Bonjour, nous sommes le 08/10/2024 et il est 03 h 22.


Notre travail porte sur « l’incidence de la communication des organismes de santé sur la prise en charge des drépanocytaires. Cas de l’hôpital de Yolo Mabanga ».


Depuis quelque temps, nous assistons à la mise en place structurée des organisations qui ont pour attributions l’organisation des systèmes de santé. Ce phénomène s’accompagne de la diversification des acteurs impliqués dans le champ de la santé, principalement sous l’effet du développement privé, des processus de démocratisation et de décentralisation qui favorisent l’émergence des organisations privées du type Organisations Non gouvernementales de Développement, ONGD en sigle. Cette évolution va de pair avec une plus grande séparation des fonctions, les différents acteurs se spécialisant de plus en plus dans une fonction particulière du système de santé .



En République Démocratique du Congo, le secteur de santé met en jeu deux principaux acteurs. D’une part, il y a un système public qui est entièrement organisé autour du gouvernement central. L’Etat en est l’animateur, qui édicte les lois, les normes et les règlements régissant la politique de santé. Ici les structures de santé sont financées par les recettes publiques et les partenariats internationaux.



De l’autre côté, il existe un système privé pris en charge par les ONGD et dont les prestations peuvent être de nature lucrative, non lucrative ou confessionnelle, organisée autour d’un fonctionnement indépendant et autocratique.



La santé étant un des droits fondamentaux pour tout être humain, demande qu’elle soit garantie à travers un système efficace. L’objectif principal d’un système de santé est d’amener la population à se doter d’une vie qui soit socialement et économiquement productive et stable, et de rendre les soins de santé géographiquement, économiquement et culturellement accessibles à l’ensemble de la population .



Or en RDC, en dépit des textes régissant la réglementation du secteur de la santé, on se rend compte que le budget de l’Etat ne supporte pas toujours le financement de système de santé. C’est pour pallier à cette politique affichée mais non atteinte que les ONGD, mutuelles de santé et initiatives privées élaborent, parallèlement, des politiques de prise en charge sanitaire. C’est dans ce cadre précis que s’inscrivent les actions menées par l’hôpital de Yolo Mabanga qui s’évertue à proposer des solutions permettant d’endiguer la drépanocytose.

En effet, la drépanocytose est une maladie répandue. Elle est particulièrement fréquente dans les populations d’origine africaine subsaharienne, des Antilles, du Moyen-Orient et du bassin méditerranéen particulièrement en Grèce et en Italie. Elle constitue un problème majeur de santé publique dans plusieurs pays, car la maladie est encore incurable et sa fréquence continue à augmenter surtout dans le pays où la communication portant sur elle est encore ignorée. Elle touche autant les hommes que les femmes, les jeunes que les vieux. Elle est la première maladie génétique dans le monde avec une estimation de plus de 50 millions des personnes atteintes.



En République Démocratique du Congo, les anémies dont fait partie la drépanocytose sont la cause d’hospitalisation de plus de 10 % des enfants et de 12% de mortalité totale dont 80% des cas d’anémies tropicales sont soit des anémies par maladies infectieuses, soit des hémoglobinopathies. La stratégie la plus efficace par rapport à son coût pour réduire la fréquence des hémoglobinopathies consiste à compléter la prise en change par des programmes de prévention des tests sanguins fiables et peu coûteux permettant de déterminer si un couple risque de donner naissance à des enfants malades ou pas. Le dépistage génétique est particulièrement opportun avant le mariage ou la grossesse car il peut ainsi débattre de la santé de leurs futurs enfants.



Notre problème général de recherche réside dans le fait que nous ne connaissons pas la manière dont les organismes du domaine de la santé organisent leur système de communication en vue d’atteindre les objectifs qu'elles se sont fixés. Nous posons dès lors la question générale de recherche suivante : comment est structurée la politique de communication des organismes qui travaillent dans le domaine de la santé ? Est-ce que cette communication a de l’incidence sur les cibles de communication ?





Nos recherches nous ont révélé que beaucoup de travaux ont déjà été réalisés dans ce même sens. C’est le cas du travail d’Anastasie Dumbu qui, en 2007, a mené une étude sur l’Evaluation de la dimension communicationnelle dans la prise en charge des enfants abandonnés à Kinshasa. Cette étude est partie de la question principale suivante : quelle est la dimension communicationnelle dans la prise en charge des enfants abandonnés ? Tentant de répondre à cette préoccupation, l’auteur a postulé l’hypothèse selon laquelle prendre en charge un individu afin de changer son comportement, le préalable consisterait à lui communiquer la manière de changer de comportement par des conseils, des actions de formation nécessaires pour mieux se découvrir et se prendre en charge. Ces dimensions seraient déficitaires dans la démarche des ONG. Les méthodes descriptive et analytique ont aidé le chercheur à vérifier son hypothèse.



Un autre travail auquel nous avons porté notre attention est celui réalisé en 2008 par Mbuta Saka Saka portant sur Les stratégies de communication dans la prise en charge de l’assurance en assistance santé. Cas de la mutuelle de santé BANGBA. Cette recherche a eu comme fil conducteur la préoccupation centrale suivante : quelles sont les pratiques de communication en usage qu’utilise la mutuelle pour atteindre ses objectifs ? Existe-t-il un plan communicationnel de la mutuelle en vue d’assurer une plus grande mobilisation des adhérents et un meilleur taux de recouvrement des cotisations ?

 Le faible rendement du système fiscal caractérisé par un ratio de recettes fiscales en % du PIB inférieur à 5% et par la vétusté du système fiscal comportant un impôt sur le chiffre d'affaires qui entraine les effets en cascade ;



En réponse provisoire, l’auteur a avancé l’hypothèse selon laquelle les pratiques de communication mises en place par la mutuelle BANGBA pour recruter les membres et pour recouvrer les cotisations ne découlent pas d’un plan de communication intégré procédant d’une analyse rigoureuse de la situation des audiences cibles et des messages pertinents sur les comportements des principaux intervenants vis-à-vis de la mutuelle. Cette recherche s’est servie des méthodes descriptive et analytique appuyées par les techniques d’observation, d’entretien et d’interview.



Quant à ce qui nous concerne, le problème spécifique qui régit cette recherche tient au fait que nous ne connaissons pas l’impact ou l’incidence de la communication de l’hôpital de Yolo Mabanga dans la prise en charge des drépanocytaires. D’où la question spécifique de cette étude que nous formulons comme suit : comment est structurée la politique de communication de l’hôpital de Yolo Mabanga dans la prise en charge des drépanocytaires ? Quelles peuvent être les incidences de cette politique de communication sur les cibles directement visées ? Et, pour prendre les choses un peu plus en amont peut-être, quelles sont les cibles de communication vers lesquelles est dirigée la politique de communication de l’Hôpital de Yolo Mabanga ?

Nous circonscrivons notre étude dans le temps et dans l’espace. Dans le temps, nous considérons la période pendant laquelle cette étude est menée, soit du mois de mars au mois de juillet 2016. Dans l’espace, nous allons étudier l’impact ou l’incidence des actions de communication de l’hôpital de Yolo Mabanga dans la prise en charge des drépanocytaires.


4. DREPANOCYTAIRE

Le drépanocytaire est une personne souffrant de la drépanocytose. Communément appelée anémie ss, la drépanocytose est une maladie génétique héréditaire du sang. Elle est caractérisée par la présence d’hémoglobine anormale du sang, responsable de la déformation des globules rouges en forme de banane ou faucille.


SECTION 2. CADRE THEORIQUE : LA COMMUNICATION POUR LE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT (CCC)

La CCC est définie par Awa Seck comme un processus intégré dans un programme global qui fait appel à la participation de la communauté, qui produit des messages et des approches personnalisés utilisant une variété de moyens de communication et qui définit des comportements positifs favorisant un changement durable de comportement.



Ce programme multimédia sollicite à un très haut degré l’intellect car il s’agit de doter les destinataires d’une nouvelle cognition. Cependant, on ne peut espérer arriver aux résultats escomptés que si l’on réussit une adéquation entre les arguments mis en jeu et les réalités vécues par la personne.



« La CCC est l’ensemble des interactions participatives entre les individus au sein des groupes ou communautés ainsi que des actions de communication dirigées vers eux en vue d’opérer un changement volontaire du comportement individuels et des normes sociales s’il y a lieu, dans le but d’améliorer le bienêtre de l’individu, de la communauté enfin de la société toute entière » .

Le terme de la communication pour le changement de comportement se rapporte à la communication en appui aux programmes (CAP) qui est une communication qui vise les individus, encore appelés les participants au programme.



« C’est un processus dialogique basé sur la recherche pour résoudre les problèmes de connaissances, des attitudes et pratiques liées aux comportements des groupes cibles, en vue de changer ou de développer certains de leurs comportements ayant un impact sur l’objectif de développement » .



« La communication pour le changement de comportement encourage les comportements bénéfiques et cherche à induire des changements de comportement durables au niveau de l’individu, de la communauté ou de la société toute entière ; car la communication pour le changement de comportement permet » :


CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE L’HOPITAL DE YOLO MABANGA

L’hôpital de Yolo Mabanga est né d’une initiative personnelle du professeur docteur Kabakele Kasongo Gabriel, en 1974, avec l’assistance du Conseil Exécutif du gouvernement de l’époque et avec les dons obtenus grâce aux relations personnelles du fondeur. Il faut aussi dire que ce dernier avait lui-même des enfants drépanocytaires dans son foyer.



Le centre a fonctionné pendant un certain temps dans les installations de l’hôpital pédiatrique de Kalembe Lembe dans la commune de Lingwala, avant d’être transféré à l’endroit où se trouve actuellement la Direction Générale de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS), sur l’avenue Lukusa n°9 dans la commune de la Gombe, en face de la Direction Générale de la société Vodacom.

A partir de 1986, que le centre sera transféré dans le bâtiment de l’ex-dispensaire d’Etat, à Yolo-sud, avec le concours particulier du Département (ministère) de la Santé Publique, répondant ainsi positivement à la demande formulée par la direction générale de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé.

Ce qui facilitait les ententes avec le Département de Santé était le fait que l’hôpital ne s’occupait pas seulement des patients souffrant de la drépanocytose, mais disposait aussi d’un laboratoire d’expérimentation chimique en physiothérapie et continuait à recevoir les malades d’autres catégories. Actuellement, l’hôpital est sous la tutelle de la recherche scientifique il collabore avec le ministère de la sante sur le plan technique.


2. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le centre de Yolo Mabanga est situé sur la Place Mange à Yolo-sud dans la commune de Kalamu. Il est en diagonal du poste de police appelé Mabanga, derrière la paroisse catholique Saint Gabriel.
Les principales voies d’accès sont :
- Avenue Kimwenza à l’ouest, Avenue Kapela au nord, Avenue de l’Université à l’est, Avenue Ezo au sud.


3. STATUT JURIDIQUE

L’hôpital est une unité de soins de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé, unité créée par l’Ordonnance présidentielle n° 40/04 du 5 novembre 1982.


4. CAPACITE D’ACCEUIL

L’hôpital reçoit principalement les personnes souffrant de la drépanocytose venant de plusieurs communes de la Ville- Province de Kinshasa, de toute la République Démocratique du Congo, voire des pays avoisinants (Congo Brazza et Angola,…).

L’hôpital a une capacité d’accueil de 56 lits et reçoit en moyenne 4500 drépanocytaires par année, ce chiffre est en train de monter en flèche avec le surpeuplement de la ville de Kinshasa ; environ 4000 transfusions sont réalisés par an.


5. ETAT DU LIEU ACTUEL

L’Hôpital est réputé dans le traitement de l’anémié ss, mais il a besoin d’être réhabilité et doté des matériels sophistiqués de premières qualités. Son approvisionnement en produits pharmaceutiques se pose avec acuité car il fonctionne avec les moyens grâce aux dons provenant des personnes morales ou physiques de bonne volonté. La demande de la population est croissante du jour au jour.

Le centre emploie 23 médecins, plus ou moins 150 paramédicaux et 74 administratifs. Le centre accepte chaque fois les stagiaires venant des universités et autres établissements d’enseignement supérieur et même des écoles secondaires.

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