Bonsoir, nous sommes le 25/04/2024 et il est 18 h 54.


Par le temps qui court, l’humanité entière aspire au développement avec tous ses attributs positifs. Cependant, nous voulons que tout membre de la collectivité, producteur comme consommateur du produit du développement, appréhende l’évidence selon laquelle il existe une interdépendance de divers variables qui sous tendent ce développement, en l’occurrence l’éducation. Cela voudrait donc dire qu’il est établi une corrélation entre le développement ou la croissance économique et l’éducation.


L’éducation formelle et non formelle, la santé et tous les autres facteurs qui permettent aux individus d’être productifs en milieu professionnel forment les principales composantes du capital humain. Le capital humain est un stock que l’on peut constituer, accumuler et user. Il est immortel et indissociable de la personne qui le détient.



La pensée économique montre que l’éducation a toujours été un thème présent dans les réflexions des économistes. Elle possède des bienfaits qui vont au delà des rendements étroitement économiques. Elle est souvent réputée constituer un bien d’intérêt public auquel, selon la décision d’une société, tous ses membres doivent avoir accès, indépendamment de leur solvabilité. En butte à des contraintes financières, les pouvoirs publics doivent choisir dans l’affectation des ressources complémentaires, entre la réalisation d’une éducation primaire pour tous et l’élargissement du potentiel du niveau secondaire ou supérieur.



Depuis toujours, le secteur de l’éducation occupe une place majeure en République Démocratique du Congo car il doit permettre de constituer les ressources humaines qui seront amenées à prendre part à la vie économique et à la gestion du pays dans le futur. A ce titre l’investissement à l’éducation représente non seulement une condition sine qua non pour le bien-être des individus mais aussi un élément clé pour la reconstruction des institutions politique et administratives, la stimulation de la croissance et la correction des inégalités.



Mais pour jouir du trésor caché de ‘éducation, il faudrait que celle-ci soit préalablement financée, car son financement améliore la qualité et la productivité du travail ce qui favorise le développement ou la croissance économique.

Les défis sont nombreux et complexes. Les ressources à la disposition du secteur éducation aujourd’hui sont insuffisantes : ni les financements gouvernementaux et ni l’aide extérieure sont suffisantes, bien qu’elles aient joué un rôle important dans certaines situations critiques.



Cependant, le défi devant se trouve les responsables politiques et tous ceux qui doivent à la promotion du développement économique consistent à comprendre par quel moyen faire de l’éducation un investissement meilleur : meilleur pour les étudiants et leurs familles qui lui consacrent une part aussi importante de leur temps, et meilleur pour les pouvoirs publics et les donateurs, qui financent une grande partie des coûts directs. A ce jour, ces dépenses s’urgent en véritable problèmes de politique économique auquel tous les Etats font face.



Puisque la nature a horreur du vide, la solidarité internationale intervient dans le financement de ce secteur dans la plupart des pays soit sous forme de l’aide au développement, soit dans les interventions humanitaires en raison des tendances. L’objectif du millénaire pour le développement, c’est de donner à tous es enfants, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires d’ici à 2015.



L’aide publique au développement, nous savons couvre un large éventail d’objectifs qui peuvent être économiques, politiques et sociaux. Mais, pendant la majeure partie de son histoire, le principal moteur de l’aide a été d’ordre géopolitique. Actuellement, il est admis que la République Démocratique du Congo a une moyenne de 1,2 milliard d’USD par an d’APD et d’elle parmi les principaux pays bénéficiaires de l’aide publique au développement en Afrique subsaharienne. Les apports d’aide destinés au secteur public n’ont pas longtemps été comptabilisés dans le budget national. Malgré ‘importance des montants alloués, qui se situent à plus de 15 milliards de dollars américains entre 2003 et 2012, il est fait état d’un faible alignement et peu d’harmonisation. Les auteurs comme Clemens, Radelet et Bhavnani (2004), distinguent ainsi l’aide ayant un impact à court terme de l’aide ayant un impact à long terme sur la croissance économique. La première comprend l’appui budgétaire et l’appui à la balance des paiements, les investissements dans les infrastructures, ainsi que de l’aide pour les secteurs productifs tels que l’agriculture et l’industrie. Quant au seconde, elle comprend; le soutien à la démocratie, à l’environnement, à la santé et à l’éducation.





En RDC, la plupart des financements internationaux alloués au secteur de ‘éducation ont un caractère extrabudgétaire c’est-à-dire rattachés aux programmes, avec un faible alignement et peu d’harmonisation. La sélection et l’arbitrage des projets sur les ressources propres, sont coordonnés par le Ministère du Plan en fonction de l’enveloppe de l’investissement fourni par le Ministère du Budget. Les projets sous ressources extérieures sont gérés par des structures spécialisées (agences d’exécution), qui jouent les rôles d’ordonnateur délégué et de payeur sur les comptes des projets bénéficiant d’avances de trésorerie des partenaires au développement.



Malgré toutes les critiques formulées à l’égard de l’aide extérieure, la décision de son arrêt n’est pas encore prise. Du fait qu’elle est devenue, ce dernier temps, une obligation morale qui profite d’une manière ou d’une autre aussi bien aux pays bénéficiaires qu’aux pays donateurs. Mais son efficacité reste encore difficile à appréhender.



A cet effet, nous tenterons d’apporter des éléments de réponse dans la présente étude aux interrogations suivantes :
 Quel est l’évolution du niveau du financement extérieur du secteur de l’éducation en RDC?
 Les programmes et projets bénéficiant de ce financement aboutissent-ils à des résultats attendus?


0.2. REVUE DE LA LITTERATURE

Des nos jours, l’aide publique au développement est acheminée en Afrique pour promouvoir la croissance économique et lutter contre la pauvreté; ceci comme retombées du sommet du Millénaire pour le développement de 2000 à New York, qui a identifié huit objectifs à atteindre d’ici à 2015. Car, du fait que la croissance économique dans les pays en développement pose problème, et ceci s’accompagne de la de la faiblesse des revenus qui ne leur permet pas de dégager des capacités suffisantes pour le financement du développement, il se pose alors le problème d’insuffisance des capitaux qui est résolu par le recours aux capitaux extérieurs nécessaires au financement de la croissance (AKPO. EJ et al. 2006).



Collier et Dollar (2001, 2002) développent un modèle d’allocation d’aide dont l’objectif est de maximiser la réduction de la pauvreté. Leur modèle se fonde sur deux idées (i) l’aide a un effet positif sur la croissance dans les pays ayant mis en place des bonnes politiques économiques (Burnside et Dollar, 1997, 2000); et (ii) la croissance entraine une réduction de la pauvreté. Leur analyse réside dans l’idée suivante : « pour maximiser la réduction de la pauvreté, l’aide devrait être allouée aux pays ayant de graves problèmes de pauvreté et de bonnes politiques économiques ».

Burnside et Dollar ont fait un test empirique sur l’effet de l’aide sur la qualité de politiques économiques. Ils estiment une équation de politique économique en fonction des caractéristiques structurelles et politiques des pays. Alors que la qualité des politiques économiques semble dépendre des caractéristiques des pays receveurs, la variable aide est sans effet. C’est ainsi que les gouvernements donateurs et les agences d’aide ont commencé à réaliser que leurs différentes approches et les exigences ont été d’imposer des coûts énormes aux pays en développement et de rendre l’aide moins efficace.



Les critiques de l’aide sont devenus plus virulents que les campagnes mondiales d’augmenter l’aide ont pris de l’ampleur, surtout depuis 2000. Il ya ceux qui soutiennent que l’aide n’est jamais efficace (Dambisa Moyo 2009). La plupart des praticiens d’aide conviennent que l’aide n’a toujours pas travaillé à son potentiel maximum, mais qu’elle a obtenu un impact significatif quand elle a été correctement réalisée et géré, en particulier dans les domaines tels que la santé et l’éducation de base.



Dwight. H, et al. soutiennent que dans la majorité des pays donateurs, la fourniture de l’aide a pour principale motivation d’appuyer leurs objectifs de politique étrangère et leurs alliances politiques. Les objectifs de hausse des revenus et de lutte contre la pauvreté tendent à être secondaires.



Le modèle de Lucas (1988), identifie le « capital humain > c.à.d. le stock des connaissances économiquement valorisables incorporées aux individus par la formation et l’éducation comme étant le facteur essentiel de la croissance.
L’investissement en capital humain permet d’améliorer la productivité de la main- d’œuvre, facilite le progrès technique et la diffusion des innovations dans le système productif; ce qui augmente la productivité globale des facteurs et par conséquent stimule la croissance économique. Dans ce même modèle, le rythme de la croissance d’une économie dépend forcement de la part des ressources qu’elle consacre au système de formation et aux dépenses d’éducation.

La théorie du capital humain développée en 1964 par Gary Becker associait l’éducation à un investissement pour l’individu, pour les employeurs et pour la société. Il affirme que les savoirs transmis par l’éducation améliorent directement les performances des individus.


CHAPITRE II : PRESENTATION DU SYSTEME EDUCATIF ET DE LA SITUATION ECONOMIQUE GENERALE DE LA R.D.C

Dans ce chapitre, il sera question de faire une présentation plus ou moins détaillée du système éducatif de notre pays qui est la RDC et de sa situation économique. Il sied de signaler que nous nous limitons â l’enseignement pré-primaire, primaire, secondaire et professionnel.



Le système éducatif de la RDC continue de se développer à tous les niveaux, bien que lentement et avec des hauts et des bas. Cependant, cette tendance surprenante dans un contexte de plus de deux décennies de déclin économique et de près d’une décennie de conflit, ne montre pas jusqu’ici de progrès décisif vers la scolarisation primaire universelle. La proportion d’enfants non scolarisés, bien qu’en âge de l’être dans le primaire, s’est accrue ; parmi beaucoup de ceux qui réussissent à atteindre la dernière année d’études primaires, très peu sont capables de comprendre ce qu’ils lisent ou d’écrire de simples phrases. La qualité est faible à tous les niveaux du système éducatif, le contenu et les normes de l’enseignement secondaire et supérieur n’ayant pas été, au demeurant, reformés depuis plus de vingt ans.



De façon générale en Afrique Subsaharienne, les parents financent presque toutes les dépenses d’éducation, à tous les niveaux de l’enseignement, du primaire au supérieur, et plus surprenant, dans tous les types d’établissements.



Le haut niveau des dépenses des ménages alimente de façon récurrente le paiement de salaire des enseignants, mais ne permet pas de couvrir les autres frais de fonctionnement ou d’investissement en infrastructures. Les modalités uniques du financement privé adoptées en RDC ont eu des conséquences à la fois sur la scolarisation et la qualité de l’éducation, aussi bien que sur les motivations des enseignants et des administratifs.



Ces deux tendances, c’est-à-dire la croissance continue du système éducatif et son financement par les ménages dans les circonstances extrêmement défavorables témoignent d’une longue tradition d’attachement à l’éducation et d’une forte demande d’éducation. Elles reflètent également l’attente des familles que l’investissement dans l’éducation de leurs enfants constitue la meilleure garantie de tirer profit d’un redressement et d’une croissance économique futurs, bien que les rémunérations actuelles sur le marché du travail ne fournissent pas un rendement monétaire de l’éducation satisfaisant.

Après avoir remporté la bataille de la quantité en ouvrant ses portes aux enfants congolais, l’école congolaise doit encore relever le défi de la qualité de son enseignement, dont les performances sont jugées les plus faibles de la planète. Ce pays qui comptait l’un des taux les plus élevés d’universitaires et qui a formé la plupart des «élites» d’Afrique, vit actuellement des heures sombres. La belle époque a pris fin dans les années 1974.



L’enseignement national en RDC est néanmoins composé de deux Catégories d’écoles les écoles publiques et les écoles privées agréées. Dans les écoles publiques, on retrouve les écoles non conventionnées gérées directement par l’Etat et les écoles conventionnées dont la gestion est assurée par les confessions religieuses signataires de la convention de la gestion scolaire avec le gouvernement.



Ainsi, dans cc dernier, on a les écoles conventionnées catholiques, protestantes, kimbanguistes, islamiques, de l’armée du salut, etc.


2.1.1. Enseignement pré-primaire

L’éducation de la petite enfance ne bénéficie que de peu d’attention des pouvoirs publics. C’est pourquoi presque aucune école de l’Etat n’a l’enseignement maternel. Ce ne sont que les écoles communautaires et privées qui en ont généralement.

Cet enseignement exige du matériel d’enseignement adapté au niveau des enfants et à l’âge. Les promoteurs tentent de le chercher à l’étranger, mais à cause des désordres qui se passent dans le pays, plusieurs cartons et plusieurs colis sont perdus par la voie postale et on insiste qu’il ne faut jamais tenter d’envoyer quelque chose par la poste, car elle ne fonctionne plus. L’âge de O à 5 ans constitue la période la plus importante pour le développement de l’enfant. Elle a des effets durables, voire permanents sur sa vie adulte.



D’après les données sociodémographiques de 2000, les enfants de 3 à 5 ans représentaient 2,85% de la population congolaise (soit 1450000 sur 50948000 d’habitant) ; 3% (soit 43500 enfants) fréquentaient les écoles maternelles, tandis que 97% d’entre eux (soit 1406500 enfants) étaient délaissés pour plusieurs raisons à savoir:
 manque de politique nationale pour 1’ enseignement maternel;
 inexistence du budget alloué à l’enseignement maternel;
 insuffisance d’initiatives de communautés de base;
 caractère non obligatoire de ce type d’enseignement;
 caractère privé de l’enseignement maternel
 coût élevé des écoles maternelles privées
 insuffisance des moyens financiers des parents;
 analphabétisme quasi général des femmes congolaises rendant ainsi difficile le rôle qu’elles doivent jouer dans l’éducation de leurs enfants
 insuffisance des éducateurs dûment formés dans ce domaine ; et
 insuffisance des structures d’accueil (écoles maternelles)  etc.


CHAPITRE TROISIEME : ANALYSE DE L’AIDE EXTERIEURE SUR LE SYSTEME EDUCATIF DE LA RDC

L’aide publique au développement est octroyée aux pays sous-développés pour promouvoir la croissance économique et lutter contre la pauvreté. Actuellement l’aide vise à atteindre les QMD d’ici à 2015.

Au moment même où un effort conséquent est nécessaire pour réaliser l’éducation pour tous d’ici à 2015, et surtout à un moment où le nombre d’enfants scolarisés semble ne plus progresser, des signes inquiétants révèlent que les contributions des donateurs en faveur de l’éducation piétinent et risquent de se ralentir.

Selon la Banque Mondiale, la principale contrainte dans le secteur de l’éducation en RDC est l’insuffisance de financement. Le constat fait est révélateur car durant la période sous-analyse la part de l’aide consacrée à l’éducation n’a jamais dépassé 7% depuis 10 ans.



L’aide publique au développement reste encore d’une importance substantielle pour le financement du développement des pays subsahariens en général et de la RDC en particulier, dans le cadre de sa stratégie de croissance et de lutte contre la pauvreté et de l’appui aux Etats fragiles et post-conflits.

La situation des projets intégrés dans la Banque des données du comité de coordination des ressources extérieures «CCRE» révèle qu’au cours de la période sous analyse, les interventions des bailleurs de fonds ont été canalisées vers les institutions gouvernementales et les ONGs. Cependant, au cours des années 90, l’essentiel des interventions ont été canalisées à travers les ONGs, au cours de la période sus mentionnée il est observé une progression de la canalisation des ressources extérieures vers les structures gouvernementales. Cette évolution des choses justifie le fait que les ONGs nationales sont conviées à se faire reconnaitre auprès des Ministères sectoriels et à se faire enregistrer à la Division des QNGs du Ministère du Plan.

C’est ainsi le Ministère du plan a mis en place une plateforme de Gestion de ‘Aide et des Investissement (PGAI) qui est une base des données interactive nationale, renseignant sur le flux de l’aide, sa gestion, sa coordination et son utilisation.
La PGAI est un outil d’aide à la gestion des ressources pour le développement selon les priorités fixées par le gouvernement. Elle permet de mesurer l’impact avec les objectifs du Millénaire pour le Développement, OMD et d’orienter les décisions gouvernementales. Elle a été spécifiquement conçue pour mesurer la progression des objectifs définis dans la déclaration de Paris. Elle comprend les fonctionnalités principales qui peuvent être personnalisées parmi lesquelles nous citerons :

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