IN MEMORIAM
La mort est certaine mais l’heure de la mort est incertaine. C’est en sachant que nous sommes poussière et retourneront à la poussière que notre cœur roule de larmes et de blessures intérieurs surtout que vous n’étiez plus.
A notre regretté grand frère Junior MBALA MAKULULU et à notre chère None FELICITAS CEMBRANOS que vous soyez immortalisés par ce travail. Vos empruntes restent à jamais marquées dans le souvenir de nos pensées.
C’est aujourd’hui plus que jamais que nous apprécions la valeur de vos efforts, la justesse de votre éducation et le caractère précieux de vos conseils.
Epigraphe
« L’Afrique ne demande pas l’aumône ; l’Afrique veut pouvoir, comme cela se fait ailleurs, capitaliser les fruits de ses propre efforts. Elle n’en a pas la capacité parce que ses habitants sont totalement exposés à des risques divers qu’ils ne peuvent ni prévenir ni transférer, ni préparer. L’Afrique a besoins d’Assurance »
MICHEL VATE
Dédicace
Nous sommes infiniment reconnaissants au Dieu Tout Puissant qui a daigné exaucer nos prières et nos vœux en nous faisant grâce d’arriver au terme de nos études universitaires. Honneur, Louange et Gloire lui soit rendu!
Ce travail est le fruit des connaissances acquises et des sacrifices consentis durant ces six dernières années.
Nous dédions ce travail à :
· Nos très chers et précieux parents, MBALA MAKULULU Pierre: aucune dédicace ne saurait exprimer l’amour, le dévouement et le respect que nous avons toujours eu pour vous, rien au monde ne vaut les efforts fournis nuits et jours pour notre éducation, et NANGA N’SENGA Geneviève: vous représentez pour nous le symbole de la bonté par excellence, la source de tendresse et l’exemple du dévouement qui n’ont cessé de nous encourager. Vos prières et votre bénédiction nous ont été d’un grand secours pour mener à bien notre parcours universitaire. Vous avez fait plus qu’une mère puisse faire pour que ses enfants suivent le bon chemin dans leurs vies et leurs études ;
· Notre chère Anne-Marie DE LA MONNERAYE, pour son grand soutien à la fois matériel et financier. Nous n’oublierons jamais tous ce que vous avez faits à notre modeste personne.
Ce travail vous est dédié en témoignage de notre profond amour et gratitude. Puisse l’Eternel vous bénir et vous accorder paix, santé, longue vie et bonheur.
REMERCIEMENT
Nos remerciements s’adressent en premier lieu au Dieu vivant, le créateur des cieux et de la terre pour la force, la bonne santé, le souffle de vie, l’intelligence et la sagesse qu’il nous a toujours accordée.
Nous congratulons le corps professoral de l’Université Catholique du Congo de nous avoir transmis une formation de qualité et des connaissances parfaites.
Nos sentiments de gratitude s’adressent droit au Professeur Marcel MULUMBA KENGA, nous avons eu la chance et le privilège de travailler dans votre équipe et d’apprécier vos qualités et vos valeurs. Votre sérieux dans le travail, vos compétences, votre compréhension et votre bon cœur d’un père nous ont énormément marqués. Veuillez trouver ici l’expression de notre respectueuse et haute considération pour toutes vos qualités scientifiques et humaines ;
Nous remercions sincèrement aussi le Chef de Travaux Alain LONGONDJO LAMA PENA et Aristote LUFUNGULA MELO pour leurs sens du goût d’un travail accompli avec précision, concision bref en toute dextérité. Par ses remarques, critiques constructives et suggestions, ils ont été d’un apport considérable dans la confection de cette œuvre d’esprit.
Nous témoignons également notre profonde gratitude et toute notre reconnaissance à notre chère Mère Geneviève NANGA N’SENGA pour le soutien et sacrifice de tous les jours, même si c’était à refaire, nous vous choisirons toujours comme mère.
Nos remerciements s’adressent également aux familles MBALA et NANGA en général et particulièrement à :
· Nos aimables frères et sœurs Bertilla NANGA, Judith, Yannick, Yasmine, Eveline, Fils, Charmante, Belle-ange et Exaucée tous MBALA pour leurs amour, patience et affection à notre égard ;
· Nos cousins et cousines : Guanine NANGA, Joël MOKE, Cynthia NANGA, Prunelle NANGA, Aristote NANGA, Florent NANGA, Yannick NANGA, Arvelle NANGA, Petermine NANGA, Abigaël LINGONGO etc. ;
· Nos oncles et tantes : Papy, Freddy, Didier, Eddy, Francine, Fifi et Nancy tous NANGA;
· A mes neveux et nièces : Lucresses MABAYA, Floriane NANGA, Bineta MBALA, JUSMY BALUTI.
· Nos compagnons de lutte: Daniel DWEME, Vinny LUKUSA, Herby MPIANA et Yannick KAWAYA qui sont pour nous une seconde famille et ont marqué notre parcours par leur amour, affection, soucis de nous voir exceller et leur franche collaboration.
· Nos amis et connaissances : Love KIZITO, Nourria YENI, Sylva BOZE, Priscille DINKENGI, Rebecca BANGALA, Léa KAFINI, Ruth MATOKA, Patricia KIMBULUNGU, Merveil BUERE, Dieu-béni DINGO, François KITAMBALA, JOE KHONDE, Willy BANONA, Aris NSANGA, Jordy BOYEKA, Armel NSIALA, Merdy NGOMIA, Drizzy un Bon tonton, Delange BUKARA, Glody NGABA, Divine BOKUKO, Jaelle NDAYA, Alda NDJOLI, Kevine NDJOLI, Jordy TSUMBU, Grace TSUMBU, Christian MUNGEDI, Jay MARTINEZ, Beni SITO, Joël NZOKI, MERVEILLE KUMBU, Grace BILONDA, Grace MUTELA etc. qui, d’une manière ou d’une autre nous ont été utiles;
· Nous remercions enfin l’Abbé Médard BOPE, Maitre John Billy KAZAKU, Germain TAMBWE, Mauricette LIKIBO, Vital KIDIA, Matthieu NGABA, Lily BOKUKO, Mireille MPUNGA, Robert ESAMBA et JACQUES ELENGE qui nous ont aidés à telle ou autre chose ;
· Tous les agents et cadre de la CADECO plus précisément du siège central, tous les fidèles de l’Eglise Assemblée Chrétienne Montagne de Rephidim, tous les collégiens du Collège Saint Etienne et enfin tous nos collègues de l’UCC du Master II/FED/FBA promotion 2019-2020 : « Lumen, Super, Flumen »
Néhémie MBALA NANGA
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ARCA : Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances
BIT : Bureau Internationale de Travail
CCA : Cabinet de Courtage en Assurance.
CDF ou FC : Franc Congolais
HMO : Health Maintenance Organizations / Organisation d’Assurance Maladie
IDH : Indice de Développement Humain
IMF : Institution de Micro Finance
IPE : Indice de Performance Environnementale
IPH : Indicateur de Pauvreté Humaine
Km² : Kilomètre carré
N-E : Niveau d’étude
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme de Nations Unis pour le Développement
RDC: République Démocratique du Congo
SIDA : Syndrome de l’immunodéficience acquise
UCC: Université Catholique du Congo
USD ou $ : Dollars Américain
VIH : Virus de L’Immunodéficience Humain
% : Pourcentage
LISTE DE TABLEAUX ET GRAPHIQUES
I. Tableaux
§ Tableau N°1 : Evolution des indicateurs des OMD en RDC
§ Tableau N°2 : Répartition de nos enquêtés selon la variable l’âge
§ Tableau N°3 : Répartition de nos enquêtés selon la variable niveau d’études
§ Tableau N°4: Répartition des sujets selon les tranches d’âge
§ Tableau N°5 : Répartition des sujets selon le niveau d’études
§ Tableau N°6 : Répartition de la population d’étude selon les tranches d’âge sur l’existence de la Micro-assurance RD Congo.
§ Tableau N° 7: Répartition de la population d’étude selon le niveau d’études sur l’existence de la Micro-assurance RD Congo.
§ Tableau N° 8: Répartition de la population d’études selon les tranches d’âge sur le type de la Micro-assurance RD Congo.
§ Tableau N° 9: Répartition de la population d’études selon le niveau d’étude sur l’existence de la Micro-assurance RD Congo.
§ Tableau N° 10: Répartition des sujets selon le les tranches d’âge sur les produits de la Micro-assurance RD Congo.
§ Tableau N° 11: Répartition des sujets selon le niveau d’études sur les produits de la Micro-assurance RD Congo.
§ Tableau N° 12: Répartition de la population qui connaît les institutions de la micro assurance selon les tranches d’âge
§ Tableau N°13 : Répartition de la population qui connaît les institutions de la micro assurance selon le niveau d’étude
§ Tableau N° 14: Répartition des résultats selon la variable âge sur la voie par laquelle les enquêtés sont informés sur l’existence de la micro assurance et ces institutions
§ Tableau N° 15: Répartition des résultats selon la variable niveau d’étude sur la voie par laquelle les enquêtés sont informés sur l’existence de la micro assurance et ces institutions
§ Tableau N° 16: Répartition des résultats selon la variable âge sur les personnes qui ont souscrit à la micro assurance
§ Tableau N°17 : Répartition des résultats selon la variable niveau d’étude sur les personnes qui ont souscrit à la micro assurance
§ Tableau N°18 : Répartition des résultats selon la variable âge sur la cotisation par personne par année.
§ Tableau N°19 : Répartition des résultats selon la variable niveau d’étude sur la cotisation par personne par année.
§ Tableau N°20 : Répartition des résultats selon la variable d’âge sur l’appréciation des priorités des congolais.
§ Tableau N°21: Répartition des résultats selon la variable niveau d’études sur l’appréciation des priorités des congolais.
§ Tableau N°22 : Répartition des résultats selon la variable âge sur la question de savoir si les produits de la micro assurance peuvent aider à éradiquer la pauvreté
§ Tableau N°23 : Répartition des résultats selon la variable niveau d’études sur la question de savoir si les produits de la micro assurance peuvent aider à éradiquer la pauvreté
II. Graphiques
§ Graphique N°01 : Répartition graphique de nos enquêtés selon l’Age
§ Graphique N°02 : Répartition graphique de nos enquêtés selon le niveau d’études
§ Graphique N°03: Répartition graphique de la population d’études selon les tranches d’âge sur le type de la Micro-assurance RD Congo.
§ Graphique N°04 : Répartition graphique de la population d’études selon le niveau d’étude sur l’existence de la Micro-assurance RD Congo.
§ Graphique N°05 : Répartition graphique des sujets selon le les tranches d’âge sur les produits de la Micro-assurance RD Congo.
§ Graphique N°06 : Répartition graphique des sujets selon le niveau d’études sur les produits de la Micro-assurance RD Congo.
INTRODUCTION GENERALE
0.1. ETAT DE QUESTION
Etant donné que le champ d'investigation scientifique est illimité et évolutif dans son contenu et dans ses formes, toutes questions qui se poseraient pour y apporter solution apparaissent comme une goutte d'eau dans l'immensité d'eau de vérité scientifique.
L'Etat de la question s'engage dans une démarche à deux dimensions consistant d'une part, à prendre connaissance des travaux qui ont été réalisés sur le thème spécifique qui fait l'objet de sa recherche et d'autre part, à se forcer de mettre la main sur des ouvrages de synthèse qui font le point sur les grandes questions qui encadrent l'état de la question retenue[1].
Eu égard à ce qui précède, Marc NABETH dans son article publié sur l’internet intitulé « la micro-assurance : retour sur un besoin essentiel »[2]. Pour ce dernier, c’est en atténuant les fluctuations de revenus causées par des sinistres que la micro-assurance (assurance adaptée aux populations à faible revenu) participe à la réduction des pauvretés et des incertitudes. Le mécanisme est connu : moyennant le paiement préalable d’une prime (ou cotisation), l’assuré reçoit de l’assureur une prestation (indemnisation financière ou en nature) en cas de réalisation du sinistre prévu dans le contrat. Cette réduction des incertitudes n’est pas négligeable, pour des populations particulièrement vulnérables : elle peut constituer l’ultime filet de sécurité contre le risque d’indigence et contribuer à l’ouverture d’autres possibles en proposant une relative tranquillité d’esprit.
Dans son travail intitulé « Des mécanismes de faisabilité de la micro-assurance en RDC : étude et perspective »[3], Love MATOKA décrit que l’héritage de l’instabilité permanente de l’après indépendance et du contraire de la bonne gouvernance : pratique de la corruption, d’enrichissement illicite, de la dilapidation des ressources publiques, etc. peuvent clairement justifier la réalité congolaise comme l’ont fait savoir bon nombre d’observateurs avertis.
Certes, partant des conséquences néfastes que la société congolaise est victime, il pense forcement que la micro-assurance par ses fins se présente comme un outil efficace pour l’éradication progressive de ce fléau qu’est la pauvreté.
Quant au travail de mémoire d’Hubert DADEM GNIAMBE portant sur « l'essor de la micro-assurance en Afrique : enjeux et perspectives »[4]. Pour cet auteur, la micro-assurance se définit comme l’octroi des sévices d’assurance adaptés au portefeuille et aux besoins spécifiques des personnes à faible revenu jusque-là exclues des circuits financiers classiques. Cependant les difficultés liées à la fixation de la limite entre pauvres et non pauvres suscitent la réflexion en vue d’une redéfinition du concept en insistant davantage sur le niveau de prime que sur le niveau de revenu des personnes cibles.
L'essor de la micro-assurance en Afrique suppose cependant de venir à bout d'un certain nombre de problèmes. Il s'agit notamment de l'image peu glorieuse de l'assureur aux yeux des populations africaines avec pour corollaire une culture de l'assurance qui tarde à se mettre en place, de l'instauration d'un cadre réglementaire approprié, de la détection des besoins réels des populations africaines en matière d'assurance, de la recherche des canaux appropriés de distribution ou encore de l'épineuse question de la réduction des coûts de gestion.
Vu les travaux antérieurs ci-dessus présentés, nous nous sommes rendu compte que ces derniers se sont préoccupés plus du problème de la micro assurance comme un produit financier spécifiquement destiné aux populations à faible revenu. Elle offre un moyen complémentaire pour garantir les activités économiques et sécuriser les revenus des individus et des ménages les plus vulnérables.
À l’issue de cette recherche, ces auteurs répondent aux hypothèses selon lesquelles les organisations ciblées sont bel et bien porteuse de réduction de la pauvreté au sein des communautés dans lesquelles elles opèrent.
Notre travail se démarque de ceux de nos prédécesseurs du fait qu'il analyse la contribution de la micro assurance dans la lutte contre la pauvreté en République Démocratique du Congo pour toute la population aussi exploitable par les assureurs traditionnels. Car la micro-assurance vise à réduire la pauvreté qui est l’un des objectifs de développement durable, elle joue un rôle déterminant sur le développement de la RD Congo. Généralement les personnes à faible revenu vivent dans un environnement plus risqué que celui des autres couches de la population. En conséquence, elles sont plus exposées à divers dangers tels la maladie, le décès, l'invalidité accidentelle, le vol, l'incendie ou toute autre forme de perte de biens.
La micro-assurance peut contribuer largement à améliorer le niveau de vie des populations à faible revenu en RD Congo, où la grande majorité des populations est exclue des systèmes de protection sociale existants et, ainsi, constituer un facteur de développement.
0.2. PROBLEMATIQUE
Le sous-développement caractérisant certaines populations mondiales a poussé les autorités planétaires en collaboration avec l’Organisation des Nations unies de fixer les objectifs du millénaire pour le développement, dont l’atteinte a été prévue en 2015, ces objectifs étant de réduire l’extrême pauvreté et la faim ; d’assurer l’éducation primaire pour tous, de promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes ; de réduire la mortalité infantile ; d’améliorer la santé maternelle ; de combattre les maladies ; d’assurer un environnement humain durable et de mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Depuis environ une décennie, la micro-assurance fait l’objet d’une promotion soutenue, aussi bien par les gouvernements des pays à faible revenu que par les partenaires du développement. Toute une série d’arguments sont donnés pour justifier sa pertinence. Sa contribution à l’amélioration de l’accès aux soins et du financement, à l’extension de la protection sociale et à la lutte contre la pauvreté, ou bien à l’élargissement du marché de l’assurance sont tout à coup mis en avant pour encourager son développement. Sur le terrain, les résultats varient selon les pays.
Parfois l’activité d’assurance, éminemment technique et complexe, a été développée comme une action complémentaire à une autre activité principale, celle-ci pouvant relever du secteur des soins ou de l’épargne-crédit. Dans le premier cas, la combinaison d’activités fait penser à la première génération des Health Maintenance Organizations (HMO) américaines. Dans le second cas, la proximité entre micro-finance et micro-assurance s’impose comme une évidence. La micro-finance s’est développée pour que des catégories exclues du système bancaire classique accèdent à l’épargne et au crédit.
De même, la micro-assurance doit pouvoir offrir à ces mêmes catégories de population des services auxquels elles ne peuvent accéder aujourd’hui car les prix proposés par les compagnies commerciales ne sont pas suffisamment bas. Le marché des assurances étant traditionnellement adossé au marché financier, le niveau de développement des institutions de micro-finance dans certains pays incite à les utiliser pour proposer aussi de la micro-assurance.[5]
En effet, Michel VATE illustre ces mots en disant : « l’Afrique ne demande pas l’aumône ; l’Afrique veut pouvoir, comme cela se fait ailleurs, capitaliser les fruits de ses propres efforts. Elle n’en a pas la capacité parce que ses habitants sont totalement exposés à des risques divers qu’ils ne peuvent ni prévenir ni transférer, ni préparer. L’Afrique a besoins d’Assurance » et ces mots montrent à suffisance le rôle déterminant que l’essor de la Micro-assurance peut avoir sur le développement du continent Africain[6].
Selon l’ex premier Ministre MATATA lors de son discours du 5 novembre 2015 au Palais du peuple devant l’assemblée nationale, « la RD Congo n’a pas atteint de moitié l’objectif ultime de la réduction de la pauvreté, mais par contre des progrès réalisés demandent à être salués, eu égard à son contexte politico-sécuritaire préoccupant des années 1990 à 2000, car les ressources qui devaient financer le développement et lutter contre la pauvreté ont souvent été évincés par les dépenses sécuritaires. Le gouvernement s’est ainsi constamment retrouvé dans une situation où les besoins à assouvir étaient de loin supérieurs aux moyens rendus disponibles par l’espace budgétaire national. Et cela, malgré l’accroissement de l’aide extérieure durant ces dernières années.»
Les personnes à faible revenu vivent dans des environnements à risques. Elles sont vulnérables à bien des dangers, y compris la maladie, les décès et l’invalidité accidentelle, la perte des biens liée aux vols ou aux incendies, les sinistres agricoles et les catastrophes en général, qu’elles soient naturelles ou provoquées par la main de l’homme. Les populations pauvres sont plus vulnérables à un grand nombre de ces risques que le reste de la population, elles ont, de plus, les moyens les plus limités pour faire face en cas de situation de crise. La pauvreté et la vulnérabilité s’accentuent mutuellement en une spirale descendante.
La micro-assurance consiste à protéger les personnes à faible revenu contre des dangers spécifiques, ce en échange du paiement régulier de primes dont le montant est proportionnel à la probabilité et au cout du risque encouru.[7]
Ce mémoire s'intéresse à la micro-assurance en tant que mécanisme de couverture des populations congolaises pauvres contre les risques assurables auxquels elles peuvent être confrontées, la couverture assurantielle étant apportée par les assureurs professionnels.
Eu égard tout ce qui précède, nous vient-il à l’esprit les questions de faisabilité suivantes :
· La micro-assurance peut-elle se présenter comme une arme efficace contre le niveau élevé de la pauvreté en RDC après les résultats mitigés réalisés par plusieurs autres stratégies de réduction de la pauvreté ?
· La micro-assurance couvre-t-elle la micro-épargne et le micro-crédit pour maximiser son impact et répondre aux besoins de la population congolaise afin de lutter contre ce fléau de la pauvreté qui s’abat dans le pays ?
Telles sont les préoccupations auxquelles nous tenterons de répondre dans la suite de notre travail.
0.3. HYPOTHESES
L’hypothèse est une proposition des réponses aux questions que l’on se pose à propos de l’objet d’une recherche et qui doit formuler en des termes tels que : seule l’observation et l’analyse puissent permettre la vérification[8].
L’hypothèse de travail est entendue comme une série des réponses qui permettent de produire la vérité scientifique vraisemblable au regard des questions soulevées par la problématique et dont la recherche vérifie le bien fondés ou le mal fondé[9].
Dans le cadre de ce travail, nous tenterons d’émettre les hypothèses suivantes :
§ Partant des conséquences néfastes que la société congolaise est victime, nous pensons forcement que la micro-assurance par ses fins se présente comme un outil efficace qui contribue à l’éradication progressive du fléau de la pauvreté ;
§ Pour maximiser son impact et répondre aux besoins de la population congolaise, la micro-assurance couvre dans le même contexte que la micro-finance la micro-épargne et le micro-crédit afin de lutter contre ce fléau de la pauvreté qui s’abat dans le pays.
0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de ce sujet s’explique dans ce sens que la population congolaise vivant dans le secteur informel et à revenu faible n’a guère les moyens de se prémunir contre les nombreux aléas de la vie comme les maladies, les accidents, les catastrophes naturelles etc. De ce fait, la micro-assurance peut jouir d’une pièce tournante croissante en tant que mécanisme permettant d’aider les pauvres à gérer leurs risques et à réduire leur vulnérabilité.
L’intérêt porté par ce sujet est donc de démontrer la faisabilité de la micro-assurance et surtout qu’elle peut être un business rentable pour les compagnies commerciales d’une part et une arme efficace de lutte contre la pauvreté d’autre part. D’où la nécessité pour le Gouvernement et les Ministre ayant le secteur des assurances dans ses attributions de pouvoir l’institutionnaliser pour le bien être de la population.
0.5.1. Méthodes
En effet, M. GRAWITZ définit la méthode comme « l’ensemble d’opération intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontrer et les vérifier».[10]
Nous allons dans le cadre de cette étude utiliser les méthodes suivantes :
· Méthode analytique : elle nous a permis de constater, analyser et expliquer un fait complet.
· Méthode ethnosociologique : elle nous a permis de faire une descente sur terrain en vue de permettre de faire venir à la surface la signification profonde des faits.
Nous allons dans le cadre de cette étude utiliser les techniques suivantes :
· La technique documentaire : elle nous a permis de procéder à la lecture des ouvrages ayant trait avec notre objet d’analyse ;
· La technique de questionnaire : elle nous a permis d’élaborer un questionnaire d’enquête en vue d’extraire certaines informations pertinente sur la contribution de la micro assurance dans la lutte contre la pauvreté.
· La technique d’interview : elle nous a permis d’interviewer différentes personnes pour palper les informations de terrain qui enrichiront notre étude.
Tout travail scientifique doit avoir toujours des limites (spatiales et temporelles), c’est pourquoi, nous avons pris soin de circonscrire aussi le nôtre dans le temps et dans l’espace.
Vu l’importance et la nécessité en ce qui concerne l’aspect temporel, la présente étude s’étend sur l’intervalle de temps allant du mois de mai 2019 jusqu’au mois d’aout 2020 soit une année et trois mois pour des raisons de disponibilité des données et de la pandémie de la COVID-19
Dans l’aspect spatial, c’est un travail scientifique qui s’effectue en République Démocratique du Congo.
0.7. CANEVAS DU TRAVAIL
Cette étude sera subdivisée en trois chapitres en mettant en exergue l’introduction générale et la conclusion générale.
• Chapitre 1 : Cadre conceptuel;
• Chapitre 2 : Evolution de la pauvreté en RDC et fondement de la micro-assurance;
• Chapitre 3 : Contribution de la micro-assurance dans le cadre de la lutte contre la pauvreté
Chapitre Premier:
CADRE CONCEPTUEL
L’élaboration de notre travail nécessite absolument d’avoir connaissance des généralités sur la pauvreté étant donné que la micro-assurance et la pauvreté sont deux concepts intimement liés. Ceci étant, la présente section en fait mention spéciale.
SECTION 1. APERÇU GENERALE DE LA PAUVRETE
La pauvreté est un terme désignant la situation d’une personne, d’un groupe de personnes, d’une famille, d’une communauté ou d’une société qui ne dispose pas des ressources suffisantes pour lui permettre de vivre normalement. Sont concernés l’accès à la nourriture, à l’eau potable, aux vêtements, au logement et au chauffage, autrement dit le manque d’accès aux services sociaux de base notamment l’accès à des soins de santé et l’éducation.
La pauvreté est un phénomène multidimensionnel et il est certain que tous les individus ressentent différemment leur situation de pauvreté.
Ceci rend inévitablement difficile et hasardeuse une définition univoque de la pauvreté. Néanmoins, la littérature autour du concept de pauvreté nous donne quelques éléments essentiels, qui synthétisent, a notre avis la compréhension du concept.
Selon Amartya SEN[11], la pauvreté est un état de privation des capacités élémentaires qui permettent aux individus de réaliser un certain nombre de choses et de jouir de la liberté de mener la vie qu’ils ont raison de souhaiter et non une simple faiblesse des revenus même si l’absence de ceux-ci constitue la principale source de privation de capacité d’un individu.
Celui-ci explique que les définitions de la pauvreté sont souvent moins strictes. Cette tendance définit les pauvres comme ceux qui s’estiment privés des avantages dont jouit autrui dans la société où ils se jugent partie intégrante selon leur groupe de référence, en terme psychologique.[12]
Majid RAHNEMA[13] cité dans l'encyclopédie libre www.wikipédia.org , renseigne que la pauvreté est l'insuffisance de ressources matérielles, comme la nourriture, l'accès à l'eau potable, les vêtements, le logement, et des conditions de vie en général, mais également de ressources intangibles comme l'accès à l'éducation, l'exercice d'une activité valorisante, le respect reçu des autres citoyens. Cet auteur admet sans réserve que la révolte viscérale que la pauvreté suscite en chacun de nous est tout à fait compréhensible et justifiée.
La pauvreté peut toucher des personnes isolées ou des groupes et populations entières ; elle est généralement considérée comme un phénomène multidimensionnel. La dimension pécuniaire est la plus fréquemment prise en compte.
La pauvreté pécuniaire est le manque d'argent, entraînant les difficultés pour se nourrir, s'habiller, se loger,... La pauvreté pécuniaire ou de revenu résulte d'une insuffisance de ressources, et est estimée au moyen de seuil de pauvreté.
1.1.2. Causes de la pauvreté
Le lien de causalité entre la pauvreté et ses facteurs déterminants est assez complexe. Ceci tient tout aussi bien à la multi dimensionnalité de la pauvreté qu’à la complexité philosophique du concept de causalité. Un facteur peut être la cause d’une telle manifestation et celle-ci être, à son tour, cause d’une autre[14].
Nonobstant cette complexité, les analyses suggèrent que plusieurs facteurs peuvent être la cause d’une forme de pauvreté. La configuration de la causalité qui se dégage met en évidence la structure suivante[15] :
• Mauvaise gouvernance ;
• Valeurs sociales ;
• Infrastructures ;
• Manque de ressources financières ;
• Autres causes.
1.1.2.1. Mauvaise gouvernance
La mauvaise gouvernance est l’une des causes majeures de la pauvreté. Elle est tenue responsable de manque de capacité humaine dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’environnement, de l’alimentation, de la gestion publique, de la culture, de la gestion des ressources humaines et financières et des infrastructures sociales et routières.
1.1.2.2. Valeurs sociales
Le comportement social, les uns et coutumes font aussi partie des causes de la pauvreté. Elles seraient à la base de manques observés dans le traitement inégal de la femme (genre), dans la gouvernance du pays, dans le domaine de la culture et de loisir, dans la gestion de ressources humaines et financières et dans la gestion la destruction des infrastructures socio-économique et physiques aussi bien dans la répartition des tâches et poste des décisions .
1.1.2.3. Infrastructures
La vétusté des infrastructures ayant comme conséquence des mauvaises valeurs socioculturelles, auraient à leur tour un effet causal sur le manque de santé, d’environnement, d’accès à l’eau potable et à l’électricité, de gestion des ressources humains (emploi et salaire) et des infrastructures socio-économiques.
1.1.2.4. Manque des ressources financières
Le manque de ressources financières (pauvreté monétaire) comme cause de la pauvreté influe sur la santé, l’éducation, les ressources humaines et l’emploi et sur la gestion financière du pays.
1.1.2.5. Autres causes
Les autres causes de la pauvreté viennent en renforcement des principales causes citées ci-haut. A ce sujet, il sied de mentionner que la pauvreté des nations, le reflet du contraire du développement ou de la richesse des nations, se traduit notamment par « des problèmes économiques et sociaux considérables, liés à la faiblesse des revenus de l’État et des citoyens ». Les populations des pays pauvres sont dès lors confrontées à des problèmes[16] :
• D’alimentation : famines, malnutrition (alimentation insuffisante) fréquente;
• De santé : forte mortalité infantile et maternelle, faible espérance de vie ;
• D’éducation : les taux d’alphabétisations sont souvent faibles parce que l’Etat n’a pas les moyens d’éduquer le nombre très important d’enfants et que les parents ne peuvent pas les envoyer à l’école ;
• D’emploi : le chômage est très important, d’autant plus que la part de jeunes adultes (qui cherchent un travail) est élevée dans la population. Beaucoup sont obligés de travailler dans l’informel ou d’exercer des « petits boulots » ;
• De logement : les conditions de vie sont très difficiles, des familles sont obligées de vivre dans la promiscuité, beaucoup n’ont pas accès à l’eau potable et à l’électricité.
a. Du point de vue matériel, on distingue deux types de pauvreté : la pauvreté relative et la pauvreté absolue.
La pauvreté relative, c'est lorsque les personnes ont moins de ressources que les autres et n'ont pas suffisamment d'argent pour vivre normalement dans une société.
La pauvreté absolue, c'est celle où les personnes n'ont pas assez pour survivre physiquement, par exemple pas assez de nourriture pour s'alimenter.[17]
b. Arjun SENGUPTA, expert indépendant sur la question des droits de l'homme et l'extrême pauvreté a expliqué le concept de l'extrême pauvreté dans son rapport qui a été débattu au Conseil des droits de l'homme à Genève, du 11 au 12 juin 2007, comme une combinaison de trois types de pauvreté : la pauvreté en terme de revenus, la pauvreté en matière de développement humain et, une autre, nouvelle, l'exclusion sociale en tant que pauvreté particulière des personnes qui sont exclues socialement et qui est le fait des structures sociales.
L'auteur rappelle que la pauvreté est un concept multidimensionnel et estime qu'il faut un consensus particulier entre les pays pour fixer l'élimination de l'extrême pauvreté comme priorité essentielle. Ainsi, si le droit d'être à l'abri de l'extrême pauvreté est un droit fondamental, il en résulte des obligations pour les Etats. L'extrême pauvreté définie comme violation de droit de l'homme implique obligations pour les Etats et mise en place de politiques nationales pour l'éradiquer, a-t-il insisté.
Serge PAUGAM qui analyse la sociologie de la pauvreté comme étant avant tout une sociologie du lien social, distingue trois formes élémentaires de pauvreté qui sont la pauvreté intégrée, la pauvreté marginale et la pauvreté disqualifiante.
La pauvreté intégrée, caractéristique de pays dont le développement économique est faible et où la pauvreté monétaire est répandue, apparaît comme faiblement stigmatisée et ne s'accompagne pas d'une expérience de rupture des liens affectifs. Comme la pauvreté est depuis longtemps largement répandue, les pauvres ne sont pas stigmatisés et bénéficient de la solidarité familiale ou de la socialisation par une pratique religieuse qui reste intense. L’économie informelle est particulièrement développée. C'est une pauvreté sans exclusion (ou, plus exactement, l'exclusion suit sa dynamique propre indépendamment de la pauvreté).
La pauvreté marginale apparaît comme une pauvreté résiduelle, quasi structurelle, dans les phases d'ascension économique. Occultée comme problème politique, la pauvreté marginale est vécue de façon honteuse, et s'accompagne d'une problématique de l'inadaptation sociale. Elle correspond à la pauvreté d'une petite partie de la population au sein d'une société prospère. Ces pauvres, considérés comme des « cas sociaux » inadaptés au monde moderne sont fortement stigmatisés.
La pauvreté disqualifiante, quant à elle, est caractéristique des situations de crise économique dans les pays riches : elle frappe des populations nombreuses, qui font pour la première fois l'expérience de la relation d'assistance. L'Etat-providence s'étant substitué aux solidarités traditionnelles, et l'intégration par le travail jouant un rôle prépondérant conformément au modèle de la société salariale, cette pauvreté s'inscrit le plus souvent dans une dynamique cumulative de rupture des relations sociales et familiales. Les pauvres sont considérés à travers l'image de la chute ou de la déchéance.[18]
1.1.5. Indicateurs de pauvreté
Pour tenter de mesurer l'ampleur de la pauvreté, quelques indicateurs ont été construits et ce, en fonction des différents aspects de la pauvreté visés par les chercheurs ou les initiateurs des enquêtes et/ou études sur la pauvreté. A cet effet, l'on distingue les indicateurs particuliers des indicateurs composites. Les premiers appréhendent les aspects particuliers de la pauvreté tandis que les seconds sont des indices synthétiques tentant de saisir l'ampleur de la pauvreté dans une population. Parmi les indicateurs les plus utilisés figurent celui élaboré par le Programme des Nations-Unies pour le Développement, en l'occurrence, l'Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH).
1.1.5.1. Indicateur de pauvreté Humaine (IPH)
A partir de 1997, le PNUD a introduit le concept de « pauvreté humain ». Ce nouvel indicateur synthétique reprend les composants élémentaires de l’IDH, mais il les envisage sous l’angle des manques.
L’IPH-1 mesure la pauvreté dans les pays en développement en se concentrant sur les manques constatés dans trois dimensions :
ü La longévité et santé (mesuré par le risque décédé à un âge relativement précoce c’est-à-dire d’atteindre l’âge de 40 ans)
ü Instruction et accès au savoir (taux d’alphabétisation des adultes)
ü L’accès général aux moyens économique publics et privé (% d’individu privés d’eaux potables, % d’individu privés de services de santés et % d’enfants moins de 5ans souffrants d’insuffisance pondérale).
L'IPH-1 est adapté pour les pays pauvres et se calcule à partir des indicateurs suivants :
• indicateur de longévité (P1);
• indicateur d'instruction (P2);
• indicateur de conditions de vie (P3).
Sa valeur est le résultat de la moyenne cubique de trois indicateurs exprimés en pourcentages P1, P2 et P3. P1 exprime le pourcentage de décès avant 40 ans ; P2, le pourcentage d'analphabétisme et enfin P3 représente le manque de conditions de vie décente, il est lui-même la moyenne arithmétique de trois sous-indices P31, P32 et P33 (avec P31 le pourcentage de personne privées d'accès à l'eau potable ; P32, le pourcentage de personne privées d'accès aux services de santé et P33 le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale modérée ou aiguë).
L’IPH-2 est pour certains pays développés. Cet indicateur mesure les carences sous les mêmes aspects que l’IPH-1 mais on y ajoute l’exclusion, il compare donc 4 variables :
ü La longévité et santé : mesuré par les risque de décédé à un âge relativement précoce exprimé par la probabilité.
ü Instruction et accès au savoir : exclusion au monde de la lecture et communication exprimé par le % d’illettrisme des adultes âgés de 16 à 65ans.
ü Possibilité de disposé d’un niveau de vie descente : exprimé par % de la population vivante en décent du seuil de pauvreté monétaire.
ü Exclusion exprimer par le taux de chômage de long durée c’est-à-dire au moins 12 mois.
L'IPH-2 est adapté aux pays riches ou développés (il est utilisé pour la plupart des pays de l'OCDE) et se calcule à partir des indicateurs suivants :
• Indicateur de longévité (P1) ;
• Indicateur d'instruction (P2);
• Indicateur de conditions de vie (P3);
• Indicateur d'exclusion (P4).
La valeur de l'IPH-2 s'obtient à partir de la moyenne cubique de quatre indicateurs exprimés en pourcentages, P1, P2, P3 et P4 (avec P1, le pourcentage de décès avant 60 ans ; P2, le pourcentage d'illettrisme ; P3 représente le manque de conditions de vie décentes, estimé par le pourcentage de personnes vivant en dessous de la demi-médiane de revenu disponible des ménages : si M est le niveau de revenus tel qu'une moitié de la population a un revenu supérieur à M et l'autre moitié un revenu inférieur à M, alors P3 est le pourcentage de personnes ayant un revenu inférieur à M/2. Enfin P4 exprime le pourcentage de personnes en chômage de longue durée, c'est-à-dire membre de la population active et sans emploi depuis au moins 12 mois).
Le seuil de pauvreté est un niveau de revenus au-dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre. Ce seuil prend des valeurs radicalement différentes selon les pays considérés : pays développés ou pays en développement. Le seuil de pauvreté peut être défini de manière absolue (en fonction d'un panier de consommation minimale) ou relative (en pourcentage du revenu médian ou moyen).
La notion de pauvreté monétaire étant difficile à cerner avec précision, plusieurs conventions sont utilisées pour déterminer le seuil de pauvreté. On distingue en général un seuil de pauvreté absolue, utilisé pour les pays en développement et plusieurs pays développés, et un seuil de pauvreté relative, utilisé dans quelques pays développés.
Pour déterminer le seuil de pauvreté on cherche généralement à établir combien coûtent au total toutes les ressources essentielles qu'en moyenne un adulte consomme en un an. Cette approche se fonde sur l'évaluation qui est faite de la dépense minimale pour assurer un niveau de vie tolérable... Il existe plusieurs méthodes d'évaluation absolue de la pauvreté. Toutes ces méthodes se basent sur des conventions normatives admises à un moment donné dans le pays ou dans une communauté donnée. Une de ces méthodes est fournie par la Banque mondiale avec comme critère un seuil normatif d’un dollar (de 1990) par personne et par jour ; un seuil de deux dollars est également couramment employé. Le nombre de personnes sous ce seuil dans un pays est délicat à estimer : d'une part, les pays concernés n'ont pas les moyens de tenir des statistiques nationales détaillées, d'autre part à ce niveau de revenu il faut tenir compte d'activités non marchandes, comme l'autoconsommation ou l'accès possible à des services publics. Cette méthode s'applique essentiellement dans le cadre des comparaisons internationales entre pays.
Afin de pouvoir faire des comparaisons internationales, les seuils doivent être exprimés en parité de pouvoir d'achat, ce qui permet de s'affranchir des différences de pouvoir d'achat des différentes devises. Toutefois, cette méthode est sujette à caution, puisque la consommation des ménages pauvres peut être différente de celle du ménage représentatif, servant à l'établissement des taux de parité de pouvoir d'achat.
Le seuil de pauvreté relative par contre, tient compte du niveau de vie d'un pays. Le plus souvent, on utilise une fraction du revenu médian : 50 % pour la France, 60 % pour l'Union européenne. Le nombre de personnes sous le seuil est donc davantage une mesure de l'inégale répartition des revenus qu'une véritable mesure de la pauvreté (si le revenu de tous les habitants augmente de 20 %, le seuil augmente lui aussi de 20 %, et le taux de pauvreté reste identique). Cette mesure peut apporter un éclairage sur la pauvreté ressentie par une partie de la population, en comparaison avec les autres individus.
A l'échelle mondiale, la Banque mondiale, qui étudie surtout les pays en développement, retient des seuils de pauvreté absolus identiques (1,25 dollar/jour, 2 dollars/jour, etc.), et tient compte dans ses mesures des parités de pouvoir d'achat.
1.1.7. Cadre théorique et axes de lutte contre la pauvreté
Pendant très longtemps, la question liée à la pauvreté avait été reléguée au second rang de l'analyse économique dont la préoccupation était essentiellement orientée vers les mécanismes et les conditions de création de la richesse. Cette place marginale ou résiduelle accordée à l'analyse de la pauvreté est perceptible à travers les avancées notables enregistrées dans les domaines de l'analyse des phénomènes de la croissance économique et du développement. Ce n'est que vers la fin du siècle dernier que la conscience collective a été interpellée sur le plan mondial quant à la montée fulgurante de la pauvreté à l'échelle planétaire.
En effet, fortes du constat selon lequel « la pauvreté est un mal chronique de la société humaine qui ne cesse de s'aggraver au fil des années à la suite du fait que l'économie actuelle génère de plus en plus des pauvres », les instances tant nationales qu'internationales ont renforcé leur prise de conscience des effets dévastateurs de la pauvreté notamment en s'engageant de manière concrète dans la lutte contre la pauvreté. Depuis lors, nombre d'études sont menées pour appréhender les différents aspects liés à la pauvreté. Il importe toutefois de noter que les études actuelles ne sont venues que se greffer dans la trajectoire des analyses spécialisées dans le domaine de la pauvreté dont les résultats étaient très peu répandus.
• La première marquée par la prédominance de l'approche monétaire
• La deuxième caractérisée par une approche multidimensionnelle du phénomène pauvreté.
Par ailleurs, les interventions dans le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté s'articulent autour des axes ci-après :
• Le développement institutionnel et l'amélioration de la gouvernance et de participation;
• Le développement humain et de renforcement de l'accès aux services de base ;
• Le développement des infrastructures et l'appui aux secteurs productifs.
SECTION 2. LA PAUVRETE EN RDC
1.2.1. Les causes de la pauvreté en RDC[20]
Dans un document récemment publié[21], l’auteur apporte sa modeste contribution en se basant sur l’état actuel des connaissances en sciences économiques pouvant être utile dans notre étude.
Les travaux économiques récents sur le rôle des institutions dans le développement économique permettent d’expliquer aisément le pourquoi du renversement de la situation économique en RDC.
A cet égard, le parcours historique de la RDC constituerait une cause profonde de la pauvreté Congolaise, via son héritage institutionnel.
En effet, les institutions déterminent la performance économique d’une nation ; les pays dotés des bonnes institutions (Etat de droit, protection des droits de l’homme, de propriété, garantie des contrats etc.) sont ceux qui occupent la tête de peloton en termes de niveau de vie par habitant et ont des faibles incidences sur la pauvreté.
La réalité congolaise, comme l’ont fait remarquer quelques observateurs avisés, n’est qu’héritage de l’instabilité permanente de l’après-indépendance et du contraire de la bonne gouvernance : pratiques de la corruption, d’enrichissement illicite et de la dilapidation des ressources publiques ; attitudes prédatrices de la part des auteurs internes et externes (notamment leur capacité à entreprendre des guerres de prédation, non-respect de droit du propriétaire…)
C’est ainsi que par exemple qu’Ola OLSON et Heather congdom parlent de la RDC comme le pays qui a remporté le « prix de la prédation ». En renchérissement, B. Hamouli KABARTHUZA, dans son livre « donner sa chance au peuple Congolais » a écrit ‘’la pauvreté ou la misère extrême de la RDC peut s’expliquer uniquement par la faible performance de ses institutions, de ses entreprises […] nos politiques aussi avec leur mauvaise gestion ont plongé le pays dans l’abîme […] ‘’
Selon l’indice Mo IBRAHIM, la RDC s’est classée en 2010 au 51ème rang sur 53 pays Africains évalués pour leur gouvernance. Cette mauvaise gouvernance peut être par exemple aussi observée par la forte corruption qui caractérise ce pays : 164ème pays le plus corrompu du monde sur 178 pays classés par Transparency International 2010. Des mauvaises règles formelles ne créent aucune incitation à l’entrepreneuriat, à l’investissement, à l’innovation, à la création de valeur, à la productivité… et quand tous ces éléments ne sont pas réunis, une croissance négative se met en place parce qu’il y aura moins d’échange, moins de division de travail et donc moins de productivité au niveau social.
Cette étude nous a amené un peu plus loin jusqu’à attribuer succinctement les causes de la pauvreté en RDC à deux pôles notamment :
a. Sur le plan Structurel
Cette pauvreté est due :
ü A l’extraversion de l’économie : le faible développement de l’industrie, le faible degré d’intégration des secteurs industriels, une dépendance de l’économie vis-à-vis de la conjoncture internationale ;
ü Au développement des infrastructures de base accentué par la destruction des infrastructures de production et de commercialisation à la suite des pillages et émeutes de septembre 1991, janvier 1993 et aux guerres répétitives ;
ü Au manque de clarté dans la définition de la politique économique qui est restée en perpétuelle contradiction entre le libéralisme et l’interventionnisme à outrance de l’Etat auquel s’ajoute une mauvaise orientation des investissements motivés plus par des considérations de prestiges que des critères de rentabilité économique ;
ü A l’inefficacité d’une administration publique non motivée, la faiblesse et l’inadéquation de l’éducation nationale. En effet, le système éducatif a sacrifié l’enseignement technique et professionnel au profit de l’enseignement général, qui du reste s’est dégradé au fil du temps ;
b. Sur le plan Institutionnel
Elle est due :
ü A la multiplicité et l’incohérence des textes légaux soumettant les investisseurs à des tracasseries de tout ordre, le non-respect des conventions et des lois par l’Etat entrainant un climat d’incertitude dans le chef des investisseurs potentiels ;
ü A la multiplication d’impôts et taxes administratives combinées à l’étroitesse de l’assiette fiscale qui ont conduit à l’accroissement de la pression fiscale et donc à un manque d’incitation dans le chef des investisseurs productifs. Trop d’impôts tue l’impôt dit-on ;
ü A la multiplication des régimes d’exception dans le système fiscal Congolais ayant conduit à l’évasion des recettes potentiellement de l’Etat ;
ü A l’indiscipline budgétaire avec comme conséquence le défait chronique des finances publiques rendant l’environnement économique malsain ;
ü A la centralisation à outrance des décisions économiques et l’absence de la consultation de la base ;
ü A l’inefficacité et l’impuissance du gouvernement ayant conduit à l’impunité catastrophe ;
ü En sus, force est de constater que certaines lois du pays demeurent en ce jours incomplètes (pour notre cas, nous avons fait allusion à la loi no15/005 du 17 Mars portant code des assurances) et que des efforts plus soutenus méritent d’être consentis aux fins de donner du sang nouveau et un élan susceptible de développer réellement le pays partant d’un secteur à un autre.
Toutes ces causes non-exhaustivement énumérées font à ce que le développement en RDC ne soit qu’un simple slogan et par conséquent que la pauvreté et la vulnérabilité soient en réalité les propres de l’homme Congolais.
1.2.2. Les conséquences de la pauvreté en RDC[22]
En ces jours, les effets de la pauvreté ne sont plus à démontrer dans la mesure où chacun dans l’environnement auquel il habite sait palper de son propre expérience ce qu’a entrainé la pauvreté. Ainsi, de manière synthétique, nous énumérons non-exhaustivement quelques effets dits néfastes provoqués par celle-ci :
ü La délinquance juvénile ;
ü Le manque d’alimentation, de soins de santé appropriés ;
ü La prostitution ;
ü La dégradation de l’éducation ;
ü La séparation des familles ;
ü La dépendance du pays aux pays dits impérialistes ;
ü Pourcentage élevé du taux d’alphabétisation ;
ü La présence des groupes armés aux coins et recoins du pays revendiquant eux aussi leur part comme si le pays était un gâteau à partager entre certaines personnes limitativement énumérées ;
ü Fébrilité des gouvernants face à la prise des décisions ;
ü Soumission des pays pauvres aux grandes puissances…
1.2.3. Les indices socio-économiques de la RDC
« Les indicateurs sont des instruments permettant d’observer, mesurer un phénomène à une période bien définie[23] ». De ce fait il sied de noter que nous voulons démontrer ici, à travers les données chiffrées, quelques indices reflétant la pauvreté de la population Congolaise.
Ces quelques indices non-exhaustivement énumérés sont notamment[24]:
ü Superficie : 2 345 410 km 2
ü Population : 95,78 millions en 2019
ü Croissance démographique : 3,30 % /an
ü Densité : 40,84 habitants/km²
ü PIB : 47,228 milliards USD en 2018
ü PIB/habitant : 562 USD en 2018
ü Croissance du PIB : 5,80% / an en 2018
ü Espérance de vie : 60,40 ans en 2018
ü Taux de natalité : 43,69‰ en 2015
ü Indice de fécondité : 6,45 enfants/femmes en 2015
ü Taux de mortalité : 13,27‰ en 2015
ü Taux de mortalité infantile : 88,62‰ en 2015
ü Taux d’alphabétisation : 63,82 % en 2015
ü IDH : 0,456 en 2018
ü IPE : 30,41 en 2018
1.2.4. Les moyens de remédiation
La réduction de la pauvreté reste le principal objectif des pays d’Afrique subsaharien en général. Il n’est pas toujours facile de définir et de mesurer la pauvreté. Les conceptions passées résumaient la pauvreté comme la simple absence de revenu.
Aujourd’hui, on a coutume de dire que la pauvreté englobe de multiples dimensions : sociales, culturelles, environnementales, politiques, économique… Des auteurs tels que Amartya SEN, entrevoient la pauvreté comme le cumul des handicaps de ces différentes dimensions.
Ces diverses formes « d’absence de libertés réelles » empêchent aux gens de réaliser et de développer leurs potentialités ainsi que d’améliorer leurs « capacités » (ensemble de fonctionnement qu’il peut choisir, liberté de choix).
Dans cette façon d’appréhender la pauvreté, on considère les droits civique et politique ainsi que les droits économiques et sociaux comme les principaux enjeux et facteurs du développement et du progrès. Par conséquent, l’atteinte à ces libertés élémentaire et universelle engendre des inégalités entre les individus. Autrement dit, lutter contre la pauvreté c’est avoir conscience des inégalités et combattre la vulnérabilité des populations (le manque de ressources peut avoir des impacts sur la pauvreté, il s’agit d’échapper aux risques de marginalisation et d‘exclusion de la société, aider le pauvres, les plus fragiles.
En des termes différents, la RDC gagnerait son pari si elle faisait progresser sa gouvernance, instaurait un réel Etat de droit améliorait le climat des affaires, notamment pour les entrepreneurs. C’est ainsi que la loi portant code des assurances apparait comme l’un des plus importants dispositifs parmi les réformes initiées en vue de moderniser certaines activités des secteurs économique et financier du pays qui du reste revêt de quelques omissions pouvant être fatales en perspective.
Pour notre part, nous pensons que l’institutionnalisation des structures de micro-assurance en RDC apportera une pierre considérable à l’éradication progressive de la pauvreté et de la vulnérabilité par son caractère de ‘’Insurance for poor[25]’’.
SECTION 3. CONCEPTS DE BASE EN MICRO ASSURANCE
1.3.1. Définitions de la Micro-assurance
Plusieurs courants de pensée scientifique relative en la matière se sont proposé des définitions et cette situation est due justement au défaut d’une définition codifiée et publiée par une académie officielle. C’est ainsi que nous allons nous contenter de celles proposées par des experts ainsi que les organismes internationaux travaillant à ce propos.
Pour Marc NABETH, expert en micro-assurance, chercheur associé à l’Institut Thomas More et auteur du livre « Micro-assurance : défis, mise en place et commercialisation », la difficulté à définir la micro-assurance peut se justifier par la multiplicité des définitions de la pauvreté. En effet, la pauvreté, selon lui, n’est pas un bloc mais elle résulte plutôt d’un processus socio-économique complexe et regroupe une multitude de trajectoires et de situations : les « très pauvres », les « pauvres », les « moyens pauvres » et les «non pauvres»[26]
En renchérissement, NABETH définit la micro-assurance comme étant une « offre consistant à proposer des produits et services efficaces à des individus ou des groupes d’individus à faibles revenus souvent exclus du marché traditionnel de l’assurance (micro) via l’utilisation des pools de risque (assurance)[27]»
Pour Craig CHURCHILL, l’un des spécialistes de renom international de la micro-assurance, « la micro-assurance consiste à protéger les personnes à faible revenu contre les dangers spécifiques, ce en échange du paiement régulier de primes dont le montant est proportionnel à la probabilité et au coût du risque encouru[28]»
Il soutient qu’il existe deux grandes catégories de micro-assurance dont l’une est tournée vers la protection sociale qui vient palier à l’absence de programmes gouvernementaux appropriés et l’autre se propose d’offrir un service financier vital aux ménages à faible revenu en développant un modèle de couverture pouvant leur permettre de devenir un marché rentable pour les assureurs commerciaux. Ces deux aspects de la micro-assurance ont cependant beaucoup de similitudes si bien que tout travail sur la micro-assurance qui se veut complet doit tenir compte de ces deux variantes.
Le BIT[29] à travers le Fonds pour l’innovation en micro-assurance définit la micro-assurance comme un « mécanisme de protection des personnes à faibles revenus contre les risques (accidents, maladie, décès, catastrophes naturelles…) en échange du paiement de primes d’assurance adaptée à leur besoin et au niveau de risque. Elle cible principalement les travailleurs à faibles revenus des pays en voie de développement, particulièrement ceux travaillant dans le secteur informel qui sont souvent mal desservis par les assureurs commerciaux et les systèmes d’assurance sociale[30]».
Ainsi, force est de constater que le premier défi de la micro-assurance est sans nul doute de se doter d’une définition communément partagée. Si une unanimité semble se faire autour de ce qu’il faut entendre par la micro-assurance, notamment ses objectifs, il demeure une certaine incompréhension dès lors qu’il s’agit de délimiter les frontières de la micro-assurance vis-à-vis de l’assurance classique tant au niveau des prestations des services que de la taille des prestataires. Il convient en outre de retracer ses origines et de suivre son évolution pour mieux cerner ladite notion que nous allons épingler dans les prochaines lignes.
1.3.2. Importance, rôles et fonctions de la Micro-assurance
De par la multiplicité de ses définitions, la micro-assurance s’avère d’une importance capitale dans ce sens qu’elle concilie la pauvreté et la vulnérabilité de la population à la couverture en assurance.
En sus, la micro-assurance est un outil permettant de réduire la vulnérabilité des familles couvertes et de sécuriser leurs revenus. Elle recouvre une grande diversité de pratiques, que ce soit en termes de produits (vie, santé, etc.), d’acteurs (IMF, compagnie d’assurance, etc.) ou des modalités opérationnelles (elle est parfois liée à d’autres produits)[31].
1.3.3. Caractéristiques de la Micro-assurance
Les caractéristiques de la micro-assurance sont[32] :
ü Le montant de la prime est généralement calculé sur la base d’une évaluation de risque d’un groupe.
ü Les clients ciblés ne sont pas familiarisés avec l’assurance. Il est donc nécessaire de les sensibiliser.
ü Les critères de sélection sont minimaux (par exemple une simple déclaration de santé)
ü Les données (tables de mortalité, pathologies courantes, etc.) portant sur le marché ciblé sont rares ou inexistantes, contrairement à l’assurance traditionnelle.
ü Les produits sont souvent vendus par des intermédiaires non-agréés (IMF, chaînes commerciales, fournisseurs de services, etc.). Les produits peuvent aussi être distribués par les membres mêmes de l’organisation (mutuelles) qui ne prennent pas de commission.
1.3.4. Différences entre la Micro-assurance et la Micro finance[33]
1.3.4.1. Qu’appelle-t-on Micro-finance ?
La micro-finance est une offre globale de financement offert aux exclus du système bancaire. Elle leur permet d’avoir accès à des appuis financiers tels que le microcrédit en premier lieu mais aussi la micro-épargne, le transfert d’argent… et d’autres produits répondant à leurs besoins (formation, conseil, etc.).
Cela implique que la micro-finance vise non seulement à distribuer des microcrédits mais également à mettre en place des institutions locales et des structures permettant de proposer ces services d’une façon pérenne.
La population cible de ce genre de financement sont les personnes défavorisées, celles dont la demande de financement auprès des établissements bancaires n’est pas acceptée.
Une institution de micro-finance doit elle-même couvrir les dépenses financières de son fonctionnement. Elle doit aussi avoir les capacités requises pour assurer la gestion de ses activités et disposer une forme juridique reconnue par l’Etat dans lequel elle s’implante. En général, ce sont les fondations gérées et financées par les ONG, les systèmes d’épargne nationaux ou internationaux, les tontines, les caisses locales d’épargne qui opèrent la micro-finance.
A titre d’information, en Afrique, moins de 20% de la population peut se permettre d’avoir un compte en banque à cause de l’analphabétisme et de l’impossibilité de l’épargne. C’est pourquoi la micro-finance est un secteur florissant dans cette partie du globe.
1.3.4.2. Les points forts et les points faibles de la micro-finance
La micro-finance s’adapte surtout à un pays en voie de développement dont la plupart de la population ne peut avoir accès à un prêt bancaire.
Par ailleurs, à la différence des institutions bancaires, elle ne tire pas un trait sur les clients litigieux ou à risques. Elle propose à cette clientèle des moyens de financement et des critères qui peuvent s’accorder à leurs besoins.
D’autre part, elle ne met pas de conditions sur l’objet de prêt. Elle est également atteinte aux besoins de sa clientèle.
Par contre, elle facture à de taux supérieurs du secteur bancaire, pouvant atteindre 26%. Bon nombre des activités obtenant le financement supportent un taux. Sinon, la micro-finance propose des crédits à faible montant.
Bref, la micro-finance et la micro-assurance se ressemblent dans la mesure où leurs offres s’effectuent aux personnes à faible revenu et travaillant très souvent dans une économie dite informelle. La première s’intéresse à la couche de la population desservie par le système bancaire et la seconde quant à elle s’attèle à la population non prise en compte par l’assurance traditionnelle.
1.3.4.2.1. Du Microcrédit à la micro-assurance
La micro-finance contribue à amortir les contradictions auxquelles sont exposées les sociétés du Sud : trouver une parade aux irrégularités des revenus sans pour autant recourir systématiquement à des liens de solidarité, devenus par ailleurs fragiles. Pour cela, elle produit de nouvelles solidarités basées sur des liens fonctionnels et largement déterminés par des considérations économiques. Les produits qui sont proposés à cet effet sont l’épargne, le crédit et, depuis peu, l’assurance. Leur utilisation n’est pas dénuée de problèmes, et cela vaut tout particulièrement pour la micro assurance (Churchill 2002, 2004).
Dans des situations concrètes de chocs économiques liés à des dépenses difficilement prévisibles ou à une chute brutale des revenus, les personnes concernées tiennent avant tout à trouver une réponse rapide au sinistre qui vient de les frapper. Autrement dit, pour les usagers, il n’y a pas de cloisonnement entre épargne, crédit et assurance. Pour le micro-finance, par contre, chacun de ces produits correspond à une logique bien déterminée. Selon le type de choc économique, le niveau de pauvreté du sinistré, son sentiment d’urgence et son rapport au temps, tel ou tel type de produit sera approprié. Ainsi, tout prêt engage le preneur pour plusieurs mois, alors qu’il faudra parfois seulement un découvert de quelques jours. De plus, dans une optique de promotion de l’entrepreneuriat, l’utilisation des prêts est souvent liée à un projet précis. En cas de besoin urgent, les preneurs sont par conséquent amenés à faire jouer la fongibilité des prêts et à recourir à l’endettement multiple pour honorer leur engagement auprès d’une IMF ; à moins qu’ils puissent recourir à l’épargne accumulée. Pour ce qui est de la micro-assurance, elle est avant tout censée amortir les chocs que peuvent engendrer des dépenses liées à la maladie et à la perte d’un proche (frais funéraires) et soulager en cas de sinistre (incendie, inondation, sécheresse). D’une part, son acceptation par les populations se heurte à un obstacle majeur qui concerne la mutualisation. D’autre part, son opérationnalité est handicapée par l’omniprésence de vulnérabilités relevant davantage de l’incertitude que du risque.
1.3.5. La Micro-assurance face aux OMD
Ces OMD sont[34] :
Ø Réduire la pauvreté extrême et la faim ;
Ø Education primaire pour tous ;
Ø Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ;
Ø Réduire la mortalité infantile ;
Ø Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies ;
Ø Assurer un environnement durable et
Ø Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Au regard de ces OMD, nous sommes persuadés que la micro-assurance, dans son rôle de servir la couche de la population exclue de l’assurance traditionnelle, est en mesure de réduire sensiblement et de manière progressive ou évolutive la pauvreté ainsi que la vulnérabilité contribuant de ce fait à l’atteinte même de l’un des OMD énuméré en premier lieu encore faut-il souligner que grâce aux produits qu’offre cette ‘’assurance pour les pauvres’’, d’autres Objectifs peuvent aussi se voir être atteints.
1.3.6. Situation des Objectifs du Millénaire pour le Développement en RDC
Le Gouvernement s’est engagé depuis 2008 dans l’élaboration d’une stratégie visant à accélérer la marche pour l’atteinte des OMD. A cet effet, il a élaboré et validé en décembre 2008 un plan national pour la réalisation des OMD, intitulé “Document de plaidoyer pour la mobilisation des ressources en faveur des OMD”. Cet instrument de plaidoyer a révélé l’impossibilité pour la RDC d’atteindre les cibles des OMD dans un cadre macroéconomique stable et assaini en 2015. Il a préconisé pour cela la nécessité pour le pays de reporter l’atteinte desdites cibles en 2020, mais avec un ferme engagement de les atteindre en 2015 si le contexte socio-économique le favorisait.
L’analyse de l’évolution des indicateurs relatifs aux OMD révèlent une situation contrastée. Dans certains secteurs, les évolutions tendancielles laissent entrevoir une chance d’atteindre les cibles fixés pour 2015. Ces secteurs, compte tenu des tendances passées, sont supposés disposer d’un potentiel de progrès qui leur permet la réalisation des cibles fixés par rapport aux OMD. Dans d’autres, par contre, au regard des problèmes structurels et des tendances observées antérieurement, l’évolution ne présente pas les perspectives meilleures pour l’atteinte des cibles même en 2020 si les efforts substantiels ne sont pas déployés. Le tableau ci-dessous présente les OMD selon qu’ils ont un potentiel de progrès rapide ou nécessitent des efforts substantiels.
Tableau n°01. Evolutions des indicateurs des OMD en RDC
Source : OCPI, Ministère du Plan, Rapport sur les OMD 2010
1.3.7. Les parties prenantes en Micro-assurance et leurs rôles[35]
L’écosystème de la micro assurance est formé des éléments suivants : les détenteurs de polices de micro assurance, les assureurs commerciaux, les mutuelles, les agents, les courtiers, les intermédiaires, les divers partenaires, les réassureurs, les actuaires, les organismes s’occupant de la recherche, les réseaux et les associations, les auditeurs, le support technique, les experts, les technologies de l’information, la législation, la réglementation, la supervision.
Nous allons procéder à une brève description de quelques-unes d’entre elles dans les lignes qui suivent.
Description des principales parties prenantes :
· Les détenteurs de polices :
Le marché répond positivement à des « bons » produits, il s’agit tout simplement de les créer en réponse aux besoins du marché. Il faut cependant noter que l’absence de connaissance de l’assurance, le manque de confiance, le niveau d’éducation ou de scolarisation de ces populations, exigent que les polices d’assurance, les messages véhiculés, soient simples et adaptés (exemple d’une police rédigée en langue nationale).
· Les canaux de distribution :
Ils sont particulièrement importants, du fait qu’ils facilitent l’accès aux populations à faibles revenus.
· Les assureurs commerciaux:
Ils ont pour rôle, la souscription, le paiement des sinistres, la création des produits, la gestion des risques assurantiels et ont le devoir de respecter la réglementation. Pour ces assureurs, la micro assurance peut être vue sous deux angles : une façon de distribuer des produits aux exclus, de se faire du capital de réputation, à travers une politique de RSE, mais aussi comme une façon d’exploiter un nouveau marché aux potentialités illimitées.
Remarquons que toutes ces raisons ne représentent nul autre que des facteurs de rentabilité, mais avec une certaine performance sociale. Bien que les produits « vie » soient assez rentables, il existe un besoin criant en innovations, de produits, de processus, de systèmes de contrôle et autres. Et toujours au chapitre des innovations, il est important de mentionner combien l’apport des nouvelles technologies est capital et illimité.
· Les mutuelles :
Les mutuelles sont très diversifiées. Elles jouent le même rôle que les assureurs commerciaux à la différence près qu’elles peuvent aussi agir comme des canaux de distribution sans prendre de risque. Leur proximité avec les membres fait d’elles une source d’inspiration et d’apprentissage pour les autres parties prenantes.
· Les réassureurs :
La micro assurance a grand besoin de réassureurs (Paris Re, Interpolis Re, Munich Re, Swiss Re, Africa Re etc.), prêts à couvrir partiellement les risques des assureurs. À mesure que le produit se complexifie (exemple de l’assurance indicielle), la présence des réassureurs est sollicitée.
· Les organismes de réglementation et de supervision :
Ils créent un environnement propice à l’inclusion financière, en équilibrant la protection du consommateur et l’innovation. Leurs principaux enjeux concernent les agents, les produits composites, les réglementations spéciales, la coordination de divers politiques. Concrètement il s’agira donc de l’ARCA et du CCA dans le cas échéant.
· Les donateurs :
Ils jouent un rôle critique en ce qui concerne la recherche et le développement, les infrastructures et le transfert du savoir.
Chapitre Deuxième :
ÉVOLUTION
DE LA PAUVRETE EN RDC ET LE FONDEMENT DE LA MICRO-ASSURANCE
SECTION 1. ÉVOLUTION DE LA PAUVRETE EN RDC
La pauvreté de la population congolaise résulte bien «des phénomènes économiques, politiques et sociaux qui interagissent, et souvent, se renforcent les uns les autres, aggravant ainsi le dénuement dans lequel vivent les pauvres»[36]
Au fil des années, la population congolaise a subi l’accentuation de son appauvrissement suite à la dégradation du contexte socioéconomique et politique de son pays. En effet, en dépit de diverses mesures de redressement mises en œuvre pour la stabiliser, son économie croupissait sous l’effet des déséquilibres fondamentaux qui se sont davantage accentués durant la période dite « de la déglingue économique totale », soit de 1991 à 2001. L’année 2001 marque alors le début d’une nouvelle ère économique : une ère de réformes économiques et de stabilisation institutionnelle effectuées dans un contexte d’ouverture internationale, après des années de turbulence politique (pillage, importation des tensions interethniques rwandaise, guerres, et conflits armés) et de rupture internationale. Une ère marquée par une amélioration bien que fragile de l’environnement macroéconomique.[37]
2.1.1. Contexte économique[38]
Après les cinq années de multipartisme marquées par des conflits internes stimulés par l’ancien pouvoir colonial succédant à l’accession de la RDC à l’indépendance en 1960, ce pays n’a connu qu’une brève période (1965 - 1974) de prospérité apparente (Marysse, 2005 p.129-30) qui a été suivie de plusieurs décennies de régressions économiques, qui peuvent être catégorisées en trois cycles économiques majeurs (Kabuya et al, 2001 p. 176-177) que sont : les années de crise ouverte (1975 - 1982), de l’ajustement structurel (1983 - 1990) et de la déglingue économique totale (1991 - 2001).
Cette longue période de débâcle économique dont les summums ont été atteints à partir des années 90 avec l’effondrement institutionnel (crise de l’État, pillages, guerres, ...) a pris fin à partir de 2001, année qui a ouvert le pays à une nouvelle ère : une ère de réformes économiques et de stabilisation institutionnelle effectuées dans un contexte d’ouverture internationale (Marysse, 2005 p. 145-146). C’est dans ce contexte que deux programmes successifs de redressement économique et financier ont été mis en œuvre avec le soutien d’Institutions Financières Internationales : le Programme Intérimaire Renforcé (PIR : 2001) et le Programme Économique du Gouvernement (PEG : 2002-2006). Ces programmes d’ajustement structurel de seconde génération s’inscrivant dans le contexte de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) du FMI et de l’Initiative des Pays Pauvres Très endettés (PPTE) avaient réussi à rompre le cercle vicieux de l’hyperinflation, de la dépréciation monétaire et du déclin prolongé du PIB réel dans lequel était plongé la RDC depuis des décennies (Kabuya et Tshiunza, 2006 : 308-318).
Une nette amélioration de l’environnement macroéconomique, marquée par une relance économique et le maintien de la croissance ainsi que par une forte décélération de l’inflation, est alors notée à partir de 2002, bien que deux dérapages, qui reflètent la fragilité de cette économie aux aléas externes, aient été observés (Cassimon et al. 2009 ; RDC, 2006 p.13 - 14 ; OCDE, 2006 p.199 ; RDC, 2011 p. 35).
2.1.2. Évaluation du Développement Humain[39]
La population congolaise vit dans des conditions économiques et sanitaires déplorables. Faute d’entretien, les infrastructures héritées de la colonisation connaissent un état de délabrement important. Sur ces 80 millions d’hectares de terres arables très riches, seul 10% est exploité dans la culture et l’élevage[40]. Le taux d’accès de la population à l’électricité est estimé à 6% et ce, malgré son gigantesque potentiel hydroélectrique évalué à 13% du potentiel mondial et dont la production est en très grande partie destinée à l’exportation. Seul 22% de la population accède à l’eau potable, alors que son réseau hydrographique représente le ¼ des ressources en eau douce du continent africain[41] . L’administration publique ne sait plus assurer les services publics de base. La détérioration touche tous les secteurs d’activités (l’emploi, l’éduction, la santé ...).
En raison de la baisse de l’activité économique accentuée par les guerres et les conflits armés, la dégradation du marché de l’emploi observée depuis le début de la décennie 90 qui toucha principalement le secteur privé, s’est poursuivie jusqu’en 2001 avec une perte d’emploi estimée à 88% contre une augmentation de 7% dans le publique par rapport à 1990. Cette tendance négative se stabilisa en 2002 (0% : base 2001), pour ensuite s’améliorer à partir de 2003 (2,8% : base 2002) et rechuter en 2009 suite à la crise financière mondiale qui partant du ralentissement de l’activité économique qu’il occasionna, entraina l’accroissement du chômage dans le secteur privé, principalement dans les mines et les télécommunications. Cette situation, conjuguée à l’inflation des prix des denrées alimentaires, conduisit à une forte détérioration du niveau de vie de la population[42].
Le chômage reste un phénomène urbain, avec un taux de chômage estimé à 17,8% contre 2,6% pour le milieu rural où la terre représente le seul facteur de production, partant d’une moyenne nationale estimée en 2005 à 6,5%, chômage urbain qui est d’ailleurs en augmentation dans la mesure où son taux se situait à 15,2% en 2001. Les jeunes sont plus particulièrement touchés par le chômage dans des proportions avoisinant le double de la moyenne nationale, soit 32,2%[43] .
Suite à la faillite du secteur formel, le secteur informel est devenu, au fil des années, le secteur dominant de l’économie. Cela ressort d’ailleurs des enquêtes 1-2-3 (2004) qui analysant le secteur institutionnel d’activité dans lequel évolue la population ‘active occupée’ relèvent que la proportion la plus importante d’actifs occupés, 90,6 % est employé dans le secteur informel, pendant que 6,3% l’est dans le secteur public, 1,8% dans le secteur privé formel et 1,4% dans le secteur associatif.
2.1.2.2. Éducation
Alors que près de 25% du budget national était alloué à l’éducation dans les années 80, cette proportion a sensiblement diminué au fil du temps, bien qu’un effort ait été consenti ces dernières années avec une part de budget consacrée à ce secteur s’élevant en moyenne à 7% de l’enveloppe totale. Ce financement de l’État, qui n’est presque jamais rendu disponible à temps et qui reste insuffisant face aux enjeux fixés par les OMD, est davantage orienté vers le milieu urbain que vers le milieu rural servant d’ailleurs essentiellement au paiement des salaires plutôt qu’à l’investissement et à l’entretien.
Ce désengagement financier de l’État observé depuis les années 80 a eu des conséquences néfastes sur le système éducatif de la RDC, notamment : le délabrement des infrastructures scolaires et universitaires publiques, l’insuffisance des équipements et des matériels pédagogiques ainsi que le transfert de la charge de l’État vers les ménages (institutionnalisation des ‘frais scolaires’) avec comme corollaire la baisse du niveau de scolarisation.
Le système éducatif de la RDC a essentiellement été maintenue en place grâce au financement des ménages qui, au travers de ce qui est communément appelé ‘ contribution des parents’ ou ‘frais scolaires’, donnent chaque mois pour la scolarisation des enfants un montant fixé par la Direction de l’école. Les frais ainsi perçus sont pour une partie (70-80%) utilisés à l’échelon de l’école où ils servent au paiement de la prime de motivation des enseignants et pour l’autre partie (20-30%) employés à des échelons supérieurs de la hiérarchie pour financer les coûts de l’administration ou encore pour construire des bureaux administratifs en provinces[44].
Avec un tel système, les ménages les plus démunis ne savent pas scolariser tous leurs enfants, ils sont - quand ils le peuvent encore - obligés de choisir parmi les enfants celui qui pourra fréquenter l’école. Il s’agit généralement de l’aîné, du garçon ou de celui qui semble être le plus intelligent, de telle sorte qu’on puisse être sûr de l’investissement.
La décision prise en 2010 par le Gouvernement Central en faveur de la gratuité de l’enseignement dans les trois premières classes du primaire pour toute la RDC (à l’exclusion des villes de Kinshasa et Lubumbashi) aurait très certainement changé la donne et favoriser une accessibilité plus importante au primaire, si et seulement si elle avait été suivie des mécanismes d’encadrement nécessaires pour la rendre applicable sur le terrain.
En 2019, cette décision ne s’est pas limitée que dans les trois premières classes mais s’est appliqué dans toutes les classes du primaire. Des efforts et des fonds ont été déboursés pour financer cette gratuité, facilitant ainsi l’accès à l’école dans les établissements publics dans le pays.
Le développement observé dans le système éducatif de la RDC caractérisé par des chiffres officiels indiquant une augmentation du nombre d’établissements ainsi que des effectifs dans le primaire, le secondaire et le supérieur s’explique donc principalement par l’engagement des parents à scolariser leurs enfants (financement direct des ménages) et aussi par une forte demande d’éducation (croissance démographique), ce qui favorisa d’ailleurs l’émergence ainsi que la très rapide progression du secteur privé, particulièrement en milieu urbain, palliatif à la faillite du système public.
2.1.2.3. Santé
Le désintérêt de l’État ne s’observe pas que dans le secteur de l’éducation, celui de la santé ne se porte pas mieux. On estime en moyenne à 3,6%[45], la part du budget de l’État consacrée à la santé. Ce financement de l’État consacré à la santé reste faible et largement inférieur aux engagements pris par les Chefs d’État à Abuja d’atteindre les 15%. Il est d’ailleurs pour près de la moitié affectée à la rémunération du personnel[46].
Avec un tel budget minimaliste, présentant d’ailleurs un taux d’exécution très faible, comment s’étonner de la continuité observée dans le délabrement des infrastructures sanitaires ainsi que de la persistance dans la démotivation du personnel soignant, la baisse de la qualité professionnelle du personnel soignant, la prolifération des établissements scolaires et universitaires offrant un enseignement médical au rabais ainsi que des centres de santé et dispensaires privés qui caractérisent ce secteur depuis plusieurs décennies maintenant.
Tout comme pour l’éducation, la défaillance du secteur public a, ici aussi, favorisé l’émergence du secteur privé. De la même manière que les écoles privées pullulent, tout le monde peut devenir promoteur scolaire, du moment qu’il dispose de moyens nécessaires pour initier une école, les centres de santé et les dispensaires germent aussi. La notoriété du centre, la qualité des infrastructures et les tarifs pratiqués dépendent des moyens ainsi que de la notoriété des médecins. L’émergence du privé qui vient pour pallier le manque du public n’a pas que du bon dans la mesure où ces structures privées ne répondent pas toujours aux critères de qualité. Certains médecins généralistes s’improvisent chirurgiens et les infirmiers se plaisent à pratiquer des avortements dans des conditions à haut risque.
Les soins de santé sont conditionnés aux paiements anticipatifs des frais : ‘Pas d’argent, Pas de soins’ ; ce qui va à l’encontre même d’une des caractéristiques des soins de santé primaires qui est l’équité en matière des soins. Dans le cas où les soins sont prodigués sans paiement, pour une hospitalisation ou un accouchement par exemple, la sortie est conditionnée par ce paiement. ‘Pas de paiement, Pas de sortie’. Sinon, on procède à la ‘séquestration’ ou à la ‘prise en otage’ du malade ou du bébé, voire même des morts, et ce, jusqu’à la régularisation de la situation. Dans le cas où le ménage arrive à s’acquitter de sa facture, il n’est pas au bout de ses peines car il doit encore acheter les médicaments prescrits pour soigner son malade. Suite à la difficulté pour les ménages d’acheter une cure complète en une fois, les pharmaciens s’autorisent à vendre les médicaments au détail (vente au comprimé).
Face à ce tableau très sombre, relevons néanmoins la présence d’une d’éclaircie provenant des organisations internationales intervenant dans ce secteur, grâce au financement de certains projets orientés vers les secteurs, tels que : le paludisme, la tuberculose, le Sida, le Covid-19 etc.
La crise et les conflits qui ont traversé le pays ces dernières années ont gravement affecté la situation sanitaire de la population congolaise ainsi que le fonctionnement du système de santé déjà touchés par le désengagement de l’État. Cette situation catastrophique est marquée par des taux de mortalité élevés imputables aux maladies infectieuses et parasitaires. Jadis contrôlées ou éradiquées, certaines maladies, endémies et épidémies ont resurgi (la rougeole, la coqueluche, la peste, la poliomyélite, la dysenterie, le choléra et le monkey-pox, la tuberculose, l’onchocercose, la trypanosomiase, ...). Relevons aussi l’apparition des maladies plus récentes, telles que le VIH/SIDA et la fièvre hémorragique Ebola ainsi que le COVID-19.
Cette mortalité élevée des enfants s’explique principalement par un taux assez élevé de morbidité dû à une importante prévalence des maladies et infections chez les enfants, une nutrition pauvre et inadéquate des enfants ainsi qu’une performance encore insuffisante du système sanitaire (difficulté d’accéder aux soins de santé).
La situation nutritionnelle des enfants de moins de cinq ans reste alarmante. En effet, longtemps maintenue à 31% (2001-2007), la proportion d’enfants souffrants d’insuffisance pondérale est passée à 24% en 2010, ce qui est encore trop élevé jusqu’à ce jour. La RDC reste aussi l’un des pays où le risque de décès maternel est parmi le plus élevé du monde.
Ainsi donc, seule la scolarisation au niveau primaire indique une amélioration qui s’est poursuivie durant toute la décennie. Les autres indicateurs montrent une évolution différente avec : soit une amélioration les premières années puis une détérioration ensuite (mortalité infanto-juvénile et maternelle, enfants non adéquatement nourris) ou une stabilisation ensuite (mortalité infantile), soit encore une détérioration (chômage, transition du primaire au secondaire, alphabétisation des jeunes filles), soit enfin une certaine stagnation (alphabétisation des jeunes pris dans leur ensemble).
Les différents indicateurs de développement humain affichent des niveaux tellement bas qu’il s’avère pratiquement impossible d’atteindre tous les OMD. Pour les atteindre, il faudrait des taux de croissance à deux chiffres pendant plusieurs années, la mise en œuvre des budgets pro-pauvres ainsi que la poursuite des réformes économiques et structurelles. Or, certains facteurs d’ordre structurel et conjoncturel freinent cette évolution, notamment : les problèmes de gouvernance, la prédation massive des ressources minière avec comme conséquence la capacité de financement limitée ainsi que les chocs exogènes mondiaux.
2.1.3. Diagnostic de la pauvreté monétaire des ménages[47]
Le « Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté » DSCRP-1 et 2, élaboré sur base des données de l’enquête 1-2-3, établit un diagnostic clair de la pauvreté, tout en faisant ressortir la nature complexe et multidimensionnelle de ce phénomène qui s’articule autour de cinq dimensions : la non - satisfaction des besoins fondamentaux, la détérioration des facteurs de production, le manque de paix, la culture de l’impunité et le faible accès aux services sociaux de base. Il présente aussi des dimensions plus spécifiques à certains groupes vulnérables, notamment : le décès ou l’absence d’un parent pour les enfants en situation difficile (fazeurs), l’exclusion et le rejet de la société pour les malades (VIH/SIDA), l’existence d’un handicap physique ou mental pour les personnes vivant avec handicap.
Les simulations faites sur base des données des enquêtes menées après 2005 (en supposant le même comportement de consommation des ménages et en utilisant un modèle linéaire simple) indiquent que la pauvreté a légèrement baissé de 71 à 70% entre 2005 et 2007. L’inégalité aurait aussi très peu bougée. L’enquête 1-2-3 actuellement en cours de préparation permettra d’actualiser le profil actuel de pauvreté.
En RDC, sept ménages sur dix sont pauvres avec une disparité entre milieu rural - où environ huit ménages sur dix sont pauvres - et milieu urbain - où moins de sept ménages sur dix sont pauvres -. Une analyse du profil de pauvreté révèle que :
· les ménages dirigés par les femmes sont moins affectés par la pauvreté, mais suivant le milieu de résidence, les ménages sont plus affectés en milieu urbain ;
· la pauvreté sévit plus dans les ménages dont le chef est apprenti (80,25%), suivis de ceux dont le chef travaille à son propre compte dans l’informel agricole (75,52%) et des ménages dont le chef est employé/ouvrier semi-qualifié (71,47%). La pauvreté est moindre chez les aides familiaux, les manœuvres, les agents de maîtrise et les cadres ;
· quel que soit le milieu de résidence, la taille des ménages pauvres est plus grande que celle de mieux nantis et le nombre de personnes qu’ils ont à charge y est souvent plus élevé ;
· le niveau d’instruction est un facteur discriminant du niveau de vie en RDC : plus le chef de ménage est instruit, plus la consommation du ménage est élevée, et par conséquent, moindres sont les chances que le ménage soit dans une situation de pauvreté. Cependant, les rendements de la scolarité (en termes de consommation) ne commencent à se matérialiser qu’à partir d’un plancher constitué par le cours élémentaire deuxième année. Une scolarité plus élevée se traduit souvent par une amélioration de l’alimentation, de la santé, de l’accès aux services essentiels et de la capacité à faire face aux épreuves, qu’elles soient dues à l’économie, à la santé ou à des causes naturelles.
En effet, bien que la pauvreté frappe indistinctement toute la RDC, son incidence est plus importante en milieu rural (75,7%) qu’en le milieu urbain (61,5%), ce qui tend à favoriser l’exode rural, dans la mesure où les populations qui vivent en milieu urbain sont plus favorisées que ceux qui vivent en milieu rural. Kinshasa reste la province la moins touchée (42%), tandis que l’Équateur (93,6%), le Bandundu (89,1%) et le Sud-Kivu (84,7%) sont celles qui sont les plus touchées par ce phénomène (DSCRP-1 p. 22-23).
Bien qu’à des degrés divers, ce fléau touche aussi toutes les catégories socioprofessionnelles. L’incidence est très importante chez les apprentis (80,3%), les travailleurs indépendants (75,5%), et les employés ou ouvriers semi-qualifiés (71, 5%), alors qu’elle est plus faible chez les patrons (46,4%), les cadres de collaboration (48,5%) et les cadres de direction (48,6%). Indiquant que plus on monte dans la hiérarchie, plus on a des chances de sortir de la pauvreté. Malheureusement, la proportion de la population qui se situe dans cette haute hiérarchie est très faible avec seulement 7,5% contre 67,4% de la population qui se situe dans la catégorie ‘travailleur indépendant’. La chance de sortir de la pauvreté s’accroît aussi avec l’éducation, en ce sens où 76% des pauvres se retrouve dans les ménages dont le chef est du niveau primaire contre près 35% dans ceux dont le chef est du niveau universitaire (DSCRP-1 p. 23).
Il n’existe malheureusement pas de données longitudinales basées sur des enquêtes représentatives effectuées au niveau national qui permettent de suivre l’évolution de la pauvreté entre 2000 et 2004. Les auteurs du premier Rapport National sur les OMD avaient néanmoins estimé, en se basant sur plusieurs enquêtes partielles de la période de 1985 à 2004, que l’incidence de la pauvreté pouvait se situer aux alentours de 80% au début des années 2000 (RDC, 2010 : 42), estimation qui nous semble surestimée26. En acceptant néanmoins que le niveau de 2000 - quel qu’il soit - était supérieur au 71,3% de 2005 et que cette incidence était estimée à 70% en 2007, nous pouvons considérer que la pauvreté avait connu une diminution assez importante durant la première période et plus faible dans la deuxième.
Même à son niveau minimal, c’est-à-dire celui de 2007, l’incidence de la pauvreté en RDC reste de loin la plus importante de la région, avec 36,4% pour le Burundi, 37,7% pour l’Ouganda et 60,3% pour le Rwanda (PNUD, 2008).
Ainsi dons, après plusieurs décennies d’appauvrissement dû à l’effondrement de l’économie et de l’État[48], la situation reste grave et incertaine dans ce domaine, et ce, malgré les quelques améliorations observées dans l’évolution du niveau de pauvreté, améliorations qui semblent d’ailleurs s’estomper après 2005.
L’importance de cette pauvreté s’observe clairement dans le quotidien du congolais. Il ne vit pas, il doit quotidiennement se battre pour survivre. Les musiciens ont d’ailleurs des slogans qui montrent bien le calvaire que les Congolais subissent au quotidien.
« Chemin de fer, l’homme doit se battre » de JB Mpiana ;
« Toza na systeme ya lifelo, veut dire Moto eza kopela mais to zo Ko Kufa te » de Koffi.
Le premier slogan se réfère à la souffrance que les aïeux ont vécue en construisant le premier rail dans la roche. La vie du congolais est comme une pierre qu’il faut casser pour traverser. Il faut donc se battre pour survivre. Le deuxième slogan qui peut être traduit comme suit : nous sommes dans un système ressemblant à l’enfer, c’est-à-dire le feu est ardent mais nous ne brûlons pas : renvoie à la pauvreté dans laquelle croupit la population. Malgré cette pauvreté et cette souffrance quotidienne, elle survit.
Le calvaire congolais ne se limite pas qu’à l’éducation et à la santé. Il se bat pour tout : pour manger, se vêtir, se loger, travailler. Il se bat dans tous les domaines. Sa vie est une lutte perpétuelle.
Dans certains ménages où le repas familial existe encore on procède au « délestage » ; certains membres mangent les jours pairs et les autres les jours impairs. Dans d’autres, tous les grands enfants se débrouillent pour se nourrir. Dans d’autres encore, c’est la débrouille généralisée pour tout le monde : la maman ne s’occupe que des petits enfants. Les trois repas journaliers n’existent plus pour la grande majorité des ménages, ce qui ressortait d’ailleurs des données d’enquêtes du MICS2 (2001) qui indiquaient que 88% des ménages prenaient moins de 3 repas par jour et que 2,4 % des ménages ne mangeaient pas chaque jour.
La débrouille s’observe aussi au niveau de l’habillement. Les vêtements de qualité coûtant trop chers on s’oriente vers les vêtements venant d’Asie ou d’Arabie Saoudite ou encore vers les «tombola buaka » (soulève et jette. Il s’agit des friperies, des vêtements usagers en provenance d’Europe que l’on vend dans les marchés congolais. Pour trouver la perle rare, il faut trier en profondeur d’où l’expression soulève et jette).
On se débrouille même pour se loger, pour trouver un coin où poser sa tête et dormir. La promiscuité est un problème réel, beaucoup plus présent dans les quartiers populaires ainsi que dans les quartiers d’extension où les maisons ne disposent généralement que de deux pièces. Dans ces types de maison, les parents partagent la chambre avec les tout-petits, tandis que les autres membres du ménage s’entassent au salon où ils passent leur nuit : ce sont les « Salomon ». Lorsqu’il n’y a plus de place au salon, les membres âgés, généralement les garçons, passent la nuit à l’extérieur du logement, ou dans une voiture, dans une carcasse ou sous la véranda, ou à la belle étoile : on parle alors de « Sentinelle ». Cette situation explique aussi quelque peu le phénomène des « Ambianceurs » : ici les jeunes filles ou garçons qui ne veulent pas dormir dans des mauvaises conditions préfèrent passer leur nuit en bonne compagnie avec des amis, à boire et à danser ; quitte à revenir dormir au matin, lorsque les places sont libérées.
Travailler est aussi un calvaire. Malgré des mois de retard de salaire dans le secteur public, l’administration impose une feuille de présence à signer avant 10 heures. Ceux qui ne le signent pas ne bénéficient pas des primes. Comment s’organiser pour aller travailler, lorsque l’on n’a pas de revenu ou un revenu insuffisant.
Le vécu du Congolais reste une vraie lutte, une lutte pour la survie, une lutte contre la faim. Le poids des années de crise économique et institutionnelle est trop pesant pour la population qui se sent complètement abandonnée par l’État représenté par des gouvernants qui semblent davantage s’intéresser à leur propre enrichissement qu’à améliorer le niveau de vie de la population.
SECTION 2. FONDEMENT DE LA MICRO-ASSURANCE[49]
L’heure est grave mais la pauvreté s’impose […] ceci est un extrait tiré d’un discours dont l’auteur demeure anonyme lors de la 9ème conférence sur la pauvreté.
Les efforts misent sur pied pour lutter contre la pauvreté se sont chacun soldés par un échec plus ou moins retentissant. Qu’il s’agisse de l’Etat providence, de l’aide publique au développement, du plan d’ajustement structurel que de l’initiative PPTE.
C’est pourquoi, pour les pays du tiers monde singulièrement, la micro-assurance s’impose de plus en plus dans les stratégies de lutte contre la pauvreté d’une part et dans l’optique de l’extension du secteur des assurances d’autre part. Encore faut-il rappeler à l’opinion que le marché des assurances traditionnel n’a pas pu procurer aux couches sociales défavorisées la protection nécessaire pour leur permettre de remonter la pente.
2.2.1. La dégradation de la protection sociale
L’expansion de la pauvreté dans le monde, l’insuffisance et l’inadaptation de couvertures sociales existantes ont au fil du temps contribué à dégrader considérablement la protection sociale qui est le noyau de tout développement.
2.2.1.1. L’expansion de la pauvreté au Monde
La pauvreté est l’insuffisance de ressources matérielles comme la nourriture, les vêtements, le logement et des conditions de vie en général, mais également de ressources intangibles comme l’accès à l’éducation, à l’eau potable, à l’électricité, au traitement médical, à l’exercice d’une activité valorisante, le respect reçu des autres citoyens[50]. La pauvreté est généralement considérée comme un phénomène multidimensionnel mais nous n’en retiendrons que les dimensions pécuniaires et de pauvreté humaine cadrant de ce fait avec notre travail.
La pauvreté pécuniaire ou de revenu est estimée au moyen de seuils de pauvreté : un individu étant considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté choisi. Plusieurs auteurs ont proposé différentes définitions de ces seuils.
Les pays développés utilisent généralement le seuil relatif qui est fixé par rapport à la distribution de niveaux de vie de l’ensemble de la population, avec comme référence le niveau médian.
Eurosat fixe le seuil de la pauvreté relative à 60% du niveau de vie médian des européens. Pour les pays en développement, on utilise l’approche absolue consistant à fixer le seuil en fonction d’un panier de biens alimentaires et non alimentaires nécessaires à la survie quotidienne.
Outre la dimension pécuniaire, la pauvreté s’exprime sous des dimensions regroupées sous l’appellation « pauvreté humaine ». Il s’agit là des dimensions sanitaire, éducationnelle, sociale et politique de la pauvreté. Le programme des Nations Unies pour le Développement a créé en 1990 l’indice de développement humain, puis deux indicateurs synthétiques de pauvreté : l’IPH-1 et l’IPH-2.
La Banque Mondiale a fixé en 2008 le seuil de la pauvreté international à 1,25 USD par jour. Et pour les pays à revenu intermédiaire elle précise de 1,25 dollar par jour, environ 1,4 milliard de personnes dans le monde vit sous le seuil de pauvreté. Elle estime qu’en prenant le seuil de 2 dollars par jour, 2,6 milliards de personnes vivent sous ce seuil[51]
Pour essayer de maîtriser le phénomène à l’échelle mondiale, l’ONU a mis en place un plan de réduction de la pauvreté au sein de ses OMD ratifiés en 2000 par les Etats membres : le premier de ces objectifs était de réduire la pauvreté de moitié à l’horizon 2015 mais que fort malheureusement que celui-ci ne sera jamais atteint.
Certains auteurs pensent que les méthodes d’évaluation de la pauvreté utilisées par la Banque Mondiale sont « extrêmement douteuse » et qu’il y a des raisons de penser qu’avec une méthode plus plausible on observerait une tendance plus négative et une pauvreté beaucoup plus étendue[52]. Tel est l’avis du professeur Thomas Pogge qui pense que les seuils établis par la Banque Mondiale « n’ont aucune valeur » notamment parce que les ménages pauvres peuvent acheter comme produits de première nécessité et parce qu’elle a pris en considération les prix de tous les produits selon leur part dans la consommation domestique des particuliers, au lieu de se limiter aux prix des produits de premières nécessité qui sont seuls pertinents. Pogge critique en plus la signification du mot « pauvreté » telle que retenue par cette institution et met au défi quiconque réussirait à s’en sortir avec seulement 41 dollars actuellement retenus comme seuil de pauvreté mensuel[53].
Quoi qu’il en soit, nombre d’autres estimations de la pauvreté dans le monde avancent des chiffres nettement plus élevés par rapport à ceux de la Banque Mondiale. Ainsi depuis la première conférence internationale de la micro-assurance de 2015, il est unanimement avancé que 4 milliards de personnes dans le monde vivent avec moins de 2 dollars Américain par jour.
Ce même nombre est donné par PRAHADAD pour désigner les populations qui occupent le bas de la pyramide. Pour sa part, l’OIT estime que près de 3 milliards de personnes dans le monde ne survivent qu’avec 2 dollars des Etats-Unis ou moins par jour[54].
En Afrique, la pauvreté empêche le continent de tirer parti de son immense potentiel. L’Afrique comprend 61 entités politiques, dont 53 Etats et ses 30 368 609 km² représentent 20,3% des terres émergées du globe. La population africaine, estimée à 922 millions en 2015, a doublé depuis 1980. On pense que l’Afrique a passé le cap du milliard d’habitants en 2009[55]. Environ 30% des ressources minérales mondiales se situent dans le sous-sol africain bien qu’elles soient pour l’instant mal exploitées et les richesses mal redistribuées poussant ainsi 46% de la population du continent à vivre sous le seuil de la pauvreté. Selon JOHN MAY, démographe à la Banque Mondiale, la population de l’Afrique subsaharienne devrait doubler d’ici 2036. Ce qui constitue un véritable défi pour le continent qui doit fournir davantage d’efforts pour sortir du sous-développement.
2.2.1.2. L’insuffisance et l’inadaptation des systèmes de protection sociale existant
Qu’il s’agisse de la sécurité sociale ou du marché de l’assurance classique, le continent africain est particulièrement mal loti quant aux possibilités offertes aux individus et aux ménages leur permettant d’accéder aux soins de santé et de garantir la sécurité de leurs biens et leur personne. Au sortir du forum régional de la sécurité sociale pour l’Afrique organisé par l’Association Internationale de la Sécurité Sociale (AISS) tenu à Kigali du 18 au 20 Novembre 2008, les participants ont constaté malencontreusement que 60 ans après la déclaration universelle de droit de l’homme qui consacra les soins de santé comme un droit fondamental, la majorité des africains restes dépourvus d’une couverture adéquate.
Faisant le point sur la sécurité sociale en Afrique, l’OIT relève que dans sa grande majorité, la population active en Afrique subsaharienne ne bénéficie d’aucun type de protection sociale. Il s’agit généralement des travailleurs de secteur informel. Ainsi, seulement 5 à 10% de la population active bénéficie d’une couverture sociale plus moins partielle[56].
L’OIT note aussi une dégradation de la situation au cours de 20 dernières années. La plupart des économistes et de bailleurs de fonds pensaient, dans les années 1970, que le développement entrainerait automatiquement un essor du secteur formel (salariat) et une généralisation de l’assurance santé. Ces pronostics se sont révélés inexistants et on constate au contraire que dans la majorité des pays africains, l’économie repose sur un secteur informel hypertrophié (en RDC par exemple). Seuls les fonctionnaires et autres salariés, qui représentent à peine 10% de la population active en moyenne sont couverts par les systèmes existants[57].
L’échec des politiques d’ajustement structurel a accru le côté informel de l’économie entre les années 1980 et 1990. Une étude du ministère français des affaires étrangères note à ce sujet qu’ « avec la crise économique puis ajustement structurel, des problèmes administratifs, financiers, économiques graves sont apparus et ont fragilisé la situation de la protection sociale. Son coût a augmenté, tandis que le niveau de revenu et parfois le nombre de travailleurs du secteur publique ont stagné et que globalement, le nombre de salarié a baissé au profit des secteurs traditionnels et informels[58] »
Le marché de l’assurance en Afrique ne fait pas l’exception et reste, à l’image de l’ensemble du secteur de la protection des biens et des personnes, à la traîne. En Afrique, le marché de l’assurance est à la fois hétérogène et étroit ; en dépit d’un taux de croissance d’environ 10% par an, il ne représente pas grand-chose. Le marché de l’assurance dans le monde a atteint 4 270 milliards de dollars en 2008. L’Afrique en représente 1,3% (marché vie et non-vie), la plus grande part étant représentée par l’Europe avec 41,1% devant l’Amérique 34% et l’Asie 21,9%. Il faut d’ailleurs rappeler que l’Afrique du sud génère à elle seule plus de 91% des émissions du continent africain[59], c’est-à-dire que sans ce pays, l’Afrique ne rentrerait tout simplement pas dans les statistiques de l’assurance dans le monde.
Ainsi l’assurance reste une activité marginale dans les économies africaines même si les professionnels qui animent ce marché difficile ne l’admettent qu’à mots couverts. La cotisation moyenne par africain est inférieur à 35 euros par an (moins de 5 euros dans nombre de pays notamment de l’Afrique subsaharienne), quand elle est supérieure à 1000 euros par an en Europe et à 400 euros dans le monde[60].
Entre autres raisons de ce quasi inexistence de l’assurance classique en Afrique, on peut retenir l’absence de cadre juridique approprié non seulement pour encadrer une activité aussi complexe que celle des assureurs mais aussi et surtout pour sécuriser les investissements privés. Il y a une quinzaine d’années, les pays de l’Afrique noire francophone empruntaient encore pour leurs activités d’assurance un cadre juridique obsolète datant de l’époque coloniale (loi française du 13 juillet 1930).
Ce n’est qu’avec l’entrée en vigueur du code CIMA en février 1995 que le secteur des assurances s’est vu doté d’un cadre juridique moderne tenant compte des quelques difficultés et spécifiés locales. On peut aussi s’interroger sur l’adéquation des produits commercialisés eu égard aux besoins propres des populations africaines. En effet la grande majorité de produits d’assurance proposés en Afrique ont été conçus à l’origine pour le consommateur occidental. Ils ont par la suite été importés par les filiales de grands groupes internationaux s’installant en Afrique ou par les compagnies à capital africain qui, par aversion au risque ou par manque de compétence technique nécessaire, ont préféré copier des produits ayant fait leurs preuves sous d’autres cieux. Conséquence ces produits ne sont pas toujours adaptés ni aux besoins réels ni au portefeuille des populations africaines qui, pour la plupart, sont à faible revenu. Il fallait donc, pour que le secteur des assurances joue pleinement le rôle social et économique qui lui est reconnu depuis de lustres, repenser le concept et mettre en place les conditions favorables à un essor comparable à celui qu’il connait dans les autres continents ; d’où le recours à la micro-assurance.
2.2.2. La Micro-assurance : remède face au problème de développement socio-économique en Afrique
« Partout dans le monde, l’assurance, parce qu’elle libère de la peur de financer sur ses propres fonds d’éventuelles pertes matérielles et immatérielles, favorise l’investissement et, par conséquent, la croissance économique et l’emploi »[61]
Face aux résultats mitigés obtenus des politiques d’aide publique au développement et d’ajustement structurel, la nouvelle tendance est de financer le développement des pays du Sud par la mobilisation des ressources locales. Parmi les moyens de mobilisation de l’épargne intérieure figure en bonne place l’assurance et par extension la micro-assurance qui, par définition, permettrait une mobilisation encore plus importante. PRAHADAD l’a démontré et cela semble de plus en plus faire l’unanimité parmi les acteurs à l’essor de la micro-assurance.
2.2.2.1. La Micro-assurance : « nouveau marché » de l’assurance
C’est autour des réflexions du maître à penser, C.K PRAHADAD, que s’articule l’idée du nouveau marché. En 2005 dans son livre The fortune at the bottom of the pyramid (la fortune au bas de la pyramide), il explique que le secteur privé, dans son désir de gagner des parts de marché, inventera des systèmes en fonction de la nature du marché[62].
Pour démontrer la pertinence de sa pensée, PRAHADAD se base sur des études de cas et des innovations ayant porté de fruits pour identifier les principes communs à prendre en ligne de compte dans toute initiative commerciale en direction des 4 milliards d’humains qui peuplent le bas de la pyramide. Les cas concrets étudiés sont tirés de la micro-finance, du bâtiment, des biens de consommation ou de la santé. Bien que l’auteur du livre n’analyse pas de cas relatif à l’assurance, il est évident que les «douze principes d’innovations pour les marchés du bas de la pyramide » sont parfaitement applicables à la mise en place de la micro-assurance.
PRAHADAD présente sa nouvelle vue concernant la résolution du problème de la pauvreté comme une solution de « Co-création » vers le développement économique et la transformation, dont les parties sont :
ü Les entreprises privées ;
ü Les agences de développement (partenaires au développement) ;
ü Les consommateurs et entrepreneurs du bas de la pyramide ;
ü Les gouvernements nationaux et autres organisations de la société civile.
Ainsi, pour être quasi complet, nous énumérons les douze principes édictés par PRAHADAD :
· Une approche nouvelle de la relation prix/performance ;
· Des technologies avancées combinées aux infrastructures ;
· La portée des opérations ;
· L’Eco-responsabilité ;
· Le besoin d’un système différent ;
· L’Innovation des personnes ;
· La Déqualification du travail ;
· De lourds investissements dans l’éducation des consommateurs ;
· Des produits conçus pour être utilisés dans des conditions hostiles ;
· Des interfaces utilisateurs facilement adaptables ;
· La Distribution et
· l’Excitation des idées reçues pour se concentrer sur la mise place de nouveaux dispositifs.
Il importe de signaler que l’économiste Craig CHURCHILL a repris ces douze (12) principes édictés par PRAHADAD tout en démontrant leur applicabilité en matière de la micro-assurance.
SECTION 3. ETAT DES LIEUX DE LA MICRO-ASSURANCE DANS LE MONDE
La micro assurance, la pauvreté et la vulnérabilité sont intrinsèquement liées et force est de constater que : « Sur les 4 milliards d’êtres humains vivant dans les pays en développement avec moins de 2 dollars par jour, à peine 10 millions possèderaient une protection de base contre les aléas et les situations de détresse. Une centaine de millions d’êtres humains sombrent chaque année dans la pauvreté, faute de pouvoir subvenir aux frais de maladie qu’ils doivent supporter. La maladie et le coût des prestations de santé sont pour les pauvres les principaux obstacles qui les empêchent d’échapper au cercle vicieux de la pauvreté. »
Le lien entre pauvreté et vulnérabilité se matérialise en effet essentiellement par la fluctuation des revenus consécutive à des événements défavorables et imprévus. Disait ainsi qu’un client d’une institution de micro finance aux Philippines, la Card MBA : « La vie du pauvre est un long risque ».
Les personnes à faibles revenus vivent en effet dans un environnement sujet à de nombreux évènements ou risques qui les rendent plus vulnérables que les autres classes sociales. Il s’agit d’évènements comme la mort, la maladie, l’incapacité, la perte des biens résultant d’un sinistre tel le vol, le feu, les risques agricoles, climatiques, catastrophes naturelles. Chacun de ces événements viendrait amputer considérablement les revenus des ménages à faibles revenus ; si la micro-assurance n’atténuait pas les impacts des chocs subis.
Une étude de MicroInsurance Centre, menée en 2007 par 11 experts en micro assurance avec l’objectif d’évaluer la pratique de la micro assurance dans les 100 pays les plus pauvres au monde, a permis de cartographier le besoin criant des populations à faibles revenus en matière de micro assurance. Au cours de ladite étude, on a pu identifier les micros assureurs, les divers produits offerts (non liés à la sécurité sociale), les taux de pénétration de la micro assurance, le nombre de détenteurs de polices de micro assurance, les canaux de distribution, les diverses réglementations, les politiques de sécurité sociale ainsi que les organismes donateurs. Les 100 pays en question ont été regroupés en trois régions principales : les pays d’Afrique, excluant la République Sud-Africaine, où la micro assurance est très développée, les pays d’Amérique Latine (Brésil exclu, en raison de son classement) et les pays d’Asie.
2.3.1. La micro assurance dans le continent Africain
Il s’agit d’une région dans laquelle on a identifié le nombre le plus bas de détenteurs de polices de micro assurance. En effet, sur les 3,5 millions de vies couvertes, représentant environ 4 % de la population couverte dans les 100 pays étudiés, force était de constater que tout juste 1,6 millions de ces détenteurs de polices vivaient sous la ligne de pauvreté de 2 USD par jour. Ce qui laisse croire qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour que les populations à faibles revenus (les plus pauvres) soient véritablement ciblées. L’observation de la carte révèle clairement le besoin de micro assurance pour l’Afrique. Ce retard serait dû d’une part à l’absence de canaux de distribution efficaces, et d’autre part, à l’absence de grosses compagnies d’assurance ayant une capacité élevée, ainsi que la popularité du modèle d’affaires communautaire.
a. La micro-assurance en Afrique Orientale et Australe :
v En Afrique du Sud
L’Afrique du sud occupe à n’en point douter la position de leader sur le marché africain de l’assurance avec 90% des cotisations vie 50% des primes dommages du continent[63]. La Life Office Association a lancé en 2006 un programme de micro-assurance intitulé « ZIMELE » qui signifie « être debout sur ses deux jambes » en langue Zoulou. Ce programme visait 17,5 millions de personnes à faible revenu et la première police émise ne proposait que la garantie funérailles. Aujourd’hui, l’offre s’est diversifiée et propose désormais des polices d’assurance vie, crédit, obsèques et accidents corporels.
SANTAM (première société d’assurance sud-africaine) a commencé en 2006 à explorer les méandres de cette nouvelle discipline qu’est la micro-assurance en proposant une multirisque habitation aux populations des Townships moyennant une prime mensuelle modique comprise entre 15 et 170 ZAR ( entre1320 et 15125 FCFA)[64]. Aujourd’hui, ladite société fait partie des précurseurs de l’assurance made in Africa et s’exporte d’ailleurs très bien en Occident.
HOLLARD, autre société d’assurance sud-africaine, pour sa part propose depuis 2006 un package comprenant une couverture funérailles, une garantie accident familiale et enfin une assurance téléphone mobile couvrant les téléphones achetés auprès de réseaux partenaires. L’originalité repose ici dans le choix du canal de distribution ; le réseau PEP partenaire de ladite compagnie est formé de 942 magasins répartis sur l’ensemble de territoire sud-africain. HOLLARD développe actuellement un nouveau partenariat avec une autre chaîne de magasins dénommé EDCON. A travers elle, la compagnie propose un autre package comprenant une garantie décès, une garantie individuelle accidents et invalidité. Pour une prime comprise entre 4 et 6,61 dollars (2200 et 3650 FCFA), la compagnie s’engage à payer jusqu’à 2360 dollars (1 300 000 FCFA) en cas de sinistre[65].
v En Ouganda
Depuis une dizaine d’année, AIG Ouganda multiplie les efforts pour mettre sur pied un programme de couverture sociale pour les populations à faible revenu. Pour commencer, un partenariat a été instaurait avec 20 institutions de micro-finance. Bien que ce programme ne soit pas encore rentable pour l’assureur, il a le métier d’exister et d’apporter une couverture prévoyance décès à plus de 1,6 million de personnes.
En 2008, l’association ougandaise des assureurs (Uganda Insurers Association) a lancé une grande campagne de sensibilité en vue d’étendre la protection sociale par l’assurance[66].
v Au Kenya
Appuyé par une subvention de la Fondation Bill et Melhina Gates, le fonds pour l’innovation en micro-assurance de l’OIT soutient un programme de micro-assurance au Kenya. Ce programme qui passe pour devenir une référence en Afrique est porté par un consortium à la tête duquel se trouve la CIC (Co-operative Insurance Compagny). En effet la CIC qui est le premier assureur coopératif du Kenya tient son succès de la collaboration qu’elle a instituée avec la caisse nationale d’assurance maladie. Ainsi en 2007, la CIC couvrait déjà plus de 75 programmes de micro-finance à travers le pays ; soit plus de 160 000 personnes assurées pour un capital total de 17 milliards de shilling (127,6 milliards de FCFA)[67].
Fruit d’un partenariat efficace entre UAP Insurance Limited, Equity Bank Limited et l’International Livestock research Institue, des milliers d’éleveurs nomades du nord kenya vont bientôt être mieux protégés contre les effets d’une sécheresse récurrente grâce au programme pilote d’une nouvelle assurance indicielle fondée sur la mortalité du bétail. L’UAP fournit les services d’assurance tandis que Equity Bank se charge de faire entrer le client cible dans le programme IBLI (Index-Based Livestock Insurance). A la fin des deux saisons sèches de l’année, l’assureur payera le seuil de perte prévu a dépassé un certain pourcentage calculé avec l’aide du projet de gestion des terres arides en analysant les images satellites des pâturages. La prime d’assurance varie de 3,25% de la valeur du troupeau couvert pour les régions les moins exposées à 5,5 % pour les régions les plus exposées. Le bétail est évalué en UBT (unité de bétail tropical), avec une UBT équivalent à 1,4 UBT. Pendant l’année du programme pilote, il est convenu qu’une UBT vaudra 15 000 shillings kenyans soit environ 25 dollars des Etats-Unis. Un des avantages de ce programme réside dans le fait que les demandes d’indemnisation n’ont pas à être vérifiées : quand les pâturages et les fourrages s’amenuisent au point où selon les prévisions 15% au moins du bétail va mourir, les paiements sont automatiques[68].
Grosso modo, l’Afrique australe et orientale dominent le paysage de la micro assurance sur le continent avec respectivement 8,8 millions et 4 millions de personnes couvertes sur un total de 14,7 millions de personnes couvertes en 2008[69]. Cela peut s’expliquer par la dominance de la micro-assurance vie en Afrique du sud ainsi que dans la plus grande implication des assureurs commerciaux dans la micro-assurance dans l’est et le sud du continent. Comme quoi le développement tout azimut de la micro-assurance en Afrique est largement tributaire du degré d’implication des compagnies professionnelles.
b. La micro-assurance en Afrique du Nord[70]
La pratique de la micro-assurance reste relativement marginale en Afrique septentrionale. Les développements actuels dans cette région du continent sont orientés vers l’assurance islamique encore appelée « assurance Takaful ». Etant donné que le Takaful ne fait pas de distinguo entre l’assurance et la micro-assurance, il convient d’en toucher quelques mots. Le terme Takaful en langue arabe est synonyme de garantie mutuelle entre les membres d’un groupe. En plus du partage coopératif du risque, il y a une séparation claire entre participant et opérateur. Les assureurs islamiques se doivent d’adopter des stratégies d’investissement en conformité avec la sharia. A cet égard, les griefs retenus contre le système d’assurance traditionnel tiennent à la nature des contrats et au mode de fonctionnement des sociétés. Ainsi le contrat d’assurance souffre selon l’analyse islamique de trois défauts principaux à savoir :
· L’incertitude au sujet de la survenance du sinistre ;
· L’aspect indemnité du montant des sinistres ;
· L’existence de l’usure dans le mécanisme de placement
Palliant à ces insuffisances, l’assurance « islamique » substitue au contrat d’assurance une convention de donation. L’assureur fait don à l’ensemble des assurés de la compagnie d’assurance de tout ou partie de la prime versée. Il partagera ainsi les risques et la prise en charge commune en cas de sinistre. En effet les donations sont jugées acceptables par la plupart des écoles islamiques même si leurs résultats sont incertains ou indéterminés.
Dans le système d’assurance de Takaful, il existe deux modèles :
· Walaka : contrat d’assurance islamique basé sur la cotisation
· Moudarabah : Contrat islamique de participation aux bénéfices
L’islam prône le partage équitable des risques et des bénéfices, aussi existe-il dans toute compagnie d’assurance islamique un conseil de la charia pour veiller sur la conformité des polices avec les préceptes de l’islam.
En tout état de cause, l’assurance islamique se veut à but non lucratif. Le seul gain réalisé est la différence entre le montant global des souscriptions et celui des dédommagements qui se traduit par une augmentation d’actifs. Les placements se font auprès d’institutions financières islamiques et les investissements non éthiques sont prohibés[71].
Pour revenir aux expériences de la micro-assurance au nord du continent, la branche assurance de la caisse nationale de mutualité agricole algérienne (CNMA) qui a engagé un programme de modernisation des assurances agricoles depuis 2009 vient également de mettre sur pied un mécanisme de micro-assurance destiné au monde rural. Dans ce sens le secrétaire générale de la CNMA-assurance Cherif Ben HABILES explique qu’ « il faut qu’il ait des mécanismes pour pérenniser l’activité de l’agriculture pour que son investissement ne parte pas en fumée à cause d’un aléa climatique » ; la CNMA se doit de présenter des contrats qui protègent l’agriculteur et le rendent solvable vis-à-vis des banques[72].
c. La micro-assurance dans la zone CIMA
La coopération qui a toujours existé entre les pays membres de la CIMA en matière d’assurance, l’application d’un code unique des assurances, l’appartenance à une même zone monétaire, l’utilisation du français comme langue commune de travail sont autant d’atouts qui favorisent la construction d’un marché d’assurance élargi, non exclusif pouvant servir de modèle à l’ensemble du continent. Cependant le taux de pénétration de l’assurance y demeure l’un des plus bas au monde. Ce taux oscille entre :
0,05% au Niger, 0,59% en Côte d’ivoire du PIB. La cotisation moyenne par habitant y est de 811 francs FCFA, soit 1,2 euros contre 473,3 euros pour l’Afrique du Sud, 115,4 euros pour l’île Maurice et 9,9 euros pour le Maroc[73].
Si malgré les atouts énormes susmentionnés l’assurance tarde à prendre véritablement pied dans la zone CIMA, cette région semble pourtant très propice au développement de la micro-assurance. En effet, une étude menée par la Banque mondiale et rappelée lors des états généraux de l’assurance vie tenus à Douala en 2007 mentionnait qu’une hypothèse basse de 3000 FCFA de cotisation moyenne par habitant permettait un triplement des primes collectées en assurance vie dans un délai de 3 ans. L’atteinte de cet objectif passe nécessairement par la mise sur le marché de nouveaux produits vie mieux adaptés aux populations de la zone, à des primes plus abordable.
C’est ainsi qu’après 17 années de sa mise sur pied soit de février 1995 à 2012, le conseil des ministres des pays membres de la CIMA, a instauré la micro-assurance par le biais du règlement n°0003/CIMA/PCMA/PCE/2012 portant réglementation des opérations de micro-assurance dans les Etas membres de la CIMA[74] le plaçant de ce fait au septième livre du code des assurances de ladite zone.
d. La micro-assurance dans le reste du monde :
v En Amérique Latine[75]
En Amérique Latine, l’étude de 2007 a permis d’identifier 7,8 millions de détenteurs de polices de micro assurance, représentant environ 10 % du nombre total dans les 100 pays faisant l’objet de l’étude. C’est dans cette région qu’on a obtenu le pourcentage le plus bas (62 %) de personnes ne bénéficiant d’aucune couverture de micro assurance, ce qui démontre un taux de pénétration un peu plus élevé que dans les autres régions du monde. Il faut cependant remarquer que le Pérou et la Colombie totalisaient 6,7 millions de détenteurs.
v En Asie[76]
En Asie, la micro assurance couvrait selon l’étude de 2007 plus de 67,2 millions de personnes, dont 57,9 millions vivant sous la ligne de pauvreté de 2 USD par jour, soit environ 86 % des détenteurs de polices. Tout comme dans la région de l’Amérique Latine, l’Asie est dominée par l’Inde (30 millions) et la Chine (plus de 28 millions). Malgré le nombre de détenteurs de polices de micro assurance, on a remarqué que plus de 90 % des populations à faibles revenus d’Asie n’étaient pas couvertes.
Cette revue du panorama de la micro assurance dans les pays les plus pauvres nous a permis de constater et de confirmer l’ampleur des besoins des populations à faibles revenus, l’immensité du potentiel de ce secteur qui accuse un retard significatif par rapport à la micro finance, mais aussi et surtout de réaliser l’importance de la mise sur pied de politiques, stratégies pouvant permettre de cibler et d’atteindre ces populations dans un objectif de réduction de la pauvreté sur la planète.
Chapitre Troisième
LA
CONTRIBUTION DE LA MICRO-ASSURANCE DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LA
PAUVRETE
SECTION 1 : APPROCHE METHODOLOGIQUE
3.1.1. La Méthode
Selon Jean Louis LAUBET DEL BAYLE, la méthode est définie comme l’ensemble des opérations intellectuelles permettant d’analyser, de comprendre et d’expliquer la réalité étudiée.[77]
Notre choix a été porté sur deux types de méthodes à savoir : la méthode analytique et la méthode ethnosociologique.
La méthode analytique qui est définit comme étant une analyse systémique de toutes les informations ainsi que les données récoltées[78].
Cette méthode nous a permis d’analyser des nombreuses données qui ont été recueilli grâce aux entretiens que nous avons eus avec certaines populations exclus du système financier.
La méthode ethnosociologique est une démarche qui transpose à la sociologie le principe de méthode des ethnologues : l’étude directe in situ de la vie sociale.[79]
Cette méthode tente de prendre en compte à la fois les situations que traverse la population à faible revenu et les grands systèmes englobant du social empirique, c’est-à-dire fondée sur l’expérience et le recours indispensable au terrain.[80]
3.1.2. La population d’étude
Toute recherche scientifique s’intéresse nécessairement à une population étant donné que ses résultats seront mis à la disposition de celle-ci en vue de trouver la solution à un problème auquel elle est confrontée.
La population d’étude est l’ensemble d’objets ou d’individus ayant des caractéristiques qui leurs sont propres.[81]
Selon MUCHIELLI, la population d’étude est définie comme un groupe humain concerné par les objectifs de l’étude.[82]
Partant de ces différentes définitions, nous pouvons donc dire que notre la population d’étude est constituée des toutes personnes évoluant dans le secteur informel et qui sont exclus du système financier à Kinshasa.
L’échantillon d’étude est un sous-ensemble d’une population. Notons qu’un bon échantillon doit toujours être représentatif de la population dont il est issu[83].
3.1.3.1. Techniques d’échantillonnage et choix de l’échantillon
L’échantillonnage est «l’opération qui consiste à prélever un certain nombre d’éléments (échantillon) dans l’ensemble des éléments à observer ou à traiter (la population)[84]». Ce prélèvement se fait selon plusieurs modalités. Nous allons évoquer ici quelques-unes de ces modalités pour situer dans cet ensemble celle que nous avons choisie dans notre étude. Nous distinguons entre autres les types d’échantillons suivants :
· Echantillonnage aléatoire simple ;
· Echantillonnage stratifié pondéré ;
· Echantillonnage par grappe ;
· Echantillonnage occasionnel.
Dans notre étude, nous n’avons pas eu d’autres possibilités d’extraire nos sujets de recherche que de recourir à l’échantillon occasionnel.
Ainsi, les résultats issus de ce type d’échantillonnage peuvent présenter des limites quant à leur généralisation sur la population-mère.
Même si notre préoccupation ne s’étendait pas à une telle ambition, le soin mis dans le choix des sujets de cette étude permet d’obtenir des indications sérieuses non seulement sur les sujets qui ont été constatés dans la récolte des données mais aussi sur les autres sujets en raison des caractéristiques communes.
Durant notre étude nous avons retenu un échantillon de 50 personnes qui se sont montrées disponibles à répondre à nos questions. Les variables choisis pour cette étude sont :
· L’âge ;
· Le niveau d’études ;
Dans cette analyse, ces différentes variables représentent :
X= la moyenne arithmétique ; Ni= effectif ; xi= étendue et NiXi= effectif total
Tableau N°2 : Répartition de nos enquêtés selon la variable l’Age
AGE |
Ni |
Xi |
NiXi |
18 – 25ans |
20 |
21,5 |
430 |
26 – 33 ans |
18 |
29,5 |
531 |
34 – 41ans |
7 |
37,5 |
262,5 |
42ans et plus |
5 |
45,5 |
227,5 |
TOTAL |
50 |
|
1451 |
Graphique N°1 : Répartition graphique de nos enquêtés selon l’Age
Commentaire : Sur base du tableau et graphique ci-dessus, nous constatons que la distribution de l'âge a une moyenne de 29,02. L'âge moyen de notre population est de 29,02 qui représentent l'âge de toutes les personnes interrogées.
Tableau N°3 : Répartition de nos enquêtés selon la variable niveau d’études
Niveau d’études |
Ni |
Primaire |
1 |
Secondaire |
10 |
Supérieur |
39 |
TOTAL |
50 |
Graphique N°2 : Répartition graphique de nos enquêtés selon le niveau d’études
Commentaire : En se référant au tableau et graphique ci-haut, Nous avons remarqué que la distribution du niveau d'étude a une moyenne de 16,67. Le niveau d'étude moyenne de notre population est présenté par 16,67 qui expriment le degré d'instruction de cette population.
3.1.5. Description de l’échantillon selon les variables de l’étude
En tenant compte des variables de notre étude, nous pouvons repartir notre échantillon de la manière suivante :
L’âge d’une personne est une dimension importante dans l’appréciation que cette personne peut avoir par son âge. Ainsi, nous avons commencé la répartition à partir de 18 ans tout en se référant à l’âge majeur reconnu généralement par l’Etat pour contracter du travail.
Ainsi, les sujets de cette étude en tenant compte de leur âge se présentent de la manière suivante :
Tableau n°04 : Répartition des sujets selon les tranches d’âge
Age des sujets |
Ni |
% |
18 – 25ans |
20 |
40 |
26 – 33 ans |
18 |
36 |
34 – 41ans |
7 |
14 |
42ans et plus |
5 |
10 |
TOTAL |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : D’après ce tableau, 20 sujets soit 40% se situent dans la tranche d’âge de 18 à 25 ans, 18 sujets soit 36% se situent entre 26 et 33 ans, 7 sujets soit 14% se situent entre 34 et 41 ans et enfin 5 sujets soit 10% se situent entre 42 ans et plus. Ainsi La figure ci-dessus montre que la tranche d’âge la plus représentée est celle comprise entre 18 à 25 ans avec une proportion de 20 sujets soit 40%.
Nous nous sommes intéressés par le niveau d’études de nos sujets en général en nous appuyant sur le présupposé selon lequel l’ouverture d’esprit que confère un niveau élevé d’étude peut permettre à un individu d’avoir une appréciation plus compète.
Nous donnons dans ce tableau ci-dessous, la répartition des sujets de notre échantillon selon leur niveau d’études.
Tableau n°05 : Répartition des sujets selon le niveau d’études
Niveau d’étude |
Ni |
% |
Primaire |
1 |
2 |
Secondaire |
10 |
20 |
Supérieur |
39 |
78 |
TOTAL |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : Ce tableau ci-dessus nous montre que 01 seul sujet soit 2% à un niveau d’étude primaire, 10 sujets soit 20% ont un diplôme d’Etat, et enfin 39 sujets soit 78% ont un niveau d’étude supérieurs.
3.1.6. Les techniques de récolte des données
Après avoir décrit la technique par laquelle nous avons extrait l’échantillon de cette étude, nous allons maintenant parler de la technique utilisée dans la récolte des données.
La technique de récolte est définie comme étant un moyen qui permet à un chercheur de récolter les informations nécessaires pour une étude. Le choix d’un instrument de travail approprié s’avère nécessaire en vue de rechercher les informations nécessaires. Il est entendu évidemment que le choix d’une technique de récolte des données d’une investigation est subordonné par plusieurs paramètres, les uns et les autres ne pouvant justifier un bon choix que dans la mesure où ils peuvent permettre d’utiliser pour une étude précise des techniques adoptées aux types de données à récolter[85].
En ce qui nous concerne, nous avons opté pour le questionnaire comme instrument de base, parce que cet outil nous semble le plus adapté non seulement au thème exploité dans cette recherche mais aussi aux moyens (ressources matérielles et financières) disponibles et au contexte général du milieu dans lequel cette étude se réalise.
Nos recherches nous ont poussé à opter pour l’interview dans la mesure où il nous a servi d’interroger oralement une bonne partie de nos sujets qui ont bien voulu exprimer leurs idées et positions et aussi la technique documentaire qui nous a permis de consulter certains ouvrages, notes ou autres documents ayant rapport avec notre travail.
3.1.6.1.1. Notions de questionnaire
Le questionnaire est défini comme étant un test composé d’un nombre plus au moins élevé des questions présentées par écrit au sujet sous étude[86].
Le questionnaire est à comprendre comme un instrument de recherche comprenant un ensemble des questions bien dosées et qui couvrent les différents aspects d’un problème que le chercheur veut étudier à travers les réponses que les sujets donnent. Le questionnaire peut être utilisé dans les études de sondage d’opinions, les études d’orientation scolaire et professionnelles, études de personnalité, etc.
Pour nous, le questionnaire est une liste des questions posées par l’enquêteur pour récolter les données de la part de l’enquêté afin de vérifier ses hypothèses de travail.
3.1.6.1.2. Elaboration du questionnaire
a. La pré-enquête
Dans cette phase de la pré-enquête qui coïncide avec la genèse de cette étude ; nous avons fait une descente sur terrain pour voir si la préoccupation de la micro-assurance d’une manière générale se traduisent sous forme de quelques questions spécifiques pouvant faire l’objet d’une étude. Il était aussi question de voir dans l’ensemble des domaines probables d’études qu’offrirait cette éventualité, quelques angles d’attaques possibles pouvant être envisagés dans une étude de la dimension d’un mémoire de fin d’étude.
Après avoir abordé ces problèmes de domaines d’investigation et de l’objet de l’étude qui ont permis de choisir l’orientation qui part de ce que pensent les personnes à faible revenu sur la micro-assurance. Il restait à construire un ensemble de questions qui cadrent avec le sujet et l’angle d’attaque retenu
C’est ainsi qu’une ébauche de questionnaire de 12 Items a été composé. Mais il restait de voir comment notre étude, à savoir la population congolaise réagiraient à ce questionnaire. Le souci étant, bien entendu que ce questionnaire sera adapté à eux pour qu’ils y réagissent de façon adéquate. Cette préoccupation a trouvé sa réponse dans la deuxième phase de l’élaboration de notre enquête à savoir, le pré-test.
b. Le pré-test
Le pré-test est la phase qui consiste à essayer, sur un échantillon réduit, l’instrument prévu dans l’enquête. Il a consisté à administrer les 15 questions de l’ébauche du questionnaire à 8 personnes qui ont un revenu faible dans la ville province de Kinshasa. Ces huit sujets n’ont pas, bien entendu, fait partie de l’ensemble de 50 retenus dans notre échantillon.
3.1.6.1.3. Administration du questionnaire[87]
Devant les deux modalités d’administration du questionnaire, notre position a été inspirée par la réalité sur le terrain en suivant les conseils de C. JAVEAU qui prévoit deux modalités dans l’administration directe ou indirecte.
Nous retenons de cette distinction faite par C. JAVEAU que dans l’administration directe, les sujets de notre étude ont été appelés à écrire eux-mêmes leurs réponses dans les questionnaires que nous leur avons remis. Etant donné que notre questionnaire a été écrit en français, cette modalité devrait être adaptée à tous les sujets.
Mais, il n’en a pas été toujours question, car certains sujets de notre étude, même s’ils savaient lire en français, ils n’ont pas été disposés à nous répondre sous cette modalité.
Nous avons alors utilisé aussi l’administration indirecte, Cette modalité oblige l’enquêteur de noter les réponses que lui fournit l’enquête. Ce qui nous a permis de recueillir les informations auprès des sujets qui semblaient ne pas savoir ou vouloir écrire en français et surtout le sujet ayant un niveau primaire.
3.1.6.2. La technique documentaire
Certains documents et ouvrages que nous avons consultés nous ont permis d’obtenir des informations utiles pour notre travail. Cette documentation concernait également les travaux de fin de cycle, des recueils d’instructions, le code des assurances et tant d’autres.
La notion d’interview désigne un tête-à-tête au cours duquel l’enquête donne oralement des informations à l’enquêteur. Pour R. PINTO et M. GRAWITZ, l’interview signifie « une forme de communication de deux personnes qui ne se connaissent pas, ayant pour but de recueillir certaines informations concernant un objet précis »
Elle nous a aidés à recueillir oralement les avis de quelques personnes qui ont acceptés de répondre à nos questions. Il faut signaler que les personnes interviewées sont parmi les 50 sélectionnés qui constituent notre échantillon.
Le dépouillement des données est une opération qui consiste à
rendre les données récoltées exploitables, c’est-à-dire compréhensibles et
intelligibles. En ce qui nous concerne, notre dépouillement s’est cristallisé
question par question en dégageant pour chacune d’elle, les fréquences (n)
transformées en pourcentage (%). Les données recueillies ont été présentées
dans les tableaux en trois colonnes : les réactions, les fréquences et les
pourcentages.
SECTION 2 : ANALYSE ET APPRECIATION DES RESULTATS
3.2.1. Présentation et analyse des résultats
Pour faciliter la compréhension, nous présentons directement ces résultats avec les variables retenues dans cette recherche
Question n° 1 : Saviez-vous qu’il existe une micro-assurance en RD Congo ?
Tableau n°06 : Répartition de la population d’étude selon les tranches d’âge sur l’existence de la Micro-assurance RD Congo.
Age |
18-25ans |
26-33ans |
34-41ans |
42ans et plus |
Total |
|||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
Oui |
20 |
40 |
17 |
34 |
7 |
14 |
5 |
10 |
49 |
98 |
Non |
- |
- |
1 |
2 |
- |
- |
- |
- |
1 |
2 |
Total |
20 |
40 |
18 |
36 |
7 |
14 |
5 |
10 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire: Le tableau ci-dessus montre que la quasi-totalité des sujets enquêtés soit 98% d’entre eux ont une connaissance sur la micro-assurance et seul 1 sujet affirme n’avoir jamais connu l’existence de la micro-assurance en RD Congo.
Tableau n°07 : Répartition de la population d’étude selon le niveau d’études sur l’existence de la Micro-assurance RD Congo.
N-E |
Primaire |
Secondaire |
Supérieur |
Total |
||||
Réponse |
n |
% |
N |
% |
n |
% |
n |
% |
Oui |
- |
- |
10 |
20 |
39 |
78 |
49 |
98 |
Non |
1 |
2 |
- |
- |
- |
- |
1 |
2 |
Total |
1 |
2 |
10 |
20 |
39 |
78 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : Le tableau ci-haut renseigne que parmi les 50 sujets qui ont entendu parler de la micro-assurance en RD Congo. Il y a 10 sujets soit 20% ont un niveau d’étude secondaire et 39 sujets soit 78% ont atteint le niveau d’études supérieur. Tandis qu’il y a un seul sujet sur le 50 ayant un niveau primaire qui affirme n’avoir pas entendu parler de la micro-assurance en RD Congo.
La tendance générale des résultats obtenus montre nettement que les sujets enquêtés ont une connaissance sur la micro-assurance en RD Congo.
Question 2. Quel(s) types de Micro-assurance connaissez-vous ?
Tableau N°08: Répartition de la population d’études selon les tranches d’âge sur le type de la Micro-assurance RD Congo.
Age |
18-25ans |
26-33ans |
34-41ans |
42ans et plus |
Total |
|||||||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
||||
IMF |
5 |
10 |
4 |
8 |
2 |
4 |
3 |
6 |
14 |
28 |
||||
Mutuelle de santé |
9 |
18 |
6 |
12 |
4 |
8 |
2 |
4 |
21 |
42 |
||||
Coopératives agricoles |
1 |
2 |
3 |
6 |
- |
- |
- |
- |
4 |
8 |
||||
Syndicat et organisation social professionnel |
2 |
4 |
3 |
6 |
- |
- |
- |
- |
5 |
10 |
||||
Association des femmes |
- |
- |
1 |
2 |
- |
- |
- |
- |
1 |
2 |
||||
Fonds funéraire informel |
1 |
2 |
1 |
2 |
- |
- |
- |
- |
2 |
4 |
||||
Groupe d’entraide social |
2 |
4 |
- |
- |
1 |
2 |
- |
- |
3 |
6 |
||||
TOTAL |
20 |
40 |
18 |
36 |
7 |
14 |
5 |
10 |
50 |
100 |
||||
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Graphique N°03 : Répartition graphique de la population d’études selon les tranches d’âge sur le type de la Micro-assurance RD Congo.
Commentaire : La tendance générale des résultats de ce tableau et de ce graphique nous confirme que la majorité relative dont 21 sujets sur les 50 soit 42% des enquêtés a connu les mutuelles de santé.
Tableau N°09 : Répartition de la population d’études selon le niveau d’étude sur l’existence de la Micro-assurance RD Congo.
Niveau d’étude |
Primaire |
Secondaire |
Supérieur |
Total |
|||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
|
IMF |
- |
- |
7 |
14 |
7 |
14 |
14 |
28 |
|
Mutuelle de santé |
- |
- |
1 |
2 |
20 |
40 |
21 |
42 |
|
Coopératives agricoles |
- |
- |
2 |
4 |
2 |
4 |
4 |
8 |
|
Syndicat et organisation social professionnel |
- |
- |
- |
- |
5 |
10 |
5 |
10 |
|
Association des femmes |
1 |
2 |
- |
- |
- |
- |
1 |
2 |
|
Fonds funéraire informel |
- |
- |
- |
- |
2 |
4 |
2 |
4 |
|
Groupe d’entraide social |
- |
- |
- |
- |
3 |
6 |
3 |
6 |
|
TOTAL |
1 |
2 |
10 |
20 |
39 |
78 |
50 |
100 |
|
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Graphique N°04 : Répartition graphique de la population d’études selon le niveau d’étude sur l’existence de la Micro-assurance RD Congo.
Commentaire : La tendance générale de cette question nous fait remarquer qu’il y a un bon nombre des sujets soit 21 sur les 50 possibles ont une connaissance sur les mutuelles de santé. 14 sur 50 soit 28% connaissent les IMF ; 8% les coopératives agricoles ; 10% les syndicats et organisation sociale professionnel ; 2% association des femmes; 4% les fonds funéraires informel et 3 sujets sur 50 ont une connaissance des groupes d’entraide social.
Question 3 : Quels sont les produits de la micro-assurance que vous connaissez ?
Tableau N°10 : Répartition des sujets selon le les tranches d’âge sur les produits de la Micro-assurance RD Congo.
Age |
18-25ans |
26-33ans |
34-41ans |
42ans et plus |
Total |
|||||||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
||||
Micro assurance vie |
1 |
2 |
4 |
8 |
3 |
6 |
2 |
4 |
10 |
20 |
||||
Micro assurance santé |
19 |
38 |
11 |
22 |
4 |
8 |
3 |
6 |
37 |
74 |
||||
Micro assurance agricole |
- |
- |
2 |
4 |
- |
- |
- |
- |
2 |
4 |
||||
Micro assurance des biens |
- |
- |
1 |
2 |
- |
- |
- |
- |
1 |
2 |
||||
TOTAL |
20 |
40 |
18 |
36 |
7 |
14 |
5 |
10 |
50 |
100 |
||||
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Graphique N°05 : Répartition graphique des sujets selon le les tranches d’âge sur les produits de la Micro-assurance RD Congo.
Commentaire : Ces données montrent que parmi les 37 sujets sur 50 qui estiment avoir connu la micro assurance santé, il y a 19 sujets soit 38% compris entre 18-25 ans, 22% entre 26-33 ans, 8% entre 34-41 ans et 6% dans la tranche d’âge de 42 ans révolu.
Tableau N°11: Répartition des sujets selon le niveau d’études sur les produits de la Micro-assurance RD Congo.
Niveau d’étude |
Primaire |
Secondaire |
Supérieur |
Total |
|||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
N |
% |
|
Micro assurance vie |
- |
- |
3 |
6 |
7 |
14 |
10 |
20 |
|
Micro assurance santé |
1 |
2 |
5 |
10 |
31 |
62 |
37 |
74 |
|
Micro assurance agricole |
- |
- |
1 |
2 |
1 |
2 |
2 |
4 |
|
Micro assurance des biens |
- |
- |
1 |
2 |
- |
- |
1 |
2 |
|
TOTAL |
1 |
2 |
10 |
20 |
39 |
78 |
50 |
100 |
|
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Graphique N°06 : Répartition graphique des sujets selon le niveau d’études sur les produits de la Micro-assurance RD Congo.
Commentaire : Le tableau et graphique ci-dessus renseigne que parmi les sujets qui affirment avoir connu les produits de la micro assurance, il y a 10 sujets soit 20% dont 6% ont un niveau d’études secondaire et 14% ont un niveau d’étude supérieur connaissent la micro assurance vie, 37 sujets sur 50 soit 74% dont 2% ont un niveau primaire, 10% ont un niveau secondaire et 62% supérieur connaissent la micro assurance santé ; 4% dont le niveau primaire et supérieur respectivement 2% connaissent la micro assurance agricole et 2% des sujets qui ont niveau secondaire, ont une connaissance de la micro assurance des biens.
Question 4 : En rapport avec « la question 2», connaissez-vous une institution de micro-assurance en RD Congo ?
Tableau N°12: Répartition de la population qui connaît les institutions de la micro assurance selon les tranches d’âge
Age |
18-25ans |
26-33ans |
34-41ans |
42ans et plus |
Total |
|||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
Oui |
20 |
40 |
17 |
34 |
7 |
14 |
5 |
10 |
49 |
98 |
Non |
- |
- |
1 |
2 |
- |
- |
- |
- |
1 |
2 |
Total |
20 |
40 |
18 |
36 |
7 |
14 |
5 |
10 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : Le tableau ci-dessus que la quasi-totalité des sujets enquêtés soit 98% d’entre eux ont une connaissance sur les institutions de la Micro-assurance et seul 1 sujet affirme n’avoir jamais connu cela.
Tableau N°13: Répartition de la population qui connaît les institutions de la micro assurance selon le niveau d’étude
N-E |
Primaire |
Secondaire |
Supérieur |
Total |
||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
Oui |
- |
- |
10 |
20 |
39 |
78 |
49 |
98 |
Non |
1 |
2 |
- |
- |
- |
- |
1 |
2 |
Total |
1 |
2 |
10 |
20 |
39 |
78 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : Commentaires : Le tableau ci-haut renseigne que parmi les 50 sujets qui ont entendu parler de la Micro-assurance en RD Congo. Il y a 10 sujets soit 20% ont un niveau secondaire et enfin 39 sujets soit 78% ont atteint le niveau Supérieur. Tandis qu’il y a un seul sujet sur le 50 ayant un niveau primaire qui affirme n’avoir pas entendu parler.
Question 5 : Si OUI, par quel moyen avez-vous connu cela ?
Tableau N°14 : Répartition des résultats selon la variable âge sur la voie par laquelle les enquêtés sont informés sur l’existence de la micro assurance et ces institutions
Age |
18-25ans |
26-33ans |
34-41ans |
42ans et plus |
Total |
|||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
N |
% |
n |
% |
n |
% |
Bouche à l’oreille |
2 |
4,08 |
3 |
6,12 |
1 |
2,04 |
1 |
2,04 |
7 |
14,28 |
Affiches |
1 |
2,04 |
2 |
4,08 |
- |
- |
- |
- |
3 |
6,12 |
Radio |
- |
- |
1 |
2,04 |
2 |
4,08 |
3 |
6,12 |
6 |
12,24 |
Télévision |
3 |
6,12 |
2 |
4,08 |
1 |
2,04 |
1 |
2,04 |
7 |
14,28 |
Internet |
5 |
10,20 |
3 |
6,12 |
3 |
6,12 |
- |
- |
11 |
22,44 |
Enseignement/Université |
9 |
18,36 |
6 |
12,24 |
- |
- |
- |
- |
15 |
30,60 |
TOTAL |
20 |
40,8 |
17 |
34,7 |
7 |
14,3 |
5 |
10,2 |
49 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : La tendance générale des résultats de ce tableau nous confirme que la majorité relative (15) des enquêtés a connu l’existence de la Micro assurance et ces institutions grâce aux enseignements et à l’université.
Tableau N°15 : Répartition des résultats selon la variable niveau d’étude sur la voie par laquelle les enquêtés sont informés sur l’existence de la micro assurance et ces institutions
N-E |
Primaire |
Secondaire |
Supérieur |
Total |
||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
Bouche à l’oreille |
- |
- |
2 |
4,08 |
5 |
10,20 |
7 |
14,28 |
Affiches |
- |
- |
1 |
2,04 |
2 |
4,08 |
3 |
6,12 |
Radio |
- |
- |
2 |
4,08 |
4 |
8,16 |
6 |
12,24 |
Télévision |
- |
- |
1 |
2,04 |
6 |
12,24 |
7 |
14,28 |
Internet |
- |
- |
1 |
2,04 |
10 |
20,40 |
11 |
22,44 |
Enseignement/Université |
- |
- |
3 |
6,12 |
12 |
24,48 |
15 |
30,60 |
TOTAL |
- |
- |
10 |
20,4 |
39 |
79,6 |
49 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : La tendance générale des résultats de nos enquêtés montre que la majorité relative de notre population d’étude a connu l’assurance grâce à l’enseignement et à l’université et l’internet.
Question 6 : Avez-vous ou connaissez-vous une personne qui a souscrit à un contrat de micro assurance ?
Tableau N°16 : Répartition des résultats selon la variable âge sur les personnes qui ont souscrit à la micro assurance
Age |
18-25ans |
26-33ans |
34-41ans |
42ans et plus |
Total |
|||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
Oui |
9 |
18 |
2 |
4 |
1 |
2 |
3 |
6 |
15 |
30 |
Non |
11 |
22 |
16 |
32 |
6 |
12 |
2 |
4 |
35 |
70 |
Total |
20 |
40 |
18 |
36 |
7 |
14 |
5 |
10 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire: Il s’observe des résultats de nos enquêtes que la majorité de notre population d’étude n’ont pas la connaissance des personnes qui ont souscrit à un contrat de micro assurance.
Tableau N°17 : Répartition des résultats selon la variable niveau d’étude sur les personnes qui ont souscrit à la micro assurance
N-E |
Primaire |
Secondaire |
Supérieur |
Total |
||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
Oui |
- |
- |
3 |
6 |
12 |
24 |
15 |
30 |
Non |
1 |
2 |
7 |
14 |
27 |
54 |
35 |
70 |
Total |
1 |
2 |
10 |
20 |
39 |
78 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Question 7 : selon vous, que peut être le montant de cotisation qu’un individu peut contribuer par personne par année ?
Tableau N°18: Répartition des résultats selon la variable âge sur la cotisation par personne par année.
Age |
18-25ans |
26-33ans |
34-41ans |
42ans et plus |
Total |
|||||
Réponse |
n |
% |
N |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
5 à 20 $ |
17 |
34 |
18 |
36 |
6 |
12 |
5 |
10 |
46 |
92 |
21 à 36$ |
3 |
6 |
- |
- |
1 |
2 |
- |
- |
4 |
8 |
37 à 52$ |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
53 à 63$ |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
64$ et plus |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
TOTAL |
20 |
40 |
18 |
36 |
7 |
14 |
5 |
10 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : La tendance générale des résultats de ce tableau et graphique nous confirme que la majorité relative dont 46 sujets sur 50 des enquêtés pense qu’il est préférable de contribuer entre 5 à 20USD par personne/an car le revenu ne le permettent pas de cotiser au-delà de ce montant.
Tableau N°19 : Répartition des résultats selon la variable niveau d’étude sur la cotisation par personne par année.
N-E |
Primaire |
Secondaire |
Supérieur |
Total |
||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
N |
% |
n |
% |
5 à 20 $ |
1 |
2 |
9 |
18 |
36 |
72 |
46 |
92 |
21 à 36$ |
- |
- |
1 |
2 |
3 |
6 |
4 |
8 |
37 à 52$ |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
53 à 63$ |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
64$ et plus |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
TOTAL |
1 |
2 |
10 |
20 |
39 |
78 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : La tendance générale des résultats de ce tableau nous confirme que la majorité relative dont 46 sujets sur 50 en raison d’un sujet qui a un niveau d’études primaire, 9 sujets qui ont un niveau secondaire et 36 sujets ont niveau supérieur des enquêtés pensent qu’il est préférable de contribuer entre 5 à 20USD par personne/an
Question 8 : Comment appréciez-vous les priorités des congolais c’est-à-dire l’alimentation, la scolarité, la santé et le logement au quotidien ?
Tableau N°20 : Répartition des résultats selon la variable d’âge sur l’appréciation des priorités des congolais.
Age |
18-25ans |
26-33ans |
34-41ans |
42ans et plus |
Total |
|||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
Excellent |
- |
- |
|
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Très bonne |
- |
- |
|
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Assez bonne |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Bonne |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Mauvaise |
7 |
14 |
12 |
24 |
- |
- |
- |
- |
19 |
38 |
Médiocre |
13 |
26 |
6 |
12 |
7 |
14 |
5 |
10 |
31 |
62 |
TOTAL |
20 |
40 |
18 |
36 |
7 |
14 |
5 |
10 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : La tendance générale des résultats de ce tableau nous confirme que la majorité relative dont 31 sujets sur 50 des enquêtés pensent que les priorités de congolaise donc l’alimentation, la scolarité, la santé et le logement sont médiocre en raison de la conjoncture du pays.
Tableau N°21 : Répartition des résultats selon la variable niveau d’études sur l’appréciation des priorités des congolais.
N-E |
Primaire |
Secondaire |
Supérieur |
Total |
||||
Réponse |
N |
% |
n |
% |
N |
% |
n |
% |
Excellent |
- |
- |
|
- |
- |
- |
- |
- |
Très bonne |
- |
- |
|
- |
- |
- |
- |
- |
Assez bonne |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Bonne |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Mauvaise |
- |
- |
4 |
8 |
15 |
30 |
19 |
38 |
Médiocre |
1 |
2 |
6 |
12 |
24 |
48 |
31 |
62 |
TOTAL |
1 |
2 |
10 |
20 |
39 |
78 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : La tendance générale des résultats de ce tableau nous confirme que la majorité relative dont 31 sujets sur 50 soit 1 sujet primaire, 6 secondaire et 24 sujets qui ont un niveau d’études supérieur des enquêtés pensent que les priorités de congolaise donc l’alimentation, la scolarité, la santé et le logement sont médiocre en raison de la conjoncture du pays.
Question 9 : Avec les produits que propose la micro-assurance, pensez-vous cela peut être une arme pour éradiquer la pauvreté ?
Tableau N°22 : Répartition des résultats selon la variable âge sur la question de savoir si les produits de la micro assurance peuvent aider à éradiquer la pauvreté
Age |
18-25ans |
26-33ans |
34-41ans |
42ans et plus |
Total |
|||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
N |
% |
n |
% |
n |
% |
Oui |
20 |
40 |
18 |
36 |
7 |
14 |
5 |
10 |
50 |
100 |
Non |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Total |
20 |
40 |
18 |
36 |
7 |
14 |
5 |
10 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Commentaire : La majorité absolue des enquêtés admet que les différents produits de la micro assurance sont une arme pour éradiquer le fléau de la pauvreté en RD Congo.
Tableau N°23 : Répartition des résultats selon la variable niveau d’études sur la question de savoir si les produits de la micro assurance peuvent aider à éradiquer la pauvreté
N-E |
Primaire |
Secondaire |
Supérieur |
Total |
||||
Réponse |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
Oui |
1 |
2 |
10 |
20 |
39 |
78 |
50 |
100 |
Non |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Total |
1 |
2 |
10 |
20 |
39 |
78 |
50 |
100 |
Source : Nos enquêtes, aout 2020
Question 10 : Avez-vous souscrit à la Micro assurance?
Aucun de nos enquêtés n’a souscrit à une police de micro assurance pour une raison ou une autre. La tendance majoritaire se penche sur la sous information, le manque des moyens financiers et l’insolvabilité de micro assurance vis-à-vis de ses engagements.
Question 11 : La micro-assurance est-elle accessible à toutes les franges de la population ?
La plupart des enquêtes pense que cela n’est pas accessible à toutes les franges de la population par ce que la vulgarisation du bien-fondé de la souscription à cela n’a pas été suffisamment faite.
Question 12 : au regard de ce qui se passe dans le pays, pensiez-vous que l’Etat doit miser sur la micro assurance pour lutter contre la pauvreté qui s’abat dans le pays ?
Dans la mesure où la micro assurance comble les lacunes de l’Etat dans les domaines où il est démissionnaire ; nos enquêtés ont majoritaire validé l’implication de l’Etat dans la micro assurance en créant de compagnies de micro assurance tout en fixant un coût qui permettrait à toutes les franges de la population de s’affilier. Cela permettra de constituer l’épargne afin de préparer l’investissement pour l’avenir meilleur pour le souscripteur et un business rentable pour l’établissement.
3.2.2. Résumé des résultats
Ainsi, Les résultats de notre recherche se résument de la manière suivante :
· La quasi-totalité des sujets enquêté soit 98 % ont reconnu avoir entendu parler de la Micro assurance et leurs principales sources d’information sont notamment les enseignement/Université, l’internet, de bouche à l’oreille et la télévision.
· La majorité relative des sujets enquêtés pensent qu’il est important de souscrire à un contrat d’assurance mais ce qui les empêche ce n’est que la sous information, le manque des moyens financiers et l’insolvabilité du micro assurance vis-à-vis de ses engagements.
· La majorité absolue des enquêtés admet que les différents produits de la micro assurance sont une arme pour éradiquer le fléau de la pauvreté en RD Congo surtout lorsqu’ils souscrivent à un contrat de micro assurance. Une telle démarche peut facilement aider la population vulnérable en allégeant aux dépenses de première nécessité.
· Au regard des résultats, 62% des enquêtés pensent que les priorités de congolaise donc l’alimentation, la scolarité, la santé et le logement sont médiocres et 38% pensent que cela est mauvaise en raison de la conjoncture du pays.
· Parmi tous les sujets qui ont entendu parler de la micro assurance, aucun d’entre eux n’a souscrit à cette catégorie de micro assurance.
· La plupart des sujets soit 98% connaissent qu’il existe des institutions de micro assurance en RD Congo l’ont appris grâce aux enseignements/Universités et l’internet et il n’y qu’un seul sujet qui ne les connait pas (2%).
· La majorité absolue pense que le secteur de la vie le plus couvert par la micro assurance en RD Congo reste la santé soit 74% à travers des mutuelles de santé.
· Les résultats de nos enquêtes montrent que la majorité de notre population d’étude n’ont pas la connaissance des personnes qui ont souscrit à un contrat de micro assurance.
· Au regard de la situation financière et aux charges, la majorité absolue des sujets enquêtés soit 100% pense qu’il serait préférable de pouvoir cotiser 5 à 20USD.
3.2.3. Point de vue critique des résultats
Ces résultats nous montrent à suffisance que les personnes à faible revenu et vulnérable en générale et ceux touchés par notre enquête en particulier connaissent la micro assurance. La micro assurance populaire reste celle de la micro assurance santé suite.
Cette connaissance de la micro assurance est surtout facilitée par les enseignements à l’université, l’internet et le média. Malheureusement que la vulgarisation demeure éphémères n’atteignant pas les objectifs assignés.
3.2.4. Justification des hypothèses
Au début de l’élaboration du présent travail, nous nous avons fixé un certain nombre d’hypothèses suite au constat fait au sein de l’environnement des personnes à faible revenu et vulnérable en RD Congo. S’inspirant aux résultats de notre recherche, nous avons donc validé ces hypothèses car l’enquête nous les a confirmés.
L’enquête a prouvé que partant des conséquences néfastes que la société congolaise est victime, la micro-assurance par ses fins se présente comme un outil efficace qui contribue à l’éradication progressive du fléau de la pauvreté par dans la mesure où la souscription à la micro assurance met le souscripteur à l’abri de la réparation des certains dommages sociaux. Le poids de la réparation de ces dommages constitue une source de pauvreté. En outre le refus de la souscription à la micro assurance se justifie par la non vulgarisation de celle-ci et enfin l’insolvabilité des institutions de micro assurance face à ses engagements et la mauvaise lecture faite à cette micro assurance par les Africains en général l’impactent négativement.
La micro assurance à travers ses IMF fournit aux pauvres des services leur permettant de protéger, de diversifier et d’accroitre leurs sources de revenus. De petits crédits pour tirer parti d’opportunités, palier un manque de liquidités ou le recours à des comptes d’épargne simple et sécurisés sont autant de moyens de briser le cercle vicieux de la pauvreté. Elle contribue également à traiter la vulnérabilité économique en amortissant les effets d’événements soudain et contraires tels que les aléas climatiques ou les accidents de la vie sociale et cela maximise son impact sur les besoins de la population congolaise.
CONCLUSION PARTIELLE
La contribution de la micro assurance dans la lutte contre la pauvreté est positive, si l’on s’en tient aux déclarations des personnes qui cotisent. Cette réussite sur le terrain est difficile à appréhender de façon plus globale, pour diverses raisons à caractère méthodologique. La mesure d’un impact de la micro assurance sur la pauvreté a déjà besoin d’être définie. La notion de « pauvre » est floue et doit être adaptée à chaque terrain. Ce que permet la micro assurance, c’est principalement un meilleur accès aux soins médicaux et du financement, à l’extension de la protection sociale, ce qui renforce le capital humain et permet une continuité de l’activité de production.
La micro assurance est importante sur le développement socio-économique de la population dans la mesure où elle permet aux souscripteurs d’aspirer, dans le cadre d’une mutualité, à développer leurs activités
CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS
Nous voici arrivé à la fin de l’élaboration du présent travail qui a porté sur l’intitulé « La contribution de la micro assurance dans la lutte contre la pauvreté en République Démocratique du Congo ».
Pour y parvenir, nous avons subdivisé notre travail en trois chapitres hormis l’introduction et la conclusion, entre autres.
· Le premier chapitre porte sur le cadre conceptuel;
· Le deuxième chapitre a parlé sur l’évolution de la pauvreté en RDC et fondement de la micro-assurance;
· Le troisième chapitre a porté sur la contribution de la micro-assurance dans le cadre de la lutte contre la pauvreté
Pour ce faire, les méthodes analytique et ethnosociologique couplées aux techniques de questionnaire, documentaire et d’interview ont été les clous à la fixation de la charpente.
Pour boucler la boucle, tous les détails sus évoqués dans cette conclusion ont abouti résultats ci-après :
· La quasi-totalité des sujets enquêté soit 98 % ont reconnu avoir entendu parler de la Micro assurance et leurs principales sources d’information sont notamment les enseignement/Université, l’internet, de bouche à l’oreille et la télévision.
· La majorité relative des sujets enquêtés pensent qu’il est important de souscrire à un contrat d’assurance mais ce qui les empêche ce n’est que la sous information, le manque des moyens financiers et l’insolvabilité du micro assurance vis-à-vis de ses engagements.
· La majorité absolue des enquêtés admet que les différents produits de la micro assurance sont une arme pour éradiquer le fléau de la pauvreté en RD Congo surtout lorsqu’ils souscrivent à un contrat de micro assurance. Une telle démarche peut facilement aider la population vulnérable en allégeant aux dépenses de première nécessité.
· Au regard des résultats, 62% des enquêtés pensent que les priorités de congolaise donc l’alimentation, la scolarité, la santé et le logement sont médiocres et 38% pensent que cela est mauvaise en raison de la conjoncture du pays.
· Parmi tous les sujets qui ont entendu parler de la micro assurance, aucun d’entre eux n’a souscrit à cette catégorie de micro assurance.
· La plupart des sujets soit 98% connaissent qu’il existe des institutions de micro assurance en RD Congo l’ont appris grâce aux enseignements/Universités et l’internet et il n’y qu’un seul sujet qui ne les connait pas (2%).
· La majorité absolue pense que le secteur de la vie le plus couvert par la micro assurance en RD Congo reste la santé soit 74% à travers des mutuelles de santé.
· Les résultats de nos enquêtes montrent que la majorité de notre population d’étude n’ont pas la connaissance des personnes qui ont souscrit à un contrat de micro assurance.
· Au regard de la situation financière et aux charges, la majorité absolue des sujets enquêtés soit 100% pense qu’il serait préférable de pouvoir cotiser 5 à 20USD.
Ainsi, ces résultats ont confirmé l’évidence selon laquelle les personnes à faible revenu ignorent les biens fondés des produits de la micro assurance. Grâce à ces résultats, nous avons validé les hypothèses du présent travail. Rappelons tout de même qu’étant donné que notre échantillon est occasionnel comme nous l’avons sus précisé, ces résultats ne peuvent faire objet d’une généralisation quelconque.
En dernier lieu nos suggestions vont à un triple niveau notamment :
· L’Etat étant le moteur de développement doit aider les familles démunies à accéder aux services et biens plus chers que leurs moyens habituels, il doit favoriser la création de compagnies de micro assurance, les financer et fixer des couts qui permettront à tous les franges de la population de s’affilier.
· Aux institutions de micro assurance, de lancer de campagnes de vulgarisation de ses autres produits de micro assurance aux fins de permettre aux assurables d’en avoir connaissance d’une part et d’autre part d’affuter les armes pour la très prochaine concurrence du secteur des assurances. Promouvoir la protection des consommateurs, notamment en améliorant l’éducation des clients et en les sensibilisant ; en encourageant une plus grande transparence au niveau des primes, des risques couvert et des procédures de demande d’indemnisation.
· Aux potentiels assurables de savoir que l’évolution du monde a dégradé la solidarité familiale, il est cependant difficile d’espérer sur à l’entraide ou assistance financière, matérielle etc. D’où l’assurance en général se présente actuellement comme étant le moyen le plus délicat pour se prémunir contre les aléas.
BIBLIOGRAPHIE
I. Textes légaux
1. Code CIMA, édition 2015, Pays de la zone CIMA, version révisée
2. Décret N°16/001 du 26 Janvier 2016 portant création, organisation et fonctionnement de l’ARCA.
3. Journal Officiel, Loi N°15/005 du 17 Mars 2015 portant code des assurances
II.Ouvrages et Articles
1. ALAIN ET AUDE LETOUMY, la micro-assurance de santé dans les pays à faible revenu, AFD, 2005
2. AMARTYA SEN, un nouveau modèle économique, développement, justice, liberté, éd. Odile Jacob, Paris 2000.
3. ASSANCE FALL-DIOP, Bataille pour la protection sociale en Afrique
4. Assise du développement et de la solidarité internationale, Quels modes de production et de financement privés innovants au service du développement, Présentation de la micro-assurance
5. BANQUE MONDIALE. Combattre la pauvreté : Abrégé, Rapport sur le Développement dans le Monde 2000/2001, Washington D.C, 2001
6. BARBICHON G., l’Ethnologie des organisations, Ed. Ethnologie française, 1990
7. BARKAT M., world press, « Qu’est-ce que l’assurance Takaful? », Novembre 2007
8. BIT, Fonds pour l’innovation en micro-assurance, 2008
9. Bureau International du Travail, travaux sur la micro-assurance
10. CRAIG CHURCHILL, Protéger les plus démunis : guide de la micro-assurance, 2006
11. DENIS GARAND, la micro-assurance, FSA, FICA, 6 juin 2009
12. DEREZE G., la croisée des regards, éléments pour une ethnologie active, Ed. Presse universitaire de bordeaux, 1994.
13. HAINAUT L., L’enquête sur questionnaire, manuel à usage des praticiens, Bruxelles, 2ème édition, 1971
14. IRIN Français, s’assurer contre la sécheresse, Kenya
15. J.P FRANGIER, Comment réussir un mémoire, éd. Dunod, 1986, Paris
16. JOSIANE LISE MABOPDA FOKA et ANDREE DE SERRES, La micro assurance outil de lutte contre la pauvreté : quelle performance sociale ?
17. LAUBET D.B. Jean Louis, initiation aux méthodes de recherche en sociales, l’Harmattan, Paris, 2000
18. Le MAGHREB du 1er juin 2010, Couvrir tous les risques de l’activité agricole
19. les conséquences de la pauvreté en Afrique Subsaharien, inédit, 2014
20. M. GILLIS, Economie du développement, Ed de Boekwesemail, Bruxelles 1990
21. M.GRAWITZ, Méthode de recherche en science sociale, éd. Institut économique et social, Paris, 1965.
22. MAJID RAHNEMA, quand la misère chasse la pauvreté, Fayad/Actes Sud, 2004,
23. Marc NABETH, Introduction à la micro-assurance, 5ème conférence internationale sur la micro-assurance, Dakar, novembre 2009
24. MARC NABETH, la micro-assurance : retour sur un besoin essentiel, annuaire suisse de politique de développement, 2007
25. Marc NABETH, la micro-assurance en Afrique ou la construction des assurances modernes au-delà des apparences, Institut Thomas, Juillet 2009
26. Marc NABETH, Micro-assurance : défis, mise en place et commercialisation, Argus de l’assurance 2006, Grand prix du livre du CHEA 2006
27. MARTIN ZIGUELE, le rôle économique de l’assurance en Afrique, la tribune, octobre 2008
28. MARY FU, Co-operative insurance company to pay micro insurance Kenyan political violence, Février 2008
29. MARYSSE, S., Regress, War and Fragile Recovery: The Case of the DRCongo in: Marysse, S. Reyntjens, F. (eds.) The political economy of the Great Lakes Region of Africa. London: Palgrave-Macmillan, 2005
30. MICHAL MATUL, MICHAEL J. MCCORD, CAROLINE PHILY ET JOB HARMS, Etats des lieux de la micro-assurance en Afrique, Microinsurance innovation Facility, Briefing note 1, Octobre 2009
31. MINISTERE DE L’EPSP., Stratégie de Développement de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (2010/11 -2015/16), RDC, 2010
32. MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE., Santé, Nutrition et Population. Rapport Analytique Santé Pauvreté, Rapport n° 35626-ZR, RDC, 2005
33. MINISTERE DU PLAN, Document de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté, RDC-Kinshasa, 2006
34. MINISTERE DU PLAN, Document de stratégie de réduction de la pauvreté(DSRP) version intérimaire, Kinshasa RDC février 2004.
35. OASIS KODILA TEDIKA, Pauvreté en RDC : un rapide état de lieu, Congoeconomicreview, 2010
36. OCDE, « République Démocratique du Congo» in : Perspectives économiques en Afrique, 2005
37. OCDE. « République Démocratique du Congo» in : Perspectives économiques en Afrique, 2010
38. PNUD., La vraie richesse des Nations : Les chemins du développement humain, éd. du 20ème anniversaire du RDH, Rapport sur le développement humain, 2010
39. R. MUCHIELLI, le questionnaire dans l’enquête psychosociale, L.T, Paris, 1968
40. RDC., Enquête 1-2-3. Résultats des Enquêtes sur l’Emploi et sur la Consommation des Ménages 2004-5, Kinshasa : INS, 2008
41. ROCH GIORGI, Population et Echantillon : Principe des Tests et Tests, inédit
42. SERGE PAUGAN, les formes élémentaires de la pauvreté, PUF, mars 2005
43. SHOMBA.K, et TSHUND’OLELA, Méthodologie de la recherche scientifique, étape contrainte et perspective, éd. MES, Kinshasa, 2003
44. THOMAS POGGE, les instruments que mobile la Banque Mondiale pour mesurer la pauvreté dans le monde sont-ils satisfaisants ?
45. THOMAS POGGE, que savons-nous de la pauvreté dans le monde ?, 2006
46. TSHIMANGA MBUYI CLAUDINE, Évolution de la pauvreté en République Démocratique du Congo, Septembre 2017
III. TFC, Mémoires et DEA
1. MAKHLOUFI Khaled, la micro assurance santé dans les pays en développement, Université de la méditerranée Aix-Marseille II, 2020
2. MATOKA Love, Des mécanismes de faisabilité de la micro-assurance en RDC : étude et perspective, ENF, 2016.
3. MBALA NANGA NEHEMIE, la contribution de l’INSS au développement socioéconomique de la RDC, UCC, 2017.
4. DADEM GNIAMBE Hubert, l'essor de la micro-assurance en Afrique : enjeux et perspectives, Institut international des Assurances, Yaoundé, 2010.
5. REMO YOSSSA LUBANZA Michel, la problématique de l’assurance vie en RDC, UNIKIN, 2009
IV. Note de cours
1. OPANGA.V., note de cours de méthodes de recherche en science sociales, L2 LMD, UCC, 2015-2016
V. Sites internet
1. www.institut-thomas-more.org
2. http://cybertim.timone.univ-mrs.fr
4. http://www.keepschool.com/cours-fiche-richesse-et-pauvreté-dans-le-monde.htm#a1
5. http://www.microcapital.org
8. www.ilo.org
10. www.irinnews.org
14. www.njfk.org/
15. www.populationdata.net/pays/republique-democratiqu-du-congo/
16. www.rachat-de-credit-simulation.com
VI. Dictionnaire
1. Dictionnaire LE ROBERT SEJER, ISBN, Paris, 2008
2. Encarta 2008
3. Le Petit LAROUSSE, 100ème édition, 2006
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DE TABLEAUX ET GRAPHIQUES
0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
CHAPITRE PREMIER: CADRE CONCEPTUEL
SECTION 1. APERÇU GENERALE DE LA PAUVRETE
1.1.2.4. Manque des ressources financières
1.1.5. Indicateurs de pauvreté
1.1.5.1. Indicateur de pauvreté Humaine (IPH).
1.1.7. Cadre théorique et axes de lutte contre la pauvreté
1.2.1. Les causes de la pauvreté en RDC
1.2.2. Les conséquences de la pauvreté en RDC
1.2.3. Les indices socio-économiques de la RDC
1.2.4. Les moyens de remédiation
SECTION 3. CONCEPTS DE BASE EN MICRO ASSURANCE
1.3.1. Définitions de la Micro-assurance
1.3.2. Importance, rôles et fonctions de la Micro-assurance
1.3.3. Caractéristiques de la Micro-assurance
1.3.4. Différences entre la Micro-assurance et la Micro finance
1.3.4.1. Qu’appelle-t-on Micro-finance ?
1.3.4.2. Les points forts et les points faibles de la micro-finance
1.3.4.2.1. Du Microcrédit à la micro-assurance
1.3.5. La Micro-assurance face aux OMD
1.3.6. Situation des Objectifs du Millénaire pour le Développement en RDC
1.3.7. Les parties prenantes en Micro-assurance et leurs rôles
CHAPITRE DEUXIEME : ÉVOLUTION DE LA PAUVRETE EN RDC ET LE FONDEMENT DE LA MICRO-ASSURANCE
SECTION 1. ÉVOLUTION DE LA PAUVRETE EN RDC
2.1.2. Évaluation du Développement Humain
2.1.2.1. Emploi ……………………………………………………………………………………..
2.1.3. Diagnostic de la pauvreté monétaire des ménages
SECTION 2. FONDEMENT DE LA MICRO-ASSURANCE
2.2.1. La dégradation de la protection sociale
2.2.1.1. L’expansion de la pauvreté au Monde.
2.2.1.2. L’insuffisance et l’inadaptation des systèmes de protection sociale existant
2.2.2. La Micro-assurance : remède face au problème de développement socio-économique en Afrique………
2.2.2.1. La Micro-assurance : « nouveau marché » de l’assurance
SECTION 3. ETAT DES LIEUX DE LA MICRO-ASSURANCE DANS LE MONDE..
2.3.1. La micro assurance dans le continent Africain
CHAPITRE TROISIEME : CONTRIBUTION DE LA MICRO-ASSURANCE DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
SECTION 1 : APPROCHE METHODOLOGIQUE
3.1.3.1. Techniques d’échantillonnage et choix de l’échantillon
3.1.5. Description de l’échantillon selon les variables de l’étude
3.1.6. Les techniques de récolte des données
3.1.6.1.1. Notions de questionnaire
3.1.6.1.2. Elaboration du questionnaire
3.1.6.1.3. Administration du questionnaire
3.1.6.2. La technique documentaire
SECTION 2 : ANALYSE ET APPRECIATION DES RESULTATS
3.2.1. Présentation et analyse des résultats
3.2.3. Point de vue critique des résultats
3.2.4. Justification des hypothèses
CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS
[1] J.P FRANGIER, Comment réussir un mémoire, éd. Dunod, 1986, Paris, P.17
[2] MARC NABETH, la micro-assurance : retour sur un besoin essentiel, annuaire suisse de politique de développement, 26-2, 2007
[3] MATOKA LOVE, Des mécanismes de faisabilité de la micro-assurance en RDC : étude et perspective, ENF, 2016.
[4] DADEM GNIAMBE H., l'essor de la micro-assurance en Afrique : enjeux et perspectives, Institut international des Assurances, Yaoundé, 3eme Cycle, 2010.
[5] ALAIN ET AUDE LETOUMY, la micro-assurance de santé dans les pays à faible revenu, AFD, 2005, p21
[6] Hubert DADEM GNIAMBE, idem
[7] CRAIG CHURCHILL, Protéger les plus démunis : guide de la micro-assurance, p28
[8] OPANGA.V., note de cours de méthodes de recherche en science sociales, L2 LMD, UCC, 2015-2016
[9] SHOMBA.K, et TSHUND’OLELA, Méthodologie de la recherche scientifique, étape contrainte et perspective, éd. MES, Kinshasa, 2003, p.41.
[10] M.GRAWITZ, Méthode de recherche en science sociale, éd. Institut économique et social, Paris, 1965, p.249-250.
[11] AMARTYA SEN, un nouveau modèle économique, développement, justice, liberté, éd. Odile Jacob, Paris 2000, p.6.
[12] M. GILLIS, Economie du développement, Ed de Boekwesemail, Bruxelles 1990, 734p
[13]MAJID RAHNEMA, quand la misère chasse la pauvreté, Fayad/Actes Sud, 2004, site internet www.fr.wikipedia.org lu le 11/05/2020
[14] MINISTERE DU PLAN : Document de stratégie de réduction de la pauvreté(DSRP) version intérimaire, Kinshasa RDC février 2004, p.24.
[15] MINISTERE DU PLAN, idem
[16] Richesse et pauvreté dans le monde : http://www.keepschool.com/cours-fiche-richesse-et-pauvreté-dans-le-monde.htm#a1. Consulté le 09/05/2020 à 22h55
[17] La pauvreté in www.woldne.scou.org lu le 09/05/2020
[18] SERGE PAUGAN, les formes élémentaires de la pauvreté, PUF, mars 2005, pp143-144
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[27] Marc NABETH, op.cit
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[31] JOSIANE LISE MABOPDA FOKA et ANDREE DE SERRES, La micro assurance outil de lutte contre la pauvreté : quelle performance sociale ?
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[35] JOSIANE LISE MABOPDA FOKA et ANDREE DE SERRES, idem.
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[37] TSHIMANGA MBUYI CLAUDINE, Évolution de la pauvreté en République Démocratique du Congo, Septembre 2017, p1
[38] TSHIMANGA MBUYI CLAUDINE, ibidem
[39] TSHIMANGA MBUYI CLAUDINE, Op cit.
[40] OCDE, « République Démocratique du Congo» in : Perspectives économiques en Afrique, 2005, p200
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[42] OCDE. « République Démocratique du Congo» in : Perspectives économiques en Afrique, 2010, p14.
[43] RDC., Enquête 1-2-3. Résultats des Enquêtes sur l’Emploi et sur la Consommation des Ménages 2004-5, Kinshasa : INS, 2008, p99
[44] MINISTERE DE L’EPSP., Stratégie de Développement de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (2010/11 -2015/16), RDC, 2010, p24
[45] PNUD., La vraie richesse des Nations : Les chemins du développement humain, éd. du 20ème anniversaire du RDH, Rapport sur le développement humain, 2010
[46] MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE., Santé, Nutrition et Population. Rapport Analytique Santé Pauvreté, Rapport n° 35626-ZR, RDC, 2005, p85
[47] TSHIMANGA Claudine, ibidem
[48] MARYSSE, S., cité par TSHIMANGA Claudine.
[49] MATOKA LOVE, idem, p29
[50] www.wikipedia.org, consulté le 15 mai 2020 à 13h30
[51] www.wikipedia.org , op.cit.
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[63] Marc NABETH, la micro-assurance en Afrique ou la construction des assurances modernes au-delà des apparences, Institut Thomas, Juillet 2009
[64] Marc NABETH, ibidem
[65] Marc NABETH, Op cit.
[66] Marc NABETH, Op cit.
[67]MARY FU, Co-operative insurance company to pay micro insurance Kenyan political violence, Février 2008, http://www.microcapital.org
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[70]JOSIANE LISE MABOPDA FOKA et ANDREE DE SERRES, idem
[71] Qu’est-ce que l’assurance Takeful ?, Finance islamique, www.ribhworldpress.com
[72] Le MAGHREB du 1er juin 2010, Couvrir tous les risques de l’activité agricole, www.lemaghrebz.com
[73] Marc NABETH, La micro-assurance en Afrique ou la construction d’assurances modernes au-delà des apparences, www.institut-thomas-more.org
[75] JOSIANE LISE MABOPDA FOKA ET ANDREE DE SERRES, ibidem.
[76] JOSIANE LISE MABOPDA FOKA ET ANDREE DE SERRES, Op cit.
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[78] LAUBET D.B. Jean Louis, idem, P132
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[86] PICHOT cité par D. BOSHOMINGA, cité par REMO YOSSA LUBANZA
[87] REMO YOSSA, idem