes digestifs la diarrhée et le vomissement dans 38,55% de cas,- les lésions dermatologiques ont présenté 22,91 % de cas, la fièvre dans 22,35% de cas, 19,0 % des enfants ont présenté les œdèmes et 8,38% d’enfants, la pâleur. L’hépatomégalie et la splénomégalie sont les signes les moins fréquents avec respectivement 1,68% et 2,89%. Et enfin ces enfants malnutris ont présenté un retard staturopondéral dans 85% de cas.



A l’analyse biochimique, il a été noté un taux en albumine sérique normal chez la plupart des malnutris aigus comme chroniques. L’ hypo albuminémie a été retrouvée chez les malnutris avec ou sans œdèmes. Trente enfants ont présenté des œdèmes et 63% avaient un taux bas d’albumine sérique contre 124 enfants qui n’ont pas présenté des œdèmes et 18,3% avaient un taux bas d’albumine sérique.



Concernant les éléments traces métalliques, les enfants malnutris et bien nourris ont présenté tous une déplétion en micronutriments. Les oligoéléments essentiels sont à des taux très bas dans ces deux groupes d’enfants contaminés par des métaux lourds. Parmi ces derniers, l’antimoine s’est révélé moins toxique que les autres : 76 % de cas pour le chrome avec un risque de pollution significatif OR : 1,5[1,04-2,25], 58 % des cas pour le cobalt avec un risque de pollution OR : 1,7[1,18-2,59] et 58 % des cas pour le Plomb OR : 1,7[1,15-2,65]. Les enfants malnutris avaient plus le risque d’être exposés aux métaux toxiques (cobalt, chrome, plomb et antimoine).


Conclusion

Les carences nutritionnelles en oligoéléments essentiels aggravent l'impact à l’exposition environnementale et toxique(les métaux lourds) qui sont d’une part source de malnutrition et d’autre part responsable de problème de développement de l’enfant. Mots –clés : malnutrition, métaux lourds, enfants, Lubumbashi.


1. Etat de la question

La malnutrition est une pathologie systémique aux conséquences multiples et d’étiologie tout à fait variée. Elle concerne l’insuffisance et l’incapacité d’utiliser les éléments nutritifs pour préserver la santé (OMS, 2001). Elle est de même un état pathologique qui associe à la fois la carence d’apport en macroéléments (nutriments énergétiques, protéines) et en oligoéléments, avec susceptibilité accrue aux infections (Scrimshaw, 2010). Elle est donc la conséquence d’une alimentation insuffisante en qualité comme en quantité. C’est une déficience en protéines et en micronutriments (Grebmer et coll, 2013). Chez un nourrisson âgé de 0 à 5 mois, la malnutrition aigüe sévère est définie par un rapport poids/taille inférieur à 3 Z-score, ou la présence d’œdèmes bilatéraux prenant le godet (OMS, 2015).

Les oligo-éléments, appelés aliments protectifs, sont des éléments minéraux nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme, en très faible quantité ( 1mg/kg de poids corporel) qui leur vaut le nom « d’éléments traces » (Anonyme1, 2011). Le déficit d'un oligoélément essentiel conduit à des aberrations dans la fonction cellulaire. Par contre, l'excès conduit à une toxicité significative (Picot, 2009).





La malnutrition protéino-calorique constitue un problème de santé publique dans le monde entier en général et en Afrique subsaharienne en particulier. La malnutrition infantile reste un défi majeur pour la santé publique dans les pays pauvres. Dans le monde, 1/3 des enfants de moins de 5 ans sont atteints de malnutrition 70 % vivent en Asie, 26 % en Afrique et 4% en Amérique Latine et au Caraïbes (OMS, 2009).



La malnutrition aiguë sévère touche près de 20 millions d’enfants d’âge préscolaire, une grande partie d’entre eux vivant dans la région africaine et dans la région de l’Asie du Sud-Est de l’OMS. La malnutrition est un facteur jouant un rôle important dans un tiers des cas des décès survenant chez l’enfant âgé de moins de 5 ans dans le monde et dont le nombre atteint presque 8 millions chaque année (UNICEF, 2012).

Selon les estimations de l’OMS, 19 millions d’enfants d’âge préscolaire souffrent d’émaciation sévère, une grande partie d’entre eux vivant dans la Région africaine et dans la Région de l’Asie du Sud-Est (Black et coll, 2013).



La dénutrition de l’enfant contribue à la morbi-mortalité de ce dernier, par ricochet à une augmentation de risque de contracter des maladies infectieuses et porter atteinte à son développement intellectuel, une fois que celui-ci est parvenu à l’âge adulte. Cette déficience intellectuelle sera également associée à une diminution de sa capacité de travail. (Black et al, 2013). Sur les 7,6 millions de décès qui surviennent chaque année chez l’enfant âgé de moins de 5 ans (UNICEF, 2012), environ 35 % sont dus à des facteurs liés à la nutrition, et il a été démontré que 4,4 % des décès sont attribuables spécifiquement à l’émaciation sévère (Black et coll, 2013).



Dans une étude sur la malnutrition en milieu scolaire au Maroc en 2014, Dekkaki trouve 43,1% des enfants avec insuffisance pondérale et 18.2% avec un retard de croissance. Chaque année la malnutrition provoque la mort de plus de 13 millions d’enfants de moins de 5 ans : c’est-à-dire 40000 décès par jour (Boubacar, 2009).

La mortalité des enfants atteints de malnutrition aiguë sévère en hospitalisation, reste encore trop élevée en Afrique sub-saharienne (Irena et coll, 2011). Une enquête menée au Burkina Faso, sur l’état sanitaire de la population, montre que la situation nutritionnelle des enfants est préoccupante. La prévalence de la malnutrition aigüe globale ou de d’émaciation chez l’enfant de moins de 5 ans est de 10,2% en 2011. La malnutrition à elle seule est une cause directe ou associée de 35% de décès (MiniSanté-Burkina Faso, 2012).

Les résultats de l’enquête démographique au Mali ont montré que chez les enfants de moins de 5 ans, dans l’ensemble, 38 % des enfants souffrent de malnutrition chronique : 19 % sous la forme sévère. Le niveau du retard de croissance augmente rapidement avec l’âge. Il est de 15 % chez les enfants de moins de 6 mois, il passe à 24 % chez ceux de 9-11 mois, puis continue d’augmenter pour atteindre un maximum de 48 % à 18-23 mois, et se maintient à un niveau élevé après cet âge. Les enfants du milieu rural accusent plus fréquemment un retard de croissance que ceux du milieu urbain (42 % contre 23 %). (EDS-Mali, 2013).



Les carences en micronutriments sub-cliniques demeurent un aspect caché de la malnutrition pour laquelle des données complètes font défaut chez les enfants. Plusieurs carences en micronutriments coexistent chez les enfants d'âge scolaire dans les régions rurales du Népal (Schulze et coll, 2014).



En Afrique, un enfant sur trois souffre de la malnutrition par manque de matière minérale : micronutriments et les oligoéléments (Mobido, 2010). La malnutrition rend les enfants plus sujets à des carences en micronutriments et par la suite plus vulnérables à l'infection parasitaire. De la même manière, cette carence en micronutriments conduit à une vulnérabilité à l’accumulation excessive des métaux lourds toxiques (Yones, 2015).

Dans plusieurs produits alimentaires (légumes couramment consommés, abats et poissons), Bliefert a observé des quantités énormément élevées de mercure chez les poissons associées à des faibles taux de cadmium alors que ce dernier s’accumule fortement chez les crustacés et les mollusques (Bliefert et coll, 2001). En Côte d’Ivoire, une étude réalisée, sur l’évaluation du niveau de contamination en éléments traces métalliques (ETM) toxiques (Cd, Hg, Pb) dans les viandes et abats importés a démontré que les différents métaux existent dans les matrices à des taux variables avec un dépassement des critères de comestibilité pour le plomb et le rognon était la matrice le plus contaminée.(Koffi et coll, 2014).



En République démocratique du Congo, les taux de malnutrition infantile restent très élevés dans les provinces qui dépendent de l'industrie minière, en comparaison au taux observé dans les provinces de l'Est secouées par les conflits armés (Kandala et coll, 2011).



Selon les données de la Banque Mondiale appuyée par l’OMS, la prévalence globale de la malnutrition en RDC est passée de 24,2% à 23,4% de 2010 à 2013(Banque Mondiale, 2015).

Au Katanga globalement, 23,1% d’enfants de moins de 5 ans présentent un retard de croissance sévère à -3ET et 44,5 % ont un retard de croissance à -2ET (EDS, 2014). A Lubumbashi en particulier, la malnutrition aigüe sévère demeure un problème de santé publique dans les milieux hospitaliers avec un taux de 9,3% chez les enfants de moins de 5ans (Kamona et coll, 2014). Couasnon et collaborateurs rapportent que l’exploitation des ressources minérales (extraction et valorisation), a probablement toujours généré à tous les stades un certain nombre d’impacts environnementaux et porté atteinte aux différents compartiments de l’environnement (eau, sol, air) par ses effets directs et indirects. (Couasnon et coll, 2013).

La contamination des sols présente un risque de toxicité pour les êtres vivants, en particulier l’homme, à travers la chaîne alimentaire. Le risque de contamination de la chaîne alimentaire par la consommation des légumes d’amarante et poirée bette vendu sur les marchés de la ville de Lubumbashi n’est pas négligeable (Michel et coll, 2013).



Par ailleurs Kashimbo et collaborateurs affirment que la consommation des légumes (Epinard, chou et Amarante), cultivés sur le sol au bord de la rivière Lubumbashi, riches en ETM et ayant accumulé beaucoup d'ETM dans leurs parties aériennes (comestibles) pourrait engendrer des risques d’intoxications sévères alimentaires (sur la santé humaine). (Kashimbo et coll, 2015).



Une étude effectuée dans le lac Tshangalele sur les ETMs indique que le Pb, U, V, Cu, Co et Cd s’accumulent préférentiellement chez le poisson dans les branchies alors que le Zn s’accumule plus dans les muscles. L’As s’accumule dans le même ordre de grandeur dans les deux organes. Ces résultats confirment la pollution du bassin de la Lufira par les effluents du complexe hydrométallurgique de Shituru. (Katemo, 2010).

Une autre étude montre les concentrations urinaires des éléments traces métalliques étaient significativement plus élevées chez les habitants vivants aux environs des activités minières ou industrielles du Sud-Est du Katanga que chez ceux vivant à Kamina (région n’ayant pas ce genre d’activités). (Banza et coll, 2009 ; Banza, 2012).


2. Problématique

La sous-alimentation reste un problème de santé malgré l’intensification des activités minières mal contrôlées et responsables des pollutions indescriptibles. L’exploitation minière ainsi que l’intensification des activités d’origine métallurgique dans la ville de Lubumbashi, couplées à une forte croissance démographique liée au déplacement des paysans des milieux ruraux vers le centre-ville, justifient la rareté des terres à vocation agricole sur lesquelles la population démunie peut pratiquer une culture maraichère de subsistance. Face à cette situation, cette dernière est obligée de cultiver sur les sols au bord de la rivière Lubumbashi, qui draine des déchets enrichis en ETM provenant des usines installées autour de la ville (Mpundu et coll, 2013). Or l’extraction du cuivre et du cobalt à la fonderie des usines de Lubumbashi s’est accompagnée de rejets de sous-produits riches en zinc, plomb, arsenic, cadmium ou encore de composés soufrés (Ngoy et coll, 2010). Ces rejets ont eu un effet néfaste sur l’environnement : l’air, l’eau, le sol.



La province du Haut- Katanga, une région essentiellement minière, se retrouve en deuxième position après la province du Maniema, quant au taux de la malnutrition et de la mortalité infantile sont les plus élevées en République Démocratique du Congo (EDS, 2014). A Lubumbashi, les études fiables portant sur les signes cliniques à l’admission de l’enfant malnutri dans une unité de prise en charge nutritionnelle sont rares. De même les études sur l’albuminémie chez les enfants malnutris et à fortiori chez les enfants bien nourris sont quasi inexistantes.



Aucune étude n’a été réalisée chez l’enfant sur le taux plasmatique des oligo-éléments, au sein de la population de Lubumbashi en général et chez l’enfant malnutri en particulier. Le risque de pollution aux éléments traces métalliques que court les enfants malnutris n’est pas connu.

Au regard à tout ce qui précède, les questions suivantes méritent d’être posées :
- Quels sont les signes cliniques à l’admission des enfants malnutris ?
- Comment se présente le taux d’albumine plasmatique à l’admission ?
- Quelles sont les concentrations en oligo-éléments essentiels et autres métaux chez les enfants malnutris ?
- Quels sont les signes cliniques, le taux d’albumine, des oligoéléments essentiels et d’autres métaux polluant chez l’enfant bien nourris ?
- Quel est le profil épidémiologique de l’enfant malnutri de 0 à 5 ans ?
En résumé, notre question de la recherche est :
Quel est le profil épidémiologique, clinique et biochimique de l’enfant malnutri de 0 à 5 ans à Lubumbashi ?


3. Hypothèses

a) Les signes cliniques de l’enfant malnutri à l’admission sont très différents de ceux des enfants provenant des autres milieux. En d’autres termes, les signes cliniques de l’enfant malnutri devraient comporter les signes traditionnels de la malnutrition et ceux imputables aux éléments traces toxiques liés aux déchets miniers incontrôlés.
b) Ces oligoéléments sont en baisse chez les enfants malnutris de 0 à 5 ans ;
c) Les concentrations en métaux lourds sont également élevés en adéquation avec leurs contaminations connues dans les produits d’élevage et pêche de notre environnement ;
d) Concernant le taux d’albumine, il est plus bas dans le kwashiorkor que dans le marasme.
e) Les enfants malnutris et bien nourris présentent tous le même risque d’exposition aux métaux lourds toxiques.


6.2 Objectifs spécifiques

1) Déterminer les signes cliniques que présentent les enfants souffrant de la malnutrition à leur admission.
2) Déterminer les concentrations plasmatiques des oligoéléments (cuivre, zinc, sélénium, cobalt, fer, magnésium, chrome, plomb, manganèse, arsenic, antimoine, Cadmium et Nickel) et de l’albumine chez les enfants malnutris à Lubumbashi et ses environs.
3) Comparer les concentrations plasmatiques en oligo-éléments et métaux (zinc, cuivre, fer, sélénium, albumine) chez l’enfant malnutri et l’enfant présentant un bon état nutritionnel.
4) Déterminer le risque de pollution aux métaux toxiques que court un enfant malnutri en comparaison avec l’enfant en bien nourri.


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Chapitre II :Éléments traces métalliques (ETMs) et contamination de la chaîne alimentaire à Lubumbashi.

La Gécamines jadis la plus grande industrie minière au Zaïre vers les années 1970 a connu par la suite une chute de production spectaculaire due à une mauvaise gestion vers les années 1990. Une reprise très nette des activités d'extraction a eu lieu depuis 2005 et ces activités d'exploitation minière ont connu une expansion florissante due à l'arrivée des nombreux investisseurs dans le secteur minier avec la naissance de plusieurs industries minières dans tout le Haut Katanga.

L’industrie minière est source de plusieurs altérations de l'environnement dont les plus visibles sont les émissions de l'industrie métallurgique à l'origine des pollutions atmosphériques (Leteinturier, 2002). Cependant, toutes les étapes du traitement des minerais depuis l'extraction jusqu'à la production du métal purifié sont génératrices des nuisances pour l'environnement par l'altération de celui-ci avec les éléments traces métalliques. La contamination des sols présente un risque de toxicité pour les êtres vivants et l’homme à travers la chaîne alimentaire (Mpundu et coll, 2013), mais aussi risquée de par l’accumulation des contaminants dans le végétal qui sont transférés dans la chaîne alimentaire (Bourrelier et coll, 1998 ; Mench et coll, 2004;).

L’exploitation minière ainsi que l’intensification des activités d’origine métallurgique dans la ville de Lubumbashi, couplée à une forte croissance démographique liée au déplacement des paysans, des milieux ruraux vers la ville de Lubumbashi justifie la rareté des terres à vocation agricole sur lesquelles la population démunie peut pratiquer une culture maraichère de subsistance. Face à cette situation, cette dernière est obligée de cultiver sur les sols du bord de la rivière Lubumbashi, draineuse des déchets enrichis en ETMs provenant des usines installées dans et autour de la ville, des lavages de minerais réalisés par les exploitants artisanaux dans leur parcelle résidentielle, des bijouteries en malachite éparpillées dans tous les quartiers de la ville ( Mpundu et coll, 2013). Le transfert des éléments polluants, et notamment des métaux lourds fait partie des problèmes graves de santé publique. La contamination des plantes vivrières par les polluants, et notamment les métaux lourds, est une préoccupation sociétale majeure. En effet, de plus en plus de cultures sont implantées en milieu périurbain et de ce fait peuvent être impactées par des industries polluantes passées ou encore en activité (Kalonda et coll, 2015).

Il est donc évident que la pollution liée aux ETMs est censée avoir un lien avec les exploitations minières dans le district du Haut-Katanga. Les ETMs constituent par ailleurs un problème sérieux surtout lorsqu'ils sont impliqués dans la pollution des sols et des eaux. Non seulement leur toxicité peut être fortement dommageable pour les milieux aquatiques et les sols, mais leur accumulation dans la chaîne alimentaire pourrait ainsi avoir des effets plus ou moins graves sur la santé des consommateurs (l'homme et le bétail) (Mpundu et coll, 2013).

L’expression Éléments traces métalliques(ETM) désigne pour les chimistes des métaux de numéro atomique élevé, de densité supérieure à 5g/cm3 et qui forment des sulfures insolubles. Le cadmium, le manganèse, le cobalt, le chrome, le cuivre, le plomb, le mercure, le nickel et le zinc sont les métaux les plus souvent rencontrés dans les sols (Lemiere et coll, 2001). A des concentrations normales, certains sont utiles voire indispensables aux végétaux, animaux et aux hommes mais ils deviennent tous toxiques à partir d'un certain seuil. Les ETMs sont réputés toxiques alors que certains sont des oligo-éléments (Cu, Zn, Fe, Co...), d'autres sont des métalloïdes (Se, As) ou qu'ils ne sont pas lourds (Be, Al). D'où ils sont plus désignés par l'appellation « éléments traces métalliques » (ETMs) à l’opposé de « métaux lourds » (Tremel et coll, 2005). Le cuivre et le cobalt ont des teneurs très élevées dans le sol du bord de la rivière Lubumbashi, à une concentration très élévée avec des valeurs 10 fois plus que la limite NFU 44- 041 en vigueur en France (AFNOR, 1996). Il en est de même du manganèse et du fer qui présentent des teneurs élevées dans le sol (Katemo et coll, 2010).

La concentration en ETMs dans la plante varie d'un organe à un autre et d’une espèce à une autre (tableau V). Pour la plupart des espèces végétales : les racines retiennent la majeure partie d'ETMs absorbés, soit 80 à 90% de la quantité totale (Useni, 2009).Quelques espèces cependant transfèrent des fortes quantités d'ETMs vers les parties aériennes, surtout dans les organes végétatifs (feuilles et tiges) et relativement moins dans les organes de reproduction (Haq et coll, 1980). En effet, la croissance des plantes sur des sols ayant des concentrations très élevées en ETMs est limitée et dans la plupart des cas, la morphologie de ces plantes est altérée car les ETMs peuvent affecter le métabolisme des plantes et dans certains cas, inactiver les constituants de membranes dans les cellules. Dans la plupart des cas, les ETMs peuvent causer des effets visibles de phytotoxicité (Kabata- Pendias A, 2010).


II.2. Tolérance des plantes aux fortes concentrations en ETMs dans le sol

La tolérance aux ETMs est l'aptitude qu'ont certaines plantes à se développer dans un environnement dont la teneur en ETMs est toxique pour d'autres plantes (Macnair, 1999).

La tolérance aux ETMs a été observée chez des nombreuses espèces poussant sur les sites métallifères. Elle est acquise en réponse à des concentrations excessives des ETMs dans les sols. En général, elle est spécifique à un ETM, mais la multi-tolérance a été aussi fréquemment observée (Macnair, 1987). La tolérance peut s'exprimer par l'exclusion et la détoxication ou la tolérance biochimique (Baker et coll, 1998).

L'exclusion est la restriction du prélèvement racinaire ou la limitation du transport vers les parties aériennes. Elle reposerait sur différents mécanismes comme : l'immobilisation des éléments dans la paroi cellulaire, la compléxation par les exsudats racinaires, le pH à la membrane plasmique.

La détoxication est une tolérance interne qui protège la plante contre l'altération des Cellules. Les métaux sont détoxiqués dans le cytoplasme par chélation avec les acides organiques ou des protéines et compartimentés avec passage dans la vacuole. Les phytochélatines seraient essentielles dans la réduction de la toxicité des ETMs dans le cytoplasme.


II.3. Contamination des plantes par les ETMS ou prélèvements des ETMS dans le sol

Le prélèvement des ETMs peut différer selon les différents génotypes des plantes et en relation avec la concentration du métal dans le sol. Trois grandes stratégies existent (Useni 2009). Certaines plantes dites exclueuses prélèvent très peu d'ETMs, même quand elles sont exposées à des concentrations élevées dans le sol. Ces plantes possèdent les barrières empêchant le prélèvement. Mais quand les concentrations en ETMs deviennent trop élevées, ces barrières perdent leur efficacité, probablement à cause de l'action toxique des ETMs. D'autres dites accumulatrices présentent des fortes concentrations des ETMs même à des très faibles concentrations des ETMs dans le sol. Ces plantes présentent certains mécanismes de détoxification dans leurs tissus, qui leur permettent d'accumuler les ETMs. Toutefois, lorsque la concentration des ETMs augmente dans le sol, ces plantes n'augmentent plus leur prélèvement à cause de la compétition entre ions métalliques pour les sites de prélèvement. Les dernières dites indicatrices ont des concentrations en ETMs dans leurs tissus qui reflètent la concentration du métal dans les sols et qui augmentent de façon linéaire avec elle.


II.5. Teneur des EMTS dans les poissons et animaux d’élevage

Les animaux d’élevage sont globalement déficients en Zn, Cu, Co et Se en France. Ces carences sont aujourd’hui connues et corrigées par des complémentations. Le Mo pose parfois des problèmes de toxicité. Les ovins sont très sensibles à la toxicité du Cu (Tremel et coll, 2005).

En côte d’Ivoire, une étude a été réalisée en 2014 par Koffi et al, pour l’évaluer le niveau de contamination en éléments traces métalliques (ETMs) toxiques (Cd, Hg, Pb) dans les viandes et abats importés. L’étude a démontré que les différents métaux existent dans les matrices à des taux variables avec un dépassement des critères de comestibilité au niveau du plomb. Le rognon avec 66,32 µg/kg de Cd, 21,00 µg/kg de Hg et 235,60 µg/kg de Pb, est l’organe le plus contaminé. Dans l’ensemble, les doses journalières d’exposition (DJE) (0,0035 µg/kg pc/j de Cd, 0,002 µg/kg pc/j de Hg et 0,017 µg/kg pc/j de Pb) sont inférieures aux doses journalières tolérées (DJT) respectives. Aussi le risque peut-il être écarté pour la population générale.. Si les niveaux restent dans l’ensemble inferieurs aux seuils limites, dans le rognon, les teneurs en plomb sont élevées, augmentant le risque d’intoxication. En effet, il suffit de consommer quotidiennement 100g de rognon pour que le risque soit à plus de 150% de la DJT au niveau de certains éléments métalliques.


III.5.1 Produits de la pêche

La pollution marine, est parmi les problèmes qui constituent une menace à long terme pour la santé humaine, alors que pour diversifier leur alimentation, les populations sont amenées à consommer davantage les produits de la pèche ou rivières qui représentent de bonnes sources de protéines et des minéraux bénéfiques pour la santé. Les résultats d’une étude réalisée à Lubumbashi dans le bassin de la Lufira (Katanga/RD Congo) sur les poissons indiquent une forte teneur en cuivre et cobalt dans les affluents du complexe hydro- métallurgique de Shituru. Si la contamination des cours d’eau diminue avec l’éloignement de la source de pollution, les valeurs sont très élevées dans le lac Tshangalele pour le plancton et les feuilles de P. australis. Pour les poissons, les résultats indiquent que le Pb, U, V, Cu, Co et Cd s’accumulent préférentiellement dans les branchies alors que le Zn s’accumule plus dans les muscles. L’As s’accumule dans le même ordre de grandeur dans les deux organes. Ces résultats confirment la pollution du bassin de la Lufira par les affluents du complexe hydro métallurgique de Shituru (Katemo et coll, 2010). Dans une étude réalisée sur les Tilapia de la rivière Munama, les résultats révèlent que les poissons contenaient effectivement les métaux lourds. La teneur en manganèse a été retrouvée de façon significative. Les poissons de cette rivière sont exposés à la pollution métallique au manganèse et peuvent faire courir des risques de santé à la population (Kabamba et coll, 2012). Dans une autre étude sur l’évaluation des éléments traces des eaux et poissons vivant dans le barrage de Hammam Boughrara, démontre que la teneur de quelques éléments traces dans trois organes (muscles, abats rouges, squelette) de la carpe commune qui est une espèce bio indicatrice de pollution dans cette région est élevée. L’analyse des métaux dans les eaux et les poissons réalisée par ICP-OES montre que le cuivre, le fer, le manganèse et le cobalt s’enregistrent avec des concentrations élevées. Pour la petite carpe (ciprinus carpio), le Zinc (Zn), le Plomb(Pb), le Nickel(Ni), le Cobalt(Co) et le Chrome(Cr) sont les métaux les plus abondants. En classant la bioaccumulation dans chaque organe, le fer comme l’élément le plus abondant dans les muscles, le Zinc et le Chrome sont détectés avec des teneurs élevées dans les abats rouges et les squelettes (Ghellai, 2015,).


II.6. Teneur des ETMs dans les légumes couramment consommés

Une étude réalisée par Kalonda et coll, en 2015 a révélé la présence des métaux lourds dans les échantillons, et cela à des concentrations différentes. Toutefois les taux de zinc, cuivre, cadmium, plomb et autres métaux lourds étaient au-delà des limites normales. Les plantes collectées sur le site maraicher de quelques zones minières dans la province du Katanga, à savoir Manihot esculenta (Sombe), Amaranthus (Lengalenga) et Psidium guajava L. (Mapela) se trouvant aux alentours des zones minières de la province du Katanga, renferment les métaux lourds qui pourraient être à la base des cas d’intoxication. Kashimbo trouve en 2015 que l’amarante, le chou et l’épinard cultivés sur le sol du bord de la rivière Lubumbashi ainsi que celui de la parcelle expérimentale de l’Université de Lubumbashi accumulent différemment les métaux traces. L’épinard a accumulé une part importante de tous les éléments étudiés et analysés dans les parties aériennes.

L’Arsenic (As) : en cas d’intoxication aigue à l’arsenic plusieurs organes peuvent être touchés à savoir : une irritation des voies digestives ou troubles digestifs (vomissements, douleurs abdominales, …), puis des troubles neurologiques sévères, des troubles cardiovasculaires et enfin une atteinte hépatique et rénale. La dose létale minimale est de 2 mg/kg (Grandjean P et coll., 1992).

Dans une intoxication chronique à l’arsenic, les lésions cutanées types : kératodermie, hyperpigmentation, verrues et hyperkératose des paumes des mains et des plantes des pieds sont les signes les plus précoces et les plus couramment observés (Cornelis R et coll, 1994). Une polynévrite, thrombocytopénie, alopécie, rhinite, et des effets cancérogenèse ou tératogènes peuvent être observés (Miquel et coll, 2001 ; André et coll, 2003, Mench et coll, 2004 ;;).

Le Cadmium (Cd) : L’intoxication au cadmium se manifeste par l’anémie, des vertiges et troubles nerveux, la pneumonie, les troubles hépato-digestifs (vomissements, diarrhées), les troubles respiratoires (bronchite, emphysème...) et les troubles rénaux (albuminurie) font partie des signes d’intoxication.

Le Cobalt (Co) : Les empoisonnements au cobalt ne sont pas connus chez l’homme mais des troubles chroniques ont été constatés sur les ouvriers travaillant dans l’industrie du cobalt. Les crises d’asthme et de rhinite aboutissent à une fibrose pulmonaire après plusieurs années. Une augmentation des globules rouge peut survenir. Chez le grand buveur des bières, on a pu observer les atteintes de muscle cardiaque, son excès favorise l’apparition de goitre. Des troubles rénaux, du système nerveux, du système cardio-vasculaire et des troubles gastrointestinaux sont aussi décrits.

Le Chrome (Cr) : Les intoxications au chrome se traduisent par des Conjonctivites, des lésions sévères de la cornée, des hémolyses, des hépatites, des troubles gastroduodénaux de types dysentérique, des dermites eczermatiformes, des ulcérations de la muqueuse nasale, des rhinites chronique, des laryngites et des pharyngites, des œsophagites et les cancers pulmonaires aux stades tardifs.

Le Cuivre (Cu) : Une dose excessive du cuivre peut réduire l'efficacité du système immunitaire et entraîner des crampes d'estomac, une irritation de la peau, des nausées et des vomissements, une anémie, des troubles du pancréas, une artériosclérose, des lésions au niveau du système nerveux central (syndrome schizophrénique), des lésions du foie (cirrhose), lors des intoxications par ce métal.

Le Mercure (Hg) : lors d’une intoxication au mercure des troubles digestifs, des néphrites mercurielles, des stomatites, des tremblements associés à un état de rigidité musculaire et des crampes douloureuses sont décrites.

Le Nickel (Ni) : lors d’une intoxication au Nickel, plusieurs manifestations sont décrites à savoir : des troubles digestifs (nausées, vomissements...), des céphalées, des asthénies, une bradycardie, des troubles respiratoires (rhinite, sinusite, anosmie) et même de l’asthme.

Le Plomb (Pb) : une intoxication au plomb peut entraîner l’anémie, une néphropathie (avec comme conséquence élévation de l'azotémie, protéinurie...), des douleurs abdominales, coliques et des troubles nerveux (convulsions). Dans un premier temps, le plomb circulant colonise les cellules de la moelle osseuse, neurologiques, hépatiques et rénales où il va produire ses effets toxiques. D’abord réversibles, ils deviennent de plus en plus graves et irréversibles si l’exposition persiste.

Le Sélénium (Se) : lors d’une intoxication au sélénium, les symptômes associent diversement des troubles digestifs (diarrhée), des signes neurologiques tels les convulsions et coma, des dermites eczématiformes, une conjonctivite, une irritation des voies respiratoires supérieures, des troubles de l'odorat, l’anorexie, la nausée, la fatigue, la pâleur et même amaigrissement sont décrites.

Le Zinc (Zn) : une intoxication au zinc se traduit par : un trouble gastro-intestinal, une atteinte ou une irritation des muqueuses respiratoires, des douleurs gastro-intestinales, une altération des réponses immunitaires et peut induire la carence en cuivre.

Par ailleurs, l'absorption des ETMs comme le plomb et le mercure n'est jamais souhaitable, quelle que soit la quantité. Pour éviter les déficiences et les excès d’éléments-traces, il est important d’avoir une alimentation variée ; consommer de tout et de provenances différentes. N’ingérer que les produits de son potager ou de son élevage peut avoir des inconvénients dans les cas de sols pollués, voire à l’inverse, dans le cas de sols carencés.


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Chapitre III : Influence des métaux, des oligoéléments et de l’albumine dans la malnutrition protéino énergétique

Les oligoéléments ou micronutriments sont des éléments présents dans l’organisme en concentration très faible ou à l’état de trace mais très indispensables à la vie par leur interaction dans les métabolismes et la synthèse des plusieurs enzymes. Ces oligoéléments ne sont pas synthétisés par l’homme mais doivent être apportés en quantité suffisante par son alimentation (Anonyme1, 2011).

Les carences en micronutriments sont largement rependues et constituent un problème à travers le monde. L’OMS considère que plus de 2 milliards de personnes dans les pays aux ressources limitées, soufrent de carences en vitamines et minéraux essentiels. Cette carence constitue un facteur de risque de contracter une maladie infectieuse à gravité accrue et de mourir d’une diarrhée, de la rougeole, du paludisme ou d’une pneumonie (Aamer et coll, 2011).

D’une façon générale, la malnutrition ou le déficit nutritionnel est un processus qui débute par la réduction des réserves avec des mécanismes d’adaptation physiologique qui se développent avant d’affecter les indices anthropométriques. Les symptômes et les signes cliniques relèvent des lésions biochimiques et des atteintes organiques (Shindano, 2012)

Les nourrissons et les jeunes enfants sont des sujets à haut risque pour la carence en oligoéléments, du fait de l’augmentation des besoins en rapport avec leur croissance rapide (Shindano, 2012). Le contenu du sol en oligoéléments favorise l’absorption de ceux-ci dans les plantes ainsi que par les animaux et détermine ainsi leur contenu dans les aliments. La diminution de la concentration en oligoéléments dans le corps favorise l’absorption et le dépôt des métaux lourds toxiques (Huyng, 2009).

La réduction de la biodisponibilité en oligoéléments peut être liée aux troubles gastrointestinaux (diarrhée, stéatorrhée) ou à la transformation industrielle de la forme chimique de l’oligoélément (Garrow et coll, 2000). Cette réduction de la biodisponibilité peut bien expliquer ou être à l’origine de la malnutrition.

Les pertes en oligoéléments peuvent s’accroître au cours de la malnutrition sévère œdémateuse. Ces pertes se font par la voie cutanée (exsudation des ulcérations cutanée) ou par voie gastro-intestinale (Waterlow et coll, 1972 ; Shindano,2012) . En effet, l’absorption des oligoéléments se fait dans la portion proximale de l’intestin grêle grâce à des ligands spécifiques retrouvés dans le suc pancréatique et au niveau des cellules muqueuses.

Les altérations fonctionnelles des muqueuses de l’intestin grêle associées à l’insuffisance pancréatique observée au cours de la malnutrition peuvent expliquer le déficit d’absorption ainsi que la déficience secondaire en oligoéléments essentiels. La diarrhée prolongée entraîne généralement des pertes en zinc cuivre et vice versa (Folwaczny, 1997 ; Semrad, 1999 ; Wapnur, 2000). En effet, en cas des diarrhées, des secrétions intestinales, hépatiques, pancréatiques qui augmentent et qui sont riches en oligoéléments ne sont plus réabsorbées du fait de l’accélération du transit intestinal (Shindano, 2012).

Par ailleurs des perturbations métaboliques impliquant les oligoéléments notamment dans des mécanismes de transport, de stockage, de libération et de formation de nouveaux tissus coexistent avec la malnutrition (Garrow et coll, 2000 ;Shindano ,2012).

Dans la malnutrition sévère œdémateuse, le fer, le zinc, le cuivre, le sélénium et l’albumine sont les plus concernés dans la physiopathologie des manifestations cliniques habituelles comme : les œdèmes, le malaise, l’anorexie, l’anémie, les lésions cutanées et les neuropathies discrètes (Sidhu, et coll, 2005 ; Shindano, 2012).

Si une population donnée présente une carence en plusieurs micronutriments, un traitement visant à corriger une seule de ces carences peut perdre de son efficacité par suite de la présence de carences en d’autres micronutriments. Il existe peut-être plusieurs interactions importantes encore inconnues mais une étude a montré que, dans certaines situations, il pouvait être nécessaire d’ajouter le zinc pour optimiser l’utilisation du sélénium et vice versa ou de l’adjonction de fer pouvait être nécessaire pour optimiser l’utilisation de l’iode à partir du sel et autres (Hurrell et coll, 2013).

III.1. Zinc et malnutrition
Le risque de déficit en zinc conduit à une baisse de l’immunité, à des troubles de la croissance de la cognition, et à un risque oxydatif plus élevé (Roussel et coll, 2009). Généralement, la carence en zinc est associée à un retard de croissance ou une perte de poids, un amaigrissement par fonte tissulaire et la limitation de l’utilisation des autres nutriments de la même catégorie comme le soufre (Golden, 1992). Cette carence est aussi associée à une anorexie fréquente liée au catabolisme des acides aminés. Par ailleurs, des concentrations sériques ou tissulaires sont peu modifiées du fait d’une activation des mécanismes de concentration du nutriment concerné (Golden, 1992 ; Shindano, 2012). L’hypoprotéinémie et l’anémie au cours de la malnutrition sont associées à une baisse significative du zinc sérique (Thakur et coll, 2004).

La malnutrition est presque toujours associée à une baisse significative en zinc (Amesty-Valbuena et coll, 2006), car le zinc et les protéines sont fortement associés dans divers aliments de consommation courante. Cette baisse en zinc survient habituellement chez les enfants en période de sevrage soumis aux apports alimentaires pauvres d’origine végétale (Hambidge, 1997 ; Shindano, 2012).

Les effets sur la peau, sur le système immunitaire et sur l’intestin peuvent être considérés comme spécifiques de la carence en zinc chez les enfants atteints de la malnutrition sévère (Golden, 1992).Cette carence bloque la division cellulaire au niveau de la muqueuse digestive et des lymphocytes. Elle est ainsi cause de la dépression de l’immunité cellulaire (Prasad, 1995) et est responsable d’une diarrhée persistante (Hambidge, 2000 ; Shindano, 2012).

Le déficit sévère en zinc se traduit par une dermatite bulleuse ou pustuleuse, une alopécie, une diarrhée, des troubles de comportement, la perte de poids et les infections intercurrentes (Prasad, 1995 ;Shindano, 2012) .

La supplémentation en zinc entraine un gain pondéral et une croissance linéaire au cours de la réhabilitation de la malnutrition grave. Ce gain pondéral et cette croissance sont liés à l’amélioration de l’appétit et à la baisse du cout énergétique de la croissance par la synthèse de tissus maigres (Golden, 1992). Cette supplémentation en zinc chez l’enfant malnutri a été associée à la croissance par augmentation de l’IGF-1 ( Folwaczny, 1997 ;Shindano, 2012).

III.2. Sélénium et malnutrition
Le sélénium existe dans les aliments sous forme de sélénocysteine ou sélénothionine. Mais dans l’organisme, le sélénium se présente sous forme de sélénoprotéine P dans 69 % des cas ou associé dans le glutathion peroxydase dans 30 % des cas et le reste du sélénium est fixé à l’albumine (Garrow,J. et coll, 2000 ; Shindano , 2012).

Le taux de sélénium est forcément effondré chez les malnutris sévères et particulièrement au cours du kwashiorkor (Sempértegui et coll, 2003). Cette carence serait responsable de la décompensation cardiaque congestive observée (Manar et coll, 2001). La carence en sélénium au cours de la malnutrition n’a pas parfois de lien avec la sévérité des signes cliniques ni l’altération des indices anthropométriques (Manar et coll, 2001 ; Shindano, 2012). Cette carence, chez l’homme, a un effet négatif sur la fonction immunitaire et augmente le risque d’infections (Sempertégui et coll, 2003). L’infection et la malnutrition étant étroitement liées, le déficit en sélénium semble jouer un rôle dans la mortalité frappant les zones géographiques au sol pauvre en sélénium (Manar et coll, 2001 ; Shindano, 2012).

III.3.Cuivre et malnutrition
Les manifestations cliniques de la carence en cuivre au cours de la malnutrition se résument en des lésions osseuses d’ostéoporose responsable des fractures pathologiques et qui répondent bien aux suppléments en cuivre.

Ces lésions squelettiques s’expliquent du fait que le cuivre intervient dans la synthèse des complexes protéiques de tissus de collagène et de l’élastine au sein du squelette et dans les tissus conjonctifs (Shidano, 2012).Une carence en cuivre entraine des anomalies dans la formation des os, des tissus conjonctifs et des vaisseaux (Vonsy, 2013).

III.4. Cobalt et malnutrition
Le cobalt est un oligoélément essentiel, constituant de la vitamine B12 ou cobalamine. Chez l’homme, il doit être fourni en totalité sous la forme physiologiquement active. L’ingestion journalière normale de cobalt a été estimée à 20-40 µg. La charge corporelle totale de cobalt est d’environ 1,5 mg. Le stockage est surtout au niveau du tissu graisseux, du rein, du foie, du pancréas, de la rate, des surrénales, de la thyroïde et du cœur (de Biopathologie P, 2012.).

L’absorption intestinale du cobalt est influencée par les facteurs nutritionnels : la présence d’albumine et de lactase favorise son absorption. L’absorption se fait en deux temps, comme pour le fer : d’abord une absorption muqueuse puis une étape de transfert ; 50 % du cobalt des entérocytes passent dans l’organisme. L’absorption du fer et du cobalt serait antagoniste : une carence en fer augmente l’absorption du cobalt, sans modifier son transfert. Le cobalt peut être également absorbé par voie cutanée ou respiratoire. Après distribution dans l’organisme, le cobalt se répartit préférentiellement dans le foie qui stockerait le 1/5 du cobalt de l’organisme.

Le taux de cobalt est élevé voir normal dans la malnutrition. Osifo (1983) suggère une origine hépatique (trouble de stockage) pour expliquer les taux élevés de cobalt sérique. Cet auteur trouve un taux plus élevé de la vitamine B12 dans le kwashiorkor que dans le marasme. La transcobalamine 1 est plus augmentée dans les deux cas alors que la transcobalamine 2 n’est diminuée qu’en cas de kwashiorkor. Les taux de cobalt sérique sont normaux voir élevés en cas de malnutrition ; cette augmentation peut être plus importante en cas de kwashiorkor. Une origine hépatique par trouble de stockage de la cobalamine a été évoquée (Feillet, 2000).

III.6. Fer et malnutrition
La malnutrition par carence en fer est largement répandue dans les pays industrialisés, mais plus encore dans les régions en développement. Elle peut toucher tous les groupes d’âges, mais ce sont plus les jeunes enfants et les femmes en âge de procréer qui tendent à figurer dans le groupe le plus exposé (OMS, 2013). L’OMS la considère comme le principal trouble nutritionnel au monde et constitue un problème de santé publique (Bonvarlet et coll, 2002). Shah et coll (2015) ont trouvé dans la population étudiée des enfants apparemment en bonne santé et d'âge préscolaire au Pakistan, un déficit en zinc et fer, allant de la malnutrition modérée à la forme sévère respectivement dans 50% et 25%,des cas.

III.7. Plomb et malnutrition
Le saturnisme devient une maladie à déclaration obligatoire à partir de 100 μg/L de sang et des mesures d’urgences sont mises en place en cas de découverte de saturnisme (Eric, M.B., 2014).

Les études les plus récentes ont en effet démontré que certains effets du plomb pouvaient survenir à des plombémies inférieures à 100μg/L ou que certains effets étaient sans seuil (Eric., 2011) , qu’il s’agisse d’une baisse du quotient intellectuel (Laidlaw et coll,2011) , d’une augmentation de délais d’apparition de la puberté chez les jeunes filles ( Naicker et coll, 2010) ou de l’apparition de lésions rénales (Fadrowski, 2010).Le plomb est un métal très toxique, même pour des faibles concentrations 5 µg/L (Bettayeb, 2014).

Certains états des Etats-Unis ont pris en 2012 50μg/l comme valeur de référence avec l’intention de l’abaisser tous les quatre ans (Eric et coll,.2011 ; de l’Anses A, 2013).
Le Conseil de l’Académie nationale de Pharmacie dans son avis du 11 mai 2011 préconise notamment d’abaisser le niveau d’intervention sanitaire de 100 à 50μg/l de sang chez l’enfant de la naissance à l’âge de 6 ans (Eric et coll., 2011).
Le plomb inactive divers systèmes enzymatiques par fixation sur les groupes SH (mécanisme thioloprive) ou par déplacement d'autres métaux, d'où la diversité de ses effets. A dose d'exposition faible mais prolongée, il porte des effets essentiellement sur l'érythropoïèse (anémie) et l'hémoglobinogénèse (inhibition de la synthèse de l'hème), le système nerveux (déficits neuropsychiques) et la pression sanguine (hypertension). Sur le plan hématologique, le plomb agit au niveau de trois systèmes enzymatiques de la biosynthèse de l'hème (ALA synthétase, ALA déhydrase et ferrochélatase), entraînant en particulier une accumulation d'ALA (acide deltaamino levulinique) dans le sang et l'urine et une augmentation des protoporphyrines érythrocytaires (Danel, 1997).
La malnutrition augmente la quantité de plomb absorbé et affaiblit les défenses du corps contre les polluants (Codes13 ; 2011). Une déficience nutritionnelle en calcium, en vitamine D, en protéines, en graisse, en zinc et en fer facilite l’absorption du plomb par l’organisme humain. Ou encore l’absorption digestive du plomb est limitée par une alimentation riche en fibres, calcium, vitamine D et en fer (Danel ; 1997). Le plomb pénètre mieux les tissus fins des enfants. Une hyperhydratation facilite l’élimination du plomb sanguin circulant.

III.8. Manganèse et malnutrition
C’est un oligo-élément indispensable au fonctionnement normal d’un grand nombre de processus physiologique. Il est notamment impliqué dans le métabolisme du sucre, des acides aminés et des lipides. Il joue aussi un rôle important au niveau du système nerveux et immunitaire, de la régulation énergétique cellulaire, de la formation des os et de tissus conjonctifs et de l’activation de certains enzymes (Gillet et coll., 2011). Ainsi au niveau cérébral, c’est un cofacteur important de la superoxyde dismutase et d’enzyme impliquées dans la synthèse et métabolisme de neurotransmetteurs (Gunter et coll., 2006 ; Bouchard et coll., 2011). Mais à taux très élevés, il devient toxique pour l’organisme bien qu’il soit un oligoélément essentiel au bon fonctionnement de celui-ci.

L’alimentation est la principale source du manganèse, la prise quotidienne moyenne varie selon les aliments, du plus riche au plus pauvre, nous avons : les noix et produits à base de noix ; les céréales et produits à base de céréales ; les légumineuses et les fruits (Buteau et coll, 2011). Dans le corps humain, ce minéral fonctionne comme un activateur enzymatique et en tant qu'un composant des métalloenzymes (une enzyme qui contient un ion métallique dans sa structure).

III.9. Magnésium et malnutrition
Dans la malnutrition on assiste souvent à une hypomagnésemie. Un manque de magnésium provoque une hyperexcitabilité nerveuse et musculaire, avec survenue de crampes, fourmillements, sensibilité exagérée au stress, spasmes artériels, insomnies, augmentation du rythme cardiaque, réactions allergiques, vertiges, migraines, anxiété, hyperémotivité, fatigue psychique et musculaire, refroidissement des extrémités par temps froid et humide (syndrome de Raynaud) (Ministère de la santé Royaume de Maroc, 2008).

Chez le sujet en manque de magnésium, un stress aigu provoque une libération importante d’adrénaline par la glande surrénale. L’adrénaline entraîne une contraction musculaire, d’autant plus importante que le déficit est important. Cette contraction s’accompagne d’un effet de chasse du magnésium des cellules musculaires vers le plasma. Le rein élimine cet excès plasmatique de magnésium entraînant sa fuite urinaire. Cette perte de magnésium accroît la vulnérabilité au stress. Après un stress aigu, un déficit en magnésium sera ressenti comme une sensation d’épuisement, une fatigue chronique, une fatigabilité à l’effort ou «des coups de pompe». Il aboutit à une dynamique auto-aggravante. Cette supplémentation en magnésium chez l’enfant gravement dénutri réduit la fréquence des troubles du rythme cardiaque en favorisant sans doute la réplétion potassique (Ozturk.et coll, 2012).

III.10. Chrome et malnutrition
Le chrome trivalent III, Cr 3+ est un oligoélément essentiel et nutriment tandis que le chrome hexavalent VI, Cr6+ qui est toxique mutagène est présent en particulier en milieu industriel. Plus de 30 ans de travaux ont abouti à la reconnaissance de l’importance du chrome trivalent. Nécessaire à l’utilisation et au métabolisme cellulaire du glucose via un effet potentialisateur de l’insuline, le chrome trivalent apparaît comme un micronutriment essentiel dans la prévention des états développant une insulinorésistance, tels que le syndrome métabolique, l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires (Roussel, 2009).

III.11. Antimoine, Arsenic, Cadmium, Nickel et malnutrition
Les études épidémiologiques ont montré que la malnutrition ou la déficience minérale amplifient les effets cytotoxiques des polluants environnementaux et atmosphériques générés surtout par les gaz d’échappement tels que les métaux lourds à savoir le plomb, le chrome, le cadmium et le nickel (.Hfaiedh et Coll, 2005). D'autres ETMs, comme le cadmium, le plomb et le mercure ne jouent pas de rôle essentiel dans les organismes vivants. Ceux-ci peuvent présenter des risques de toxicité pour les organismes vivants, même lorsqu'ils sont exposés à des très faibles concentrations (Nicholson et coll ; 2003)

III.12. L’albumine dans la malnutrition
Il est établi que dans la malnutrition protéino-calorique, il y a une hypo albuminémie qui serait liée à une diminution des entrées par la carence d’apports alimentaires, la malabsorption, à des fuites digestives et à une diminution des synthèses hépatiques. Cette hypo albuminémie est liée à une augmentation du catabolisme secondaire à une maladie infectieuse, inflammatoire ou maligne (Cosserat, 1999). L’albumine a été trouvée abaissée chez les enfants non malnutris atteints de maladies infectieuses (Powanda ,1977), la baisse de l’albumine devant compenser l’augmentation des globulines observées pour maintenir la pression oncotique stable. Ce mécanisme n’expliquerait que partiellement la chute de l’albumine en cas de malnutrition car elle varie avec le statut nutritionnel en particulier la disponibilité en acides aminés nécessaire à sa synthèse.

L’albumine est donc trouvée abaissée en cas de malnutrition sans que cette baisse soit spécifique de l’état nutritionnel. Cette baisse peut être considérable et aller jusqu’à des taux de 8 à 9 g/l. L’albumine a même été proposée comme indice pronostic en cas de MPE : le décès surviendrait dans 62,5 % des cas lorsque l’albumine sérique est comprise entre 4 et 8 g/l ; par contre, il ne surviendrait que dans 3,5 % des cas pour des taux de 25 à 30 g/l (Feillet, 2000).

Dans le kwashiorkor, les protéines totales du sérum sont diminuées, surtout l'albumine. Cette réduction est moins marquée dans le marasme. Au contraire, les globulines sont souvent normales, voire élevées, en raison des infections. La diminution de l'albumine n'apparaît que dans le kwashiorkor cliniquement évident. Le taux d'albumine ne permet pas de prédire l'évolution d'une malnutrition modérée vers un kwashiorkor, alors que, dans un kwashiorkor avéré, sa diminution est proportionnelle à la gravité (Feillet, 2000).

Dans une étude camerounaise la protidémie était anormalement basse dans le groupe des enfants atteints de kwashiorkor ou de kwashiorkor-marasme, ainsi que chez ceux classés au premier degré (classification de Gomez), au premier et deuxième degré (classification de Waterlow) de malnutrition. On note une augmentation des alpha-2 globulines (>0,65 g/100 ml) et des gammaglobulines (> 1,05 g/100 ml) quel que soit le groupe considéré et une diminution des bêta-globulines (< 0,55 g/100 ml) chez les enfants atteints de kwashiorkor et de kwashiorkor-marasme et au premier degré de malnutrition selon Gomez et Waterlow. La baisse de la protidémie et en particulier de l’albuminémie ne vient que confirmer le fait le plus caractéristique observé au cours de la malnutrition protéino-énergétique. (Joseph Pondi, 1994)


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Le district sanitaire de Lubumbashi compte en son sein 11 zones de santé dont 9 zones géographiques et 2 zones spéciales que sont Vangu (FARDC) et Kowe (PNC).

Il a une superficie de 385 Km2 et une population totale de 2 285 987 en 2014 et une densité de : 4154 habitant / Km2. Nous avons répertorié notre population au sein des centres de réhabilitation nutritionnels de Lubumbashi suivants : Sendwe, Kisanga, Mamba et Camp Vangu.

En deuxième lieu, la récolte s’est faite en milieu rural, dans le village Kawama situé à 15 km de la ville de Lubumbashi sur la route Likasi, par dépistage actif des enfants malnutris au sein la population par la méthode de porte à porte. Ces enfants étaient par la suite amenés au centre de santé.


V.1 Résultat 1 : Signes cliniques rencontrés chez l’enfant malnutri dans un milieu minier de Lubumbashi et de Kawama

La malnutrition reste à ce jour un problème majeur de santé publique, notamment dans les pays en voie de développement. Cette étude a eu pour objectif de déterminer les signes cliniques observés chez l’enfant mal nourri, admis dans une unité de prise en charge.

Il s’agit d’une étude descriptive transversale, effectuée de juillet 2013 à décembre 2014. Trois cent onze cas ont été colligés (182 malnutris et 129 bien nourris), par un échantillonnage exhaustif, avec un dépistage actif des enfants malnutris et bien nourris. Le diagnostic est fait cliniquement, associé à l’anthropométrie

Les signes les plus enregistrés chez les enfants malnutris étaient dominés par la toux et/ ou signes pulmonaires dans 42,50 %, la diarrhée et vomissement ou signes digestifs dans 38,55%, les lésions dermatologiques ont présenté 22,91 % de cas, la fièvre dans 22,35% de cas, 19,0 % des enfants ont présenté les œdèmes, 8,38% d’enfants ont présenté la pâleur. L’hépatomégalie et la splénomégalie sont les signes les moins fréquents avec respectivement 1,68% et 2,89%. Et un retard staturo-pondéral avait été observé. Tandis que les enfants avec bon état nutritionnel présentaient un retard staturale avec comme signes cliniques la fièvre et la splénomégalie qui seraient liés au paludisme.

Les enfants malnutris vivant dans un milieu minier présentent une symptomatologie qui n’est pas différente des autres enfants mal nourris à l’exception de la taux et la fièvre qui ont été plus enregistrés et l’hépatomégalie et la splénomégalie qui sont très rares chez nos mal nourris. Mots clés : Malnutrition, enfant, signes cliniques, milieu minier, Lubumbashi.

La malnutrition est un problème de santé publique chez les enfants en Afrique sub- saharienne. L’exposition aux métaux toxique et la carence en oligo-éléments constituent un véritable problème de santé publique en raison de la qualité nutritionnelle insuffisante de nourriture et du stockage des métaux lourds. Les carences en micronutriments provoquent des interactions complexes qui conduisent au cercle vicieux de la malnutrition et des infections (Bhutta et coll, 2012).

Les taux de malnutrition infantile en RD Congo restent très élevés dans les provinces qui dépendent de l'industrie minière et comparable au niveau observé dans les provinces de l'Est en proie aux conflits et à l’exploitation minière artisanale (Kandala et coll, 2011). Dans les régions minières, une exposition prolongée aux facteurs nuisibles environnementaux ou aux déchets miniers qui entraineraient un retard dans la croissance et endommageraient le développement du cerveau des enfants. Le cerveau d'un enfant est plus vulnérable aux dommages causés par des agents toxiques (Grandjean et coll, 2006). Les effets des produits chimiques environnementaux sur la santé des enfants ont été largement signalés ; la majorité se concentrant sur les effets nocifs sur le système nerveux central (SNC) (Lui et coll, 2006). En outre, le comportement des enfants de porter la main à la bouche ainsi que de jouer près du sol ou les ruisseaux (baignade) augmente également leur probabilité d'exposition (Lui et coll, 2006 ; Ljung et coll, 2006).

Plusieurs études ont démontré, récemment, les effets indésirables sur la santé des enfants liés à l'exposition à des métaux, où les principales conséquences ont été les déficits de l’enseignement, de l'attention et une atteinte rénale (Kordas et coll, 2010 ; Youssef et coll, 2011, Cao et coll, 2014).

Selon la Banque Mondiale et l’OMS, la prévalence globale de la malnutrition en RDC est passée de 24,2% à 23,4% de 2010 à 2013(OMS, 2015). La province du Katanga, région minière, se retrouve en deuxième position après la province du Maniema où la malnutrition et la mortalité infantile sont les plus élevées en RD Congo (EDS-RDC, 2014). A Lubumbashi, il a été observé un retard de croissance de 33,5% et de 3,8% l’amaigrissement (Mukalay et coll, 2010).

La réalisation de cette étude se justifie avant tout par le besoin et le souci de connaître les signes cliniques que présenteraient les enfants malnutris dans une région minière. Les taux plasmatiques en protéines et en éléments « traces métalliques » sont logiquement influencés par les apports alimentaires au niveau des ménages et par l’exposition aux polluants et toxiques divers engendrés par la production, le stockage et le transport des minerais à travers les milieux d’habitation. A Lubumbashi, depuis l’effervescence des industries minières, les études fiables portant sur la clinique de l’enfant malnutri sont rares voire inexistantes. D’où la question de savoir quelle est la clinique présentée par l’enfant malnutri âgé de 0 à 5 ans à Lubumbashi et ses environs?

L’objectif principal de cette étude a été de déterminer la clinique des enfants malnutris admis dans les unités de prise en charge nutritionnelle dans la ville de Lubumbashi et ses environs.


V.1.3 Patients et Méthodes

Il s’agit d’une étude descriptive transversale couvrant la période du 01 juillet 2013 au 31 décembre 2014, effectuée dans la zone urbaine et péri urbaine de Lubumbashi, au Sud- Est de la République Démocratique du Congo. Les sites retenus ont été l’hôpital Général de Référence Jason Sendwe, l’Hôpital Général de Référence Kisanga, l’Hôpital Militaire Camp Vangu, l’Hôpital de Référence Mamba 2 et dans le village Kawama situé à 30 km de la ville de Lubumbashi sur la route de Likasi. Notre étude a porté sur un échantillonnage de 311enfants âgés de 06 à 59 mois, soit 182 malnutris nouvellement admis au centre de réhabilitation ou de prise en charge pour prise en charge de malnutrition aigüe sévère (MAS) et n’ayant pas encore reçu de traitement de prise en charge de la malnutrition, et 129 en bon état nutritionnel recrutés dans les différents dispensaires de pédiatrie de hôpitaux précités .

Le diagnostic de malnutrition a été défini selon les critères de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2006) par : l’indice poids-âge inférieur à −2 écarts types et périmètre brachial inférieur à 115 mm ou œdèmes bilatéraux et signes cliniques de malnutrition.


C. Eléments traces dans le sérum des enfants malnutris et bien nourris vivant à Lubumbashi et Kawama

Dans la même population, il a été constaté que les enfants malnutris et bien nourris présentaient tous une déplétion ou carence en micronutriments et qu’ils étaient aussi contaminés par des métaux lourds toxiques. Cependant, il a été observé dans notre étude que les enfants malnutris étaient plus exposés que les enfants bien nourris avec une différence statistique hautement significative. Nous osons croire que les carences nutritionnelles peuvent aggraver les effets ou la toxicité à la pollution environnementale surtout en ce qui concerne les métaux lourds qui ne sont pas bénéfiques pour le développement. Concernant les oligoéléments essentiels (Zinc, Cuivre, Sélénium, magnésium et fer) qui ont été bas dans notre étude, en nous référant à la littérature disponible, leur baisse était incriminée dans la production des radicaux libres qui expliqueraient la survenue des œdèmes. Cependant, nos observations montrent comme signalé plus haut que ces éléments traces étaient bas aussi bien chez les enfants malnutris (Kwashiorkor et marasme) que bien nourris.

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