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La psychologie clinique s’insère dans une activité pratique visant la reconnaissance et la nomination de certains états, aptitudes, comportements, dans le but de proposer une thérapeutique (Lydia Fernandez et Jean Louis Pedinielli, 2006). Cela étant, toute recherche en psychologie clinique devrait avoir comme soubassement, les manières d’être et de réagir d’un être humain concret et complet aux prises avec une situation, pour ainsi paraphraser Lagache (1949), l’un des pères fondateurs de la Psychologie clinique. Par ailleurs, l’homme concret et complet ne peut être saisi que dans son habitat naturel et son milieu social. Ce qui nous conduit à comprendre la personnalité à travers une étude psychodynamique, qui tient compte du développement individuel, sa socialisation, sa perception du monde, ses croyances acquises, ses convictions, bref sa culture.


Il est évident qu’en Afrique Subsaharienne, il existe beaucoup de traditions et coutumes, et selon que l’on croit à l’appartenance à une société, on se voit obligé d’adopter une certaine attitude et afficher un comportement lié soit à la tradition, soit aux normes de son clan, sa tribu ou sa culture en général. Cette énergie culturelle qui se transmet de génération en génération s’intériorise et est à la base de manifestation, de déclanchement et du maintien de certaines situations pathologiques qu’il nous est parfois impossible de soulager si on n’a aucune notion de la culture du patient. Il y a également le fait d’acculturation à travers les migrations et différentes mutations de la population, et on arrive parfois à subir l’influence de la culture nouvelle dans laquelle on s’est accommodé. Le psychologue clinicien devrait se sentir intéressé par cette façon de faire.



Puisque tout être humain commence sa vie en étroite relation avec son milieu social, ce qui sous-entend entre autres la culture qui caractérise le milieu social avec ses différentes facettes dont la connaissance, les croyances, la morale, le droit, les coutumes, les valeurs, etc. ceci nous pousse à souligner l’importance de la psychologie culturelle et des théories interculturelles de la psychologie telle que développée par Troadec (2007), Segall, Dasen, Berry et Poortinga (1999, 2002).



En psychothérapie, l’intérêt est placé sur le rapport que le patient entretient avec sa condition de malade, la manière dont il participe au maintien ou à l’aggravation de sa situation, toutefois les conceptions culturelles peuvent fortement édifier et dans une certaine mesure faciliter le processus thérapeutique. L’on comprend dès lors l’importance de la culture dans la psychologie clinique. Cette vision permet d’intervenir dans les situations socioculturelles.



Dans l’espace culturel de la République Démocratique du Congo (RDC), on compte d’énormes ethnies parmi lesquelles l’ethnie Luba ou les Baluba qui semble avoir une grande envergure en Afrique centrale et environ. Cette expansion implique les interactions interculturelles avec ses corolaires d’inculturation d’une part et d’acculturation d’autre part. Mukendi wa Nsanga en préfaçant Tshibasu Mfuadi (2004), il dit : « les us et coutumes des baluba sont évidemment plus intensément vécu sur leur territoire traditionnel, mais dans les régions non baluba de la République Démocratique du Congo, cette culture rayonne d’un éclat particulier : les valeurs baluba vont au-delà des simples racines culturelles d’une population pour constituer des valeurs sociales largement universelles. »



Notre expérience dans ces milieux nous fait dire que la conception de la vie (et de la mort), les rituels (de mariage, de naissances spéciales, de deuil, de résolution des problèmes, …) sont d’une richesse inestimable.



Nous avons porté une attention particulière sur les conséquences de violations des préceptes de coutumes qui sont des vecteurs de plusieurs maladies et complications existentielles et surtout leurs thérapies c’est-à-dire la façon dont ces maladies ou ces problèmes sont traités chez cette peuplade luba du Kasaï.



Ce faisant, nous avons constaté qu’il existe plusieurs techniques de résolution des problèmes sociaux dans la culture luba, qui intéresseraient la psychologie clinique et la psychothérapie à telle enseigne que ces pratiques peuvent contribuer à l’enrichissement de la science et du psychologue clinicien en particulier. Ces pratiques partent des problèmes individuels et familiaux aux problèmes du groupe en général.

Quand un chasseur, par exemple, n’arrive pas depuis un certain temps à attraper du gibier, un commerçant court de perte en perte, un couple qui s’est marié depuis plus d’une année sans avoir des enfants, des femmes qui éprouvent des difficultés à l’accouchement, des décès en chaines dans la même famille, etc. , les baluba s’interrogent d’abord au niveau individuel et s’il n’y a pas une suite favorable, ils interrogent la famille et s’il n’y a pas de suite non plus on interroge les ancêtres (les Bankambua/banyinka ou les morts). Dans un cas ou un autre, il peut s’agir d’un mukiya (litige ou contentieux) né de l’inobservance d’un interdit (tshibindi) qui expose à une infraction sociale (tshibawu). A chacune des situations, il existe un rituel approprié et des personnes bien attitrées pour procéder à la résolution du problème. Ceci se fait selon les règles bien précises, parfois magico religieuses. Ces problèmes, nécessitent une réponse urgente et à une très courte durée. Et les pratiques utilisées sont de nature à trouver une solution si pas immédiate mais dans un délai très bref. Voila pourquoi au cours de cette recherche, nous allons plus mettre l’accent sur ces pratiques thérapeutiques brèves comme le cas de l’aide aux mourants ou l’aide à la réanimation, l’aide à l’accouchement, l’aide aux personnes frustrées, etc.





Ces pratiques procèdent par la parole, comme fondement de moyen thérapeutique, qui peut être parlée ou chantée, sous forme des proverbes, anecdotes, poésies, chansons, ou simplement à travers le nom que l’on porte. A la parole s’ajoute parfois certains ornements cérémoniaux pour donner toute l’importance à la scène. Les pratiquants se parent des poudres, caolins, de l’argile et autres garnitures susceptibles d’élever la conscience et amplifier la grandeur du rituel. Mais par-dessus tout, la parole reste et demeure l’élément primordial qui déclenche tout en dehors du rituel.



Nsane MBONGO, Philosophe et sociologue camerounais, dans son Article : « Pensée Thérapeutique Africaine et Traitement des Conflits (La Méthode de la lutte Constructive), Université de Douala, 2003 » dit : « La parole métaphysique africaine est une pensée spéculative méconnue, mais ayant une intelligibilité de dimension philosophique. Par ailleurs, elle met au jour une méthode de traitement des conflits dont l’intérêt est à étudier… » et dans sa conclusion, il dit : « … on notera que le discours thérapeutique traditionnel fait passer aisément de la pensée ordinaire à la réflexion métaphysique des initiés, et que cette parole profonde fournit un système rationnel de traitement des crises… ».

La culture luba semble avoir une influence qui déborde les frontières de son espace géographique. Cette dimension devrait attirer la psychologie clinique et c’est ce qui fait appel à l’ethnopsychopathologie, la psychopathologie interculturelle et l’anthropologie culturelle, qui permettent de comprendre parfois l’inefficacité de certaines de nos pratiques soignantes et d’en proposer celles qui semblent être les plus adaptées.



On se pose quelques questions en rapport avec ces pratiques thérapeutiques luba :
- Quels sont les préceptes culturels chez les baluba du Kasaï et leurs conséquences ?
- Comment diagnostiquer les troubles de comportement ou les problèmes qui sont conséquences de violations des préceptes de la culture ? en d’autres termes y a-t-il moyen de détecter un comportement pathologique dans la culture luba ?
- Quelles sont les pratiques thérapeutiques génériques chez les Baluba? Autrement dit y a-t-il des pratiques susceptibles de réparer l’inobservance aux préceptes ? il s’agit des procédés qui sont généralement utilisés dans plusieurs circonstances et peuvent couvrir le traitement de plusieurs problèmes à la fois.
- Ces pratiques peuvent-elles être considérées comme méthodes ou techniques psychothérapeutiques ? On cherche à valider les pratiques thérapeutiques luba en conformité aux méthodes et techniques psychothérapeutiques universellement admissibles.
- Enfin quelle est la puissance de la parole dans ces pratiques ? Autrement dit comment fonctionne le psychisme pour déclencher le dénouement du problème. Ici notre recherche nous amène à démontrer comment la parole, l’outil principal de l’entretien psychologique, fonctionne dans la thérapie.


CHAPITRE PREMIER : PRESENTATION DU CADRE SOCIO-ETHNICO-PHYSIQUE DE RECHERCHE

Ce chapitre décrit le cadre de notre recherche et fournit les éléments pouvant faciliter l’intérêt et le choix d’analyser les pratiques thérapeutiques luba. Il sera consacré à donner une description de l’ethnie Luba ou les Baluba en général, et ceux du Kasaï occidental plus précisément de Demba, notre champ d’action, en particulier. Et afin de permettre une meilleure compréhension de cette culture ainsi que la pertinence de notre choix, nous abordons ce chapitre en passant en revue les points saillants de cette culture à savoir : les traits de personnalité des baluba, les langues, l’ethnonymie, l’histoire, la population, les traits culturels (arts, famille/mariage, croyances/spiritualité, mort, etc.).

Plusieurs auteurs ont écrit sur le groupement culturel luba, parmi lesquels Tshibasu Mfuadi (2004), W.F. Burton (1956), R. Colle (1913), Mabika Kalanda (1959), E.B. Flament (1943), C. Yezi (1968), G. Van Houtte (1976), Muteba Nzambi Mutshipula (1987). Les travaux de ces auteurs auxquels s’est ajoutée notre propre expérience sur terrain font le produit de la description de l’espace culturel luba que nous présentons dans ce chapitre.


I. 1. HISTORIQUE ET TRAITS DE PERSONNALITE DU PEUPLE LUBA

Les Luba sont un peuple bantou d’Afrique centrale établi principalement en République démocratique du Congo où ils constituent l'une des peuplades les plus nombreuses. Quelques communautés vivent aussi dans les pays voisins d'Afrique australe, en Zambie et en Angola. Ils sont connus au cours de l’histoire sous le royaume luba.



Le royaume luba trouve son origine dans la province du Katanga, au sud-est de la République Démocratique du Congo. La naissance du royaume vers le XVIème siècle se développe chez les Luba centraux où dominent les Luba Shankadi (Shankadi synonyme du mot swihili Sankaji qui signifie Tante) ; les Luba occidentaux - Luba Kasaï -. Selon la tradition orale, les Baluba seraient des chasseurs venus des régions et pays du nord-est du lac Kisale où ils se sont finalement installés. Le royaume Luba est le premier royaume dans le bassin du Congo vers les IIIème et IVème siècles de notre ère.



Le peuple luba est caractérisé par son attachement à la famille et aux coutumes traditionnelles, son amour pour la vie, l’apparence, son acharnement pour un travail bien fait.

Le peuple Luba est très visible. C’est parfois cet acharnement pour le travail bien fait et son souci d’apparence qui lui a valu parfois dans la capitale Kinshasa le surnom de « Demulu (muluba) vantard ». L’amour du travail est intériorisé par le proverbe « mudimu mbakisha shiya : le travail fait marier l’orphelin ou c’est du travail qu’on peut trouver de quoi fonder sa famille surtout quand on est orphelin ; et aussi une autre version du même proverbe est « mudimu ke tatu : le travail c’est mon père. » Mais en même temps chez les baluba pour stimuler les jeunes gens au travail, on les prévient que Bilengele mbiase mu nkelende pour dire que les bonnes choses sont cachées dans les epines, alors il faut toujours fouiller jusqu’au bout. De là le proverbe d’encouragement qui dit « kalume kabo nkufisha bujitu, kalume kabu ki nkupangile mu njila » ce qui signifie un homme est celui qui parvient au bout et non celui qui échoue en cours de route ou encore « Kutshinyi mukuna bule kule kua mukuna ke kudi njila » qui veut dire ne te lasse pas de la hauteur de la montagne car c’est au sommet que se trouve la voie. Bref, il s’agit d’un trait de caractère qui stimule les baluba à aller toujours vers l’avant et à travailler sans relâche.



Il est bien vrai que certains hommes luba présentent une arrogance extrémiste surtout quand ils ont une bonne position financière et d’autres parfois traitent leurs épouses comme des choses qu’ils ont achetées. Mais ce caractère devient de plus en plus relatif selon les milieux.



Quant au respect des coutumes traditionnelles, le peuple luba a beaucoup de respects pour les interdits depuis l’enfance. Il a appris tous les tabous et interdits familiaux. Il évite de tomber dans le Tshibindi (une faute grave, une infraction sociale contre les interdits ou les sacrilèges qui comportent les conséquences (ou litiges) appelées mikiya sur toute la famille et la progéniture) et en payer une forte sanction sociale qu’on appelle Tshibawu (un châtiment qui peut couter les vies humaines). Encore une fois dans la Capitale Kinshasa, les filles issues d’autres ethnies ont souvent peur de se marier aux baluba par peur de Tshibawu, qui signifie plutôt la culpabilité et ses conséquences sur le délinquant. Parmi les conséquences, il y a la malédiction qui peut entraîner la mort ou se perpétuer de génération en génération si la faute n'est pas réparée et/ou pardonnée. C’est à ce niveau qu’il faut aussi parler de Tshipapa (un poison magique) applicable à celui dont la vérité est mise en doute. On parle de kunua tshipapa (boire le tshipapa) ou kubinga tshipapa : survivre de tshipapa). Pour ce faire, le délinquant doit confesser sa faute et ensuite se soumettre à la sentence prononcée à son égard et aux rites de sa purification et sa réintégration dans la famille/société. Quand quelqu'un est reconnu "mwena tshibawu", tout le monde se dissocie de lui. Le "Tshibawu" va toujours de pair avec Tshibindi. Tshibawu a plus le sens de culpabilité tandis que "Tshibindi" a le sens de "malédiction" et ses conséquences.

Le peuple luba est un peuple hospitalier et vit dans une grande famille. D’ailleurs chez les baluba il n’existe presque pas de famille nucléaire. Tout membre de la famille élargie est papa, maman, grand/petit frère ou grande/petite sœur. Les cousins/cousines et neveux/nièces sont quasiment inexistants.



Ce peuple adore les familles nombreuses. Et dans les villages la polygamie n’est pas interdite, sauf ces jours avec la prolifération des églises évangéliques ou de réveil que les choses ne sont plus comme avant. Le planning familial était automatique et les grands parents avaient des principes quant au moment de s’approcher de sa femme.



Selon l'historique, on rencontre deux grandes variantes : les Luba du Kasaï et les Luba du Katanga, toutes les deux variantes étant issues de « Nsanga Lubangu », région située aux alentours du Lac Kisale et Upemba, dans la province du Katanga dont le nom fut changé, du temps de Mobutu à "Shaba" pour être rebaptisée "Katanga" par Laurent Désiré Kabila. Un groupe a émigré de cette localité pour aller dans la province du Kasaï. Ici ils se sont encore séparés, une branche s'installa tout autour de la rivière Lubulanji pour donner les Baluba-Lubilanji, et l'autre branche est allée s'installer dans la région de la rivière Lulua pour donner la variante Baluba-Lulua. La présente recherche s’est effectuée dans le cadre de l’espace de cette variante Lulua située dans le territoire de Demba, qui est au centre même de cette ethnie. Demba est un territoire à vocation agricole, parsemé par plusieurs cours d’eaux dont les principaux sont Lulua, Lombelu, Muanzangoma, Lubudi, Tshibashi, Tshibungu, Katusenga. Il est connu sous la dénomination de « Demba ‘a Mutombo » et ou encore « Demba base », car aux années 1960, ce territoire était parmi les grands théâtres de guerres fratricides Luba-Lulua et c’est justement dans ce terroir, plus précisément dans la localité du nom de Tshibumbula (exterminateur) actuellement Tshibambula, qu’il y a eu usage de la flèche magique appelée tshibola (qui signifie « pourri ou pourriture », est une flèche qui, une fois lancée pouvait tuer toute personne en contact avec elle ou avec toute personne touchée par elle). On a pensé que les effets néfastes de cette flèche magique pouvaient ressembler à l’épidémie de la fièvre hémorragique d’Ebola que nous connaissons ces jours.

Cette société Luba a connu un corps de différents métiers : les chasseurs, les pêcheurs, les ouvriers, les guerriers, les charpentiers, les agriculteurs, les éleveurs, les sculpteurs, les ouvriers du métal (cuivre), les bijoutiers (ornements ou colliers avec les pierres précieuses, couronnes royales en cuivre serties des diamants et de malachites) et les sages qui entouraient le Roi pour diriger le royaume, faire le juge, penser à l'amélioration des aliments et des conditions de vie, la prospérité du royaume.



De cette stratégie Luba, il est remarquable de constater que dans le bassin du Congo, toute œuvre artistique notable, le peuple travailleur, structuré et à chaque fois capable d'amener des changements, se retrouve dans cette lignée. Ceci permet de comprendre l'influence de la civilisation Luba à travers le temps. Nous trouvons la trace des traditions luba en Angola, en Zambie, en Tanzanie jusque vers la Namibie.



Vint ensuite le Royaume Lunda au VIème siècle et le royaume Kongo au VIIème siècle.



Les songye sont les descendants du fils insoumis Songye à son père, le Roi du peuple originel vivant au bord du Lac Moéro en Zambie. Pour des raisons de sécurité et de pérennité, le Roi était chez les luba venu faire épouser son fils insoumis vers le VIème siècle. Ils sont originaires du lac Moéro en Zambie. Le mariage s'était fait sur base d'une alliance entre la royauté luba et celle du Roi Songye pour écarter ce fils insoumis qui voulait attenter à son père et mettre de l'ordre sur la succession du côté du Lac Moéro. Le Roi Songye, par ce mariage, avait atteint deux objectifs :
1° faire l'alliance avec un royaume prospère et fort afin d'éviter d'être tôt ou tard envahi et
2° protéger son peuple et bénéficier de la science infuse de ce peuple, Luba.

Pour corroborer l'histoire, le constat de voir combien le peuple songye, sans tradition finie, essaye de trouver les similitudes avec les traditions Luba. De fois, ils ont même la prétention de dire que les traditions Luba, sont songye. Les luba, après le mariage, ont donné un territoire au fils insoumis accompagné d'un corps de garde, du côté de Kabinda au Kasaï Oriental. C'est cette lignée qui donna naissance au peuple communément appelé Songye du Congo aujourd'hui.



Le commerce de l'esclavage régna avec Tippo-Tippo. Il venait du nord en suivant la première route, le fleuve Nil, jusqu'à sa source au nord du Congo dans les montagnes. Après avoir occupé le nord du bassin du Congo, il se dirigea vers une deuxième route en suivant la côte de l'océan indien. Il arriva en Tanzanie. En poursuivant les esclaves dans toute cette région et l'ayant facilement occupé, il a commencé à remonter les rivières qui forment les sources du fleuve Congo. Il captura le Roi des Songye et fit esclave la population. Il commença la conquête du peuple luba et fit prisonnier les songye du Kasaï. Pour protéger sa population, le Roi des Songye Lumpungu concluat un accord pour trahir la couronne luba et permettre à Tippo-Tippo d'en faire des esclaves. Il y a eu plusieurs fronts dont celui de l'Est menés par Tippo-Tippo lui-même qui a vu reculer les luba en cédant une partie de l'actuel Katanga aux guerriers venus de la Tanzanie et de la Zambie. Les conquêtes de Tippo-Tippo se manifestent par la langue swahili et les pratiques barbares ou de velléité vis-à-vis de l'autorité.



Ayant rencontré des résistances au front de l'Est, Tippo-Tippo attaqua les luba en venant vers le nord. Il fit prisonniers les songye et leur Roi Lumpungu. Il avait conclu un accord pour protéger son peuple et faire des luba des esclaves. Lumpungu fut pendu à l'arrivée des belges qui ont mis fin à l'esclavage de Tippo-Tippo après que ce dernier leur ait montré la route et le commerce de l'ivoire. L'œuvre fut de Stanley et sauva ainsi les luba de l'extermination et de différentes guerres.



Leur berceau est le Katanga, plus précisément la région du lac Kisale. Les Baluba se sont répandus dans presque tout le nord-est du Katanga et le Sud du Kasaï, formant ainsi différentes ethnies et tribus. Le premier empire Luba fut fondé vers le XIIIème siècle par Nkongolo Mwamba. Le deuxième empire Luba est né d’une sécession entre la lignée de Luluabourg (Lulua), de Mbuji-Mayi (Luba).



Au XVIème siècle l'État qu'ils créèrent, était organisé en chefferies décentralisées, qui s’étendait de la rivière Kasaï au lac Tanganyika. Les chefferies recouvrent un petit territoire sans véritable frontière qui regroupe tout au plus trois villages. Cependant les différentes chefferies sont liées par le commerce. Leur système politique et d'organisation influencèrent beaucoup des peuples qui habitaient tout autour d'eux, qui les adoptèrent.

Les figures marquantes de cette monarchie Luba sont les rois Kongolo, Kalala Ilunga (XVIème siècle) et leurs successeurs Kasongo Nyembo et Kabongo.

Les Baluba se fractionnèrent souvent, donnant naissance à d'autres tribus dont certains devinrent des ethnies à part entière, telles les Baluba du Kasai, les Lundas, les Babemba, les Baholoholo, les Babwari, les Basanze, les Bavira, sans oublier les Bagoma, les Bajiji ainsi que les Bafipa dont une grande partie se trouve maintenant en Tanzanie, etc.

Ainsi le Mwant Yav, empereur Lunda est né d’un père luba, et Moïse Tshombe, un de ces descendants, est donc aussi d’origine luba. Au XIXème siècle, les BaLuba du Kasaï ne purent faire face aux assauts des Tchokwés, et Lélés; tandis que les Baluba du Katanga à ceux des Yékés.

En 1897, Léopold II a rayé les chefferies Luba de la carte et engloba leurs territoires dans son Etat Indépendant du Congo. Leurs territoires furent confiés à des compagnies concessionnaires dont La Compagnie du Kasaï et La compagnie du Katanga.

Auparavant les balubas vénéraient leurs ancêtres morts résidant au ciel et devant les protéger. Il y avait également des oracles (lubuku) avec des divinateurs (bilumbu). Au Kasaï, les prêtres flamands ont néanmoins transcrit et enseigné le Tshiluba dans les écoles à côté du français. Les baluba ne connaissaient pas la propriété privée, la notion de vendre un terrain est arrivé avec la colonisation.



Une minorité de Baluba vit aussi dans l'Angola voisin, la colonisation européenne ayant séparé le même groupe ethnique. En République démocratique du Congo, les Luba sont la plus grande ethnie (20 % à 25 %) environ 6 000 000 dans le Kasaï-Occidental, 7 000 000 dans le Kasaï-Oriental, 5 millions dans le Katanga, 1 million dans le Maniema et au moins 2000 000 à Kinshasa ; ils sont très peu nombreux en Angola.

Toutefois la notion Baluba est difficile à cerner parce qu'en parlant des Baluba on fait allusion aux Baluba Propres c’est-à-dire le peuple luba d’origine, donc avant toutes les dislocations et migrations. Le plus important à retenir est le suivant :

Les Baluba du Katanga (Baluba-Kat ou Baluba Centraux): ce sont les peuples du cœur du Buluba où est issu tous les autres peuples Luba et tous ceux qui leurs sont reliés. Ils sont situés dans la région du Katanga en majorité, mais il y a quelques de leurs tribus établies dans le Kasaï Oriental dans le secteur de Baluba Shankadi et Baluba Lubangule. Leur langue est le Kiluba (luba-Kat, luba-Central). Ce sont les peuples fondateurs de l'Empire Luba dans la région du lac Kisale et du Bupemba. A coté de l'Empire Luba il y avait d'autres chefferies Luba qui purent garder leur autonomie face à celui-ci, on peut citer les Bena-Kalunduwe, le royaume de Kinkondja, etc.



Les Baluba du Kasai (Luba-Lulua, Luba-Kasaï, Bakasai, ou Baluba Occidentaux) sont les peuples établis dans les vallées des rivières: Lubilanshi, Lulua jusqu'à l'Est de la rivière Kasaï et au sud de la Sankuru. Ils situent leur origine à Nsanga Lubangu ou (Nsanga-a-Lubangu) quelque part au Katanga dans la Région du Lac Kisale et du Bupemba, ils ont émigrés au Kasaï dans leur emplacement actuel par vagues d'immigrations successives entre le 16ème et 19ème siècle, et c'est ce qui justifiait leur classification en tribus actuelles. On les trouve au Nord-Ouest des Baluba du Katanga dans la Région du Kasaï. Leur langue est le Tshiluba (Luba-Kasaï, Luba-lulua, Luba occidental) qui est différente du Kiluba parlée par les Baluba-Kat. Contrairement au Baluba du Katanga, les Baluba du Kasaï n'étaient pas organisés en royaume, leur système était celui des chefferies indépendantes les unes des autres avec comme instrument d'union La langue commune à eux tous le Tshiluba. Les chefferies étaient basées sur la notion de tribu qui regorgeait quelques clans en son sein. Quelques tribus Luba-Kasaï : Bakwa-Bowa, Bakwa-Dishi, Bakwa-Luntu, Bakwa-Ngoshi, Bakwa-Konji, Bajila-Kasanga, Bakwa-Mulumba, Bakwa-Kalonji, Bakwa-Beya, Bakwa-Biayi, Bena-Mpuka, Bakwa-Nyambi, Bakwa-Kasanzu, Basangana, Bakwalongo, bakwamulamba nkanga, etc.



Les Baluba du Kasaï peuvent encore être regroupés en trois : Bakwa-Luntu et Bakwa-konji (Baluba du territoire de Dimbelenge dans le Kasaï Occidental) ; Bena-Lulua (Baluba du Kasaï occidental à l'exception du territoire de Dimbelenge) qui furent appelés Bapemba ou Bahemba car dans le tshiluba ancien le phonème p et h signifiait la même chose et on croit savoir que cela était dû à la provenance de Upemba ; Bena-Lubilanji (Baluba Lubilanji ou Baluba du Kasaï oriental) suivant leurs ascendances et vagues d'immigration. Du côté Lulua, Kalamba Mukenge tentera de monter une chefferie « Le royaume de Bashilange » englobant toutes les tribus et clans Lulua vers 1880-90 avec l'appui des premiers européens dans sa région, mais son autorité n'avait pas était reconnue et acceptée par tous. Mais néanmoins il avait réussi à passer comme le représentent de ce groupe Lulua auprès de l'autorité coloniale.



Après l'indépendance du Congo en 1960, Albert Kalonji fit sécession du Sud Kasaï et se proclama Mulopwe de Baluba (Bena-Lubilanji) qui dura jusqu'en 1962.

Ce deuxième groupe est formé surtout des balubalisés ou peuples qui ont reçu une forte influence des Baluba, et Bena-Malambo des ethnies qui situent leur origine chez les Baluba. Tous ces Baluba (1er et 2ème groupes) on les désignait sous le nom de Bana Ba Ilunga Mbidi (enfants de Ilunga Mbidi : qui est l'ancêtre commun le plus lointain à eux tous) ou Bana Ba Muluba, pour éviter la confusion avec le terme Baluba qui est plutôt restreint.

Les sculptures luba représentent souvent des femmes porteuses de coupe ou femme venant d'accoucher, par exemple -, ce qui reflète l'importance qui leur est accordée au sein de la société. Le prestige de l'empire luba explique aussi les nombreux objets exaltant sa puissance : sceptres porte-flèches, sabres, sièges à caryatides ou tambours de cérémonies. S'y ajoutent nombre d'amulettes, de vases et de masques (masque-heaume ou masque-cloche). Malgré l’hiératisme de certaines figures, les angles sont généralement adoucis, le bois est sombre et poli.

On ne peut parler de l’art luba sans mentionner le folklore. La culture luba est réputée pour son ingéniosité dans la musique et la danse. La chanson luba reconnu sous l’appellation de kasala/kalala nsambu qui signifie poésie a fait bouger toutes les sensibilités sonores que cela soit dans la musique populaire ou dans la musique chrétienne. La danse mutuashi fait trémousser tout le monde y compris les non luba même s’ils ne comprennent pas les paroles chantées. Il est arrivé que même dans la rumba Congolaise, pour avoir du succès il faut y insérer un bout de phrase luba.

Tout muluba même dans un pays étranger, dès qu’il entend jouer une musique luba ressent de la nostalgie. De même, on dirait que la danse luba est dans le sang. Chaque enfant luba nait avec la danse mutuashi. Ceci démontre comment la culture luba se transmet de génération en génération, comme une énergie psychodynamique.

Le mariage (Dibaka) est un événement très important chez les baluba. Quand un jeune adolescent arrive à se construire une cabane, va à la chasse, les parents disent « Kakuasa lungenyi, kakusua kubaka ce qui veut dire il a de la sagesse et il veut se marier ». Aussi, on conseille au prétendant que dibaka nkambele wasungula kadi kakole et dibaka nkasaka kambuile muena menji, kambuile kapumbe kitshikila ce qui signifie le mariage comme l’arachide, il faut choisir celle qui bien dure et que le mariage est comme un panier qui peut être transporté par un homme intelligent, transporté par un faible cela peut tomber.

Joseph D. Katanga (1969) parlant de l’âge de l’initiation au mariage souligne ce qui suit : « le jeune homme n’est plus seulement un curieux. Il devient un sujet agissant. Ce n’est plus seulement ce qu’on lui raconte qui l’intéresse. Il sent qu’il est déjà suffisamment mûr pour fonder aussi un foyer, pour avoir aussi une femme et des enfants… En effet l’éducation d’un jeune luba n’est pas encore achevée. Même pendant le mariage, son éducation continue… c’est le chez-soi et un chez-soi stable et honorable qui confère au jeune le droit de faire partie de la société des adultes.

Quand un couple souhaite se marier, le futur époux demande l'avis de ses parents qui lui remettent symboliquement une somme d'argent comme droit de la parole que la fille présentera à ses parents pour annoncé qu'il y a un garçon qui a porté le regard sur elle et une fois que les parent de la fille aient accepté la demande, le garçon se présentera avec sa famille, en délégation avec un proche (appelé tshibanji buku) pour la cérémonie de pré-dot, c'est-à-dire une fois la cérémonie terminée, la poudre sera versée sur la fille qui devient alors propriété privée du garçon et la famille ne pourra plus prendre la dot de quelqu’un d’autre.

Signalons un trait important qui résulte de l’union conjugale c’est le respect mutuel. Les deux conjoints se promettent de ne jamais affronter leurs parents respectais. Les beaux parents sont sacrés.

Somme toute, le mariage chez le peuple luba reste un lien sacré. L’infidélité de l’homme ou de la femme était sanctionné soit par le nsangu (c’est une scène par lequel l’homme qui a connu l’infidélité reconnait cela avant de voir son nouveau né) si c’est l’homme le coupable, soit par le lududu (kudula lududu c’est ôter les habits, cela se fait pour une femme qui a reconnu d’avoir commis l’adultère, on doit lui ôter les habits en public et on crie sur elle afin de d’annihiler l’infidélité) si c’est un cas d’adultère de la femme.

Chez les baluba, les enfants sont une richesse. Ne pas avoir des enfants est considéré chez les baluba comme une malédiction. A l’enterrement d’une personne qui n’a pas eu des enfants (appelé nkumba pour une femme inféconde et mutungu pour un homme impuissant) on jette le charbon de bois dans la tombe comme pour dire qu’il parte avec sa malédiction. Et par contre une femme qui est restée longtemps sans concevoir, une fois qu’elle arrive à mettre au monde un enfant c’est la joie et l’on chante : « nkumba kalelalela lelu wakukulela ».

L’enfant représente la continuité, le pouvoir et la progéniture et une anecdote dit : « kabondo ka muana dipanda ; bakulela walela biebe = un palmier enfant d’un palmier, enfante comme tu as été enfanté aussi ». Mais toutefois, les baluba reconnaissent que les enfants sont un don de Dieu, donc nul ne peut s’en faire car la venue d’un enfant ne dépend que de Dieu seul. Et on dit ; « Kulela kakuena ku makanda, anu Nzambi wa kulu wa kuela lupemba = mettre au monde cela ne se force pas, seul Dieu peut donne un feu vert ». Ici le mot lupemba est une argile blanche que les femmes enceintes mangent souvent pour arrêter de vomir. Lupemba est une matière très utilisés dans la pratique thérapeutique luba. Elle signifie bénédiction ou feu vert. Nous allons donner ample détails dans le chapitre suivant sur l’usage de lupemba et tant d’autres produits.

Dans sa thèse de doctorat en psychologie, Kamanga Mbuyi Timothée dit ceci de la naissance d’un enfant ou de l’accouchement chez les baluba : « Evénement majeur de la vie familiale, l’accouchement est comme, les funérailles, l’occasion privilégiée où s’expriment les rapports d’alliance aussi bien que des tensions existant entre époux et les lignages qui se trouvent alliés par leur intermédiaire. C’est l’alliance et la continuité de la chaine de filiation qui fondent la vie sociale, mais comme l’épouse et future mère est l’agent de la mise au monde d’un membre du groupe, il n’est pas fortuit qu’elle soit tenue pour principale responsable des aléas de l’accouchement ;» (2001, p.130). Ceci démontre l’importance de l’accouchement ou de la naissance d’un nouveau-né dans une famille.

Il est de coutume qu’après la mort d’un conjoint, le veuf ou la veuve est tenu de porter la charge mortuaire (lufuila). On croit que le défunt qui vient de mourir n’est pas parti, il s’attache à son conjoint vivant qui doit observer une longue période de quarantaine avec des habits sales (généralement de couleur noir) jusqu’au jour de la fin de cette procédure appelée mpidi. Le conjoint porte aussi en dessous une cache-culotte appelée Mukaya (Kukota mukaya/ kukuata lufuila = porte la charge mortuaire). La fin de cette procédure s’accompagne d’une grande fête au cours de laquelle le veuf ou la veuve va faire les premiers rapports sexuels (Kudula mpidi qui signifie ôter la charge mortuaire) et faire une sorte de défilé avec ses plusieurs nouveaux habits accumulé pendant toute la période de mpidi. Cette cérémonie est très importante dans la culture car elle constitue une purification et une bénédiction pour ouvrir la voix au veuf ou à la veuve de se remarier. Ici il existe une autre cérémonie spéciale pour l’héritage (bumpianyi), si la veuve doit être héritée par un des frères du défunt.

Une autre scène qui montre l’attachement aux parents décédés est la nourriture que l’on apporte aux morts. Généralement c’est un poulet (nzolo wa bakishi) qu’on prépare et que l’on va déposer soit aux cimetières soit à la bifurcation des chemins. Si le lendemain on rentre trouver que la nourriture n’y est plus, alors on croit que les morts sont venus les consommer. Toutefois, le nzolo wa bakishi peut être préparé aussi dans les circonstances thérapeutiques où l’on évoque l’intervention des ancêtres ou des morts pour la réparation d’une grave faute ayant engendré des conséquences à travers la famille et même des générations (Mukiya).

Le peuple luba croit en Dieu Créateur appelé Mvidi Mukulu connu également sous plusieurs d’autres noms Nzambi, Mulopo, Maweja, Kafukila Mwena bantu, etc. Les baluba reconnaissent que Mvidi Mukulu est le Dieu Suprême de qui proviennent toutes les puissances. On reconnait aussi que ce Dieu est Omnipotent, Omniscient et Omniprésent. C’est ainsi qu’on l’appelle par exemple Tshipapayi upapa ne mitshi ya muitu qui signifie le donneur qui donne même aux arbres de la foret, Lupensu mesu mu nsona monso mumba Lupensu yeye mumanye qui veut dire Lupensu (cancrelats) qui a des yeux partout même dans la chaume et tout ce que tu prétend dire lui le sait d’avance. Et tant d’autres noms pour exprimer la puissance de Dieu.

Le peuple luba croit également au pouvoir magique ou fétichiste. Il utilise le fétiche pour se protéger contre les esprits maléfiques, mais également pour obtenir de la guérison spirituelle. Il est vrai qu’avec la venue du christianisme beaucoup de baluba ont abandonné leurs fétiches bon ou mauvais. Les fétiches bons sont ceux qui contribuent à la protection, à la guérison tandis que les fétiches mauvais sont ceux qui concours à la domination des autres, à sacrifier les autres, bref à la destruction. Il y a de fétiches comme des plantes guérisseuses et d’autres comme amulettes de protections. Les baluba croient que les féticheurs ont un pouvoir et une grande capacité de nuisance. C’est comme la foudre (nkuba/kansonda), il s’agit de fétiche que l’on utilise pour réprimer les malfaiteurs. La foudre est souvent associée à la pluie. Mais il s’agit dans la plupart des cas d’une pluie torrentielle de coutre dure et pleine de tonnerres. Cette pluie s’arrête juste après que la foudre a atteint l’objectif. Mais dans le cas de kansonda, on n’a pas besoin de la pluie pour agir.

Au premier chapitre, nous avons effleuré que le peuple luba est très attaché aux coutumes et à la famille. Ces coutumes regorgent beaucoup d’interdits et/ou sacrilèges. Ceci constitue un code de bonne conduite culturelle et morale. La violation, la transgression ou la non observance de ces normes coutumières est passible des pénalités sociales (Tshibawu). Nous allons décrire les faits saillants de cette société conduisant à des sanctions culturelles, qui peuvent se manifester sous forme de maladies psychosomatiques. Tous ces faits lorsqu’ils sont commis au sein d’une même famille, se regroupent autour d’un terme générique « Tshibindi ». Les faits sociaux rapportés ci-après, en rapport avec le tshibindi ont connu l’apport précieux de Benjamin Ngulungu Tshinyenye (1990).

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