Bonjour, nous sommes le 08/12/2024 et il est 00 h 12.


Depuis longtemps, le monde végétal a été considéré comme une source intarissable où l’homme puise de multiples services (BOUKEF, 1986). Aussi, c’est dans ce cadre qu’il a été mis au point plusieurs techniques pour tirer profit des richesses que nous offrent les plantes. Mais si ailleurs, la médecine traditionnelle cohabite de façon synergique au côté de la médecine moderne, en République Démocratique du Congo, ce n’est pas toujours le cas.


C’est pour aider, non seulement, à la connaissance des plantes qui nous entourent mais aussi au rapprochement de deux médecines qu’une série de travaux ethnobotanique est initiée chaque année par le Laboratoire de Botanique Systématique et d’Ecologie Végétale de l’Université de Kinshasa. Au nombre d’entre eux, nous pouvons citer : NKUNGWA (2003), MALOM (2009), MAYUNDO (2010) et BINDA (2011)…



A notre connaissance, aucune étude des plantes médicinales du quartier Salongo n’a encore été initiée dans la commune de Lemba à Kinshasa. Le présent travail se propose de valoriser les plantes médicinales de quartier. L’objectif de ce travail est de connaître et de répertorier les plantes à l’usage médicinal dans le quartier Salongo.



La ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo est une agglomération située entre 4°18’ et 4°25’ Latitude Sud et entre 15°19’ et 15°22’ Longitude Est. Elle est limitée au Nord et à l’Est par la province de Bandundu, au Sud par la province du Bas – Congo et à l’Ouest par la République du Congo (MONGABA, 2000). Elle couvre une superficie de 9968 km2 avec une densité moyenne de 441 habitants par km2 (KIKUFI, 2000).



Il comporte actuellement 24 communes dont 18 urbaines et 6 rurales qui sont subdivisées en 343 quartiers. Cette subdivision administrative ne date que de 1968, lorsque la ville fut érigée en district urbain (1923) et devint capitale du Congo (1929). Pour des raisons d’administration urbaine, la ville haute et la ville basse se subdivisent géographiquement en 4 districts urbains (LELO, 2008).


I.2. Présentation du milieu d’étude

Notre milieu d’étude est le quartier Salongo, dans la commune de Lemba. Le quartier Salongo est limité au Nord par l’avenue By-pass, à l’Est par la rivière Matete, au Sud par le Boulevard Salongo et l’Ouest par l’avenue de l’Université.

Le quartier Salongo comporte 34.609 habitants, cette population est repartie en 34.532 nationaux et 77 étrangers.



Selon MUKINAYI (1994), la végétation climatique de Kinshasa est constituée des forêts caducifoliées subéquatoriales.



Les sols de Kinshasa appartiennent au groupe des sols tropicaux ; ce sont des sols sableux riches en Fer et en Alumine, et soumis à l’action d’un climat chaud et humide.




I.6. Définition de quelques concepts

a. La végétation : est l’ensemble des plantes sauvages ou cultivées qui peuvent pousser sur une surface donnée du sol ou dans un milieu aquatique (couverture végétale).
b. La flore : regroupement des espèces végétales dans une région (Pétit Larouse 2003).
c. Végétation cultivée : ensemble des plantes cultivées pour un objectif quelconque : antiérosif, médicinale, alimentaire, harmonisation d’une parcelle.
d. Végétation spontanée : ensemble des plantes qui poussent à l’état sauvage dans un territoire considéré (Pauwels, 1993).
e. Végétation subspontanée : ensemble des plantes cultivés mais échappées du jardin ou des champs (Pauwels, op cit).
f. Etude ethnobotanique : détermination des connaissances sur les différents usages que l’homme fait aux plantes qui l’entoure. Exemple : plante alimentaire, médicinale et ornementale.


II.2.1. Identification floristique

L’identification floristique de la plupart de nos espèces sur le terrain a été réalisée avec l’aide du Chef de Travaux KIKUFI du Laboratoire de Botanique Systématique et d’Ecologie Végétale.



Pour les espèces non identifiées, nous avons fait recours aux documentations, telles que LATHAM (2007), HANS et BINDANDA (1996), BASH et al. (1967).



Les types biologiques ont été déterminés, grâce à la classification de RAUNKIAER (1905), telle que reprise par RAMADE (2003).



Nous avons analysé les types biologiques suivants :
1. Les Phanérophytes (ph) : ce sont des végétaux vivaces et ligneux, à bourgeons persistants situés au-dessus du sol au-delà de 50 cm, sur des tiges dressées. On distingue :
• Les mégaphanérophytes (Meph) : arbre ayant une taille supérieure maximale à 40 m.
• Les macrophanérophytes (Maph) : arbre qui se développe entre 25 à 40 m.
• Les mésophanérophytes (Msph) : arbre de développement moyenne entre 8 à 25 m.
• Les microphanérophytes (Mcph) : arbuste compris entre 2 à 8 m de haut.
• Les nanophanérophytes (Nph) : ce sont des arbrisseaux mesurant entre 0.50 à 2 m de haut.
• Les chaméphytes rampants (chr) : plantes sous-ligneuses qui émettent des racines adventives au niveau de nœuds.



2. Les chaméphytes (ch) : ce sont des végétaux vivaces souvent ligneux à tiges dressées ou rampantes dont les bourgeons persistants sont situés à moins de 50 cm au-dessus du sol. Ainsi nous avons :
• Les chaméphytes dressées (chd) : plantes sous-ligneuses dont l’axe est érigé ou dressé.
• Les chaméphytes prostrés (chp) : plantes sous-ligneuses dont l’axe aérien, généralement ramifié, reste couché au sol, au niveau de sa base.



3. Les thérophytes (th) : végétaux herbacés à cycle de vie annuelle et ne subsistant qu’à l’état de graines durant la période défavorable. On distingue :
• Les thérophytes dréssés (thd) : plantes annuelles ayant un appareil aérien formé par une tige dressée ou érigée.
• Les thérophytes prostrés (thp) : plantes herbacées annuelles à tiges à moitié couchée à sa base.
• Les thérophytes grimpants (thg) : plantes annuelles lianiformes.
• Les thérophytes cespiteux (thces) : herbes annuelle à touffes radiales.





4. Les cryptophytes (cr) : ce sont des végétaux herbacés vivaces ou bisannuels dont les parties aériennes, plus fragiles et fugaces, disparaissent à la mauvaise période. Les organes persistants sont cachés dans le sol ou dans l’eau. Les cryptophytes sont constitués des géophytes et des hydrophytes :
• Les géophytes (ge) plantes dont les organes de survie sont cachés dans le sol. Cette catégorie comprend :
- Les géophytes rhizomateux (Grh) : plantes à rhizomes.
- Les géophytes tubéreux (Gt) : autrement dit plantes à tubercules.
- Les géophytes bulbeux (Gb) : plantes à bulbes.
• Les hydrophytes (hg) : plantes dont les organes de persistance sont enfouis dans l’eau.

5. Les hémicryptophytes (he) : ce sont des végétaux herbacés vivaces ou bisannuels dont les bourgeons pérennants sont situés au ras du sol. On parle des hémicryptophytes cespiteux (hces) pour désigner les plantes présentant des tiges en touffes compactes.



6. Les épiphytes (eph) : plantes non parasites se développant sur un support



L’inventaire floristique des plantes médicinales a recensé 42 espèces réparties en 37 Genres, 23 Familles, 15 Ordre et 2 Clades. Les familles les mieux représentées sont : Fabaceae (6 espèces), Euphorbiaceae (5 espèces), Lamiaceae (5 espèces) et Solanaceae (3 espèce).

L’analyse des types morphologiques a montré l’abondance des arbres 19 (45 %). L’analyse des types biologiques est marquée par la prédominance des Cespiteux 13 (30 %) et la rareté des chaméphytes 1(2,3 %).



Notre étude n’a certes pas achevé toute la question en rapport avec les plantes médicinale du quartier Salongo dans la commune de Lemba, nous espérons qu’une étude ultérieure complètera nos investigations.

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