UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES ET POLITIQUES
Département de Sociologie
B.P 127 Kinshasa XI
LA REPARTITION DES TACHES MENAGERES DANS LES MENAGES DU QUARTIER MBANZA LEMBA :
ESSAI
D’ANALYSE SOCIOLOGIQUE
Laurainne TSHILEMBA MUTAPAYI
Graduée en Sociologie
Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du grade de Licencié en Sociologie.
Directeur : Clémentine SANGANA BIDUAYA
Professeure Associée
Encadreur : Régine NAMBUWA BILA LENGE
Chef de Travaux
Année-Académique 2016-2017
DEDICACE
A mes chers parents Victor MUTAPAYI et Alphonsine NDAYA,
A mon époux Matthieu MUBIKAYI KAYAMBALA,
A mes frères et sœurs Deborah MUTAPAYI, Djoffrey MUTAPAYI, Dan MUTAPAYI.
Que ce travail soit l’accomplissement de vos vœux tant allégués, et le fruit de votre soutien infaillible.
REMERCIEMENTS
A notre Dieu Tout-Puissant qui a envoyé son fils Jésus-Christ afin que nous soyons sauvés et que nous accédions à la vie éternelle.
Il est agréable pour nous de remercier tous ceux qui de loin ou de près, en pensée ou en action ont contribué à notre formation.
Nous pensons plus particulièrement au Professeur SANGANA BIDUAYA qui a accepté la direction de cette étude en dépit de ses multiples occupations. La pertinence de ses remarques nous ont convaincu et nous ont façonné.
Nous pensons ensuite au Chef de Travaux Régine NAMBUWA, l’encadreur de ce travail, malgré ses multiples occupations et sollicitations, elle a accepté de nous accompagner dans la rédaction de ce travail. Ses conseils et sa rigueur nous ont été d’une grande efficacité.
Par honnêteté intellectuelle, nous rendons hommage au Professeur Ordinaire Sylvain Shomba Kinyamba dont l’implication dans la conduite de cette recherche a permis de relever son niveau. Cet apport sans calcul nous va droit au cœur.
Nous exprimons aussi notre reconnaissance à l’endroit des autorités de la Faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques pour le souci de formation et d’encadrement de la jeunesse dont elles ne cessent de faire preuve.
Puisse mes parents Victor MUTAPAYI et Alphonsine NDAYA, reconnaitre en ces écrits l’expression d’une reconnaissance toute autre parce que ce que nous représentons en ce jour pour le monde, est le fruit de leurs sacrifices.
A mon tendre époux Matthieu MUBIKAYI, pour tous ses encouragements, ses orientations, sa patience, son soutien tant matériel que moral durant la rédaction de ce travail.
A nos frères et sœurs Deborah MUTAPAYI et son mari Patrick MALANGU, Djoffrey MUTAPAYI, Dan MUTAPAYI, nos amis et compagnons de luttes Victoire KHONDE, Herve ATUSAMESO, Alain EPANGA, Michel EBANGOMA, nous pensons aussi à Hathie KANYINDA, Jessica MBOMBO, Esther MWANGU pour leur soutien moral ainsi que leurs encouragements.
TSHILEMBA MUTAPAYI Laurainne
INTRODUCTION
1. Revue de la littérature
Le problème de la répartition des tâches ménagères n’est pas à proprement parler nouveau dans la littérature sociologique. Bien avant nous, plusieurs auteurs, en général, et des chercheurs en sciences sociales, en particulier, s’y étaient penchés. Nous ne pouvons ouvrir une discussion si sérieuse sur un thème aussi complexe et délicat que celui-ci, sans ressusciter ses tendances, pour lesquelles il fut plusieurs fois retravaillé.
Dans cette optique, Christine Delphy[1] publie dans une revue internationale francophone une étude qui aborde le sujet « Par où attaquer le partage inégal des tâches ménagères » ?
L’auteur constate que ces tâches pèsent quasi exclusivement sur les femmes, et celles-ci font parties des questions épineuses qui tourmentent tous les mouvements féministes, parce que c'est dans ce domaine que l'on constate une absence quasi totale de changement, qui est à la fois une des manifestations les plus flagrantes de l'inégalité entre les sexes, qui devrait, par sa visibilité même, être facilement corrigeable, mais reste un défi pour les stratégies d'égalité.
Elle trouve qu’on en sait assez aujourd'hui sur la répartition des tâches domestiques dans les familles de toutes sortes : en ce sens qu’on sait ce que font les femmes, on sait aussi ce que les hommes ne font pas, bref, elle pense qu’on en sait assez pour pouvoir mettre en place un système par lequel les hommes qui ne feront pas leur part seront pénalisés financièrement.
Babiola Kabeya Claudine présente, dans son travail de fin de premier cycle universitaire, une recherche sur « Les mouvements féministes et la problématique de la libération de la femme : rôle et stratégie d’action »[2]. L’auteure insiste sur l’apport des mouvements féministes dans les combats de l’émancipation de la femme ainsi que du rôle que ces mouvements ont joué dans l’opinion des femmes.
Pour Babiola. K., les mouvements féministes ont le mérite d’avoir fait de la femme un homme à part entière, c’est-à-dire :
- revendique son droit au libre choix effectif et sexuel ;
- dénonce le viol ;
- exprime ses désirs et réclame son plaisir ;
- pense que l’exercice de l’autorité parentale doit être partagé.
Et comme apport, les mouvements féministes ont fait en sorte que les femmes aient une vision de l’émancipation centrée sur des actions concrètes, où les hommes et les organisations internationales sont appelés à être impliqués.
L’étude sur « la masculinité en RD Congo », démontre comment est- ce que la domination des hommes sur les femmes est perpétuée à cause à la masculinité hégémonique, et cette dernière fait référence aux pratiques de genre visant à perpétuer le patriarcat et à assurer la domination des hommes sur les femmes[3].
Le résultat de cette étude atteste que ces perceptions et conceptions hégémoniques de la masculinité, sont les produits d’un long travail de socialisation qui s’est inscrit dans la conscience individuelle et collective en termes de schèmes de perception, de pensée et d’action. Elles résultent d’un processus d’intériorisation des structures sociales objectives qui se réalisent à travers une pluralité des cadres parmi lesquels se trouvent la famille, l’Eglise, l’école, l’Etat, etc.
Myriam Chatot quant à elle, présente dans son master, une étude intitulée « Père au foyer, un métier comme les autres : l’inversion du genre et les rapports de force au sein du couple.[4]
De part son analyse sur le père au foyer, l’auteur a pu démontrer l’une des formes que peut prendre la famille contemporaine, afin de ressortir dans une perspective féministe, les rapports de force qui existent dans le couple.
Ainsi, l’auteure constate qu’il s’agit donc, non pas de considérer la domination comme s’exerçant de façon unilatérale par l’un des conjoints sur l’autre, mais de montrer comment les ressources dont dispose chaque conjoint, permettent d’infléchir la répartition des tâches domestiques au sein du couple. Cette répartition ne sera donc pas pensée comme une donnée, légèrement infléchie par des situations particulières. Au contraire, elle sera présentée comme le résultat des tensions, de luttes entre les conjoints, affectée lorsque le pouvoir dont dispose l’un des conjoints dans le couple change.
Remontant à l’histoire, il y a lieu de critiquer les propos de Jean Jacques Rousseau qui estimait dans ses recherches que, le destin de la femme était de plaire et elle devrait être préparée aux travaux ménagers : mère et nourricière puisqu’elle devrait être dans le sentiment que seul l’amour et la maternité peuvent la rendre heureuse[5].
Il sied cependant de souligner que de telles idées n’ont pas été partagées par Condorcet qui, contrairement à Jean Jacques Rousseau, affirmait que les femmes sont comme les hommes, des êtres raisonnables et capables d’élaborer des projets de développement par des initiatives intelligentes et identiques à celles des hommes. Donc, il faut les instruire également sans pour autant les gêner dans leur rôle de mère et d’épouse. Il pensait aussi qu’une culture intellectuelle rendait la femme apte à entretenir son mari et à susciter chez ses enfants l’amour de la vérité et du dévouement au travail.[6]
De tout ce qui précède, reconnaissant les mérites de ces quelques travaux, nous ne pensons pas reproduire servilement leurs résultats. En effet, la nôtre vient enrichir les précédentes et s’en démarquer en même temps, en posant le problème de la répartition des tâches ménagères au quartier Mbanza-Lemba, Commune de Lemba, ville de Kinshasa.
2. Problématique
Depuis la nuit de temps, en Afrique comme partout ailleurs, le rôle principal assigné aux femmes était lié aux tâches ménagères. Dès leur naissance, elles étaient essentiellement revêtues d’une valeur d’échange concrétisée plus tard par la dot ; très tôt, elles étaient initiées aux travaux de ménage qui faisaient d’elles des véritables ménagères. Dans le processus d’initiation, les jeunes filles devaient faire preuve d’obéissance la plus complète à l’égard de leurs mentors (mère, tante, voire grand-mère) qui les préparaient dans le rôle d’une future épouse, mère de famille et gardienne de la tradition.
Ngoma Binda[7], affirme que la femme a généralement été et est encore couverte de toutes sortes de qualificatifs discriminatoires et des graves préjugés injustes. Dans la plupart des représentations, elle a été traitée comme telle. Dans presque toutes les sociétés du monde, elle était décrétée incapable de grands travaux et elle fut confinée au rôle jugé mineur notamment s’occuper du ménage, des enfants et de la prière.
D’un autre côté, nous avons le jeune garçon qui lui était envoyé à l’école au détriment de la jeune fille qui n’avait qu’à attendre le mariage. Et même dans la pratique de certains jeux, la jeune fille s’adonnait aux jeux de poupée, s’entrainer à préparer avec des cuisines en miniatures, tout ceci se déroulait majoritairement à l’intérieur, aboutissant à la construction d’une culture du dedans analogue au féminin, chez le garçon on pouvait voir des jeux liés à une dimension plus masculine tels que le jeu de guerre, ou certaines figurines représentant les hommes virils comme Action Man, Power Rangers.[8]
Cet environnement associé à la coutume était à la base du désintérêt des hommes aux tâches ménagères, et la question liée au tâche ménagère faisait partie de l’une de question épineuse qui tourmentait tous les mouvements féministes, parce que c'est dans ce domaine que l'on constatait une absence quasi totale de changement, qui est à la fois une des manifestations les plus flagrantes de l'inégalité entre les sexes, qui devrait, par sa visibilité même, être facilement corrigeable, mais reste un défi pour les stratégies d'égalité.
A l’heure actuelle, presque partout dans le monde, des actions concrètes sont initiées pour redonner à la femme sa vraie place dans la sphère familiale, sociale, politique, économique et culturelle ; particulièrement les organisations internationales telles que la charte des nations unies qui est devenue le premier instrument international, à instaurer le principe d’égalité entre les hommes et les femmes. D’autres chartes, conventions et résolutions telles que la convention de Genève de 1949, la déclaration universelle des droits de l’homme de 1977 et leurs protocoles additionnels de 1977, la convention sur l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard de la femme, CEDEF en sigle de 1979, la déclaration et le programme d’action de Beijing de 1995, la résolution 1345 du 31 octobre 2000 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, sont autant d’instruments juridiques internationaux qui prônent la participation égale des hommes et des femmes à la vie politique, économique et sociale du pays.[9]
Dans cette logique, la RDC a innové depuis le 18 février 2006 par la consécration de la parité homme et femme dans l’article 14 de la constitution qui dispose que les pouvoirs publics veillent à l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits applicables dans tous les domaines politique, économique, social et culturel.
Mais malgré ses avancées significatives, il se pose encore un problème dans l’application et même dans la compréhension de la parité particulièrement pour la femme mariée qui est appelée d’après la culture africaine, à être source de vie, gardienne des valeurs ancestrales dont elle doit assurer la transmission de génération en génération. Cette situation est encore plus difficile pour la femme mariée et travailleuse qui doit être partagée entre sa vie professionnelle, conjugale, et maternelle.
En France, une étude menée en 1997 par le Centre de Recherche Credoc démontre que les femmes qui travaillent et qui assurent la majeure partie des tâches domestiques notamment les soins et l’éducation des enfants ont eu à contester cette situation et en 2015, on a constaté que les hommes adhéraient moins que hier à l’idée que les mères doivent assurer l’essentiel des tâches domestiques, et l’avènement des appareils électroménagers comme les laves linges, laves vaisselles, ont dispensé les femmes des tâches les plus pénibles et l’ont réduit considérablement. Mais en dépit de ces évolutions technologiques, les tâches ménagères représentent un volume de travail considérable. Et surtout, elles continuent à peser sur les femmes, ainsi qu’en attestent les résultats des enquêtes périodiquement menées par l’Insee sur l’emploi du temps des Français.[10] Nous nous joignons à cette idée en abordant la question de la répartition des tâches ménagères au quartier Mbanza-Lemba.
Tenant compte de toutes ces inégalités quant à la reconnaissance des fonctions sociales dévolues aux femmes et de tout l’arsenal juridique qui la protègent, nous voulons savoir, dans cette étude, si les notions d’égalité des sexes ont de l’influence sur la répartition des tâches ménagères à Mbanza Lemba. Cette préoccupation se traduit à travers le propos interrogatif ci-dessous:
- Existe-il une répartition des tâches ménagères qui tient compte de l’égalité des sexes au sein des ménages du quartier Mbanza-Lemba?
- Quels sont les facteurs qui influencent cette répartition ?
3. Hypothèses
Au dire de Madeleine Grawitz[11], l’hypothèse est une proposition de réponse à la question posée. Elle tend à formuler une relation entre des faits significatifs. Ceux-ci rassemblés, elle permet de les interpréter, de leur donner une signification qui vérifiée, construira un élément possible de théorie. Elle doit être vérifiable de façon empirique ou logique.
En guise d’hypothèse, nous supposons qu’il n’existe pas une répartition des tâches ménagères entre homme et femme dans le ménage de Mbanza-Lemba. Mais plutôt une aide que l’homme peut porter à la femme quand celle-ci est malade, absente, fatiguée, etc. Le processus de socialisation influencerait beaucoup, cette conception rigide qui attribue les tâches ménagères à la femme.
4. Méthodologie du travail
4.1. Méthode
Tout travail scientifique doit suivre une démarche méthodologique. En effet, il n’y a pas d’observation de la réalité sociale sans un minimum de théorie au départ. On ne regarde pas ce qui se passe dans la société sans avoir quelques idées préconçues ou quelques hypothèses de bon sens issu d’autres recherches sociologiques.
R. Pintho et M. Grawitz définissent une méthode comme étant un ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline scientifique cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre et les vérifie[12].
Au regard de la nature de l’objet de notre étude, le cadre d’analyse genre et les trois rôles a été utilisé pour mieux comprendre la répartition des tâches dans les ménages enquêtés.
En effet, l’analyse selon le genre concerne l’examen de toute différence de condition, de besoin, de participation, d’accès aux ressources et de développement, de gestion du patrimoine, de pouvoir de décision, et d’image entre les femmes et les hommes par rapport aux rôles qui leur sont assignés en raison de leur sexe. Trois outils classiques de l’analyse genre existent :
La division du travail basée sur la théorie des trois rôles : les rôles productif, reproductif et communautaire.
L’accès et le contrôle des ressources et bénéfices : l’analyse porte sur les ressources, les besoins (pratiques et intérêts stratégiques), les contraintes et opportunités; et enfin le temps libre.
En ce qui concerne cette étude, nous avons eu recours à l’outil de La division du travail basée sur la théorie des trois rôles, à savoir : les rôles productif, reproductif et communautaire. Il s’agit des rôles et aussi des responsabilités attendus par une société de chaque individu selon son appartenance au sexe masculin ou féminin. Comme souligné plus haut, les rôles selon le genre sont « socialement construits ». Chaque société est constituée d'homme et de femme. Chacun des individus rempli des fonctions diverses et joue un rôle spécifique dans la communauté. Lesquels rôles qui basés sur des attentes qui sont fonction du contexte socioculturel, des valeurs et de l'environnement social. Les hommes et les femmes remplissent trois rôles dans la société[13].
1. Le rôle productif
Le rôle productif comprend les différents travaux exécuté contre paiement en nature ou en espèce. Il comprend la production de marchandises ayant une valeur d'échange ou la production de subsistance ou domestique qui a une valeur d'usage mais aussi une valeur d'échange potentielle. Pour les femmes impliquées dans la production agricole, ce rôle concerne leur travail comme mains d'œuvre dans les champs familiaux, comme femme faisant des cultures dans son champ de façon autonome, comme femmes de paysans et comme travailleuses auxquelles on paie un salaire.
2. Le rôle reproductif
Le rôle reproductif comprend la responsabilité de mettre au monde et d'élever les enfants ainsi que les tâches domestiques entreprises par les femmes qui sont nécessaires pour que soient garantis l'entretien et la reproduction biologique mais aussi le soin et l'entretien de la force de travail (le mari et les enfants en âge actif) et de la future force de travail (bébés et enfants en âge scolaire). Le rôle reproductif rempli par les hommes (éducation des garçons par exemple) est généralement moindre et/ou considéré comme non prioritaire.
3. Le rôle communautaire (rôle dans la société)
Le rôle communautaire comprend les responsabilités des hommes et des femmes au sein de la société. Il comprend également des activités d'administration de la communauté qui assurent à celle-ci services et cohésion. Ce rôle est assumé par les pouvoirs publics.
Le cadre de référence du “triple rôle” tel que développé par Moser nous a permis de scruter de manière profonde la distribution des tâches dans les ménages enquêtés et de traiter la subordination des femmes dans les ménages enquêtés en tant que résultat des inégalités socio structurelles.
Ce cadre permet de comprendre la multiplicité des pressions exercées sur le temps des femmes dans les ménages de Mbanza Lemba. Alors que dans le ménage, les femmes et les hommes peuvent être impliqués dans les trois types d’activités, on constate que la division des rôles entre eux n’est ni uniforme ni symétrique.
Cet outil nous permettra d’examiner comment la domination masculine se reproduit dans la distribution des tâches en respectant les rôles sociaux assignés aux hommes et femmes de Mbanza Lemba. En effet, Les responsabilités essentielles dans les activités de reproduction (Rôle de reproduction) sont exécutées par les femmes. C’est par exemple : mettre au monde, s’occuper de l’éducation des enfants, entretenir la maison, s’occuper de l’époux, etc. Bref jouer son rôle d’épouse.
Ces femmes, travailleuses, commerçantes, agricultrices, sont également impliquées dans les travaux de production (rôle de production), en gagnant de l’argent grâce à leurs travaux dans les différents secteurs rémunérateurs. De plus, dans le prolongement de leurs rôles attribués selon le genre comme épouses et mères, les femmes de Mbanza Lemba sont engagées dans un travail de gestion communautaire (rôle communautaire) en s’impliquant dans les travaux qui couvrent l’aspect “collectif” de la production (organisation communautaire et fourniture de produits destinés à la consommation collective, etc.).
Cet outil permettra de découvrir dans les ménages enquêtés que les hommes n’ont pas de rôle reproductif clairement défini, bien qu’il leur arrive d’aider leurs femmes dans les travaux ménagers. Comme les femmes, les hommes sont aussi impliqués dans les activités communautaires, mais ils ont surtout des rôles de dirigeants au niveau politique formel, plutôt qu’à celui de l’organisation de la consommation collective.
En utilisant l’outil de triple rôle dans le diagnostic de la répartition des tâches à Mbanza Lemba, on cherche à provoquer une prise de conscience de la notion de genre en attirant l’attention sur le fait que les femmes doivent trouver un équilibre entre les différents rôles. Comme l’a souligné, Moser[14], cet équilibre pourra avoir des implications sur les capacités des femmes à participer à des projets de la société.
4.2. Techniques de recherche
Les techniques de recherche sont d’après GOOD J. W sont « Des outils utilisés dans la collecte des informations (chiffrés ou non)qui devront plus tard être soumise à l’interprétation et à l’explication grâce aux méthodes »[15].
De ce qui précède, les techniques d’observation directe, d’interview, d’analyse documentaire et de questionnaire nous ont été d’une grande utilité dans production des données de ce travail.
4.2.1. La technique d’observation directe
Cette technique nous a permis de recueillir une bonne partie des données de cette étude en palpant du doigt le fait sous examen. La proximité de notre résidence et de notre terrain d’investigation sans oublier l’avantage que nous a procuré notre statut de chercheur natif, nous ont permis de bien côtoyer notre population d’étude.
4.2.2. La Technique Documentaire
L’exploitation de la littérature disponible sur le sujet abordé nous a permis de glaner des informations enrichissantes. Dans ce contexte, nous avons entre autres eu à compulser des ouvrages, des articles de revue, des travaux académiques, des archives publiques et des sources internet. Grâce à cela, nous avons su élaborer un état de la question et réunir des arguments exploités lors de l’analyse des données de terrain.
4.2.3. La Technique d’Interview libre
La notion d’interview désigne un tête à tête au cours duquel l’enquêté donne oralement des informations à l’enquêteur. Pinto et Grawitz notent que l’interview est un procédé d’investigation scientifique, utilisant un processus de communication verbale, pour recueillir les informations en relation avec le but fixé.
L’exploitation de l’interview a été encadrée par la technique de boule de neige qui nous a permis de commencer par deux ménages. Ensuite, grâce à la guidance de chacun des informateurs précédents, nous avons progressé jusqu’à l’atteinte de la saturation. Dans cette progression, nous avons commencé par les ménages où l’homme et la femme travaillent en dehors de leur domicile et terminé par ceux au sein desquels la femme est ménagère.
Ainsi, pour nous permettre de produire les données, nous avons recourus à l’élaboration d’un guide d’entretien. Celui-ci renferme deux thèmes : le premier consiste à desceller la manière dont les couples se répartissent les tâches ménagères. Les éléments de réponses attendus dans ce thème concernent l’organisation des tâches ménagères, la répartition des tâches entre les conjoints, l’organisation temporelle des couples entre leur travail et leur domicile, la considération des tâches ménagères comme vrai travail susceptible de fatiguer l’individu.
Le second thème abordé, concerne les éléments qui influencent les hommes à se répartir les tâches ménagères, les éléments de réponse attendus portent sur la perception des couples face à la participation des hommes aux tâches ménagères, la réaction de l’environnement familial, social face à la participation des jeunes (garçons ou filles) aux tâches ménagères. Pour nous rassurer de l’efficacité, voire la pertinence de l’outil utilisé, nous avions été obligée de procéder à une enquête pilote. Celle-ci a eu l’avantage de nous aider à recentrer les thèmes du guide d’interview et de recadrer les hypothèses.
Au retour du terrain, s’invitait une autre charge : la transcription des propos des informateurs et l’analyse systématique de ces transcription a été rendue possible grâce à l’analyse du contenu. Ce qui fait que nous nous sommes intéressée aux contenus thématiques ainsi qu’aux syntaxes du discours, vocabulaires utilisés par les informateurs.
Pendant l’interview, nous nous efforcions au maximum de créer un climat de confiance avec les enquêtés afin de les laisser s’exprimer librement. Par pragmatisme, nous nous sommes servie d’un stylo et d’un bloque note pour archiver fidèlement toutes les informations reçues.
4.2.4. La technique questionnaire
Un questionnaire a été rédigé comportant des questions à éventail dont une partie se rapporte au profil des enquêtés alors que l’autre est relative aux opinions qui étaient à susciter autour de la manière dont est vécue la répartition des tâches ménagères entre conjoints vivant au quartier Mbanza-Lemba. Ce questionnaire a été tiré à une cinquantaine des copies, distribuées et remplies tantôt par les enquêtés eux-mêmes (des lettrés) tantôt par nous même en remplissant l’une ou l’autre copie par des opinions exprimées par l’enquêté (peu ou pas lettrés). Les détails sur la population échantillonnée, la démarche suivie et le questionnaire exploité sont fournis au chapitre trois de la présente étude.
5. Choix et intérêt du sujet
5.1. Choix du sujet
La motivation qui a présidé au choix de ce sujet trouve son explication dans le fait qu’aujourd’hui et partout dans le monde, on parle de la parité et de l’autonomisation de la femme. De part cette observation, nous voulons vérifier si l’arsenal juridique qui protège la femme amène l’homme à se répartir les tâches ménagères avec sa femme d’une manière plus ou moins équitable en vue de la soutenir dans son implication dans la sphère professionnelle.
5.2. Intérêt du Sujet
Du point de vue scientifique et social, l’intérêt de cette recherche reste indubitablement évident. Dans son aspect scientifique, il se situe dans le prolongement des réflexions existantes destinées à actualiser les optiques de recherche dans les sciences sociales, et en sociologie de manière spécifique. Ces réflexions tentent de dégager certaines inégalités qui persistent encore dans la société contre la femme.
A notre avis, ce travail permettra aux autres chercheurs de s’inspirer de nos analyses afin d’appréhender les causes qui sont à la base de l’inégalité dans les tâches ménagères dans la sphère privée.
Dans son aspect social, cette étude vise à ressortir quelques difficultés que rencontrent les couples dans l’exercice des fonctions ou des rôles qu’ils ont en dehors et à l’intérieur du ménage ainsi que des moyens visant à équilibrer la vie Professionnelle et Familiale .
6. Délimitation du sujet
Restreindre son champ d’investigation ne devrait pas être interprété comme une attitude de faiblesse ou de fuite de responsabilité mais, bien au contraire, comme une contrainte de la démarche scientifique[16].
En science, aucune vérité n’est figée ; tout est provisoire. Ainsi, la vérité admise aujourd’hui peut être remise en cause demain ou ne pas être admise dans un autre milieu. De ce fait, il est toujours exigé de bien circonscrire le sujet de recherche à la fois dans le temps et dans l’espace.
En effet, toute démarche scientifique procède fatalement par un découpage de la réalité. Il n’est pas possible d’étudier, de parcourir tous les éléments influents jusqu’aux extrêmes limites de la terre et jusqu’au début des temps. Ceci présente l’avantage d’éviter toute généralisation erronée pouvant compromettre la validité des résultats de la recherche.
Ainsi, le cadre spatial de notre recherche s’est effectué sur la République Démocratiques du Congo, et notre univers d’enquêtes est bien sûr le quartier Mbanza-Lemba , où nous avons enquêtés sur trois avenue notamment l’avenue Kibunda, Nzaba et Makuta
Le cadre temporelle comprend la période de 2015 à nos jours qui d’après la loi n°15/013 du premier Août 2015 portant sur l’application des droits de la femme et de la parité a été mis en œuvre.[17]
7. Difficultés rencontrées
De manière générale, il est rare de mener une enquête sans heurter à l’un ou l’autre écueil. La première difficulté à signaler relève de la documentation écrite qui s’est montrée déficitaire. A ce sujet, l’apport de nos encadreurs nous a allégé la tâche. En second lieu, nous nous sommes heurtée à certaines résistances du côté de certains informateurs dans la mesure où la thématique abordée touchait à leur intimité conjugale. Notre formation en méthodologie de recherche et épistémologie des sciences sociales nous a permis de gérer avec succès les différentes subtilités générées par la nature du sujet abordé.
8. Division du travail
Hormis l’introduction et la conclusion, notre travail est subdivisé en trois chapitres, à savoir :
- le premier définit les concepts clés et présente le champ d’investigation ;
- le deuxième fait l’état des lieux de l’accomplissement des tâches ménagères au quartier Mbanza-Lemba, en Afrique et au monde;
- le troisième chapitre dépouille et analyse les résultats de l’enquête.
CHAPITRE I :
CADRE CONCEPTUEL ET PRESENTATION DU CHAMP D’INVESTIGATION
Le chapitre 1 tel que nous l’indique son intitulé est consacré à la définition des concepts ainsi que la présentation de notre milieu d’investigation.
I.1. DEFINITION DE CONCEPTS
La définition de concept est d’une importance capitale dans un travail scientifique. Elle permet d’éclairer les lecteurs sur ce dont on parle. Emile Durkheim[18] affirme à ce propos que la tâche du chercheur doit être la définition et la classification des éléments sur lequel porte sa recherche d’une part et de localiser le sens dans lequel chacun des concepts clés est utilisé, d’autre part.
I.1.1. Tâches ménagères
De ce point de vue, on appelle tâches ménagères une succession des tâches différentes (préparer à manger, nettoyer les linges et la maison, prendre soins des enfants et des personnes âgés, faire des courses…….etc.).
D’ après Annie Dussuet [19], il existe trois types de tâches domestiques :
Les tâches « productives » de biens, d’objets matériels, par lequel s’opère une transformation complète de la matière brute au produit fini (comme les tâches «d’autoproduction alimentaires ou de textiles »).
Le « travail de consommation » (c’est-à-dire le fait de préparer les biens à la consommation comme la cuisine et les tâches d’entretien qui renouvellent la valeur d’usage d’un bien).
La « production de services » (auprès des enfants ou des personnes âgées par exemple). « Cependant, les enquêtes quantitatives qui s’intéressent au travail domestique limitent leurs investigations à une partie des tâches ménagères ou parentales, c’est-à-dire principalement au travail de consommation et à une partie de la production de services ».
Des nombreuses activités de la vie de couple peuvent donc être incluses dans le travail domestique : les tâches administratives, les finances, la décoration, la prise en charge de la santé des membres de la famille voir même l’organisation de la cérémonie de mariage.
En effet, les contraintes de toute enquête sociologique empêchent de dresser une liste exhaustive du travail domestique. Cependant, l’exclusion d’une partie de ce travail dénie sa légitimité, et contribue peut être à sous-estimer l’ampleur du travail domestique réalisé par les femmes.
Monique Haicaut « souligne qu’on ne peut réduire le travail domestique au moment auquel ces tâches sont exécutées ». En effet, cette exécution nécessite un travail de préparation, de supervision (la gestion, l’organisation et la planification) des tâches domestiques qui fait peser une « Charge mentale » sur la femme.
Par exemple, dans le cas du travail domestique de la santé, les femmes effectuent un travail important de prévention par le biais de l’alimentation et plus largement par le contrôle des conditions de vie des enfants (par exemple, en prescrivant une activité physique) afin de les maintenir en bonne santé. De plus, les événements, les aléas ou les accidents possibles dans la vie de famille introduisent une part d’imprévisibilité qui demande à l’organisation du travail domestique une part de souplesse et d’adaptabilité, qui repose le plus souvent sur les femmes.[20]
Pour notre part, nous entendons par tâche ménagère tout travail consistant à faire l’entretien matériel des membres des ménages, de leur logement et ainsi que leur équipement
I.1.2. Ménage
Le mot ménage est, dès ses origines, marqué par ses liens au domicile d’une part et au groupe familial, d’autre part. Il se dégage deux aspects : matériel et humain. Pour Pressat, le ménage est l’ensemble des personnes, quels que soient les liens qui les unissent, qui occupent un même logement à titre de résidence principale.[21] Dans cette définition, l’idée de manger dans la même casserole et la reconnaissance d’une autorité identifiée comme chef de ménage ne ressortent pas.
Au sens statistique du terme, le ménage désigne l'ensemble des occupants d'un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de cohabitation, par exemple). Un ménage peut être composé d'une seule personne.[22]
Le code civil et commercial congolais définit le ménage comme une conséquence logique du mariage. « Le terme ménage désigne les époux, leurs enfants non mariés à charge ainsi que tous ceux envers qui les époux sont tenus d’une obligation alimentaire, à condition que ces derniers demeurent régulièrement dans la maison conjugale et soient inscrits au livret de ménage.[23]
Cette définition juridique du ménage englobe la famille restreinte, les membres de la famille élargie et toute autre personne qui, sur le plan alimentaire, est comptabilisée dans le budget du couple et habite ensemble avec ce dernier. De cette définition du ménage, trois éléments sont pris en compte : l’autorité exercée par le mari, vivre sous un même toit et manger dans la même casserole. Il se dégage, en outre, de cette définition que le ménage peut être constitué des membres de famille seulement et/ou avec d’autres personnes ne faisant pas partie de la famille. Cette définition, bien qu’officielle, nous semble sortir du contexte congolais où nous rencontrons, dans plusieurs ménages, les personnes qui mangent ensemble mais, pour des raisons d’espace, ne vivent pas sous un même toit. Ou encore, les membres d’un même ménage qui partagent le même toit et qui ne mangent pas ensemble. Il devient ainsi difficile, dans le contexte kinois, de définir le ménage en intégrant, de manière systématique, les trois éléments repris dans la définition juridique, éléments qui semblent faire l’unanimité.
En premier lieu, l’autorité de bon nombre des chefs des ménages s’effrite de plus en plus à cause de leur incapacité à subvenir aux besoins de base de leurs ménages. Ensuite, les difficultés de logement ne sont pas à démontrer. Une enquête menée dans la commune de Kinseso par Tom de Herdt atteste qu’un ménage comprend en moyenne 7,8 membres[24]. Dans cette commune urbano-rurale, la plupart de maisons sont des taudis, des hangars ayant des capacités d’accueil très réduites et prédisposant à la promiscuité. Même dans les communes anciennes comme Matete, Lemba, Barumbu, etc. érigées dans les normes urbanistiques par le pouvoir colonial et destinées aux évolués, ces zones, parcelles et maisons sont squattées à cause du taux démographique galopant. Solidarité aidant, les enfants âgés, filles comme garçons, passent la nuit auprès de leurs amis et/ou autres connaissances. Ainsi, le toit parental comme élément définitionnel du ménage est remise en question.
Manger ensemble n’est plus une évidence à Kinshasa. Pour diverses raisons, les membres d’un même ménage n’ont pas toujours les moyens matériel, économique, etc. de partager la même cuisine. Une enquête menée par la Chaire de Dynamique Sociale sur le malewa[25] à Kinshasa, a montré que bon nombre de membres des ménages de la commune de Kinshasa ne partagent pas en commun la même cuisine[26]. Les uns recourent au malewa, les autres préparent pour leurs petits ménages. Ces ménages cachés selon l’expression de Tom Herdt[27], sont souvent composés des enfants et de leurs mères qui vivent dans un ménage où le chef n’est pas leur père ou mère biologique.
Le ménage est un groupe de personnes apparentées ou non, vivant dans le même logement, prenant leur repas ensemble, mettant une partie ou la totalité de leurs revenus en commun pour la bonne marche du groupe et dépendant du point de vue des dépenses d’une même autorité appelée « chef de ménage ». Il est généralement constitué d’un chef de ménage, son (ses) épouse (s), leurs enfants non mariés et éventuellement d’autres membres avec ou sans lien de parenté[28].
Cette définition, comme la première (juridique) est confrontée à un certain nombre de difficultés déjà évoquées ci-dessus. A la différence, elle ne conditionne pas la formation du ménage par le mariage (envisagé sous l’angle juridique) et ne désigne pas au préalable un chef de ménage.
Dans cette dissertation, nous aborderons le concept ménage pas seulement sous son angle juridique, mais aussi tel que défini par le Ministère du Plan dans le manuel de l’enquêteur et tiendrons aussi compte de difficultés que nous avons relevées dans l’analyse de ce concept (capacité d’accueil des maisons, perte de l’autorité parentale, incapacité pour les ménages d’organiser une cuisine unique pour tous ses membres, etc.).
I.1.3. Parité
La parité signifie que chaque sexe est représenté à égalité. C’est un instrument au service de l’égalité. La parité est souvent une condition nécessaire de l’égalité, mais non suffisante. C’est au nom de l’équité que l’on demande la parité. L’équité des genres signifie qu’un traitement impartial doit être accordé aux hommes et aux femmes, en fonction de leurs besoins respectifs.
Ce traitement peut être identique ou différent, mais il doit être équivalent en termes de droits, d’avantages, d’obligations et de possibilités. L’équité représente l’idée de ce qui est juste. Sa démarche vise à corriger des inégalités de départ pour arriver à l’équivalence des chances (ou opportunités) entre femmes et hommes, en tenant compte de leurs besoins et intérêts spécifiques. Pour des raisons historiques, sociales ou biologiques, ces besoins et intérêts peuvent s’exprimer de façon différente.
En RDC la mise en œuvre de la loi sur la parité instituée depuis 2006 a été publiée en Aout 2015.
Mais il importe de savoir que la parité dont il est question dans notre étude se définit comme étant une égalité de traitement ou de respect des personnes tant dans la sphère privée que dans la sphère professionnelle sans tenir compte du sexe auquel appartient la personne[29].
I.1.5. Egalité des sexes :
L’égalité de sexe signifie l’absence de discrimination basée sur le sexe, un traitement similaire pour les hommes et les femmes tant dans la répartition des ressources et des bénéfices, que dans l’accès aux services dans la concrétisation des droits et des chances d’avoir des responsabilités significatives.[30]
L’égalité entre homme et femme renvoi à la notion importante selon laquelle les hommes (tout être humain) sont libres de développer leurs aptitudes personnelles et de faire leurs propres choix sans qu’ils ne soient limités par des stéréotypes, la division rigide des rôles et les préjugés (conditions égales de sécurité, de rémunération et de travail).
Dans le cadre de cette étude, il s’agit de la répartition des tâches de manière égalitaire. Une répartition qui tient compte du fait qu’il n’y pas d’être supérieur par rapport aux autres. Et que par rapport à l’exécution des tâches, il y a lieu des tenir compte du fait que hommes et femmes sont des êtres humains qui ont tous des besoins différentiels et qui ont des droits, même dans l’exécution des tâches domestiques. Ex : l’homme et la femme ont droit au loisir, au repos, à l’éducation, à la bonne santé, etc. Mais dans le ménage, on ignore que la femme doit se reposer. Elle s’adonne à l’exécution des tâches pendant que l’homme se repose
I.1.4. Genre
Le mot genre est la traduction de l’anglo-saxon « gender ». Il a été introduit dès le début des années 1970 dans le but d’établir une différence avec le mot sexe. Le sexe est référé au déterminisme biologique des hommes et des femmes : c’est un fait de la nature, un caractère inné qui n’est pas susceptible au changement. Le genre met l’accent sur le caractère social des distinctions fondées sur le sexe : c’est un fait de culture, un caractère acquis qui est donc susceptible de changement.[31]
SHELBY QUAST définit le genre comme étant la représentation sociale des rôles, des relations, des traits de personnalité, d’attitudes, de comportements, des valeurs, ainsi que la puissance de l’influence que la société attribue à l’un ou l’autre sexe relativement sur une base différentielle[32].
En Sciences Sociales, le genre est utilisé pour désigner les différences non biologiques entre homme et femme. C’est aussi un concept qui se rapporte aux mentalités et comportements socialement construits qui attribuent tel rôle à l’homme et tel autre à la femme en contraste avec le rôle biologique déterminé.
Pour l’Unicef, le concept « genre » a dépassé la signification essentiellement grammaticale qui permettrait de classer le substantif au masculin ou féminin. Ce mot « gender » n’est pas utilisé pour décrire les caractéristique sexuels qui permettent de déterminer le male ou la femelle, mais plutôt pour cerner les rôles sexuels définis socialement ; les attitudes, les comportements et les valeurs que les communautés considèrent comme propre à un sexe.[33]
Pour notre part, nous nous alignons à la définition de l’Unesco qui écrit que le genre se réfère aux rôles et responsabilités des femmes et des hommes que construit la société au sein d’une culture ou dans un espace donné. Ces rôles subissent l’influence des perceptions et attentes découlant de facteurs culturels, politiques, écologiques, économiques, sociaux et religieux, ainsi que des coutumes, des lois, de la classe sociale, de l’ethnie et de préjugés individuels ou institutionnels. Les attitudes et les comportements des genres sont appris et peuvent être modifiés.
I.2. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
Tout travail scientifique nécessite une connaissance préalable du milieu d’étude. Dans ce sens, nous présentons l’aperçu historique du quartier MBANZA-LEMBA, sa situation géographique et ses réalités démographiques.
I.2.1. Aperçu Historique
Le quartier Mbanza-Lemba a été créé vers les années 1963-1964 sur l’initiative de Kiamfu-Thomas, alors chef coutumier, Celui-ci était ressortissant de la province du Bas-Congo, sa localité d’origine est appelée « Mbanza-Lemba ». C’est pourquoi lorsqu’il vient s’installer sur le lieu, il porte le nom de son village.[34]
Avant de venir sur le lieu, Kiamfu-Thomas habitait Binza, il travaillait dans le ministère de la santé comme agent sanitaire.
C’est à cet endroit que les vendeurs des différentes tribus de ce coin se rencontraient pour faire du troc. A cette époque plusieurs chefs coutumier, parmi lesquels Ngho et Bambadi de la commune de Kisenso qui jusqu’ici contestent l’autorité traditionnelle de Kiamfu à Mbanza-Lemba. Ce dernier connaitra d’énormes difficultés pour lotir le quartier à cause de la présence de Monsieur Luc Grillon, recteur de l’Université de Lovanium, pour multiple raisons, dont :
- Protéger L’Université contre les érosions qui risqueraient d’emporter son patrimoine et même de la cité nouvellement créée
- Eviter l’hébergement de malfaiteurs Banduka (Kuluna actuel) tous près de l’université.
I.2.2. Situation géographique
Le quartier Mbanza-Lemba est limité :
- Au Nord par l’avenue Colonel ASUK, et l’avenue de l’Université dans le quartier LIVULU, limité fixée par Monsieur Bena Mukwela, alors Bourgmestre de la Commune de LEMBA en 1974 ;
- Au Sud vers les années 1960-1969, la limite de la commune de Lemba et Kisenso, était fixée sur la rue KIKINDU, plus tard la limite a été revue sur le ruisseau de Matete, c’est à partir de la source KWAMBILA à côté du couvent scolasticat des pères de SCHEUT ;
- A l’Est le quartier est limité sur la rivière de Matete ;
- A l’ouest Mbanza-Lemba se limite sur la route Kimwenza parce que le Site Universitaire dépend administrativement de la commune de Lemba.
I.2.3. Données Démographiques
D’après les informations recueillies auprès de l’autorité municipale, le quartier Mbanza-Lemba compte au moins 19.447 habitants dont 4.772 femmes ,4.806 Hommes 5.066 garçons et 4.581 Filles quant à la population étrangère Mbanza-Lemba héberge ,65 hommes, 62 femmes ,30 garçons et 45 filles venus des pays voisins de la République Démocratique du Congo dont le Congo Brazzaville, le Gabon, le Cameroun et le Sénégal.
Le quartier renferme un grand nombre d’enfants dont la tranche d’âge se situe entre 5 à plus de 15ans.
I.2.4. L’organisation Administrative
Le chef du quartier est le responsable de tous les services administratif du quartier Mbanza-Lemba. Le chef du quartier veille au bon fonctionnement de l’administration et à ce titre, il contrôle les agents de l’Etat mis à sa disposition, surveille la tâche confié à chacun. Il est appelé à suivre le mouvement de sa population sur le concours des enquêtes partielles aux recensements effectuées par les agents recenseurs.
Le chef du quartier informe régulièrement le bourgmestre parce que placé sous son autorité sur les situations politiques, sociales, économiques, mensuels qui sont insignifiants, pour subvenir aux besoins élémentaires de toute la famille, les enfants sont exclus de l’école pour non-paiement de frais scolaire.
Mbanza-Lemba n’est ni un quartier industriel, moins encore agricole, mais sa population fait les petites activités économiques et commerciale. Ce quartier est classé parmi les quartiers de la commune les plus pauvres.
Tableau 1 : Main d’œuvre du quartier MBANZA-LEMBA
Profession |
Hommes |
Femme |
Total |
Avocat |
75 |
22 |
97 |
Magistrat |
8 |
1 |
9 |
Enseignant |
218 |
305 |
523 |
Elève |
2450 |
3050 |
5500 |
Etudiant |
518 |
1011 |
1529 |
Menuisier |
71 |
0 |
71 |
Charpentier |
48 |
0 |
48 |
Fonctionnaire |
311 |
209 |
520 |
Professeur |
127 |
2 |
129 |
Conseiller |
3 |
0 |
3 |
Vendeur |
1211 |
1788 |
2999 |
Maraicher |
485 |
1001 |
1486 |
Retraité |
685 |
525 |
1210 |
Sans fonction |
1450 |
0 |
1450 |
Généraux |
3 |
0 |
3 |
Militaire |
25 |
0 |
25 |
Policier |
69 |
9 |
78 |
Directeur |
6 |
0 |
6 |
Inspecteur |
3 |
0 |
3 |
Pasteur |
138 |
2 |
140 |
Boulanger |
75 |
0 |
75 |
Maçon |
113 |
0 |
113 |
Courtier |
375 |
52 |
427 |
Commerçant |
1083 |
476 |
1559 |
ménagère |
|
3776 |
3776 |
Cireur |
376 |
0 |
376 |
Footballeur |
78 |
0 |
78 |
Journaliste |
3 |
1 |
4 |
Médecin |
184 |
69 |
253 |
Infirmier |
391 |
301 |
692 |
Femme sage |
109 |
314 |
423 |
Electricien |
61 |
|
61 |
Employé |
974 |
519 |
1493 |
Député |
2 |
|
2 |
Gardien |
74 |
|
74 |
Source : Evaluation annuelle du quartier Mbanza-Lemba 2017
CHAPITRE II
ETAT DE LIEUX DE LA REPARTITION DES TACHES MENAGERES DANS LE MENAGE
Le présent chapitre est subdivisé en trois parties : la première concerne le travail ménager : un nouveau problème, la deuxième traite de la perception du travail ménager en Occident, et la troisième traite de la perception du travail ménager en Afrique.
II.1. LE TRAVAIL MENAGER : UN NOUVEAU PROBLEME
Une femme est généralement plus éduquer à accomplir la plupart des tâches ménagères par rapport à un homme. Par conséquent, elle aura plus tendance à s’en charger, tandis que l’homme s’en déchargera pour des raisons liées à sa socialisation.
Néanmoins, les tâches ménagères constituent l’aspect le plus massif du travail domestique ; longtemps resté invisible parce qu’effectué gratuitement, pour l’essentiel par les femmes, dans le cadre d’une division du travail apparaissant comme naturelle aux yeux de celles et ceux qui ont intériorisé la répartition patriarcale des rôles et des travaux.[35]
En dépit de leur banalité voire de leur trivialité, ce sont des tâches essentielles non seulement à l’économie domestique mais encore, plus largement, au processus de constitution du groupe familial en tant que tel.
II.2. PERCEPTION DU TRAVAIL MENAGER EN OCCIDENT
Les femmes continuent à prendre en charge la majeure partie des tâches domestiques et parentales. Mais le nombre de couples dans lesquels l'homme prend en charge davantage de travail domestique que sa conjointe augmente. Il atteignait un quart en 2010, Les auteurs, membres de l'Ecole nationale de la statistique (Ensae) et de l'Institut national d'études démographiques (Ined), ont étudié l'évolution du temps consacré aux tâches domestiques et parentales par les hommes et les femmes depuis 25 ans.[36]
II.2.1. Les femmes plus travailleuses à la maison
En dépit de la montée de l'activité professionnelle féminine, les femmes consacrent toujours plus de temps que les hommes aux tâches domestiques (entretien de la maison, du linge, courses, tâches administratives, bricolage, jardinage, soins d'animaux domestiques): un peu plus de 3 heures par jour en moyenne en 2010, contre 1h45 pour les hommes, soit un écart de 78 minutes (il était de 138 minutes en 1985).
Si l'écart s'est réduit d'une heure depuis 1985, c'est parce que les femmes ont diminué le temps consacré aux tâches domestiques: elles y passent 69 minutes de moins en 2010 que 25 ans plus tôt, et les hommes 9 minutes de moins, note cette étude dans la revue "Economie et statistique" diffusée par l'Insee. Plus d'un quart des hommes (27%) fournit désormais davantage de travail domestique que leur conjointe, alors qu'ils n'étaient que 17% vingt-cinq ans auparavant.
Si le temps consacré aux tâches domestiques a diminué, à l'inverse, celui consacré aux enfants a augmenté (soins, aide aux devoirs, loisirs, transport), particulièrement pour les hommes. Il est passé pour ces derniers de 22 à 41 minutes par jour en moyenne, et pour les femmes de 82 à 95 minutes.
II.2.2. Les tâches domestiques restent très "sexuées"
Pour les femmes, la charge domestique augmente avec le nombre d'enfants, les mères de trois enfants et plus consacrant chaque jour 41 minutes supplémentaires aux tâches domestiques que les femmes sans enfant. Pour les hommes au contraire, le travail domestique diminue quand la descendance s'accroît. Le temps parental augmente avec le nombre d'enfants, mais seulement pour les femmes.
Les tâches domestiques restent très "sexuées": aux femmes les tâches plus répétitives comme le ménage, le linge et la cuisine, aux hommes le bricolage et le jardinage. Cependant, cette spécialisation des tâches s'est réduite dans la dernière décennie, les femmes consacrant moins de temps à la cuisine, à la couture et au linge.
Les tâches parentales ne sont pas non plus les mêmes. Près des trois quarts des soins aux enfants, de leur suivi scolaire et des trajets d'accompagnement sont réalisés par les mères, tandis que les activités de jeux et de socialisation sont également partagées entre hommes et femmes. Sur les 25 dernières années, la progression du temps parental des hommes tient surtout à une plus grande implication dans les soins aux enfants, qui ont augmenté de 10 minutes par jour.[37]
C’est une longue plongée dans le quotidien des Français et les inégalités de genre que publie, jeudi 29 octobre 2015, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), dans un numéro spécial de sa revue Economie et Statistique. Regroupant et analysant quatre enquêtes réalisées entre 1974 et 2010, des chercheurs portent un regard sur la façon dont les hommes et les femmes se répartissent les tâches domestiques. Et le constat pourrait se résumer à un tiède « peut mieux faire ».
«L’essentiel du mouvement de convergence se fait dans les années 1970 et 1980», confirme Cécile Brousse, l’une des auteurs de l’étude. Dans le détail, on remarque que cette convergence est liée à la baisse du temps consacré au travail rémunéré chez les hommes (montée du chômage, part croissante des retraités) et au fait que les femmes passent de leur côté moins de temps à s’occuper du foyer.
En d’autres termes, «ce sont les femmes qui font la plus grande partie du chemin», résume Cécile Brousse. Sur l’ensemble de la période, « les citadines consacrent dix heures de moins par semaine» aux tâches domestiques, établit l’Insee. Phénomène à la fois imputable à des éléments sociodémographiques (hausse du niveau d’étude, du taux d’activité, de la part de femmes vivant seules et diminution du nombre d’enfants par femme), mais aussi, et pour moitié, à d’autres facteurs tels que «la très forte diminution du temps consacré à l’entretien des vêtements» (moins deux heures par semaine en moyenne).[38]
II.2.3. Oubliés le tricot et la couture:
Le rapiéçage a perdu de son attrait face aux vêtements bon marché. De même, la lessive à la main est de plus en plus rare et le repassage est devenu facultatif sur des vêtements fonctionnels comme le jean.
Autres tâches qui prennent l’eau: la vaisselle (moins trois heures par semaine) et la cuisine (moins deux heures par semaine). L’exception française semble finalement céder: comme les autres pays occidentaux, les Français mangent davantage à l’extérieur, se font livrer ou optent pour les plats préparés.
II.2.4. Externalisation des tâches
Ce n’est donc pas tant que les hommes en font plus (même si, de fait, ils consacrent trois heures et demie supplémentaires par semaine aux tâches domestiques) mais qu’une part croissante des tâches s’est déplacée à l’extérieur des ménages, «ce qui a permis aux femmes de se détacher de la sphère familiale et de vivre de manière plus indépendante», dit l’Insee.
Mais, ce n’est pas le moindre des paradoxes, ce sont aussi les femmes qui ont assumé cette externalisation: «Une part importante de la population féminine, en partie libérée des tâches ménagères, a occupé les postes créés» dans le secteur du ménage, de l’aide à la personne, de l’accueil des jeunes enfants, des activités récréatives ou encore de la restauration.
Dans ses travaux, Cécile Brousse évoque à ce titre un «régime libéral» dans lequel les femmes les plus aisées se déchargent (notamment vers une main-d’œuvre féminine étrangère), tandis que les hommes continuent de limiter leur implication dans les tâches les moins gratifiantes.
II.2.5. Les mères continuent d’assumer 65% des tâches parentales
C’est d’ailleurs une autre observation majeure que fait l’Insee sur ces trente-cinq dernières années: si les hommes, pris dans leur globalité, demeurent réfractaires à la vaisselle et à l’entretien du linge, ils consacrent en revanche cinquante minutes de plus par semaine aux enfants, «l’essentiel de cette évolution s’étant produite au cours de la dernière décennie», précise l’étude. Sans surprise, ce sont surtout les activités de jeux, de conversation et d’aide à l’apprentissage que les pères privilégient, c’est-à-dire celles qui procurent le plus de satisfaction.
Au bout du compte, les mères continuent d’assumer 65% des tâches parentales. Ce qui, rappelle l’Insee, pèse sur leur activité professionnelle, et se traduit par des interruptions de carrière et des journées de travail plus courtes. Avec, à la clé, des inégalités de salaire.
Les chercheurs s’interrogent afin de savoir pourquoi les hommes et les femmes effectuent-ils des choix aussi conformes à la tradition? . En effet, même lorsque les femmes investissent fortement le marché du travail, voire lorsqu’elles gagnent plus d’argent que leur conjoint, «on n’observe pas le renversement des rôles qu’impliquerait une répartition des tâches efficiente». Il existe bien un quart des couples dans lesquels l’homme fait davantage de travail domestique et «ce sont plutôt des couples où l’homme est au chômage ou des couples où les deux conjoints travaillent et où il y a des contraintes horaires», analyse la démographe Ariane Pailhé.[39]
Les normes de genre restent donc prédominantes, même chez les jeunes générations, puisque l’Insee observe une implication précoce des filles dans les tâches tournées vers l’entretien des membres de la famille. Or, ce sont bien ces normes qui recèlent les futures marges de progression, une fois épuisées celles issues de l’automatisation des tâches ménagères et de la progression du taux d’activité des femmes.
II.3. PERCEPTION DU TRAVAIL MENAGER EN AFRIQUE
En Afrique, la répartition des tâches ménagères ne constitue pas un problème car la coutume attribue ces rôles aux femmes. Peu d’étude ou presque rien n’a été abordé par les chercheurs sur la question de la répartition des tâches ménagères au sein du ménage. La plupart des études insistent sur le statut de la femme ainsi que son rôle dans la société.
Les femmes africaines disposent et ont toujours disposé d’un pouvoir réel dans leur ménage et au sein de la parentèle, malgré la hiérarchie formelle des rôles sexués qui leur confère une position d’infériorité.
Quelques exemples pris dans des ethnies du Cameroun permettent de voir les formes et les fondements des rôles féminins et l’institutionnalisation de leurs pouvoirs, car si les femmes doivent faire face à des contraintes dans le cadre de sociétés patriarcales, elles disposent aussi de pouvoirs qui leur permettent de les atténuer et de contribuer à lever celles qui pèsent sur leur ménage ou leur lignage. Les représentations du rôle de la femme adultes d’aujourd’hui, fondées sur les traditions des différentes ethnies, sont une expression des modèles culturels ou des cléments de l’imaginaire intériorisés dans le processus de socialisation. Pourtant, si le discours, les opinions confortent encore l’adhésion à ces modèles traditionnels, les comportements observés, dans le contexte actuel, s’en écartent et montrent l’importance des évolutions en cours. Les traditions culturelles des différentes ethnies du pays montrent que la répartition des rôles entre hommes et femmes n’excluent pas un exercice subtil de l’autonomie féminine, dans le respect de l’autorité masculine, un contexte où les hommes sont censés exercer une autorité sans partage. [40]
Au Rwanda, une enquête fait sur les femmes rwandaises en 2017 démontre que les femmes se retrouvent dans presque toutes les sphères professionnels autre fois réservés aux hommes, elles exercent des postes en tant que parlementaires, pilotes, mécanicienne……etc. ce qui fait qu’elle passe plus du temps en dehors de la sphère domestique, et la loi les protègent afin qu’elles exercent leur fonction, ce qui a de l’influence sur la participation des hommes aux tâches ménagères quand bien même celles-ci sont effectués en partie.[41]
II.4. BREF APERÇU HISTORIQUE DE LA SITUATION DE LA FEMME CONGOLAISE. AVANT ET APRES L’INDEPENDANCE
II.4.1. Avant la colonisation
La femme et / ou la situation historique de la femme de l’époque avant la colonisation jusqu’à nos jours retrace souvent le sentiment que toute l’évolution dans la conquête des droits spécifiques des femmes est dépendante de l’image que la société lui confère. Cette situation se traduit à travers les déséquilibres qui se manifestent dans les rapports sociaux et de pouvoir entre hommes et femmes.
Certes, les conditions relatives au statut social et juridique de la femme découlent des valeurs culturelles, des civilisations, des convictions religieuses ; des conceptions, des droits et obligations qui sont des contraintes liées aux époques selon les sociétés. La perception de l’homme et de la femme dans la société traditionnelle est l’origine du système normatif, qui depuis des siècles régissent l’un et l’autre, en attribuant à chacun des rôles spécifiques, hiérarchisés au départ. La culture partagée en est le fondement. Elle façonne l’homme et la femme, et trouve sa manifestation dans lère et le vécu de l’un de l’autre.
Notons simplement que la société traditionnelle est génératrice d’une structure sociale établissant un système relationnel dans lequel les valeurs socialisées déterminent jusqu’à nos jours le comportement féminin et masculin. Dans la plupart des sociétés traditionnelle d’avant la colonisation, l’homme occupe essentiellement une place de choix dans les structures sociales au détriment de la femme. La suprématie de l’homme dans l’espace publique a longtemps favorisés l’invisibilité de la femme et dans son appropriation privée de droits, la femme doit donc rester à la maison et se préparer dès l’enfance à assumer les fonctions domestiques.[42]
Il est aussi impérieux d’accentuer le fait que dans la société traditionnelle, la femme se limitait à son rôle de mère nourricière, d’éducatrice et de gardienne des valeurs traditionnelles. Ces principales activités étaient de tenir le ménage, puiser de l’eau, ramasser les bois, labourer les champs. Tous ces travaux agricoles et domestiques quotidiennes, elle les exécutait avec des instruments rudimentaires et dans les conditions très pénibles ; son horaire journalier allant de 6 heures du matin jusque tard dans la soirée[43]
Il convient de signaler le fait que dans les sociétés traditionnelles congolaises, les femmes étaient loin de se douter des pures violences dont pouvait faire l’objet la femme de la part de l’homme. La raison en était que les femmes jouissaient d’une considération minimale qui a amené certaines d’entre- elles à s’assumer des hautes fonctions de reines et à se distinguer dans des actes de bravoure au profit de leurs sociétés.
Il sied de dire que la période précoloniale était une période durant laquelle, la femme était considérée suivant le rôle de reproduction principalement dans la responsabilité de mettre au monde, d'élever les enfants ainsi que la prise en charge de toutes les tâches domestiques.
II.4.2. Pendant la Période Coloniale
L’administration coloniale occidentale viendra apporter un changement décisif dans l’organisation sociétale Africaine (congolaises en particulier) et dans le rapport des genres. Ayant compris le rôle et l’impact de la femme dans les sociétés ancestrales africaines, et afin d’étendre leur domination, les colons vont réduire à outrance la participation active de cette dernière. Ainsi, une propagande destructrice va être minutieusement introduite en Afrique pour minimiser et canaliser le rôle de la femme africaine.[44]
Un exemple pertinent pour illustrer cette propagande contre la femme africaine, c’est celui du portrait de la femme congolaise dressé par le Révérend Père Vermeersch dans le Congo Belge. L’homme d’Eglise sera en effet le premier à la décrire et à la catégoriser, dans le seul but de dégager les moyens permettant de lui concéder une nouvelle place dans un paysage colonial nécessairement genre. Il distinguera donc trois types de femmes congolaises:
- La femme polygame, considérée comme une esclave et faisant partie d’un troupeau dont le mari est le berger (la métaphore soigneusement choisie renvoie volontairement à une image de femme réduite au rang)
- La femme ménagère du Blanc, une esclave sexuelle, avec un accent placé non pas sur le comportement abusif du maître mais sur le côté bestialement aguicheur et intéressé de la femme congolaise (on parlerait naturellement de prostituée de nos jours!)
- La femme chrétienne, libérée, produit réussi de la mission civilisatrice occidentale. C’est la femme vertueuse, celle qui mérite le respect (mais surtout celle à qui l’on fait croire qu’à force de soumission au programme d’éducation imaginée pour elle par l’administration coloniale, elle atteindra le même niveau que la femme blanche).[45]
C’est de cette dernière que les colons font l’apologie, en créant une femme africaine chrétienne, monogame, attachée aux valeurs familiales et surtout bonne génitrice.
Cependant, dans cette démarche il y a lieu d’ouvrir grands les yeux sur l’autre face de l’iceberg. En effet, cette procréation encouragée par les colons à travers les valeurs chrétiennes est en réalité liée à un projet destiné à agrandir la main d’œuvre nécessaire à la colonie. Parallèlement, l’éducation offerte aux hommes quant à elle a un seul but: former des auxiliaires administratifs. Ainsi, quand bien même les titres d’ « évolués » promettent aux Congolais de devenir aussi « puissants » que les Blancs par exemple, ils ne sont pas formés pour occuper des postes de responsabilité.
L’éducation qu’offre le colon n’est pas imaginée pour développer une conscience nationale chez l’Africain (congolais en particulier), et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, pendant longtemps, et ce fait perdure jusqu’à nos jours, la soi-disant élite d’intellectuels africains souffrira de cette inaptitude à tenir des postes de responsabilité, lacune qui se faisant ressentir dès les premières heures des indépendances africaines, lorsque les états souverains sont en pleine création. C’est de cette manière que l’éducation traditionnelle sera rejetée et considérée avec mépris et que les valeurs africaines seront réduites à une barbarie qu’il faudra tôt ou tard éradiquer.[46]
Pendant la période coloniale, les colons belges chargés par la métropole de l'administration du nouvel Etat, ont appliqués aux congolaises la conception de la place et du rôle de la femme dans la famille et la société qu'ils avaient dans leur métropole. A cette époque, les concepts de genre et de parité n'étaient pas encore inscrits dans les exigences de démocratie.
De plus, l'introduction du travail salarié, réservé uniquement aux hommes dans les centres urbains, fragilisait les congolaises venues dans les cités comme ouvriers par regroupement familial (épouses) qui se retrouvaient dans un statut de dépendance administrative, financière et juridique par rapport aux conjoints.[47]
En milieu rural les paysans affectés aux cultures pérennes (plantations extensives de café, de quinquinas, de palmeraies, de coton, de thé, ....) étaient sous la responsabilité des hommes au sein de l'empire Lunda dans le sud-est du Katanga, et dans le royaume Kongo à l’embouchure du fleuve Congo. Seules les femmes mariées étaient admises dans les cités urbaines comme personnes à charge des travailleurs. Les femmes célibataires, dites "libres" étaient stigmatisées et assimilées au métier de prostitution.[48]
Pour la gestion des revenus, les femmes et les enfants y œuvrant comme main d'œuvre aidant, sans statut. Exclues de structures de modernité par ce système, les congolaises ont eu un retard à conquérir les espaces publics (écoles, entreprises, ....).
Toutefois, les femmes vivant dans les centres urbains avec leurs conjoints, réalisaient de nouvelles formes de socialisation avec les contacts d'autres cultures, et surtout, elles commencèrent à conquérir une certaine autonomie et échappaient au contrôle social des clans, rigoureux en milieu traditionnel. Elles développèrent progressivement plusieurs initiatives économiques (tontines), et culturelles (associations ethniques, de quartier, etc.) populaires qui relèvent du secteur "Informel" ou elles vont mettre leur savoir-faire et leur savoir-être en valeur. Vers la fin de l'époque coloniale, un timide début d'ouverture de l'école aux filles va accélérer leur entrée dans la vie économique, hors des foyers par l'accès aux métiers principalement féminins, et améliorer leur condition professionnelle.[49]
La situation de la femme dans le ménage était marquée par le rôle de production, de reproduction ; et aussi communautaire.
II.4.2. Après la période coloniale
II.4.2.1. A la veille et aux premières heures des Indépendances africaines
A la veille et aux premières heures des Indépendances, un grand nombre de ces femmes congolaises qui avaient bénéficiés d’une instruction coloniale pour accéder à des postes d’infirmières, de sages-femmes, de puéricultrices ou, plus tardivement, d’ institutrices, (notez la vocation sociale liée à ces métiers) entrèrent dans le monde du travail salarié «moderne ». Et aux yeux des nouveaux chefs d’Etats d’après la colonisation, elles étaient sans équivoque des moteurs socio-économiques majeurs et d’éventuels homologues politiques.
Toutefois, si lors de la conférence des peuples africains d’Accra en 1995, les pères du panafricanisme qui pensent à renouer sur certains points avec les anciens modèles sociétales précoloniaux, discuteront de la question de la femme. Mais malgré cela, c’est une présence féminine encore timide qui se dessine dans le paysage politique de l’Afrique particulièrement des congolais nouvellement indépendante, un fait certainement lié à l’existence d’une dichotomie entre la femme émancipée et la femme au foyer. Il y a en effet lieu de savoir que dans ces nouvelles sociétés africaines « libres », pour certains intellectuels africains de sexe masculin, la femme instruite fait peur. Et pour cause, ils considèrent que leur absence des foyers pour des raisons professionnelles peut mettre en péril l’équilibre de la famille, et par extension, l’équilibre de la société.
Ainsi, les nouveaux chefs d’état congolais encourageaient volontiers l’émancipation de la femme, valorisaient la femme travailleuse, tout en continuant à accorder à la femme au foyer une valeur toute aussi capitale, voyant en elle une actrice non négligeable pour l’équilibre familial et sociétal.
Il n’est donc pas étonnant que dans une société où la question de l’homme instruit et travailleur ne pose absolument aucun problème, puisqu’il ne nuit pas à l’équilibre familial, l’éducation des garçons étaient privilégiés. Par conséquent, la représentation féminine dans les postes à responsabilité ou organes de décision ne peut que rester très faible. Et il n’est pas étonnant de constater que des femmes africaines (congolaises en particulier) se lèvent pour revendiquer certains droits ou certaines parités, alors qu’il fut un temps ou la complémentarité homme-femme était le socle des sociétés africaines.
Certaines femmes congolaises des sociétés postcoloniales n’eurent pas le droit d’aller gagner leur vie au dehors, même en tant que domestiques, ce qu’elles étaient pourtant devenues chez elles!
Notez par ailleurs que c’est de cette situation que naîtra le surnom de « boys » donné aux gens de maison, employés par les colons et qui souvent étaient constitués par des hommes.[50]
Au regard de tous ces éléments, nous avons observés que la femme pendant ces trois périodes a su combiner les trois rôles (celle de production ; de reproduction, et communautaire).
Cependant, durant cette période les concepts de genre n’existaient pas encore et les lois visant l’élimination des discriminations liées aux sexes n’étaient pas encore promulguées.
CHAPITRE III
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS
Le chapitre trois est subdivisé en trois sections. La première expose l’organisation de l’enquête de terrain. La deuxième livre le dépouillement des données produites. La troisième enfin, analyse et interprète les résultats de l’enquête au sujet des jeux et enjeux d’acteurs dans leurs interactions quotidiennes aux foyers.
3.1. ORGANISATION MATERIELLE DE L’ENQUETE
3.1.1. Population d’étude
Comme le note Nicole Bertier, toute étude sociologique implique généralement une population d’étude, c’est-à-dire un ensemble humain caractérisé dont on cherche à connaitre les opinions, les besoins, les réactions. Cette population est caractérisée, parce qu’elle a en commun des caractéristiques connues permettant l’identification psychologique des individus de ce groupe.[51]
Comme toute enquête, une enquête sociologique ou anthropologique est une technique de collecte d’information. Signe distinctif, la quête de l’information est réalisée par interrogation systématique des sujets, d’une population déterminée, pour décrire, comparer ou expliquer. Il s’agit là d’une démarche de type éminemment scientifique. [52]
3.1.2. Questionnaire d’enquête
L’outil exploité renferme 14 questions dont 5 liées aux caractéristiques démographiques telles que âge, état civil, profession de l’homme et de la femme et niveau d’étude… ont permis d’identifier le profil des enquêtés alors que dans un autre volet, les 9 questions posées ont permis de susciter les opinions émises par nos enquêtés autour de la thématique au centre de cette étude. Chacune des questions comporte des assertions multiples soumises chaque fois au choix de l’enquêté.
3.1.3. Administration du questionnaire
Dans le cadre de cette étude, nous avons opté pour une procédure cumulative consistant à faire usage à la fois de l’administration directe et indirecte. Très explicitement nous avons procédé comme suit :
- les sujets qui savent remplissent eux-mêmes le protocole de recherche ;
- les analphabètes ou des peu lettrés nous nous sommes personnellement chargée de cocher à leur place, les assertions correspondant à leurs points de vues.
Quant au nombre d’enquêtés, considérant à la fois le bref temps nous imparti et la précarité de nos moyens logistiques et financiers, nous nous sommes limité à 40 sujets dont les traits majeurs sont repris dans les pages qui suivent. Si aux enquêtés lettrés les choses sont allées quasiment d’elles-mêmes, pour l’autre catégorie nous avons été amenée, séance tenante, à traduire le questionnaire à Lingala, langue vernaculaire la plus courante à Kinshasa.
3.2. DEPOUILLEMENT DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE
Le dépouillement des résultats de l’enquête commence par les questions d’identification et se termine par celles relatives aux opinions.
3.2.1. Données relatives à l’identification des enquêtés
Tableau 3.1. Répartition des enquêtés selon le sexe
Sexe |
Effectifs |
% |
Masculin |
20 |
50,0 |
Féminin |
20 |
50,0 |
TOTAL |
40 |
100 |
Source : données de terrain produites par nous-mêmes, octobre 2017 et janvier 2018. Cette source est pareille à celles des autres tableaux qui suivent
Les données du tableau ci-dessus indiquent clairement que l’échantillon est paritaire entre homme et femme soit 50,0% de places attribués à chaque sexe.
Tableau 3.2. Répartition des enquêtés suivant l’âge
Tranche d’âge |
hommes |
% |
femmes |
% |
Total |
% |
Moins de 45 ans |
16 |
51,61 |
15 |
48,38 |
31 |
75,5 |
Plus de 45 ans |
4 |
44 ,44 |
5 |
55,55 |
9 |
24,5 |
TOTAL |
20 |
50% |
20 |
50% |
40 |
100 |
En considérant la variable tranche d’âge, notre échantillon renferme 75,5% des personnes dont l’âge est situé en dessous de 45 ans et le reste soit 24,5% ont plus de 45 ans.
Tableau 3.3. Répartition des enquêtés suivant la profession
Profession |
Hommes |
% |
Femmes |
% |
Total |
% |
Ménagère |
0 |
0 |
9 |
45,0 |
9 |
22,5 |
Métier indépendant |
13 |
65 |
7 |
35 |
20 |
50,0 |
Petit métier |
4 |
20 |
3 |
15 |
7 |
17,5 |
Fonctionnaire |
3 |
15 |
1 |
5,0 |
4 |
10,0 |
Total |
20 |
100 |
20 |
100 |
40 |
100 |
Sous l’angle de la profession, les données du tableau ci-contre renseigne que 50,0% des conjoints ciblés par la présente enquête relèvent de professions indépendantes suivis, juste après, de 22,5% des dames ménagères. Le reste vient dans un ordre négligeable de 17,5% des personnes occupées par des métiers (économie informelle) et de 10,0% des fonctionnaires de l’administration publique. Les résultats en rapport avec les couples travaillant en dehors de leur domicile (50,0%) et le pourcentage des femmes strictement ménagères seront au centre, le moment venu, de l’analyse ouverte à la section suivante de ce chapitre.
Tableau 3.4 : Répartition des enquêtés selon le niveau d’instruction
Niveau d'instruction |
Hommes |
% |
Femmes |
% |
Total |
% |
Aucun niveau |
1 |
5 |
2 |
10 |
3 |
7,5 |
Primaire |
0 |
0 |
2 |
10 |
2 |
5,0 |
Secondaire |
5 |
25 |
8 |
40 |
13 |
32,5 |
Supérieur |
14 |
70 |
8 |
40 |
22 |
55,0 |
Total |
20 |
100 |
20 |
100 |
40 |
100 |
Au plan du niveau d’instruction, le tableau ci-haut renseigne que notre échantillon comprend 55,0% des conjoints du niveau supérieur parmi lesquels les hommes sont majoritaires suivi du niveau secondaire avec 32,5% parmi lesquels les femmes sont plus nombreuses. Le reste se classe avec 7,5% d’enquêtés sans aucun niveau de scolarité et 5,0% des personnes n’ayant fréquentées que l’école primaire.
De ce qui précède, sans vouloir anticiper sur l’analyse qui va suivre, les données exposées attestent que les hommes ayant un niveau de formation supérieur s’orientent vers des métiers rémunérateurs alors que les dames même suffisamment instruites ne s’y obligent pas assez et particulièrement, celles qui n’ont pas assez étudié se complaisent quasi-naturellement à accomplir les tâches ménagères.
Tableau 3.5 : Répartition des enquêtés selon leur disponibilité à domicile
Disponibilité |
Effectifs |
% |
L’homme |
1 |
2,5 |
La femme |
35 |
87,5 |
Ça dépend |
4 |
10,0 |
Total |
40 |
100 |
Il est ressorti de l’enquête menée que les femmes sont manifestement soit 87,5% d’opinions exprimées plus présentes à domicile que les hommes. En conséquence, elles se trouvent plus enclines à aborder ou superviser les tâches ménagères par rapport aux hommes souvent absents ou rentrent le plus souvent à des heures tardives à leur domicile.
Tableau 3.6. Application de la loi sur la parité
Loi sur la parité |
Effectifs |
% |
Oui |
12 |
30,0 |
Non |
19 |
47,5 |
Ça dépend |
9 |
22,5 |
Total |
40 |
100 |
En ce qui concerne l’application de la loi sur la parité dans les ménages de Mbanza-Lemba, la lecture de ce tableau indique que 47,5% d’opinions exprimées soutient que l’application de la loi sur la parité demeure encore un rêve surtout dans la vie conjugale. Néanmoins, pour 30,0% de nos enquêtés, cette loi est effective au sein de leurs ménages. Cette opinion semble discutable et c’est pour cela que l’enquête a révélé 22,5% d’opinions qui estiment que le vécu de cette loi dépend de quelques autres variables notamment la croyance religieuse, l’éducation de base, les habitudes acquises ailleurs (en Occident).
Tableau 3.7. Principal facteur de blocage
Loi sur la parité |
Effectifs |
% |
Déficit de scolarité |
3 |
15,8 |
Poids de mœurs (coutumes locales) |
11 |
57,9 |
Enseignements religieux |
5 |
26,3 |
Total |
19 |
100 |
Le tableau ci-dessus présente le poids de mœurs locales comme principal facteur de blocage dans la mise en pratique de la parité homme et femme au quartier Mbanza-Lemba. Cette opinion passe pour la plus généralisée. En deuxième lieu, pour 26,3% des personnes interrogées, les enseignements religieux consacrent la suprématie de l’homme (chef de famille) sur la femme, par conséquent, il est hors de portée que la répartition des tâches ménagères soit inscrite à l’ordre du jour. Quant à l’assertion relative à la scolarité, elle s’est révélée secondaire avec 15,8% seulement d’opinions exprimées en rapport avec son impact sur la répartition des tâches ménagères.
Tableau 3.8. Poids des tâches ménagères sur les conjoints
Poids tâches |
Effectifs |
% |
Oui énormément |
18 |
47,4 |
Oui moyennement |
7 |
28,0 |
Pas assez |
2 |
5,0 |
Pas du tout |
13 |
32,5 |
Total |
40 |
100 |
En rapport avec les poids des tâches ménagères sur les conjoints, 47,4% de nos enquêtés attestent que celles-ci pèsent énormément sur la vie quotidienne de conjoints et plus précisément des femmes tandis que l’opinion contraire représentée à 32,5% estime que les tâches ménagères ne sont pas perçues comme une corvée parce que les dames sont préparées à cette vie depuis leur jeune âge.
Tableau 3.9. Personne qui s’assume le plus
Qualité de la personne |
Effectifs |
% |
L’homme |
8 |
20,0 |
La femme |
29 |
72,5 |
La bonne |
2 |
5,0 |
Les enfants |
1 |
2,5 |
Total |
40 |
100 |
Soucieuse d’identifier la personne qui s’assume le plus dans l’accomplissement des tâches ménagères, l’enquête a révélé que pour 72,5%, c’est bien la femme qui est l’ouvrière de la famille au quartier Mbanza-Lemba. Curieusement, 20,0% d’opinions ont pointé l’homme. N’a-t-on pas pensé dans ce cas, au foyer doté d’une bonne étant donné que c’est l’homme qui le paye ? Nous développerons ces aspects lors de l’analyse.
Tableau 3.10. Fondement de cette situation
Réponses |
Effectifs |
% |
L’autre conjoint ne se sent pas concerné |
3 |
7,5 |
Notre société se conçoit ainsi depuis nos aïeux |
30 |
75,0 |
Autres opinions |
7 |
17,5 |
Total |
40 |
100 |
S’agissant du fondement de la gestion des tâches ménagères essentiellement par la femme, pour 75,0% de nos enquêtés, cela s’explique par leurs traditions ancestrales qui perdurent jusqu’à ce jour. Juste après cela se greffent, dans la proportion de 17,5% d’autres opinions notamment : le niveau de scolarité, le poids des enseignements religieux, le statut de ménagère, etc.
Tableau 3.11. Ecrasement charges ménagères (discrimination)
Discrimination |
Effectifs |
% |
Oui |
5 |
12,5 |
Non |
34 |
85,5 |
Ça dépend |
1 |
2,5 |
Total |
40 |
100 |
Aussi paradoxale que cela puisse être, pour 85,5% des personnes interrogées, d’un côté elles reconnaissent que les charges ménagères pèsent beaucoup sur la femme et de l’autre, elles ne considèrent pas cette situation comme discriminatoire. On dirait que cette disposition est naturelle. Nous reviendrons lors de l’analyse.
Tableau 3.12. Revendication changement de la situation
Revendication |
Effectifs |
% |
Oui |
13 |
32,5 |
Non |
19 |
47,5 |
Ça dépend |
8 |
20,0 |
Total |
40 |
100 |
En ce qui concerne l’aspiration au changement de la situation, 47,5% de nos enquêtés n’y pensent même pas. Bien plus, pour la plupart des dames rencontrées à travers notre guide d’entretien, il ne sert à rien de chercher à changer la situation. Car, selon elles, les tâches ménagères constituent l’identité féminine dans les ménages kinois de Mbanza-Lemba.
Tableau 3.13. Perspectives de changement
Perspectives |
Effectifs |
% |
Scolarisation de la femme |
1 |
2,5 |
Éducation civique et citoyenne permanente pour tous |
14 |
35,0 |
Laissez le temps au temps |
20 |
50,0 |
Suivi à travers un contrôle par l’autorité municipale |
1 |
2,5 |
Accompagnement par les Eglises |
1 |
2,5 |
Aucune réponse n’est bonne |
3 |
7,5 |
Total |
40 |
100 |
En termes de perspectives de changement quant à l’implication des deux conjoints dans l’accomplissement des tâches ménagères, 50,0% de nos enquêtés estiment qu’il faut laisser le temps au temps, car un changement durable ne s’acquiert ni par contrainte encore moins de manière brusque. D’un autre point de vue, pour 35,0% de nos enquêtés, seule l’éducation civique et citoyenne serait la solution au problème. Les autres réponses viennent dans un ordre négligeable respectivement de 7,5% pour les enquêtés indécis et 2,5% pour ceux qui prônent l’accompagnement par les Eglises pareil pour ceux qui projettent un suivi de la part de l’autorité municipale.
3.3. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE
L’ENQUETE
3.3.1. Profil des enquêtés et déroulement de l’investigation
Soucieuse de réunir des avis les plus diversifiés possibles autour de la répartition des tâches ménagères entre conjoints résidant au quartier Mbanza-Lemba, l’enquête s’est voulue véritablement triangulaire. Elle a intégré des personnes des deux sexes dont l’âge moyen gravite autour de 45 ans donc adultes et lucides, toutes mariées, instruites et analphabètes, couples ou les deux conjoints travaillent en dehors de leur domicile comme ceux au sein desquels les dames sont exclusivement ménagères, résidants de longue date dans ledit quartier - site d’enquête. De cette imbrication des strates sociales, sont ressorties des opinions tantôt convergentes tantôt divergentes et même réservées face à telle ou telle préoccupation rendue dans notre questionnaire d’enquête. Ce qui présage que l’enquête a porté sur des personnes qualifiées, c’est-à-dire ayant le profil requis ou à même de répondre librement et adéquatement au questionnaire ad hoc.
Quant au déroulement de l’investigation proprement dite, il s’est inscrit dans le schéma méthodologique élaboré à cette fin. Encore une fois, il s’agit d’une triangulation qui a intégré des entretiens individuels, un questionnaire appliqué sur un échantillon bien ciblé, l’observation des groupes cibles sur le terrain, une revue de la littérature bien spécifique, un dépouillement des données assuré par le logiciel SPSS qui ont conduit à une analyse et interprétation critique des résultats développées dans les pages qui suivent.
3.3.2. Analyse des résultats
3.3.2.1. Répartition et types des tâches ménagères
3.3.2.1.1. Répartition
Dans le contexte où l’enquête a été menée, le principe de répartir les tâches ménagères entre l’homme et la femme paraît en lui-même absurde. En d’autres termes, il n’a été rapporté nulle part qu’un jour ou un autre, l’homme et sa femme tiennent une séance en vue de procéder de manière systématique et expresse sur le partage de charges ménagères.
De manière générale, cette question est engagée dès le jeune âge de chacun dans son toit parental. Très tôt, les petits garçons entre eux jouent au père alors que les petites filles jouent à la mère. Cela se remarque à travers les rôles, les types de matériels didactiques utilisés lors du jeu, la masculinité ou la féminité les marque précocement. D’un point de vue un peu plus formel, à l’âge de ±10 ans, ils font déjà l’objet, la fille spécialement, d’une initiation accrue aux travaux ménagers de base (faire la vaisselle, faire l’hôtesse domestique, des courses au petit marché du coin,…) pendant ce temps, le garçon joue au terrain d’accoté, suit le dessin animé.
Encore une fois, dans la culture locale, la répartition en tant que telle des tâches ménagères n’est jamais formellement au rendez-vous. Là où l’un ou l’autre accomplit des tâches précises, cela ne relève que d’un consensus tacite. En définitive, la question est réglée pour chacun des conjoints bien avant la vie conjugale.
Dans cette logique du masculin ou féminin, on y retrouve la triple opposition du lourd et du léger, du moderne et du traditionnel, du répétitif et du créatif.
Aux femmes les travaux légers (ne requérant pas la force physique) ; aux hommes les travaux de force. Aux femmes les travaux supposant la maîtrise de savoir-faire traditionnels (la cuisine, le repassage, la couture), essentiellement préoccupées de la propreté (du lieu, des vêtements) ; aux hommes les travaux supposant la maîtrise d’activités et d’instruments techniques plus modernes (les machines pour le bricolage ou le jardinage), plutôt tournés vers l’extérieur (comme l’automobile).
3.3.2.1.2. Typologie des tâches ménagères à Mbanza-Lemba
En interne, quotidiennement, la femme parfois secondée une bonne ou par des grandes filles s’occupe de : puiser de l’eau à une borne fontaine implantée depuis le forage de quelques puits d’eau dans ce quartier, faire la vaisselle, faire la lessive, nettoyer la maison, préparer la nourriture, prendre soins des bébés et des enfants en âge de scolarité, faire des courses pour la maison, repasser les habits revient aux femmes, l’encadrement des devoirs des enfants, les jardinages, le bricolage. A l’externe, c’est essentiellement la femme qui s’occupe ou supervise les achats de vivres et qui est même plus régulière à de deuils et visites familiaux.
L’homme quant à lui, et cela est relatif, s’occupe par exemple, de l’entretien de la cour, des devoirs à domicile des enfants scolarisés, de la sécurité physique de ses membres de famille, car son meilleur temps, il le consacre à sa profession grâce à laquelle il supporte la vie de ceux-ci.
3.3.2.2. Fondement culturel comme principal facteur explicatif d’une répartition des tâches inégalitaires
Depuis la nuit de temps, en Afrique, en général et au Congo, en particulier, la force physique a été à la base de la division du travail, l’homme était celui qui abattait les gros arbres et la femme s’occupait de labourer, planter, récolter, assurer le transport des produits de champ jusqu’au village, se livrer à la vente, ceci était l’excuse qui définissait la femme comme étant un sexe faible.
D’emblée, on a tendance à justifier le débordement des tâches ménagères dans le chef de la femme particulièrement les ménagères par le fait de leur plus grande disponibilité au foyer par rapport à l’homme. Cependant, en approfondissant la question de la distribution des tâches ménagères en fonction de la disponibilité, les entretiens avec nos informateurs montrent que seule la disponibilité à domicile n’explique pas tout.
Comme déjà effleuré dans les lignes précédentes, il ressort de ces entretiens que cette division des tâches obéit à la conception très conventionnelle des attributs et vertus censés être spécifiquement masculins ou féminins. Comme l’a affirmé Roland Pfefferkorn qui écrit dans son article sur "Le partage inégal des tâches ménagères"[53], on y retrouve la triple opposition du lourd et du léger, du moderne et du traditionnel, du répétitif et du créatif.
Aux femmes les travaux légers (ne requérant pas la force physique) ; aux hommes les travaux de force. Aux femmes les travaux supposant la maîtrise de savoir-faire traditionnels (la cuisine, le repassage, la couture), essentiellement préoccupées de la propreté (du lieu, des vêtements) ; aux hommes les travaux supposant la maîtrise d’activités et d’instruments techniques plus modernes (les machines pour le bricolage ou le jardinage), plutôt tournés vers l’extérieur (comme l’automobile) ».
Les résultats de la présente enquête confirment cet état des lieux. En effet, la majorité soit 57,9% des personnes interrogées ont soutenu que la situation qui prévaut au sein des ménages de Mbanza-Lemba en matière de l’accomplissement des tâches ménagères se justifie par le poids de nos mœurs qui sont encore loin de disparaitre en dépit de la forte dynamique sociale qui s’exerce sur nos vies.
Par ailleurs, l’enquête a révélé qu’au sein des ménages, la prise en charge des tâches ménagères par la femme n’est pas perçue comme une forme de discrimination, car pour majorité, c’est au nom de la coutume que la femme est ouvrière dans l’accomplissement de ces tâches. On dirait que s’est sa chasse gardée, son domaine de prédilection. Instruite ou non, travailleuse ou ménagère, la femme s’assume soit directement (surtout les ménagères), soit indirectement (supervision quotidienne de la bonne ou de grandes filles vivant au foyer).
Ainsi, nous pensons que la déconstruction de cette perception, ne pourrait être possible que par la socialisation pour un changement de comportement des conjoints au sein des ménages et non par une loi sur la parité qui manque d’ailleurs de garde-fou capable d’insuffler des contraignantes réalistes. Cela nous ne nous rappelle-t-il pas l’idée de laisser le temps au temps (50,0%) en matière de changement des mentalités et des mœurs ?
3.3.2.3. La femme comme actrice principale dans la résistance au changement
Les témoignages expressifs fait lors de notre enquête de terrain par l’une et l’autre de nos enquêtés attestent que les femmes elles-mêmes ne sont pas prêtes à renverser l’ordre des choses. A ce propos, déclare une dame distinguée du quartier Mbanza-Lemba : "Chez moi, je m’organise avec mes grandes filles en matière des tâches ménagères. Les avants midis ce sont mes filles qui prennent l’initiative pour nettoyer les assiettes, torchonner la maison tandis que moi-même, je fais les courses pour la cuisine puis je prépare. Mon mari, lui, ne revient que le soir, ce qui fait que l’accomplissement des tâches ménagères ne le concerne pas du tout". Une autre dame de poursuivre : "les tâches ménagères ne sont pas censées s’effectuer par les hommes ; de par mon expérience, un homme qui accomplit les tâches ménagères risque d’entrainer sa femme à ne plus faire sa part".
De ce qui précède, la persistance des inégalités liées à la répartition des tâches ménagères tient au fait que les familles, comme le souligne Jean Claude Kaufman, tendent à reproduire en leur propre sein, d’une génération à une autre, la division inégalitaire du travail domestique.
Pour renforcer l’opinion précédente, il importe de noter que plus de 70% des réponses provenant des femmes interviewées soutiennent que la femme, travailleuse ou pas, doit tenir son ménage. Elle peut se faire aider par son mari, ses enfants ou par une bonne, mais elle reste la seule actrice principale du travail bien accompli au sein du ménage. A ce propos, une de nos enquêtées témoigne : « Mon mari ne fait rien et surtout dans notre culture (luba), les hommes sont pris pour des Chefs, la cousine n’est pas l’espace qu’ils fréquentent, c’est même un sacrilège de demander à un homme de s’occuper des travaux ménagers». Elle continue en disant : « la femme qui oserait le lui décliner s’expose à payer des amandes ou mérite d’être répudiée de son foyer».
Comme nous pouvons nous en rendre compte, les travaux ménagers font partie de l’identité de la femme africaine depuis des lustres et, elle a mal à s’en départir. Cela fait partie de son moi profond. Chercher à les remettre en cause, équivaudrait à lui faire changer son humanité. Dans ce sillage, l’épouse même parmi les plus audacieuses, redoute une réaction ravageuse de la part de sa belle-famille. Les choses resteront encore longtemps tant que les femmes elles-mêmes ne trouvent pas à redire où n’ont pas du courage pour le dénoncer. D’ailleurs, un principe de droit stipule que c’est le détenteur du droit qui doit être son premier défenseur.
3.3.2.4. La crise économique comme levier du changement dans ce secteur
La crise économique qui frappe de plein fouet la société congolaise plaide davantage à ce que comme l’homme, la femme s’emploie dans des activités génératrices de revenus. C’est ce qu’elle a déjà compris, car elle marque de ses empreintes la sphère de l’économie informelle et de l’économie populaire en RDC. Une telle occupation l’enchaîne pendant les meilleures heures de la journée, elle quitte tôt et rentre tard à son domicile (±10heures de travail), l’épuise et cela nécessite d’être pris en compte par l’époux. A notre avis, si cet état des choses perdure davantage, il est possible à ce que la situation puisse évoluer dans le futur. C’est ce que nous développons au point suivant.
3.3.2.5. Des perspectives d’avenir
Ce qui précède pousse à retenir que le modernisme, les revendications sur l’égalité des sexes, l’entrée des femmes dans le monde professionnel, n’ont pas encore permis aux femmes de conquérir des degrés significatifs d’autonomie supplémentaire dans les rapports domestiques. Ceci reste vérifiable même chez les femmes qui ont un travail rémunérateur en dehors du ménage.
Dans cette perspective, la mise en contribution des autres membres dans l’accomplissement des tâches ménagères s’impose. Pensons ici à une implication plus conséquente des grandes filles là où elles s’y trouvent, des femmes de ménage lorsque les moyens pour y faire face sont disponibles et pourquoi pas, l’époux lui-même pour des activités telles que : la supervision des devoirs scolaires des enfants, l’entretien de la cour, le repassage des habits, l’acquisition des petits équipements ménagers comme machine à laver, laves vaisselles, micro-onde, chauffe bain, cuisinière électrique, etc.
Toutefois, dans une proportion encore mineure, à côté des conservateurs, il existe un petit nombre des hommes et des femmes qui ont intégré les nouvelles normes établies suite à l’évolution de la société marquée par la crise socio-économique et qui ont compris qu’il est injuste d’étouffer les opportunités de la femme en la réduisant aux travaux de ménages. Cette catégorie des personnes ont un regard positif quant à une certaine répartition des tâches ménagères qui tient compte des besoins des hommes et des femmes au foyer.
A la lumière de ces affirmations, le changement n’est pas envisageable par une loi. Car écrit, Jean Claude Kaufman : « les acteurs du couple contemporain sont traversés par une contradiction entre, d’une part, une exigence d’égalité, qui plaide en faveur de l’abolition de la division sexuelle du travail domestique ; et, d’autre part, leur identité personnelle, reposant précisément en partie sur l’héritage et la reproduction de cette division inégalitaire.
L’enjeu d’un rééquilibrage total des tâches et rôles dans la division du travail domestique est bien plus fondamental d’autant plus que l’équilibre et la stabilité du ménage en dépend.
CONCLUSION
Nous voici au terme de notre étude axée sur la répartition des tâches ménagères au quartier Mbanza-lemba : essaie d’analyse sociologique, au centre de laquelle le propos interrogatif ci-après a été formulé :
- existe-il une répartition des tâches ménagères qui tient compte de l’égalité des sexes au sein des ménages ?
- si oui, quels sont les éléments qui influencent cette répartition ?
Au départ, nous aligné les présupposés selon lesquels, il n’existe pas une répartition des tâches ménagères entre homme et femme dans les ménages de Mbanza-Lemba. Mais plutôt une aide circonstancielle que l’homme apporte à la femme notamment en cas de maladie, d’absence, d’une fatigue éprouvante, etc. Le processus de socialisation influencerait beaucoup, cette conception rigide qui attribue les tâches ménagères de façon quasi exclusive à la femme.
Les données réunies pour la vérification de ces hypothèses l’ont été grâce à l’exploitation des techniques d’interview, d’observation, de questionnaire et de la technique documentaire. Le cadre d’analyse a été celui du genre et des trois rôles (productif, reproductif et communautaire) pour mieux comprendre la répartition des tâches dans les ménages enquêtés.
Hormis l’introduction et la conclusion, ce travail s’articule en trois chapitres. Le premier présente le milieu d’étude, définie les concepts clés de l’étude. Le deuxième fait l’état des lieux de la situation des tâches ménagères à Mbanza-Lemba, en Afrique et en Occident. Le chapitre trois quant à lui, expose et analyse les données récoltées de l’enquête quantitative et explicitées par les opinions qualitatives.
A l’issue de l’analyse et interprétation, la présente étude a produit les résultats synthétisés ci-dessous.
Corrélativement à nos questions de recherche bien reprises ci-haut, l’étude menée affirme qu’il n’existe pas, à proprement parler, une répartition des tâches ménagères entre homme et femme au sein des ménages du quartier Mbanza Lemba. Mais plutôt une aide occasionnelle que l’homme apporte à la femme en cas de maladie, d’absence, de fatigue éprouvante, etc. Sans omettre l’implication même partielle, dans plusieurs ménages, des grandes filles et même dans certains cas, des femmes de ménage. Cependant, le processus de socialisation influencerait progressivement le changement de cette conception rigide qui attribue quasi exclusivement les tâches ménagères à la femme. A la lumière de ce qui précède, nos hypothèses se trouvent ainsi confirmées.
Pour terminer, il importe de noter qu’il n’est pas facile d’évacuer une culture solidement enracinée dans les mœurs congolaises en un tour de main. Certes, dans une proportion encore mineure, aux côtés des conservateurs, il commence à émerger un petit nombre des hommes et des femmes qui ont intégré les nouvelles normes qui se construisent suite à l’évolution de la société marquée par la crise socio-économique et qui ont compris qu’il est injuste d’étouffer les opportunités de la femme en la réduisant aux travaux de ménage. Cette catégorie des personnes ont un regard positif quant à une certaine répartition des tâches ménagères qui tient compte des besoins des hommes et des femmes au foyer.
C’est pour cela que nous pensons qu’au regard des résultats de la présente étude, chaque partenaire du couple devrait d’abord livrer un combat contre soi avant d’adopter une attitude revendicatrice. S’agissant de la femme, parce que c’est d’elle qui est surtout question, elle devrait se convaincre elle-même qu’elle peut renoncer à une partie du rôle qui consacre encore actuellement, son identité. Les hommes quant à eux, devraient effectuer un travail intérieur symétrique, sans doute plus difficile.
BIBLIOGRAPHIE
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8. KABEER N., Triple rôle, rôles selon le genre, rapports sociaux : le texte politique sous-jacent de la formation à la notion de genre, Studies Discussion Paper n° 313, novembre 1992,
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2. BAZANGATE.Q. Pesanteurs culturelles et faibles représentativités de la femme dans les instances de décision du PPRD de 2006 à nos jours, Travail de Fin Cycle en Sociologie, Université de Kinshasa inédit, 2013-2014.
3. Cristelle MEETI MOKANDO, Pauvreté, marginalité à Kindele, Mémoire en sociologie, FSSAP, UNIKIN, inédit, 2009.
4. KETI BAZANGATE Q., Pesanteurs Culturelles et faible représentation de la femme dans les instances de prise de décision PPRD de 2006 à nos jours, Travail de Fin de Cycle en Sociologie, Université de Kinshasa inédit, 2014.
5. NDOOLE, B., De l’intégration de la femme en milieu professionnelle, Mémoire en Psychologie, Université de Kinshasa, inédit 1998-1999.
6. NYONGOLO NGADU Frank, La participation politique des femmes en République Démocratique du Congo : Etat des lieux et apport de l’UNUFEMMES, Mémoire de D.E.S en relation international, Faculté de Science Sociale Administrative et Politique, UNIKIN, 2013-2014.
7. NZEFWA.K., Ménagère et conception de la parité homme-femme : cas du quartier Congo dans la commune de Ngaliema à Kinshasa, Travail de Fin Cycle en Sociologie, Université de Kinshasa, inédit 2012.
8. OBEY, Les conversation des femmes comme source des conflits sociaux, TFC en sociologie, FSSAP/UNIKIN inédit, 1998-1999.
III. Autres documents et dictionnaire
1. Archive du service de la population du quartier Mbanza-Lemba 2003.
2. Evaluation annuelle du quartier Mbanza Lemba 2017.
3. ZARCA B., « La division du travail domestique : poids du passé et tension au sein du couple » Etude sur la masculinité en RD CONGO, Auteurs collectifs, juin 2015.
4. KAUFMANN J.-C., « L’inaccessible égalité ménagère », Science humaine, n° 42, août-septembre.
5. L’enquête ERFI (Etude des relations familiales et intergénérationnelles) menée par l’INED en 2005.
6. Larousse, Dictionnaire Universelle, Paris, Larousse, 1959.
III. Webographie
1. Http : //www.enfanceetculture. culture.gouv.fr
2. http://www.feminismes-radicales.org.2017/10/10.
3. http://www.millennia2015.org/files/files/Publications/Genre_Parite_RDC_Julienne_Feza_2010_06_30.pdf
4. https://www.caf.frdosierétude n°169 2014.
5. http :// www.matricien.org/geo-hist-matriarcat/afrique/congo/
7. https://www,Taches ménagère ont la vie dure par Julia pascal.vu le 7/ novembre/ 2017.
8. https://PDF,horizon.document.ird.fr.
9. https://m.youtube.com,watch; Rwanda, ‘’les femmes de pouvoir’’ documentaire Canal+.
ANNEXES
Annexe 1.
GUIDE D’INTERVIEW
1. Comment vous organisez-vous pour les tâches ménagères ?
2. Comment faîtes-vous pour vous répartir les tâches ménagères ?
3. Comment organisez-vous votre temps entre le travail et la maison ?
4. Quand vous revenez du travail, comment occupez-vous votre temps ?
5. Pensez-vous que les tâches ménagères sont des travaux qui fatiguent ?
6. Pouvez-vous aidez-votre femme dans les tâches ménagères ?
7. Trouvez- vous normale que les tâches ménagères soient effectuez de la même manière chez les filles et chez les garçons ?
8. Selon vous et d’après la société en générale, est –il bon que les hommes participent aux tâches ménagères ?
Annexe 2.
Questionnaire d’enquête
I. QUESTIONS D’OPINIONS SUR LA REPARTITION DES TACHES MENAGERES A MBANZA-LEMBA
1. Selon vous, entre les conjoints de Mbanza-Lemba, lequel passe un peu plus de temps que l’autre à la maison ?
1. l’homme
2. la femme
3. ça dépend
2. Selon vous, la loi sur la parité homme et femme est-elle effectivement respectée au sein des ménages de Mbanza-Lemba ?
1. oui
2. non
3. ça dépend
3. Sinon, quel en est le principal facteur de blocage ?
1. déficit de scolarité
2. poids des mœurs (coutumes) locales
3. enseignements religieux
4. Les tâches ménagères pèsent-elles sur la vie quotidienne des conjoints dans votre quartier ?
1. énormément
2. moyennement
3. assez
4. pas du tout
5. Si oui, qui s’assume plus ?
1. l’homme
2. la femme
3. la bonne
4. les enfants
6. Pourquoi en est-il le cas ?
1. l'autre conjoint ne se sent pas concerné
2. notre société se conçoit ainsi depuis nos aïeux
3. autre opinion
7. La personne sur laquelle repose les charges ménagères considère-t-elle cette situation comme une discrimination ?
1. oui
2. non
3. ça dépend
8. Aspire-t-elle au changement de cet état des choses ?
1. oui
2. non
3. ça dépend
9. Que faire pour assurer la parité homme et femme dans l’accomplissement des tâches ménagères dans votre quartier ?
1. scolarisation de la femme
2. éducation civique et citoyenne pour tous et permanente
3. laisser le temps au temps
4. suivi à travers un contrôle par l’autorité municipale
5. accompagnement par les Eglises
Merci de votre contribution à la présente recherche.
TABLE DES MATIERES
3. Le rôle communautaire (rôle dans la société)
4.2.1. La technique d’observation directe
4.2.2. La Technique Documentaire
4.2.3. La Technique d’Interview libre
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET PRESENTATION DU CHAMP D’INVESTIGATION
I.2. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
I.2.4. L’organisation Administrative
CHAPITRE II : ETAT DE LIEUX DE LA REPARTITION DES TACHES MENAGERES DANS LE MENAGE
II.1. LE TRAVAIL MENAGER : UN NOUVEAU PROBLEME
II.2. PERCEPTION DU TRAVAIL MENAGER EN OCCIDENT
II.2.1. Les femmes plus travailleuses à la maison
II.2.2. Les tâches domestiques restent très "sexuées"
II.2.3. Oubliés le tricot et la couture :
II.2.4. Externalisation des tâches
II.2.5. Les mères continuent d’assumer 65 % des tâches parentales
II.3. PERCEPTION DU TRAVAIL MENAGER EN AFRIQUE
II.4. BREF APERÇU HISTORIQUE DE LA SITUATION DE LA FEMME CONGOLAISE. AVANT ET APRES L’INDEPENDANCE
II.4.2. Pendant la Période Coloniale
II.4.2. Après la période coloniale
II.4.2.1. A la veille et aux premières heures des Indépendances africaines
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3.1. ORGANISATION MATERIELLE DE L’ENQUETE
3.2. DEPOUILLEMENT DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE
3.2.1. Données relatives à l’identification des enquêtés
Tableau 3.1. Répartition des enquêtés selon le sexe
Tableau 3.2. Répartition des enquêtés suivant l’âge
Tableau 3.3. Répartition des enquêtés suivant la profession
Tableau 3.4 : Répartition des enquêtés selon le niveau d’instruction
3.3.1. Profil des enquêtés et déroulement de l’investigation
[1]http://www.feminismes-radicales.org consulté le 10 /10/2017.
[2] BABIOLA KABEYA, C., Les mouvements féministes et la problématique de la libération de la femme : rôle et stratégie d’action, Mémoire en Sociologie, Université de Kinshasa, 1999-2000,
[3]MPIANA,MWAMBA,et les autres, Etude sur la masculinité en RD CONGO,ONU FEMMES , juin 2015.
[4]https://www.caf.frdosierétude n°169 2014,consulté le 10/10/2017.
[5] ROUSSEAU Jean Jacques, cité par NDOOLE, B., De l’intégration de la femme en milieu professionnelle, Mémoire en Psychologie 1998-1999, p. 30.
[6][6] ROUSSEAU Jean Jacques, cité par NDOOLE, B., De l’intégration op.cit.
[7]NGOMA BINDA citée par ZAHABU MWANGO Faida, Parité homme-femme dans le ménage kinois : Mémoire en sociologie, Université de Kinshasa, inédit , 2005-2006, p.3.
[8]Http : //www.enfanceetculture. culture.gouv.fr.consulté le 14/06/2017.
[9]KETI BAZANGATE, Q., Pesanteurs culturelles et faibles représentativités de la femme dans les instances de décision du PPRD de 2006 à nos jours, Travail de Fin Cycle en Sociologie, Université de Kinshasa ,inédit, 2013-2014 pp3-4.
[10] Cécile BROUSSE, « La répartition du travail domestique entre conjoints reste très largement spéciale sur le net https://framespa.revues.org.consulté le 27/05/2017.
[11] M. GRAWITZ, cité par NZEFWA.K., Ménagère et conception de la parité homme-femme : cas du quartier Congo dans la commune de Ngaliema à Kinshasa, Travail de Fin Cycle en Sociologie, Université de Kinshasa, inédit 2012, p4.
[12] PINTHO.R et GRAWITZ. M. Méthodes des sciences sociales 4ieme édition, paris, Dalloz, 1997, p 286.
[13]Naila KABEER ; Triple rôle, rôles selon le genre, rapports sociaux : le texte politique sous-jacent de la formation à la notion de genre, Studies Discussion Paper n° 313, novembre 1992, p. 3-22 (extraits)
[14] Moser, C. - Gender planning in the Third World : meeting practical and strategic gender needs ; World Development, vol. 17, n°11, 1989, pp. 1799-182
[15] PINTO et M.GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris, 1971.
[16]SHOMBA, (K.), Méthodologie de la Recherche Scientifique, M.E.S, Kinshasa, 2006, p.25.
[18]NYONGOLO NGADU Frank, La participation politique des femmes en République Démocratique du Congo : Etat des lieux et apport de l’UNUFEMMES, Mémoire de D.E.S en relation international, Faculté de Science Sociale Administrative et Politique, UNIKIN, 2013-2014, pp.30-36.
[19] https://www.caf.frdosierétude.opcit
[20] https://www.caf.frdosierétude.opcit
[21] Htt://WWW. Cairn. Info/article.
[22] Idem
[23] Kalongo M. , Code civil et commercial congolais, CRDJ, Kinshasa, 1997, p.93.
[24]T. Trefon, (sous dir), Ordre et désordre à Kinshasa. Réponses populaires à la faillite de l’Etat, Paris, Harmattan, 2004, p.160.
[25] Les malewa sont des restaurants de fortune.
[26] Rapport sur le malewa, enquête menée par la Chaire de Dynamique Sociale, Kinshasa, 2009.
[27] T. Trefon, op. cit, p.157.
[28] Ministère du Plan, Manuel de l’Enquêteur, Enquête 1, 2, 3, inédit.
[29] Larousse, Dictionnaire Universelle, Paris, Larousse, 1959, p. 230.
[30] Idem, pp22-23.
[31] NYONGOLO NGANDU F., La participation politique des femmes en République Démocratique : Etats des lieux et apport de l’ONUFEMMES, Mémoire de D.E.S en relation international, Faculté de Science Sociale Administrative et Politique, UNIKIN, 2013-2014.
[32] NYONGOLO NGANDU F., Op.Cit.
[33] UNICEF, Egalité des genres et acquisition de pouvoir par la femme. (t)dop, train, 1994, lectures.
[34]Archive du service de la population du quartier Mbanza-Lemba2003 ,p.37
[35]Jean-Claude Kaufmann, Le cœur à l’ouvrage, Paris, Nathan, 1997, p. 71 [réédition, Pocket, 2000.
[36] https://www.insee.fr/fr/statistiques du 29 aout 2015, consulté le 05/11/ 2017.
[37] Dispositifs sociaux et fiscaux en faveur des familles lien entre diplôme et insertion professionnelle - Dossier : Emploi du temps de la Revue Economie et Statistique n° 478-479-480 disponible sur le net https://www.insee.fr/fr/statistiques,consulté consulté le 05/11/2017
[38] https://www.insee.fr/fr/statistiques,Op.cit.
[39] https://www,Taches ménagère ont la vie dure par Julia pascal.vu le 7/ 11/ 2017.
[40] https:// PDF, horizon.document.ird.fr, Organisation sociale des Guiziga du Cameroun du nord consulté le 05/11/2017.
[41] https://m.youtube.com,watch; Rwanda, ‘’les femmes de pouvoir’’ documentaire Canal+. Consulté le 10/11/2017.
[42] BAYEDILA. Espérance, B.T, La reproduction du statut de la femme en RD Congo, L’Harmattan, Paris, 2014, p40.
[43] BAYEDILA. Espérance, B.T, La reproduction op. cit
[44]https://natourha.wordpress.com/2017/04/23/femme-africaine-et-colonisation-entre-soumission-resistance consulté le 10/11/2017.
[45]https://natourha.wordpress.com/2017/04/23/femme-africaine-et-colonisation-entre-soumission-resistance Op.cit consulté le 10 /11/2017.
[46]https://natourha.wordpress.com/2017/04/23/femme-africaine-et-colonisation-entre-soumission-resistance.Op.cit.
[47]http:// matricien.org/géo-hist.-matriarcat/Afrique/Congo/ consulté 01 /10/2017.
[48]VERHAGEN B., Femmes zaïroises de Kisangani, Louvain-la-Neuve, 1995, p.15
[49] http:// matricien.org/géo-hist.-matriarcat/Afrique/Congo/op.cit
[50]https://natourha.wordpress.com/2017/04/23/femme-africaine-et-colonisation-entre-soumission-resistance op.cit
[51] LESEBEL,B., et All cité par OBEY, Les conversation des femmes comme source des conflits
sociaux, TFC inédit en sociologie, FSSAP/UNIKIN, 1998-1999,
p. 28
[52] Nicol BERTIER, Les techniques d’enquêtes en sciences sociales. Méthodes et exercices corrigées, Armand Colin, 4ème Edition, France, 2011, p. 12.
[53] ROLAND PFEFFERKORN, « Le partage inégal des « tâches ménagères » dans les cahiers de Framespa, 2001, p3.