Les conditions d’éligibilité, qui participent du droit de tous les citoyens à prendre part à la gestion des affaires publiques de leurs pays, ont toujours été au cœur de vifs débats lors de l’élaboration des lois essentielles pour l’organisation des élections . L’élection, étant perçue comme un mode d’arbitrage des ambitions d’accès au pouvoir , exige entre autres préalables que la législation électorale soit bien élaborée, impartiale, et non point taillée sur mesure d’un quelconque parti ou candidat politique
En effet, en vertu des textes juridiques relatifs aux droits de l’homme, toute personne a le droit de participer à la gestion politique de son pays . Ceci part de l’idée même qu’en démocratie, le pouvoir appartient au peuple, le souverain primaire. Et si l’on s’en tient à la conception de la souveraineté populaire développée par Jean Jacques Rousseau, le pouvoir doit appartenir au peuple, c’est à dire à l’ensemble des citoyens et non pas à leurs éventuels représentants . Si tel est l’entendement, la participation de chaque citoyen à la gestion des affaires publiques de l’Etat dont il est le national demeure le principe. C’est ce qui ressort d’ailleurs de la plupart des constitutions modernes, à l’instar de la constitution congolaise du 18 février 2006, telle que révisée à ce jour , qui prévoit à son article 5
L’on ne peut néanmoins perdre de vue qu’avant d’arriver à ce stade, plusieurs luttes ont été menées ; ainsi que l’écrit Ntumba Luaba : « bon nombre de constitutions proclament clairement le principe de l’universalité du suffrage en affirmant que sont électeurs , dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux majeurs de deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques. En fait, il a fallu de nombreuses années de lutte pour arriver à l’universalité, à l’égalité et à la démocratisation du suffrage, à la généralisation de la qualité d’électeur ainsi qu’à un meilleur exercice du droit de vote ».